recherche - Canceropole Nord

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èmes
journÉes
scientifiques
DU CANCÉROPÔLE NORD-OUEST
10 & 11 mai 2012 - Deauville
valorisation
progrÈs
traitements
innovations
cancer
recherche
L IVRET
DES
COMMUNICATIONS
Développer les synergies
Développer les synergies
Recherche
Recherche I Innovations I Traitements
I Innovations I Traitements
SOMMAIRE
EDITORIAL DU PRÉSIDENT DU CANCÉROPÔLE NORD-OUEST
p
3
PROGRAMME DES 5ÈMES JOURNÉES SCIENTIFIQUES
p
4-5
COMMUNICATIONS ORALES :
- Orateurs invités ............................................................................. p
6 - 12
- Session jeunes chercheurs .............................................................. p
Communications par ordre alphabétique................................... p
Résumés des 11 communications orales................................... p
13
14
15 - 25
RÉSUMÉS DES COMMUNICATIONS AFFICHÉES
26
p
- Axe 1 ........................................................................................... p
27 - 62
- Axe 2 ........................................................................................... p
63 - 72
- Axe 3 ........................................................................................... p
73 - 79
- Axe 4 ........................................................................................... p
80 - 84
- Axe 5 ........................................................................................... p
85 - 97
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5èmes Journées Scientifiques
10 et 11 mai 2012 – Deauville
Editorial du Président
Bienvenue aux 5èmes journées du Cancéropôle Nord-Ouest !
Notre cancéropôle est déjà pratiquement à mi-parcours de son programme d’activités labellisé
par l’INCa pour la période 2011-2014. Nos journées seront donc l’occasion de faire un premier
bilan des programmes phare de recherche engagés dans chacun des axes scientifiques qui le
structurent. Leur coordination est assurée par Véronique Pancré, qui préside notre comité de
pilotage scientifique. Depuis nos dernières journées de mai 2011, le Cancéropôle Nord-Ouest a
manifesté son dynamisme, non seulement au niveau de la mise en œuvre de ces programmes
phare, mais aussi sur le plan de l’animation scientifique, avec l’organisation de nombreux
colloques et journées d’étude. Notamment, la journée consacrée au séquençage de nouvelle
génération, organisée en décembre 2011 par Thierry Frébourg, a été un remarquable succès,
avec près de 100 participants. Elle a été l’occasion de discussions passionnantes sur les premiers résultats et les projets de nos équipes dans ce domaine révolutionné par une nouvelle
rupture technologique. Une expérience à renouveler. Il nous faut aussi accorder une mention
spéciale au beau succès qu’a représenté pour l’axe « Cancer et Neurosciences » l’organisation
du congrès de l’International Cancer and Cognition Task Force (ICCTF), qui s’est tenu à Paris
en mars 2012 et a réuni près de 150 participants du monde entier. Bravo à Florence Joly et
à l’équipe d’animation du Cancéropôle, qui s’est très bien tirée de cette expérience nouvelle
de l’organisation d’un congrès international ! Merci aussi à Floriane Bougeard, notre nouvelle
directrice qui a succédé à Jean-Michel Honoré et s’investit dans ses nouvelles fonctions avec
enthousiasme et professionnalisme, à l’unisson de toute l’équipe.
Le programme de nos journées comporte 10 conférences plénières et 2 conférences de prestige, auxquelles s’ajoutent 11 communications orales faites par des jeunes chercheurs et la
session de posters. La session thématisée consacrée aux SHS, à l’épidémiologie et à la santé
publique constituera un des points forts du programme de cette année. Le clou de cette session
sera la conférence de prestige donnée par Louise Potvin, pionnière de la recherche en santé
publique et des études interventionnelles visant à réduire les inégalités sociales de santé. La
génétique moléculaire sera aussi à l’honneur avec 3 conférences plénières et la conférence de
prestige de Marie-Claire King, dont la découverte de BRCA1 a révolutionné la recherche sur la
prédisposition génétique aux cancers.
Comme tous les ans, nos journées feront une large place aux jeunes chercheurs, pour lesquels
ces journées sont devenues un rendez-vous incontournable, avec cette année un nouveau
record de propositions de communications.
Enfin, un mot de remerciement à nos sponsors, qui contribuent à la réussite de ces journées et
à l’ARC qui apporte son parrainage à la session SHS, épidémiologie et santé publique.
Bonnes journées à tous !
Pierre Formstecher
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5èmes Journées Scientifiques
10 et 11 mai 2012 – Deauville
Programme
Jeudi 10 mai
2012
9h00 - 9h30
Café d’accueil
9h30 - 10h00
Introduction des journées
Pierre Formstecher et Véronique Atger (INCa)
10h00 - 10h30
Démarche d’Animation des essais Cliniques
Jean-CLaude Barbare
10h30 - 11h00
Pause et visite stands
11h00 - 11h10
Introduction sur les programmes 2011 - 2014
Véronique Pancré
11h10 - 11h40
« Séquençage des Récepteurs Tyrosines Kinases (RTK) dans des Tumeurs Primitives et Métastases de Cancers Colorectaux »
Véronique Fafeur
11h40 - 12h10
« Etude de l’hypoxie en imagerie fonctionnelle. Intérêt pour la radiothérapie »
Pierre Véra
12h10 - 12h40
« Cancer et fonction Cognitive »
Florence Joly
12h40 - 14h00
Cocktail déjeunatoire
14h00 - 15h45
SESSION JEUNES CHERCHEURS [1]
7 communications orales
15h45 - 15h55
Présentation du programme MATWIN
Lucia Robert
15h55 - 17h40
Visite des posters
17h40 - 18h50
SESSION
THÉMATISÉE
: SHS, EPIDÉMIOLOGIE
ET
SANTÉ PUBLIQUE [1]
SOUS LE PARRAINAGE DE LA
17h40 - 17h50
Introduction
Guy Launoy
17h50 - 18h20
« Les agents cancérogènes, mutagènes et reprotoxiques (CMR) dans le monde
du travail : des risques comme les autres ? »
Danièle Carricaburu et Emilie Legrand
18h20 - 18h50
« Garder son travail ou se réinsérer professionnellement face à un cancer »
Sophie Quinton-Fantoni
19h30
Dîner de Gala à la Villa le Cercle
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5èmes Journées Scientifiques
10 et 11 mai 2012 – Deauville
Programme
Vendredi 11 mai
2012
8h30 - 9h00
Café d’accueil
9h00-10h30
SESSION
9h00-9h30
« Etude d’intervention en population générale visant à réduire les inégalités sociales de participation au dépistage »
Lydia Guittet
9h30-10h30
CONFÉRENCE DE PRESTIGE
THÉMATISÉE
: SHS, EPIDÉMIOLOGIE
ET
SANTÉ PUBLIQUE [2]
« Les approches communautaires de réduction des inégalités
sociales de santé : soutenir l’innovation par la recherche. »
Louise Potvin, Université de Montréal, Canada
10h30 - 11h30
SESSION JEUNES CHERCHEURS [2]
4 communications orales
11h30 - 12h30
Visite des posters
12h30 - 13h00
« Identification de l’HEtérogénéité Génétique des lymphomes DIffus à
grandes cellules B à l’ère du rituximab »
Fabrice Jardin
13h00 - 14h00
Cocktail déjeunatoire
14h00 - 14h30
« Apports des techniques à haut débit dans le diagnostique et le pronostique
des Leucémies Aiguës myéloïdes »
Olivier Nibourel
14h30 - 15h00
« Déterminisme génétique du Cancer du Côlon et du Cancer du sein »
Thierry Frebourg
15h00 - 16h00
CONFÉRENCE DE PRESTIGE
« Anna Karenina and the Genetics of complex disease »
Mary-Claire King, Université de Washington, Seattle (États-Unis)
16h00 - 16h30
Remise des prix jeunes chercheurs
Conclusion et fin des 5èmes journées du Cancéropôle Nord-Ouest
Pierre Formstecher
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5èmes Journées Scientifiques
10 et 11 mai 2012 – Deauville
Jeudi 10 mai 2012
Etude Pilote visant le Séquençage des Récepteurs Tyrosines Kinases (RTK) dans des
Tumeurs Primitives et Métastases de Cancers Colorectaux (METACOLO)
Véronique FAFEUR
UMR 8161, Lille
Véronique Fafeur (UMR 8161, Lille) , Michel P. (CHU, Rouen), Zalcman G. (CHU, Caen
Contributeurs : Copin MC, de Launoit Y, Figeac M, Frandemiche C, Galateau-Sallé F, Goormachtigh G, Lepretre F,
Leteurtre E, Mariette C, Moulin C, Sabourin JC, Truant S, Wicquart L.
Le cancer colorectal est le 3ème type de cancer le plus fréquent et est souvent détecté avec des métastases, notamment
dans le foie, le poumon et le péritoine. Des thérapies ciblées visant le récepteur tyrosine kinase de l’EGF (EGFR ou HER1)
permettent de traiter des patients atteints de cancers colorectaux ainsi que d’autres cancers, comme les cancers pulmonaires. Cependant, malgré les succès de ces thérapies, certains malades développent des résistances à ces traitements.
Les mécanismes de résistance aux anti-EGFR comprennent notamment la sélection de cellules contenant des gènes altérés permettant d’outrepasser la signalisation de ce récepteur. Par exemple, des mutations activatrices de KRAS dans les
tumeurs colorectales sont associées à une mauvaise réponse/ une résistance aux thérapies anti-EGFR. Un projet-pilote
a démarré en 2011 afin de rechercher des mutations géniques dans des tumeurs primaires et métastases associées du
cancer colorectal par les techniques de séquençage à haut débit.
En février 2011, un recensement de tissus congelés dans les tumorothèques de Lille, Caen et Rouen révélait l’existence
de 476 métastases hépatiques issues de cancers colorectaux. L’existence de paires tumeurs/métastases et les annotations cliniques ont été recherchées. En juin, nous disposions finalement de 17 trios (intestin sain et cancéreux, métastase
hépatique) avec 9 trios stricts et 8 trios non stricts. Les trios stricts sont issus de patients naïfs de traitement, tandis
que pour les trios non stricts, les patients ont été traités par chimiothérapie avant chirurgie de la métastase, dont un
cas comprend une combinaison chimiothérapie et Erbitux (anti-HER1). Les échantillons issus de tissus congelés ont été
préparés (copeaux) et associés à une analyse histologique, et les extractions d’ADN ont été réalisées sur les trois sites.
Nous avons choisi d’analyser les récepteurs tyrosine kinase (RTK), puisqu’ils sont souvent visés par les thérapies ciblées.
De plus, leurs mutations ne sont quasiment pas connues pour le couple cancer et métastases associées, car la quasi
totalité des données actuelles ne concerne que les tumeurs primitives. Le choix des gènes a donc porté sur les 58 RTK
du génome humain, et nous y avons ajouté des gènes connus pour être fréquemment mutés dans le cancer colorectal
(TP53, KRAS, PIK3CA), ainsi que MACC1. Les exons des 62 gènes seront analysés par une technique de capture des
exons (hybridation de sondes spécifiques) sur le génome fragmenté (Custom SureSelelect, Agilent). Il est ensuite prévu
de séquencer 200 kb pour les 48 tissus en un run de l’appareil SOLiD 4, en multiplexant les échantillons de manière à
obtenir une couverture moyenne de 500x (500 lectures pour chaque nucléotide ciblé). Cette couverture importante est
nécessaire pour étudier la différence d’hétérogénéité entre la tumeur primaire et la métastase. Il est envisagé d’obtenir
les premiers résultats (séquences alignées et liste des variants) pour le deuxième trimestre 2012.
« Etude de l’hypoxie en imagerie fonctionnelle. Intérêt pour la radiothérapie»
Pierre VERA,
Equipe QuantIF (LITIS EA 4108) «QUANTification en Imagerie Fonctionnelle», Rouen
La présentation abordera les traceurs de l’hypoxie en tomographie par émissions de positons (TEP), leurs principales
cibles biologiques et les principales études cliniques concernant ces traceurs. Une comparaison des traceurs disponibles
en France sera réalisée. L’imagerie de l’hypoxie reste une imagerie à faible contraste. Le traceur de référence est le Fmiso. Il pourrait y avoir un intérêt à terme pour le 18F-Faza et le Cu-ATSM, mais aucune étude n’a clairement montré
de supériorité. Les études de la littérature ont surtout étudié les carcinomes de la sphère ORL et à moindre degré du
poumon, du col utérin et du rein. Ces études sont surtout des études de validation qui ont corrélé l’imagerie TEP avec des
traceurs de l’hypoxie et les méthodes de référence, que ce soit chez l’homme ou l’animal. Toutes les études pronostiques
ont montré le mauvais pronostic d’une hypoxie tumorale mise en évidence par imagerie TEP. Actuellement, le concept de
complément de dose de radiothérapie sur les zones hypoxiques semble très intéressant, mais peu de données existent
dans la littérature, confirmant la nécessité d’essais prospectifs. Un article pourra être trouvé dans [Vera P, Thureau S,
Bohn P. Traceurs de l’hypoxie en tomographie par émission de positons. Médecine Nucléaire (2011)].
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5èmes Journées Scientifiques
10 et 11 mai 2012 – Deauville
Jeudi 10 mai 2012
« Cancer et fonction Cognitive »
Florence JOLY
Unité de recherche clinique, Centre François Baclesse, Caen
La mémoire autobiographique représente un ensemble d’informations et de souvenirs, particuliers à un individu, accumulés depuis son plus jeune âge et qui lui permettent de construire un sentiment d’identité et de continuité. Elle se
caractérise par son aspect dynamique et reconstructif, les représentations mentales se modifiant au fil du temps. Cet
aspect non figé de la mémoire est en lien avec l’identité et les aspirations du sujet, ces dernières évoluant en fonction
de son environnement et de son statut.
Ainsi, toute atteinte de l’identité ou rupture dans la continuité de vie entraîne une distorsion de la mémoire. Ce type de
distorsion est observé dans différents syndromes psychiatriques comme la dépression ou l’état de stress post-traumatique. La dépression est caractérisée notamment par un état de congruence à l’humeur (rappel préférentiel d’événements négatifs), ainsi que, et ceci de façon commune avec l’état de stress post-traumatique, par une sur-généralisation
des souvenirs (rappel préférentiel d’événements répétés ou étendus dans le temps) et l’existence de souvenirs intrusifs
(souvenirs spontanés, pénibles et vivaces).
De tels troubles de mémoire sont observés à des degrés divers chez des patients atteints d’un cancer après l’annonce
du diagnostic. Nous rapportons des travaux qui tentent d’établir un lien entre ces syndromes psychiatriques et la pathologie cancéreuse. Cette façon d’interpréter les troubles de mémoire permet de poser de nouvelles hypothèses physiopathologiques qui pourront être testées grâce à des études d’imagerie cérébrale et qui ouvrent également de nouvelles
perspectives thérapeutiques.
Présentation du programme MATWIN
Unique en Europe, MATWIN (Maturation & Accelerating Translation With
INdustry) est un programme national de sourcing et d’accompagnement
de la maturation de projets de recherche en oncologie jusqu’à la preuve
de concept préclinique. Cette plateforme d’ingénierie mutualisée est au
service des équipes académiques de recherche et des industriels internationaux présents sur le segment oncologie.
Missions
• détecter et sélectionner des projets de recherche en cancérologie, au stade du dépôt de brevet ;
• accroître l’attractivité industrielle des projets sélectionnés ;
• accompagner des projets dans l’optimisation de leur potentiel de transfert vers l’industrie pharmaceutique via des
investisseurs extérieurs privés ;
• favoriser des partenariats précoces entre la recherche publique et l’industrie pharmaceutique sur des projets
d’excellence dont le risque industriel aura ainsi été mieux qualifié.
Cette plateforme, unique en Europe, à ce stade précoce de la recherche, soutient la valorisation de la recherche translationnelle grâce à un processus collaboratif avec les équipes de recherche en oncologie et les grands industriels du
domaine.
Partenaires
MATWIN est soutenu par dix des plus gros laboratoires de l’industrie pharmaceutique (Amgen, AstraZeneca, BristolMyers Squibb, Celgene, GlaxoSmithKline, Ipsen, Merck-Serono, Novartis, Roche, Sanofi) et les cancéropôles partenaires. Le Cancéropôle Nord-Ouest a rejoint le programme MATWIN en 2012.
Quelques chiffres
Depuis 2009 :
• 39 projets ont déposé une lettre d’intention
• 22 projets ont été soumis à une double expertise académique et industrielle
• 11 projets ont été auditionnés par le Board International
• 1 projet a été transféré vers un industriel (Roche, 1er investisseur mondial en R1D toute industries confondues)
• 3 des 4 projets présentés au Board International 2011 ont marqué l’intérêt de plusieurs industriels partenaires ou
non du programme. L’équipe MATWIN coordonne d’ores et déjà les échanges scientifiques et techniques entre les
chercheurs et les industriels. Ces négociations pourraient aboutir d’ici quelques mois à la signature de contrats de
maturation avec des partenaires investisseurs.
Le programme contribue ainsi à l’accélération du transfert de la recherche publique vers l’industrie au bénéfice du
malade ainsi qu’à la valorisation de projets précoces attractifs
Les équipes intéressées sont invitées à se rapprocher du Cancéropôle Nord-Ouest (www.canceropole-nordouest.org)
CONTACTS
• MATWIN : [email protected] - Tél. : 05 35 54 19 36 - www.matwin.org
• Cancéropôle Nord-Ouest : Véronique Pancré - [email protected]
www.canceropole-nordouest.org
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5èmes Journées Scientifiques
10 et 11 mai 2012 – Deauville
Jeudi 10 mai 2012
« Les agents cancérogènes, mutagènes et reprotoxiques (CMR) dans le monde du
travail : des risques comme les autres ?»
Danièle CARRICABURU, Dysola, Université de Rouen
et Emilie LEGRAND, CIRTAI/CNRS, Université du Havre
La problématique de la « santé au travail » est (re)devenue en France un enjeu fondamental tant des recherches en
sciences humaines et sociales que des politiques publiques. Dans l’ensemble des travaux produits sur la question, la
compréhension des démarches de prévention des risques professionnels est restée un objectif de connaissance relativement discret. Cette communication propose une compréhension de la construction sociale des démarches de prévention
des risques cancérogènes, mutagènes et toxiques pour la reproduction (CMR). Risques qui reflètent particulièrement
bien les problématiques nouvelles de santé au travail dans la mesure où ils sont à la fois collectifs (ils concernent rarement un seul poste de travail), diffus (et donc difficilement identifiables et isolables) et différés.
Nous montrerons que le déploiement de la prévention est fondé sur une analyse cognitive de la situation (de travail)
définie ou non comme risquée. Ce sont donc aux représentations des risques CMR que nous nous intéresserons, représentations qui peuvent différer grandement de leur réalité. Elles sont essentielles à comprendre car il existe un rapport
dialectique entre la façon dont est définie une situation et l’attitude privilégiée, en l’occurrence en matière de prévention.
Par cette analyse des représentations, nous montrerons que leur caractère différé, les difficultés de leur objectivation
(qu’elles soient réelles ou instrumentalisées) et la nature des produits en cause, font des CMR des risques distincts des
autres risques liés au travail. Nous pointerons également une tendance à la banalisation de ces risques, qui participe de
leur acceptation et pèse lourdement sur les démarches de prévention.
Notre propos s’appuie sur une étude menée entre 2008 et 2011, financée par l’Anses. L’enquête de terrain s’est articulée
autour de monographies d’entreprises haut-normandes (une soixantaine d’entretiens réalisés dans un échantillon raisonné de 17 entreprises) et d’entretiens (plus de 70) conduits auprès de six catégories d’acteurs institutionnels (services
de santé au travail, administration du travail, Caisse d’assurance retraite et de la santé au travail de Normandie, les
syndicats de salariés, les organisations d’employeurs, les associations de victimes).
« Garder son travail ou se réinsérer professionnellement face à un cancer »
Sophie FANTONI - QUINTON
Praticien hospitalier CHRU Lille, Docteur en Droit, Université Lille2 EA4487.
On estime à plus de 365 000 le nombre de nouveaux cas de cancer, en France en 2011. Les progrès en matière de
dépistage, la plus grande précocité des diagnostics, l’amélioration de l’efficacité des traitements, de la prise en charge
et du suivi participent à la diminution des taux de mortalité par cancer. Ainsi, l’amélioration du pronostic global des personnes atteintes d’un cancer, implique une multiplication des soins de support et la prégnance croissante des questions
de réhabilitation et de réinsertion. La réinsertion professionnelle est un facteur important et unanimement reconnu de la
prise en charge globale des patients atteints de cancer. Elle influence à la fois leur qualité de vie, leur sécurité financière,
le rétablissement d’un environnement social stable, d’un sentiment de normalité et de contrôle de leur vie. Le premier
objectif de cette présentation est de préciser les facteurs étudiés jusqu’à présent qui conditionnent le retour à l’emploi
et les questions qui persistent concernant certains de ces facteurs, mais également les conditions de ce retour à l’emploi
et son devenir à moyen terme. Le second objectif est de présenter les outils existant en France pour aider aujourd’hui à
une meilleure (ré)insertion socioprofessionnelle face à un cancer.
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5èmes Journées Scientifiques
10 et 11 mai 2012 – Deauville
Vendredi 11 mai 2012
« Etude d’intervention en population générale visant à réduire les inégalités sociales
de participation au dépistage »
Lydia GUITTET
Unité Inserm 1086 Cancer et Prévention
Le dépistage du cancer colorectal repose sur la réduction d’un test de recherche de sang occulte dans les selles tous les
deux ans entre 50 et 74 ans, complété d’une coloscopie en cas de positivité du test. Ce dépistage permet d’améliorer le
pronostic des cancers dépistés, et de réduire la mortalité spécifique associée à ce cancer. Malgré une gestion centralisée
des invitations de la population cible, plusieurs études ont montré l’existence d’inégalités sociales de participation à ce
dépistage.
L’étude PRADO vise à évaluer l’efficacité d’un accompagnateur au dépistage, inspiré des expériences américaines de «
Patient Navigator », dans la réduction des inégalités sociales de participation au dépistage organisé du cancer colorectal.
Cette étude repose sur une approche multidisciplinaire alliant l’expertise de l’UMR 1086 Cancers & Préventions (Caen),
de l’URECA (Lille) et du CERREV (Caen), et sur un fort partenariat avec les structures départementales de gestion des
dépistages.
Après une phase pilote dans l’Orne, cet essai multicentrique randomisé en grappes est actuellement en cours dans les
trois départements de Picardie, grâce à un financement du Cancéropôle Nord Ouest et l’Institut National du Cancer. Les
résultats de l’étude PRADO sont attendus fin 2013.
CONFÉRENCE DE PRESTIGE
« Les approches communautaires de réduction des inégalités sociales
de santé : soutenir l’innovation par la recherche. »
Louise POTVIN
PhD, université de Montréal, Montréal, Canada
Depuis les années 1960, le monde associatif s’est révélé un terreau fertile pour l’innovation sociale.
Au Québec notamment, l’on doit à ce que nous appelons des organismes communautaires, les fondements du réseau des Centres locaux de services communautaires (CLSC) et ceux des Centre de
la petite enfance (CPE).
Ces deux réseaux maintenant institutionnalisés offrent des services de proximité de qualité à l’échelle de la province.
S’appuyant sur cette capacité avérée du monde associatif de développer des solutions innovantes aux problèmes vécus
dans les milieux socio-économiquement défavorisés, la Direction de la santé publique de Montréal identifie le soutien
à l’action communautaire comme une stratégie à investir pour réduire les inégalités sociales de santé. Prenant le parti
de ne pas assurer de leadership dans l’expérimentation sociale, la Chaire Approches communautaires et inégalités de
santé (CACIS) s’est donnée comme mission de coupler à des pratiques innovantes issues de partenariats entre le monde
associatif et le monde institutionnel, un dispositif de recherche qui permet d’identifier et réfléchir non seulement les
mécanismes d’action mis en œuvre dans ces interventions mais aussi les conditions de leur production et reproduction.
A travers plusieurs projets touchant des problématiques sociales variées, nous avons développé un modèle de recherche
interventionnelle en santé des populations (RISP) qui propose de soutenir l’innovation sociale par la création et l’animation d’un espace de réflexivité organisée, participant ainsi à la constitution de ce que Didier Fassin nomme : l’espace
socio-sanitaire.
Louise Potvin détient un doctorat en santé publique de l’Université de Montréal. Elle est Professeure au Département
de médecine sociale et préventive à l’Université de Montréal et Directrice scientifique du Centre de recherche LéaRoback sur les inégalités sociales de santé de Montréal. De 2001 à 2011, elle a été titulaire de la Chaire « Approches
communautaires et les inégalités de santé FCRSS/IRSC », qui visait à documenter comment les interventions de
santé publique axées sur le développement social local contribuent à la réduction des inégalités en matière de santé
dans les milieux urbains. Depuis 2008, elle est membre de l’Académie canadienne des sciences de la santé. En plus
d’avoir participé au développement de documents d’orientation de politiques publiques, elle a publié 5 ouvrages collectifs, 5 numéros spéciaux dans des revues, plus d’une quarantaine de chapitres et plus de 150 articles, éditoriaux
et commentaires dans des revues avec comité de lecture.
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5èmes Journées Scientifiques
10 et 11 mai 2012 – Deauville
Vendredi 11 mai 2012
« Identifi cation de l’HEtérogénéité Génétique des lymphomes DIffus à grandes
cellules B à l’ère du rituximab : un projet translationnel et exploratoire du GELA » GHEDI
Fabrice JARDIN
Département d’hématologie clinique et Unité Inserm U918, Centre Henri Becquerel, Rouen
Les lymphomes diffus à grandes cellules de phénotype B (LDGCB) représentent environ 40% des lymphomes nonHodgkiniens (LNH). Ces tumeurs ont en commun une présentation clinique agressive mais sont très hétérogènes sur le
plan pronostique et phénotypique. L’anticorps monoclonal anti-CD20 rituximab (R) associé à une poly-chimiothérapie
contenant des anthracyclines représente actuellement le traitement de référence de ces lymphomes. Le Groupe d’étude
des lymphomes de l’adulte (GELA) a initié en 2003 un programme d’essais cliniques (LNH-03B), destiné aux LDGCB,
comparant différentes stratégies thérapeutiques le R et une polychimiothérapie selon différents facteurs pronostiques
cliniques (Age, index pronostique international). 1500 patients ont été inclus dans les 6 essais du programme, à l’origine
d’une collection biologique unique de tumeurs congelées ou fixées. En s’appuyant sur cette collection, le projet GHEDI
(Deciphering the Genetic Heterogeneity of Diffuse large B-cell lymphoma in the rituximab era) a pour objectif (i) de comprendre, par une analyse intégrée des données cliniques, histopathologiques et moléculaires, l’hétérogénéité des DLBCL,
(ii) de déterminer la pertinence clinique des signatures moléculaires dans le cadre d’essais cliniques et (iii) d’évaluer des
techniques de transfert. Les résultats préliminaires des analyses de biologie moléculaire haut-débit (génomique, transcriptomique, RNAseq) portant sur plus de 200 échantillons et leur mise en perspective dans un contexte de transfert et
d’évaluation de biomarqueurs sont rapportés.
« Apports des techniques à haut débit dans le diagnostic et le pronostic des Leucémies Aiguës myéloïdes »
Olivier NIBOUREL
Centre de Biologie-Pathologie, CHRU Lille
Les Leucémies aigues myéloblastiques (LAM) représentent un groupe de pathologies hétérogènes en termes biologiques
et clinique. Les anomalies cytogénétiques et les altérations de certains gènes (CEBPa, NPM1, FLT3) sont fortement
associées à l’évolution du patient et ont permis d’établir une classification pronostique qui ne permet cependant pas
d’expliquer complètement l’hétérogénéité des LAM. Les projets menés ont donc pour objectif d’améliorer la caractérisation génomique et moléculaire des LAM.
Tout d’abord l’incidence et l’impact pronostique des mutations récurrentes récemment rapportées dans la LAM ont été
étudiés sur des cohortes de patients inclus dans des protocoles thérapeutiques. L’étude des mutations de TET2 sur une
cohorte de 111 patient a permis de montrer un impact sur la survie sans évènement chez les patients atteints de mutation de NPM1 et l’étude des gènes IDH1 et IDH2 chez 520 patients a montré que les mutations IDH1-R132 et IDH2-R172
avait un impact négatif alors que les mutations IDH2-R140 semblait de meilleur pronostique. Ces études ont été complétées par l’étude prospective de 11 gènes (NPM1, FLT3, CEBPA, MLL, WT1, AML1, IDH1, IDH2, DNMT3A, TET2, ASXL1)
sur la cohorte de 280 patients inclus dans le protocole ALFA-0701 mettant en évidence l’impact pronostique péjoratif des
mutations de DNMT3a et confirmant l’impact bénéfique des mutations IDH2-R140.
Cependant, le nombre grandissant de ces mutations dépasse désormais les capacités de séquençage classique. L’utilisation du séquençage à haut débit a donc été évaluée dans ce contexte. L’étude de faisabilité a été réalisé sur 43
gènes impliqués dans la LAM dont 6 avait été préalablement étudiés par séquençage classique. Cette étude a confirmé
la concordance des techniques classique et du séquençage à haut débit et a permis d’identifier 9 mutations chez 8 des
21 patients dont 3 n’avait pas de mutations connues, confirmant ainsi l’intérêt d’une étude plus étendue des altérations
géniques. Ces technologies offrent de plus de nombreuses perspectives en termes de nombre de gènes étudiés (whole
exome).
Enfin les techniques de cytogénétiques classiques ne permettent pas d’identifier toutes les anomalies chromosomiques.
L’étude du profil génomique par SNP-array a été évaluée au moment du diagnostic de LAM et a permis de montrer que
l’utilisation conjointe de ces techniques à haut débit et du caryotype permettait de mieux définir les catégories pronostiques cytogénétiques.
Ainsi, l’étude étendue de marqueurs moléculaires et des anomalies chromosomiques permet de mieux caractériser ce
groupe hétérogène de pathologie. L’utilisation des nouvelles techniques à haut débit rend ces études réalisables sur de
grandes cohortes.
10
5èmes Journées Scientifiques
10 et 11 mai 2012 – Deauville
Vendredi 11 mai 2012
« Déterminisme génétique du Cancer du Côlon et du Cancer du sein »
Thierry FREBOURG
Service de Génétique, CHU de Rouen
Inserm U 1079, IRIB, Faculté de Médecine et de Pharmacie, Rouen
Le CNO a acquis un positionnement national en oncogénétique à la fois dans le cadre du cancer colorectal héréditaire et
des cancers du sein et de l’ovaire héréditaire. Dans ce cadre et dans le contexte de du développement spectaculaire des
analyses pangénomiques et de la découverte récente de la mutabilité du génome humain, le programme oncogénétique
du CNO vise à caractériser le déterminisme génétique des cancers du colon et de cancer du sein, dont la présentation
est évocatrice d’un déterminisme génétique, mais sans mutation constitutionnelle délétère des gènes majeurs impliqués
dans le déterminisme Mendélien de ces cancers.
Le premier projet, national, concerne l’interprétation biologique des variants de signification inconnue (VSI)
identifiés dans les gènes MMR et BRCA. En effet, un des défis majeurs actuels en oncogénétique est l’interprétation
des VSI identifiés par criblage génétique chez les patients et cette problématique sera de plus en plus importante avec
l’implémentation du séquençage haut débit dans les laboratoires de diagnostic. Une fraction importante de ces variations
pourrait être délétère du fait de l’altération du processus d’épissage. Depuis 2007, nous avons développé des tests fonctionnels ex vivo d’épissage qui permettent d’étudier, à partir de l’ADN génomique, l’impact des variants détectés dans
les gènes de prédisposition MMR (MLH1, MSH2) impliqués dans le syndrome de Lynch ou syndrome HNPCC (Hereditary
Non Polyposis Colorectal Cancer), forme la plus fréquente de cancer colorectal héréditaire et les gènes BRCA1 et BRCA2
impliqués dans les formes héréditaires de cancer du sein et de l’ovaire héréditaire.
Au sein du CNO, cette activité s’est structurée sous la forme d’une prestation de service national, en réponse à la
demande du réseau français des laboratoires d’oncogénétique. Les analyses des tests d’épissage sont alors validées par
analyse RT-PCR à partir du sang périphérique des patients. Nous avons ainsi évalué l’impact sur l’épissage de 183 VSI
détectés dans les gènes MSH2 et MLH1 et montré que 25% ont en fait un effet sur l’épissage. Selon la même stratégie,
l’étude de 64 VSI des gènes BRCA1 ou BRCA2 a montré que 24% altéraient l’épissage.
Ce projet permet progressivement (i) de reclasser en mutations délétères des VSI, ce qui permet désormais de codifier
la prise en charge médicale des familles dans lesquelles ces VSI ont été identifiés, (ii) d’intégrer ces informations dans
les bases de données des mutations des gènes MMR et BRCA développées sous l’égide de l’INCa et (iii) de procéder à
partir des patients à une cartographie extensive des sites régulateurs d’épissage exoniques.
Le second projet est focalisé sur la recherche de déséquilibre d’expression allélique des gènes BRCA dans le but de
révéler des altérations des gènes BRCA conduisant à une altération de l’expression mais actuellement indétectables, car
résultant d’anomalies de régions qui ne font pas l’objet d’exploration ou qui ne sont pas connues. La mesure d’expression
allélique sur RT-PCR, est réalisée par pyroséquençage et SnaPshot basé sur l’extension d’amorces avec des didéoxynucléotides fluorescents avec normalisation sur ADN génomique. L’objectif de ce projet est de mettre en évidence un
déséquilibre d’expression spécifique d’un des deux allèles des gènes BRCA, dans les familles restées négatives après
le criblage de ces gènes, en comparaison avec une population témoin exempte de prédisposition au cancer sein et/ou
ovaire. L’inclusion des 265 patients et des contrôles est pratiquement achevée.
Le troisième projet est consacré à l’étude du déterminisme oligogénique du cancer colorectal et vise à déterminer si une fraction des situations cliniques évocatrices d’un risque génétique augmenté de cancer colorectal (agrégation
familiale, précocité des tumeurs, tumeurs colorectales primitives multiples), mais sans mutation des gènes majeurs,
résulte de la combinaison d’un nombre limité de variations génétiques.
Cette étude nationale, essentiellement prospective, est une étude d’association qui compare les fréquences de variations
génétiques sélectionnées entre patients et sujets contrôles âgés de 45 à 60 ans, sans histoire personnelle ou familiale,
au premier degré, de tumeurs colorectales. Les variations génétiques analysées concernent non seulement des variations de séquence (SNPs associés au CCR, polymorphismes fonctionnels) mais d’expression de gènes. Nous avons inclus
grâce à la participation active de 19 centres, 562 sur les 700 patients planifies et tous les témoins nécessaires (350). Les
résultats obtenus nous ont permis de réfuter l’implication du déséquilibre d’expression du récepteur I du TGF comme
facteur de risque majeur du cancer colorectal, alors que le groupe d’Albert de la Chapelle rapportait en Septembre 2008
dans Science que le déséquilibre de l’expression allélique du récepteur I du TGF confère un risque élevé de CCR, avec
un OR estimé à 8.7. Nous avons mis en évidence un polymorphisme d’expression allélique d’un des gènes clefs de l’oncogenèse colorectale et nos résultats préliminaires suggèrent que le déséquilibre d’expression allélique de ce gène est un
facteur de risque du cancer colorectal.
Enfin, le quatrième projet est l’étude de la contribution d’altérations de novo dans le déterminisme génétique
des cancers, du colon, du sein et de l’ovaire de révélation précoce (<30 ans), de présentation sporadique et sans
mutation détectable dans les gènes majeurs de prédisposition Mendélienne. Ce projet est basé sur le séquençage de
nouvelle génération (NGS) d’exomes et la stratégie des exomes différentiels de trio (cas index-parents). Ce projet bénéficie de l’investissement du CNO dans le domaine du NGS et de la synergie avec les bioinformaticiens de l’université de
Rouen qui ont développé un logiciel particulièrement performant pour l’analyse, le filtrage et l’interprétation des données
d’exomes, le logiciel EVA (Exome Variation Analyser ; http://litis.insa-rouen.fr/EVA/) permettant d’identifier à partir
15000-20000 variants génétiques détectés chez chaque cas index, entre 0 et 10 mutations de novo potentiellement
délétères.
11
5èmes Journées Scientifiques
10 et 11 mai 2012 – Deauville
« Anna Karenina and the Genetics of complex disease »
Mary-Claire KING
Professeure à l’université de Washington, Seattle (États-Unis).
Learning objectives: Studies of families with complex diseases, like breast cancer, epilepsy, or
inherited hearing loss, indicate that many different genetic mutations in many different genes can
lead to each disease. We will discuss the hypothesis called the “Anna Karenina Model * of Medical
Genetics” which implies that each unhealthy family is unhealthy in its own way.
Discuss the use of genomics tools to learn more about the genetic mutations.
* Based on Tolstoy’s famous opening line: “Happy families are all alike; every unhappy family is
unhappy in its own way”
Mary-Claire King, née en 1946 aux États-Unis, est Professeure à l’Université de Washington à Seattle, Département
de génétique médicale et département de sciences du génome. Elle est mondialement connue pour ses travaux sur
l’identification de prédispositions génétiques au cancer du sein, qui ont des applications d’importance considérable
en médecine et en biologie. Elle a étendu ses recherches au domaine de l’évolution humaine et de la génétique des
surdités, et plus récemment à l’autisme et à la schizophrénie. Elle a été une pionnière dans les applications médicales du séquençage haut débit.
12
5èmes Journées Scientifiques
10 et 11 mai 2012 – Deauville
SESSION
JEUNES CHERCHEURS
Eligible au concours
13
5èmes Journées Scientifiques
10 et 11 mai 2012 – Deauville
Les communications par ordre alphabétique
NOM
ALLAN Ghada
Prénom
Ghada
n° de poster
ou com.
orale
n°
page
12
39
HAMIEH
Mohamad
NOM
Prénom
n° de poster
ou com.
orale
n°
page
35
62
ANGOT Emilie
Emilie
6
33
HOTTIN
Audrey
34
61
ANOUAN
Koutoua Joseph
45
74
JONKHEERE
Nicolas
27
54
AY-BERTHOMIEU
Anne-Sophie
10
37
JULIEN
Sylvain
19
46
BEN ABDELALI
Raouf
37
65
KLUZA
Jérôme
Com. orale 1
15
BEN ABDELALI
Raouf
Com orale 10
24
LANGE
Marie
51
81
BOHERS
Elodie
44
72
LATRECHE
Mansour
41
69
BOUCHER
Line
64
95
LEJONCOUR
Vadim
54
84
BOUILLEZ
Audrey
31
58
LELEU
Henri
58
89
BOYER
Thomas
39
67
LEROY
Catherine
1
28
BOYER
Thomas
40
68
LEROY
Tanguy
Com orale 7
21
BRETTEVILLE
Julia
65
96
MABY
Pauline
22
49
CAILLIAU MAGGIO
Katia
13
40
MALAQUIN
Nicolas
4
31
CASTERA
Laurent
Com orale 8
22
MONTAGNE
Rémi
8
35
CHEDRU-LEGROS
V.
57
88
MOREL
Nastassja
Com orale 5
19
COLLET
Solène
48
77
MOUND
Abdallah
11
38
CONSTANT
Emilie
60
91
MRIZAK
Dhafer
7
34
COPPIN
Lucie
28
55
NHILI
Raja
33
60
CORBET
Cyril
14
41
NUGUES
Anne-Lucie
36
64
CORROYER-DULMONT
Aurélien
49
78
OGER
Myriam
18
45
CUNY
FLorence
Com orale 6
20
ONOMA
Dago Pacome
46
75
DE BLASI
Géraldine
66
97
OUAGUIA
Laurissa
25
52
DEHENNAUT
Vanessa
3
30
PALIE
Odré
47
76
DENORME
Marion
32
59
PORNET
Carole
55
86
DESAUW
Armelle
61
92
RAGINEL
Thomas
59
90
DUBOIS
Fatemeh
9
36
RAIBAUT
Laurent
Com orale 2
16
DUBOIS
Martine
52
82
RENAUD
Florence
21
48
DUBOIS
Martine
53
83
RIQUET
Frank
5
32
DUBUISSEZ
Marion
2
29
ROGER
Matthieu
56
87
DULERY
Rémy
38
66
ROUSSELIN
Antoine
15
42
DUPREZ
Christelle
62
93
RYBARCZYK
Pierre
30
57
ETANCELIN
Pascaline
Com orale 11
25
SABBAGH
Charles
23
50
EZZOUKHRY
Zakaria
Com orale 3
17
SABBAGH
Charles
24
51
FLAMAN
Jean-Michel
20
47
THUREAU
Sébastien
17
44
FOUQUET
Guillemette
42
70
THUREAU
Sébastien
Com orale 4
18
GAILDRAT
Pascaline
16
43
TOURNIER
Isabelle
Com orale 9
23
GHAMLOUCH
Hussein
43
71
TREHOUX
Solange
29
56
GIRARD
Nicolas
50
79
TROCME
Mélanie
63
94
GOSSART
Florian
26
53
14
5èmes Journées Scientifiques
10 et 11 mai 2012 – Deauville
Jeudi 10 mai 2012
Communications orales
1) Inactivation of the HIF-1 PDK3 Pathway shifts metastatic melanoma cells toward
mitochondrial oxidative metabolism and potentiates the therapeutic (Jérôme KLUZA)
Jérome KLUZA1, Paola CORAZAO-ROSAS1, Manel JENDOUBI1, Cyril MAIRE1, Pierre GUERRESCHI1, Aurélie JONNEAUX1,
Caroline BALLOT1, Stéphane BALAYSSAC3, Samuel VALABLE2, Yasmine TOUIL1, Aurélien CORROYER-DULMONT2, Myriam
BERNAUDIN2, Myriam MALLET-MARTINO3, Elisabeth MARTIN DE LASSALLE1, Patrice MABOUDOU4, Pierre FORMSTECHER1, Renata POLAKOWSKA1, Laurent MORTIER1 and Philippe MARCHETTI1,4
Unit 837 Equipe 4 Inserm and Faculté de Médecine, Université de Lille II 1 Place Verdun 59045 Cedex, France
CERVOxy group, UMR 6232 CI-NAPS. CNRS, Université de Caen Basse-Normandie 14074 Caen Cede, France
3
Laboratoire SPCMIB, UMR CNRS 5068 Université Paul Sabatier, 118 route de Narbonne, 31062 Toulouse Cedex 9,
France
4
Centre de Bio-Pathologie, Plate-forme de Biothérapie, Banque de Tissus, CHRU Lille, France8 Départment d’oncologie
médicale, Côte de Nacre Hospital, Caen, France
1
2
Many (but not all) tumors undergo metabolic reprogramming from oxidative phosphorylation to glycolysis that allows
cancer cells to adapt to aggressive microenvironment. This hallmark of cancer opens new areas of investigation that
could lead to the identification of additional innovative therapeutic interventions. Using complementary approaches in
validated cell lines and freshly obtained human specimens, we showed that mitochondrial respiration and oxidative phosphorylation were slowed down in metastatic melanomas. This was due to the persistence of a high nuclear expression
of HIF-1 under normoxic conditions. Blockade of the HIF-1 pathway by pharmacological (with the HIF inhibitor, YC-1)
or genetic (i.e. HIF-1 shRNA knockdown) mechanisms decreased glycolysis and promoted mitochondrial respiration
via specific reduction of expression of the pyruvate dehydrogenase kinase-3 (PDK3). Likewise, inhibition of PDK3 activity by dichloroacetate (DCA) or RNA interference was sufficient to increase pyruvate dehydrogenase activity, oxidative
phosphorylation and the subsequent mitochondrial ROS generation. Furthermore, DCA potentiated the antimelanoma
effects of elesclomol, a pro-oxidative drug currently in clinical development, through inhibition of cell proliferation and
induction of cell death. Interestingly, the combination therapy provide synergistic activity and was also effective against
BRAFV600E-mutant melanoma cells that developped resistance to the BRAF inhibitor, vemurafenib. In a xenograft
model, co-treatment of melanoma tumors with DCA and elesclomol achieved a more durable response than single agent
alone. Thus, our results establish the HIF-1/PDK3 bioenergetic pathway as a new target for melanoma therapeutic intervention and open the door for innovative combinations designed to eradicate metastatic melanoma cells.
NOTES
15
5èmes Journées Scientifiques
10 et 11 mai 2012 – Deauville
Jeudi 10 mai 2012
Communications orales
2) Mécanismes d’activation du Récepteur MET : Design d’agonistes et d’antagonistes
rationnels par synthèse chimique totale des sous-domaines de l’HGF/SF (Laurent
RAIBAUT)
Laurent RAIBAUT, Bérénice LECLERCQ, Nathalie OLLIVIER, Hervé DROBECQ, Rémi DESMET, Alexandra MOUGEL, Jérôme
VICOGNE et Oleg MELNYK*.
*CNRS UMR 8161, Institut biologie de Lille, Université Lille Nord de France
L’HGF/SF (Hepatocyte Growth Factor / Scatter Factor) est le ligand de haute affinité du récepteur tyrosine kinase MET. Ce
récepteur est impliqué dans la régulation des processus de prolifération, motilité, morphogenèse et de survie des cellules
épithéliales. La dérégulation de la signalisation cellulaire induite par MET est associée au développement tumoral ainsi
qu’à la progression métastatique. En effet, l’HGF/SF et/ou MET sont fréquemment surexprimés dans de nombreux carcinomes, sarcomes ou maladies hématopoïétiques. Ce couple ligand-récepteur constitue ainsi un candidat très attractif
dans le cadre du développement de chimiothérapies anticancéreuses ciblées. La mise au point et l’optimisation de ces
thérapies passent nécessairement par une meilleure compréhension des mécanismes d’activation du récepteur MET par
l’HGF/SF.
Le domaine NK1 de l’HGF/SF (i.e. l’association du domaine N terminal et du premier domaine Kringle), constitue le domaine de haute affinité pour le récepteur MET. Certaines études ont montré que la dimérisation spontanée de ce domaine
était suffisante pour lier et activer le récepteur MET. Néanmoins, le rôle respectif des sous-domaines N et K1 dans la
formation d’un dimère actif et interagissant efficacement avec le récepteur MET n’est pas encore élucidé.
Dans ce contexte, nous avons réalisé la synthèse totale des sous-domaines N et K1 par une nouvelle méthode de synthèse chimique mise au point au laboratoire (Ollivier, N. et al., Angewandte Chemie Int. Ed. 2012). Complémentaire des
méthodes recombinantes, cette méthode chimique permet en particulier la synthèse de protéines modifiées à façon, ce
qui reste difficile, voire impossible, à réaliser par les systèmes recombinants classiques (biotinylation orientée, incorporation d’acide aminés non naturels, marquage isotopique précis, etc…). La synthèse totale des sous-domaines N et K1
fonctionnalisés nous a permis de mettre en évidence des propriétés agonistes et antagonistes inattendues pour chacun
des sous-domaines N et K1. Ces résultats originaux nous permettent de mieux comprendre les mécanismes moléculaires
régulant l’activation de MET par son ligand et offre ainsi de nouvelles perspectives rationnalisées d’approches thérapeutiques.
NOTES
16
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10 et 11 mai 2012 – Deauville
Jeudi 10 mai 2012
Communications orales
3) L’activation du récepteur de l’EGF est un déterminant potentiel de résistance au
sorafénib des cellules de carcinome hépatocellulaire (Zakaria EZZOUKHRY)
Zakaria EZZOUKHRY 1,2, Christophe LOUANDRE 1,2, Eric TRÉCHEREL 1,2, Corinne GODIN
Claude BARBARE 4, Jean-Claude MAZIÈRE 1,2, Antoine GALMICHE 1,2
1
2
3
4
, Bruno CHAUFFERT 3, Jean-
1,2
Inserm U1088, Faculté de Médecine, Université de Picardie Jules Verne
Laboratoire de Biochimie, CHU Nord Amiens
Service d’oncologie médicale, CHU Sud, Amiens
Délégation à la Recherche Clinique et à l’Innovation, CHU Nord Amiens
Le sorafénib, un inhibiteur de kinases, augmente la durée de survie des patients atteints de carcinome hépatocellulaire
(CHC) avancé en freinant la progression tumorale. Cependant, on ne sait pas si les cellules de CHC présentent des différences de réponse au sorafénib, et même s’il existe des résistances primaires à ce traitement. Nous avons comparé
un panel de plusieurs lignées cellulaires humaines (Huh7, HepG2 et Hep3B, SNU182, SNU398, SNU449) communément
utilisées pour étudier le CHC in vitro. Nous avons mesuré en parallèle le potentiel clonogène et l’activité des kinases RAF
dans ces cellules après exposition au sorafénib.
Il a été constaté que l’effet anti-tumoral du sorafénib était très différent d’une lignée à l’autre, et d’autre part corrélé au
blocage des kinases de la voie RAF. Les lignées Hep3B et SNU-449 étaient nettement plus résistante au sorafénib que les
autres lignées (IC50 > 5μM mesuré pour le potentiel clonogène et le blocage des kinases RAF, contre un IC50 < 2 μM pour
les autres lignées, p<0.05). L’étude globale du kinome de ces lignées a mis en évidence des niveaux élevés d’activation
du récepteur de l’EGF (EGF-R). Pour examiner le rôle de l’EGFR dans la sensibilité des cellules Hep3B au sorafénib, nous
avons utilisé plusieurs stratégies pour neutraliser l’EGF-R: i) l’adjonction d’inhibiteurs chimiques: gefitinib et d’erlotinib,
ii) un anticorps monoclonal neutralisant, le cetuximab; iii) deux ARN interférents dirigés contre l’EGFR. Ces différentes
stratégies nous ont permis de mettre en évidence l’implication de l’EGFR dans la résistance au sorafénib: dans les cellules
Hep3B, le blocage de l’EGFR a augmenté l’efficacité du sorafénib, en permettant de réduire son IC50 d’un facteur 3 (ctrl:
7.3 + 0.3μM vs géfitinib: 2.3 + 0.6μM et erlotinib 1.8 + 0.3μM).
Nos résultats possèdent des implications importantes pour le traitement du CHC par le sorafénib: i) nous suggèrons
qu’existent des résistances primaires au sorafénib dans certaines cellules de CHC; ii) l’absence de blocage des kinases
RAF qui est associée avec la résistance au sorafénib constitue un argument en faveur du rôle de ces kinases comme une
cible thérapeutique importante dans le CHC; iii) l’activation de l’EGF-R est un paramètre clinique qui module l’efficacité
du sorafénib, et donc des analyses portant sur ce récepteur pourraient avoir un intérêt potentiel comme biomarqueurs
prédictifs de l’efficacité du sorafenib dans le CHC. iv) finalement, notre travail suggère que l’association du sorafénib à
un inhibiteur de l’EGF-R pourrait posséder dans certains cas une efficacité supérieure au seul sorafénib pour le traitement
du CHC.
NOTES
17
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10 et 11 mai 2012 – Deauville
Jeudi 10 mai 2012
Communications orales
4) Analyses qualitatives et quantitatives d’images TEP FDG, FMISO et FLT chez des
patients suivis pour un cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC) (Sébastien
THUREAU)
THUREAU S1, CHAUMET RIFFAUD Ph2, FERNANDEZ Ph3, HOUZARD C3, TESSONNIER L3, CACHIN F3, DEVILLERS A3,
COURBON F3, GAUTHIER H3, ROUX J3, GREMILLET E3, VERVUEREN L3, BLAGOSKLONOV O3, BERRIOLO A3, BRIDJI B3,
OLIVIER P3, CAIGNON JM3, COLLOMBIER L3, STOREZ A4, MODZELEWSKI R1 , GARDIN I1, DUBRAY B1, VERA P1.
1
2
3
4
Université de Rouen, LITIS-EA4108 & Centre Henri-Becquerel;
AP-HP Hôpitaux Universitaires Paris-Sud, Hôpital Bicetre;
Groupe RTEP5 : Bordeaux, Lyon, Marseille, Clermont-Ferrand, Rennes, Toulouse, Lille, Grenoble, Saint-Etienne,
Angers, Besançon, Dijon, Nantes, Nancy, Dijon, Nîmes.
Société Keosys, SFMNnet, Nantes.
La TEP-FDG est utilisée dans la planification de la radiothérapie des Cancers Bronchiques Non à Petites Cellules (CBNPC)
afin d’aider à la définition du GTV. Parallèlement, de nouveaux traceurs se sont développés permettant de définir un
volume cible biologique (BTV). Toutefois, ces nouveaux traceurs sont souvent à faible contraste rendant leur analyse
difficile et peu reproductible. Dans ce contexte, nous avons souhaité évaluer l’analyse visuelle de trois traceurs par dix
huit centres différents de médecine nuclaire français et comparer différentes méthodes de seuillage publiées.
Chez 5 patients suivis pour un CBNPC, 1 TEP au FDG (métabolisme), au FLT (prolifération) et au FMISO (hypoxie) étaient
réalisées à 48h d’intervalle maximum. 16 volumes cible (4 lésions primitives et 12 ganglions) ont été identifiés. L’ensemble des images TEP-TDM a été transféré sur le serveur Keosys-SFMN.net. Chaque médecin nucléaire devait définir les
16 volumes cible suivant un score en 5 classes de 0 à 4 développé par Rischin (JCO, 2006). Ces 5 classes étaient dans
un second temps simplifiées en 2 classes, les images classées 0 ou 1 étant définies comme négatives et les images 2, 3
et 4 comme positives. Pour chaque traceur, la concordance entre les différents médecins était calculée par l’index Kappa
Cohen. Parallèlement, une analyse quantitative était réalisée par un seuillage fixe absolu (SUV égal à 1.2 ou 1.4), fixe
relatif (40 ou 50% du SUV maximum) ou un seuillage adaptatif (rapport à 1.3, 1.5 ou 1.6 entre SUV max de la tumeur
et SUV moyen ou max du bruit de fond (pulmonaire, aortique ou musculaire) permettant de définir un BTV prolifératif
ou hypoxique. Ces volumes étaient comparés au volume FDG de référence obtenu par un seuillage à 40% du SUV max.
Concernant l’analyse en 5 classes, la concordance des différents médecins était supérieure pour le traceur de référence
(FDG) avec un Kappa de 0.59 contre 0.43 pour le FLT et 0.44 pour le FMISO. Après simplification en 2 classes, les scores
de concordance étaient améliorés pour les 3 traceurs passant à 0.77 pour le FDG et le FLT et à 0.81 pour le FMISO.
Concernant l’analyse quantitative, le volume moyen FDG est de 16 cm3 [1.6–58]. Les volumes moyens FLT et FMISO
variaient respectivement de 6.8 à 58.5 cm3 et de 0 à 60 cm3 suivant les différentes méthodes de segmentation. Les
méthodes de seuillage adaptatif se basant sur un bruit de fond pulmonaire (SUV max ou moyen) retrouvaient systématiquement un volume FLT et FMISO supérieur au volume FDG. En FMISO, seules les méthodes de seuillage fixe (SUV égal
1.4) et adaptatif (bruit de fond musculaire ou aortique) permettaient de définir des patients hypoxiques et des patients
normoxiques (absence de volume FMISO).
Malgré, un faible contraste notamment pour le FMISO avec un rapport tumeur sur bruit de fond de l’ordre de 1.4 en cas
d’hypoxie, l’analyse qualitative de ces images est possible et reproductible. Ce travail d’utilisation du serveur KeosysSFMN.net et d’analyse d’images hypoxiques a été préliminaire à la mise en place d’un PHRC multicentrique d’augmentation de doses de radiothérapie des lésions hypoxiques définies par TEP-FMISO dans les CBNPC.
NOTES
18
5èmes Journées Scientifiques
10 et 11 mai 2012 – Deauville
Jeudi 10 mai 2012
Communications orales
5) Particularités de la mémoire autobiographique chez des patientes avec un cancer
du sein avant le début du traitement adjuvant (Nastassja MOREL)
N. MOREL1,2,3,4, J. DAYAN1,2,3,4,5, P. PIOLINO6, D. ALLOUACHE7, S. NOAL7,8, C. LEVY7 , F. JOLY7,8,9, F. EUSTACHE1,2,3,4,
B. GIFFARD1,2,3,4
1
2
3
4
5
6
7
8
9
INSERM, U1077, Caen, France
Université de Caen Basse-Normandie, UMR-S1077, Caen, France
Ecole Pratique des Hautes Etudes, UMR-S1077, Caen, France
Centre Hospitalier Universitaire, U1077, Caen, France
Département de Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent, CHU Guillaume Régnier, Rennes
Laboratoire de Psychologie et Neuropsychologie Cognitives, CNRS FRE 3292, Université Paris Descartes
Département d’oncologie médicale, Centre François Baclesse, Caen
Unité de recherche clinique, Centre François Baclesse, Caen
CHU Côte de Nacre, Caen, France
L’annonce du cancer du sein et ses traitements, souvent vécue comme un choc émotionnel avec un pronostic de vie
menacé, peut entraîner un état de stress aigu puis de stress post-traumatique, et serait souvent associée à un trouble
dépressif majeur. Généralement, ces syndromes entraînent une altération de la mémoire autobiographique1. Dans la
population cancéreuse, seules deux études 2,3 ont montré un déficit de rappel des souvenirs autobiographiques spécifiques chez des patientes en rémission d’un cancer du sein, ayant donc vécu l’annonce du cancer et bénéficié du traitement adjuvant associé. Toutefois, les facteurs précis responsables de ces troubles mnésiques restent inconnus. Ce travail
propose d’étudier, pour la première fois, la mémoire autobiographique juste après l’annonce d’un cancer et le traitement
chirurgical associé mais avant tout traitement adjuvant, afin de mieux comprendre les éventuels troubles mnésiques
autobiographiques.
25 patientes diagnostiquées pour un cancer du sein (54 ± 5.2 ans) et 25 sujets sains appariés sans vécu de cancer (57.9
± 8.4 ans) ont été évalués à l’aide du Test Episodique de Mémoire du Passé autobiographique adapté (TEMPau)4. Le
pourcentage de patientes et de contrôles ayant rappelé chaque détail spécifique (factuel, spatio-temporel et émotionnel)
a été comparé (chi²) pour 3 périodes de vie : 18-30 ans (pic de réminiscence), 2 dernières années sans les 6 derniers
mois (avant cancer) et 6 derniers mois (cancer). Une évaluation psychopathologique (STAI, BECK) a été réalisée et comparée entre les groupes (Mann-Whitney).
Il existe une différence significative entre les deux groupes pour les scores de détails factuels et émotionnels : par rapport aux témoins, les patientes sont plus nombreuses à rappeler les détails factuels pour la période cancer et avant cancer (p = 0.04), mais moins nombreuses à rappeler les détails émotionnels pour l’ensemble des périodes de vie (période
cancer : p=0.04, période avant cancer : p=0.02 et pic de réminiscence: p = 0.02). Contrairement à nos hypothèses, ces
patientes - impliquées parallèlement dans un protocole de recherche en imagerie - n’expriment pas de détresse psychologique entre l’annonce du cancer et le début du traitement adjuvant.
Nous observons simultanément une hausse des scores mnésiques factuels et une baisse des scores émotionnels après
l’annonce du cancer chez ces patientes très volontaires ayant souhaité participer à notre protocole de recherche en
neuropsychologie et neuroimagerie. Ces résultats suggèrent un processus actif d’adaptation suite à l’annonce d’une
maladie menaçant le pronostic vital et dans l’attente du traitement adjuvant, et rejoignent les résultats de recherches
précédentes montrant l’existence d’une alexithymie (« aphasie émotionnelle ») transitoire lors d’un diagnostic de maladie sévère.
1
2
3
4
Dalgleish et al. (2008) - J Abnorm Psychol 117: 236–241
Nilsson-Ihrfelt et al. (2004) - J Psychosom Res. 57: 363–266.
Bergouignan et al. (2011) – PLoS One 6(10)
Piolino et al. (2009) - Neuropsychologia 47:2314-29
NOTES
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10 et 11 mai 2012 – Deauville
Jeudi 10 mai 2012
Communications orales
6) Qualité de vie et impact du cancer de la tête et du cou chez les conjoints (Florence
CUNY)
Florence CUNY 1; Guillaume GRANDAZZI
1
2
3
; Fabrice MORLAIS 3; Ludivine LAUNAY 3; Emmanuel BABIN
2,3
1,3
CHU de Caen, Service ORL et Chirurgie cervico-faciale, F-14000 Caen, France
Université de Caen Basse-Normandie, CERReV EA 3918, F-14032 Caen, France
INSERM, Cancers & Préventions U1086, F-14000 Caen, France
Introduction : Le visage offre un rôle social, permet la communication avec autrui par le langage mais aussi par l’expression des émotions. Le visage est le lien à l’autre. L’atteinte de cette harmonie peut avoir de graves conséquences
fonctionnelles. Par son évolution naturelle et ses traitements plus ou moins mutilants, le diagnostic de cancer de la tête
et du cou, a un impact sur la vie quotidienne des proches.
Le but de cette étude est d’évaluer l’impact des cancers des Voies Aéro-Digestives Supérieures (VADS) sur la qualité de
vie et la sociabilité des conjoints.
Matériels et Méthodes : Recherche menée par questionnaires auprès de 1660 patients atteints d’un cancer de la tête
et du cou (ICDO: C01-06, C09-14, C32, C76) et de leurs conjoints respectifs.
261 questionnaires de conjoints et de patients de plus de 20 ans, sans antécédent de cancer, remplis entre le 3ème et le
12ème mois après le diagnostic et vivant dans 4 départements français (2008 : Calvados, Manche, Agglomération Lilloise ;
2009 : Somme) ont été analysés.
Une analyse statistique par test de Chi² ou de Fisher avec une significativité à 5% est effectuée pour évaluer l’influence
de variables cliniques et sociales sur la qualité de vie des conjoints.
Résultats : La maladie influe sur la vie quotidienne pour 71, 7% des proches, et sur l’activité professionnelle pour 17,
2% d’entre-eux. L’état de santé des conjoints est altéré dans 41,8%. La sociabilité du couple et les activités hors du
domicile sont perturbées.
Les revenus du foyer semblent avoir une forte influence sur la sociabilité du conjoint (p=0,0095) : les visites d’amis au
domicile sont plus affectées dans les foyers déclarant des revenus élevés (>1099 €/pers./mois).
Concernant les variables cliniques, le stade du diagnostic (p=0,0051) et la mutilation (p=0,02) (présence d’une trachéotomie ou d’une gastrostomie) sont associés à une sociabilité dégradée avec les amis proches.
Concernant la prise en charge de la maladie cancéreuse, la radiothérapie semblent être le traitement le plus délétère sur
la qualité de vie du conjoint (p=0,0089).
Conclusion : L’impact du cancer des VADS sur la vie quotidienne des proches nécessite une sensibilisation des thérapeutes ainsi qu’une prise en charge pluridisciplinaire pour mieux accompagner les patients et leurs familles.
NOTES
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10 et 11 mai 2012 – Deauville
Jeudi 10 mai 2012
Communications orales
7) Evaluation croisée du fardeau et de l’ajustement émotionnel au sein de la dyade
patient-aidant en oncologie dans le cadre des soins palliatifs (Tanguy LEROY)
Tanguy LEROY1, Emmanuelle FOURNIER1, Nicolas PENEL2, Charles FOURNIER2, Pascal ANTOINE1, Véronique CHRISTOPHE1
Unité de Recherche en Sciences Cognitives et Affectives, URECA EA 1059, Université Lille3
2
Centre Oscar Lambret, Lille
1
Introduction : Les soins palliatifs constituent une problématique familiale qui affecte tant le patient que son entourage familial
proche. Lorsque le soutien fourni par l’aidant est supérieur à celui qu’il peut raisonnablement offrir au regard des ressources dont
il dispose, cela engendre des répercussions positives et négatives importantes pour le proche appelées fardeau [1] : augmentation du niveau de satisfaction à être aidant [2], problèmes de gestion du temps, coûts financiers, manque de soutien social
[3-5]. Les proches peuvent également développer des problèmes de santé physiques et psychologiques accompagnés d’une
augmentation de la consommation de soins et de médicaments par rapport à des participants témoins [6]. Chez les aidants de
personnes atteintes de cancer, le fardeau suscite l’apparition de symptômes dépressifs [1]. L’objectif de cette étude est d’évaluer à la fois le fardeau de l’aidant et son impact sur son ajustement émotionnel, ainsi que la perception qu’en a le patient et la
manière dont cela affecte son propre état.
Méthode : Participants. Sur les 189 patients hospitalisés en unité de soins palliatifs au Centre Oscar Lambret de Lille de décembre 2006 à février 2008, 60 dyades ont été inclues dans l’étude : 60 patients (31 hommes et 29 femmes ; Mâge = 63,2 , SD
= 12,2) et 60 aidants (21 hommes et 39 femmes (Mâge = 55,3 , SD = 14,6). Les critères d’inclusion étaient les suivants : patient
adulte souffrant d’un cancer histologiquement prouvé relevant d’une prise en charge palliative exclusive connue par la dyade. Le
proche aidant était désigné par le patient et devait être majeur. Les critères de non inclusions sont l’incapacité du patient à remplir le questionnaire, son refus ou l’absence d’aidant. Dans la majorité des cas (65%), l’aidant désigné est le conjoint/concubin
du patient. Il s’agit de l’un des enfants du patient dans 25% des cas, d’un autre apparenté de premier degré dans 6,5% des cas,
et exceptionnellement (3%) d’un proche non apparenté.
Procédure & mesures : L’inclusion des patients était réalisée par un médecin investigateur qui présentait l’étude, ses objectifs
et son déroulement au patient et au proche aidant désigné par le patient. Après obtention du consentement éclairé du patient
et du proche, chaque membre de la dyade remplissait une fiche de données sociodémographiques et répondait à un auto-questionnaire portant sur : 1) la qualité des relations familiales (FRI, Family Relationship Index) en auto-perception, 2) l’anxiété et
la dépression (HADS, Hospital Anxiety and Depression Scale) en auto- et en hétéro-perception, et 3) le fardeau (CRA, Caregiver
Reaction Assessment) en auto-perception pour l’aidant et en hétéro-perception pour le patient. En parallèle, un recueil des données médicales était effectué.
Résultats : Une majorité des participants (patients et aidants) ont des niveaux d’anxiété et de dépression élevés, et l’aidant est
globalement plus anxieux que le patient (p<.001). La dyade perçoit en outre de manière homogène la qualité de leurs relations
familiales (ns.). Sur le plan de la perception croisée : 1) l’aidant surestime le niveau d’anxiété (p<.05) et de dépression (p<.001)
du patient, alors que le patient estime à leur juste valeur les niveaux d’anxiété et de dépression de l’aidant ; 2) le patient sousévalue le fardeau de l’aidant en terme de gestion du temps (p<.05) et de difficultés financières (p<.05), ainsi que la valorisation
que ressent l’aidant à s’occuper de lui (p<.01). Le fardeau décrit par l’aidant est prédictif de ses niveaux d’anxiété (p<.05) et de
dépression (p<.01), tandis que la perception de ce fardeau par le patient est source, chez lui, de dépression (p<.01) mais pas
d’anxiété. Enfin, la perception du patient concernant la qualité de ses relations est prédictive de son niveau d’anxiété (p<.05).
Discussion : Ces résultats montrent l’importance de s’intéresser non seulement aux patients en fin de vie mais aussi aux
aidants qui se trouvent également en détresse psychologique. La relation patient-aidant devrait être l’objet d’interventions
spécifiques qui permettraient à cette dyade de mieux s’évaluer l’un l’autre et donc de mieux se comprendre. Il serait également
intéressant d’étudier le rôle du proche qui devient « aidant » et les conséquences de cette nouvelle relation.
Références bibliographiques
1. Given B, Wyatt G, Given C, Sherwood P, Gift A, DeVoss D, & Rahbar M. (2004). Burden and depression among caregivers of patients with cancer at the end
of life.Oncology Nursing Forum, 31(6), 1105-1117.
2. Nijboer, C., Triemstra, M., Tempelaar, R., Sanderma, R. & van den Bos, G.A. (1999). Measuring both negative and positive reactions to giving care to cancer
patients : psychometric qualities of the Caregiver Reaction Assessment (CRA). Social Science & Medicine, 48(9), 1259-1269.
3. Brouwer, W.B.F., Exel, N.J.A. van, Berg, B. van de, Dinant, H.J., Koopmanschap, M.A. & Bos, G.A.M. van den. (2004). Burden of Caregiving : Evidence of
Objective Burden, Subjective Burden, and Quality of Life Impacts on Informal Caregivers of Patients with Rheumatoid Arthritis. Arthritis & Rheumatism, 51(4),
570-577.
4. Fleming, D.A., Sheppard, V.B., Mangan, P.A., Taylor, K.L., Tallarico, M., Adams, I. & Ingham, J. (2006). Caregiving at the end of life: perceptions of health
care quality and quality of life among patients and caregiver. Journal of pain and symptom management, 31(5), 407-420.
5. Rossi Ferrario, S., Zotti, A.M., Massara, G. & Nuvolone, G. (2003). A comparative assessment of psychological and psychosocial characteristics of cancer
patients and their caregivers. Psycho-Oncology, 12, 1-7.
6. Boyer, F., Novella, J.L., Coulon, J.M., Delmer, F., Morrone, I., Lemoussu, N., Bombart, V., Calmus, A., Cornu, J.Y., Dulieu, V. & Etienne, J.C. (2006). Les
aidants familiaux des personnes myoptahes : liaisons entre charge de soins, qualité de vie et santé mentale. Annales de réadaptation et de médecine physique,
49, 16-22.
NOTES
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Vendredi 11 mai 2012
Communications orales
8) Diagnostic moléculaire des prédispositions au cancer du sein et de l’ovaire par
séquençage haut débit (Laurent CASTERA)
L. CASTÉRA 1,2 , A. LEGROS 1,2 , A. ROUSSELIN
A. HARDOUIN 1,5 , D. VAUR 1,2,5
1,2
, O. LETAC
1,2
, JJ. BAUMANN
1,2
, B. SPONEM
3
, S. KRIEGER
1,4,5
,
Laboratoire de Biologie Clinique et Oncologique - Centre de Lutte Contre le Cancer François Baclesse - Caen,
Plate forme de Séquençage pour la Santé, l’Agronomie, la Mer et l’Environnement (SéSAME) - Université de Caen
Basse Normandie,
3
Service informatique - Centre de Lutte Contre le Cancer François Baclesse - Caen,
4
EA1772 - Université de Caen Basse Normandie,
5
INSERM U1079 - Rouen
1
2
La présence d’une mutation inactivatrice sur les gènes BRCA1 et BRCA2 explique une majorité des syndromes de
prédisposition au cancer du sein et de l’ovaire. Néanmoins certaines histoires familiales ne sont pas expliquées par
une mutation sur ces deux gènes et une grande hétérogénéité génétique est actuellement décrite. Les approches de
séquençage à très haut débit (NGS) permettent d’explorer de nombreux gènes potentiellement impliqués dans la prédisposition héréditaire aux cancers du sein et de l’ovaire. Nous avons récemment mis au point et validé la recherche de
mutations (mutations ponctuelles, indels complexes et réarrangements génomiques) par séquençage sur GAIIx (Illumina) sur échantillons multiplexés avant capture des régions cibles. Nous proposons ici de valider cette procédure pour
un transfert en diagnostic moléculaire sur les gènes BRCA1 et BRCA2 ainsi que son application à la recherche clinique
pour la recherche de mutations dans un panel de gènes candidats. Une série de 88 patients adressés par la consultation
d’oncogénétique a été étudiée en aveugle par NGS et par les techniques actuellement utilisées en diagnostic. La capture
des régions d’intérêt après multiplexage a été réalisée, à l’aide d’un kit de capture en phase liquide SureSelect (Agilent)
de 21 gènes d’intérêt (T. Walsh, 2010). Le séquençage paired-end (2x76pb) a été réalisé sur GAIIx (Illumina). L’analyse
bioinformatique a été réalisée sur la suite logicielle Illumina CASAVA 1.8 et le logiciel NextGENe (SoftGenetics). Les réarrangements génomiques de grande taille (RGT) ont été recherchés avec la méthode CNVseq (C. Xiel, 2009). En parallèle
la recherche de mutations dans les gènes BRCA1 et BRCA2 a été menée par les procédures actuelles validées pour le diagnostic au laboratoire (pré-criblage DHPLC/ HRM et MLPA). La recherche de mutations par nos techniques de référence
des gènes BRCA1 et BRCA2 a mis en évidence 5 mutations délétères (BRCA1 : c.5324T>G, BRCA2 : c.5993_5994delAA,
c.2287dupT, c.6275_6276delTT, c.1813delA). Aucun RGT n’a été détecté en MLPA. Le séquençage des gènes BRCA1
et BRCA2 sur GAIIx ne montre pas de biais de couverture en fonction des index utilisés. La couverture moyenne était
de 30x. L’ensemble des variants détectés par les méthodes de référence a été détecté en NGS. Dans un contexte de
pré-criblage, le séquençage sur GAIIx aurait généré une diminution de 70 % du nombre d’amplicons séquencés par la
méthode Sanger comparativement aux analyses en DHPLC et HRM. La détection des RGT a montré une faible spécificité
aux régions de faible profondeur. L’analyse sans a priori et sans filtrage préalable des données obtenues à partir des 19
autres gènes a mis en évidence 29 mutations uniques de type « frameshift », non sens ou situées sur les sites consensus
d’épissage. Ces dernières sont en cours d’analyse et de vérification en séquençage Sanger. Cette analyse comparative
montre que la sensibilité du séquençage des gènes BRCA1 et BRCA2 sur GAIIx est au moins aussi équivalente que celle
du pré-criblage en DHPLC et HRM. La spécificité serait meilleure puisque le nombre de vérification par la méthode Sanger
est diminué. Nous démontrons ici que le transfert du séquençage haut débit en routine diagnostique des prédispositions
génétiques aux cancers du sein et de l’ovaire est envisageable prochainement. Egalement notre étude préliminaire du
séquençage d’autres gènes connus, ou candidats, responsables d’une prédisposition au cancer souligne l’intérêt de cette
approche dans le cadre d’études épidémiologiques dont les résultats affineraient l’appréciation des risques induits de
cancer.
NOTES
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Vendredi 11 mai 2012
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9) Séquençage haut débit à visée diagnostique sur plate-forme Illumina GAIIx :
application aux formes héréditaires de cancer colorectal (Isabelle TOURNIER)
Isabelle TOURNIER 1, Françoise CHARBONNIER 1, Sophie COUTANT
GEARD 1, Hélène DAUCHEL 3, Mario TOSI 1 et Thierry FRÉBOURG 1,2
1
2
3
4
, Régine MARLIN
1,3
, Julie TINAT
1,4
, Gaëlle BOU-
1,2
Inserm U1079, Université de Rouen, Institut de Recherche et d’Innovation Biomédicale, Rouen, France
Centre Hospitalo-Universitaire de Rouen, Département de Génétique Moléculaire, Rouen, France
LITIS-EA 4108, Université de Rouen, Rouen, France
Centre Hospitalo-Universitaire de Fort de France, Département d’Oncogénétique
Depuis octobre 2011, nous disposons à Rouen d’une plate-forme de séquençage haut débit organisée autour d’un
séquenceur GAIIx Illumina. Cette plate-forme mutualisée recherche-diagnostic est à la fois rattachée à l’UMR 1079
- Université de ROUEN - Institut de Recherche et d’Innovation Biomédicale de Haute-Normandie et au Département de
Génétique du CHU de Rouen.
Notre première application à visée diagnostique sur cette plate-forme a concerné les formes héréditaires de
cancer colorectal. Nous avons élaboré une stratégie d’enrichissement par capture ciblée en phase liquide (SureSelect, Agilent) pour analyser en un seul panel les exons et les introns ainsi que 15 kb en 5’ et en 3’ des gènes :
MSH2, MLH1, MSH6, PMS2 (exons 6 à15) impliqués dans le syndrome de Lynch, les gènes APC et MUTYH impliqués dans
les polyposes adénomateuses et les gènes STK11, SMAD4, BMPR1A et PTEN impliqués dans les polyposes hamartomateuses. Ce panel permet également l’analyse du gène TP53 impliqué dans le syndrome de Li-Fraumeni. Notre stratégie
de séquençage comprend un multiplexage pré-capture (5 patients par réaction de capture) ainsi qu’un multiplexage
post-capture (10 patients par ligne de flowcell) suivis d’un séquençage paired-end 2x75 pb. Cette stratégie permet
d’analyser 80 patients par run. Le pipeline d’analyse bioinformatique utilisé est le suivant : - analyse des images par
le logiciel RTA (Illumina), - démultiplexage, alignement et variant calling par le logiciel CASAVA 1.8 (Illumina), - annotation des variants par les logiciels ANNOVAR et Variant Effect Predictor. Nous avons validé cette stratégie par l’analyse de
70 patients présentant un total de 120 variations connues parmi lesquelles, 74 mutations ponctuelles, 34 insertions/délétions ainsi que 12 réarrangements de grande taille. L’analyse de ces premières données confirme la faisabilité
et la robustesse de cette approche.
Dans un deuxième temps, au titre de la recherche, nous avons initié sur cette plate-forme des analyses d’exomes
chez des trios cas index-parents dans le but d’identifier des mutations de novo délétères à l’origine de cancers
précoces sans antécédents familiaux. La stratégie d’analyse d’exomes différentiels sera réalisée à l’aide du logiciel EVA
(Exome Variation Analyzer), un outil simple destiné à l’analyse d’exomes, développé en collaboration avec le
Département de Bioinformatique du LITIS-EA 4108 de l’Université de Rouen.
NOTES
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Vendredi 11 mai 2012
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10) Adverse prognostic impact of abnormal lesions detected by genome-wide single
nucleotide polymorphism array karyotyping analysis in de novo acute myeloid leukemia with normal kariotype (Raouf BEN ABDELALI)
BEN ABDELALI Raouf1, CASTAIGNE S 2, NIBOUREL O 1, GEOFFROY S 1, ROUMIER C 1, RENNEVILLE A 1, TERRE C 3, PEYROUZE P 1, DOMBRET H 4, CHEVRET S 5, PREUDHOMME C 1, CHEOK M 1.
1
2
3
4
5
Laboratoire d’Hématologie, CHRU de Lille
Hématologie clinique, CH de Versailles
Laboratoire de cytogénétique, CH de Versailles
Hématologie clinique, Hôpital Saint Louis, Paris
Hôpital Saint Louis, Paris
Background : Acute myeloid leukemia with normal karyotype (AML-NK) corresponds to a heterogeneous disease with
diverse clinical outcomes, thus requiring an efficient risk-stratification. Recently Single-nucleotide polymorphism array
(SNP-A) analyses have revealed previously unrecognized copy number abnormalities (CNA) and uniparental disomy
(UPD) that might be helpfull for a better risk-stratification in this subset of AML.
Aim : Analysis of the prognostic significance of SNP-A-based karyotyping in a homogenous treated cohort of older AMLNK (50-70 years) with a previously untreated de novo AML.
Patients and methods: We performed Affymetrix SNP6.0 array analysis in a cohort of 117 AML-NK enrolled in the
randomized multicentric phase 3 ALFA0701 trial (NCT00927498) comparing induction with daunorubicine and cytarabine
without (DA-arm) or with Gemtuzumab-Ozogamicin (GO)(DAGO-arm). The median duration of follow-up from time of
diagnosis of the study group was 17.5 months (range 1-43). Median age of our patients was 61 years (range, 50 to 70
years) and 54 patients (46%) were male and 63 (54%) were female.
Results : We demonstrate the presence of 69 cryptic genomic aberrations in 47 patients (40%) consisting of 13 deletions (13 patients), 11 gains (11 patients) and 45 regions of UPD (33 patients). The median size of deletions was 2 Mb
(0.15Mb-18Mb) and of gains was 0.5Mb (0.12-1.4Mb).The median size of UPD’s was 42 Mb (3Mb-158Mb). Chromosome 13(q12.11-q34) and 1(p36.31-p36.21) were the most frequently affected with UPD observed in 8 and 5 patients,
respectively. All 8 patients with UPD of chromosome 13 had this occurrence in sub-clones and all harbored Flt3-ITD.
There were no significant correlations between the presence of genomic aberrations and age, sex, WBC, or mutations in
NPM1, CEBPA, TET2, IDH1/2, FLT3-ITD or DNMT3a. Patients with abnormal SNP-A lesions compared to those without,
did not show a significant different complete remission rate (87% vs 93%;p=0.34) or a 2 year cumulative incidence of
relapse (56.6% vs 56.9%;p=0.46). Resulting EFS did not differ significantly in patients with abnormal SNP (HR=1.52,
95%CI:0.93-2.48;p=0.10). By contrast, overall survival (OS) was shortened in AML with SNP-A lesion (HR=1.85,
95%CI:1.02-3.34;p=0.043). Patients with number of abnormalities (≥2) had a highly worse OS (HR=2.41, 95%CI:1.155.06; p=0.020) and EFS (HR= 2.41,95%CI:1.25-4.63; p=0.008).DAGO-arm when compared to DA-arm, have a significantly better OS (HR= 0.54, 95%CI: 0.29-0.99; p= 0.046) and EFS (HR=0.50, 95%CI 0.30-0.83; p=0.007). In DA-arm
we found a very poor prognosis impact of SNP-lesions on both OS (HR= 2.93, 95%CI:1.33-6.46; p= 0.008) and EFS
(HR= 2.89, 95%CI:1.45-5.78;p=0.003). By contrast, DAGO-arm erase the prognostic value of the SNP lesions on both
OS (HR= 1.49, 95%CI: 0.60-3.72; p= 0.39) and EFS (HR=1.26, 95%CI: 0.59-2.68; p= 0.56). Similarly none genes
mutations studied (NPM1, CEBPA, TET2, IDH1/2, FLT3-ITD, DNMT3a) impact on OS and EFS of DAGO-arm patients. Very
interestingly a significantly shorter EFS in DAGO-arm was restricted to patients with ≥2 SNP-A abnormalities (HR=2.58,
95%CI: 1.08-6.13; p= 0.032).
Conclusion: We conclude that SNP-A Karyotyping improve outcome prediction in older AML-NK. In particular a number
of SNP-A abnormalities ≥2 is a strong poor prognosis marker.
NOTES
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Vendredi 11 mai 2012
Communications orales
11) L’analyse des régions variables d’immunoglobulines suggère des processus de
sélection antigéniques différents dans les lymphomes diffus à grandes cellules de
phénotype B de type GCB et ABC (Pascaline ETANCELIN)
P. ETANCELIN 1; P. RUMINY 2; V. RAINVILLE 2; S. MARESCHAL 2; E. BOHERS 2; C. BASTARD 1; H. TILLY 3; F. JARDIN
1
2
3
3
Inserm U918 / Département de Biopathologie, Centre Henri Becquerel, Ihu, Université de Rouen, Rouen
Inserm U918, Centre Henri Becquerel, Ihu, Université de Rouen, Rouen
Inserm U918 / Département d’Hématologie, Centre Henri Becquerel, Ihu, Université de Rouen, Rouen.
Introduction : Les données de transcriptome ont montré l’existence de deux sous-types moléculaires de lymphomes B
diffus à grandes cellules (LDGC) : les types Activated B-cell like (ABC) et Germinal center B-cell like (GCB). Malgré une
présentation clinique homogène, leur pronostic est très différent et ces LDGC résultent probablement de voies oncogéniques distinctes. Afin de mieux comprendre ces voies, et en particulier les processus de sélection antigénique, nous
avons comparé les régions variables du locus IGH dans ces deux sous-types de LDGC.
Patients et Méthodes : Le phénotype moléculaire GCB/ABC de 102 LDGC a été déterminé par la technique DASL selon
l’expression de 19 gènes. Les réarrangements VDJ des chaines lourdes de l’immunoglobuline de ces LDGC ont été séquencés. Ces séquences ont été comparées à celles de référence afin de définir les taux de mutations somatiques (MS).
L’expression d’AID a été évaluée par PCR quantitative.
Résultats : L’analyse des réarrangements VDJ a montré un biais significatif d’utilisation du segment VH4-34 dans les
LDGC par rapport à une population de lymphomes folliculaires de référence et à un répertoire de lymphocytes B normaux
(p = 0,0011). L’analyse du taux de MS, marqueur de la maturation des lymphocytes B dans les centres germinatifs, a
montré que les LDGC ABC sont moins mutés que les GCB (10,7% versus 17%, p = 6.10-4). Cette différence n’est pas
corrélée à des niveaux différents d’expression d’AID, enzyme indispensable au processus de MS. L’analyse des séquences
des réarrangements VDJ suggère l’existence d’un processus de sélection antigénique plus fréquent au cours du développement des LDGC GCB que pour les ABC. Dans ces lymphomes, les taux de mutations R (replacement) sont supérieurs
aux taux de mutations S (silencieuses) dans les régions hypervariables déterminant la complémentarité (CDR) (74% vs
45% dans les LDGC ABC, p = 0,0059). Nos résultats montrent également que les mutations R modifient plus souvent
les propriétés physico-chimiques des acides aminés impliqués dans l’interaction antigène-anticorps. Enfin, nos résultats
indiquent que ces mutations modifient le nombre de sites de N-glycosylation dans 45% des cas de GCB et dans 29%
des ABC.
Discussion : Le développement des LDGC de type ABC semble être moins dépendant d’une liaison à l’antigène que celui
des LDGC de type GCB. Des mécanismes alternatifs de sélection au cours de la lymphomagénèse peuvent être évoqués,
comme le biais d’utilisation du segment VH4-34, suggérant le rôle d’un superantigène ou l’impact des motifs de glycosylation dans la sélection de clones tumoraux.
Conclusion : La caractérisation des réarrangements VDJ des chaines lourdes d’immunoglobuline suggère des processus
de sélection antigénique différents dans les LDGC de type GCB et ABC.
NOTES
25
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COMMUNICATIONS
AFFICHÉES
Axe 1
p 27 à
62
Axe 2
p 63 à
72
Axe 3
p 73 à
79
Axe 4
p 80 à
84
Axe 5
p 85 à
97
26
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AXE 1 :
«Du développement et la
validation de biomarqueurs
pronostiques et prédictifs
à l’innovation thérapeutique»
27
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AXE 1
1) Régulation de l’activité kinase de STK10 par son clivage caspases au cours de
l’apoptose (Catherine LEROY)
Catherine LEROY1, Natalya V. BELKINA2, Thavy LONG3, Colette DISSOUS3, Stephen SHAW2 ET David TULASNE1.
CNRS UMR 8161, Université Lille Nord de France, Institut de Biologie de Lille, Institut Pasteur de Lille, 59021 Lille
Cedex, France
Experimental Immunology Branch, National Cancer Institute, National Institute of Health, Bethesda, MC 20892
3
Centre d’Infection et d’Immunité de Lille, Inserm U1019, CNRS UMR 8204, Université Lille Nord de France, Institut
Pasteur de Lille, 59019 Lille Cedex, France
1
2
STK10 ou LOK (lymphocyte oriented kinase) est une serine/thréonine kinase exprimée majoritairement dans les lymphocytes. STK10 est également surexprimée dans de nombreuses lignées de cellules tumorales. Il a été montré que
son expression est impliquée dans la survie et la prolifération des cellules tumorales issues d’un sarcome d’Ewing. Dans
des lymphocytes quiescents, l’activité kinase de STK10 permet la phosphorylation de l’Ezrin, la Radixin et la Moesin
(dites protéines ERM). Les formes phosphorylées des ERM permettent de faire un lien entre la membrane plasmique et
le réseau d’actine et sont impliquées dans la migration et la polarisation des lymphocytes. Nous avons montré, dans
une lignée lymphocytaire et dans des lymphocytes purifiés, que la kinase STK10 est clivée par les caspases au cours de
l’apoptose. Le premier clivage a lieu sur le résidu aspartique 332 situé entre le domaine kinase et le domaine régulateur
coil-coiled. Ces clivages aboutissent à la formation d’un fragment N-terminal, p50 STK10 contenant le domaine kinase
et un fragment C-terminal qui sera clivé une seconde fois au cours de l’apoptose. Bien que ces clivages préservent
l’intégralité du domaine kinase, le fragment p50 N-STK10 perd son activité kinase. De façon cohérente, la perte de la
phosphorylation des protéines ERM corrèle avec le clivage de STK10 au cours de l’apoptose. De plus, dans des souris
déficientes en STK10, les lymphocytes matures présentent un défaut de phosphorylation des protéines ERM. Nos résultats suggèrent donc que le clivage de STK10 pendant l’apoptose inactive ses propriétés kinase conduisant à une perte
de la phosphorylation des protéines ERM. Puisque la phosphorylation de ces protéines est importante pour le maintien
du réseau d’actine, nous cherchons maintenant à savoir si le clivage de STK10 est responsable de changements phénotypiques observés pendant l’apoptose.
NOTES
28
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AXE 1
2) L’extrémité C-terminale des protéines MTA : une plateforme d’interactions entre
des régulateurs transcriptionnels et le complexe NuRD régulées par des modifications post-traductionnelles (Marion DUBUISSEZ)
Marion DUBUISSEZ et Dominique LEPRINCE.
CNRS UMR8161, Institut de Biologie de Lille, 1 rue du Pr. CALMETTE, 59021 LILLE cedex
La famille des protéines MTA (Metastasis Tumor Antigen) compte trois membres MTA1, 2 et 3 qui diffèrent principalement au niveau de leur extrémité C-terminale. Cette région C-terminale est complètement désorganisée et aucun
domaine fonctionnel n’a été identifié. Par contre, la région N-terminale est conservée parmi ces protéines et est organisée en quatre domaines fonctionnels impliqués dans l’interaction avec le complexe NuRD (Nucleosome Remodelling and
Deacetylase complex). Le complexe NuRD est le complexe majeur de remodelage de la chromatine et de désacétylation
des histones, qui est recruté par des facteurs de transcription au niveau de leurs gènes cibles pour réprimer la transcription.
Les protéines HIC1 (Hypermethylated In Cancer 1), BCL6 (B-Cell Lymphoma 6) et BCL11 (B-Cell Leukemia 11) recrutent
le complexe NuRD grâce à une interaction avec les protéines MTA. De courts motifs peptidiques au sein de ces régulateurs transcriptionnels interagissent avec les extrémités C-terminales des MTA et des modifications post-traductionelles
(MPTs) au niveau de ces motifs régulent ces interactions. Contrairement à HIC1 et BCL6 qui possèdent des motifs
uniques d’interactions avec, respectivement, les protéines MTA1 et MTA3, BCL11 appartient à une famille de cofacteurs
dont FOG1 et SALL1, caractérisée par un motif N-terminal conservé de séquence MSRRKQ interagissant avec les protéines MTA. L’interaction entre HIC1 et MTA1 est régulée par une balance Acétylation/SUMOylation alors que l’acétylation
de BCL6 abolit son interaction avec MTA3.
Nous avons montré que les 20 acides aminés N-terminaux de BCL11B, incluant le motif MSRRKQ, sont suffisants pour
l’interaction avec MTA1 et pour la première fois avec MTA3 et constituent un domaine de répression transcriptionnelle
autonome. De plus, la phosphorylation de la sérine 2 du motif de BCL11B, mimée par la mutation de la sérine en acide
aspartique, inhibe l’interaction avec MTA1 comme dans le cas de SALL1 et avec MTA3. Le recrutement du complexe
NuRD par BCL11B via les protéines MTA1 et MTA3 pourrait donc être régulé par phosphorylation de la sérine 2 du motif
MSRRKQ. Enfin, il s’avère que HIC1 et BCL6 interagissent également avec BCL11. Nous avons étudié le(s) rôle(s) de
ces interactions en parallèle de celles avec les protéines MTA. Nous avons montré que HIC1 interagit avec BCL11B de
manière indépendante du motif MSRRKQ. De plus, ces protéines interagissent toutes deux avec l’extrémité C-terminale
de MTA1.
Nous proposons donc que des complexes ternaires entre HIC1, BCL11 et MTA d’une part et entre BCL6, BCL11 et MTA
d’autre part soient mis en œuvre pour la régulation stricte, rapide et réversible de programmes transcriptionnels: (i)
dans le cadre de la réponse aux cassures double brin de l’ADN induites dans des cellules normales par l’Etoposide pour
HIC1; (ii) durant la différentiation des cellules B pour BCL6.
Ces deux mécanismes sont également importants pour le développement des cancers. L’extinction transcriptionnelle
par hyperméthylation du promoteur du gène suppresseur de tumeurs HIC1 qui a lieu lors des étapes précoces de la
tumorigenèse pourrait rendre les cellules plus sensibles à l’impact d’évènements mutagènes secondaires. De même, la
surexpression de BCL6 dans les lymphomes diffus à grandes cellules pourrait «détourner» les complexes BCL6-BCL11MTA3 de leur fonction normale et donc provoquer un blocage irréversible de la différentiation des cellules au stade de
progéniteurs immatures.
NOTES
29
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AXE 1
3) L’induction de cassures double-brin de l’ADN provoque une activation de HIC1
(Hypermethylated in Cancer 1) par SUMOylation pour réguler la réparation de l’ADN
endommagé (Vanessa DEHENNAUT)
Vanessa DEHENNAUT, Ingrid LOISON et Dominique LEPRINCE
CNRS-UMR 8161, « Institut de Biologie de Lille », Université de Lille Nord de France, Institut Pasteur de Lille, IFR 142, 1
rue Calmette, BP447, 59017, Lille Cedex, France.
HIC1 (Hypermethylated In Cancer 1) est un gène suppresseur de tumeur inactivé de manière épigénétique dans de nombreux cancers humains (sein, prostate, ovaire…). Dans ces cancers, le degré d’hyperméthylation de la région promotrice
de HIC1 est variable et est en corrélation avec l’agressivité de la tumeur. HIC1 code un répresseur transcriptionnel dont
seuls quelques gènes cibles sont connus. Les mécanismes régulateurs de l’activité de la protéine ainsi que ses rôles fonctionnels ne sont pas encore totalement déchiffrés. Néanmoins, plusieurs études suggèrent que HIC1 pourrait jouer un
rôle central dans la réponse des cellules vis à vis de dommages causés à l’ADN (Dehennaut et Leprince, 2009). Nos travaux antérieurs ont révélé l’existence d’un motif psiK314xEP dans la région centrale de HIC1 permettant la modification
post-traductionnelle (PTM) du même résidu de Lysine 314 de HIC1 par SUMOylation ou par acétylation. Cette balance
acétylation / SUMOylation est primordial pour l’activité de HIC1 puisque l’abolition de sa SUMOylation (mutants K314R
ou E316A) a pour conséquence de diminuer sa capacité de répression transcriptionnelle en régulant le recrutement de
MTA1 (un membre du complexe NuRD de remodelage et de déacétylation de la chromatine). Cette alternance entre les
deux PTM est orchestrée par un nouveau type de complexe entre deux déacétylases appartenant à des classes fonctionnelles différentes. En effet, SIRT1 (une HDAC de classe III) est capable de déacétyler la lysine 314 de HIC1. Cette lysine
devient alors accessible pour la SUMOylation qui est favorisée par une HDAC de classe II, HDAC4, selon un mécanisme
encore mal compris. Dans cette étude, nous avons démontré que l’abolition de l’expression de HIC1 dans les fibroblastes
WI38 retardait la réparation de l’ADN endommagé par un traitement des cellules à l’étoposide (un agent chimiothérapeutique qui provoque des cassures double-brin de l’ADN). En corolaire, nos résultats montrent que l’expression ectopique,
dans des cellules cos7, de la forme sauvage de HIC1 mais pas de deux mutants non SUMOylable entraîne une réduction du nombre de foyers H2AX. Dans ce sens, nous avons démontré que l’induction de cassures double-brin de l’ADN
provoque (i) une augmentation de l’interaction entre HDAC4 et l’E2 SUMO-ligase Ubc9 (ii) une activation de SIRT1 par
SUMOylation de la lysine 734 et (ii) un recrutement de HDAC4 par la forme SUMOylée de SIRT1 permettant la déacétylation et la SUMOylation subséquente de HIC1. Enfin, nous avons démontré que cette augmentation de SUMOylation de
HIC1 en réponse à l’étoposide favorise son interaction avec MTA1 et son activité de répresseur transcriptionnel démontrant ainsi que HIC1 régule la réparation de l’ADN d’une manière SUMO-dépendante. Aussi, cette réponse aux dommages
à l’ADN pourrait être altérée suite à l’inactivation épigénétique de HIC1 permettant l’accumulation d’autres mutations et
donc favorisant la progression tumorale. De plus, nos résultats apportent une meilleure connaissance quant aux voies
de signalisation activées en réponse à l’étoposide et permettront à plus long terme de mieux comprendre comment des
résistances à un tel agent chimiothérapeutique peuvent se développer et comment les contourner.
NOTES
30
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AXE 1
4) La PAR du stroma vieillissant dans l’initiation carcinogène (Nicolas MALAQUIN)
MALAQUIN N., VERCAMER C., DERUY E., BOUALI F. ; PLUQUET O., MARTIEN S. ; PINET F. ; CHWASTYNIAK M. ; WERNERT N. ; ABBADIE A. ; POURTIER, A.
UMR 8161/ IBL, 1 rue du Pr Calmette, 59021 Lille Cedex
La senescence, est un état de stase proliférative atteint par les cellules après un certain nombre de division in vitro ou
lors du vieillissement. Il existe un lien fort chez l’Homme entre l’âge et le risque de développer un carcinome. Nous étudions les bases cellulaires et moléculaires de cette corrélation.
Notre équipe a montré que la culture in vitro de kératinocytes primaires d’épiderme humain illustre les étapes du vieillissement en lien avec le stress oxydant et les étapes précoces de l’initiation cancéreuse des kératinocytes via l’émergence
post-sénescence de populations transformées.
Il est admis depuis peu que le micro-environnement cellulaire joue un rôle clé au cours du développement tumoral. En
particulier, les fibroblastes sénescents peuvent stimuler la transformation, la croissance et l’invasion des cellules transformées. Nous avons étudié les spécificités pro-tumorales du sécrétome des fibroblastes sénescent de derme humain et
ses contributions à l’initiation tumorale depuis des kératinocytes primaires de peau humaine comme modèle de carcinogenèse précoce.
Nous démontrons que le sécrétome des fibroblastes sénescents est très pro-inflammatoire : forte expression/sécrétion
de cytokines, de facteurs de croissance et de métalloprotéases. Ces caractéristiques, confirmées par les données bibliographiques pour d’autres modèles cellulaires, sont accompagnées d’un défaut original de sécrétion de plusieurs glycoprotéines de la matrice extracellulaire aux propriétés anti-tumorales. De façon inédite, ces défauts de sécrétion (et non pas
d’expression) intervenant dans les fibroblastes sénescents résultent d’un stress constitutif du réticulum endoplasmique.
L’étude de l’impact de ce sécrétome sur les étapes initiales de la transformation des kératinocytes de peau dans notre
modèle de culture a montré que les fibroblastes sénescents de derme favorisent spécifiquement la transformation (transition épithélium-mésenchyme) et la migration de ces kératinocytes néoplasiques. Les métalloprotéases sécrétées en
grande quantité par les fibroblastes sénescents sont les acteurs de cette stimulation de la migration par l’activation d’une
voie récemment impliquée dans les capacités métastatiques du cancer du sein. Il est possible que le stroma vieillissant
ne contribue pas qu’à la croissance des cancers, mais que cette voie soit commune à l’initiation de plusieurs carcinomes
(sein, prostate).
NOTES
31
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AXE 1
5) Rôle de l’activité d’ERK et d’AKT dans la balance quiescence // prolifération des
cellules souches cancéreuses de mélanome:Mesure par biosenseur rapporteur d’activité kinasique de type KAR (Franck RIQUET)
Franck, B RIQUET1, Yasmine TOUIL2, Pauline VANDAME1, Corentin SPRIET3, Pierre FORMSTECHER2, Laurent HÉLIOT3,
Renata POLAKOWSKA2 and Jean François BODART1
1
2
3
Laboratoire de Régulation des Signaux de Division, EA4479 Université Lille1,
Ciblage moléculaire et cellulaire pour le traitement des cancers, IRCL, U837 INSERM
Laboratoire de Biophotonique Cellulaire Fonctionnelle, CNRS USR 3078
Contexte : Les découvertes récentes dans le domaine des cellules souches et des voies de signalisation qui sont impliquées dans leur auto-renouvellement et leur survie ont attiré l’attention de la communauté scientifique. De plus en plus
de publications scientifiques favorisent la théorie des cellules souches cancéreuses et nous conduisent à revisiter notre
compréhension des événements et des mécanismes biologiques conduisant à la tumorigenèse. Malgré leur nombre
restreint, les cellules souches cancéreuses représentent la cible thérapeutique la plus pertinente pour l’éradication des
tumeurs. L’influence des cascades de signalisation MAPK/ERK et PI3K/AKT est reconnue dans le cancer, puisqu’elles propagent les signaux engendrés par les facteurs de croissance et les oncogènes. L’identification de la balance entre l’état
de quiescence et de prolifération des cellules souches et l’implication des voies ERK et AKT gouvernant la régulation du
cycle cellulaire seront élucidées dans ce contexte.
Hypothèse : Au regard de la littérature, nous formulons l’hypothèse que des niveaux d’activité soutenus de ERK et/
ou de AKT sont indispensables au maintien des propriétés des cellules souches dans la lignée cellulaire de mélanome.
Méthodologies : La dynamique des processus biologiques et le nombre limité des cellules souches cancéreuses bannissent l’utilisation des approches conventionnelles. Cette étude qui a pour objectif la mesure des activités de ERK et
d’AKT dans les cellules souches cancéreuses de mélanome, repose sur l’utilisation de rapporteurs d’activité kinasique
basés sur le FRET. La figure ci-dessous illustre le résultat d’une expérience classique de mesure d’activité en cellules
vivantes.
Ces techniques innovantes sont donc appliquées afin (1)
de déterminer les niveaux d’activité de ERK et AKT dans
une population de cellules non-cellules souches d’une lignée cellulaire de mélanome pendant la phase G1, et (2)
de mesurer des niveaux d’activité de ERK et AKT dans
les cellules souches cancéreuses issues de cette même
lignée, suite à la stimulation par l’IGF et/ou l’EGF.
Résultats et Conclusion: Nous présenterons dans le
cadre des 5èmes Journées Scientifiques du Cancéropôle Nord-Ouest, le contexte de l’étude, la technologie «
biosenseur », la preuve de faisabilité de cette nouvelle
approche méthodologique et les résultats préliminaires
obtenus dans le contexte des cellules souches cancéreuses de mélanome.
Figure : Mesure d’activité MAPK/Erk en cellules vivantes. Mesure de temps de vie de fluorescence sur
cellules HeLa transfectées avec le biosenseur EKAR (Erk Kinase Activity Reporter) nucléaire avant et
après induction par l’EGF (100ng/ml, t=20 min) puis inhibition par l’U0126 (20μM, 65 min). Acquisition
réalisées toutes les 5 minutes. En haut, images de temps de vie de fluorescence avant (t3) et après
induction par l’EGF (t7) puis suite à l’inhibition par l’U0126 (t13). En bas, courbe de temps de vie
de fluorescence, représentant les variations d’activité de MAPK/Erk en fonction du temps en cellules
vivantes.
NOTES
32
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AXE 1
6) Développement d’un outil de prédiction de l’origine tissulaire des adénocarcinomes de primitif indéterminé (Emilie ANGOT)
Emilie ANGOT 1,4, Richard SESBOUE 2, Aude LAMY 1,2, Jacques BENICHOU 5, France BLANCHARD 1, Fréderic DI FIORE
Jean-Christophe SABOURIN 1,2,4, Thierry FREBOURG 2,3
,
2,6
Laboratoire de Génétique Somatique des Tumeurs, Centre Hospitalo-Universitaire de Rouen, Cancéropôle Nord-Ouest.
Inserm U1079, Faculté de Médecine, Institut de Recherche et d’Innovation Biomédicale de Haute-Normandie, Université de Rouen, Cancéropôle Nord-Ouest.
3
Département de Génétique, Fédération de Génétique, Centre Hospitalo-Universitaire de Rouen, Cancéropôle NordOuest.
4
Service d’Anatomie Pathologique, Centre Hospitalo-Universitaire de Rouen, Cancéropôle Nord-Ouest.
5
Unité de Biostatistique, Centre Hospitalo-Universitaire de Rouen.
6
Unité de Tumeurs Digestives, Service d’Hépatogastroentérologie, Centre Hospitalo-Universitaire de Rouen, Cancéropôle Nord-Ouest.
1
2
Introduction : Les cancers de primitif indéterminé (CAPI) représentent entre 3 et 5% de l’ensemble des tumeurs malignes, se plaçant ainsi au dixième rang des tumeurs malignes dans la population générale. Parmi ce groupe hétérogène
de tumeurs, 50% sont des adénocarcinomes bien ou moyennement différenciés, 30% sont des carcinomes peu différenciés, 15% sont des carcinomes épidermoïdes et 5% des tumeurs malignes indifférenciées. Ces tumeurs sont définies par
une absence de primitif retrouvé après un bilan clinique et paraclinique bien établi.
Il s’agit de tumeurs généralement de mauvais pronostic. La médiane de survie se situe entre 6 et 10 mois. Moins de 25%
des patients ont une survie supérieure à 1 an. Le traitement est basé sur une association de chimiothérapies comprenant
généralement des sels de platine. Les thérapies ciblées ne sont actuellement pas utilisées dans cette indication en raison
de la mauvaise connaissance du profil génétique des CAPI. En effet les grandes voies de l’oncogenèse n’ont été que très
peu étudiées dans ces tumeurs.
Des tests moléculaires basés sur des profils d’expression de gènes ou de miARN afin de déterminer le primitif de ces
cancers sont en cours d’évaluation. Cependant, leur apport dans la prise en charge des patients atteints d’un CAPI n’est
pas encore clairement démontré.
Objectif : Nous souhaitons mettre au point un outil de diagnostic moléculaire simple, basé sur la recherche simultanée de mutations somatiques des gènes clefs de l’oncogenèse, cibles de nouvelles thérapies, (KRAS, BRAF, EGFR, KIT,
PIK3CA, ALK). Nous espérons ainsi dégager des combinaisons d’altérations spécifiques permettant de préciser l’origine
tissulaire de ces CAPI.
Méthodologie : La première étape de notre travail a été d’établir les profils moléculaires des adénocarcinomes en fonction de leur origine primitive afin de mettre au point le test statistique. Ces profils ont été réalisés « in silico » à l’aide
de la base de données COSMIC (Catalogue Of Somatic Mutations in Cancer) qui répertorie les mutations somatiques
connues survenant dans les cancers. La deuxième étape de notre travail sera tout d’abord de valider cette signature
moléculaire sur une série d’adénocarcinomes dont le primitif est connu pour ensuite l’appliquer à une série de CAPI.
Perspectives : Cet outil permettra de proposer un traitement personnalisé pour la prise en charge de ces patients : il
permettra premièrement de préciser l’origine tissulaire de l’adénocarcinome et deuxièmement de donner une indication
sur la sensibilité de la tumeur aux thérapies ciblées actuellement disponibles.
Ce test moléculaire préfigure l’utilisation de la biologie moléculaire dans la prise en charge médicale personnalisée au
service du patient.
NOTES
33
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AXE 1
7) Les exosomes de carcinome du nasopharynx recrutent, expandent et augmentent
l’activité biologique des lymphocytes T régulateurs humains (Treg) (Dhafer MRIZAK)
Dhafer MRIZAK 1, Nathalie MARTIN 1, Clément BARJON 2, Niels WAMBRE 1, Toshiro NIKI 3, Véronique PANCRÉ 1, Yvan DE
LAUNOIT 1, Pierre BUSSON 2, *Olivier MORALES*1 et Nadira DELHEM*1
Contribution égale des auteurs.
CNRS UMR 8161, Institut de Biologie de Lille, Université Lille-Nord de France, Institut Pasteur de Lille, IFR142, Lille,
France
2
CNRS UMR 8126, Institut Gustave Roussy, Villejuif, France
3
GalPharma Co., Ltd, Kagawa, Japon
*
1
Objectif : Les exosomes sont des nano-vésicules qui sont présentes en très grande quantité dans les fluides biologiques et les tumeurs des patients ayant un carcinome du nasopharynx (CNP). Ces exosomes tumoraux jouent un rôle
important dans la progression tumorale, de part leurs propriétés immunosuppressives. En outre, il a été décrit que les
lymphocytes T régulateurs naturels (Treg) sont également plus fréquents chez les patients atteints d’un CNP que chez
les donneurs sains. Cependant, l’existence d’une interaction entre les exosomes de CNP et les Treg humains n’est pas
connue à ce jour. C’est pourquoi nous nous proposons d’évaluer la capacité de ces exosomes tumoraux à agir directement sur les Tregs en modifiant leur phénotype, leur propriété suppressive ou leur recrutement.
Méthodologie : Les Treg humains sont isolés du sang de donneurs sains et mis en contact avec des exosomes purifiés
à partir (i) des surnageants de culture de lignées de CNP (Exo-C15) ou (ii) du plasma de donneurs sains (Exo-DS).
Résultats : Les Exo-C15 augmentent significativement (p<=0,005) l’expansion des Treg et générent des Treg Tim3low
moins sensibles à la suppression induite par les exosomes. Les Exo-C15 augmentent également significativement le
niveau d’expression du CD25high et du FoxP3high sur les Treg et conduisent à la conversion de cellules T CD4+CD25neg en
Treg CD4+CD25high. Par ailleurs, la co-incubation d’Exo-C15 induit une surexpression sur les Treg des gènes associés
à leur phénotype (Lselectine, ICAM1, OX40), à leur activité suppressive (IL-10, TGF-β1, TNF-, Tbet, Granzyme B) et à
leur recrutement (CCR6). Ces résultats sont corrélés à une augmentation significative de l’activité suppressive des Treg
en présence des Exo-C15 (P <=0,001). Et enfin, les Exo-C15 sont également capables de faciliter le recrutement des
Treg via la chimiokine CCL-20.
Conclusion : Cette étude montre, pour la première fois, que les exosomes de CNP potentialisent le phénotype suppresseur des Treg (i) en favorisant leur expansion et leur différentiation,(ii) en augmentant leur capacité suppressive et (iii)
en induisant leur chimioattraction. La mise en évidence d’une coopération entre les esoxomes de CNP et les Treg est très
importante, car elle pourrait être impliquée dans la régulation de la tolérance périphérique des tumeurs et représenter
ainsi un nouveau mécanisme d’échappement du CNP au système immunitaire.
NOTES
34
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AXE 1
8) La mutation juxtamembranaire R970C de Met favorise son clivage par les cathépsines (Rémi MONTAGNE)
R. MONTAGNE1, G. MUHARRAM2, C. LEROY1, A. LEMIÈRE, P. DUMOND1, A. CHOTTEAU-LELIÈVRE1, D. TULASNE1
CNRS UMR 8161, Equipe Signalisation Apoptose et Cancer, Institut de Biologie de Lille, Institut Pasteur de Lille, IFR142,
Université Lille nord de France, 1 rue du Pr Calmette, 59 021 Lille, France
2
VTT, Turku Centre for Biotechnology, Cell Adhesion and Cancer, Itäinen Pitkäkatu 4C 20520 Turku, Finland
1
Le récepteur tyrosine kinase Met est le récepteur à haute affinité du facteur de croissance HGF/SF (Hepatocyte Growth
Factor/Scatter Factor). Le couple HGF/SF-Met est nécessaire au développement embryonnaire par son implication dans
la survie, la migration ou la morphogenèse des cellules épithéliale. Met est également un puissant oncogène surexprimé
ou muté dans de nombreux cancers. Alors que les mutations localisées dans le domaine kinase amplifient l’activité du
récepteur, les conséquences fonctionnelles des autres mutations restent inconnues.
Nous avons montré que la mutation R970C (arginine 970 remplacée en cystéine) de Met, situé dans le domaine juxtamembranaire, favorise la génération d’un fragment de 45 kDa (p45 Met). L’emploi d’inhibiteurs de protéases et des
tests de clivage in vitro ont montré que ce fragment est généré par un processus de clivage protéolytique impliquant des
cathépsines, notamment les cathépsines B et L. La mutation R970C a été répertoriée dans plusieurs tumeurs pulmonaires. Ainsi, la lignée cellulaire NCI-H1437, issue d’un cancer du poumon non à petites cellules et portant la mutation
R970C, produit le p45 Met. De plus, un modèle murin (les souris SWR/J) qui porte la mutation, présente une prédisposition au cancer du poumon. Ces éléments suggèrent l’existence d’un lien entre la génération du fragment p45 Met
favorisé par la mutation et les cancers du poumon. De façon intéressante, p45 Met présente une localisation nucléaire
et mitochondriale, des organites à priori inaccessibles au récepteur pleine longueur. Cette relocalisation pourrait conférer
au fragment de nouvelles propriétés, en lien avec la transformation cellulaire.
Nous avons donc montré pour la première fois qu’une mutation d’un récepteur tyrosine kinase répertoriée dans le cancer
favorise une protéolyse et non une activation de la kinase. Nos travaux visent maintenant à déterminer si ce clivage est
impliqué dans la tumorigenèse et permettront à terme de mieux comprendre le rôle du récepteur Met dans le cancer du
poumon.
NOTES
35
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AXE 1
9) L’extinction de l’expression de RASSF1A par siRNA provoque la transition épithélio-mésenchymateuse des cellules de la lignée épithéliale bronchique humaine HBEC
(Fatéméh DUBOIS)
F. DUBOIS1, G. LEVALLET2,3, M. KELLER1, E. BERGOT1,4, G. ZALCMAN1,4
1
2
3
4
Equipe Inserm U1086 « Cancers & Préventions », CHU de Caen, Caen.
Equipe « Oestrogènes, Reproduction et Cancers » UPRESEA2608, Université de Caen, Caen.
Service d’Anatomie Pathologie, CHU de Caen, Caen.
Service de Pneumologie, CHU de Caen, Caen.
Introduction : Dans les cancers bronchiques, la perte d’expression de RASSF1A, une protéine contrebalançant les voies
de signalisation de l’apoptose/la prolifération/la tubulogenèse, est un évènement précoce et de mauvais pronostic. La
transition épithélio-mésenchymateuse (TEM) est hautement associée à la progression des cancers, néanmoins, son rôle
dans la carcinogénèse multi-étape des cellules bronchiques est mal caractérisé. Nous avons testé l’hypothèse que la
perte d’expression de RASSF1A entraînerait une TEM des cellules de la lignée épithéliale bronchique humaine (HBEC).
Méthodes : Les cellules de la lignée HBEC sont transfectées par siRNA (inactif ou anti-RASSF1A) en utilisant la lipofectamine RNAimax, selon les recommandations du fournisseur (Invitrogen ®). A 48h post-transfection, les cellules HBEC
sont fixées au PFA/méthanol (immunofluorescence), ou rincées au PBS avant que leurs protéines ou leurs ARN ne soient
extraits. L’expression des différents marqueurs de la TEM est alors quantifiée en Western blot/immunofluorescence et
qRT-PCR.
Résultats : Nos quantifications d’expression des marqueurs de la TEM révèlent que les cellules HBEC déplétées en
RASSF1A présentent, par comparaison à la condition contrôle dans laquelle les cellules sont simplement transfectées
par un siRNA inactif, une diminution d’expression des marqueurs épithéliaux (Syndécan-1, ZO-1, Cadhérine E) au profit
d’un gain d’expression des marqueurs mésenchymateux (N-cadhérine, -caténine, snail2, CD44 et vimentine) (n=4).
Ces modifications sont en faveur d’une TEM dans les cellules dans lesquelles RASSF1A est inactivée. Un prochain travail
devra déterminer si cette TEM s’accompagne d’une modification de la motilité de ces cellules, donc de leur potentiel
métastatique.
Conclusion : Ce travail est le premier à notre connaissance décrivant qu’une TEM peut être induite dans les cellules de la
lignée HBEC en déplétant RASSF1A, suggérant fortement, puisque la perte d’expression de RASSF1A est un événement
précoce dans le cancer bronchique, que la TEM accélère le processus de cancérisation en favorisant la transformation
des cellules épithéliales bronchiques.
NOTES
36
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AXE 1
10) Le canal calcique Orai-3 régule la prolifération des cellules cancéreuses pulmonaires non à petites cellules (Anne-Sophie AY)
Anne-Sophie AY1 , Nazim BENZERDJEB1,2, Henri SEVESTRE1,2, Halima OUADID-AHIDOUCH1
Laboratoire de Physiologie Cellulaire et Moléculaire, JE 2530 «Canaux ioniques dans le cancer du sein», Faculté des
Sciences, 33 rue Saint Leu, 80039 AMIENS Cedex 1
2
Service d’Anatomie et de Cytologie Pathologiques, CHU Amiens Nord
1
Malgré les progrès thérapeutiques, le cancer du poumon est une cause majeure de décès. La mortalité est due à la formation de métastases notamment dans le cancer du poumon non à petites cellules. Il est donc important de trouver de
nouvelles cibles thérapeutiques impliquées dans la prolifération de ce type de cancer. L’homéostasie calcique joue un rôle
important, notamment, dans la prolifération et l’apoptose. Les canaux Orai sont des canaux calciques très sélectifs aux
ions calcium (Ca2+) Récemment, notre équipe a montré que le Ca2+, via le canal Orai-3, régule la prolifération et la survie
des cellules cancéreuses mammaires (Faouzi et al. J Cell Physiol, 2011). Afin de pouvoir généraliser le rôle prolifératif
du canal Orai-3, nous avons étudié son expression et son rôle dans la croissance des cellules de cancer du poumon non
à petites cellules (NSCLC): A549, NCI-H23, NCI-H460, Calu-1. L’expression d’Orai-3 a été inhibée par la stratégie ARN
Interférence (SiRNA), la prolifération, la mortalité ainsi que le cycle cellulaire ont été analysés dans les quatre lignées
par comptage au bleu de trypan et par cytométrie en flux respectivement. La réduction au silence de Orai-3 (si-Orai-3)
inhibe de 60% l’expression de la protéine et du transcrit. Si-Orai-3 réduit la prolifération des cellules NCI-H23 et NCIH460 de 30%, 50% et 70% à 48, 72 et 96h respectivement. Pour les cellules A549 et Calu-1, une diminution de la prolifération de 40% est visible à 72h et atteint 50% à 96h. Dans tous les cas, si-Orai-3 n’augmente pas le taux de mortalité.
L’effet antiprolifératif obtenu dans les cellules transfectées par si-Orai3 est dû à une accumulation de 20% de cellules en
G0/G1 dans les lignées A549, NCI-H23 et NCI-H460 et de 6% dans les Calu-1. Les acteurs principaux de la phase G0/
G1 sont les binômes cycline D/cdk4 et cycline E/cdk2. Nous avons donc analysé leur expression dans les cellules A549
et les NCI-H23 transfectées avec le si-Orai-3 et le si-Ctrl. Nous avons observé une diminution de l’expression protéique
de cdk4 et cdk2 et pas d’effet significatif sur l’expression des cyclines D1 et E. Ces résultats montrent clairement que le
canal Orai-3 joue un rôle primordial dans la prolifération des cellules cancéreuses de poumon.
En parallèle à nos travaux sur des lignées cellulaires, nous avons déterminé par immuno-histochimie, en collaboration
avec le service d’Anatomie et de Pathologie Cytologiques du CHU-Nord d’Amiens, le niveau d’expression d’Orai-3 dans
des tissus tumoraux et non-tumoraux des patients atteints de NSCLC. Nos résultats montrent une surexpression du
canal Orai-3 dans 80% des cas (24/30).
L’ensemble de nos résultats montre que le canal Orai-3 est un acteur important de la tumorogénèse pulmonaire.
NOTES
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AXE 1
11) Interaction fonctionnelle entre les canaux potassiques BK et les récepteurs de
l’inositol (1,4,5)-triphosphate dans les cellules cancéreuses mammaires humaines
(Abdallah MOUND)
Abdallah MOUND1; Salim BOUGARN1; Halima OUADID-AHIDOUCH1; Fabrice MATIFAT1
Laboratoire de Physiologie Cellulaire et Moléculaire (JE-2530), UFR des Sciences, 33 Rue ST Leu, 80039, Amiens,
France.
1
Le cancer du sein est le premier cancer en termes de fréquence et de mortalité dans la population féminine française.
Dans les processus de carcinogenèse incluant une dérégulation de la prolifération, de la migration et de l’invasion des
cellules cancéreuses, le rôle des canaux ioniques est de plus en plus étudié.
L’implication de la signalisation calcique, et particulièrement la signalisation impliquant les récepteurs de l’inositol
(1,4,5)-triphosphate (IP3R) dont il existe 3 types (IP3R1, IP3R2 et IP3R3), a été montrée dans plusieurs cancers. Par
ailleurs, les canaux potassiques activés par le Calcium (KCa) sont connus pour leurs rôles dans le développement de
plusieurs pathologies néoplasiques. Les résultats de notre laboratoire ont montré que la signalisation calcique dépendante de l’IP3 est impliquée dans la prolifération des cellules cancéreuses mammaires humaines MCF-7[1]. En effet, les
inhibiteurs des IP3Rs (caféine, 2-APB et xestospongin C) inhibent l’élévation de Ca2+ et la croissance des cellules MCF-7
induites par le sérum ou l’oestradiol (E2). Nos résultats montrent par ailleurs que l’E2 engendre une élévation de l’expression de l’IP3R3 et que cet effet serait responsable, en partie, de la prolifération des cellules MCF-7. Notre laboratoire a
montré également que les canaux KCa des types BK et hIK1 sont impliqués dans la prolifération des cellules cancéreuses
mammaires humaines.
Dans ce contexte, nous nous sommes intéressés au rôle de la signalisation calcique dépendante de l’IP3 et à son interaction avec les canaux KCa dans la physiopathologie des cellules cancéreuses mammaires. Nos résultats montrent que les
3 types d’IP3Rs sont exprimés dans la plupart des lignées normales ou cancéreuses mammaires et qu’un couplage fonctionnel existe entre les IP3Rs et les canaux KCa et notamment les canaux de type BK avec l’IP3R3. En effet, l’application
d’ATP (5 μM) engendre une élévation de Ca2+ accompagnée d’une hyperpolarisation membranaire inhibée par le TEA (0,5
mM) et très fortement réduite dans des cellules transfectées par un siRNA dirigé contre l’IP3R3. Cette application d’ATP
augmente aussi la prolifération des cellules MCF-7, et cet effet est réduit par des siRNA dirigés contre le canal BK ou
l’IP3R3. Nos résultats montrent, également que ces derniers co- immunoprécipitent et que cette interaction semble avoir
lieu au sein des radeaux lipidiques membranaires. En revanche, dans la lignée cellulaire normale immortalisée MCF-10A,
nos résultats montrent l’absence de ce couplage moléculaire entre le canal BK ou l’IP3R3 et que ni l’ATP, ni la réduction
de l’expression du canal BK par un siRNA spécifique n’affectent la prolifération de ces cellules.
Nos résultats sont en faveur d’une interaction moléculaire et fonctionnelle entre l’IP3R3 et le canal BK, deux protéines
surexprimées dans le tissu mammaire tumoral humain. De plus, alors que cette interaction a été mise en évidence dans
la lignée tumorale MCF-7, elle est, cependant, absente dans la lignée cellulaire normale immortalisée MCF-10A. Nos
résultats proposent le couple IP3R3/canal BK comme acteur nécessaire à la progression des cellules tumorales dans le
cycle cellulaire.
[1]
Szatkowski et al. (2010) Molecular Cancer 9,156
NOTES
38
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AXE 1
12) L’effet de nouveaux analogues de la castanospermine (E421 et E257A) sur la
progression du cycle cellulaire des cellules cancéreuses du sein (Ghada ALLAN)
Ghada ALLAN1, Halima OUADID-AHIDOUCH1, José M GARCIA FERNANDEZ2, Carmen ORTIZ MELLET2, Ahmed AHIDOUCH1,3
1
2
3
Laboratoire de Physiologie Cellulaire et Moléculaire (JE-2530), UFR des Sciences, 33 Rue ST Leu, 80039, Amiens, France
Instituto de Investigaciones Químicas, CSIC, Américo Vespucio 49, Isla de la Cartuja, E-41092 Sevilla, Spain
Département de Biologie, Faculté des Sciences, Université Ibn-Zohz, Agadir, Maroc
Le cancer du sein est la première cause de mortalité par cancers chez la femme. Les traitements actuels de ce type de
cancer sont la chirurgie, la radiothérapie, la chimiothérapie et l’hormonothérapie.
La glycosylation est un processus physiologique qui affecte profondément l’expression, la fonction et la structure des
protéines membranaires. La glycosylation commence par l’addition de sucres à un polypeptide naissant. Plusieurs travaux ont montré l’association de certaines pathologies comme l’inflammation, les infections bactériennes, le cancer et le
développement des métastases avec des altérations de la glycosylation.
Les iminosucres sont des inhibiteurs des enzymes de la glycosylation telles que les glycosidases (alpha et béta). Ils sont
impliqués dans plusieurs processus physiopathologiques. C’est le cas du Miglitol et du Zavesca commercialisés respectivement en 1990 et 2003 et appliqués dans les cas du diabète de type II et de la maladie de Gaucher. Par ailleurs, la
castanospermine est un inhibiteur de l’α-glucosidase I. Ce dernier altère les structures des oligosaccharides des cellules
endothéliales qui sont requises pour l’angiogénèse et inhibe la croissance des tumeurs cancéreuses.
Le but de notre étude est de tester l’effet de l’inhibition de la glycosylation par les iminosucres de synthèse (E421 et
E257A) sur le développement du cancer du sein. Nos résultats montrent que les E421et E257A induisent une diminution
de la prolifération des cellules cancéreuses. Cette prolifération est parallèle à l’augmentation de la mortalité cellulaire.
Nous montrons aussi, par analyse des cellules en cytométrie en flux, que l’inhibition de la prolifération par les E421 et
E257A induit une accumulation des cellules MDA-MB-231 en phase G2/M du cycle cellulaire. En revanche, pour les cellules MCF-7, les E421 et E257A entrainent respectivement une accumulation des cellules en phases G1 et G2/M. De plus,
nous avons étudié l’expression des protéines régulatrices des phases G1et G2/M. Nous avons observé dans les cellules
MCF-7 que le E421 entraine une diminution de l’expression des cyclines D1 et E et des CDK4. Par ailleurs, on enregistre
une diminution de l’expression des cyclines cdc2 sous l’effet des deux substances dans les cellules MDA-MB-231. Le
même résultat est observé pour la molécule E257A dans cellules MCF-7. En revanche, aucun effet sur la prolifération, la
mortalité ou le cycle cellulaire n’a pu être observé sur les cellules mammaires humaines saines (MCF-10A).
NOTES
39
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AXE 1
13) Inhibition de la signalisation des récepteurs du Fibroblast Growth Factor par la
protéine adaptatrice Grb14 dans les cancers du sein oestrogéno-indépendants (Katia
CAILLIAU MAGGIO)
Katia CAILLIAU MAGGIO 1, Dominique PERDEREAU2, Anne-Françoise BURNOL2,Edith BROWAEYS-POLY1
Université Lille 1, Sciences et technologies, Laboratoire de Régulation des Signaux de Division, UE 4479, 59655 Villeneuve d’Ascq, Directeur : Jean François Bodart,
Institut Cochin, Inserm U1016, CNRS UMR 8104, Université Paris Descartes, Paris, France.
1
2
Les cancers du sein représentent une des pathologies les plus répandues dans la population féminine. En particulier
les cancers mammaires indépendants des œstrogènes présentent de mauvais pronostics en raison de leur index mitotique élevé. Cette cancérogenèse mammaire fait intervenir des récepteurs de type tyrosine kinase, les récepteurs des «
fibroblast growth factors » (FGFRs), dont l’activité de signalisation intracellulaire nécessite le recrutement de protéines
adaptatrices. L’adaptateur moléculaire Grb14 est constitué de multiples domaines de liaison et agit comme une véritable
plateforme de triage moléculaire. Grb14 est un élément déterminant de la signalisation de l’insuline, mais nous avons
mis en évidence qu’il bloque également la transduction des FGFRs (1,2).
Nous avons analysé le rôle joué par Grb14 sur l’isoforme FGFR1, qui est une isoforme très abondamment exprimée dans
les cancers mammaires hormono-indépendants qui sécrètent du FGF1 (3). Grb14 interagit avec un résidu phosphotyrosine du domaine intracellulaire du récepteur FGFR1 par ses domaines d’interactions BPS et SH2 (1, 4). La signalisation
FGFR1-FGF1 est bloquée par Grb14 sans modification de l’autophosphorylation des récepteurs, mais par inhibition de
la phosphorylation de la sérine/thréonine kinase Akt (1, 2). Nous avons montré que l’interaction précoce entre Akt et la
PLC conditionne l’entrée en phase M du cycle (5). L’absence d’interaction Akt-PLC induit en effet une accélération de
la phosphorylation par Akt de son subtrat Chfr (checkpointwith FHA and ring finger) et une rupture du checkpoint G2.
Chfr est une protéine ubiquitine-ligase impliquée dans le blocage en G2 du cycle cellulaire. Sa phosphorylation par Akt
inhibe son activité de checkpoint en G2 permettant l’entrée des cellules en division (6,7). Son niveau d’expression est lié
à l’indice mitotique dans des lignées cellulaires dérivées de cancers mammaires (8,9). La région N-terminale de Grb14
contient également un site de liaison pour la protéine PDK1 (3-phosphoinositide-dependent protein kinase-1). PDK1 est
la kinase activée par la PI3-kinase qui phosphoryle et active Akt. Nous avons montré que l’interaction entre PDK1 et
Grb14 contrôle également le déroulement du cycle cellulaire.
La voie de signalisation Akt, stimulée par les FGFRs, est souvent suractivée dans les cancers mammaires (10) et notamment à la suite de traitements par radiothérapie. Afin d’inhiber la division des cellules cancéreuses mammaires sous
la dépendance des récepteurs du FGF, il est donc important d’élucider les mécanismes moléculaires impliqués dans le
contrôle, par Grb14, de cette voie de signalisation. Notre projet de recherche consiste donc à déterminer ces mécanismes au niveau de l’activation des récepteurs et en aval, au niveau de l’activation de PDK1. Pour cela nous chercherons notamment à déterminer la région minimale de Grb14 qui permet de bloquer l’activation de la kinase Akt.
Références : 1 Cailliau K et coll. (2003) FEBS Lett., 548; 2 Cailliau K et coll. (2005) Anticancer Res., 25; 3 Fernig DG et coll. (2000) B. B. R. C., 267; 4 Reilly JF
et coll. (2000) J. Biol. Chem., 275; 5 Browaeys-Poly E et coll. (2009) AnticancerRes. 29; 6 Shtivelman, E, et coll. (2002) Curr Biol., 12; 7 Shtivelman, E. (2003).
Mol Cancer Res., 1; 8 Toyota M et coll. (2003) PNAS, U S A., 100; 9 Erson, AE, Petty EM..(2004) Mol Carcinog., 39; 10 Kim D et coll. (2010) J. B. C., 285.
NOTES
40
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AXE 1
14) Expression et rôle du proNGF dans le cancer du sein (Cyril CORBET)
Cyril CORBET
1
2
, Xuefen LE BOURHIS
1,2
, Robert-Alain TOILLON
1,2
1,2
INSERM U908,
Université Lille 1, Bâtiment SN3, 3ème étage Cité Scientifique 59655 Villeneuve d’Ascq.
Avec plus de 10 000 décès par an, le cancer du sein reste un problème de santé publique majeur. Ces dernières années,
l’avènement de la médecine personnalisée a fait naitre de nombreux espoirs mais se heurte à deux réalités. Notre
connaissance des marqueurs tumoraux est faible, et les thérapies ciblées ne permettent pas d’enrayer de façon durable
les métastases qui sont à l’origine des échecs thérapeutiques. Il est donc indispensable d’accroitre nos connaissances du
protéome et des interactomes dans les cancers du sein pour développer de nouvelles thérapies. Dans notre laboratoire,
nous essayons de résoudre ces problèmes en étudiant la signalisation des facteurs de croissance et en particulier celle du
NGF (Nerve Growth Factor) et de ses récepteurs. Nous avons, en effet, montré qu’il participe au développement tumoral
in vivo et qu’il est ainsi une cible thérapeutique potentielle dans le cancer du sein. Dans cette étude, nous avons montré
en western-blot et spectrométrie de masse que le précurseur du NGF (proNGF) est également surexprimé et est sécrété
par les cellules cancéreuses. Par analyse en immunohistochimie, nous avons confirmé la surexpression du proNGF dans
les tumeurs mammaires par rapport aux biopsies bénignes et normales. Nous avons également établi la corrélation entre
la surexpression du proNGF et l’envahissement ganglionnaire et les métastases. Nos études in vitro ont également souligné que le proNGF stimule l’invasion cellulaire par le recrutement des récepteurs TrkA et sortiline. De plus, contrairement
à d’autres modèles d’études (comme les cellules nerveuses), l’effet du proNGF ne semble pas impliquer le récepteur de
basse affinité des neurotrophines p75NTR. Dans les cellules cancéreuses de sein, l’effet du proNGF nécessite également
l’activation d’Akt et de Src. Ainsi l’utilisation de siRNA et d’inhibiteurs de ces différents acteurs de la signalisation du
proNGF abolit l’invasion induite. L’ensemble de nos données révèle qu’il existe une boucle autocrine de stimulation des
cellules par le proNGF. Il apparaît donc que le proNGF est un biomarqueur dans le cancer du sein et pourrait constituer
une nouvelle cible thérapeutique pour l’inhibition de la métastase.
NOTES
41
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AXE 1
15) Détection des réarrangements génomiques de grande taille dans les cas de prédispositions aux cancers du sein et de l’ovaire par séquençage haut débit (Antoine
ROUSSELIN)
A.ROUSSELIN
1
2
3
4
5
, A.LEGROS
1,2,3
, JJ. BAUMANN
1,2,3
, S.KRIEGER
1,2,3
, L. CASTERA
1,2,3,4,5
, A.HARDOUIN
1,2,3
, D.VAUR
1,2,3,5
1,2,3,5
Laboratoire de biologie clinique et oncologique, Centre Francçois Baclesse, Caen
Plateforme SéSAME, Caen,
Fédération Normande de Séquençage Haut Débit
EA1772 - Université de Caen Basse Normandie,
INSERM U1079 - Rouen
Le diagnostic moléculaire des maladies génétiques répondant au modèle mendélien est basé sur la recherche de variations ponctuelles ou de réarrangements génomiques de grande taille (RGT). Deux gènes majeurs, BRCA1 et BRCA2 ont
été identifiés dans la prédisposition héréditaire au cancer du sein et/ou de l’ovaire. La majorité des mutations délétères
sont des mutations ponctuelles et près de 10% correspondent à des réarrangements génomiques de grande taille pour
le gène BRCA1. Ces RGT sont détectés par des techniques semi-quantitatives (QMPSF et MLPA) dans les gènes BRCA.
Nous avons testé la faisabilité et l’efficacité de la détection de ces réarrangements génomiques de grande taille par la
technologie NGS (Next Generation Sequencing) sur séquenceur Genome Analyzer IIx (Illumina). L’objectif de notre
étude était de comparer la fiabilité d’une analyse in silico des données de couverture issues du séquençage haut-débit.
Après avoir modélisé et testé une stratégie de multiplexage avant capture des exons et des régions introniques des
gènes BRCA1/2 (SureSelect Agilent), nous avons recherché la présence de réarrangements génomiques de grande taille
sur un panel de 18 RGT connus (13 délétions et 3 duplications dans le gène BRCA1 et 1 délétion et 1 insertion dans
le gène BRCA2). L’analyse bioinformatique a été réalisée avec la suite logicielle CASAVA v1.8 (Illumina) et la méthode
CNVseq (Xiel and al, 2009).
La totalité des réarrangements génomiques de grande taille testés a été mise en évidence par cette approche.
Cette technique de détermination des réarrangements génomiques, issue de celles utilisées en CGHarray, est simple à
mettre en œuvre dans un contexte de séquençage à haut-débit et suffisamment sensible pour détecter des délétions ou
des duplications d’un gène complet mais aussi d’un seul exon.
Le séquençage de nouvelle génération couplée à une analyse bioinformatique adaptée permet en une seule technique
la recherche simultanée des variations ponctuelles et des réarrangements génomiques en déterminant leurs bornes de
façon suffisamment précise pour orienter le séquençage ciblé des points de cassure. La possibilité d’analyse simultanée
de plusieurs gènes et son évolutivité « à façon » en font un outil précieux pour une nouvelle approche diagnostique des
RGT. Le séquençage ciblé des points de cassure devrait par ailleurs permettre d’avancer dans la compréhension des
mécanismes moléculaires des réarrangements.
NOTES
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AXE 1
16) Identification d’éléments multiples de régulation de l’épissage : Implication pour
l’interprétation des variants détectés dans le cadre du diagnostic moléculaire
(Pascaline GAILDRAT)
Pascaline GAILDRAT1,2,3, Sophie KRIEGER1,4, Daniela DI GIACOMO1,2, Julie ABDAT1, Françoise RÉVILLION5, Sandrine
CAPUTO6, Dominique VAUR1,4, Estelle JAMARD4, Elodie BOHERS1, Danièle LEDEMENEY4, Jean-Philippe PEYRAT5, Claude
HOUDAYER7, Violaine. BOURDON8, Rosette LIDEREAU6, Thierry FRÉBOURG1,2,3, Agnès HARDOUIN1,4, Mario TOSI1,2,
Alexandra MARTINS1,2 et le Consortium français GGC
Inserm, U1079, Rouen
Université de Rouen, Institut for Research and Innovation in Biomedicine, Rouen
CHU de Rouen
4
Laboratoire de Biologie Clinique et Oncologique, Centre François Baclesse, Caen
5
Laboratoire d’Oncologie Moléculaire Humaine, Centre Oscar Lambret, Lille
6
Service d’Oncogénétique, Institut Curie, Hôpital René Huguenin, St Cloud
7
Service de Génétique, Institut Curie et Université Paris Descartes, Paris
8
Laboratoire d’Oncogénétique moléculaire, Institut Paoli Calmettes, Marseille
1
2
3
L’interprétation des variations de signification inconnue (VSI) représente un défi majeur en génétique médicale. Une
fraction importante de ces VSIs peut affecter l’épissage de l’ARN, soit par la modification des sites canoniques d’épissage,
soit via l’altération d’éléments de régulation de type « Exonic Splicing Enhancer /Silencer » (ESE/ESS). Ici, nous faisons
l’hypothèse selon laquelle l’inclusion de certains exons fait l’objet d’un contrôle important, qui peut être perturbé par des
variations identifiées chez les patients. L’identification de ce type d’exon est particulièrement importante pour les gènes
présentant un large spectre de mutations, comme les gènes de prédisposition au cancer du sein et de l’ovaire, BRCA1
et BRCA2.
Nous avons choisi de focaliser notre étude sur l’exon 7 de BRCA2, qui correspond à une partie de la protéine dont la
fonction n’est pas définie et pour lequel nous avons montré précédemment qu’un variant (c.520C>T) était responsable
d’un défaut d’épissage (Thery et al, 2011). A l’aide d’un test fonctionnel minigène d’épissage, nous avons examiné l’effet
sur l’épissage des VSIs identifiés sur cet exon et répertoriés dans la base de données française BRCA2 (Caputo et al,
2012). Parmi les 8 VSIs testés, 6 variants ont un effet sur l’épissage. Les VSIs c.517G>T (p.Gly173Cys) et c.631G>A
(p.Val211Ile) altèrent les sites naturels d’épissage et c.572A>G (p.Asp191Gly) crée un nouveau site. Un deuxième
groupe de variants, c.520C>T (p.Arg174Cys), c.587G>A (p.Ser196Asn) et c.617C>G (p.Ser206Cys), localisés en dehors
des sites d’épissage, sont responsables d’un défaut d’épissage, avec 66%, 25% et 46% des transcrits présentant un saut
de l’exon, respectivement. Pour 2 de ces VSIs, ces données ont été confirmées à partir de l’ARN du sang des patientes,
par RT-PCR et pyroséquençage. En utilisant un deuxième essai fonctionnel dit ESE-dépendant, nous montrons dans cet
exon la présence de deux régions qui présentent des propriétés stimulant l’inclusion exonique (ESE) ; ces propriétés
sont altérées par les variants c.520C>T et c.587G>A.
L’ensemble de ces résultats démontre que l’exon 7 de BRCA2 est soumis à une régulation fine de l’épissage, mettant en
jeu plusieurs éléments de régulation, dont l’équilibre peut être perturbé par des mutations ponctuelles identifiées chez
les patients. Cette conclusion est corroborée par des données récemment publiées identifiant deux autres mutations
d’épissage dans cet exon (Sanz et al, 2010 ; Biswas et al, 2011). Ce travail contribue à la cartographie des éléments
de régulation de l’épissage dans les gènes de prédisposition aux cancers et participe à l’interprétation des variations de
signification inconnue identifiés chez les patients.
Ce travail a été réalisé dans le cadre d’un projet de recherche translationnelle, avec le soutien de l’INCa.
NOTES
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AXE 1
17) Caractère prédictif péjoratif du taux sérique du domaine extracellulaire de HER2
dans le cancer du sein localisé surexprimant HER2 (Sébastien THUREAU)
Sébastien THUREAU 1, Florian CLATOT 2, Sophie LABERGE-LE-COUTEULX 3, Marc BARON 4, Jean-Pierre BASUYAU 5,
Emmanuel BLOT 6 (selon disponibilité)
Département de Radiothérapie, Centre Henri Becquerel, Rouen, France
Département d’Oncologie Médicale, Centre Henri Becquerel, Rouen, France
Département d’Anatomo-pathologie, Centre Henri Becquerel, Rouen, France
4
Département de Chirurgie, Centre Henri Becquerel, Rouen, France
5
Laboratoire de Biologie Clinique, Centre Henri Becquerel, Rouen, France
6
Département d’Oncologie Médicale, Centre d’oncologie, Vannes, France
1
2
3
Environ 15 % des tumeurs de sein présentent une sur-expression de la protéine HER2 à leur surface. Ces tumeurs sont
particulièrement agressives et ont un pouvoir métastatique élevé. Le trastuzumab est un anticorps monoclonal ciblant
spécifiquement cette protéine HER2. Il a été démontré que chez une patiente présentant un cancer du sein localisé (non
métastatique) et sur-exprimant HER2, l’ajout de trastuzumab à la chimiothérapie adjuvante (post-opératoire) permet
d’augmenter la survie sans récidive et la survie globale. Néanmoins, il n’existe pas de marqueur biologique permettant
en cours de traitement de prédire un échec au trastuzumab.
Nous avons évalué de manière prospective la valeur prédictive et pronostique du taux sanguin du domaine extracellulaire
(ECD) de HER2 chez les patientes atteintes d’un cancer du sein localisé surexprimant HER2, et traitées par chimiothérapie et trastuzumab en adjuvant.
Patientes et méthodes: Toutes les patientes traitées entre avril 2005 et décembre 2006 au Centre de Lutte Contre le Cancer de Haute-Normandie pour un cancer du sein localisé et pour lesquelles un traitement adjuvant par chimiothérapie et
trastuzumab était retenu ont été incluses prospectivement. Le taux du ECD/HER2 a été mesuré dans du sérum congelé
à partir d’un kit commercial dont la limite supérieure de la normale était fixée à 15 ng/ml.
Résultats: Soixante-cinq patientes ont été incluses dont la médiane de suivi était de 53 mois. Sept patientes (11%)
avaient un taux sérique élevé du ECD/HER2 (moyenne=25,1, intervalle de 15,1 à 38,9 ng/ml). Au cours du suivi, 13 patientes (20%) ont développé des métastases et sept patientes (11%) sont décédées. Le décès était lié à des métastases
du cancer du sein chez six patientes (9%). Parmi les sept patientes présentant un taux sérique élevé du ECD/HER2, cinq
(71%) ont présenté une évolution métastatique, et trois (43%) sont décédées de leurs métastases au cours du suivi.
L’analyse multivariée a montré dans cette série qu’un taux sérique élevé du ECD/HER2 était l’unique facteur pronostic
significatif à la fois pour la survie sans récidive (p<0,0006) et pour la survie globale (p=0,008).
En conclusion, il semble qu’une élévation du taux sérique du ECD/HER2 soit un facteur pronostique péjoratif chez les patientes suivies pour un cancer du sein localisé surexprimant HER2 et traitées par trastuzumab en adjuvant. En outre, nos
résultats suggèrent que le taux élevé du ECD/HER2 pourrait prédire l’échec d’un traitement adjuvant par trastuzumab.
NOTES
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AXE 1
18) Impact de l’Hétérogénéité tumorale sur la survie sans événement carcinologique
dans une série de 368 patientes traitées pour cancer du sein (Myriam OGER)
M. OGER1, N. ELIE2, J. MARNAY3, M. ALLAOUI3, J. CHASLE1, V. BECETTE1, B. PLANCOULAINE1, P. HERLIN1, C. BOR-ANGELIER1,3
1
2
3
EQUIPE DE PATHOLOGIE DIGITALE DE L’EA 4656, UNIVERSITÉ DE CAEN BASSE-NORMANDIE, CAEN, FRANCE.
PLATEAU D’HISTO-IMAGERIE QUANTITATIVE, UNIVERSITÉ DE CAEN BASSE-NORMANDIE, CAEN, FRANCE.
SERVICE DE PATHOLOGIQUE, CLCC FRANÇOIS BACLESSE, CAEN, FRANCE.
L’hétérogénéité tumorale est une notion ancienne mais son impact dans le processus de cancérogenèse est mal connu.
Le cancer du sein constitue un modèle remarquable par sa fréquence, la diversité de ses phénotypes et de son évolution.
La présente étude s’intéresse à l’influence de l’hétérogénéité de la prolifération tumorale sur la survie sans événement
carcinologique de patientes porteuses d’un carcinome mammaire.
L’étude a porté sur une série de 368 patientes du centre François Baclesse (Caen) ayant un suivi de plus de 15 ans.
Un immunomarquage des figures de mitoses a été réalisé sur une coupe histologique représentative de la tumeur avec
l’anti-phosphohistone-H3 (PHH3). Les lames ont été numérisées à l’aide d’un scanner microscopique Aperio ScanScope®
CS x20. Les images obtenues ont été sous-échantillonnées puis analysées par un programme de traitement d’images
automatique développé sur site. Outre l’estimation de la fréquence des figures de mitoses, ce programme détecte les
zones de « Hot Spots » et mesure 8 paramètres d’hétérogénéité.
Une analyse en composantes principales a été réalisée afin de sélectionner les paramètres les plus pertinents. Ceux-ci,
combinés aux facteurs clinico-pathologiques pronostiques classiques, ont fait l’objet d’une analyse statistique.
L’analyse en composantes principales a permis d’extraire et de regrouper (CP2) 4 paramètres d’hétérogénéité : 2 index
de texture selon Haralick (corrélation et énergie), l’indice de Fisher et la variance de taille des pavés de Voronoï.
En analyse univariée (DFS), seuls le paramètre de Voronoï et la combinaison CP2 ont une valeur pronostique.
L’analyse multivariée (Cox), associant facteurs clinico-pathologiques et paramètres d’hétérogénéité, a mis en évidence
3 facteurs pronostiques indépendants :
-
Hétérogénéité tumorale (CP2) : HR=1,71 p=0,03
Index mitotique : HR=2,20 p=0,004
Métastase ganglionnaire : HR=1,46 p<0,0001
La construction de ce modèle a individualisé 3 groupes de patientes : 0 facteur, 1 ou 2 facteurs et 3 facteurs de mauvais
pronostic.
L’hétérogénéité tumorale mesurée en analyse d’images s’est révélée être un paramètre pronostique indépendant au
même titre que l’index mitotique et le statut ganglionnaire. Le statut ganglionnaire est un facteur clinique reconnu ; les 2
autres paramètres correspondent à des facteurs intrinsèques de la croissance tumorale, à l’échelle cellulaire pour l’index
mitotique et tissulaire pour l’hétérogénéité.
Il doit être noté que l’âge, la taille tumorale, le grade SBR et le statut des récepteurs hormonaux passent au second plan
par rapport à ces 3 paramètres.
Ce résultat incite à confronter en mode rétrospectif le paramètre d’hétérogénéité CP2 à des informations cliniques ciblées
telles que le caractère récent ou tardif des évènements carcinologiques, le caractère loco-régional ou viscéral distant
de la récidive et à l’absence de métastase ganglionnaire. Une étude prospective est souhaitable, prenant en compte les
données actuelles de la classification moléculaire des cancers du sein.
NOTES
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AXE 1
19) Organotropisme des métastases hématogènes du cancer du sein : les ligands des
sélectines sont-ils des facteurs clefs ? (Sylvain JULIEN)
Sylvain JULIEN1, Aleksandar IVETIC2, Pierre MARTINEZ1, Matthieu CARPENTIER1, Philippe DELANNOY1, Joy BURCHELL3.
1
2
3
Unité de Glycobiologie Structurale et Fonctionelle UMR 8576, CNRS/Université Lille 1, Villeneuve d’Ascq, France
Cardiovascular Division, James Black Centre, King’s College London, London, Royaume Uni
Breast Cancer Biology, King’s College London, Guy’s Hospital, London, Royaume Uni
Les sélectines sont des récepteurs qui reconnaissent principalement l’antigène glucidique sialyl-Lewis x (sLex). La sélectine E(ndothéliale) est exprimée constitutivement dans les capillaires sanguins de la moelle os-seuse et de la peau, et
est induite par des signaux pro-inflammatoires dans les autres organes. La sélectine P(laquettaire) est exprimée par les
plaquettes et les cellules endothéliales activées. La sélectine L(eucocytaire) est exprimée par les cellules immunitaires
circulantes inactives (ex : lymphocytes naïfs ou monocytes). La régulation spatio-temporelle de l’expression des sélectines et du sLex dans les cellules endothéliales et circulantes est impliquée dans l’orchestration du trafic inter-organes
des cellules immunitaires.
La carcinogénèse des tissus épithéliaux s’accompagne invariablement de dérèglements de la machinerie de glycosylation. Ceci conduit à l’expression d’antigènes glucidiques associés aux tumeurs, dont le sLex. Détecté dans 20 à 30% des
cancers du sein, le sLex est associé à l’invasion tumorale et aux métastases ganglionnaires. Les cellules cancéreuses
circulantes exprimant le sLex pourraient s’extraire de la circulation sanguine en détour-nant à leur avantage la fonction
des sélectines dans le trafic cellulaire. Cette capacité favoriserait leur dissémina-tion à des organes distants par voie
hématogène. Toutefois, la valeur pronostique de sLex, avérée dans les can-cers colorectaux, est controversée dans le
cancer du sein.
Notre étude montre que le sLex est différemment exprimé dans les cancers du sein en fonction du statut hormonal des
tumeurs. De plus, l’influence du sLex sur le développement métastatique est limité à l’établissement de métastases
osseuses dans les cancers hormono-dépendants. Par ailleurs, l’analyse des interactions cellulaires en conditions statique
ou dynamique montre que des cellules tumorales hormono-indépendantes exprime un se-cond type de ligands glucidiques pour les sélectines L et P. Ces ligands sont des glycosaminoglycannes de la famille de l’héparine. L’ensemble de
nos résultats suggèrent que deux types de ligands glucidiques des sélec-tines, sLex et glycosaminoglycannes, pourraient
être différemment impliqués dans le développement métastatique des sous-types de cancer du sein.
NOTES
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AXE 1
20) Développement d’un essai fonctionnel de la voie p53 ex vivo sur les lignées lymphoblastoïdes de patients LFS (Jean-Michel FLAMAN)
Yasmine ZERDOUMI, Juliette AURY-LANDAS, Gaelle BOUGEARD, Thierry FREBOURG , Jean-michel FLAMAN
Inserm UMR1079, Faculté de Médecine et de Pharmacie, Institut de Recherche et d’Innovation Biomédicale, Université
de Rouen
email : [email protected]
Le syndrome de Li-Fraumeni (LFS) est une des formes héréditaires de cancer les plus sévères résultant de l’inactivation
constitutionnelle du gène suppresseur de tumeur TP53. Les altérations constitutionnelles du gène suppresseur de tumeur
TP53 sont majoritairement de type faux sens, ce qui pose le problème de leur caractère délétère. C’est pourquoi le but de
ce projet était de développer, directement sur les lymphocytes des patients LFS porteurs de mutations de TP53, un essai
fonctionnel de l’activité de la protéine p53 en réponse à un stress génotoxique. Le test repose sur une étape d’activation
de p53 par un agent mutagène, la Doxorubicine, et la mesure du taux d’induction de l’ARNm de certains gènes cibles de
p53 par une approche de RT-PCR multiplex quantitative (RT-QMPSF). La faisabilité du test a été évaluée dans les lignées
cellulaires NCI-H460 et Saos-2, respectivement sauvage et déficiente pour le gène TP53. Puis l’essai a été validé sur des
lignées lymphoblastoïdes dérivées de sujets contrôles et de patients atteints du syndrome de Li- Fraumeni présentant
une mutation constitutionnelle hétérozygote de TP53 (R248W, R273H). Nous avons montré que le taux d’induction des
gènes cibles, sélectionnés au cours de ce travail (PUMA, PPM1D, XPC, P53R2 et BTG2), était significativement réduit
dans les lignées mutantes pour TP53 testées. L’essai fonctionnel développé, sur des lignées lymphoblastoïdes humaines
pourrait permettre de mesurer l’effet de nouveaux variants de signification inconnu de TP53, d’étudier les bases moléculaire du défaut de pénétrance observé dans ce syndrome et d’identifier des défauts de la voie p53 chez des patients
évocateurs de LFS sans mutation détectable de TP53, ce qui pourrait conduire à caractériser de nouvelles bases moléculaires de ce syndrome.
Mots clefs : Cancer, Génétique, Syndrome de Li-Fraumeni, TP53, RT-QMPSF.
NOTES
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AXE 1
21) Caractérisation des lésions prénéoplasiques coliques : intérêt des gènes de mucines MUC5AC et MUC2 (Florence RENAUD)
RENAUD F 1,2,3, MARIETTE C
BUISINE MP 1,2,5.
1
2
3
4
5
, BUOB D
1,2,4
, VINCENT A
1,2,3
, TRUANT S
1,2
, VAN SEUNINGEN I
1,2,4
, LETEURTRE E 1,2,3,
1,2
Inserm, UMR837, Equipe 5 « Mucins, epithelial differentiation and carcinogenesis », JPARC, 59045 LILLE cedex, France
Université Lille Nord de France, 59045 LILLE cedex, France
CHRU de Lille, 59037 LILLE cedex, France. Institut de Pathologie, Centre de Biologie-Pathologie.
CHRU, 59037 LILLE cedex, France. Services de Chirurgie Adulte, Hôpital Huriez.
CHRU, 59037 LILLE cedex, France. Laboratoire d’Oncologie et Génétique Moléculaires, Centre de Biologie-Pathologie.
Les cancers colorectaux (CCR) sont issus de diverses voies de carcinogenèse, au cours desquelles les modifications morphologiques (dysplasie progressive puis néoplasie) sont accompagnées par une accumulation d’anomalies génétiques et
épigénétiques. On distingue ainsi les tumeurs avec instabilité chromosomique (CIN, « chromosome instability ») provenant d’adénomes conventionnels, avec des mutations fréquentes du gène KRAS et les tumeurs avec instabilité microsatellitaire (MSI, « microsatellite instability »), dérivant d’adénomes festonnés, avec souvent des mutations du gène BRAF,
qui sont de meilleur pronostic avec un potentiel métastatique moindre. Récemment, une catégorie de tumeurs a été
individualisée, qui proviendraient de la dégénérescence de polypes hyperplasiques préexistants et se caractériseraient
par une hyperméthylation du promoteur de certains gènes (CIMP, CpG island methylator phenotype). Ces tumeurs sont
le plus souvent MSI et se caractériseraient par une sécrétion de la mucine MUC5AC.
Notre équipe a montré une expression aberrante de MUC5AC dans les polypes hyperplasiques, les adénomes et cancers colorectaux, associée à des anomalies d’expression de MUC2. Nous avons également montré que l’expression de
MUC5AC et de MUC2 dans les CCR était soumise à une régulation épigénétique avec un profil de méthylation spécifique
pour MUC5AC dans les tumeurs MSI.
Les objectifs de cette étude étaient de déterminer le profil de méthylation des gènes MUC2 et MUC5AC dans les lésions
prénéoplasiques coliques et de corréler ce profil à l’expression des protéines correspondantes et aux altérations génétiques et épigénétiques qui caractérisent ces lésions.
Nous avons réalisé une analyse morphologique détaillée de 50 lésions « prénéoplasiques » (adénomes conventionnels
(AC), adénomes festonnés traditionnels (AFT), adénomes festonnés sessiles (AFS), polypes hyperplasiques (PH) pour
lesquels les données cliniques étaient disponibles. Vingt lésions non néoplasiques ont été incluses. L’expression de
MUC5AC et MUC2 a été étudiée par immunohistochimie. Les anomalies moléculaires : mutations KRAS, BRAF, méthylation MUC2, MUC5AC et marqueurs CIMP (RUNX3, IGF2, CACNA1G, RASSF2) ont été recherchées par pyroséquençage.
Les résultats ont montré une hypométhylation de MUC2 dans toutes les lésions exprimant MUC2 et un profil de methylation de MUC5AC variable selon le type histologique avec des taux élevés de méthylation dans tous les AC et AFT indépendamment de l’expression de la protéine, une hypométhylation dans les AFS et une méthylation variable dans les PH.
Ces résultats seront corrélés aux mutations KRAS et BRAF et au statut CIMP.
Nos résultats mettent en évidence un profil de méthylation spécifique de MUC5AC dans les AFS et certains PH, confortant l’hypothèse d’un continum lésionnel avec la voie MSI/CIMP. Ces données suggèrent un intérêt potentiel du profil
de méthylation de MUC5AC comme outil d’aide au diagnostic précoce des lésions précurseurs de la voie MSI ± CIMP.
De plus, la corrélation aux autres caractéristiques moléculaires pourrait apporter des indications pronostiques sur ces
lésions prénéoplasiques coliques.
NOTES
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22) Stratégie d’immunothérapie cellulaire adoptive personnalisée dans les cancers
colorectaux avec instabilité microsatellitaire (Pauline MABY)
Pauline MABY1, Mohamad HAMIEH1, David TOUGERON2, Aurélie DROUET1, Richard SESBOÜE1, Emilie FAUQUEMBERGUE1,
Thierry FREBOURG1,3, Jean-Baptiste LATOUCHE1,3
Inserm, U1079, Rouen, France, Institut de Recherche et d’Innovation Biomédicale de Haute-Normandie, Université de
Rouen, Cancéropôle Nord-Ouest
Service d’Hépatogastroentérologie, CHU de Poitiers
3
Département de Génétique, Fédération de Génétique, Centre Hospitalo-Universitaire de Rouen, Cancéropôle
1
2
Les cancers colorectaux à instabilité microsatellitaire, notamment dans leurs formes héréditaires ou syndrome de Lynch,
sont caractérisés par l’accumulation de mutations décalant le cadre de lecture de gènes contenant des séquences répétées codantes. De telles mutations peuvent engendrer la synthèse de nouvelles protéines, exprimées uniquement dans
les cellules tumorales, dont la dégradation peut libérer des néo-peptides immunogènes. En effet, ces peptides, présentés
au sein de molécules du Complexe Majeur d’Histocompatibilité à la surface des cellules tumorales mutées, peuvent être
la cible d’une réponse immunitaire cellulaire spécifique. Dans le cadre du développement pré-clinique d’une stratégie
d’immunothérapie cellulaire adoptive personnalisée, nous avons élaboré un système permettant de stimuler des lymphocytes T dirigés contre des néo-peptides issus de mutations présentes dans les cellules tumorales d’un patient donné.
D’une part, nous avons mis au point trois PCR multiplexes pour détecter, dans les tumeurs, les mutations décalant le
cadre de lecture de 29 gènes cibles de l’instabilité. D’autre part, nous avons validé la capacité des Cellules Présentatrices
d’Antigène Artificielles (CPAA), développées par notre laboratoire, à stimuler des lymphocytes T contre ces néo-peptides.
Dans ce but, nous avons construit dans un premier temps des CPAA exprimant le peptide FSP02 résultant d’une mutation
du TGFβRII, décrit comme immunogène dans la littérature. Chez des patients présentant cette mutation du TGFβRII, les
lymphocytes stimulés avec ces CPAA étaient capables de lyser spécifiquement des cellules présentant à leur surface le
peptide FSP02.
Nous envisageons maintenant, pour chacun des patients inclus dans notre protocole, de choisir les mutations les plus
fréquentes au sein de son tissu tumoral et de stimuler ses lymphocytes T anti-tumoraux spécifiques des néo-antigènes
issus de ces mutations. Ainsi, nous espérons pouvoir proposer prochainement une stratégie d’immunothérapie cellulaire
adoptive personnalisée dans les cancers colorectaux à instabilité microsatellitaire, notamment chez des patients jeunes
atteints du syndrome de Lynch.
NOTES
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AXE 1
23) La prothèse colique “as a bridge to surgery” est-elle oncologiquement sure dans
la prise en charge des cancers du colon gauche en occlusion. Etude comparative avec
analyse par un score de propension (Charles SABBAGH)
C SABBAGH1,2, F BROWET1, M DIOUF3, C COSSE1,2, O BRÉHANT1, E BARTOLI4, F MAUVAIS5, B CHAUFFERT6, JL DUPAS4,
E NGUYEN-KHAC4, JM REGIMBEAU1
1
2
3
4
5
6
Service de chirurgie digestive et métabolique CHU Amiens
Unité INSERM U 1088 (EA 4292), Université de Picardie Jules Verne, Amiens, France.
Départment de l’innovation et de la recherché Clinique, CHU Amiens
Service d’hépato gastro entérologie, CHU Amiens
Service de chirurgie viscérale, CH Beauvais
Service d’oncologie, CHU Amiens
Introduction : La prothèse colique (PC) représente une alternative à la chirurgie d’urgence dans la prise en charge des
cancers du colon en occlusion. Néanmoins il existe peu de données concernant la PC avant chirurgie d’exérèse colique
à visée curative (dite « a a bridge to surgery) et ces données sont contradictoires. Le but de cette étude était donc
d’étudier la survie à long terme des patients pris en charge à visée curative pour occlusion colique avec mise en place
d’une PC « as a bridge to surgery » et de comparer les données de survie de ce groupe de patients aux patients opérés
en urgence.
Patients et méthodes : De Janvier 1998 à Juin 2011, l’ensemble des patients pris en charge à visée curative pour
occlusion colique a été identifié rétrospectivement. Le critère de jugement principal était la survie globale. Les critères de
jugement secondaires étaient le taux de succès technique, le taux de succès global ainsi que la survie globale à 5 ans, la
mortalité spécifique à 5 ans, la survie sans récidive à 5 ans, le taux de récidive et le temps avant récidive. Les patients
traités par PC étaient analysés en intention de traiter. La survie globale était analysée avec un score de propension afin
de corriger les biais.
Résultats : Il y avait 48 patients dans le groupe PC et 39 patients dans le groupe chirurgie d’emblée. Dans l’ensemble
de la population, la survie globale (p=0,0013), la survie globale à 5 ans (p=0,0003) étaient significativement plus bas
dans le groupe PC que dans le groupe chirurgie et la mortalité spécifique à 5 ans était significativement plus élevé dans le
groupe PC que dans le groupe chirurgie (48% vs 21%, p=0 ,02). La survie sans récidive, le taux de récidive et le l’intervalle moyen avant récidive étaient meilleurs dans le groupe chirurgie mais sans différence significative. Dans le sousgroupe de patients sans métastases et sans perforations à l’admission, la survie globale (p=0,0031) et la survie globale
à 5 ans (30% vs 67%, p=0,0016) étaient significativement plus bas dans le groupe PC par rapport au groupe chirurgie.
Conclusion : Ces résultats suggèrent que la survie globale des patients prient en charge pour occlusion colique était
moins bonne chez les patients ayant eu une PC « as a bridge to surgery » par rapport aux patients opérés en urgence.
NOTES
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AXE 1
24) Le “lymph node ratio” est il un facteur pronostique du cancer du colon stade III.
Résultats de l’étude LNR Picardie (Charles SABBAGH)
SABBAGH C1, JP JOLY2, GOZY M3, DROMER D4, F MAUVAIS5, O BREHANT1, JM REGIMBEAU1
1
2
3
4
5
Service de chirurgie digestive et métabolique, CHU Amiens
Service d’hépatogastroentrologie, CHU Amiens
Polyclinique de Picardie, Amiens
Polyclinique St Claude, St Quentin
Service de chirurgie digestive CH Beauvais
Introduction : L’étude des ganglions est un facteur pronostique crucial et détermine la réalisation d’un traitement adjuvant dans le cancer du colon. Le “lymph node ratio” (LNR) qui correspond au ratio nombre de ganglions positifs / nombre
de ganglions prélevés a été étudié comme facteur pronostique du cancer du colon stade III. Le but de cette étude était
d’étudier le LNR comme facteur pronostique à l’échelle régionale et de déterminer un seuil permettant de distinguer les
cancers du colon de “bon pronostic” des cancers du colon de mauvais pronostic.
Patients et méthodes : De Janvier 2003 à Décembre 2007, l’ensemble des patients opérés en Picardie d’un cancer du
colon stade III (TxN+M0) avec un minimum de 3 ans de suivi et non perdus de vue ont été inclus dans cette étude. La
survie sans récidive à 3 ans, la survie globale, les données opératoires, anatomo-pathologiques, et la corrélation entre le
LNR et le type de récidive ont été étudiées. En fonction du LNR, les patients étaient répartis en quatre catégories : LRN1
<0,07; 0,07<LNR2<0,25; 0,25<LNR3<0,5; LNR4>0 ,5. Le LNR a par ailleurs été étudié comme valeur continue avec de
déterminer un seuil permettant de distinguer les cancers du colon de “bon pronostic” des cancers du colon de mauvais
pronostic. Il a par ailleurs était étudié la corrélation entre la catégorie de LNR et le type de récidive.
Résultats : 178 patients ont été inclus dans l’étude. La survie sans récidive à 3 ans était de 80.8% dans le groupe LNR1,
60% dans le groupe LNR2, 50% dans le groupe LNR3 50% dans le groupe LNR4 (p=0,1). La survie globale à 3 ans était
de 88,5% dans le groupe LNR1, 76,4% dans le groupe LNR2, 61,1% dans le groupe LNR3 et de 58,3% dans le groupe
LNR4 (p=0,1). La valeur LNR=0,11 était la valeur seuil associée à la survie. La survie globale était de 87,8% dans le
groupe LNR<0,11 et de 63.5% dans le groupe LNR>0,11 (p=0,004). Le taux de métastases hépatiques métachrones
était de 4,7% (n=2) dans le groupe LNR1, 20% (n=16) dans le groupe LNR2, 25,8% (n=8) dans le groupe LNR3 et de
16% (n=4) dans le groupe LNR4 (p=0,04).
Conclusion : Les données de la littérature montre que le LNR est un facteur pronostique associé à la survie mais n’est
toujours pas utilise en pratique quotidienne et il n’est notamment pas inclue dans la 7ème édition de la classification TNM.
Une clarification et une simplification du LNR basée sur la survie sont nécessaires. La valeur LNR=0,11 est la valeur
permettant de séparer les tumeurs de bon pronostic des tumeurs de mauvais pronostic.
NOTES
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25) L’infection par le Virus de l’hépatite C augmente le phénotype suppresseur des
lymphocytes T régulateurs naturels favorisant le développement du carcinome hépatocellulaire (Laurissa OUAGUIA)
MORALÈS Olivier* 1, OUAGUIA Laurissa* 1, SÉNÉCHAL Magalie 1, BOLESLAWSKI Emmanuel 1,2, CARPENTIER Arnaud 3,
PANCRÉ Véronique 1, DE LAUNOIT Yvan 1, CONTI Filomena 4,5,6, DELHEM Nadira 1.* Equally contributing authors
CNRS-UMR8161-Institut de Biologie de Lille, Lille, France.
Service de Chirurgie Digestive et Transplantation, Hôpital Huriez, Centre Hospitalier Universitaire, Université Nord de
France, Lille, France
3
National Institute of Health, Bethesda, USA
4
UMPC Université Paris 06 & INSERM, UMR_S 938, CdR Saint-Antoine, F-75012, Paris, France
5
AP-HP, Hôpital Saint-Antoine, Pôle Digestif, Centre de Transplantation Hépatique, F-75012, Paris, France
6
Faculté de Médecine René Descartes Université Paris 05, F-75014, Paris, France
1
2
Objectif : L’infection par le Virus de l’hépatite C (VHC) est caractérisée par un risque élevé de chronicité, pouvant évoluer vers la cirrhose et le développement d’un carcinome hépatocellulaire. Nous et d’autres équipes, avons montré que
les lymphocytes T régulateurs naturels (Tregs) jouent un rôle important dans la progression tumorale, et sont associés à
la sévérité de la récidive virale du greffon après une transplantation hépatique. Dans ce contexte, la question essentielle
est celle du rôle des Tregs dans l’histoire naturelle du VHC. L’infection virale pourrait, en modifiant le phénotype des
Tregs, favoriser la pathogénèse hépatique.
Méthode : Les Tregs sont isolés à partir du sang de donneurs sains puis infectés par le VHC (système réplicon VHCcc/
JFH-1). L’expression membranaire des marqueurs des Treg est analysée par cytométrie en flux. Cette étude est complétée par une analyse de l’expression des gènes associés aux Tregs par PCR quantitative (Q-PCR) et par l’analyse de leur
sécrétion cytokinique par ELISA.
Résultats : Nous avons montré que l’infection par le VHC modifie l’expression des marqueurs cellulaires associés au
Tregs (CD4, CD25, CD127) en favorisant leur « phénotype suppresseur ». Ces résultats sont en corrélation avec l’analyse en Q-PCR qui montre, après infection par le VHC, une augmentation de l’expression des marqueurs associés au phénotype des Tregs (FoxP3, GITR, CTLA4, CD25), à leur fonction suppressive (IL-10, TGF-β1, Tbet, Granzyme B) et à leur
recrutement (CD44, CXCR6). Et enfin, l’analyse de la sécrétion cytokinique a confirmé que les Tregs infectés modifient
leur profil de sécrétion en faveur de cytokines pro-inflammatoires (IL-2, IL-17) et immunosuppressives (IL-10, TGF-β1).
Conclusion : Ce travail montre, pour la première fois, que le VHC est capable de modifier le phénotype et la fonction
des Treg humains, pouvant contribuer aux mécanismes d’échappement du VHC au système immunitaire et favoriser ainsi
la progression du CHC.
Mots clefs: VHC, VHCcc/JFH-1, cellules T régulatrices, échappement immunitaire, IL-10, TGF-β1
NOTES
52
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AXE 1
26) Propriétés oncolytiques et oncotropiques du Parvovirus H-1 dans le carcinome
hépatocellulaire (Florian GOSSART)
Nathalie MARTIN 1, Florian GOSSART 1, Olivier MORALES 1, Dhafer MRIZAK 1, Lynda AOUDJEHANE 2, Filomena CONTI 2,
Yvan DE LAUNOIT 1, Emmanuel BOLESLAWSKI 1*, Nadira DELHEM 1*
* equally contributed authors
1
UMR 8161 CNRS, Institut de Biologie de Lille, Lille
2
UMR S938 INSERM, Cdr St-Antoine, Paris
Objectif : Le Carcinome hépatocellulaire (CHC) est le cinquième cancer le plus fréquent dans le monde. Les seuls
traitements sont la résection tumorale ou la transplantation hépatique. Cependant, 83% des patients présentent une
récidive tumorale dans les 4 ans qui suivent la transplantation. Le parvovirus H-1, virus murin à ADN monocaténaire, est
capable de détruire sélectivement de nombreuses lignées de cellules cancéreuses in vitro, et in vivo, dans des modèles
murins de tumeurs d’origine humaine. L’objectif principal de ce travail était de tester in vitro les propriétés oncolytiques
et oncotropiques du parvovirus H-1 dans le carcinome hépatocellulaire et d’en explorer les mécanismes anti-tumoraux.
Methodologie et résultats : Nous avons évalué l’effet du PVH-1, sur deux lignées de carcinome hépatocellulaires
(HuH7 et PLC/PRF-5) et montré que ces lignées tumorales étaient sensibles au virus. La mise en évidence de la lyse a
été validée par analyse qualitative (Giemsa) et quantitative de la mort induite par PVH-1 (test MTT), par détection du
marqueur viral NS1 (WB) et par une quantification de la production virale (TCID50). De façon très intéressante, nous
avons pu mettre en évidence une sensibilité différentielle de ces cellules indépendamment du statut P53.. De plus, il
semblerait que le mécanisme de lyse induit ne soit pas dépendant d’un processus apoptotique caspase-dépendant. Nous
avons également validé l’innocuité du PVH-1 sur des hépatocytes humains (HH) et des myofibroblastes intra-hépatiques
humains (FIH) normaux en culture primaire.
Conclusion : Ces résultats suggèrent que les propriétés oncolytiques du parvovirus H-1 sont vérifiées in vitro ainsi
qu’ex-vivo dans le carcinome hépatocellulaire, à des degrés variables selon les lignées utilisées, et selon des mécanismes
non apoptotiques. L’absence d’effet sur les cellules normales du foie est en faveur de propriétés oncotropiques du parvovirus H-1. Ces données devront être validées sur des modèles de carcinome hépatocellulaire humain in vivo mais ouvrent
des perspectives intéressantes et originales dans le traitement du carcinome hépatocellulaire.
NOTES
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AXE 1
27) La mucine transmembranaire MUC4 est-elle une cible de K-ras lors de l’initiation
de la cancérogenèse pancréatique ? (Nicolas JONCKHEERE)
Nicolas JONCKHEERE1,2,3, Romain VASSEUR1,2,3, Nicolas SKRYPEK1,2,3, Belinda DUCHÊNE1,2,3, Emmanuelle LETEURTRE1,2,3
et Isabelle VAN SEUNINGEN1,2,3
Inserm, UMR837, Jean Pierre Aubert Research Center, Equipe #5 “ Mucines, différenciation et cancérogenèse épithéliales ”, rue Polonovski, 59045 Lille, France
Université Lille Nord de France, 1 Place de Verdun, 59045 Lille cedex, France
3
Centre Hospitalier Régional et Universitaire de Lille, Place de Verdun, 59037 Lille cedex, France
1
2
Introduction : Le cancer du pancréas présente un pronostic désastreux avec un taux de survie à 5 ans inférieur à 5%.
Une meilleure compréhension des mécanismes responsables de la progression tumorale pancréatique permettra donc
l’identification de nouvelles cibles thérapeutiques et de nouveaux biomarqueurs. La mucine transmembranaire MUC4
a été proposée comme nouvelle cible thérapeutique du cancer pancréatique. Chez l’homme, MUC4 n’est pas exprimée
dans le pancréas sain alors qu’elle est néoexprimée dans les lésions précurseurs néoplasiques appelées Pancreatic
Intraepithelial Neoplasia (PanIN) et son expression augmente au cours de la séquence carcinogénétique. Les mutations
activant l’expression de l’oncogène Kras sont observées dans 95% des adénocarcinomes pancréatiques et sont un événement initiateur.
Objectif : Notre but est de déterminer les conséquences des modifications d’activation de l’oncogène K-ras sur l’expression de MUC4 et les propriétés biologiques des cellules cancéreuses pancréatiques.
Matériel et méthodes : L’expression des mucines Muc1, Muc2, Muc4 et Muc5ac a été étudiée par immuno-histochimie
dans des tissus pancréatiques de souris Pdx1-Cre LstopL-KrasG12D sacrifiées à 2, 5, 9 et 12 mois. La régulation transcriptionnelle de l’expression de MUC4 sera étudiée in vitro dans des modèles cellulaires pancréatiques (HPNE, BXPC3
et CAPAN-2) via avec des techniques de culture cellulaire, ARN interférence, inhibiteurs pharmacologiques, qRT-PCR,
biochimie et immunohistochimie.
Résultats : L’expression endogène de l’oncogène KrasG12D constitutivement actif au sein des progéniteurs pancréatiques
induit l’initiation et la progression des stades néoplasiques PanINs vers l’adénocarcinome. Les souris Pdx1-Cre LstopLKrasG12D présentent des lésions néoplasiques PanIN1A et 1B dès 2 mois et PanIN2, 3 et adénocarcinome à 12 mois. Le
nombre de PanIN augmente au sein du pancréas au cours du temps. Les mucines Muc4 et Muc5ac sont néo-exprimées
dès 2 mois dans les lésions précurseurs néoplasiques PanIN1 et PanIN2 alors qu’aucune expression n’est observée dans
les souris contrôles. Muc1 est exprimée dans le pancréas normal dans les cellules acinaires et est surexprimé dans les
PanIN. La mucine sécrétée Muc2 n’a jamais été mise en évidence. Les protéines de la voie des MAPK (p42/p44, JNK et
p38) sont également exprimées sous leurs formes constitutives et phosphorylées dans les PanIN. Le récepteur oncogénique ErbB2, partenaire de Muc4 à la membrane, est également exprimé dans les lésions PanIN. In vitro, l’expression de
la forme constitutivement activée de K-ras induit une activation transcriptionnelle du promoteur distal de MUC4 dans les
cellules pancréatiques HPNE via la voie de signalisation p42/p44. De plus, nous montrons en Western blotting que l’oncogène KrasG12D induit une augmentation du taux de MUC4 dans la lignée cellulaire d’adénocarcinome pancréatique BxPC3.
Conclusion : MUC4 est un gène cible de l’oncogène K-rasG12D via les voies de signalisations MAPK (p42/p44, JNK et p38).
Dans le futur, les souris Pdx1-Cre LstopL-KrasG12D seront croisées avec le modèle Muc4KO dans le but d’élucider le rôle de
cette mucine dans la cancérogenèse pancréatique et ainsi proposer par la suite de nouvelles stratégies thérapeutiques
pour ce cancer.
Travaux financés par la Ligue Nationale Contre le Cancer. “Equipe Labellisée LIGUE 2011” (I.V.S)
NOTES
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AXE 1
28) Rôle de la galectine-3 dans la régulation de l’expression des mucines membranaires MUC1 et MUC4 (Lucie COPPIN)
Lucie COPPIN1,2, Frédéric FRÉNOIS1, Evelyne CRÈME2, Isabelle VAN SEUNINGEN1, Nicole PORCHET1,2 & Pascal PIGNY1,2
INSERM UMR837 équipe 5 « Mucines, différenciation et cancérogénèse épithéliales », 59045 Lille cedex
Centre de Biologie Pathologie, Institut de Biochimie et de Biologie Moléculaire, CHRU, 59037 Lille cedex.
Email : [email protected]
1
2
Les mucines MUC1 et MUC4 sont des protéines membranaires O-glycosylées de masse moléculaire élevée, exprimées au
pôle apical des cellules épithéliales saines où elles exercent un rôle de protection des épithéliums et interviennent dans
la transduction de signaux. MUC1 et MUC4 sont respectivement sur- et néo-exprimées au cours de l’adénocarcinome
pancréatique canalaire, cancer de mauvais pronostic en raison de son caractère agressif et d’une détection tardive. La
transformation maligne s’accompagne d’une délocalisation de ces mucines : leur distribution n’est plus restreinte au pôle
apical des cellules épithéliales mais devient circonférentielle et cytoplasmique. La galectine-3, lectine endogène interagissant avec les β-galactosides, également surexprimée au cours de ce cancer, est impliquées dans le trafic intracellulaire de certaines glycoprotéines. Dans le but d’étudier le rôle de la galectine-3 dans le trafic intracellulaire des mucines
membranaires, la lignée cellulaire cancéreuse pancréatique humaine CAPAN-1 invalidée spécifiquement pour le gène
codant la galectine-3 par méthode de sh-RNA (cellules Sh1 ; cellules contrôles : Sc) a été mise en place au laboratoire.
Des travaux préalables ont mis en évidence une diminution de l’expression de MUC1 et de MUC4 au à la fois au niveau
transcriptionnel et protéique dans les cellules n’exprimant plus la galectine-3.
Notre objectif est de déterminer les mécanismes moléculaires mis en jeu par la galectine-3 pour moduler l’expression
de ces mucines membranaires dans les cellules cancéreuses pancréatiques. Pour cela, nous avons envisagé deux hypothèses : la galectine-3 modulerait soit l’activité du promoteur de MUC1 et de MUC4, soit la stabilité de leurs transcrits.
Nos travaux permettent d’une part de montrer, par co-transfections cellulaires transitoires d’un vecteur d’expression de
la galectine-3 et de différentes constructions du promoteur de MUC1 et de MUC4 clonées en amont du gène codant la luciférase, que la galectine-3 n’exerce pas d’effet transactivateur sur les promoteurs de ces mucines. D’autre part, l’étude
de la demi-vie des transcrits de ces mucines en présence d’actinomycine D, antibiotique inhibiteur de la transcription,
indique un raccourcissement statistiquement significatif de la demi-vie des ARNm de MUC4 en absence de galectine-3
(24 h ± 1,2 h dans les cellules Sc versus 11,6 h ± 1,1 h dans les cellules Sh1 ; p<0,01) alors que celle des transcrits
de MUC1 reste inchangée (8.9 h ± 3,3 h dans les cellules Sc versus 7,3 h ± 1,1 h dans les cellules Sh1). De plus, une
expérience d’immunoprécipitation des complexes ARNm-protéines a permis d’immunoprécipiter les ARNm de MUC4 à
l’aide d’un anticorps anti-galectine-3.
Ainsi, la galectine-3 pourrait être un facteur à l’origine de la surexpression de MUC4 dans les cellules cancéreuses
pancréatiques par le biais de la stabilisation des ARNm de cette mucine alors que le mécanisme intervenant dans la
surexpression de MUC1 reste à déterminer. La différence dans le processus de régulation de l’expression de ces mucines
par la galectine-3 pourrait s’expliquer par la taille des transcrits cibles : de 4 à 6,5 kb pour MUC1 et de 16 à 24 kb pour
MUC4. Notre objectif est donc de déterminer si la modification de la stabilité des ARNm par la galectine-3 concernerait
les transcrits de grande taille.
NOTES
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AXE 1
29) Régulation de la mucine MUC1 par les miARN lors de la cancérogenèse pancréatique. Identification de nouvelles cibles thérapeutiques (Solange TREHOUX)
Solange TREHOUX*, Nicolas JONCKHEERE*, Isabelle VAN SEUNINGEN*
* Inserm UMR837 - Université de Lille 2 - Centre Hospitalier Régional Universitaire de Lille - Centre de recherche JeanPierre Aubert, Equipe 5 «Mucines, différenciation et cancérogenèse épithéliales» Bâtiment G. Biserte, Rue Polonovski,
59045 Lille cedex
Introduction : La mucine MUC1 est une oncoprotéine transmembranaire exprimée à la surface apicale des cellules
épithéliales polarisées et impliquée dans les interactions cellulaires et dans la signalisation cellulaire. La surexpression et
la délocalisation circonférentielle de MUC1 dans de nombreux cancers épithéliaux (pancréas, sein, poumon, côlon, œsophage) sont souvent associées à un mauvais pronostic. Les micro-ARN sont de petits ARN longs de 18 à 25 nucléotides
génétiquement codés et qui ont la capacité de réguler l’expression des gènes au niveau post-transcriptionnel. L’expression des miARN est spécifique du tissu et est modifiée dans les tumeurs permettant de les distinguer en deux groupes :
les oncomirs et les miARN suppresseurs de tumeurs. Le cancer du pancréas est la quatrième cause de décès par cancer
dans les pays occidentaux et souffre d’un très mauvais pronostic dû en partie à un diagnostic tardif et à un manque de
traitement efficace. Notre objectif est d’étudier la régulation de MUC1 par les miARN lors de la cancérogenèse pancréatique afin d’identifier de nouvelles cibles thérapeutiques.
Matériel et méthodes : In vitro, nous disposons de cinq lignées cellulaires (CAPAN-1, CAPAN-2, BxPC-3, Miapaca-2 et
Panc-1) issus d’adénocarcinomes pancréatiques humains et exprimant la mucine MUC1. Les miARN sont sélectionnés par
bioinformatique et transfectés transitoirement dans les lignées cellulaires. L’effet des miARN sur l’expression de MUC1
est ensuite visualisé par western-blot et q-PCR. Afin de déterminer si les miARN interagissent avec MUC1, le 3’UTR de
celui-ci a été cloné en aval de la luciférase dans le vecteur pGL3-promoteur afin de réaliser des tests d’activité luciférase.
Les sites de fixation des miARN sur le 3’UTR de MUC1 ont ensuite été mutés afin de valider l’interaction des deux cibles.
L’activité biologique des miARN suite à leur surexpression est étudiée dans les lignées cellulaires : prolifération cellulaire
par comptage, migration et invasion cellulaires en chambre de Boyden, voie de signalisation et apoptose par westernblot, adhérence cellulaire sur matrice de collagène de type I. In vivo, nous disposons d’un modèle murin de cancérogenèse pancréatique (souris Pdx-1-Cre/LStopLKrasG12D) dans lequel l’expression des miARN a été évaluée par qRT-PCR.
Résultats : La surexpression des miR-29a et miR-330-5p entraîne une inhibition de l’expression protéique de MUC1.
Les tests d’activité luciférase montrent une diminution significative de l’activité luciférase suite à la transfection cellulaire
des miR-29a et miR-330-5p qui est restaurée après mutation du site suggérant une fixation directe des ces miARN sur
le 3’UTR de MUC1. La surexpression des miR-29a et miR-330-5p entraîne un ralentissement de la prolifération cellulaire,
une inhibition de la migration cellulaire par le miR-29a et une inhibition de l’invasion cellulaire par le miR-330-5p. Une
diminution significative de l’expression de ces deux miARN a été observée dans les pancréas des souris Pdx-1-Cre/LStopLKrasG12D âgées de 12 mois.
Conclusion : L’ensemble de ces données montre une activité de type suppresseur de tumeur des miR-29a et miR-3305p dans le pancréas et font de ces miARN de potentielles cibles thérapeutiques. Ces deux miARN sont également des
régulateurs négatifs de l’expression de MUC1.
NOTES
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AXE 1
30) Protéines mutantes du canal TRPM7 : implication dans le processus métastatique
de l’adénocarcinome canalaire pancréatique (Pierre RYBARCZYK)
Pierre, RYBARCZYK1; Jaya SAHNI2 ; Mathieu GAUTIER1 ; Isabelle DHENNIN-DUTHILLE1, Andrew, M, SCHARENBERG2 and
Halima, OUADID-AHIDOUCH1
1
2
Université de Picardie Jules Verne, Laboratoire de Physiologie Cellulaire et Moléculaire - JE 2530, Amiens, France.
Seattle Children’s hospital Research Institute, department of Immunity and Immunotherapies, Seattle, WA, USA
L’adénocarcinome canalaire pancréatique (APC) est un cancer particulièrement agressif aboutissant à une formation
rapide de métastases. Le canal TRPM7 appartient à la famille des chanzymes et possède donc un domaine kinase fonctionnel à son extrémité C-terminal. Nous avons démontré que le canal TRPM7 est surexprimé dans l’APC et impliqué
dans la migration des cellules cancéreuses pancréatiques BxPC-3 selon un mécanisme dépendant du Mg2+ (Rybarczyk
et al. 2012).
Le but de cette étude est d’approfondir le mécanisme par lequel ce canal serait impliqué dans le développement de
métastases dans le cadre de l’APC. Par l’étude du rôle canal TRPM7 dans l’invasion cellulaire sur une lignée plus agressive
d’APC, la lignée Panc-1. Puis par l’élaboration en collaboration avec le Pr A. Scharenberg de cellules Panc-1 ou BxPC3 surexprimant la forme sauvage du canal TRPM7 ou de ses mutants. Pour ce faire nous utiliserons les techniques de
Patch-Clamp, de migration et d’invasion cellulaire, PCR en temps réel ainsi que des méthodes de détection des protéines
(Western-Blot et Cytométrie en flux).
Nos résultats montrent une expression fonctionnelle du canal TRPM7 dans la lignée Panc-1. L’inhibition stable de TRPM7
par ShRNA entraîne une diminution de l’invasion cellulaire. A partir de la forme sauvage du TRPM7 chez le zebrafish,
deux mutants sont obtenus : une protéine tronquée caractérisée par l’absence du domaine kinase et des domaines «
coiled-coil » (noCCR-Kinase) et une protéine tronquée dans laquelle le domaine kinase est rajouté (noCCR+Kinase).
Ces plasmides sont intégrés dans les lignées Panc-1, BxPC-3 et HEK-293T par infection virale (lentivirus). L’expression
des canaux TRPM7 est vérifiée par détection de la fluorescence à la GFP et les cellules positives sont triées dans le but
d’obtenir des clones stables. Nos premiers résultats montrent une stabilité de l’expression et une détection de la protéine
surexprimée par immunoprécipitation. De plus des changements morphologiques apparaissent dans les cellules BxPC-3
surexprimant la forme sauvage et noCCR+Kinase du canal TRPM7. Des tests de migration et d’invasion cellulaires seront
réalisés pour tester le rôle du domaine kinase dans ces mécanismes tumoraux.
L’ensemble de cette étude devrait nous permettre de mieux comprendre par quel mécanisme (ioniques ou transductionnel) le canal TRPM7 influe sur le développement des métastases dans l’APC.
NOTES
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AXE 1
31) Etude des rôles de la mucine membranaire MUC1 dans la progression tumorale
rébnale et recherche de nouveaux biomarqueurs pronostiques (Audrey BOUILLEZ)
Audrey BOUILLEZ1, Caroline BUTRUILLE2, Bélinda RINGOT1, Brigitte HÉMON1, Viviane GNEMMI1,2, Isabelle VAN SEUNINGEN1, Laurent ZINI2, Xavier LEROY2, Sébastien AUBERT2, Michaël PERRAIS1.
1
2
INSERM U837-JPArc, Lille cedex, France
CHRU de Lille
La surexpression de la mucine membranaire MUC1, volumineuse O-glycoprotéine, dans le carcinome rénal à cellules
claires (cRCC) est corrélée à un mauvais pronostic. Nous avons montré que MUC1 était un gène cible du facteur de
transcription HIF1-α, acteur majeur de la carcinogenèse rénale.
Pour mieux comprendre les rôles de MUC1 dans le cRCC, nous avons utilisé deux lignées cellulaires n’exprimant pas
MUC1 (ACHN) ou l’exprimant constitutivement (786.O). Les cellules ACHN ont été stablement transfectées avec un vecteur d’expression contenant l’ADNc de MUC1 et les cellules 786.O avec des shARN ciblant MUC1.
Des études in vitro ont souligné le rôle de MUC1 dans les propriétés invasives et migratoires des cellules ainsi que dans
la croissance indépendante de l’ancrage et dans la perte des interactions cellule-cellule.
Afin d’étudier le rôle joué par les différents domaines de MUC1 dans les variations des paramètres biologiques liées à sa
surexpression, les cellules ACHN parentales ont été stablement transfectées avec différents vecteurs d’expression contenant l’ADNc codant pour MUC1 délétée de son domaine N-Terminal ou MUC1 délétée de sa queue cytoplasmique ou MUC1
pleine longueur mutée sur les 7 tyrosines de la queue cytoplasmique. Nous avons ainsi pu montrer l’implication synergique des domaines N- et C-terminaux et des tyrosines de la queue cytoplasmique dans les phénomènes d’invasion, de
migration et d’agrégagtion cellulaire. Des xénogreffes hétérotopiques et orthotopiques des différents clones cellulaires
chez la souris SCID sont en cours de réalisation. Nous montrons que la surexpression de MUC1 induit la voie NF-κB et
l’expression de la sousunité p50 suggérant un rôle de MUC1 dans la résistance à l’apoptose. De plus, la surexpression
de MUC1 est associée à une augmentation de l’expression de gènes de chimiorésistance (Etude transcriptomique) et
à une résistance des cellules à certaines classes d’agents chimiothérapeutiques (SN38, Cisplatine). En conclusion, la
surexpression de MUC1 est associée à une modification du comportement biologique des cellules et à l’acquisition d’un
nouveau phénotype résistant aux drogues, faisant d’elle une actrice potentielle de la carcinogenèse rénale.
NOTES
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AXE 1
32) Évaluation de traitements anti-angiogéniques pour le traitement des phéochromocytomes (Marion DENORME)
M. DENORME 1, L. YON 1, C. ROUX 2, B. GONZALEZ 2, Y. ANOUAR 1, C. DUBESSY
1
Inserm U982, Différenciation et Communication Neuronale et Neuroendocrine
EA4309, Endothélium Vasculaire et Lésions Cérébrales Néonatales, Institut de Recherche et d’Innovation Biomédicale
(IRIB), Université de Rouen, France
1
2
Les phéochromocytomes sont des tumeurs neuroendocrines rares qui se développent principalement au niveau de la
médullo-surrénale et qui sont richement vascularisés. Il a été montré que l’angiogenèse, processus qui permet la croissance de nouveaux vaisseaux sanguins, ainsi que le VEGF et son récepteur VEGFR2, sont fortement impliqués dans le
développement des phéochromocytomes. Nous avons donc évalué les effets d’une thérapie anti-angiogénique sur ces
tumeurs en utilisant deux inhibiteurs de tyrosine kinase, le Sunitinib et le Sorafenib.
L’efficacité de ces molécules a été évaluée in vivo à partir d’un modèle de xénogreffes obtenues par injection sous-cutanée
de cellules PC12 (dérivant d’un phéochromocytome de rat) chez des souris nudes. Le traitement p.o. des animaux avec
du Sunitinib ou du Sorafenib (40 mg/kg/jour) a entrainé une diminution significative du volume et de la masse tumorale
de 60 et 70%, respectivement. Le temps de doublement tumoral est également plus important que celui des animaux
contrôles (10,6 jours pour le Sunitinib, 7,4 jours pour le Sorafenib contre 5,5 jours pour les contrôles). L’observation
macroscopique a révélé que les tumeurs traitées sont plus petites, pâles et moins irriguées par des vaisseaux péritumoraux que les tumeurs contrôles. La néo-angiogenèse tumorale a été caractérisée par une analyse morphométrique du réseau vasculaire après marquage immunohistochimique dirigé contre le CD31. Le Sunitinib et le Sorafenib ont réduit l’aire
vasculaire tumorale (respectivement -84% et -82%) ainsi que la longueur des vaisseaux (respectivement -24% et -55%)
par rapport aux tumeurs contrôles. De plus, le nombre de nœuds vasculaires est significativement inférieur aux contrôles
(respectivement -85% et -88%). In vitro, l’exposition de cellules PC12 en culture à des concentrations croissantes de
Sunitinib et de Sorafenib provoque un effet antiprolifératif aux faibles doses (Emax=30%, IC50=60 nM et IC50=20 nM,
respectivement) et un effet cytotoxique total aux fortes doses (>10μM et >100μM, respectivement). Le Sunitinib induit
également une augmentation rapide de l’apoptose.
Ces résultats indiquent que le Sunitinib et le Sorafenib ont la capacité de réduire le développement des phéochromocytomes en inhibant l’angiogenèse et la prolifération de cellules tumorales dans des modèles de xénogreffe et de lignée
tumorale, suggérant que ces agents thérapeutiques pourraient être efficaces chez les patients porteurs de ce type de
tumeurs.
NOTES
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AXE 1
33) Inhibition du complexe ERG/ADN par un ligand séquence – spécifique de l’ADN:
Importance de la séquence (Raja NHILI)
NHILI Raja1, DEPAUW Sabine1, FLAJOLLET Sébastien2, DEZITTER Xavier1, DUTERQUE-COQUILLAUD Martine2, BOYKIN
David W.3, WILSON W. David3, DAVID-CORDONNIER Marie-Hélène1.
INSERM U-837, JPARC, Equipe 4 « Ciblage Moléculaire et Cellulaire pour le Traitement des Cancers », Institut pour la
Recherche sur le Cancer de Lille, Place de Verdun, 59045 Lille, France. IMPRT-IFR114, Lille, France
CNRS UMR 8161, Institut de Biologie de Lille, Université de Lille Nord de France, Institut Pasteur de Lille, 59021 Lille
IFR 142, France
3
Department of Chemistry, Georgia State University, Atlanta, GA 30303-3083, USA
1
2
Les chimiothérapies conventionnelles restent largement utilisées dans le traitement du cancer malgré une mauvaise
sélectivité associée à une forte toxicité. De nouvelles approches thérapeutiques doivent donc être développées. Nous
avons choisi de développer une nouvelle stratégie qui consiste à cibler les fonctionnalités des facteurs de transcription
oncogènes impliqués dans la cancérogenèse à l’instar du facteur de transcription ERG. Appartenant à la famille des facteurs de transcription Ets, il est retrouvé surexprimé ou transloqué dans plusieurs cancers (prostate, sarcome d’Ewing
et leucémies). Pour cibler ce facteur, nos recherches sont axées sur l’inhibition de son interaction à l’ADN en utilisant
de petites molécules (diamidines hétérocycliques nommés ici composés DB) interagissant au niveau du petit sillon de
la double hélice d’ADN et cela de manière séquence-sélective afin d’être en compétition avec la protéine de liaison. Des
études précédentes, réalisées in vitro, ont permis la sélection du composé DB1255 (dérivé diamidine-diphényle-dithiophène) pour sa capacité à interférer avec la formation du complexe ERG/ADN.
ERG interagit avec l’ADN sur la séquence consensus 5’-agCAGGAAGTtcg-3’ contenant la séquence EBS (Ets-binding-site)
minimale (soulignée). In vitro, le complexe ERG/ADN est inhibé par le composé DB1255 qui interagissant sur la séquence
(indiquée en italique) qui jouxte le site EBS minimal. Pour déterminer la sélectivité d’action du composé DB1255 en lien
avec la sélectivité de liaison du facteur ERG à son site consensus, la séquence EBS a été mutée en différentes positions.
Chaque séquence mutée a d’abord été testée, d’une part, par retard en gel pour la formation du complexe ERG/ADN et,
d’autre part, par tests d’empreinte à la DNaseI afin de déterminer la sélectivité d’interaction du composé compétiteur.
Nous avons montré in vitro la nécessité du dinucléotide 5’-GT situé à l’extrémité 3’ du site EBS minimal pour une interaction optimale du facteur ERG à l’ADN et l’importance du trinucléotide 5’-GTT situé en 3’ de la séquence EBS minimal
pour une interaction optimale du DB1255 et donc une inhibition de la formation du complexe ERG/ADN. Ces résultats
in vitro ont été confirmés in cellulo, par transfection d’un vecteur rapporteur contenant cette séquence consensus. Une
diminution significative et spécifique par le DB1255 de l’activité transcriptionelle induite par le facteur ERG est également
observée.
En conclusion, nos résultats mettent en avant l’importance de la séquence nucléotidique en amont du site EBS minimal
pour une interaction optimale à l’ADN du DB1255, molécule ainsi identifiée comme inhibiteur fonctionnel de la formation
du complexe ERG/ADN impliqué dans la cancérogenèse.
NOTES
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AXE 1
34) Synthèse et Activité Biologique d’Inhibiteurs de Fucosidase de type FerrocenylIminosucre pour le Développement d’Agents Anticancéreux (Audrey HOTTIN)
Audrey HOTTIN1, Jean-Bernard BEHR1
Université de Reims Champagne-Ardenne, Institut de Chimie Moléculaire de Reims, CNRS UMR 7312, UFR des Sciences
Exactes et Naturelles, 51687 Reims Cedex 2, France.
1
Au sein des organismes mammifères, les hydrates de carbone de surface jouent un rôle dans les phénomènes inflammatoires, les infections virales, l’adhésion cellulaire et les interactions protéines/hôtes.1 La fucosidase est une enzyme
impliquée dans la biosynthèse de ces glycoprotéines. De plus, la fucosidase est surexprimée au sein des cellules cancéreuses chez les patients atteints de certains types de cancers.2 C’est pourquoi nous nous sommes intéressés à l’-L-fucosidase comme cible pour la vectorisation d’une molécule cytotoxique grâce à un inhibiteur ayant une très forte affinité
pour cette enzyme. Les iminosucres sont des mimes des sucres naturels, et présentent une puissante activité inhibitrice
de la fucosidase avec des constantes d’inhibition de l’ordre du nanomolaire.3 Le ferrocène, lui, est un pharmacophore
reconnu, dont les dérivés présentent des propriétés antitumorales, antifongiques et antipaludiques.4 Ainsi nous avons
synthétisés une série de molécules hybrides de type ferrocényl-iminosucre et testés comme agent anticancéreux (Figure
1). L’iminosucre joue le rôle de vecteur du groupement cytotoxique ferrocène vers les cellules tumorales en ciblant
l’-L-fucosidase. La voie de synthèse, les résultats biologiques prometteurs, ainsi que les relations structure / activité et
les relations activité enzymatique / activité anticancéreuse observées de ces composées vont être présentés.
Figure 1 - Ferrocényl-iminosucre
H3C
H
HO
H
N
NH(CH2 )1 ,2,3
0, 1
Fee
F
OH
(a) Nash, R. J.; Kato, A.; Yu, C.-Y.; Fleet, G. W. J. Future Med. Chem. 2011, 3, 1513; (b) Wrodnigg, T. M.; Steiner, A. J.; Ueberbacher,
B. J. Anticancer Agents Med. Chem. 2008, 8, 77; (c) Horne, G.; Wilson, F. X. ; Tinsley, J.; Williams, D. H.; Storer R. Drug Discovery Today
2011, 16, 107; (d) Spiro, R. G. Glycobiology 2002, 12, 43R.
1
(a) Ayude, D.; Fernandez-Rodriguez, J.; Rodriguez-Berrocal, F. J.; Martinez-Zorzano, V. S.; de Carlos, A.; Gil, E.; de la Cadena, M. P.
Oncology 2000, 59, 310. (b) Fernandez-Rodriguez, J.; Ayude, D.; de la Cadena, M. P.; Martinez-Zorzano, V. S.; de Carlos, A.; CarideCastro, A.; de Castro, G.; Rodriguez-Berrocal, F. J. Cancer Detect. Prev. 2000, 24, 143.
2
(a) Kotland, A.; Accadbled, F.; Robeyns, K.; Behr, J.-B. J. Org. Chem. 2011, 72, 2224; (b) Behr, J.-B. Tetrahedron Lett. 2009, 50, 4498;
(c) Pearson, M. S. M.; Floquet, N.; Bello, C.; Vogel, P.; Plantier-Royon, R.; Szymoniak, J.; Bertus, P.; Behr, J.-B. Bioorg. Med. Chem.
2009, 17, 8020
3
(a) Fouda, M. F. R.; Abd-Elzaher, M. M.; Abdelsamaia, R. A.; Labib, A. A. Applied Organomet. Chem. 2007, 21, 613. (b) Jaouen, G. et
coll. Chem. Commun. 2010, 5145.
4
NOTES
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AXE 1
35) Optimisation de Cellules Présentatrices d’Antigène Artificielles en vue du développement de nouvelles stratégies d’immunothérapie cellulaire adoptive anti-tumorale (Mohamad HAMIEH )
Mohamad HAMIEH1, Pauline MABY1, Jean-François CHATILLON2, Virgile DEZEUSTRE1, Florence BAYEUX2, Aurélie DROUET1,
Emilie FAUQUEMBERGUE1, Thierry FREBOURG1, Jean-Baptiste LATOUCHE1
1
Inserm U1079, Faculté de Médecine, Institut de Recherche et d’Innovation Biomédicale de Haute-Normandie, Université
de Rouen, Cancéropôle Nord-Ouest
2
Inserm U905, Physiopathologie et Biothérapies des maladies inflammatoires et auto-immunes, Institut de Recherche et
d’Innovation Biomédicale de Haute-Normandie, Université de Rouen
Une immunothérapie cellulaire adoptive anti-tumorale nécessite l’obtention ex vivo d’un nombre important de cellules
effectrices à la fonction optimale conservée in vivo. Pour contourner la difficulté d’activer rapidement et efficacement
des LTC (Lymphocytes T cytotoxiques) anti-tumoraux, des Cellules Présentatrices d’Antigène Artificielles (CPAA) ont été
développées dans notre laboratoire. Ces CPAA ont été construites à partir de fibroblastes murins, exprimant après transduction la molécule du CMH de classe I la plus fréquente (A2.1), un antigène tumoral immunogène (MART-1, antigène
associé aux mélanomes), et les trois molécules essentielles de co-stimulation B7.1, ICAM-1 et LFA-3. Dans le but d’obtenir la réponse immunitaire la plus efficace possible, nous avons tenté d’optimiser la synapse immunologique, surface
d’interaction entre LTC et CPAA, en faisant exprimer par nos CPAA des molécules co-stimulatrices nouvellement décrites,
appartenant à la superfamille du Tumor Necrosis Factor (CD70, 4-1BBL et OX40L) ou à la superfamille des Immunoglobulines (CD83). A ce jour, toutes les CPAA exprimant ces nouvelles molécules ont été générées. Dans un premier temps,
nous nous sommes intéressés particulièrement à CD70. En présence de CD70, une réponse plus forte a déjà été obtenue
chez plusieurs donneurs contre l’antigène MART-1. L’amélioration de la réponse était liée à une plus grande expansion
lymphocytaire avec une augmentation de la survie des LTC, et à une augmentation de la capacité cytotoxique des LTC
spécifiques, avec un nombre plus important de LTC mémoires. Le rôle des autres molécules nouvellement exprimées par
nos CPAA est en cours d’évaluation. Nos résultats déboucheront, nous l’espérons, dans un avenir proche, sur la proposition de nouvelles stratégies cliniques d’immunothérapie cellulaire adoptive anti-tumorale performantes.
NOTES
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AXE 2 :
«Initiation et évolution tumorales
des hémopathies malignes»
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AXE 2
36) Altération du Ripoptosome dans les précurseurs de leucémie aigue myéloblastique (Anne-Lucie NUGUES)
Anne-Lucie NUGUES 1, Hassiba BOUAFIA1, Céline BERTHON1,2, Dominique HETUIN1, Claude PREUDHOMME1, Nathalie
JOUY3, Thierry IDZIOREK1 , Bruno QUESNEL1, 2
Centre de Recherche Inserm 837, Institut pour la Recherche sur le Cancer de Lille (IRCL), équipe 3 «Facteurs de persistance des cellules leucémiques», Place de Verdun, 59045, Lille France
Service des Maladies du Sang CHU Lille, Hôpital Huriez, Rue Polonovski 59037, Lille, France
3
IFR 114, Université de Lille 2
1
2
Contexte : La décision pour une cellule d’entrer en necroptose ou apoptose est régulée, entre autres, par un complexe
dénommé ripoptosome constitué des protéines kinases RIP1 et RIP3 (Receptor Interacting Protein), ainsi que Cylindromatosis D (CYLD), une deubiquitinase capable d’interagir avec RIP1. Ces protéines sont étroitement impliquées dans la
signalisation des récepteurs de morts comme le TNF-R1 ou Fas, et induisent apoptose, nécroptose, ou survie cellulaire.
Nous avons observé que l’expression de la protéine RIP3 était éteinte dans des cellules leucémiques myéloïdes murines
DA1-3b, suggérant une modification du ripoptosome au cours des leucémies aigues myéloblastiques (LAM). Nous avons
donc décidé d’évaluer les composants de ce complexe dans les blastes d’une cohorte de patients atteints de LAM et les
conséquences fonctionnelles d’une éventuelle altération.
Patients et méthodes : Le profil d’expression de RIP1, RIP3 et CYLD a été étudié par RQ-PCR dans la population cellulaire CD34+ triées à partir de prélèvements médullaires, provenant de patients atteints de LAM inclus dans les essais
cliniques ALFA 07-01 et 07-02, ou de donneurs sains. Parallèlement, le rôle fonctionnel de RIP3 dans les LAM a été étudié
au moyen d’un système d’expression inductible dans la lignée leucémique DA1-3b.
Résultats : L’analyse des blastes CD34+ de quinze patients atteints de LAM montre que l’expression de la protéine RIP3
est significativement diminuée par rapport à celle des cellules CD34+ issue de donneurs sains (p = 0,001). Aucune corrélation avec une methylation du promoteur n’a été observée en Q-MSP. Une diminution parallèle de l’expression est observée pour CYLD (p = 0,0001). Le profil d’expression de RIP1 montre une relation inverse d’expression avec la protéine
RIP3. En effet, dans les blastes CD34+ de LAM l’expression de la protéine RIP1 est supérieure à celle des cellules CD34+
de donneurs sains où elle est difficile à détecter (p = 0,0015). Il est important de noter que ces modifications de profil
du ripoptosome n’étaient pas détectables dans la population de blastes non triés. Il existe donc un switch d’expression
RIP1/RIP3 entre cellules souches hématopoïétiques normales et blastes de LAM CD34+, et donc probablement une fonction différente du ripoptosome acquise au cours de la leucémogénèse. L’étude in vitro à partir d’un système d’expression
inductible des protéines RIP3 natives et mutantes dans les cellules leucémiques murines DA1-3b, montre que RIP3 induit
essentiellement une apoptose et non une necroptose dans les cellules myéloïdes. Cette apoptose est dépendante du
domaine RHIM, ce dernier permettant l’interaction entre les protéine RIP1 et RIP3. L’inactivation du domaine kinase de
RIP3 induit une activité proapoptotique plus importante que la protéine native, suggérant un rôle régulateur. L’étude en
modèle murin confirme ces résultats, indiquant que les souris ayant reçu des cellules pour lesquelles l’expression de RIP3
a été déclenchée in vivo survivent plus longtemps que les souris contrôles.
Conclusion : Ces données indiquent une atteinte du ripoptosome dans les précurseurs de LAM, aboutissant à un déficit
d’apoptose, et suggèrent un rôle possible des récepteurs de mort dans la régulation des cellules souches hématopoïétiques et une perte de cette même régulation dans les cellules souches leucémiques.
NOTES
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AXE 2
37) Single Nucleotide Polymorphism array (SNP-A) Karyotyping in lower risk myelodysplastic syndromes (MDS),a study by the groupe francophone des myelodysplasies
(GFM) (Raouf BEN ABDELALI)
BEN ABDELALI Raouf1, GARDIN C2, GEOFFROY S1, NIBOUREL O1, PEYROUZE P1, HELVAUT N1, THEPOT S2,
BEYNE RAUZY O3, PREBET T4, VEY N4, DREYFUS F5, FENAUX P2, CHEOK M1, PREUDHOMME C1
1
2
3
4
5
Laboratoire d’Hématologie, CHRU de Lille
Hématologie clinique, Hôpital Avicenne, Bobigny
Hématologie clinique , CHU de Toulouse
Hématologie clinique ,CHU de Marseille
Hématologie clinique, Hôpital Cochin, Paris
Background: Single nucleotide polymorphism arrays (SNP-As) allow the identification of chromosomal defects undetected by metaphase cytogenetics (MC), such as acquired copy-neutral loss of heterozygosity (CN-LOH) and offers higher
resolution of unbalanced chromosomal defects. Myelodysplastic syndromes (MDS) are characterized by recurrent chromosomal abnormalities and molecular lesions that predict outcomes.
Aim: A genome-wide scanning to identify known and new cryptic genomic abnormalities in a cohort of lower-risk MDS
patients selected for their resistance to erythroid stimulating agents and prospectively treated in a phase 2 study, comparing treatment with azacitidine alone or in combination with epoetin-beta.
Patients and methods: We performed Affymetrix SNP6.0 array analysis on 79 low-risk and intermediate-1 MDS patients, all enrolled in the GFM azaepo2008-1 study (NCT01015352). Median age was 70 years (range 42-85). Diagnosis
according to WHO were RARS (n=36), RCMD-RS (n=14), RCMD (n=7), RAEB (n=10), RA (n=5), CMML (n=6) and 1
unclassified. MC results were available for 78 patients (one failed) and 55 (71%) had a normal cytogenetics (NC).
Results: We identified 37 copy number abnormalities: 15 gains (median 146Mb; range: 1Mb-243Mb), and 22 losses
(median 23Mb; range: 1.2Mb-78Mb). The most recurrent gain observed was trisomy of chromosome 8 (n=10). Losses
preferentially concerned chromosomes 5 (n=4), 20 (n=4) and Y (n=3) and 4 (n=2). Thirteen CN-LOH were detected,
most frequently on chromosomes 4 and 14, with a median size of 73Mb (range:2Mb-117Mb). Overall, 22 patients had
one SNP-A lesion, 8 had 2 and 4 had 3 lesions. Regions of losses and/or CN-LOHs contained likely candidate genes (i.e.
DNMT3A, TET2, CBL, ASXL1 and RUNX1). Combining MC and SNP-A karyotyping lead to higher diagnostic yield of chromosomal defects as compared to MC alone (44% vs 29%;p=0.06). Indeed, additional chromosomal lesions were identified by SNP-A in 20% of patients with NC by MC and in 27% of patients with abnormal MC. MC did not detect sub-clonal
trisomies 2 and 12, and partial duplications of chromosomes 2 [dup(2)(q12.3q14.3)] and 19 [dup(19)(p13.3p13.3)].
One monosomy 19 and two large deletions of chromosome 13 [del(13)(q14.13q22.1)] and 20 [del(20)(q11.22q13.2)]
were similarly not detected by MC. In the remaining six NC by MC, microdeletions of a size ranging from 1.2Mb to 2.2Mb
were identified by SNP-A. In addition, analysis of the patient with unsuccessful MC by SNP-A enabled the detection of a
microdeletion encompassing TET2 gene. SNP-A analysis also reveals 5 patients with unfavorable cytogenetics (4 complex
karyotypes and one del(7q)) compared to none by MC. If we assume that genomic aberrations detected by SNP-A carry
a similar prognostic value to those detected by MC, five patients by SNP-A analysis should then be switched to a higher
IPSS risk category. Deep sequencing of previously known and new genes mutations is in process in this cohort of lower
risk MDS patients to allow better risk-stratification with combined techniques.
Conclusion: Our study demonstrated that SNP-A reveals unrecognized chromosomal abnormalities that may explain the
clinical heterogeneity of lower–risk MDS patients. Use of SNP-A in clinical practice could improve prognostic classification
and ensure a more appropriate management of individual patients.
NOTES
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AXE 2
38) Mutations de RUNX1 dans les leucémies aiguës myéloïdes : incidence et impact
pronostique dans l’étude prospective multicentrique ALFA-0701 (Mylofrance 3)
(Rémy DULERY)
Rémy DULÉRY1, Jérôme LAMBERT2,Aline RENNEVILLE1, Olivier NIBOUREL1, Christine TERRÉ3, Christophe ROUMIER1,
Hervé DOMBRET4, Sylvie CASTAIGNE5, et Claude PREUDHOMME1
1
2
3
4
5
Laboratoire d’Hématologie-Transfusion, Centre de Biologie et Pathologie, CHRU de Lille
Laboratoire de Biostatistique et Epidémiologie Clinique INSERM - UMR-S 717, Hôpital Saint-Louis, Paris
Laboratoire de cytogénétique, Centre Hospitalier de Versailles, Hôpital André Mignot, Versailles
Service d’Hématologie Adulte, Hôpital Saint-Louis, Paris
Service d’Hématologie et Oncologie, Centre Hospitalier de Versailles, Hôpital André Mignot, Versailles.
Introduction : Le gène de RUNX1 (runt-related transcription factor 1) est la cible la plus fréquente de translocations
associées aux leucémies aiguës myéloïdes (LAM). Si leur implication est bien connue, la fréquence, les caractéristiques
biologiques et l’impact pronostique des mutations somatiques restent encore à déterminer.
Patients et méthodes : L’ADN génomique de 264 patients a été amplifié par PCR et séquencé selon la méthode de
Sanger à l’aide d’amorces spécifiques pour les exons 3 à 8. Les patients étaient tous inclus dans le protocole clinique
prospectif, multicentrique et randomisé ALFA-0701, dont l’objectif principal était de mesurer par l’EFS l’efficacité de
l’association daunorubicine + aracytine + gemtuzumab ozogamicin (GO) à dose fractionnée comparé à l’association
daunorubicine + aracytine chez des patients âgés de 50 à 70 ans atteints de LAM.
Résultats : Les patients avaient un sexe ratio de 1, 13.7% étaient hyperleucocytaires (>50G/L), 65.5% avaient un
risque cytogénétique intermédiaire et 20.9% défavorable. Ils avaient notamment les anomalies génétiques suivantes:
duplication de MLL: 2.2%; mutation de NPM1: 33.5%; double mutation de CEBP: 3.6%; et duplication de FLT3-ITD:
17.6%. Après un suivi médian de 20 mois, 78% des patients avaient atteint une RC, 52.7% étaient vivants, 38.6%
avaient rechutés, et 23.5% allogreffés. Vingt-huit mutations (15 faux-sens, 8 non-sens et 5 frameshift) ont été identifiées chez 26 (9.8%) des 264 patients, dont 13 induisant un codon STOP et 17 dans le domaine de liaison à l’ADN Runt
(RHD). Nous n’avons observé aucune différence concernant l’âge, la leucocytose ni les plaquettes selon la présence
d’altérations de RUNX1. Les mutations de RUNX1 étaient en revanche associées significativement à la duplication de MLL
(11.5%, p=.01), à l’absence de mutation de NPM1 (92.3%, p=.009), et prédominaient chez les patients avec un risque
génétique non favorable (92.3%, p=.052). Aucune différence n’a été observée en terme de RC, rechute, EFS ni OS selon
la présence d’altérations de RUNX1. En revanche, l’analyse en sous groupe montre chez les patients à caryotype normal
(n=134), traités dans le bras GO (n=66), une association significative des mutations de RUNX1 (n=11) avec une EFS
défavorable (p=.041). Les résultats de l’analyse du transcriptome seront par ailleurs présentés.
Discussion : Nos résultats concernant la survie sont discordants par rapport aux trois principales études cliniques sur les
mutations de RUNX1 qui leur associent un pronostic défavorable. Néanmoins, notre étude ne concerne qu’une population
âgée de 50 à 70 ans, contrairement aux autres publications.
Conclusion : Les mutations de RUNX1 dans les LAM semblent avoir peu d’impact pronostique chez les patients âgés de
50 à 70 ans. Cependant, contrairement à d’autres mutations, les patients mutés RUNX1 ne semblent pas bénéficier du
GO.
NOTES
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AXE 2
39) Mutations de TET2 dans les leucémies aigues myéloïdes (LAM) à caryotype normal inclus dans le protocole ALFA 0701 (âge 50-70 ans) (Thomas BOYER)
Thomas BOYER1, Sylvie CHEVRET2, Olivier NIBOUREL1, Aline RENNEVILLE1, Christine TERRÉ3, Cécile PAUTAS4, Hervé
DOMBRET5, Sylvie CASTAIGNE6, Claude PREUDHOMME1
1
2
3
4
5
6
Laboratoire d’Hématologie A, Centre de Biologie-Pathologie, CHRU de Lille
DBIM, Hôpital Saint-Louis, Paris
Laboratoire de Cytogénétique, Hôpital de Versailles, Versailles
Service d’Hématologie Clinique, Hôpital Henri Mondor, Créteil
Service d’Hématologie Adulte, Hôpital Saint-Louis, Paris
Service d’Onco-Hématologie, Hôpital de Versailles, Versailles.
Introduction : Les mutations du gène TET2 (Ten-Eleven Translocation Gene 2), décrites pour la première fois en 2008,
ont été rapportées dans les syndromes myélodysplasiques et LAM secondaires, néoplasmes myéloprolifératifs, mastocytoses systémiques et LAM de novo. Cependant, le rôle pronostique de ces mutations demeure controversé dans les
LAM de novo.
Patients et méthodes : Nous avons évalué le statut mutationnel des 134 patients atteints de LAM à caryotype normal
et inclus dans le protocole ALFA 0701 (évaluation de l’efficacité de l’association Daunorubicine + Aracytine + Gemtuzumab Ozogamicine à dose fractionnée (bras B) par comparaison à l’association Daunorubicine + Aracytine (bras A)). La
recherche des mutations de TET2 a été réalisée par séquençage direct des produits de PCR selon la méthode de Sanger.
Les mutations avec décalage du cadre de lecture, mutations non sens et mutations faux sens situées dans les zones
conservées ont été retenues. Le caractère acquis des mutations faux sens situées hors des zones conservées a été vérifié
sur le prélèvement de rémission complète. Le statut mutationnel a été corrélé avec les autres marqueurs moléculaires
ainsi qu’au pronostic : survie sans évènements (EFS), survie sans rechute (RFS) et survie globale (OS).
Résultats : 21 mutations somatiques ont été identifiées chez 17 patients, soit une fréquence de 12.7%. Sur les 17
patients mutés, 4 d’entre eux (23.5%) présentent deux mutations. Sur les 21 mutations, nous avons retrouvé 7 mutations faux sens (33.3%), 6 mutations non sens (28.6%), 7 mutations avec décalage du cadre de lecture (33.3%) et une
duplication (4.8%). Une association négative avec CEBPA et IDH1/2 a été retrouvée. Les mutations TET2 sont significativement associées à un taux de leucocytes plus élevé au diagnostic (18.5 G/L contre 5G/L, p=0.039).
Les analyses pronostiques ne montrent pas de différence significative au niveau de l’EFS, RFS et OS à 30 mois entre
les patients mutés et non mutés TET2 (population globale et bras B). Par contre, les mutations de TET2 ont un impact
significativement négatif sur l’OS (p=0.04) pour les traités dans le bras A.
Conclusion : Les mutations de TET2 représentent un évènement fréquent (12.7%) dans les LAM à caryotype normal
et sont associées à une moins bonne survie globale chez les patients traités par chimiothérapie classique et ce mauvais
pronostique semble gommé par l’ajout de Gemtuzumab Ozogamicine. De futures études prospectives demeurent cependant nécessaires pour totalement élucider l’impact pronostique des mutations de TET2.
NOTES
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AXE 2
40) Easy and rapid quantification of JAK2 V617F mutation by Next Generation Sequencing (Thomas BOYER)
T BOYER 123, E ABDELHAMI 1, A RENNEVILLE 1, C VILLENET
6
, E LIPPERT 7, C PREUDHOMME 123, Martin FIGEAC 24
, S. QUIEF
24
, O NIBOUREL
45
, V COITEUX
123
, B CASSINAT
12
Laboratory of Hematology, Biology and Pathology Center, CHRU of Lille, Lille, FRANCE
University of Lille Nord de France, Lille, FRANCE
Inserm, U837, Team 3, Cancer Research Institute of Lille, Lille, FRANCE
4
UDSL, Plate-forme de génomique fonctionnelle et structurale, Lille, FRANCE
5
IRCL Institute for Cancer Research Lille, France
6
AP-HP, Unite de Biologie Cellulaire, Hopital Saint-Louis, Paris, France
7
Laboratoire d’Hematologie, CHU de Bordeaux and Laboratoire Hematopoiese Leucemique et Cibles Therapeutiques,
INSERM U1035, Universite Bordeaux Segalen, Bordeaux, France
1
2
3
Since the discovery of JAK2 V617F mutation, the quantification of mutant allele has been widely studied especially in
order to predict clinical outcome but also to better understand the role of V617F in myeloproliferative neoplasms. Some
laboratories have developed JAK2 V617F quantification technique based on real time quantitative PCR with variable
sensitivities and specificities. In order to compare these techniques, some groups including the European Leukemia Net
have organized Quality Control rounds evaluations. The recent conclusions are very promising but require very stable
standards and cooperation with manufacturers. NGS is a very sensitive technique that allows absolute quantification
without standard curve and is applicable for many targets.
Quantification was performed on genomic DNA using the Ion Torrent platform. Primers were designed in order to produce
a short PCR product (81bp) including the V617F mutation in the median part. The standard barcoded amplicon libraries
with ligation of adapter and template preparation were used. The sequencing was performed on 314 chips. Samples
used were UKE1 cell line, 4 negative controls collected from healthy subject, 11 patients quantified by the Mutaquant
kit from Ipsogen (mutated allele percentage ranging from 94% to 1.3%), and a two-fold dilution. The dilution (100% to
0.024%) of the UKE1 cell line was performed in negative control sample B. Each diluted sample was further processed
with multiple barcodes to assess reliability of libraries construction.
The allelic ratio was computed as the number of reads with V617F mutation versus the total number of reads. Only reads
with at least 80% of bases with Q17 qualities were taken into account. The probability that allelic ratio was positive was
computed with Fisher exact test.
The normal samples showed only one read with V617F mutation. Combining the 4 samples, the computed allelic ratio
was about 0.0045%. The computed allelic ratios from the diluted UKE1 show a straight linear correlation with theoretical dilution (r=0.983 pearson correlation, p-value=1.100e-08). All diluted samples but one are below the theoretical
values. Last but not least, all diluted samples showed positive allelic ratio values with p-value < 2.5-5. Patient samples
with mutaquant allelic ratio ranging from 94% to 1.3% showed linear correlation (r=0.974 pearson correlation, pvalue=4.003e-07).
Summary/conclusions: We report detection values below 10-4 with p-value under 2.5-5. There is no absolute limitation in
low allelic ratio detection as we can always sequence more reads. The detection limit is determined by the false positive
in normal samples. The cost is increasingly low as our data show that we can reliably compute allelic ratio from 20000
reads to reach 5.10-4. The 314 chip allows to multiplex from 10 to 15 samples by run. We are planning to cross check
more patient blind-quantified from others centers and to enable detection reaching 10-5 on diluted samples. The use of
Ion Torrent technologies is a very easy and simple way to quantify JAK2 V617F mutation.
NOTES
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AXE 2
41) Le facteur de transcription HoxA9 comme cible thérapeutique dans les leucémies aigues myéloides : Mise en évidence par invalidation de l’expression (Mansour
LATRECHE)
LATRECHE Mansour, DEZITTER Xavier, NHILI Raja, DEPAUW Sabine, DAVID-CORDONNIER Marie-Hélène.
INSERM U-837, JPARC, Equipe 4 « Ciblage Moléculaire et Cellulaire dans le Traitement des Cancers », Institut pour la
recherche sur le cancer de LILLE , Place de Verdun, 59045 LILLE, France
La chimiothérapie anticancéreuse conventionnelle employant des cytotoxiques classiques constitue le traitement de base
des leucémies aigues. En raison de leur large spectre d’activité associé à leur faible sélectivité impliquant de nombreuses
complications secondaires, de nouvelles approches thérapeutiques ciblées doivent être développées pour le traitement
des leucémies aigues. Cette approche ciblée nécessite de bien connaître le développement de la pathologie et les facteurs qui en sont directement responsables. C’est notamment le cas d’HOXA9, un facteur de transcription qui, en plus de
son rôle dans l’embryogenèse, contrôle la différenciation et l’autorenouvellement des cellules souches hématopoïétiques
et des progéniteurs. Il est surexprimé dans un grand nombre de leucémie aigue myéloïde (LAM), lymphoblastiques et
mixtes où il bloque la différenciation des progéniteurs en cellules fonctionnelles. HOXA9 est un facteur de transcription
à homéodomaine qui se fixe à la fois sur le grand et le petit sillon de l’ADN sur la séquence consensus 5’-ATT (A/T) A-3’.
Notre groupe s’intéresse au ciblage de l’activité de liaison à l’ADN de facteurs de transcription par des ligands séquencesélectifs. Le modèle phare est le ciblage d’HOXA9 dans le modèle des LAM. Des composés ont été sélectionnés et validés
in vitro. Leur activité inhibitrice a été montrée par tests luciférase in cellulo et une corrélation entre cytotoxicité et effet
anti-clonogénique des composés sélectionnés et l’expression d’HOXA9 quantifiée par Q-RT-PCR.
Afin de vérifier son rôle dans la prolifération des cellules leucémiques humaines que nous avons évaluées avec nos
composés inhibiteurs, nous avons construit un système d’invalidation de l’expression d’HOXA9 utilisant une construction
de lentivirus exprimant un shRNA ciblant sélectivement HOXA9, ainsi que la protéine fluorescente EGFP comme traceur
de l’infection des cellules. A différents temps post-infection (24, 48, 72, 96H, 7 et 10j) avec un lentivirus exprimant le
shRNA dirigé contre HOXA9 ou un shRNA n’ayant aucune cible cellulaire, nous avons compté les cellules vivantes, étudié
la mort cellulaire, analysé la différenciation des cellules, quantifié le taux d’ARN messager d’HOXA9 et de la protéine
HOXA9 endogène.
Le premier shRNA d’HOXA9 que nous avons évalué dans différentes lignées de LAM a provoqué un blocage de la prolifération, une augmentation de la fraction cellulaire en sub-G1 (suggérant la mort des cellules par apoptose) et une
augmentation de marqueurs de différenciation dans certaines lignées, associées à une diminution de la quantité d’ARN
messager d’HOXA9 très significative à 7 jours.
En conclusion, ces premiers résultats valident le rôle leucémogène d’HOXA9 dans les lignées cellulaires évaluées.
Ainsi, en raison son implication dans la prolifération et la survie cellulaire des cellules leucémiques, HOXA9 est une cible
tout à fait pertinente en hématologie. Ces résultats valident nos études par utilisation de petites molécules inhibitrices
de la formation du complexe HOXA9/ADN.
NOTES
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AXE 2
42) Survenue d’une leucémie aiguë lymphoblastique T 9 ans après une leucémie aiguë myéloïde de l’enfant : lineage switch ou cellule souche commune ? (Guillemette
FOUQUET)
G. FOUQUET1, S. TRICOT1, C ROUMIER2, N GRARDEL2, A RENNEVILLE2, M. SIMON1, J. FERNANDES1, P DUTHILLEUL2,
O THEISEN3, A. DAUDIGNON3, S. POULAIN3
1
2
3
Service d’Hématologie Clinique, Centre Hospitalier de Valenciennes
Laboratoire d’Hématologie, Centre de Biopathologie, CHRU de Lille
Service d’Hématologie Immunologie Cytogénétique, Centre Hospitalier de Valenciennes
Introduction : Les cas de lineage switch en leucémie aigue lymphoblastique T (LALT) après leucémie aiguë myéloïde
(LAM) sont exceptionnellement décrits. Nous rapportons ici le cas d’un patient (pt) traité pour une LAM 0 à l’âge de 13
ans, présentant 9 ans plus tard une LALT.
Présentation du cas : En 2001, le pt âgé de 13 ans ayant une malformation congénitale de l’appareil urogénital avec
rein unique est hospitalisé pour pyélonéphrite avec altération de l’état général. La numération formule sanguine (NFS)
montre une leucopénie à 2 790 /mm3 avec présence de 6% de blastes, une anémie à 9,4 g/dL et des plaquettes à 275
000 /mm3. Au myélogramme, une infiltration par 59% de blastes associée à une dysgranulopoièse et une dysérythropoièse est observée. La réaction à la myélopéroxydase est négative. L’immunophénotypage (IP) met en évidence des
marqueurs myéloïdes (CD13, CD33) et lymphoïdes T (CD3 négatif, CD2 faible, CD7). Le diagnostic de LAM0 est posé.
La caryotype est le suivant : 88-89, XXYY [4n], -4, -5, -16,-17 [10]/ 46, XY[10]. Des réarrangements des gènes γ et δ
des récepteurs T (TCR) sont détectés en biologie moléculaire (BM). Après traitement selon le protocole LAME 2001, une
rémission complète est obtenue.
En décembre 2010, le pt présente une altération de l’état général avec douleurs osseuses. La NFS retrouve une hyperleucocytose à 111 370/mm3 avec 78 % de blastes, une anémie à 11,7 g/dL et thrombopénie à 39000/mm3. Le myélogramme montre une infiltration par 95% de blastes de morphologie lymphoïde. La réaction à la myélopéroxydase est
négative. L’IP retrouve des marqueurs lymphoides T (CD2, CD3, CD7) et myéloïdes (CD 13, CD33). Le diagnostic de LALT
est posé. Le caryotype est le suivant : 46, XY, del(12)(p11) [3]/ 46, XY[12].Une analyse par FISH révèle une délétion biallélique du gène TEL et une délétion mono-allélique du gène AML1. Le même réarrangement du TCR qu’au diagnostic de
LAM est détecté. Aucune mutation d’AML1 n’est observée. Malgré le traitement selon le protocole GRAALL 2005, les marqueurs de maladie résiduelle restent positifs. L’indication d’allogreffe n’a pu être retenue devant l’état général du patient.
En septembre 2011, survient une reprise évolutive de la LAL sous forme hyperleucocytaire. L’IP est comparable au diagnostic. La BM retrouve les mêmes réarrangements du TCR et l’absence de mutation d’AML1. La caryotype est un échec.
La FISH retrouve la délétion bi-allélique du gène TEL et la délétion mono-allélique du gène AML1. Le pt est décédé lors
de l’hospitalisation.
En conclusion, la survenue d’une LALT chez un patient 9 ans après une LAM0 suggère, dans ce cas, la survenue d’un
deuxième LA issue d’une cellule « souche » leucémique présentant le même réarrangement du TCR.
NOTES
70
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10 et 11 mai 2012 – Deauville
AXE 2
43) Les cellules B de la LLC in vitro : Preuve d’un potentiel de différentiation préservé (Hussein GHAMLOUCH)
H. GHAMLOUCH1; H. OULED-HADDOU1; A. GUYART1; A. REGNIER1; S. TRUDEL1,2; G. DAMAJ1,3; B. GUBLER1,2; JP. MAROLLEAU1,3.
1
2
3
LynpaC, UFR de Médecine, UPJV
laboratoire d’Oncobiologie Moléculaire, CHU d’Amiens
Service d’Hématologie Clinique, CHU d’Amiens.
La leucémie lymphoïde chronique B (LLC-B) est une prolifération monoclonale de lymphocytes B CD5+, bloqués à
un stade de différenciation. Il a été rapporté dans la littérature de rares cas d’association d’une LLC B à un myélome
multiple. Cependant la relation entre ces deux pathologies lymphoïdes tumorales, à deux stades de différenciation est
toujours controversée. Une hypothèse pourrait être la différenciation des cellules lymphocytaires de la LLC en plasmocytes de myélome. Dans le but de répondre à cette question, nous avons mis en place une méthode in vitro de culture
cellulaire capable d’induire la différenciation lymphoïde B en plasmocytes. Les lymphocytes B de patients ayant une LLC
stade A ont été purifiés avec une pureté >98% puis stimulés par un cocktail associant un activateur de la voie PKC, le
Phorbol 12-Myristate 13-Acétate (PMA), et un mélange de cytokines (IL-2, IL-4, IL-10 et IL-15). Après 7 jours de stimulation, nous avons observé des changements dans l’aspect cytologique mais aussi des modifications phénotypiques
et moléculaires.
Une partie des cellules acquièrent une morphologie plasmocytaire, dont certaines peuvent évoquer un aspect de maladie
de Waldenström. Sur le plan phénotypique nous avons mis en évidence une diminution de l’expression de CD20, CD19,
CD45 ainsi qu’une induction de l’expression d’ARN messager de CD38 et CD138. En Q-PCR, nous avons observé, au sein
de cette population et par rapport aux cellules avant stimulation, une diminution de l’expression de PAX-5, facteur de
transcription essentiel dans la différenciation B et une augmentation de l’expression de IRF-4 et Blimp-1, deux facteurs
de transcription importants dans la différenciation plasmocytaire. Une recherche d’immunoglobulines dans le surnageant
par Elisa a mis en évidence une sécrétion d’immunoglobulines IgM. L’ensemble de ces résultats tend à démontrer la
possible différenciation des cellules lymphoïdes B de LLC en cellules immunoblastiques ou plasmocytaires.
NOTES
71
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AXE 2
44) L’existence de mutations somatiques du gène FCGR2B suggère un nouveau mécanisme à l’origine d’une activation de la voie du BCR dans les lymphomes diffus à
grandes cellules B (Elodie BOHERS)
E BOHERS 1; P RUMINY 1; V RAINVILLE 1; S MARESCHAL 1; P ETANCELIN 2; C BASTARD 2; H TILLY 3; F JARDIN
1
2
3
3
Inserm U918, Centre Henri Becquerel, IRIB, Université de Rouen, Rouen
Inserm U918 / Département de Biopathologie, Centre Henri Becquerel, IRIB, Université de Rouen, Rouen
Inserm U918 / Département d’Hématologie, Centre Henri Becquerel, IRIB, Université de Rouen, Rouen.
Introduction : La survie des cellules de nombreux lymphomes B est sous la dépendance de la voie de signalisation du
récepteur pour l’antigène (BCR). Des mutations récurrentes visant différents effecteurs de la voie du BCR (CD79A/B,
CARD11…) sont fréquemment observées dans les lymphomes diffus à grandes cellules B et conduisent à son activation constitutive. Le gène FCGR2B, localisé dans la région chromosomique 1q21-23, code un récepteur des fragments
constants des immunoglobulines de type G (FcR) et régule négativement la voie du BCR. Nous avons fait l’hypothèse
que son inactivation dans les lymphomes diffus à grandes cellules B pourrait conduire à l’activation anormale de la voie
du BCR et être impliquée dans la lymphomagénèse.
Patients et Méthodes : Le statut de la région chromosomique 1q21-23 a été évalué par CGH-array dans une cohorte de
96 lymphomes diffus à grandes cellules B. Le gène FCGR2B a été séquencé et l’expression de ses différentes isoformes
(B1 et B2) quantifiée par RT-PCR.
Résultats : L’analyse par CGH a montré que 25% des tumeurs présentent un gain de copie de la région chromosomique
1q21-23, mais aucun lien n’a pu être mis en évidence entre le statut de cette région et une anomalie d’expression des
différents récepteurs Fc localisés en 1q21-23. Dans notre cohorte, 33/79 tumeurs (40%) expriment majoritairement
l’isoforme B2 du FcRIIB, contrastant avec une expression majoritaire de l’isoforme B1 dans les lymphocytes B normaux
du centre germinatif. Le transcrit B2 diffère du transcrit B1 par un épissage alternatif de l’exon 6, conduisant à l’absence
de 19 acides aminés au niveau de la région intracytoplasmique, importants pour la fonction inhibitrice de ce récepteur.
Dans 4 cas (12%), des altérations génétiques somatiques pourraient expliquer l’expression majoritaire de l’isoforme
FcRIIB2.
Conclusion : Les lymphomes diffus à grandes cellules B présentent une fréquence élevée de déséquilibre d’expression
des isoformes B1 et B2 du FcRIIB, pouvant dans certains cas s’expliquer par des anomalies génétiques somatiques. Ces
résultats suggèrent un rôle important de ce déséquilibre dans la lymphomagénèse, par défaut d’inhibition de la voie de
signalisation du BCR.
NOTES
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AXE 3 :
«Ciblage multimodalités en
cancérologie, programme
CIMULCAN»
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AXE 3
45) Correction de l’effet de volume partiel par la méthode des coefficients de recouvrement basée sur l’utilisation du volume fonctionnel et du contraste
(Koutoua Joseph ANOUAN)
K. J. ANOUAN1,2; B. LELANDAIS1 ; S. RUAN1; P. VERA1,3 ; I. GARDIN1,3 ; S. HAPDEY1,3
1
2
3
LITIS EA 4108 – Equipe QuantIF, Université de Rouen
Siemens Healthcare France; 9, Boulevard Finot 93527 Saint-Denis
Département de Médecine Nucléaire, Centre Henri-Becquerel
Objectifs : L’effet de volume partiel (EVP) en imagerie fonctionnelle est un phénomène physique majeur pour les lésions
de petite taille dont les dimensions s’avèrent difficile à estimer en TEP. Les méthodes proposées pour corriger l’EVP sont
basées sur l’hypothèse forte mais erronée d’une correspondance parfaite entre images anatomiques et fonctionnelles.
Notre but est de corriger les images TEP du volume partiel en utilisant une approche modifiée de la méthode des coefficients de recouvrement RCC,V à partir du volume (V) et du contraste (C) de la lésion.
Matériel et Méthodes : Différentes acquisitions ont été réalisées sur le Biograph PET/CT (Siemens) avec les fantômes
Jaszczak et thoracique (Data Spectrum) contenant respectivement 9 et 17 sphères (0,40 to 97,8 mL) remplies avec du
18
FDG à différents contrastes (1,7à 22,9 et 2,5 à 8,.5 resp.). RCC,V a été comparé aux méthodes RCV conventionnel, pixel
à pixel (PbP, Müller-Gärtner 1992) et geometry transfer matrix (GTM, Rousset 1998). Contrairement à RCC,V et RCV, PbP
et GTM sont basées sur des volumes lésionnels définis à partir d’images anatomiques. RCC,V et RCV ont été calibrées à
partir d’acquisitions de 10 min effectuées avec le fantôme Jaszczak. Nous avons évalué les 4 méthodes de correction sur
les données du fantôme thoracique, en comparant par test t-student apparié les erreurs sur la concentration d’activité
corrigée par rapport à la concentration d’activité vraie.
Résultats : Les erreurs absolues avec RCC,V, moyennées sur tous les volumes et contrastes, sont statistiquement plus
faibles que celles avec PbP et GTM (14.2±20.9 vs 19.1±11.7 and 22.4±15.3% resp.) et légèrement mais significativement plus faibles que celles avec RCv, , (15.9±25.2%). Pour les shères de petite taille (V<2mL), la méthode PbP a générée des erreurs comparables à GTM (33.8±11.3 vs 38.7±19.1%, NSS) et statistiquement plus faibles que RCC,V et RCV
(34.3±33.5 and 37.6±42.2% resp.). Pour les sphères avec V>2mL, RCC,V demeure statistiquement meilleure comparée
aux autres méthodes (7.1±4.5 vs 8.3±5.7, 14.0±6.1 and 16.6±8.1% pour RCV, PbP et GTM resp.). Les résultats obtenus
pour les sphères avec C<5, montrent l’intérêt d’intégrer le contraste de la lésion dans le modèle RCC,V (12.7±16.8 vs
17.1±27.3% pour RCV).
Conclusion : La correction de l’EVP par RCC,V est statistiquement meilleure que celles par RCV, GTM et PbP sauf pour
les sphères avec V <2mL pour lesquelles le volume fonctionnel peut être surestimé par notre outil de segmentation
automatique.
NOTES
74
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AXE 3
46) Segmentation des hyperfixations hétérogènes en TEP au 18F-FDG basée sur la
marche aléatoire 3D (Dago Pacôme ONOMA)
D.P ONOMA1, S. RUAN1, I. GARDIN1,2, G.A MONNEHAN3, R. MODZELEWSKI1,2, S. THUREAU1,2, P. VERA1,2
1
2
3
LITIS EA 4108, Université de Rouen, France
Centre Henri-Becquerel, Rouen, France
LPNR, UFR-SSMT, Universié de Cocody, Côte d’Ivoire
Objectif de l’étude : Développement d’une méthode de segmentation des hyperfixations hétérogènes en TEP
au 18F-FDG basée sur la Marche aléatoire (MA) 3D.
Matériels et méthodes : L’algorithme de la MA nécessite lors de l’initialisation, des germes avec deux labels dont l’un
correspond aux voxels du volume tumoral et l’autre à ceux des tissus sains (TS). Les germes de la tumeur sont définis
automatiquement par l’algorithme fuzzy-C-means. Les germes des TS correspondent à tous les voxels du contour de
la zone d’intérêt englobant la tumeur. A partir de cet a priori, le principe de l’algorithme de la MA 3D est le calcul de
la probabilité, qu’un marcheur partant d’un voxel atteigne en premier l’un des germes selon une marche régie par des
règles dépendant de la distance entre les voxels et de leur niveau de gris. La méthode a été évaluée sur des images
TEP d’un fantôme contenant 8 sphères de volume allant de 0,99 à 97,3 mL pour 5 contrastes variant de 2 à 7,7 et 3
patients présentant des tumeurs pulmonaires hétérogènes. Notre méthode a été comparée à une méthode de seuillage
adaptatif (SAD, Vauclin 2009), à celle d’un seuillage fixe (40 % du maximum de la lésion, S40%) et à la méthode floue
FLAB (Hatt 2009). La comparaison a été réalisée par le calcul de l’erreur relative (%) entre le volume segmenté et la
référence (t-test apparié).
Résultats: Sur les données fantômes de petites sphères (V≤3,78 mL) et de grandes sphères (V≥11,6 mL), notre méthode donne de meilleures performances (27,8±4,2 et 9,2±4,5) que SAD (31,7±18,2 et 12,8±2,6), S40% (58,0±18,5
et 27,3±2,8) et FLAB (32,7±2,3 et 18,7±4,3). La différence entre notre méthode et les deux méthodes, S40% et FLAB
est significative (p<0,05), mais pas avec SAD (p=0,48). Les 3 volumes tumoraux manuellement segmentés par un
expert sont de 49,3 mL, 159,6 mL et 68,9 mL. Notre méthode donne des résultats (en %) proches de l’expert (3,0 ; 7,3
et -7,9), tandis que S40% (-49,1 ; -63,5 et -66,9), SAD (-53,1 ; -60,3 et -78,9) et FLAB (-57,6 ; -54,7 et -71,3) sousestiment le volume tumoral comme l’illustre la figure ci-dessous.
Conclusion: Notre méthode fournit des résultats satisfaisants comparés aux autres pour la segmentation de fantômes
homogènes et produit des résultats très intéressants en présence de lésions hétérogènes.
NOTES
75
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AXE 3
47) Valeur pronostique de la TEP-FDG à J21 de la radio-chimiothérapie dans le carcinome épidermoïde de l’œsophage. Résultats préliminaires de l’étude multicentrique
RTEP3 (Odré PALIE)
PALIE O.1 ; BRIDJI B.2 ; BENYOUCEF A.3 ; MEYER ME.4 ; BARDET S.5 ; OLIVIER P.6 ; ITTI E.7 ; HOUZARD C.8 ; MICHEL
P.9 ; VERA P.1
1
2
3
4
5
6
7
8
9
Médecine Nucléaire, CLCC Henri Becquerel & QuantIF-Litis EA4108, ROUEN
Médecine Nucléaire, CLCC Renée Gauducheau, NANTES
Radiothérapie, CLCC Henri Becquerel, ROUEN
Médecine Nucléaire, CHU d’Amiens, AMIENS
Médecine Nucléaire, CLCC François Baclesse, CAEN
Médecine Nucléaire, CHU Brabois, NANCY
Médecine nucléaire, CHU Henri Mondor, Créteil
Médecine Nucléaire, Hospices Civils de Lyon, LYON
Département de gastro-entérologie CHU Charles Nicolle, ROUEN
Objectifs : La valeur pronostique de la tomographie par émission de positons au fluoro-deoxy-D-glucose (TEP-FDG)
dans le cancer de l’œsophage a été suggérée, mais les données de la littérature restent discordantes avec de nombreuses études rétrospectives. Seules 3 études ont évalué l’intérêt de la TEP-FDG en cours de radio-chimiothérapie (RTCT). Le but de cette étude, RTEP3, était d’évaluer la valeur prédictive de la TEP-FDG, réalisée précocement en cours de
RT-CT dans une population de patients atteints de carcinomes épidermoïdes de l’œsophage.
Matériels et méthodes : 33 patients (61±11 ans; 29H-4F) atteints d’un carcinome épidermoïde de l’œsophage ont été
inclus prospectivement dans le cadre du protocole RTEP3. Ils ont bénéficié d’une TEP-FDG (4,5 MBq/Kg) avant (t0) et à
J21 ±3j, de la RT-CT à base de sel de platine puis d’une évaluation clinique, scanner et si besoin histologique à 3 mois
et 1 an de la fin de la RT-CT. Le SUV (standard uptake value) max, les SUVmoy (dans un volume 3D obtenu à 40% du
SUVmax), les volumes par seuillage [à 30(V30), 35(V35), 40(V40), 45(V45)% du SUVmax, et définis par un médecin
(Vm)] et le TLG (produit SUVmoy x Volumes) ont été définis. Les variations des SUV, volumes et TLG ont été comparées
entre t0 et J21 en fonction de l’évolution clinique à 3 mois et à 1 an par analyse de variance à mesures répétées.
Résultats : Le SUVmax, le SUVmoy et le TLG diminuent de manière significative entre t0 et J21, à la différence des
volumes.
SUVmax
t0
J21
p
SUVmoy
V30
13±6
8±4
19±15
7±3
4±2
20±24
<0,01
<0,01
NS
V35
V40
V45
Vm
TLG
16±13
13±11
11±9
20±21
119±168
15±19
12±15
9±12
14±21
50±59
NS
NS
NS
NS
0.02
Il n’existe aucune différence significative de la variation des SUVmax, SUVmoy, volumes et TLG en fonction de l’évolution
à 3 mois et à 1 an (rémission complète, partielle, progression, décès).
Conclusions : La TEP-FDG montre une variation significative du SUV et du TLG à J21 de la RT-CT dans le carcinome
épidermoïde de l’œsophage, mais pas du volume fonctionnel. Toutefois, ces variations n’ont pas de valeur prédictive sur
l’évolution des patients à 3 mois et à 1 an. Ces résultats préliminaires ne confirment pas que la TEP-FDG réalisée précocement en cours de radio-chimiothérapie puisse être prédictive de l’évolution à 3 mois et 1 an chez les patients atteints
de carcinomes épidermoïdes de l’œsophage.
NOTES
76
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AXE 3
48) Imagerie multimodale IRM et TEP [18F]-FLT pour la détermination du grade OMS
des gliomes cérébraux (Solène COLLET)
S COLLET 1,2,3, S VALABLE 1,2,3, S ROUSSEL 1,2,3, JM CONSTANS 1,2,3,4, E LECHAPT-ZALCMAN
ABBAS 6, M IBAZIZENE 6, L BARRÉ 6, JM DERLON 7, JS GUILLAMO 1,2,3,8
1
2
3
4
5
6
7
8
, M BERNAUDIN
1,2,3,5
, A
1,2,3
CNRS, UMR 6301-ISTCT, CERVOxy group, F-14074 Caen, France
Université de Caen Basse-Normandie, UMR 6301-ISTCT, CERVOxy group, F-14074 Caen, France
CEA, UMR 6301-ISTCT, CERVOxy group, F-14074 Caen, France
Service de neuroradiologie, CHU de Caen
Service d’anatomopathologie, CHU de Caen
CEA, DSV/I2BM/LDM-TEP group, F-14074 Caen, France
Service de Neurochirurgie, CHU de Caen
Service de Neurologie, CHU de Caen
L’IRM, en fournissant des informations anatomiques et vasculaires, est incontournable pour caractériser les gliomes
cérébraux avant intervention chirurgicale. L’étude de la prolifération des cellules, avec la TEP [18F]-FLT, devrait permettre
de mieux caractériser le degré d’agressivité de ces tumeurs. En particulier, la TEP [18F]-FLT pourrait mieux prédire que
l’IRM le grade définis par l’OMS (de II à IV), qui est établi actuellement selon des critères anatomopathologiques, et ainsi
participer à la décision thérapeutique.
Patients et méthodes : Cinquante six patients atteints de gliomes de grade OMS II, III et IV (GBM) ont été étudiés par
IRM (T2w, T2*w, T1w, T1w + Gd, diffusion, perfusion) et par TEP [18F]-FLT (5 MBq/patient) avant intervention chirurgicale.
A partir de la séquence de perfusion, des paramètres vasculaires comme le VSCr (Volume Sanguin Cérébral relatif) et le
DSCr (Débit Sanguin Cérébral relatif) ont été extraits à partir d’un ajustement de type « Gamma Variate ». A partir de
la séquence T1w+Gd, le pourcentage de rehaussement T1 dans la tumeur a été calculé pour évaluer l’altération de la
barrière hémato-encéphalique (BHE).
Pour les données TEP [18F]-FLT, une carte de SUV (g/ml) a été calculée. Les images IRM et TEP [18F]-FLT ont été recalées
à l’aide du logiciel PMOD. Les ROI tumorales ont été délimitées sur l’IRM et reportées sur les cartes SUV afin d’en extraire
le SUVmoyen et le SUVmax.
Résultats : Le VSCr montre des différences significatives entre les grades II (VSCr=0.95±0,17) ou III (VSCr=1.11±0,31)
et le grade IV (VSCr=1.99±0,69) (respectivement p=0,0012 et p=0,0023) mais pas entre les grades II et III. Il en est
de même pour le DSCr (respectivement p=0,0029 et p=0,0051). Aucune captation de [18F]-FLT n’est observée pour
les grades II (SUVmoyen=0,24±0,04 g/ml, SUVmax=0,50±0,21 g/ml), une légère captation est observée pour les
grades III (SUVmoyen=0,28±0,10 g/ml, SUVmax = 0,69±0,37 g/ml) alors que les GBM présentent une captation très
importante (SUVmoyen=1,13±0,44 g/ml, SUVmax=2,94±1,12 g/ml). Aucun signal TEP n’est retrouvé dans le tissu sain.
D’une manière quantitative, les paramètres de TEP [18F]-FLT montrent des différences significatives entre les grades II ou
III et le grade IV (GBM) avec le SUVmoyen (p<0,0001) et le SUVmax (p<0,0001). Pour les GBM, la captation de [18F]-FLT
est très variable, et partiellement corrélée à l’altération de la BHE.
Discussion: Les paramètres TEP [18F]-FLT semblent être plus précis que ceux de l’IRM de perfusion pour discriminer les
grades OMS des gliomes en pré-opératoire. De plus, il existe une grande variabilité de captation au sein des GBM (grade
IV). Celle-ci pourrait être exploitée pour mettre en place une sous-classification afin d’adapter encore plus finement le
pronostic et l’orientation thérapeutique. Grace aux mesures de corrélation entre le rehaussement T1 et le SUVmoyen,
nous montrons que la captation de [18F]-FLT n’est pas uniquement due à l’altération de la BHE. Enfin, la TEP [18F]-FLT
permettrait de caractériser la prolifération tumorale dans les grades IV (GBM), ce qui pourrait être intéressant dans le
suivi précoce de la réponse aux traitements.
Ce travail a été en partie co-financé par: l’INCa, le CNRS, le Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche et
le Conseil Régional de Basse-Normandie.
NOTES
77
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AXE 3
49) Détection précoce de réponse à un traitement chimiothérapeutique et anti-angiogénique sur des modèles précliniques de glioblastome par l’utilisation de l’imagerie
multimodale, IRM et TEP (Aurélien CORROYER-DULMONT)
Aurélien CORROYER-DULMONT1,2,3, Edwige PETIT1,2,3, Elodie PERES1,2,3, Jean-Sébastien GUILLAMO1,2,3,4, Nathalie VAROQUEAUX5, Simon ROUSSEL1,2,3, Jérôme TOUTAIN1,2,3, Didier DIVOUX1,2,3, Jérôme DELAMARE1,2,3,6, Louisa BARRE1,2,3,6,
Myriam BERNAUDIN1,2,3, Samuel VALABLE1,2,3
1
2
3
4
5
6
CNRS, UMR 6301 ISTCT, CERVOxy and LDM-TEP groups, F-14074 Caen, France
Université de Caen Basse-Normandie, UMR 6301 ISTCT, CERVOxy and LDM-TEP groups, F-14074 Caen, France
CEA, UMR 6301, F-14074 Caen, France
CHU de Caen, Département de Neurologie, France
Roche, Neuilly sur Seine, France
CEA, DSV/I2BM/LDM-TEP group, F-14074 Caen, France.
Objectifs : Le but de ce travail a été d’identifier, sur un modèle préclinique de glioblastome (GBM), les biomarqueurs
d’imagerie IRM et/ou TEP les plus prédictifs de l’efficacité d’un traitement chimiothérapeutique combiné ou non à un
traitement anti-angiogénique dans le cadre de tumeurs cérébrales.
Méthodologie : Deux modèles de GBM ont été utilisés par implantation orthotopique de cellules de lignées humaines de
gliomes U87 et U251 chez des rats nude. Le Témozolomide (TMZ) a été administré par gavage (40mg/kg) et le Bevacizumab (Beva) par voie intrapéritonéale (10mg/kg). Les IRM ont été réalisées sur un aimant IRM 7 Tesla (Bruker) pour
suivre l’évolution du volume tumoral à un temps précoce après le début du traitement (T+5) et tardif (T+12). Le volume
de la tumeur et sa vascularisation ont été caractérisés par IRM, en mesurant à T+5 1/ la diffusion, 2/ la perfusion après
injection d’un bolus d’agent de contraste (P904®, 200μmol/kg, Recherche Guerbet), 3/ le Volume Sanguin Cérébral
(VSC) ,4/ la taille des vaisseaux et 5/ la perméabilité des vaisseaux après injection de Dotarem® (200μmol/kg, Guerbet
SA). L’hypoxie, le métabolisme glucidique et la prolifération cellulaire ont été étudiés par microTEP (Siemens) suite à
l’injection de [18F]-FMISO, [18F]-FDG et [18F]-FLT à T+4, T+5 et T+6 respectivement.
Résultats : Cinq jours après le traitement, seule la combinaison de traitement TMZ+Beva tend à diminuer le volume
tumoral que ce soit pour le modèle U87 (p<0,05) ou le modèle U251 (p<0,01). En revanche, l’efficacité de la chimiothérapie est beaucoup plus marquée à T+12. En effet, le TMZ seul réduit le volume tumoral de 86 % (p<0,001) pour le
modèle U87 et de 93 % (p<0,001) pour le modèle U251. Concernant le traitement anti-angiogénique, bien que celui-ci
conduise à une légère réduction du volume de la tumeur (de 36% pour le modèle U87 et de 31% pour le modèle U251),
aucun effet synergique n’est observé lorsqu’on applique la combinaison de traitement à T+12 puisqu’une diminution
du volume tumoral de 90% (p<0,001) a été mesurée pour le modèle U87 et de 95% (p<0,001) pour le modèle U251.
En accord avec ces données, nous avons montré de façon attendue que le [18F]-FDG présente une captation moins
importante pour les animaux traités au TMZ seul ou combiné au Beva et ceci pour les 2 modèles. Cependant, de façon
plus intéressante, la captation du traceur [18F]-FLT est fortement réduite dans les groupes TMZ seul ou TMZ+Beva par
rapport au contrôle (rSUV Contrôle=10,8±3,5, TMZ=5,2±0,7 et TMZ+Beva=4,2±0,4 pour U87 (p<0,001 et p< 0,001)
et Contrôle=6,7±0,7, TMZ=3,0±0,9 et TMZ+Beva=2,3±0,9 pour U251 (p<0,05 et p<0,01)). L’étude de l’effet des traitements sur la vascularisation de la tumeur a permis de montrer par IRM que le TMZ seul ou associé au Beva, réduit
significativement le VSC relatif dans la tumeur U87 (Contrôle = 2,2±0,3, TMZ = 1,7±0,3 (p<0,05) et TMZ+Beva =
1,5±0,3 (p<0,01)). Bien que sur le modèle U87, aucun effet du traitement anti-angiogénique n’ait pu être observé, sur
le modèle U251, le traitement au Beva conduit à une diminution du VSC (0,99±0,1 versus 1,55±0,4 pour le groupe TMZ,
p<0,01). Aucun effet significatif n’est observé sur la perfusion, la diffusion ou encore la taille des vaisseaux. Enfin une
analyse multivariée nous a permis de voir que ces résultats sont corrélés avec le volume tumoral à un temps tardif ainsi
qu’à la survie (exemple : corrélation [18F]-FLT/Survie r=0,65 pour U87 et r=0,75 pour U251).
Conclusion : L’analyse statistique multivariée de ces données nous a permis de montrer que les biomarqueurs TEP
([18F]-FDG et [18F]-FLT) combinés à l’IRM (mesure du VSC) sont prédictifs d’une réponse à un traitement des GBM, qu’il
soit chimiothérapeutique ou anti-angiogénique. Ces données soulignent également l’intérêt du marqueur FLT par rapport
au FDG, traceur TEP de référence utilisé en clinique pour l’évaluation précoce de l’efficacité d’un traitement anti-tumoral.
Ce travail a été co-financé par: l’INCa, le CNRS, le Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, Roche, Guerbet, le Conseil
Régional de Basse-Normandie, l’Union Européenne - Fonds Européen de Développement Régional pour le FEDER et le TC2N « Trans
Channel Neuroscience Network ».
NOTES
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10 et 11 mai 2012 – Deauville
AXE 3
50) : Influence du microenvironnement et des mécanismes épigénétiques sur la
radiorésistance des chondrosarcomes (Nicolas GIRARD)
N. GIRARD1*, O. CAUVARD1*, A. BATALLA2, C. BAUGÉ1 et K. BOUMÉDIENE1
EA 4652 Microenvironnement Cellulaire et Pathologie (MILPAT), UFR de Médecine/IBFA, Université de Caen BasseNormandie, Caen
2
Service de radiophysique. CLCC Baclesse, Caen
1
Les chondrosarcomes sont des tumeurs rares, potentiellement fatales. Aucun traitement efficace n’existe : les chondrosarcomes étant radiorésistants et chimiorésistants. Le traitement actuel est la résection de la tumeur pouvant aller
jusqu’à l’amputation. Dans certains cas, l’hadronthérapie par ion carbone est préconisée, mais cette technique est
encore en cours d’étude. L’objectif de nos travaux est d’étudier les mécanismes de radiorésistance des chondrosarcomes.
Nous nous intéressons au rôle du microenvironnement (teneur d’oxygène), et à certains mécanismes épigénétiques (la
méthylation de la lysine 27 de l’histone H3 : H3K27).
Différentes lignées de chondrosarcomes d’origines et de grades différents sont étudiées. Leur radiosensibilité est évaluée
par trois techniques : i) clonogénicité ii) numération iii) activité mitochondriale (WST1).
Les trois lignées de chondrosarcomes étudiées se comportent différemment : elles ont des vitesses de prolifération
variables et n’ont pas la même sensibilité aux irradiations. Par ailleurs, l’hypoxie radiosensibilise la lignée SW1353. Nous
montrons également un rôle possible des mécanismes épigénétiques dans les phénomènes de radiorésistance puisqu’un
inhibiteur de la méthylation de H3K27 semble augmenter la survie, après irradiations, d’au moins une des lignées de
chondrosarcomes étudiées.
Nous avons mis en évidence que les chondrosarcomes répondent de manière différente aux irradiations. Il nous faut
maintenant déterminer pourquoi. Nous chercherons également à identifier le mécanisme d’action de l’hypoxie. En parallèle, nous poursuivrons l’étude des mécanismes épigénétiques. Le but est d’identifier de nouvelles cibles thérapeutiques
permettant de rendre les chondrosarcomes radiosensibles afin d’améliorer la survie et la qualité de vie des patients. Les
données obtenues permettront également d’améliorer les TPS (Treatment Planning System) notamment pour l’hadronthérapie.
Ce programme est financé par la Ligue Contre le Cancer. O Cauvard bénéficie d’une allocation doctorale du Conseil Régional de Basse-Normandie.
Mots clefs : Chondrosarcome – Radiorésistance – Microenvironnement
NOTES
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AXE 4 :
«Cancer et neurosciences»
80
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AXE 4
51) Fonctions cognitives d’un groupe de patientes âgées traitées pour un cancer du
sein localisé : Résultats préliminaires d’une étude multicentrique, prospective et longitudinale (Marie LANGE)
M. LANGE1,2,3,4,5, B. GIFFARD1,2,3,4, A. DAIREAUX5, S. NOAL5, C. RIEUX5, C. LÉVY6, D. ALLOUACHE6, J. LE FEL7, V. ROY7, N.
HEUTTE8, O. RIGAL9, F. EUSTACHE1,2,3,4, F. JOLY5,10
INSERM, U1077, Caen, France
Université de Caen Basse-Normandie, UMR-S1077, Caen, France
Ecole Pratique des Hautes Etudes, UMR-S1077, Caen, France
4
CHU de Caen, U1077, Caen, France
5
Unité de Recherche Clinique, Centre François Baclesse, Caen, France
6
Comité Sein, Centre François Baclesse, Caen, France
7
Université de Rouen, EA4306, Rouen, France
8
GRECAN EA1772, et IUT de Caen, Université de Caen Basse-Normandie, Caen, France
9
Centre Henri-Becquerel, Département d’oncologie médicale, Rouen, France
10
CHU de Caen, Service d’Oncologie, Caen, France
1
2
3
Objectifs : Des troubles cognitifs légers - touchant principalement la mémoire épisodique et les fonctions exécutives
- sont souvent rapportés par les patients traités par chimiothérapie pour un cancer. Ces déficits sont parfois observés
avant traitement, juste après l’annonce diagnostique. L’objectif de cette étude est de clarifier la nature et l’origine de ces
troubles, auprès de femmes traitées pour un cancer du sein localisé âgées de plus de 65 ans. L’objectif était de préciser
l’impact réel de la chimiothérapie adjuvante (CT) ainsi que l’influence de facteurs anxio-dépressifs et de la fatigue avant
et après traitement adjuvant.
Méthode : Une évaluation des fonctions cognitives (RL-RI 16, IMT WAIS III, fluences verbales, TMT), de la plainte cognitive (FACT-Cog), de l’anxiété (STAI), de la dépression (Beck) et de la fatigue (FACIT-F), a été réalisée avant et après
traitement (radiothérapie +/- chimiothérapie). 87 patientes (71 ans ± 4 ans) ont bénéficié de l’évaluation initiale (T0) et
79 patientes ont été revues après traitement (T6) : 25 traitées par CT et 54 sans CT. Un déficit cognitif était défini par
un score < 2 SD des normes à un test ou < 1,5 SD des normes à 2 tests ou plus. Des corrélations de Spearman ont été
réalisées. A l’issue du traitement, les performances des groupes ont été comparées à partir du Reliable Cognitive Index
(RCI) permettant de corriger l’effet test-retest.
Résultats : Avant tout traitement adjuvant (T0), comparé aux normes, un déficit à au moins une des fonctions cognitives évaluées est observé chez 67 % des patientes du groupe CT (mémoire de travail et mémoire épisodique principalement) et chez 46 % des patientes du groupe sans CT (fonctions exécutives principalement). L’anxiété, la dépression
et la fatigue sont corrélées avec la plainte cognitive (p<0,01) mais non avec les scores cognitifs objectifs. A l’issue du
traitement (T6), les performances à certaines fonctions cognitives semblent différer en défaveur du groupe traité par CT
: mémoire de travail (empan envers - RCI : groupe CT = -0,39 vs groupe sans CT = 0,03 ; arithmétique - RCI : -0,14
vs 0,7) et récupération en mémoire épisodique (rappel libre différé - RCI : -0,09 vs 0,17).
Discussion : Ces résultats préliminaires mettent en évidence que plus de la moitié des patientes âgées avec un cancer
du sein présentent des troubles cognitifs initiaux à tout traitement adjuvant. L’anxiété, la dépression et la fatigue sont
corrélées avec la plainte cognitive mais non avec les scores cognitifs objectifs. Enfin, la chimiothérapie semble avoir un
impact délétère sur certains scores cognitifs.
NOTES
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AXE 4
52) Synthesis and characterization of the first camptothecin-fluorescein conjugate
for the evaluation of the impact of chemotherapy on cognitive functions and brain
plasticity (Martine DUBOIS)
Martine DUBOIS1,2,6, Cyrille SABOT3, Céline LECOINTRE1,2, , Arnaud CHEVALIER3, Sébastien DAUTREY3, Pierrick GANDOLFO1,2,6, Florence JOLY4,6, Pascal HILBER3,6, Anthony ROMIEU3, Pierre-Yves RENARD3 and Hélène CASTEL1,2,6
1
Inserm U982, Laboratory of Neuronal and Neuroendocrine Communication and Differentiation (DC2N), Astrocyte and
Vascular Niche
2
Institute of Research and Biomedical Innovation (IRIB), University of Rouen, 76821 Mont-Saint-Aignan, France)
3
Université de Rouen, Laboratory COBRA UMR 6014 & FR 3038, IRCOF, 1 Rue Tesnière, 76821 Mont St Aignan Cedex;
Centre François Baclesse, Caen, France
4
Centre Hospitalo-Universitaire, Caen, France
6
North-West Cancéropole (CNO), 59008 Lille Cedex, France
5
EA4306, Laboratory of Psychology and Neurosciences of Cognition and Affectivity (PSY-NCA), University of Rouen,
76821 Mont-Saint-Aignan, France
In addition to “cancer” itself, chemotherapy and targeted therapy could induce brain damage and consecutively cognitive dysfunctions. Our hypothesis concerns a potential direct long-term impact of chemotherapy and/or some targeted
therapies on the brain activities, leading to specific cognitive deficits associated to fatigue and alterations of metabolic
activities in vulnerable brain area. Thus, the understanding of the impact of cancer treatment-inducing cognitive dysfunctions is of first importance for prevention, taking care of the quality of life of treated patients, evaluation of new
potential therapeutics, and investigation of the most targeted neuroprotectants.
The objectives of our project is to explore, understand and analyze the mechanisms that are implicated in cognitive
dysfunctions and fatigue induced by chemotherapy (campthotecin) in a behavioral mice model, investigate its impact on
brain metabolism and cell plasticity, and importantly, design this drug by chemical modifications dedicated to fluorescent
tagging, in order to follow pharmacokinetic in brain and ability to cross the blood brain barrier.
Here, we show the first synthesis and photophysical properties of a fluorecently-labelled campthotecin derivative. The
preparation of this fluorescent conjugate was based on a highly convergent and flexible approach which enables the rapid
chemical modification of the AB ring system of this fragile pentacyclic alkaloid, aimed at introducing an anchoring point
for the fluorophore. The selection of a fluorescein analogue as the reporter group has enabled to get the first greenemitting camptothecin-based FRET cassette with valuable spectral properties. In biological models, i.e., glioma cell lines
U87 and T98, we compared the efficacy of the camptothecin-FITC with camptothecin, on proliferation and cell cycle. Our
results indicate that camptothecin-FITC drastically inhibited glioma growth and cell cycle from 24h to 72h of treatment
but exhibited a reduced affinity than camptothecin.
In a second step, camptotecin-FITC-treated mice will be evaluated for cognitive functions and the emotional state like
anxiety/depression. Moreover, we aim to investigate in areas of diffusion, the impact of chemotherapy on cell proliferation, survival and/or migration and/or cell differentiation and metabolism, in the cerebral area involved in potential
cognitive dysfunctions such as hippocampus and pre-frontal cortex. In vitro, the direct cytotoxic effects of camptotecinFITC will be tested on the different cell populations isolated from the brain areas affected by treatment administrations.
The complementarity of expertise of biologists and chemists, the first results already obtained on the specific cognitive
dysfunctions directly due to the chemotherapy, associated to the development of the know-how in the design of anti-cancer molecules for brain imaging, and the economic transfer of this work through big companies will allow to understand
how systemic administrations of treatments against cancer might impact cerebral activity through specific brain entries.
NOTES
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AXE 4
53) The targeted cancer therapy everolimus does not alter cognitive function but modifies metabolic activity in hypothalamic-related areas in mice (Martine DUBOIS)
Martine DUBOIS1,2,6, Vadim LEJONCOUR1,2, Nicolas LAPINTE1,2, Marie-Christine TONON1,2, Pierrick GANDOLFO1,2,6, Florence JOLY4,5,6, Pascal HILBER3,6 and Hélène CASTEL1,2,6
Inserm U982, Laboratory of Neuronal and Neuroendocrine Communication and Differentiation (DC2N), Astrocyte and
Vascular Niche
Institute of Research and Biomedical Innovation (IRIB), University of Rouen, 76821 Mont-Saint-Aignan, France
3
EA4306, Laboratory of Psychology and Neurosciences of Cognition and Affectivity (PSY-NCA), University of Rouen,
76821 Mont-Saint-Aignan, France
4
Centre François Baclesse, Caen, France
5
Centre Hospitalo-Universitaire, Caen, France
6
North-West Cancéropole (CNO), 59008 Lille Cedex, France
1
2
While the emergence of potent anticancer agents has improved survival times for patients, there is increasing evidence
that both cancer and its treatments can induce cognitive dysfunctions which affect daily quality of life. Patients receiving chemotherapy report attention and concentration alterations, visual and verbal memory deficits, and psychomotor
processing slowing (referred as «chemofog» or «chemobrain»). In recent years, targeted agents have been increasingly
used in cancer treatment, but these therapies commonly produce adverse effects such as fatigue and asthenia. Preliminary investigations suggest that some targeted therapies may permeate the blood-brain barrier and act directly on the
brain, affecting cerebral angiogenesis and functioning. Everolimus (Afinitor®, Novartis, Basel, Switzerland), an orally-administered rapamycin derivative, directly inhibits the mTOR pathway and has been shown to decrease tumor cell growth,
proliferation and angiogenesis in vitro and in vivo. Everolimus has been investigated in clinical trials in patients with
various solid tumors, and is currently approved by the United States Food & Drug Adminstration (FDA) for the treatment
of pancreatic neuroendocrine tumors, astrocytoma associated with tuberous sclerosis, and advanced renal cell cancer.
A validated animal model was used to evaluate the potential cognitive impact of everolimus, while ex vivo analyses assessed neural cell plasticity, endothelial architecture in the hippocampus, and cerebral metabolism. Adult mice received
everolimus 5 mg/kg daily for two weeks, and behavioral tests were performed one week after the last treatment. Ex vivo
cerebral cytochrome oxidase activity, hippocampal cell proliferation, and in vitro neural stem cell and endothelial cell
survival were also investigated. Everolimus-treated mice displayed reduced weight gain from the last day of the treatment period. Everolimus did not alter emotional reactivity, learning and memory performances, or behavioral flexibility.
After two weeks of treatment, altered metabolic activity in brain regions involved in energy balance, food intake, reward,
learning and memory modulation, sleep/wake cycle control, and arousal was detected. Hippocampal cell proliferation
and neural stem cell viability in culture remained unchanged, although everolimus reduced vascular niche density and
cultured endothelial cell number.
In conclusion, everolimus treatment did not evoke alteration of cognitive performances evaluated in the hippocampal
and prefrontal cortex-dependent tasks sensitive to chemotherapy, but resulted from selective modifications of cerebral
activity in regions involved in feeding behavior and/or the sleep/wake cycle regulation. Thus, these data suggest that
hypothalamus represents a key target for everolimus, leading to symptoms (i.e., weight loss and fatigue) previously
reported in patients receiving targeted therapies.
NOTES
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AXE 4
54) Urotensin II receptor endogenous ligands as new candidates involved in high
grade glioma tumor growth and neo-angiogenesis (Vadim LEJONCOUR)
V. LE JONCOUR, C. LECOINTRE, M. JARRY, J.E. JOUBERT, M.T. SCHOUFT, F. MORIN, H. CASTEL and P. GANDOLFO
Inserm U982, Laboratory of Neuronal and Neuroendocrine Communication and Differentiation (DC2N), Astrocyte and
Vascular Niche
Institute of Research and Biomedical Innovation (IRIB), University of Rouen, 76821 Mont-Saint-Aignan, France)
Glioblastoma represent the most common primary brain tumors in adults. They are mainly characterized by an intense
proliferation of endothelial cells (neo-angiogenesis), associated with tumoral invasiveness of the normal brain tissue and
a high degree of recurrence. Growth factors but also vasoactive neuropeptides have been identified as potential regulators of recruitment and entrapping of diverse pro-angiogenic cells, promoting in situ neo-angiogenesis. Considered as
the most potent vasoactive peptides, urotensin II (UII) and its paralog urotensin II-related peptide (URP) are involved
in the control of endothelial cell proliferation and migration. Recent data obtained in our team indicate that UII, URP and
their receptor UT are systematically expressed in human brain tumors samples, and that UII exerts potent chemotactic
activities on several glioblastoma cell lines. Thus, UT specific ligands including biased antagonists will constitute an original strategy to block both migration/invasion and neo-angiogenesis in glioma development by means of inhibition of
selective urotensin II receptor associated signaling transduction pathways.
The aim of this study was to investigate in vivo the role of the urotensinergic system in glioma tumorogenesis. We first
used engrafted plugs of a synthetic extracellular matrix containing UII or URP (0.5 μg, each). After 3 weeks, UII and in a
less extent URP, stimulated matrix invasion of macrophages, endothelial cells and vascular smooth muscle cells. Similar
tumoral invasions have been observed for two other well-known chemotactic growth factors, VEGF and EGF. We next
investigated the growth of human glioblastoma xenografted in Nude mice during intratumoral treatments with UII (10
μL, 0.1 μg) and/or two different UT antagonists (10 μL, 1 μg). UII accelerated glioma tumor development and promoted
peripheral and intratumoral angiogenesis, as revealed by a dense network of vascular components. Nevertheless, the
microvessel architecture appeared disorganized, and caused numerous micro-hemorrhages within tumors. Interestingly,
exposure to the peptidic UT antagonist urantide reduced tumor growth, inhibited angiogenesis and significantly prolonged mice survival. This beneficial effect may be counteracted by the co-administration with UII.
Altogether, these data suggest that UII favors pro-angiogenic cell type recruitment, potentially involved in high grade
glioma growth. Thus, blockade of circulating UII and/or of urotensinergic receptor UT, associated with conventional cytotoxic, radiative and other antiangiogenic therapeutics, may improve the efficacy of glioma therapies.
NOTES
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AXE 5 :
«Cancers, individu et société»
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AXE 5
55) Construction d’un indice écologique de défavorisation à vocation européenne :
the French EDI (Carole PORNET)
Carole PORNET1, Cyrille DELPIERRE², Olivier DEJARDIN1, Pascale GROSCLAUDE², Ludivine LAUNAY1, Lydia GUITTET1,
Thierry LANG², Guy LAUNOY1.
U1086 Inserm, « Cancers & Preventions », Université de Caen Basse Normandie, EA 3936, CHU de Caen, UF de
recherche et d’évaluation en épidémiologie
U558 Inserm, Université Paul Sabatier Toulouse III
1
2
Contexte : L’ambition de réduire les inégalités sociales de santé nécessite de les mesurer précisément, de les comparer entre différentes régions ou entre différents pays, de suivre leur évolution temporelle. A l’échelle individuelle, le
recueil des données socioéconomiques se heurte de manière itérative à leur absence dans les dossiers médicaux et au
biais de non réponse dans les enquêtes par questionnaire. Afin de suppléer le manque de données socioéconomiques
individuelles, les mesures des caractéristiques socioéconomiques des zones de résidence sont fréquemment utilisées,
sous forme d’indices composites écologiques de défavorisation. A notre connaissance, les indices disponibles en France
sont construits à partir des seules données du recensement de population sans référence à l’expérience individuelle de
défavorisation. La présentation consistera à décrire la méthodologie de construction, transposable dans plusieurs pays
européens, d’un indice français écologique de défavorisation, reflétant la défavorisation individuelle.
Méthodes : Le principe général est d’identifier les variables disponibles en routine au niveau du recensement à une fine
échelle (Îlots Regroupés pour l’Information Statistique IRIS, regroupant environ 2000 personnes) et associées au statut
individuel de défavorisation. À l’aide de données individuelles de la version française de l’enquête européenne «European
Union - Statistics on Income and Living Conditions» (EU-SILC) spécifiquement dédiée à l’étude de la défavorisation,
les items sélectionnés ont été identifiés par les personnes comme étant des besoins fondamentaux ou nécessités de
vie, i.e. dont le manque reflète la défavorisation. A partir de cette définition spécifique d’un contexte culturel donné,
un indicateur individuel de défavorisation a été construit en sélectionnant les besoins fondamentaux représentant à la
fois la pauvreté objective et la pauvreté subjective. Parmi les variables formulées et codées de façon identique dans le
recensement et dans l’enquête individuelle, celles qui étaient associées à l’indicateur individuel de défavorisation, ont été
sélectionnées par régression logistique multivariée.
Résultats : Le score de l’indice écologique calculé pour tous les IRIS français métropolitains pour lesquels les données
sont disponibles (N = 49 989), résultait de l’addition de la proportion de 10 variables associées à l’indicateur individuel de défavorisation, pondérée par les coefficients de régression. Ce score s’obtenait selon la formule suivante :
score = 0.11 x “surpeuplement” + 0.34 x “pas de chauffage central ou électrique” + 0.55 x “non propriétaires”+ 0.47 x
“chômage” + 0.23 x “nationalité étrangère” + 0.52 x “pas de voiture” + 0.37 x“ouvriers non qualifies-ouvriers agricoles”
+ 0.45 x “ménages d’au moins 6 personnes” + 0.19 x “faible niveau d’éducation” + 0.41 x “famille monoparentale”.
Conclusion : Cette étude présente un nouvel indice écologique de défavorisation, dont le score est disponible pour l’ensemble des IRIS du territoire français métropolitain. Cette méthodologie, reproductible dans 25 autres pays européens,
permettrait de réaliser des études européennes comparatives. Puisque l’enquête EU-SILC est une cohorte dynamique,
cet indice pourrait être actualisable.
NOTES
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AXE 5
56) L’impact de différents messages préventifs dans la lutte contre le tabagisme.
(Matthieu ROGER)
Matthieu ROGER1, Isabelle MILHABET2 , Charlotte DEHOVE1, & Véronique CHRISTOPHE1
1
2
Unité de Recherche en Sciences Cognitives et Affectives URECA EA 1059, Université Lille 3
LAPCOS, Laboratoire d’Anthropologie et de Psychologie Cognitive et Sociale, Université Nice-Sofia Antipolis
Introduction : En 2010, la commission européenne, via « l’arrêté du 15 avril 2010 relatif aux modalités d’inscription des
avertissements de caractère sanitaire sur les unités de conditionnement des produits du tabac », a décidé de placer des
images « chocs » sur les paquets de cigarettes afin de prévenir les risques de cancer des voix aéro-digestives supérieures
(VADS). Or, l’efficacité préventive de tels messages dits « vivides » n’est pas toujours avérée [1]. En effet, l’intérêt de
messages ayant une forme et un contenu effrayant sans accompagnement de recommandations dites efficaces est remis
en cause. Ces recommandations peuvent être formulées en termes de gain (i.e., cadrage positif) ou en termes de perte
(i.e., cadrage négatif). Dans le cadre spécifique de la prévention, l’efficacité des messages cadrés positivement a été
démontrée [2].
Objectifs : L’objectif de cette étude vise à étudier l’impact de la vividité d’un message préventif tel que proposé sur les
paquets de cigarettes (i.e. intensité émotionnelle des images chocs : faible vs. modérée vs. forte) et du cadrage positif
vs. négatif de ses recommandations (i.e. facilité de suivre les recommandations en termes de bénéfice ou de coût) sur
leurs attitudes, jugements et intentions comportementales (dans le cas des fumeurs).
Méthode : 301 participants volontaires (149 fumeurs et 152 non-fumeurs au moment de l’étude) ont été invités à lire
une plaquette variant selon la vividité du message et le cadrage des recommandations, de février à avril 2010, avant la
diffusion des images chocs sur les paquets de cigarettes en France. Les participants étaient répartis aléatoirement dans
l’une des six conditions expérimentales de l’étude, puis répondaient à un questionnaire concernant 1) leur attitude visà-vis du message, 2) leur perception des risques liés à la consommation de tabac, et, 3) pour les fumeurs, leur intention
d’arrêter le tabac.
Résultats : Les résultats préliminaires indiquent que les participants jugent plus négativement les messages fortement
vivides que ceux modérément ou faiblement vivides (p < .05), et ceci plus encore chez les fumeurs. Les fumeurs s’estiment plus à risque d’avoir des problèmes de santé en général (p < .001), ou plus spécifiquement liés au cancer que
les non-fumeurs (p < .001). Toutefois, ils jugent globalement les messages plus négativement en termes de crédibilité,
d’exagération ou de réalisme que les non-fumeurs, marquants ainsi un effet de réactance au message préventif. Aucun
effet ne s’est par ailleurs révélé significatif sur l’intention comportementale de cesser la consommation de tabac chez les
fumeurs. Les messages très chocs adressés aux fumeurs pour les dissuader de fumer semblent induire une réactance
chez ces derniers. De plus, les non-fumeurs exposés aux messages fortement vivides maintiennent une perception autoavantageuse de leur avenir. L’impact du cadrage du message est en revanche peu efficace.
Discussion : Les effets liés aux messages préventifs ici retenus, conformément à la littérature, ont les effets inverses
auprès des fumeurs de ceux attendus par une campagne de prévention. Il semble que ces messages renforcent une
attitude anti-tabac des non-fumeurs. L’intérêt de tels messages sur les paquets de cigarettes sera discuté.
[1] Witte, K., & Allen, M. (2000). A meta-analysis of fear appeals: implications for effective public health campaigns. Health Education and Behavior 27: 591-615.
[2] Rothman, A. J. & Salovey, P. (1997). Shaping perceptions to motivate healthy behaviour: the role of message framing. Psychology Bulletin, 121, 3-19.
NOTES
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AXE 5
57) Protection des manipulateurs vis à vis des médicaments à risque mutagène, cancérogène ou toxique pour la reproduction au sein des services du CHU de CAEN
(V. CHEDRU-LEGROS)
A. MARTIN 1, P. GUILLARD 1, S. ROGER-LEENAERT 2, K. BIGNON 2, V. CHEDRU-LEGROS
1
2
1
Unité de préparation centralisée des chimiothérapies, CHU Caen
Service de Santé au Travail et des Maladies Professionnelles, CHU de Caen
Introduction : Certains médicaments présentent un risque mutagène, cancérogène, ou toxique pour la reproduction.
Un grand nombre d’anticancéreux sont connus pour ces risques. D’autres médicaments (antiviraux et immunosuppresseurs) sont également concernés. Un groupe de travail a été mis en place dans notre établissement, avec comme objectif
l’identification et le contrôle de ce risque.
Matériel et méthodes :
Le groupe de travail a réuni deux médecins du travail, un cadre de santé du service d’Hématologie, un interne de pharmacie et le pharmacien responsable de l’unité de préparation des chimiothérapies.
Les médicaments concernés ont été définis selon les critères du NIOSH et les services prescripteurs ont été identifiés.
Résultats : Les molécules concernées par le travail sont au nombre de 8, elles sont utilisées par voie injectable, ophtalmique, orale ou cutanée. Il s’agit de la Pentamidine (Pentacarinat®), du Ganciclovir, (Cymevan®), du Cidofovir (Vistide®),
de la Zidovudine (Rétrovir®), de l’Azathioprine (Imurel®), de la Ciclosporine (Sandimmum®), du Tacrolimus (Prograf®),
et du Mycophénolate mofétil (Cellcept®).Ces produits représentent 2800 à 3100 préparations injectables par an dans
notre établissement.
Les services concernés sont essentiellement les services de greffes, la réanimation et le service des maladies infectieuses.
Une procédure a été finalisée : elle décrit les médicaments concernés, les équipements de protection individuelle préconisés, les précautions à prendre lors de leur manipulation (pour des médicaments injectables ou non) ainsi que la gestion
des excréta par les aides-soignantes.
Conclusion :Ce travail a permis de mettre en évidence les précautions à prendre dans l’utilisation des médicaments
présentant un risque mutagène, cancérogène ou reprotoxique.
Par ailleurs, une enquête va être réalisée auprès des personnels infirmiers et aides-soignants afin d’identifier l’équipement de protection individuelle utilisé actuellement, avant la diffusion de la procédure. La même enquête sera renouvelée à distance de cette diffusion afin de vérifier son application.
NOTES
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AXE 5
58) Altruisme et financement des programmes d’accompagnement au dépistage
(Henri LELEU)
Henri LELEU, Guy LAUNOY, Célia BERCHI
« Cancers & Populations », ERI3 INSERM - EA 3936 UCBN, Pôle « Recherche » - CHU Côte de Nacre, 14000 Caen – France
Contexte : L’accompagnement au dépistage est une initiative originaire d’Amérique du Nord consistant à proposer aux
populations cibles des dépistages des cancers un suivi personnalisé par un(e) infirmièr(e) ou un travailleur social. Ce
suivi permet de lever les freins financiers, logistiques ou culturels d’accès aux dépistages que peuvent rencontrer en
particulier les personnes défavorisées. L’objectif est de réduire les inégalités sociales de santé liées au cancer. Un programme d’accompagnement au dépistage du cancer colorectal est actuellement en cours d’expérimentation en France.
L’évaluation de ce programme questionne bien entendu sur son efficacité (sa capacité à améliorer la participation au
dépistage des personnes défavorisées) mais aussi sur son financement. En effet, la généralisation de ce type de programme est tributaire d’un financement social puisque les principaux bénéficiaires n’ont a priori pas les moyens financiers d’assumer seuls le coût de ce programme.
Objectif : L’objectif de notre étude était de déterminer si le financement par la société de ce type de programme est
envisageable à travers l’évaluation de l’altruisme qu’il susciterait. Certains économistes, tels que Arrow ou Becker,
considèrent en effet que l’utilité (satisfaction) des individus ne dépend pas exclusivement de facteurs personnels comme
l’envisage la théorie néoclassique mais qu’elle peut aussi dépendre du bien-être d’autrui. Ainsi, un programme d’accompagnement au dépistage pourrait être valorisé et donc potentiellement financé par des personnes qui n’en bénéficieraient pas personnellement mais qui retireraient de l’utilité à l’amélioration de la santé d’autrui.
Méthode : Afin de tester l’existence d’un effet d’altruisme, nous avons mené une évaluation contingente (méthode des
propensions à payer) par questionnaire postal auprès d’un échantillon de 300 personnes. Les personnes interrogées
devaient indiquer si elles étaient disposées à payer la somme proposée pour garantir le programme d’accompagnement
au dépistage aux personnes défavorisées. Les données ont été analysées à l’aide d’un modèle de régression censuré.
Résultats : Au total, 89 personnes ont été incluses dans l’étude. En moyenne, chaque personne était prête à payer
4,87 € pour financer un programme d’accompagnement au dépistage. Cette somme variait avec le niveau de revenu, les
antécédents familiaux et personnels de cancer, et l’existence d’un dépistage antérieur.
Conclusion : Cette étude montre que le financement par la société d’un programme permettant de réduire les inégalités
sociales de santé et destiné uniquement aux individus défavorisés est possible.
NOTES
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AXE 5
59) Comparaison des performances de deux tests immunologiques de recherche de
sang occulte dans les selles dans le dépistage du cancer colorectal : une enquête en
population générale à risque moyen (T. RAGINEL)
T. RAGINEL 1, J. PUVINEL 2, O. FERRAND 3, V. BOUVIER 1, R. LEVILLAIN 4, A. RUIZ 4, O. LANTIERI 4, G. LAUNOY 1,
L. GUITTET 1
1
2
3
4
U1086 Cancers & Preventions, UFR de médecine, CHU, Caen
ABIDEC, Moulins
ADOC 18, Saint-Doulchard
IRSA, La Riche
Introduction : Plusieurs tests immunologiques de recherche de sang occulte dans les selles (RSOS) ont fait la preuve de
leur supériorité par rapport au test au gaïac dans des études correspondant principalement à des premières campagnes
de dépistage. Notre objectif était de comparer directement deux de ces tests immunologiques entre eux, auprès de la
population cible.
Matériels et Méthodes : L’analyse portait sur 9217 sujets âgés de 50 à 74 ans à risque moyen de cancer colorectal
ayant réalisé trois RSOS : deux tests immunologiques (le Magstream, positif si au moins un des deux prélèvements
contenait plus de 55 ng/ml Hb dans le tampon, et l’OC Sensor, positif si au moins un des deux prélèvements contenait
plus de 150 ng/ml Hb), et un test au gaïac Hemoccul II (positif si au moins une des six plages était positive). Une coloscopie était réalisée en cas de positivité de l’un au moins des trois tests. Les résultats des tests immunologiques ont été
modélisés en variant le seuil de positivité et le nombre de prélèvements. Les performances des ces tests ont été comparées en référence au test au gaïac par des courbes ROC relatives.
Résultats : Les patients réalisant un test de dépistage pour la première fois ne représentaient que 16% de la population incluse. Parmi les 9217 sujets, 609 (6,6%) étaient positifs pour l’un au moins des trois tests : 312 (3,4%) pour le
Magstream, 385 (4,2%) pour l’OC Sensor, et 159 (1,7%) pour l’Hemoccult II. Des résultats de coloscopie étaient disponibles pour 531 patients (87,2% des positifs), et ont conduit à la détection de 11 cancers invasifs (CI), et 152 adénomes
à haut risque (AHR). Sur toute la courbe ROC relative, pour une même spécificité pour la détection des néoplasies avancées (CI ou AHR), la sensibilité de l’OC Sensor était supérieure à celle du Magstream utilisé avec le même nombre de
prélèvements. Ce résultat était vrai quel que soit le nombre de prélèvements. Ainsi avec un prélèvement unique et au
seuil de positivité conduisant à une perte de spécificité de seulement 10% par rapport à l’Hemoccult II, le gain en sensibilité pour la détection des néoplasies avancées comparé à l’Hemoccult II était significativement plus important pour
l’OC Sensor (+140%) que pour le Magstream (+90%) (p<0.01). Dans ces conditions et pour chacun des tests immunologiques, l’augmentation du taux de positivité par rapport à l’Hemoccult II (taux de positivité de 2,4% pour l’OC Sensor,
et 2,1% pour le Magstream), s’accompagnait d’une augmentation de la valeur prédictive positive pour la détection des
néoplasies avancées (48,2% pour l’OC Sensor, 42,9% pour le Magstream et 30,3% pour l’Hemoccult II).
Conclusion : Ces résultats confirment la supériorité des tests immunologiques par rapport au test au gaïac en situation
de transition du test au gaïac vers le test immunologique. La supériorité de l’OC Sensor devra être confirmée à la fin de
cette étude qui porte sur 20000 sujets au total.
NOTES
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AXE 5
60) Etude qualitative sur les déterminants du délai de la première consultation
médicale dans le cadre des cancers des voies aéro-digestives supérieures (Emilie
CONSTANT)
Emilie CONSTANT1, Tanguy LEROY1, Lucille BOUSSEMART1, Jean-Louis LEFEBVRE2, Véronique CHRISTOPHE1
Université Lille 3, URECA EA 1059 // 2. Centre Oscar Lambret, Lille
1
Introduction : Le délai entre l’apparition des premiers symptômes et la prise en charge thérapeutique semble être
déterminant du pronostic vital et de l’ajustement psychologique des patients et de leurs proches [1]. Plus particulièrement, il semblerait que le délai entre l’apparition des premiers symptômes de la maladie et la première consultation
auprès d’un médecin (délai patient) soit plus long dans le cas des cancers des voies aéro-digestives supérieures (VADS),
comparativement à l’ensemble des pathologies cancéreuses [2]. Globalement, ce délai plus important est expliqué par
des inégalités sociodémographiques, socioéducatives, socioculturelles et socioéconomiques [3], ainsi que comportementales, telles que la consommation de tabac et d’alcool [4]. Cependant, peu d’études s’intéressent aux déterminants
sociocognitifs et émotionnels qui pourraient expliciter les raisons pour lesquelles les patients prennent la décision de
consulter un médecin [5]. Cette étude pilote qualitative vise donc à identifier quels facteurs sociocognitifs et émotionnels
facilitent ou freinent la première consultation d’un professionnel de santé suite à l’apparition des premiers symptômes
d’un cancer des VADS.
Méthode : Participants. 17 patients, âgés de 33 à 78 ans (M = 56.3; SD = 11.4), ayant récemment reçu le diagnostic de
cancer de la cavité buccale (41.2%), du larynx (17.7%) de l’oropharynx (17.7%) ou de l’hypopharynx (11.8%) ont été
inclus au sein de 3 centres de soins de la région Nord Pas-de-Calais avant le début des traitements. Suite à leur consentement, les patients ont participé à des entretiens semi-directifs portant sur leur perception des premiers symptômes de
la maladie. Chacun des entretiens a été fait retranscrit intégralement et a fait l’objet d’une analyse de contenu de type
Bardin [6] avec accord interjuges.
Résultats : Face à l’apparition des symptômes, les patients mettent en avant l’importance de l’aspect évolutif des
premiers signes de la maladie qu’ils perçoivent initialement comme anodins et évocateurs d’une maladie bénigne. Les
raisons invoquées de la première consultation médicale sont les visites de routine, les symptômes incontrôlables et leur
persistance dans le temps. Les patients abordent à plusieurs reprises les messages sociaux qui les entourent : proches
travaillant dans la santé, messages préventifs et antécédents familiaux, mais n’y voient peu de lien avec la première
consultation médicale. D’après les patients, les proches ont un faible impact sur le délai de consultation puisqu’ils ne
semblent pas percevoir les premiers symptômes, ni même influencer la première prise de rendez-vous. En conséquence,
face aux symptômes, les stratégies d’ajustement mises en oeuvre par les patients sont principalement centrées sur la
résolution de problème à plus ou moins long terme (consultation médicale, automédication, etc.), même si quelques uns
expriment une appréhension à l’idée de consulter certains professionnels de santé et de bénéficier des soins associés. En
tout état de cause, la maladie reste associée à la « mort », et est perçue comme « taboue et grave ».
Discussion : Cette étude pilote montre que les connaissances des patients envers les cancers des VADS sont faibles,
les proches sont peu impliqués dans la décision de consulter, et que les symptômes et la maladie suscitent des réponses
émotionnelles négatives susceptibles d’accroître le délai de consultation médicale. Pour confirmer ces premières observations, il parait nécessaire de poursuivre l’étude des éléments facilitateurs et des freins de la consultation médicale au
sein de cette population. Ces études permettraient d’identifier plus finement les personnes « à risque » d’être prises
en charge à un stade avancé de la maladie et de mettre en place des dispositifs spécifiques d’éducation à la santé et
de dépistage, ceci dans l’objectif, à terme, d’améliorer la prise en charge globale des patients. Proposer et évaluer des
mesures visant, par exemple, à optimiser les messages préventifs de santé publique et de sensibiliser les proches à
l’importance, d’une part, de leur perception des premiers signes de la maladie et, d’autre part, de la consultation précoce
d’un médecin, est un enjeu majeur de santé publique.
Références : [1] Jensen, A.R., Nellemann, H.M. & Overgaard, J. (2007). Tumor progression in waiting time for radiotherapy in head and neck cancer. Radiother
Oncol, 84(1), 5-10. [2] Amir, Z., Kwan S.Y.L., Landes, D., Feber, T. & Williams, S. A. (1999). Diagnostic delays in head and neck cancers. European Journal of
Cancer Care, 8, 198–203. [3] Neal, R.D & Allgar, V.L. (2005). Sociodemographic factors and delays in the diagnosis of six cancers: analysis of data from the
‘National Survey of NHS Patients: Cancer’. Br J Cancer, 92(11), 1971-1975. [4] Brouha, X., Tromp, D., Hordijk, G.J., Winnubst, J. & De Leeuw R. (2005). Role
of alcohol and smoking in diagnostic delay of head and neck cancer patients. Acta Otolaryngol, 125(5), 552-556. [5] Ogden, J. (2008). Psychologie de la santé
(pp. 32-33). Bruxelles : De Boeck. [6] Bardin, L. (2007). L’analyse de contenu. Paris : PUF.
NOTES
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AXE 5
61) Analyse qualitative du vécu et des stratégies d’ajustement des patients lors de
l’annonce d’une mauvaise nouvelle en cancérologie (Armelle DESAUW)
Armelle DESAUW1,2, Amélie SALSMANN1, Véronique CHRISTOPHE1,3, Pascal ANTOINE1
URECA EA 1059, Université Lille 3 ; 2 Centre Hospitalier Cambrai ;
de la Société, MESHS USR CNRS 3185
1
3
Maison Européenne des Sciences de l’Homme et
Introduction : L’annonce d’une mauvaise nouvelle en cancérologie représente un moment clé dans le parcours de soins
des patients. De nombreuses études quantitatives ont permis de mesurer l’impact psychologique de cette annonce chez
les patients [1-2]. En complémentarité avec ces études, il parait nécessaire de développer des travaux sur l’expérience
subjective des patients à l’annonce d’une mauvaise nouvelle en cancérologie afin de mieux comprendre les bouleversements psychiques entraînés par la maladie et les traitements qu’elle implique. L’objectif de cette étude vise donc à
analyser : 1) le sens que les patients donnent à l’annonce reçue, à la maladie et aux traitements, 2) la perception qu’ils
ont de leur vécu émotionnel, de leurs réactions et de leurs interactions avec leur entourage et les soignants.
Méthode : Cette étude exploratoire repose sur l’analyse d’entretiens non-directifs réalisés auprès de 17 patients pris en
charge dans le cadre d’une pathologie cancéreuse au Centre Hospitalier de Cambrai. Ces entretiens ont été enregistrés
puis retranscrits. Ils ont ensuite fait l’objet d’une analyse interprétative phénoménologique (IPA) [3], effectuée par deux
psychologues.
Résultats : L’analyse des entretiens a abouti à l’émergence de 4 thèmes centrés autour des processus dynamiques de
régulation émotionnelle : 1) le vécu émotionnel du patient, 2) ses stratégies d’ajustement, 3) le lien avec l’entourage
et 4) le lien avec les soignants, qui s’inscrivent clairement dans une perspective temporelle (avant l’annonce ; pendant
l’annonce ; après l’annonce). L’annonce de la maladie vient s’inscrire dans l’histoire de vie du patient, conduisant à des
trajectoires adaptatives singulières. Avant l’annonce, l’apparition des premiers signes de la maladie suscite un sentiment
de peur du cancer, qui va conduire certains patients à consulter tandis que d’autres vont nier cette réalité trop angoissante entrainant ainsi un retard dans la prise en charge. Au moment de l’annonce, les patients sont en état de choc,
envahis par des angoisses de mort, des sentiments de tristesse et d’impuissance. Face à ce bouleversement émotionnel,
quelques patients vont adopter une attitude passive face à la maladie et aux traitements, se reposant totalement sur leur
médecin et leurs proches. D’autres patients, au contraire, vont tenter de reprendre le contrôle, en adoptant une attitude
combative face à la maladie et en recherchant la maîtrise des évènements. Au moment de l’annonce, l’entourage et les
soignants sont perçus par les patients comme des modérateurs de leur vécu émotionnel : ils permettent aux patients
d’atténuer leur détresse lorsqu’ils estiment la relation de qualité, ou viennent exacerber leur souffrance dans le cas d’une
relation de mauvaise qualité. Enfin, après l’annonce, l’état de santé général des patients et leur perception d’un espoir
de guérison viennent conditionner leur vécu émotionnel et leur observance thérapeutique.
Conclusion : Cette étude exploratoire qualitative apporte un nouveau regard sur le vécu des patients confrontés à
l’annonce d’une mauvaise en cancérologie, en inscrivant leur vécu émotionnel et leur ajustement psychique dans une
perspective temporelle dynamique. L’analyse interprétative phénoménologique met ainsi en évidence la diversité des
itinéraires adaptatifs des patients face à l’épreuve de la maladie. Les liens établis entre le vécu émotionnel des patients
et le retard au diagnostic ou l’observance thérapeutique ouvrent de nouvelles perspectives tant cliniques que dans le
domaine de la recherche. Enfin, ces premiers résultats soulignent l’importance de sensibiliser les soignants sur le rôle
protecteur qu’ils jouent auprès des patients. Une recherche ultérieure nous permettrait de mieux comprendre les mécanismes par lesquels les soignants contribuent au mieux-être de leurs patients.
Références : 1. Van’t Spijker, A., Trijsburd, R.W., & Duivenvoorden, H.J. (1997). Psychological sequelae of cancer diagnosis: a meta-analytical review of 58 studies after 1980. Psychosomatic Medicine, 59, 280-293.
2. Zabora J., Brintzenhofeszoc, K., Curbow, B., Hooker, C., & Piantadosi, S., (2001). The prevalence of psychological distress by cancer site. Psycho-Oncology, 10, 19-28.
3. Smith, J.A., & Osborn, M. (2003). Interpretative phenomenological analysis. In J. A. Smith (Ed.), Qualitative Psychology : A practical guide to research methods (pp. 51-80). London : Sage.
Mots clés : Analyse interprétative phénoménologique, annonce de mauvaise nouvelle, cancer, patient, vécu émotionnel, stratégie d’ajustement.
NOTES
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AXE 5
62) Partage social des émotions et régulation émotionnelle chez les patients atteints
de cancer (Christelle DUPREZ)
Christelle DUPREZ1, Magali MAHIEUXE2, Maureen FOURE3, Laurence BOUTAUD DE LA COMBE2, Marc WETTERWALD3,
Laurence DETOURMIGNIES4, Laurence VANLEMMENS5, Edith VANLERENBERGHE5 & Véronique CHRISTOPHE1
Univ Lille Nord de France – Université Lille 3, URECA EA 1059 ; 2 Service de Cancérologie générale, Centre Hospitalier
de Dunkerque ; 3 Service d’Hématologie, Centre Hospitalier de Dunkerque ; 4 Service d’Hématologie, Centre Hospitalier
de Roubaix ; 5 Département de cancérologie gynécologique, Centre Oscar Lambret
1
Introduction : La majorité des patients atteints de cancer ressent le besoin de parler de sa maladie avec son entourage [1, 2]. La forte occurrence de ce « partage social des émotions » [3] a amené à l’envisager comme un processus
interpersonnel de régulation des émotions pour faire face aux événements négatifs et intenses de la vie quotidienne
[3]. Parmi les différentes stratégies de régulation émotionnelle mises en place via le partage social, on peut distinguer
les stratégies d’auto-régulation (e.g. cognitives, « internes ») des stratégies de régulation sociale (e.g. soutien social,
« externes ») des émotions. Les conditions spécifiques de prise en charge des patients en hématologie (e.g. patients
en chambre stérile) versus des patients atteints d’une tumeur localisée pourraient influencer le type de de stratégies de
régulation émotionnelle impliquées dans le partage social.
Objectifs : Cette étude vise donc à déterminer 1) quelles sont les stratégies de régulation émotionnelle mises en œuvre
lors du partage social des patients atteints de cancer avec leur entourage (i.e., motifs de partage social des émotions),
et 2) si ces stratégies varient selon le type d’atteinte tumorale (hématologie vs. cancérologie générale).
Méthode : 110 patients atteints d’un cancer (52 en hématologie et 58 en cancérologie générale : cancers digestif, thoracique, sein, ovaire, VADS), âgés de 19 à 82 ans (M = 56.74, SD = 14.13) ont répondu à un auto-questionnaire portant
sur 1) le partage social de leurs émotions en lien avec leur maladie, et 2) les stratégies de régulation émotionnelle mises
en place lors de ce partage social (M3S-29).
Résultats : 100 des 110 patients inclus dans l’étude indiquent avoir récemment parlé de leur maladie avec leur entourage. Indépendamment de la localisation cancéreuse, et conformément à la littérature sur le sujet, le partenaire privilégié est un intime (conjointe(e) dans 71 %). Dans la plupart des cas, l’évocation d’un événement lié avec la maladie
(e.g., effets secondaires des traitements, évolution de la maladie) a eu lieu le jour-même de la survenue (47%), et près
de 90 % des patients se disent très satisfaits de la qualité de cette communication.
Quelle que soit la localisation cancéreuse, les patients se confient principalement pour obtenir du soutien social et informer leur entourage (stratégies de régulation sociale des émotions).
Conformément à notre hypothèse selon laquelle les motifs de partage social diffèrent selon la localisation cancéreuse, les
patients en hématologie font davantage de partage social à des fins d’amplification de leurs émotions positives (stratégie
d’auto-régulation) et de recherche d’empathie (stratégie sociale) que les patients en cancérologie générale.
Conclusion : Ces résultats confirment que les patients atteints de cancer ont des attentes, en termes de régulation
émotionnelle, envers leur entourage. Ces demandes varient par ailleurs selon la localisation cancéreuse, ce qui pourrait
s’expliquer par les moindres possibilités de contacts sociaux inhérentes à la prise en charge en hématologie. Il est en
effet probable que ces conditions suscitent chez les patients un sentiment d’isolement social, qui entrainerait de plus
fortes demandes envers autrui en termes de régulation émotionnelle. Si ces données préliminaires sont confirmées, il
s’agira à terme de mettre en place des interventions individualisées selon la localisation cancéreuse et à destination de
l’entourage afin de mieux répondre aux attentes des patients.
Références : 1. Kornblith, A.B., Regan, M.M., Kim, Y., Greer, G., Parker, B., Bennett, S., & Winer, E. (2006). Cancer-related communication between female
patients and male partners scale: A pilot Study. Psycho-Oncology, 15, 780-794.
2. Zakowski, S.G., Harris, C ., Krueger, N., Laubmeier, K.K., Garrett, S.,
Flanigan, R., & Johnson, P. (2003). Social barriers to emotional expression and their relations to distress in male and female cancer patients. British Journal
of Health Psychology, 8, 271-286.
3. Rimé, B. (2009). Emotion elicits social sharing of emotion: Theory and empirical review. Emotion review, 1(1), 60-85.
NOTES
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AXE 5
63) Analyse qualitative du vécu subjectif des femmes jeunes atteintes d’un cancer du
sein et de leur partenaire lors de l’hormonothérapie (Mélanie TROCME)
Mélanie TROCME1, Pascal ANTOINE1 , Laurence VANLEMMENS2 , Emmanuelle FOURNIER1, Véronique CHRISTOPHE1
1
2
Université Lille 3, URECA EA 1059
Centre Oscar Lambret, Lille
Introduction & objectifs : Douze pour cent des cancers du sein concernent des femmes de moins de 45 ans et près
d’une femme sur 200 a un cancer du sein avant 40 ans. Dans les cas de femmes jeunes ou pré-ménopausées, 60%
développent une forme de cancer dite hormono-dépendante. L’hormonothérapie a alors pour but de bloquer l’action des
hormones, bien que présentant de nombreux effets secondaires possibles (Avis, N. E., Crawford, S., & Manuel, J., 2004).
Le but de cette étude est d’explorer le vécu subjectif des patientes jeunes recevant de l’hormonothérapie dans le cadre
d’un cancer du sein non métastatique et celui de leur partenaire. En effet, si les conséquences psychosociales de l’annonce, de la chimiothérapie, et de la chirurgie sont bien connues, l’impact de l’hormonothérapie est moins documenté, et
ce d’autant plus chez les femmes jeunes qui présentent des problématiques spécifiques liées à leur âge (désir d’enfant,
sexualité, vie professionnelle…).
Méthode : Participants.11 couples hétérosexuels ont donné leur accord respectif pour un entretien non directif individuel. Les patientes, âgées de 27 à 51 ans (M = 39), ont été soignées pour un cancer du sein avant 45 ans et sont
actuellement sous hormonothérapie. Leurs partenaires respectifs sont eux âgés de 30 à 58 ans (M = 40).
Procédure : Les entretiens ont été effectués séparément par une psychologue. Enregistrés puis retranscrits intégralement, ils ont ensuite été soumis à une analyse indépendante par deux psychologues selon la méthode IPA (Interpretative Phenomenological Analysis ; Smith & Osborn, 1998). La confrontation des analyses a permis d’aboutir de manière
consensuelle à un schéma global des convergences, divergences et ajustements des couples.
Résultats : Cinq thèmes principaux ont émergés : 1) le rapprochement affectif initial du couple, 2) son éloignement
actuel, 3) l’isolement des partenaires, 4) la mise en suspend des projets et 5) la modification profonde des priorités existentielles. En effet, le rapprochement et le soutien mutuel développé au début de la maladie laisse avec le temps place à
un décalage au sein du couple, ainsi qu’entre le couple et l’entourage. A ce stade des traitements, le conjoint sollicite la
reprise d’une vie dite normale et l’entourage prend de la distance au moment même où la patiente se vit toujours comme
malade, ce qui accroit sa détresse. Le risque perçu de récidive cristallise la patiente dans le présent et limite sa capacité à
se projeter dans des projets d’avenir. La plupart des patientes évoluent profondément, et sont particulièrement animées
par l’investissement d’une vie saine qui les protégerait de la maladie et par la recherche d’un sens existentiel qui leur
aurait fait défaut dans leur vie avant le cancer.
Discussion - Conclusion : Ces résultats permettent de repérer, durant l’hormonothérapie, les stratégies spécifiques
’adaptation de la patiente, du partenaire et du couple. Identifier les stratégies à d’autres étapes du traitement et envisager les trajectoires adaptatives au cours de la maladie dans sa globalité serait particulièrement pertinent afin d’adapter
les soins aux besoins et aux attentes de ces couples jeunes. Mieux cerner le vécu de la femme jeune mais également
celui de son partenaire, souvent premier aidant, est un élément primordial à ne pas négliger pour améliorer la prise en
charge de ces couples face au cancer.
Références : Avis, N. E., Crawford, S., & Manuel, J. (2004). Psychosocial problems among younger women with breast cancer. Psychooncology, 13(5), 295-308
Smith, J. A., & Osborn, M. (2003). Interpretative phenomenological analsis. In J. A. Smith (Ed.), Qualitative
Psychology: a pratical quide to research methods (pp. 51-80). London: Sage.
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AXE 5
64) Facteurs associés à la reprise du travail dans une cohorte de patients suivis en
consultation spécialisée d’aide à la reprise après un cancer (Line BOUCHER)
BOUCHER L., DE BLASI G.1, BRETTEVILLE J., GEHANNO JF.1, ROLLIN L.1
1
Centre de Consultations de Pathologie Professionnelle et environnementale, CHU de Rouen
Contexte - Objectifs : La reprise du travail après un cancer est un élément important dans la qualité de vie des
patients. En effet, elle ne représente pas seulement une source de revenus, elle signifie également une réintégration
sociale, un retour à une vie « normale » et une « victoire sur la maladie ». Le but de cette communication est de montrer
les facteurs prédictifs de reprise après un cancer.
Méthode : Les dossiers médicaux des patients ayant bénéficié d’une prise en charge par la plate-forme multidisciplinaire
d’aide à la reprise du travail après un cancer entre 2006 et 2011 ont été examinés. Un questionnaire détaillant les conditions de reprise, les démarches sociales entreprises, les raisons en cas de non-reprise leur a été adressé. En cas de non
réponse, les informations recueillies lors d’un précédent questionnaire téléphonique en 2009 ont été utilisées. Les tests
du chi2 ou de Fisher ont servi pour la mise en évidence des facteurs associés à la reprise.
Résultats : Sur 163 patients, des informations sur le devenir professionnel de 120 patients ont été exploitées. La population comprenait essentiellement des femmes (82%) atteintes d’un cancer du sein (65%). Le taux de reprise à 24 mois
était de 50%. Le délai médian de reprise était de 18 mois après le diagnostic. Les facteurs associés significativement à
une reprise du travail étaient : d’être salarié lors du diagnostic (OR 4.0 IC 95% [1.4-11.8]), d’avoir un contrat à durée
indéterminée (OR 3.6 IC 95% [1.4-8.5]), d’avoir un cancer en phase non évolutive (OR 5.2 IC 95% [1.4-20.9]) et
d’avoir passé une visite de pré-reprise avec le médecin du travail (OR 2.8 IC 95% [0.9-10.5]).
Conclusion : Le taux de reprise du travail observé dans cette étude est inférieur aux données de la littérature, les
patients s’adressant à cette plate-forme étant probablement ceux qui rencontrent le plus de difficultés dans le retour au
travail.
Cette étude montre que le fait d’avoir un emploi stable lors du diagnostic est fortement prédictif d’une reprise du travail
après un cancer. La mise en évidence d’un lien entre visite de pré-reprise et reprise souligne aussi qu’une préparation du
retour au travail avec sollicitation du médecin du travail est essentielle et devrait être développée.
NOTES
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5èmes Journées Scientifiques
10 et 11 mai 2012 – Deauville
AXE 5
65) La place de l’assistante sociale au sein de la plateforme d’aide à la reprise du travail après cancer (Julia BRETTEVILLE)
BRETTEVILLE J.1, DE BLASI G.1, ROLLIN L.1
1
Centre de Consultations de Pathologie Professionnelle et environnementale, CHU de Rouen
La plateforme médico-socio-psychologique d’aide à la reprise du travail s’adresse à toute personne suivie pour une
pathologie cancéreuse et qui souhaite préparer son retour au travail. La 1ère consultation s’effectue en présence d’un
médecin du travail et d’un assistant social pour lesquels la notion du secret partagé est primordiale afin d’apporter une
réponse complémentaire au patient.
En effet, le médecin effectue un bilan complet et évalue les répercutions physiques et psychiques de la pathologie du
patient alors que l’assistante sociale se préoccupe des répercutions socio-économiques.
D’une manière générale, les missions des assistants sociaux sont régis par le décret du 26/03/93. Il s’agit d’« aider
les personnes […] qui connaissent des difficultés sociales à retrouver leur autonomie et faciliter leur insertion. Dans le
respect des personnes, [les assistants sociaux] cherchent les causes qui compromettent leur équilibre psychologique,
économique ou social.»
Plus précisément, lors de cette consultation, l’assistant social écoute ( notamment les souhaits et les difficultés du
patient), informe sur les droits du patients (sécurité sociale, indemnités journalière,…), conseille (en fonction de la situation), oriente vers des dispositifs appropriés( MDPH, CPAM, associations de maintien dans l’emploi).
On peut constater deux approches du social lors de cette consultation. En effet, dans la première approche, c’est la
pathologie qui bouleverse un équilibre de vie pour le patient ou pour ses proches et qui génère donc un problème social…
L’assistante sociale contribue alors à la prise en charge globale de ce patient. Pour B. Bouquet et C. Garcette, « les assistantes sociales hospitalières prennent en compte les facteurs psychologiques, humains, sociaux et considèrent le social
et le médical comme indissociables.»
Dans la seconde approche, c’est la pathologie qui vient renforcer le caractère précaire préexistant dans la situation du
patient. Pour Y. Bloch, l’hôpital joue alors un rôle de «filet social» et «le rôle de l’assistant social est alors tout à fait
central»
Ces deux approches distinguent les liens de causes à effets entre pathologie et problème social. Dans les deux cas, il est
question d’une situation fragilisée, qu’elle soit préexistante ou qu’elle le devienne, du fait de la pathologie.
Pour les patients qui n’ont jamais rencontré d’assistant social du fait notamment, du manque de connaissance du rôle et
des missions de celui-ci, la consultation d’aide à la reprise du travail au CHU de Rouen est innovante dans la mesure où
elle tient compte tant des problèmes socio-économiques que du problème médical. En effet, les répercussions sociales
de la pathologie apparaissent secondairement du fait de la priorité donnée au volet médical. De plus, il s’agit de situations administratives difficiles à gérer et les patients n’ont pas forcément connaissances de leurs droits et des dispositifs
existants.
NOTES
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AXE 5
66) Consultation d’aide à la reprise du travail après un cancer : l’expérience de
groupes de parole (Géraldine DE BLASI)
Géraldine DE BLASI ¹ ², Evelyne BOUTEYRE², Julia BRETTEVILLE¹, Line BOUCHER¹ & Laetitia ROLLIN¹
¹ CHU de Rouen, CCPE, Pavillon Aubette, 1 rue Germont, 76031 Rouen cedex
² Université de Rouen, Laboratoire PsyNCA, EA 4306
Introduction : La consultation pluridisciplinaire d’aide à la reprise du travail après un cancer du CHU de Rouen, propose
depuis 2010 une nouvelle modalité de prise en charge psychologique des patients. Des groupes de parole, coanimés par
le médecin du travail et la psychologue ont été mis en place pour permettre aux patients d’échanger sur leur vécu de
l’après cancer et la réinsertion professionnelle.
Méthode : Deux groupes de parole sont constitués de 11 personnes pour le premier et 9 pour le second. Pour leur
constitution, un courrier a été adressé à 70 patients souhaitant préparer la reprise ou ayant déjà repris leur activité
professionnelle. Les critères d’inclusion (participer à la consultation ou avoir repris contact avec un professionnel de la
consultation en 2009, être en rémission, exprimer des difficultés ou des questionnements relatifs au travail lors des
consultations) ont permis de rassembler des volontaires acceptant de s’engager sur l’ensemble des séances (1 séance
mensuelle d’une heure trente pendant 4 mois et une séance de bilan 6 mois après la fin des séances). Afin d’évaluer
l’apport de cette modalité de prise en charge, une comparaison des taux de retour à l’emploi entre le groupe des participants (n=20) et des patients qui n’ont pas souhaité participé (n=50) a été réalisée. Un questionnaire, adressé à chacun
des participants permet le recueil d’éléments qualitatifs.
Résultats : Les femmes qui présentent un cancer du sein, fortement représentées parmi les consultants, le sont également dans les groupes de parole. L’âge moyen lors du diagnostic est de 47 ans (écart-type : 5 ans), et une majorité des
patients travaillait. Lorsque les séances ont débuté, 60% étaient en arrêt maladie et 40% avaient repris leur activité. Les
thèmes abordés au cours des séances sont : les sentiments d’isolement, d’être délaissé dans les démarches de retour à
l’emploi, les difficultés rencontrées lors de la préparation ou de la reprise, les difficultés relationnelles, la représentation
du cancer ou le vécu personnel ou professionnel de la situation de handicap. La comparaison des taux de reprise des participants (80%) et des patients non participants (72%) ne montre pas de différence statistique significative. Les patients
en activité lors de leur participation au groupe de parole le sont toujours 12 à 18 mois après (sauf un patient dont la
pathologie a évolué vers un cancer métastatique) et parmi ceux qui étaient en arrêt maladie, 67% ont repris une activité.
L’évaluation par les patients montre que ce dispositif crée du lien social et atténue le sentiment d’isolement (71% estiment avoir bénéficié du soutien des autres ou avoir apporté un soutien aux autres). 65% estiment avoir progressé dans
la compréhension de leurs difficultés (par l’expression de problèmes communs au sein du groupe) et 41% ont retrouvé
des aspects de leur vécu dans celui des autres, indiquant des processus d’identification entre les participants. Pour 58%
des patients, le groupe de parole apporte un soutien pour préparer ou accompagner le retour à l’emploi mais pour 70%,
ce soutien concerne les plans personnel, familial ou relationnel.
Conclusion : Les résultats de l’évaluation par les participants aux groupes de parole au sein de la consultation d’aide à
la reprise du travail montre l’apport d’un soutien personnel, relationnel et/ou professionnel. L’intérêt du dispositif réside
également dans la prise en considération des dimensions somatique et psychologique (coanimation médecin-psychologue) et dans le fait de réunir des patients, pairs d’âge et en rémission, qui partagent les mêmes préoccupations tant
du point de vue du retentissement psychologique de la fin des traitements que d’un point de vue développemental, car
le fait d’avoir un cancer revêt un impact différent selon l’âge auquel il survient.
NOTES
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5èmes Journées Scientifiques
10 et 11 mai 2012 – Deauville
En 2012, le programme MATWIN devient accessible
aux projets du Cancéropôle Nord-Ouest
Programme national d’identification et d’accompagnement pour la maturation
de projets jusqu’à la preuve de concept préclinique en oncologie
Unique en Europe, MATWIN est un programme
national de sourcing et d’accompagnement
à la maturation de projets de recherche en
oncologie jusqu’à la preuve de concept
préclinique.
Son objectif est d’accélérer le transfert de la recherche académique vers l’industrie pharmaceutique au bénéfice du malade.
Cette plateforme valorise des projets attractifs en
favorisant l’innovation et les partenariats public-privé beaucoup plus précoces.
2 instances relèvent le défi de la maturation en
oncologie :
Le Comité de Pilotage est un comité pluridisciplinaire réunissant des compétences et des expériences complémentaires refl étant le continuum de
la recherche.
• Il propose les orientations et veille au respect des
principes fondamentaux du programme à chaque
étape. Il coordonne l’ensemble du processus.
• Il vérifie la recevabilité des candidatures par rapport au cahier des charges
MATWIN, valide sa preuve de concept : du programme d’après
leurs lettres d’intention
(LOI).
Accroître et accélérer le transfert de la
Dès 2009, les industriels
de la pharmacie ont été
associés à la construction
du programme en faisant
recherche académique en favorisant des
• Il identifie les projets qui
le pari d’un partenariat
partenariats
public-privé précoces dont le
seront présentés au Board
public-privé original.
risque industriel a été clairement qualifié !
International sur la base
MATWIN est soutenu par
de leurs expertises.
dix des plus gros laboratoires de l’industrie pharmaceutique (Amgen, AstraZeneca, Bristol-Myers Le Board International, unique en Europe dans
Squibb, Celgene, GlaxoSmithKline, Ipsen, Merck- l’environnement de la recherche et de l’innovaSerono, Novartis, Roche, Sanofi ) et les Cancéro- tion, est une instance stratégique du programme.
Présidé par Josy Reiffers, Président de MATWIN et
pôles.
d’Unicancer, il regroupe des leaders d’opinion acadéS’appuyant sur le réseau des Cancéropôles, miques en oncologie venus de toute l’Europe et des
MATWIN détecte et qualifie des projets de recherche dirigeants des laboratoires pharmaceutiques paracadémique en oncologie en phase préclinique, au tenaires de MATWIN. L’ensemble de ces membres
stade du dépôt de brevet. Les projets ainsi iden- se réunit une fois par an pour relever le défi de la
tifiés sont ensuite soumis à une double expertise maturation en oncologie.
académique et industrielle. Les porteurs de projets
bénéficient également de séances de travail leur • Il auditionne les projets et produit des recommanpermettant d’augmenter l’attractivité industrielle de dations pour financement.
leurs projets en qualifiant clairement le risque pour
les investisseurs. Ils sont ensuite auditionnés de- • Il évalue le programme MATWIN dans son envant le Board International de MATWIN. Les projets, semble pour en garantir la pertinence et son évoune fois « recommandés » par le Board Internatio- lution.
nal, sont ensuite présentés pour financement de
la phase de maturation (preuve de concept précli- Votre partenaire de la maturation en oncologie
nique), en première instance aux industriels acteurs
www.matwin.org
du programme puis à des investisseurs extérieurs
[email protected]
au programme.
Construit avec les industriels
Amgen, AstraZeneca, Bristol-Myers Squibb,
Celgene, GlaxoSmithKline, Ipsen, Merck-Serono,
Novartis, Roche, Sanofi
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5èmes Journées Scientifiques
10 et 11 mai 2012 – Deauville
Centre de Traitement des Données du Cancéropôle Nord-Ouest
Plateforme de recherche clinique
du Cancéropôle Nord-Ouest
labellisée par l’INCa en 2007 et soutenue par
la Ligue Nationale Contre le Cancer depuis 2006
Le Centre de Traitement des Données du Cancéropôle Nord-Ouest a les compétences
et le savoir-faire pour gérer et analyser les données d’études cliniques, diagnostiques,
pronostiques ou épidémiologiques selon les Bonnes Pratiques Cliniques ou
Epidémiologiques Internationales pour tous les établissements de santé de l’interrégion
(Centres de Lutte Contre le Cancer de Caen, Lille et Rouen,
CHU d’Amiens, Caen, Lille et Rouen, CHG et PSPH)
MISSIONS

Fournir l’aide logistique
permettant de garantir la
qualité des informations recueillies : aide à la conception
des questionnaires, saisie et
contrôle de saisie des informations, gestion des bases de
données, suivi à long terme
des études ;
 Apporter une expertise
pour la gestion des projets ;

Apporter une expertise
statistique pour l’analyse des
résultats ;
Apporter une aide à la valorisation des résultats et une
collaboration à la publication.
Contact :
Marie CASTERA-TELLIER
E-mail : [email protected]
OUTILS
: + 33 (0)2 31 45 40 78
Pour la gestion de données : nous disposons du logiciel ClinsightTM
(Ennov), logiciel conforme aux attentes de la FDA et de l’EMEA.
Ce logiciel est régulièrement mis à jour en fonction des versions
proposées par son éditeur. Les données sont accessibles à distance
(connexion sécurisée) grâce à des identifiants et mots de passe
personnels. La pérennité des données est optimisée par le stockage
sur deux serveurs dans des lieux différents et les données sont
sauvegardées tous les jours.
Pour l’analyse statistique : logiciels utilisés
- calcul du nombre de sujets : nQueryAdvisorTM, nTerimTM, nPIITM
- résultats statistiques : SASTM, StataTM, StatXactTM, LogXactTM
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5èmes Journées Scientifiques
10 et 11 mai 2012 – Deauville
Plate-Forme de Génomique du Cancéropôle Nord-Ouest (Lille)
Localisée à l’IRCL, Institut pour la Recherche sur le Cancer de Lille,
la plate-forme de génomique fonctionnelle et structurale est une
STRUCTURE DÉDIÉE À L’ANALYSE GÉNOMIQUE.
La plate-forme a reçu la
labellisation IBiSA
(Infrastructures en Biologie, Santé et Agronomie)
au travers du réseau
LIGAN
(Lille Integrated Genomics
Advanced Network).
Son but : détecter et analyser des séquences
d’ADN ou d’ARN et leurs variations, dans une
région ciblée ou à l’échelle d’un génome.
C’est un service commun de l’université de Lille 2,
IMPRT IFR-114, ouvert à l’ensemble des services
de recherche, académiques ou privés.
CE SERVICE COMMUN SE COMPOSE DE
QUATRE PLATEAUX COMPLÉMENTAIRES :
Le premier plateau technologique se base sur deux
approches de SÉQUENÇAGE HAUT DÉBIT (SOLID4 ET ION
TORRENT PGM, LIFE TECHNOLOGIES), pour proposer
des approches génomique avec une couverture et une
précision inégalée.
 Finalement, le quatrième plateau,
transversal, permet l’analyse biostatistique et bioinformatique des données générées.
 En amont, nous proposons des solutions
Le plateau Séquençage Haut Débit (NGS) supporte des projets de RNA-seq, ce qui permet l’analyse qualitative (SNP,
junctions exons-exons, fusions de gènes, nouveaux transcrits)
et quantitative par le séquençage du transcriptome complet,
des projets de Target-seq (all exome et reséquençage ciblé)
pour lesquels nous rechercherons des anomalies génomiques
(SNP, indel, inversion), et enfin des projets de ChIP-seq par
une étude de l’immunoprécipitation de la chromatine et de
Méthyl-seq par l’étude de la méthylation de l’ADN génomique.
Deux de ces plateaux correspondent aux technologies de micro-arrays les plus utilisées dans le
monde : LES TECHNOLOGIES AGILENT ET AFFYMETRIX.
Le plateau de micro-arrays Agilent réalise :
de capture ou d’enrichissement à façon dans
les projets de reséquençage ciblé (design
PCR, eArray, AmpliSeq…).
 Nous réalisons des études de CNVs
(Copy
Number
Variation)
avec
logiciels
commerciaux
(DNA
Analytics,
Partek) et logiciels développés par la plateforme (WACA, clustering, classification supervisée).
 Des analyses d’expression sont également faites à l’aide de logiciels commerciaux
(GeneSpring, GeneMath, Bioscope) et de logiciels developpés par la communauté (Tophat,
Cufflinks).
 Enfin, ce plateau assure une analyse
fonctionnelle (Ingenuity Pathway Analysis,
GeneSpring).
- de la CGH array haute résolution,
- du Gene Expression Profiling (transcriptome, miRNA),
- et du ChIP on chip (promoteurs, méthylome, ...).
 Complémentaire, le plateau de micro-arrays
Affymetrix réalise :
- les analyse sur SNP.6 (génotypage, LOH, Copy Number, ...)
- et Gene Expression Profiling (transcriptome)
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5èmes Journées Scientifiques
10 et 11 mai 2012 – Deauville
Contact :
Martin FIGEAC
E-mail : [email protected]
: + 33 (0)3 20 16 92 13
http://www.canceropole-nordouest.org/plates-formes/platesformes-de-genomique/lille.html
Notes
101
5èmes Journées Scientifiques
10 et 11 mai 2012 – Deauville
Contacts
Composition du Comité de Pilotage Scientifique du Cancéropôle Nord-Ouest
AXE 1 : «Du développement et la validation de biomarqueurs pronostiques et prédictifs à
l’innovation thérapeutique»
Y. De Launoit
T. Frebourg
P. Michel
G. Zalcman
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
AXE 2 : «Initiation et évolution tumorales des hémopathies malignes»
F. Jardin
J.P. Marolleau
C. Preudhomme
[email protected]
[email protected]
[email protected]
AXE 3 : «Ciblage multimodalités en cancérologie, programme CIMULCAN»
V. Grégoire
E. Lartigau
P. Véra
[email protected]
[email protected]
[email protected]
AXE 4 : «Cancer et neurosciences»
H. Castel
B. Giffard
F. Joly
[email protected]
[email protected]
[email protected]
AXE 5 : «Cancers, individu et société»
V. Christophe
P. Cohen
G. Launoy
[email protected]
[email protected]
[email protected]
Plate-forme de Génomique :
M. Figeac (Lille)
T. Frebourg (Rouen)
[email protected]
[email protected]
Tumorothèques :
F. Galateau-Sallé
[email protected]
Centre de traitements des données :
M. Henry-Amar
[email protected]
Deauville - 4èmes Journées Scientifiques, 2011
102
5èmes Journées Scientifiques
10 et 11 mai 2012 – Deauville
Contacts
Equipe d’animation du Cancéropôle Nord-Ouest :
•
Pierre Formstecher, Président
[email protected]
•
Floriane Bougeard, Directrice Administrative
[email protected]
•
Véronique Pancré, Directrice Scientifique
[email protected]
•
Jean-Claude Barbare, Coordination Recherche Clinique
[email protected]
•
Véronique Durnez, Assistante de direction
[email protected]
•
Sophie Broutin, Chargée de communication
[email protected]
•
Laurent Bury, Chargé de projets informatiques
[email protected]
•
Pascaline Potier, Adjointe administrative
[email protected]
Retrouvez toute l’information du
Cancéropôle Nord-Ouest sur :
www.canceropole-nordouest.org
[email protected]
103
5èmes Journées Scientifiques
10 et 11 mai 2012 – Deauville
Ces journées bénéficient du soutien de :
Et du parrainage de la
POUR LA SESSION THÉMATISÉE :
SHS, EPIDÉMIOLOGIE ET SANTÉ PUBLIQUE
Retenez dès aujourd’hui les dates des 6èmes journées scientifiques
du Cancéropôle Nord-Ouest qui se dérouleront à Deauville
les jeudi 16 et vendredi 17 mai 2013.
Rendez-vous l’année prochaine !
w w w. c a n c e r o p o l e - n o r d o u e s t . o r g
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