Correspondances en Onco-Théranostic - Vol. VI - n° 1 - janvier-février-mars 2017
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dossier thématique
Prolifération
et cycle cellulaire
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essentiellement fondée sur la détection de l’activité de
prolifération. Ces données soulignent le rôle primor-
dial de la prolifération cellulaire dans l’évaluation du
pronostic tumoral.
Signatures moléculaires :
validationprospective
Les signatures génomiques prédisent le risque de
rechute à 5 ans et/ou 10 ans et peuvent permettre
d’adapter la stratégie thérapeutique, notamment en
guidant le choix d’une CT adjuvante. Si toutes ces signa-
tures ont été validées à des degrés variables dans des
études rétrospectives, seules certaines d’entre elles ont
fait l’objet d’une validation prospective.
Signature à 70 gènes : essai prospectif MINDACT
Très récemment publié (12) , cet essai, mené dans
9 pays européens, a inclus 6 693 patientes atteintes
d’un cancer du sein de stade précoce (88 % RH+,
20 % pN1 et 10 % HER2+). Le pronostic a été évalué
cliniquement d’une part, et sur le plan génomique
d’autre part, avec le test MammaPrint®. Les patientes
à faible risque sur les plans génomique et clinique
(n = 2 745) n’ont pas reçu de CT ; les résultats pour ce
groupe montrent une survie sans métastase à 5 ans
de 97,6 % (12) . Les patientes à haut risque clinique
et génomique (n = 1 806) ont reçu une CT ; dans
ce groupe, les résultats montrent une survie sans
métastase à 5 ans de 90,6 %. De façon prévisible, la
catégorie discordante entre risque clinique et géno-
mique (randomisée CT contre pas de CT) montre
des taux de survie intermédiaires. Ainsi, dans les cas
discordants à “risque clinique haut-risque génomique
bas” (1 550 patientes, 23,2 %), la survie sans métastase
à 5 ans pour les patientes n’ayant pas reçu de CT
est de 94,7 % (IC
95
: 92,5-96,2), contre 95,9 % (IC
95
:
94-97,2 %) pour celles ayant reçu une CT (différence
de 1,5 %). Dans le groupe discordant à “risque clinique
bas-risque génomique haut” (n = 592), aucune dif-
férence significative n’est observée en termes de
survie dans le groupe randomisé CT contre pas
de CT (95,8 % contre 95 %). En termes de stratégie
(clinique contre génomique), 50 % des patientes
de l’essai sont considérées à haut risque clinique
(n = 1 806 + 1 550/6 693) et seraient susceptibles de
recevoir une CT, contre 36 % pour l’évaluation géno-
mique (n = 1 806 + 592/6 693), ce qui, en termes de
stratégies, permettrait d’éviter une CT dans 14,3 %
des cas. Par ailleurs, dans les groupes jugés à risque
élevé sur le plan clinique (“clinique haut-génomique
bas” et “clinique haut-génomique haut”, n = 3 356),
l’évaluation génomique permettrait d’éviter 46,2 %
des chimiothérapies si l’on considère le bénéfice
de la CT dans le groupe discordant “clinique haut-
génomique bas” (n = 1 550) comme négligeable (12) .
Signature à 21 gènes : essai prospectif TAILORx
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Cette étude prospective multicentrique a été menée
sur plus de 10 000 patientes atteintes d’un cancer du
sein de stade précoce, sans envahissement ganglion-
naire, RH+/HER2– (19) . Après réalisation d’un test
Oncotype Dx®, le schéma était le suivant : RS ≤ 10 :
HT seule ; 11 < RS < 25 : randomisation pour l’ajout de
la CT ; RS > 25 : traitement combiné (HT + CT). Seules
les données relatives au bras à faible risque (RS ≤ 10)
sont actuellement publiées : 99 % des femmes ayant
un RS bas n’ont pas présenté de récidive après 5 ans
d’HT (soit un risque de récidive inférieur à 1 %) [19] .
Cette étude confi rme la validité du test OncoType DX®
identifi ant les patientes pouvant bénéfi cier d’une HT
seule.
Signature à 21 gènes : essai prospectif
RxPONDER
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Commencé en 2011 et toujours ouvert aux inclu-
sions (5 000 patientes attendues avec RS < 25), cet essai
de phase III, multicentrique, déterminera si la CT est
bénéfi que en cas de tumeurs RH+/HER2– avec atteinte
ganglionnaire (pN1) et RS bas à intermédiaire. L’essai
cherche également à déterminer un seuil de RS au-delà
duquel la CT devrait être recommandée.
Signatures moléculaires : les limites
Tissu congelé ou fi xé au formol ?
À l’origine, les signatures moléculaires à haut débit
(technique de microarray ) ont été validées sur du
matériel tumoral congelé. En eff et, l’ARN tumoral se
fragmente lors des étapes de fi xation au formol et d’in-
clusion en paraffi ne des tissus. Des adaptations récentes
se sont cependant développées sur tissu fi xé au formol
grâce à la méthode DASL (cDNA-mediated annealing,
selection, extension and ligation) [Illumina®] (15) . Les
résultats s’avèrent comparables pour le GGI (20) et pour
MammaPrint®, avec une concordance de 96 % (21) . Par
ailleurs, on peut souligner que la grande majorité des
signatures utilise la technique de qRT-PCR, bien adaptée
aux tissus fi xés au formol (tableau, p. 25) .
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Trial Assigning IndividuaLized Options for Treatment Rx
.
7 Rx for
POsitive NoDe Endocrine Responsive breast cancer .
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