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Il faut souligner que la vaccination antirabique des animaux est toujours antérieure
à l'exposition (sauf dans le cas particulier d'un rappel antigénique chez des animaux
primo-vaccinés). Cette vaccination doit conférer une immunité à la fois solide et
durable.
3.
Les progrès récents de la recherche sur les vaccins antirabiques permettent de
distinguer, d'une part, les vaccins traditionnels et, d'autre part, les vaccins de «nouvelle
génération».
Les vaccins traditionnels sont à base de virus multiplié in vivo ; ceux de nouvelle
génération sont à base de virus adapté à des systèmes de culture cellulaire.
La production de vaccins antirabiques in vivo peut être réalisée avec un virus
multiplié soit sur tissu nerveux d'animaux adultes (souris, lapins, moutons, etc.) ou,
de préférence, d'animaux à la mamelle, en utilisant des souches virales partiellement
ou complètement inactivées (dérivées du virus Pasteur original), soit sur œufs
embryonnés (souches Flury LEP et HEP, Kelev).
Les vaccins produits in vitro sont à base de virus fixe (souches dérivées de la souche
Pasteur, souches Flury, souches SAD ou dérivées de SAD, par exemple ERA et
Vnukovo), préalablement adaptées in vivo, puis multipliées sur différents systèmes
de culture cellulaire. Ces vaccins utilisent des virus vivants mais, plus souvent, des
virus inactivés.
Les vaccins antirabiques de nouvelle génération
Des mutants avirulents du virus de la rage ont été testés sous forme de vaccins
vivants ou inactivés. Des vaccins sous-unitaires, à base de glycoprotéine du virus
rabique, ont été mis au point et expérimentés avec succès.
Par ailleurs, on a montré qu'un virus recombinant vaccine-rage, contenant le gène
de la glycoprotéine du virus rabique, induit la production de quantités importantes
de glycoprotéine qui, à son tour, produit rapidement des anticorps neutralisants et
protège contre l'inoculation d'épreuve de fortes doses du virus rabique des rues chez
le lapin, la souris, le raton laveur, la mouffette, le renard et les bovins.
D'autres approches font actuellement appel aux techniques modernes de la biologie
moléculaire et du génie génétique, afin de mettre au point des systèmes à base
d'adénovirus et de baculovirus, pour produire des vaccins exempts de génome (ne
contenant que les constituants immunogènes du virus).
On a également expérimenté avec des résultats encourageants la synthèse chimique
de peptides à chaîne courte reproduisant les séquences spécifiques d'acides aminés
de la glycoprotéine virale et encapsulés dans des vésicules lipidiques (liposomes),
agissant à la fois comme véhicule et comme adjuvant du vaccin.
Les anticorps anti-idiotypes du virus rabique ont induit la formation d'anticorps
spécifiques (un rappel avec un vaccin inactivé a protégé les animaux contre l'épreuve
virulente).
4.
Méthodes de vaccination. Les vaccins antirabiques sont en général administrés
aux animaux domestiques par voie parentérale ; en principe, sauf indication contraire,
l'injection est intramusculaire. Elle est la seule possible pour administrer des vaccins
à virus vivant modifié. Il est à noter que l'administration orale de vaccins à virus