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PROJET DE RECHERCHE
Rationnel (contexte et hypothèses)
Ce projet s’inscrit dans la médecine de précision, guidée par la description des
altérations génétiques tumorales à intérêt théranostique et/ou pronostic. Certaines drogues
bénéficient d‘une AMM conditionnée par la présence d’altérations acquises. Concernant les
tumeurs solides, il s’agit des mutations de BRAFV600 (mélanome - vemurafénib), des
mutations de EGFR (cancer pulmonaire non à petite cellule - EGFR-TKI), de mutations des
gènes KRAS et NRAS (cancer colorectal métastatique - anticorps anti-EGFR), de mutations
de KIT et PDGFRA (GIST – imatinib et autres inhibiteurs) ou encore des mutations de BRCA1
et 2 (cancer ovarien avancé - olaparib). A ces altérations s’ajoutent d’autres mutations ayant
un impact thérapeutique : ALK et MET (programme AcSe Crizo), BRAF (programme ACSE
vemurafenib), mutations de résistance au traitement TKI-EGFR de 1e, 2e puis 3e génération,
ou au vemurafénib. Le groupe de travail NGS de l’INCa a défini un panel minimal d’environ
100 cibles distribuées sur une vingtaine de gènes, pouvant être proposé aux patients en
remplacement des forfaits par pathologie identifiés dans la liste complémentaire et basé sur la
cotation N452 pour une AMM ou ATU conditionnée. Un second panel, également coté N452,
regroupant l’ensemble des exons et jonctions introniques des gènes BRCA1 et 2 est
nécessaire depuis l’AMM de l’olaparib.
Les laboratoires pourront mettre en place des panels en fonction des applications
choisies. Il s’agit de marqueurs ayant fait l’objet d’une validation clinique dans la littérature et
ayant une application pour l’orientation diagnostique ou théranostique des patients (liste
détaillée ci-dessous). Ils ont donc des applications immédiates et validées pour au moins un
des cancers. Nous distinguerons pour l’évaluation les panels dédiés aux tumeurs solides avec
prescription AMM (pouvant aussi être utilisé pour l’ADN tumoral circulant) et le panel contenant
les gènes BRCA1 et 2 et spécifique aux cancers de l'ovaire.
Ce séquençage haut débit (NGS) de moins de 20 kb permet une analyse systématique
d’un plus grand nombre de cibles en harmonisant les procédures analytiques. Il permet aussi
en complément du panel de moyenne taille (20-100kb) (de prévoir très en amont la possibilité
pour le patient de bénéficier d'une prise en charge spécifique soit dans le cadre d'un essai soit
dans le cadre d'une prise en charge hors AMM validée en RCP) l’inclusion de patients porteurs
de mutations non référencées dans des essais cliniques. Ce séquençage peut être couplé à
une RCP moléculaire.
Ces panels courts NGS-K20 sont adaptés au diagnostic hebdomadaire et offrent une
amélioration potentielle de la prise en charge via la détection d'un panel plus large de variants
et de la possibilité d'utiliser ces panels pour la caractérisation de l'ADN tumoral circulant en
diagnostic ou en suivi. Il est beaucoup plus rentable de travailler sur un panel de gènes dans
le cas de l'ADNtc en particulier lorsque la mutation initiale n'est pas connue. et du suivi
dynamique sur biopsie liquide des tumeurs solides. Il s’agit de rendre ces analyses dans un
délai compatible avec la décision thérapeutique (7 à 15 jours). Le but principal de ce panel est
de remplacer progressivement les recherches individuelles d’altérations marqueur par
marqueur. Les données recueillies doivent permettre de montrer l’efficience du NGS par
rapport aux techniques conventionnelles.
Originalité et Caractère Innovant
Cette approche NGS est en diffusion aux sein des laboratoires de génétique
moléculaire des tumeurs. En 2014, 6 laboratoires avaient un rendu en NGS des marqueurs
les plus fréquents dans le côlon et le poumon. En 2015, 15 laboratoires utilisent cette approche
en routine et de nombreux laboratoires sont en cours de validation.
L'augmentation du nombre de marqueurs testés par patient permet l’amélioration de la
stratification moléculaire basée sur des altérations actionnables. Ces techniques bénéficient