Éditorial Et de trois ! The third French Cancer plan L e 4 février 2014, le président Hollande a présenté les grandes lignes du Plan cancer III, 2014-2019, qui sera décliné en 17 objectifs opérationnels. La plupart des médias ont relayé les objectifs principaux de ce plan tels la réduction des inégalités (sociales, territoriales) face au cancer, l’après-cancer, comportant un focus important sur les droits des patients, et la prévention et le dépistage, reposant notamment sur un plan anti-tabac prioritaire. D’autres points de ce plan intéressent plus particulièrement les lecteurs de Correspondances en Onco-Théranostic. Une des ambitions du Plan cancer III est d’accélérer l’émergence de l’innovation au bénéfice des patients. Il est, par exemple, prévu de doubler le nombre des patients dans les essais cliniques d’ici 2019 et d’augmenter la couverture territoriale par les Centres d’essais cliniques de phase précoce (CLIP2) et la labellisation de centres dédiés aux enfants, en veillant à corriger les inégalités géographiques. Pour l’accès aux thérapeutiques ciblées, le plan veut faire de la France un modèle à la fois en termes de détection des anomalies moléculaires actionnables par des médicaments mais aussi par une évolution des modes de tarification pour les médicaments innovants. Il s’agit ici de conforter l’avance de la France dans la médecine personnalisée. Un objectif ambitieux de séquençage des tumeurs de 50 000 patients par an est fixé. Une plateforme nationale dédiée à la génomique et à l’analyse des données du cancer sera créée pour alimenter la recherche. La recherche fondamentale sera aussi favorisée, recevant plus de 50 % des crédits de recherche du plan cancer III, afin de mieux comprendre les mécanismes de développement et d’échappement tumoral. Une des ambitions sera également de modéliser les grands processus tumoraux pour mieux comprendre les cancers et améliorer leur prise en charge. Les résultats de ces recherches seront partagés avec les grands consortiums internationaux de séquençage tumoral. Par ailleurs, des actions de recherche et de santé publique solidaires seront déployées vers les pays de l’Afrique subsaharienne et du sud de la Méditerranée. Des adaptations des parcours professionnels deviennent nécessaires. L’action 4.6 du Plan cancer, par exemple, a pour objet d’améliorer la formation des professionnels de l’anatomocytopathologie (ACP), en introduisant, dans le DES ACP, un stage de 6 mois au sein d’une plateforme de diagnostic moléculaire et en spécialisant la formation des techniciens de laboratoire à la pratique de l’ACP, spécialisation qui aboutira à un diplôme spécifique. De même, de nouveaux cursus associant biologie, mathématiques, santé publique et statistiques seront favorisés pour répondre aux enjeux de la médecine personnalisée. Pour e n s avo i r plus... http://www.e-cancer.fr/le-plan-cancer Le plan va capitaliser sur l’existant, comme les plateformes de génétique constitutionnelle et somatique du cancer et les SIRIC (sites de recherche intégrée sur le cancer), ces fleurons de l’innovation française. Il investit dans l’avenir et dans la recherche afin de continuer à développer la médecine de précision. Le Plan cancer III prévoit la mise en place progressive du séquençage nouvelle génération (NGS) au sein des plateformes, pour l’oncogénétique et la génétique somatique. Correspondances en Onco-Théranostic étant toujours en phase avec l’actualité, il ne vous aura pas échappé que le NGS est le thème du dossier de ce premier numéro de 2014… Bonne lecture ! Frédérique Penault-Llorca, Rédactrice en chef Centre Jean-Perrin, Clermont-Ferrand 6 Correspondances en Onco-Théranostic - Vol. III - n° 1 - janvier-février-mars 2014