• La récupération motrice du premier muscle en dessous de la lésion nerveuse est le meilleur signe
de récupération. La réapparition des contractions volontaires est précédée par la récupération du
tonus et de la sensibilité musculaire.
ÉLECTRODIAGNOSTIC
• Électromyographie : elle possède l'avantage de dépister très tôt les signes de régénération ;
— le tracé de repos d'un muscle normalement innervé est plat ; la contraction musculaire provoque
l'apparition de pointes dont le nombre et l'aspect dépendent de la force de contraction, c'est-à-dire du
nombre d'unités motrices sollicitées ; un muscle dénervé présente sur le tracé de repos des potentiels
brefs et faibles, qui apparaissent trois semaines environ après l'accident, c'est-à-dire lorsque les
axones ont complètement dégénéré (on appelle ces potentiels « potentiels de fibrillation ») ;
— en outre, les tentatives de contraction volontaire ou la stimulation nerveuse ne provoquent pas de
pointes ; la régénération nerveuse entraîne une diminution des potentiels de fibrillation et l'apparition,
lors des tentatives de contraction volontaire, de potentiels de régénération.
LESIONS ANCIENNES ou PLAIES NEGLIGEES
Les lésions anciennes ne présentent pas de particularités par rapport aux lésions récentes, à ceci
près que les troubles sensitifs peuvent y être discrets, limités au territoire autonome et que le déficit
moteur peut être en partie masqué par la suppléance des muscles voisins. Elles nécessitent un
examen neurologique très soigneux. Quatre grands syndromes peuvent être individualisés.
SYNDROME D'INTERRUPTION COMPLÈTE
• Cliniquement : il existe une anesthésie complète à tous les modes, une paralysie complète du
territoire concerné avec amyotrophie, hypotonie et abolition des réflexes ostéotendineux.
• Électriquement : inexcitabilité farado-galvanique, présence de potentiels de fibrillation, absence de
pointes lors de la stimulation nerveuse ou des tentatives de contraction musculaire.
SYNDROME D'INTERRUPTION PARTIELLE
Toutes les associations peuvent se voir selon le déficit partiel sensitif et moteur.
Une paralysie dissociée avec conservation de la sensibilité et paralysie traduit une simple élongation
nerveuse et est de bon pronostic avec a priori récupération ad integrum.
SYNDROME DE RÉGÉNÉRATION (1 mm / jour)
• Cliniquement :
— signe de Tinel évolutif à rechercher de distal en proximal au niveau du trajet du nerf,
— réapparition de la sensibilité dans la zone autonome,
— réapparition de contractions volontaires.
• Électriquement :
— diminution des potentiels de fibrillation avec, lors des tentatives de contraction musculaire
volontaire, présence de potentiels polyphasiques de régénération ;
— réapparition des contractions musculaires par stimulation galvanique et faradique du nerf.
SYNDROME D'IRRITATION
Ce syndrome désigne les phénomènes douloureux qui peuvent s'observer après un traumatisme
nerveux. La lésion initiale peut avoir été une section complète, mais bien souvent, il ne s'agit que
d'une section partielle ou encore d'une contusion par écrasement. Il peut s'agir :
• de douleurs au niveau de la lésion : névrome douloureux simple, douleur exquise très localisée,
réagissant bien à la thérapeutique médicale ou chirurgicale locale ;
• de douleurs sous-jacentes à la lésion :
— hyperesthésie cutanée douloureuse,