I) L`expansion de l`Occident

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Histoire
Chapitre n°……..
L’expansion de l’Occident
I) L’expansion de l’Occident :
La croisade de 1095 et ses conséquences
Problématique :
 Quels sont les causes, le trajet et le résultat de la première
croisade ?
En 1095, le pape lance un grand appel aux chrétiens d’Occident pour aller combattre les
musulmans en Orient. Aussitôt une foule de pauvres gens se met en marche, mais elle
est massacrée par les Turcs en Asie Mineure. En 1096, de nombreux chevaliers partent
à leur tour : c’est la première croisade (1096-1099).
A/ L’appel à la croisade
Document 1 : Le pape Urbain II prêche la croisade (1095)
Il est urgent d’apporter à vos frères d’Orient (1) l’aide si souvent promise. Les Turcs et les Arabes les
ont attaqués et saccagent le royaume de Dieu. C’est pourquoi je vous supplie, les pauvres comme les
riches, de vous hâter de chasser ces peuples néfastes des régions habitées par nos frères. Je le dis à
ceux qui sont ici, je le proclamerai aux absents : le Christ l’ordonne. Si ceux qui iront là-bas perdent
leur vie pendant le voyage sur terre ou sur mer ou dans la bataille contre les païens (2), leurs péchés
leur seront pardonnés.
D’après Foucher de Chartres, Histoire du pèlerinage des Francs à Jérusalem, XIIe siècle
1. Chrétiens de l’Empire byzantin 2. Non chrétiens
Document 2 : Un croisé
Les comtes et les chevaliers songeaient encore
à leurs préparatifs que déjà les pauvres faisaient
les leurs avec une ardeur que rien ne pouvait
arrêter. Chacun délaissait sa maison, sa vigne,
son patrimoine, les vendait à bas prix et partait
joyeux. Des pauvres ferraient leurs bœufs
comme des chevaux et attelaient à des chariots
sur lesquels ils mettaient quelques provisions et
leurs petits enfants qu’ils traînaient ainsi à leur
suite ; et ces petits enfants, aussitôt qu’ils
apercevaient un château ou une ville,
s’empressaient de demander si c’était là
Jérusalem, vers laquelle ils marchaient.
D’après Guibert de Nogent (1055-1125),
Histoire des croisades
Document 3 : Identifie les participants de la première croisade
Document 4 : La première croisade
Partis en avril 1096, de très nombreux croisés (ceux qui ne savent pas se battre, participant à la «
croisade populaire ») sont massacrés par les Turcs à Constantinople en août. Les chevaliers
(participant à la « croisade des barons ») poursuivent leur route, gagnent plusieurs batailles et
atteignent Jérusalem à l’été 1099.
Document 4 : La première croisade
B/ La prise de Jérusalem
Document 5 : Le siège de Jérusalem
(Miniature du roman de Godefroy de Bouillon et de Saladin, 1337, BNF, Paris)
Document 6 : Les combats lors du siège de Jérusalem
Nous sommes parvenus à Jérusalem le 7 juin et nous avons assiégé la ville. Le duc Godefroy prit
place à l’ouest. Nos seigneurs étudièrent les moyens d’attaquer la ville afin de pouvoir y pénétrer pour
aller adorer le tombeau du Christ. Godefroy fit construire des châteaux de bois et autres engins.
L’assaut a été donné le 15 juillet.
Les nôtres poursuivirent les infidèles en les tuant jusqu’au temple de Salomon, où il y eut un tel
carnage que l’on marchait dans le sang jusqu’aux chevilles. Les croisés coururent bientôt par toute la
ville, raflant l’or, l’argent, les chevaux et pillant les maisons qui regorgeaient de richesses.
D’après l’Histoire de la première croisade, XIIe siècle
Document 7 : Les Etats latins d’Orient au début du XIIe siècle
C/ Les espaces de l’expansion
de la chrétienté
Je retiens
A partir du XIème siècle, on a assisté à une expansion de la chrétienté à la fois en Orient et en
Europe.
En 1095, le pape Urbain II appelle les fidèles à partir en guerre contre les Turcs qui occupent
Jérusalem. Après un long trajet, ils font la conquête de Jérusalem en 1099 et créent quatre Etats
latin au Proche-Orient.
Pendant deux siècles, les Etats latins cherchent à résister aux attaques musulmanes. Ils sont
défendus par des ordres militaires et régulièrement secourus par les chevaliers d’Occident qui
organisent sept croisades durant les XIIe et XIIIe siècles.
En parallèle, au XIe siècle, les Etats chrétiens du nord de l’Espagne commencent la reconquête des
territoires musulmans du sud. Ils sont aidés par des chevaliers aquitains auxquels le pape a promis
le pardon de leurs fautes, c’est la Reconquista.
Au nord-est de l’Europe, les chevaliers teutoniques conquièrent et christianisent les régions slaves
et baltes qui bordent la mer Baltique.
L’expansion de l’Occident : L’essor du grand commerce :
Le cas des épices
Problématiques :
 En quoi le commerce des épices est-il représentatif de l’essor du
grand commerce ?
 Quel est le circuit du commerce des épices au Moyen Âge ?
Au Moyen Âge, le commerce lointain se développe. Il concerne
quelques grandes marchandises. Parmi elles, les épices qui étaient le
principal produit de luxe consommé par les Occidentaux.
Le circuit des épices
Document 1 :
Les routes et les carrefours du grand commerce au XIIIe siècle
Document 2 : Un convoi d’épices
« J’attends le convoi retour de Beyrouth et Alexandrie. Heureusement tous ces trafics sont opérés par
les galères, un moyen très sûr. Un messager arrivé d’Alexandrie m’a informé que cette année les
affaires avaient été bonnes, la caravane de la Mecque était venue jusqu’au Caire avec des copieux
chargements d’épices de toutes sortes et de la soie. Il m’a dit que cette année le poivre était beau,
d’un gros grain noir, et qu’il n’avait pas autant de poussière que l’an dernier. J’attends cinq sortes de
poivre, du girofle, et je ne sais combien de balles de soie, trois ou quatre … »
D’après la lettre de Domenico Zucolo, marchand de Venise, 20 octobre 1423.
Document 3 : A la foire de Troyes
« Ici, il y a des marchandises en abondance. Le poivre ne se vend pas bien. Le gingembre se vend de
22 à 28 deniers le livre, selon la qualité. Le safran est très demandé : il se vend 25 sous (1) la livre et il
n’y en a plus sur le marché. La cire de Venise se vend 23 deniers la livre. La poudre d’or vaut selon la
qualité.
L’associé de Scotto (2) a beau coup de marchandises, mais il ne parvient pas à les écouler ; il pense
les expédier en Angleterre pour les vendre là-bas. »
Extrait d’une lettre adressée à Tolomeo de Sienne (Italie) par son associé à la foire de Troyes, 1265.
(1) un sou = 12 deniers.
(2) : un autre marchand de Sienne.
Document 4 : Les épices et leurs usages
Les épices étaient un produit de luxe. Elles
étaient utilisées pour corriger la fadeur des plats
et cacher le goût de viandes souvent avariées.
Elles servaient aussi de médicaments.
Document 3 : Les épices et leurs usages
Les épices étaient un produit de luxe. Elles
étaient utilisées pour corriger la fadeur des plats
et cacher le goût de viandes souvent avariées.
Elles servaient aussi de médicaments.
B/ Le commerce des épices
Vous êtes un marchand vénitien du XIIIe siècle et vous faîtes le
commerce des épices. Racontez votre commerce.
Je retiens
Au XIe siècle, le grand commerce renaît et prend son essor. Les seigneurs entretiennent et
protègent les routes qui deviennent plus sûres.
Les moyens de transport s’améliorent et la frappe de monnaies d’argent et d’or de forte valeur
facilite les gros achats.
Les grands marchands s’organisent : ils s’associent pour les grosses opérations commerciales. A
partir du XIVe siècle, ils utilisent le crédit et la lettre de change (une lettre qui permet à l’acheteur de
payer plus tard) et font assurer les marchandises qu’ils transportent par la mer.
Les marchands italiens de Venise, Gênes et Pise rapportent des soieries et des épices d’Orient.
Les marchands du Nord achètent des marchandises sur les pourtours de la mer du Nord et de la
mer Baltique.
Les marchandises du Nord et du Sud s’échangent dans les foires internationales. Au XIIIe siècle,
les plus importantes sont celles de Champagne.
III) Venise : Une grande ville marchande
Problématiques :
 Dans quelle mesure les phénomènes d’urbanisation et
d’expansion sont-ils liés ?
 Comment le commerce marque-t-il l’architecture d’une ville ?
A/ Venise :
un carrefour commercial
Document 1 : Plan de la ville de Venise
(Gravure, 1588)
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Document 2 :
Les routes commerciales empruntées par les marchands vénitiens
Document 3 : Le cœur du commerce méditerranéen
En Orient, les Vénitiens achètent les produits des pays du Nord : des fourrures et des produits de la
steppe russe, des céréales et des esclaves ; les produits de l’Asie centrale : épices, bijoux, pierres
précieuses, soie et étoffes de luxe. Tous ces produits sont revendus en Italie et dans tout l’Occident,
où les Vénitiens achètent les draps de laine et les toiles de Flandre, les métaux d’Angleterre et
d’Europe centrale, les bois de Dalmatie, les esclaves du monde slave qu’ils revendent en Orient… Les
établissements vénitiens jalonnent les routes maritimes qui se dirigent vers Constantinople, Beyrouth
ou Alexandrie, c’est-à-dire vers les points d’aboutissement des caravanes et de la navigation
asiatique.
D’après Yves Renouard, Les villes d’Italie de la fin du Xe au XIVe siècle, Paris, Sedes, 1969
B/ Une ville marquée
par le commerce
Document 4 : Arsenal de Venise
( peinture sur toile d’Antonio di Natale, XVe-XVIe)
Document 5 : Ca’ da Mosto (XIIIe siècle)
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C/ Une ville dirigée
par des marchands
Document 6 : Une procession sur la place Saint-Marc
(Giovani Bellini, 1496)
Je retiens
Avec le développement du commerce et de l’artisanat, la population urbaine
augmente. A partir du Xe siècle, les anciennes cités s’agrandissent et des villes
nouvelles apparaissent autour des châteaux et des abbayes.
Les villes sont protégées par une enceinte. A l’intérieur des remparts, les rues sont
étroites et sinueuses. Elles sont bordées de maisons mal alignées, souvent en bois et
torchis.
La population des villes comprend des grands marchands et de nombreux artisans :
ce sont les bourgeois. Mais il y a aussi des paysans, des clercs et de pauvres gens qui
survivent en pratiquant de petits métiers, en mendiant ou en volant.
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