? Le taux d’activité global est influencé par la conjoncture économique
Plus précisément :
- si la conjoncture s'améliore, des chômeurs anciennement découragés (comptés comme inactifs) vont chercher
à exercer une activité, et compter parmi les actifs.
Ainsi, lorsque la conjoncture s'améliore (toutes choses égales par ailleurs), le taux d’activité global s’accroît.
Par exemple, en France, certains étudiants peuvent souhaiter interrompre leurs études pour bénéficier des
« emplois jeunes ».
- inversement, si la conjoncture se détériore, certains actifs non occupés vont renoncer à chercher une activité,
il s’agit des chômeurs découragés, comptés parmi les inactifs. De même certains étudiants vont prolonger leurs
études plutôt qu’entrer sur le marché du travail.
Ainsi, lorsque la conjoncture se dégrade (toutes choses égales par ailleurs), le taux d’activité global diminue.
Ce phénomène porte le nom « d’effet de flexion des taux d’activité », qui joue d’ailleurs un rôle
d’amortisseur sur le taux de chômage. En effet, il tend à freiner la baisse du chômage en cas d’amélioration de
la conjoncture, tandis qu’il tend à ralentir l’augmentation du chômage si la conjoncture se détériore.
Ainsi, les économistes estiment que pour réduire le chômage de 100 personnes, il est nécessaire de créer
environ 140 emplois.
? Des éléments sociologiques influencent également les taux d’activité d’une population
Ainsi, l’augmentation du taux d’activité féminin depuis la fin des années soixante s’explique notamment par la
volonté des femmes d’accéder à un statut social plus valorisant que celui de « mère au foyer ».
§2. Les déterminants la demande de travail
J. FOURASTIE a montré que la demande de travail dépend de l’évolution différentielle des paramètres
suivants : la production, la productivité et la durée du travail.
En effet, on sait que :
Productivité du travail = Production / Effectifs employés
c’est à dire
Effectifs employés = Production / Productivité du travail
En termes de variations (?) :
? Effectifs employés = ? Production / ? Productivité du travail
On peut en déduire la formule approximée suivante :
? de l’emploi = ? de la production - ? de la productivité
Si la production augmente plus vite que la productivité, des emplois seront créés.
Inversement, si le rythme d’augmentation de la productivité est supérieur au rythme d’augmentation de la
production, des emplois seront détruits.
Il est d’ailleurs possible d’affiner la formule en intégrant la durée du travail :
? de l’emploi = ? de la production - (? du temps de travail + ? de la productivité)
Ainsi, la réduction du temps de travail (RTT), toutes choses égales par ailleurs, tend mécaniquement à créer
des emplois.
(cf TD sur les 35h00)
2°) Les dysfonctionnements du marché du travail
a- Le chômage : définitions et mesures
§1. La montée du chômage
Même si le chômage nous semble aujourd’hui un problème majeur, celui-ci n’a pas toujours existé. En effet,
l’apparition du chômage est un phénomène historiquement daté, qui coïncide avec la montée du salariat. En
effet, un chômeur est un salarié (potentiel) qui ne parvient pas à vendre sa force de travail. Par contre, les
travailleurs indépendants ne connaissent pas véritablement le chômage, mais plutôt une baisse de leur activité
et de leur revenu. On rappelle qu’aujourd’hui, près de 90% de la population active française est salariée !
Sur la période 1963 - 1993, le taux de chômage est à la hausse dans les pays de l’OCDE, hormis pour les Etats-
Unis où celui-ci est en baisse depuis 1975.
A partir de 1975, on note une forte augmentation du taux de chômage dans les pays de l’OCDE, hormis pour le
Japon où celui-ci reste faible (autour de 2-3%).
La France est particulièrement touchée par le chômage, notamment par rapport à l’Allemagne, aux Etats-Unis
et au Japon.