4 heures de transport par jour

"PERSPECTIVES DE L'ÉCONOMIQUE"
vient de paraître:
Celso Furtado
LES ÉTATS-UNIS ET
LE SOUS-DÉVELOPPEMENT
DE L'AMÉRIQUE LATINE
Etats-Unis — à recou' rir -au référendum en cas
de conflit avec le Congrès.
Cest nous qui - allons" nous «en servir. La
droite 'vient de perdre - le 'pouvoir politique ; nôtre
objectif est maintenant':de lui enlever son pouvoir
économique, non pas en,huit jours mais .en quelques-Mois, secteur par- secteur, au coup par coup,
et légalement. Si nous ne sommés pas pai-venas,
avant us.- an, à faire passer tous les secteurs clefs
de l'économie sous le contrôle de ?Etat et à amorcer un redressement dans les trois domaines oie
la situation est le plus critique — logement, chômage, inflation — on pourra dire que nous
avons échoué. »
Jean Parent
-
LE MODÈLE SUÉDOIS
Hubert Brochier
LE MIRACLE ÉCONOMIQUE
JAPONAIS -1950-1970
,Quatre cent mille chômeers
L'inflation atteindra, cette année, le taux record de 40 %. Pendant les dix premiers mois
de 1970, la hausse des prix a été de 34 %, contre
28 % pendant la même période de 1969. Régulièrement « réajustés », les salaires ne rattrapent jamais les prix qu'avec du retard. Le rythme
inflationniste est si affolant que l'unité de calcul,
dans les enquêtes sur le niveau de vie, n'est pas
l'escudo, valeur fantôme, mais le « vital », salaire
minimum légal réajusté d'année en année. Le
« vital » est actuellement de 12 escudos par jour
(360 par mois) pour les ouvriers et de 560 escudos par Mois pour les employés. Il ne permet
pas de vivre, même avec les allocations familiales,
qui vont de 45 à 80 (ou même plus.) escudos par
personne à charge et par mois (1).
Une enquête effectuée en 1968 — la situation
n'a guère changé depuis — a montré que 30 %
des familles chiliennes ont un revenu mensuel
inrieur à un « vital », près de 50 % un revenu
compris entre un et trois « vitaux », 6 % seulement un revenu supérieur à six « vitaux », ces
6 % de « privilégiés » se partageant plus de 26%
du revenu total des familles La différence entre
les milieux urbain et rural est sensible : 91 %
des familles rurales reçoivent moins de trois « vitaux » (contre 71 % dans les villes) et 1,6 %
seulement plus de six e vitaux » (contre 7 %
dans les villes). Le menu type des Chiliens pauvres se compose de féculents (riz, haricots, blancs
ou noirs, pommes de terre), de salades et de
fruits, avec de la viande une ou deux fois par
semaine. Le matin, thé ou café avec pain souvent
sec. Cinquante pour cent des enfants chiliens de.
moins de quinze ans souffrent de malnutrition.j
L'une des mesures les plus populaires annoncées',
par le gouvernement Allende est la distribution
d'un demi-litre de lait par jour à tous les enfants.'
Dans son discours d'adieu, le président Frei,
a déclaré que son gouvernement avait créé, en1
six ans, près de 500 000 emplois nouveaux et
que le nombre des chômeurs n'était que de
150 000, soit 5,3 % de la population active. Le
chiffre réel semble être plus proche de 400 000,
si l'on compte ceux qui végètent en effectuant
ALMANN-LÉVY
LA TRANSMISSION
DES POUVOIRS:
EDUARDO FREI
(A DROITE)
ET SALVADOR
ALLENDE
«Quelle leçon
pour
les tropicaux ! »
BRIGITTE GROS
4 HEURES DE
TRANSPORT
PAR JOUR
(1) L'équivalence en francs du « vital » (environ 90 F pour les ouvriers et 140 F pour les
employés, en prenant un taux moyen entre le
cours officiel et le Cours « noir » du dollar) n'a
pas grande signification. Indiquons plutôt quelques prix : 3 escudos pour un kilo de pain,
6 pour une douzaine d'ceufs, 5 Pour une demilivre de beurre, 2 pour un kilo de pommes de
terre, 3 pour un kilo de riz, 28 pour un kilo de
beefsteak, 16 pour un kilo de viande à ragoût,
5 pour un litre de vin ordinaire, 0,45 à 1 pour
un trajet en autobus, 150 pour une paire de
chaussures, 100 pour un pantalon, 50 pour une
chemise, 100 à 200 pour le loyer d'un logement
misérable dans la banlieue de Santiago...
Présentation de Roger Priouret
Brigitte Gros dénonce, grâce
à des choses vues et entendues,
la condition de plus en plus pénible
des "usagers captifs"
,
1 VOLUME: 14,00 Frs
Pierre Drouin
LE MONDE
Denoél
Le Nouvel Observateur Page 55