2. Environnement naturel - Communauté de Communes de honfleur

Communauté de Communes du Pays de Honfleur – PLU – Diagnostic – Juin 2010
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2. Environnement naturel
Source : Site Internet D.R.E.A.L. Basse Normandie, portail internet du Réseau Natura 2000, observations de terrain.
La Communau de Communes du Pays de Honfleur compte plusieurs espaces assujettis à des mesures réglementaires de
protection de l’environnement. D’autres sites ont été repérés dans le cadre d’inventaires des espaces d’intérêt écologique.
Données sur les Espaces Naturels Sensibles en attente
2.1. Les protections réglementaires
Réserve Naturelle Nationale de l’estuaire de la Seine
Décret n° 97-1329 du 30 décembre 1997
Superficie : 8528 ha
Commune(s) : Sandouville, Berville-sur-Mer, La Cerlangue, Conteville, Gonfreville l'Orcher, Oudalle, Rogerville, Saint-Samson de la Roque, Saint-Vigor
d'Ymonville, Tancarville, Honfleur, Cricqueboeuf, Trouville-sur-Mer, Pennedepie, Villerville.
Créée le 31 décembre 1997, la réserve naturelle nationale a vu son territoire s’étendre depuis le 10 novembre 2004. Avec une
superficie de 8528 ha, elle figure aujourd’hui parmi les plus grandes réserves de France métropolitaine.
Située au cœur d’un des principaux estuaires Français, la réserve naturelle de l’estuaire de la Seine recouvre une succession de
milieux humides plus ou moins adaptés au sel et aux marées.
Aux vasières, roselières, prairies saumâtres, prairies humides d’eau douce et secteurs maritimes s’ajoutent, sur des surfaces plus
réduites, les dunes, les secteurs arborés tels fourrés et ripisylves, et les mares pérennes ou temporaires : une extraordinaire variété
de milieux, à laquelle répond une forte diversité floristique et faunistique.
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- Les oiseaux
L'estuaire de la Seine est situé sur la voix de migration Ouest Paléarctique. De part sa situation géographique et les milieux qui le
composent, c’est un haut lieu de l'ornithologie en France. Plus de 250 espèces d'oiseaux différentes ont déjà était observées sur ce
site. Parmi elles, de nombreuses espèces ont un intérêt patrimonial fort de par leur rareté, les menaces qui pèsent sur elles ou
encore les effectifs en présence sur le site.
La juxtaposition de divers milieux complémentaires permet d’expliquer la richesse ornithologique du lieu :
- Le milieu subtidal, toujours recouvert d'eau, c'est sur ce site que nous pouvons observer bon nombre d'espèces marines,
telles que les sternes caugek et pierregarin et le labbe parasite en migration, le grèbe huppé, les macreuses noire et brune,
le fuligule milouinan ou le plongeon catmarin en hivernage…
- Le milieu intertidal vaseux ou sablo-vaseux est utilisé à marée basse par les oiseaux pour s'y alimenter ou se reposer. On y
observe alors bon nombre d’oiseaux limicoles comme l'avocette élégante, le bécasseau variable, le courlis cendré, l'huîtrier
pie ou le pluvier argenté mais aussi des anatidés tels le tadorne de Belon, la sarcelle d'hiver et les oies cendrées…
La roselière, avec ses 1300 ha est l'une des plus grande de France. Elle est, par conséquent, de grande importance pour
les oiseaux inféodés à cet habitat. C'est un lieu de nidification pour bon nombre de passereaux paludicoles comme la
panure à moustaches, la rousserolle effarvatte, la gorge bleue à miroir, le phragmite des joncs mais aussi pour le butor
étoilé, héron emblématique de cette roselière. Ce site est d'importance internationale car il accueille chaque année, lors de
la migration post-nuptiale, le phragmite aquatique, petit passereau nichant en Europe du Nord-Est et rejoignant ses
quartiers d'hiver Ouest africains. Cette espèce est menacée d'extinction au niveau mondial.
Les prairies humides ont, elles aussi, un rôle majeur pour la conservation des oiseaux fquentant les zones humides. Ainsi,
l'estuaire est encore un site niche le râle des genêts, espèce mondialement menacée. Ces prairies accueillent également en
période de nidification des espèces intéressantes telles que la cigogne blanche, le tarier des près, la bergeronnette flavéole, ou
encore des limicoles comme la barge à queue noire ou le vanneau huppé…
Bien d'autres milieux sont présents sur l'estuaire tels les mares de chasse. Elles constituent un attrait majeur pour les oiseaux en
période de migration, comme pour la spatule blanche en migration prénuptiale. Avec une gestion adaptée, les mares offrent des
sites de nidification pour bon nombre d'espèces (limicoles et anatidés).
Les bois et les milieux remaniés par l’homme (chambres de dépôt, remblais) ont également un rôle important pour l'avifaune de
l'estuaire de la Seine.
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L'estuaire de la Seine est donc un site exceptionnel pour l'avifaune des zones humides Ouest Paléarctique. Ce constat représente
un des principaux éléments qui lui ont valu son classement en réserve naturelle.
- Les mammifères
Quatre vingt trois espèces de mammifères sauvages ont été recensées en gions Haute et Basse-Normandie, en 2001, par le
Groupe mammologique Normand. Les mammifères constituent une classe d’animaux très hétérogène aussi bien au niveau de leur
morphologie que par leur mode de vie. Dans l’estuaire de la Seine, 63 espèces ont été pertoriées. Parmi celles-ci, notons la
présence de la pipistrelle de nathusius, une chauve-souris parcourant plus de 1000 km lors de sa migration. Dans la famille des
rongeurs, le campagnol amphibien affectionne les berges des cours d’eau. Cette espèce est en régression en Normandie ; elle est,
par ailleurs, considérée comme menacée à l’échelle nationale. Enfin, une espèce marine est observée ponctuellement sur les
bancs vaseux de l’estuaire, il s’agit du phoque veau-marin.
- Les amphibiens et reptiles
Amphibiens et reptiles sont faiblement représentés dans l’estuaire de la Seine en raison de la présence de sel. Deux espèces de
crapaud assez rares sont cependant présentes dans l’estuaire : le pelodyte ponctué et le crapaud calamite qui fréquentent les
milieux sableux de l’embouchure de l’estuaire. Notons la présence de quelques espèces de triton : le triton palmé et le triton crêté
dans une moindre mesure.
Les marais de lestuaire sont peu attractifs pour les reptiles. La couleuvre à collier est la seule espèce que l’on rencontre
fréquemment. Aux abords des falaises, surtout en rive Sud de la Seine, la vipère péliade et la rarissime coronelle lisse ont élu
domicile. Il est possible d’y trouver également le lézard vivipare qui est, entre autres, le mets favori des jeunes vipères péliades.
- Les insectes
Les insectes de l’estuaire de la Seine sont relativement méconnus. Cependant, le peu de connaissances atteste d’une grande
variéet d’une grande valeur patrimoniale. L’estuaire de la Seine abrite un certain nombre d’espèces d’insectes caractéristiques
des habitats palustres plus ou moins halophiles.
Citons par exemple la très rare noctuelle (papillon de nuit), Hydraecia asoela, qui vit aux dépens de la guimauve officinale, plante
des secteurs de hautes herbes ou mégaphorbiaies.
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Chortodes morrisii est un Hétérocère (papillon de nuit) dont la seule station connue en France se situe dans l’estuaire de la Seine.
Ce papillon se velopperait dans des secteurs se trouvent groupées prairies inondables pour le développement larvaire et
pelouses calcicoles pour le nourrissage des adultes.
Citons enfin, l’Agrion de mercure (libellule), protégé au niveau international, qui est bien présent le long des ruisseaux et fossés des
prairies et qui se reconnaît grâce au dessin en forme de tête de taureau sur son thorax.
- Les poissons et les crustacés
Soixante espèces de poissons ont été recensées dans l’estuaire. Parmi celles-ci, quelques espèces migratrices se reproduisent en
rivière et grossissent en mer : la lamproie marine, la lamproie fluviatile, la truite de mer. D’autres, comme l’anguille, font le contraire
et se reproduisent en mer après 4 à 7 ans de vie en eau douce. Tous ces poissons sont classés vulnérables et rares à l’échelle
européenne. Mais, l’estuaire accueille également une multitude de jeunes poissons et de crevettes qui viennent grossir sur ces
fonds particulièrement riches en nourriture. Le bar, la sole, la plie et le turbot y constituent leurs nourriceries. La crevette grise,
également abondante, fait également l’objet d’une pêche traditionnelle dans l’estuaire.
- Les plantes
L’estuaire de la Seine abrite environ 20 % de la flore de Haute Normandie, parmi laquelle 25 % des espèces sont très rares voire
exceptionnelles. Cette remarquable richesse floristique est liée à la diversité des milieux naturels qui composent l’estuaire, véritable
interface entre terre, mer et fleuve.
Parmi les espèces observées, quatre sont protégées au niveau national : le liparis de Loesel, le crambe maritime, l’élyme des
sables et la pyrole à feuilles rondes. Vingt trois autres espèces sont protégées au niveau régional ou en cours de protection. A titre
d’exemple, nous pouvons citer la gesse des marais et la grande angélique dans la roselière, le glaux maritime et le flûteau fausse
renoncule dans les mares, l’honckénye fausse péplide sur les dunes et l’ophioglosse commun dans les prairies.
La richesse floristique de ce territoire est malgré tout loin d’être complètement connue, la couverte en 2003 du trèfle maritime
dans une prairie de la réserve alors que cette espèce était considérée comme disparue de Haute Normandie suffit à en témoigner.
Découverte en 2004, au sein de prairies maigres de fauche, l’Orchis punaise est protégée au niveau national. Cette orchidée
n’avait pas été revue en Haute Normandie depuis 1920. Dorénavant, l’estuaire de la Seine représente sa limite Nord de répartition
biogéographique.
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En 2005, la Nivéole d’été, cousine de la perce-neige, haute de 40cm, est apparue grâce au pâturage d’une zone de roselière en
cours d’atterrissement. Sa population, forte de 854 pieds, constitue la première mention de cette espèce - thermophile - en
Normandie. Elle poursuivra son développement grâce à ses capsules flottantes, disséminées chaque année par les inondations
périodiques du marais.
- Les activités traditionnelles au fil des saisons
Les milieux naturels que la serve protège ont la particularité d’être étroitement liés à l’homme, et ce depuis longtemps : prairies
issues de l’élevage bovin traditionnel et nombreuses mares créées pour la chasse au gibier d’eau. De me, l’exploitation du
roseau permet, par l’entretien de la roselière, de lutter contre le comblement général de l’estuaire.
Si la pêche se pratique majoritairement au large, dans la Baie de Seine, les vasières de l’estuaire jouent un rôle essentiel dans la
production halieutique de la Manche. Les jeunes individus, poissons et crustacés, vivent et se nourrissent sur ces vasières et ne
s’aventurent au large que lorsqu’ils ont atteint une certaine maturité. Ces zones de pêche strictement estuariennes sont
principalement fréquentées de juin à novembre, période la population de crevettes grises se concentre dans l’estuaire et
l’activide pêche devient maximale. anmoins, les crevettiers havrais et honfleurais maintiennent une activide pêche sur le
site tout au long de l’année. Trois autres pêches sont pratiquées dans l’estuaire : la pêche à la crevette blanche de novembre à
janvier, la pêche à la civelle de février à mai et la pêche à l’anguille de mai à août.
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