MERCREDI 4 FÉVRIER 2015
COLLOQUE
MAISON DES POLYTECHNICIENS
PARIS
PHARMACIEN
DEMAIN :
du conseil adapté au
parcours de soins sécurisé
INTRODUCTION EN 3 INTERVIEWS
Marc de GARIDEL, Président du G5 Santé, Président-Directeur Général du laboratoire Ipsen,
Vice-Président du Comité Stratégique de Filière San
« Si vous deviez retenir un seul mot de ce colloque ce serait… ? »
Alain COULOMB, Président de Coopération Santé, ancien Directeur Général de la HAS (Haute
Autorité de Santé)
« Vous avez participé activement à l’organisation de ce colloque.
Quel premier bilan en tirez-vous ? »
Gilles BONNEFOND, Président de l’UPSO ( Union des Syndicats des Pharmaciens d’Officine)
« Dans ce colloque auquel vous avez participé, y a-t-il des éléments que vous attendiez
depuis longtemps que vous avez enfin entendus ? »
OUVERTURE DU COLLOQUE : ALAIN COULOMB
Dr Catherine GENISSON, Sénatrice PS du Pas-de-Calais,
Vice-Présidente de la Commission des Affaires Sociales au Sénat
Gilles BONNEFOND, Président de l’USPO (Union des syndicats des pharmaciens d’officine)
Marc de GARIDEL, Président du G5 Santé, Président-Directeur Général du laboratoire Ipsen,
Vice-Président du Comité Stratégique de Filière San
Dr Luc BESANÇON, Secrétaire général de la FIP (Fédération Internationale Pharmaceutique)
« Panorama de la pharmacie en Europe et dans le monde»
Débat
SOMMAIRE PREMIÈRE TABLE RONDE : LE MODÈLE FRANÇAIS EST-IL SATISFAISANT ?
Dr Dominique ORLIAC, Médecin ophtalmologiste, Députée PRG du Lot
et Membre de la Commission des Affaires Sociales à l’Assemblée Nationale
Antoine BON, Directeur Général d’URGO et Vice-Président de l’AFIPA
(Association Française de l’Industrie Pharmaceutique pour une Automédication responsable)
Catherine CHOMA, Sous-Directrice de la politique des produits de santé et de la qualité des pratiques
et des soins à la DGS (Direction Générale de la Santé)
Dominique MARNIER, Président de Familles Rurales
Antoine SAWAYA, Conseiller aux affaires pharmaceutiques et internationales
de la direction de l’évaluation de l’ANSM (Agence Nationale de Sécurité de Santé)
Débat
DEUXIÈME TABLE RONDE : LE NOUVEAU PARCOURS DE SOINS, POURQUOI ET COMMENT ?
Gilles BONNEFOND, Président de l’UPSO ( Union des Syndicats des Pharmaciens d’Officine)
Bertrand PARMENTIER, Administrateur Directeur Général du Groupe Pierre Fabre, Membre du G5 San
Alain DELGUTTE, Président du Conseil Central A à l’Ordre des Pharmaciens
Christian SCHMIDT DE LA BRELIE, Directeur général de Klesia
Dr Claude LEICHER, Président de MG France
Pr Jean-Luc HAROUSSEAU, Président de la HAS (Haute Autorité de Santé)
Débat
CONCLUSIONS
Le grand témoin : Pr Jean-François BERGMANN, Chef de Service de Médecine Interne
à l’hôpital Lariboisière, Professeur de Thérapeutique à Paris Diderot
Alain COULOMB, Président de Coopération Santé, ancien Directeur Général de la HAS
(Haute Autorité de Santé)
DU CONSEIL ADAPTÉ AU PARCOURS DE SOINS SÉCURISÉ
2 3PHARMACIEN DEMAIN
Colloque présidé par le Dr Catherine GENISSON, Sénatrice du Pas-de-Calais,
Vice-Présidente de la Commission des Affaires Sociales au Sénat
Marc de GARIDEL,
si vous deviez retenir un seul mot de
ce colloque ce serait… ?
«Transversalité».
Il est sorti beaucoup d’idées de ces échanges
aujourd’hui : nous militons pour un parcours
de soin adapté entre médecin et pharmacien.
Cette notion de «transversalité» semble en-
fin partagée par tous les intervenants. Pour
qu’un patient soit bien traité, pour que les
soins qu’il reçoit soient optimisés, il faut que
tous les acteurs, à tous les niveaux, puissent
échanger et communiquer. alain coulomb,
président de coopération santé
INTRODUCTION EN 3 INTERVIEWS
Marc de GARIDEL - Alain COULOMB - Gilles BONNEFOND
Mais tout n’est pas encore parfait,
quels sont les freins que vous avez
identifiés ?
Je ne parlerais pas de freins, je dirais qu’il faut
qu’on apprenne encore, les uns et les autres
à mieux se connaître. J’ai été très intéressé
quand j’ai entendu M. Harousseau nous rappe-
ler que la HAS s’était toujours penchée sur les
maladies chroniques et les maladies sévères,
mais qu’elle envisageait de s’intéresser aux
pathologies bénignes. Les agences (ANSM,
HAS) doivent en effet définir des stratégies
thérapeutiques adaptées pour ces patholo-
gies. De même, les complémentaires santé
ont un rôle important à jouer. On comprend
leur prudence, et leur crainte de se retrouver
à nouveau à payer de manière aveugle, sans
pouvoir contrôler. Les complémentaires sont
en train de réaliser que le développement du
conseil pharmaceutique et la mise en place
d’un « forfait automédication » peuvent se
faire sans augmentation de leurs charges. Du
côté des médecins, il convient de clarifier que
ce recours plus direct au pharmacien sur ces
pathologies bénignes ne viendra aucunement
réduire leurs prérogatives en matière de dia-
gnostic. J’ai en effet retenu de ces échanges,
que le pharmacien n’était pas un clinicien :
il réoriente vers le médecin si nécessaire et
en aucun cas il ne réalise un «diagnostic»,
qui est du ressort du médecin. Les patients
semblent encore un peu rétifs. Ils se posent
de bonnes questions : développer le rôle du
pharmacien, c’est bien mais à condition que
ce ne soit pas un prétexte à ne pas gérer la
« démédicalisation » de certains territoires.
Ils ont également raison de souligner qu’il
faut une vraie cohérence des prix des médi-
caments en automédication. Quant aux phar-
maciens, je crois qu’ils sont prêts à devenir
des acteurs incontournables des parcours de
santé. Ils sont prêts et motivés.
Votre espoir ?
Que le pouvoir politique suive. J’ai à ce titre
beaucoup apprécié la présence de Catherine
Genisson et Dominique Orliac, toutes deux
parlementaires, à la table des débats.
Et dans l’assistance, j’ai noté la présence éga-
lement d’un certain nombre de représentants
de la sphère publique.
Aujourd’hui la loi de financement de la sécu-
rité sociale (LFSS) pour 2015 ne planifie que
50 millions d’euros d’économies au titre de
l’automédication. L’objectif serait d’amplifier
ce gisement d’économies dans le prochain
PLFSS pour 2016.
Nous souhaitons convaincre la Ministre de la
Santé Marisol Touraine qu’il est possible de
soigner mieux en renforçant la sécurité tout
en réalisant des économies substantielles.
Il faudrait que nous puissions développer
l’automédication et lancer une expérimen-
tation immédiate en organisant un parcours
de soins pour deux ou trois pathologies.
Passons enfin à l’acte !
Alain COULOMB,
vous avez participé activement à l’orga-
nisation de ce colloque. Quel premier
bilan en tirez-vous ?
Globalement les échanges ont été riches et
nous avons exploré l’ensemble des facettes
du sujet sans tabou et sans concessions.
Nous avons réussi à réunir autour des tables
rondes et dans la salle, des acteurs variés:
industriels, pharmaciens, médecins, poli-
tiques, et différents conseillers dans le do-
maine de la santé.
L’assistance était dense et très attentive, ce
dont je me réjouis. D’ailleurs, bien que le col-
loque fût intense, les participants sont tous
restés jusqu’à la fin ce qui montre clairement
l’intérêt qu’ils ont porté au sujet.
Vous connaissez très bien ces thèmes
pour les avoir à de multiples occasions
abordés, y a-t-il eu, néanmoins lors de
ces échanges, des remarques, des in-
formations qui vous ont étonné ou plus
particulièrement intéressé ?
marc de Garidel,
président du G5 santé, président-directeur
Général du laboratoire ipsen, Vice-président
du comité stratéGique de Filière santé
DU CONSEIL ADAPTÉ AU PARCOURS DE SOINS SÉCURISÉ 54 PHARMACIEN DE DEMAIN
« Passons enn à l’acte ! »
Marc de GARIDEL
Toutes les interventions ont été de qualité.
Mais si je devais en retenir deux, je signale-
rai tout d’abord celle de Claude Leicher pré-
sident de MG France. L’idée que médecin et
pharmacien sont des alliés, pour une prise
en charge optimale des patients n’avait sans
doute jamais été aussi clairement manifestée
par un représentant des médecins.
Par ailleurs l’intervention de Jean-Luc
Harousseau est également un point clef
de ces débats en raison de l’institution de
référence qu’il représente. Enfin j’ai particu-
lièrement apprécié que l’un comme l’autre nous
enjoignent à appeler un chat un chat.
Quand nous avons préparé ce colloque nous
avons longuement réfléchi aux termes que
nous utiliserions. Nous étions obsédés par
l’idée qu’il fallait trouver des mots ou des
expressions qui ne fâchent personne. A force
de vouloir faire des périphrases nous avons fini
par assombrir les concepts que nous voulions
développer. Jean-Luc Harousseau et Claude
Leicher nous ont à juste titre ramené à la
alité, et nous ont rappelé que pour des
échanges dignes de ce nom il faut savoir
désigner les choses par leur nom ! Ainsi de la
participation du pharmacien aux «soins de pre-
mier recours» ou de la « porte d’entrée» qu’il
constitue dans le parcours de santé du patient.
Quelle est la prochaine étape pour
Coopération Santé et comment comp-
tez-vous agir après ce colloque ?
La logique de Coopération Santé est de
mettre ensemble des acteurs du système de
santé qui se connaissent mal et ont peu d’oc-
casions d’échanger, afin qu’ils se rencontrent
dans un climat de confiance et de bien-
veillance, et puissent formuler, ensemble,
des propositions constructives.
Nous essayons d’établir des ponts, de réduire
la distance entre tous ces acteurs, et donc
de déconstruire les malentendus qui les
séparent voire les opposent. C’est plus que
Gilles BONNEFOND,
dans ce colloque auquel vous avez
participé, y a-t-il des éléments que
vous attendiez depuis longtemps que
vous avez enfin entendus ?
J’ai tout d’abord entendu les expressions
«parcours de soin», «porte d’entrée» et
«premier recours» qui remettent le pharma-
cien au cœur du système de soin.
J’ai entendu que le pharmacien ne dispensait
pas seulement des molécules anciennes qu’il
avait à sa disposition mais pouvait dispenser
des molécules récentes et performantes dans
des conditionnements adaptés au conseil
pharmaceutique et qu’en outre les industriels
s’engageaient à mettre à la disposition du
conseil pharmaceutique encore plus de molé-
cules récentes. C’est une excellente nouvelle.
Enfin j’ai entendu Claude Leicher, Président
de MG France confirmer la place du phar-
macien dans le parcours de soin, et le
partage des responsabilités dans ce par-
cours. Mais surtout je nai pas entendu
nécessaire dans notre société de l’image et
du spectacle où lorsqu’on parle d’organiser un
débat, on cherche plutôt à mettre en scène
des joutes, à aiguiser les conflits, pour mieux
applaudir celui qui va vaincre par KO.
Nous, nous sommes des assembleurs.
Nous n’avons en revanche pas vocation à
nous substituer à ces acteurs et à mener des
actions. Un certain nombre des participants
iront à la rencontre d’élus, ou prendront ren-
dez-vous avec le ministère de la Santé, mais
nous, en tant que «Coopération Santé »,
nous resterons en retrait.
DU CONSEIL ADAPTÉ AU PARCOURS DE SOINS SÉCURISÉ
6 7PHARMACIEN DEMAIN
ce qu’on entendait il y a 15 ans : on vous
disait que si vous alliez voir le pharma-
cien pour soigner vos migraines vous ris-
quiez de passer à côté d’un cancer ! Ces
combats d’arrière-garde sont terminés!
Inversement avez-vous été déçu par
certains propos qui n’allaient pas
assez loin ou qui témoignaient d’in-
compréhensions ?
Au contraire. J’ai trouvé qu’il y avait un
consensus réel entre tous les participants
pour valoriser le rôle du pharmacien et rap-
peler l’importance de ce premier recours, sur-
tout dans un contexte de démographie médi-
cale assez hétérogène et d’inégalité d’accès
au soin. Nous étions tous plus ou moins sur la
même longueur d’onde, loin de la «banalisa-
tion» du médicament. Tous dans une volonté
de «valoriser» le parcours de soins. Ma dé-
ception serait que cette belle unanimité ne
porte pas ses fruits sur le plan législatif.
Avec ce colloque, il y a eu un signal politique
fort. Il faut que la loi suive. Il faut que dans la loi
de santé en préparation on intègre cette no-
tion de parcours de soin et son financement.
Du côté des incompréhensions, il convient
peut-être de faire attention au mot «auto-
médication » qui n’a pas le même sens
pour tout le monde. Pour moi l’automédica-
tion c’est quand à 2 heures du matin vous
vous levez et prenez un cachet dans votre
armoire à pharmacie… pour d’autres c’est un
synonyme du conseil pharmaceutique, pour
certains industriels cela rejoint la notion de
«patient autonome». Et si on suit jusqu’au
bout cette notion de patient autonome,
Gilles bonneFond,
président de l’upso (union
des syndicats des pharmaciens d’oFFicine)
dr catherine Genisson,
sénatrice du pas-de-calais
Page de Pub
L’USPO
à votre service
Vous voulez connaître les modalités d’
adhésion
à l’USPO selon les départements,
réagir
à nos
articles, nous faire partager vos
idées
et nous aider
à
VOUS
défendre :
Contactez-nous !
USPO
43 rue de Provence
75009 Paris
Tél. : 01 46 47 20 80
Fax : 01 71 18 34 10
Site Internet : www.uspo.fr
annonce_uspo.indd 1 08/04/2015 10:27
8PHARMACIEN DEMAIN
cela signifie que le patient est informé par
les messages publicitaires et non plus par le
pharmacien, que les médicaments sont en
vente libre et pourquoi pas en distributeurs…
On n’est plus dans de la dispensation de mé-
dicaments on est dans la «consommation».
Cette banalisation du médicament nous n’en
voulons pas et sur ce point je suis en total
accord avec Marisol Touraine.
Concrètement quelles décisions, quels
progrès attendez-vous maintenant ?
En tant que responsable de l’USPO :
•  Je compte m’appuyer sur ce colloque
pour que la Ministre valide cette notion
de parcours de soin qui va dans la direc-
tion du « bon usage du médicament ».
•  Deuxièmement j’attends des complé-
mentaires qu’elles trouvent un accord sur
le financement de ce parcours afin qu’il
y ait un accès équivalent sur le territoire
à ce parcours de soin y compris et surtout
pour les titulaires de la CMU et de l’ACS. Il
faut une vraie stratégie organisée et qu’on
en finisse avec les expérimentations…
•  Troisièmement, j’attends des industriels
qu’ils poursuivent leur stratégie de dévelop-
pement de la médication officinale. Jusqu’à
présent les pharmaciens étaient un peu seuls
à défendre ces sujets.
Ce colloque a montré que pharmaciens,
médecins, industriels, complémentaires de
santé, agences gouvernementales étaient
de plus en plus en phase. La ministre a
devant elle une opportunité remarquable
pour introduire dans la loi des dispositions
qui iront précisément dans le sens du bon
usage du médicament. Il importe qu’elle
nous entende…
1 / 33 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans l'interface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer l'interface utilisateur de StudyLib ? N'hésitez pas à envoyer vos suggestions. C'est très important pour nous!