Dossier de Presse 11 décembre 2006
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1. Une maladie crainte, aujourd’hui comme hier...............................................................................................p.4
2. Un risque perçu différent selon l’âge et son vécu.........................................................................................p.4
3. Hérédité et contagion....................................................................................................................................p.5
4. Les causes de cancer : une prolifération des facteurs..................................................................................p.5
5. La nécessaire prise en compte des représentations profanes
dans les actions de prévention .....................................................................................................................p.6
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1. Le cancer et l’entourage ...............................................................................................................................p.7
2. La guérison...................................................................................................................................................p.7
3. L’information.................................................................................................................................................p.8
4. La perception générale de la prise en charge...............................................................................................p.8
5. Le rapport au médecin..................................................................................................................................p.8
6. Le traitement.................................................................................................................................................p.9
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1. Le Projet d’arrêt du tabagisme................................................................................................................ …p.10
2. Juger le tabagisme dangereux n’est pas juger son propre
Tabagisme dangereux ...............................................................................................................................p.10
3. Le déni du risque tabagique ..................................................................................................................... p.10
4. Des connaissances souvent erronées........................................................................................................p.11
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1. Le déni du risque alcoolique.......................................................................................................................p.12
2. Déni du risque et campagnes médiatiques............................................................................................p.12-13
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1. Les idées reçues.........................................................................................................................................p.14
2. Les usages sociaux du soleil : la cas du genre...........................................................................................p.14
3. Un sujet de préoccupation : les croyances et les
Comportements des plus jeunes ...............................................................................................................p.15
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Communiqué de presse Paris, le 11 décembre 2006
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L’Institut National de Prévention et d’Education pour la Santé (INPES) présente les résultats du premier Baromètre
cancer. Ce nouveau Baromètre sur le cancer s’inscrit dans le dispositif des enquêtes de l’INPES centré sur l’observation
des comportements, attitudes, connaissances et opinions des Français en matière de santé.
Pour la première fois, plus de 4 000 Français âgés de 16 ans et plus ont été interrogés sur ce qu’ils pensent du cancer en
général, de la prise en charge de cette maladie, sur ce qui selon eux peut provoquer l’apparition d’un cancer, sur ce qu’ils
feraient en premier s’ils détectaient des signes leur faisant penser qu’ils pouvaient avoir un cancer et bien d’autres sujets
encore en lien avec cette maladie.
Cette grande enquête nationale investit pour la première fois le champ des perceptions et des croyances qui
gravitent autour du cancer. Elle s’inscrit dans les priorités du Plan cancer en répondant à l’objectif de mieux comprendre
cette maladie.
Cette enquête nous enseigne qu’en dépit des progrès préventifs et curatifs, le cancer demeure encore aujourd’hui la
maladie grave par excellence. 92,3 % des Français le mentionnent parmi les trois maladies qu’ils jugent la plus grave,
devant le sida (65,2 %) et les maladies cardio-vasculaires. Le monde apparaît aux Français potentiellement chargé de
facteurs cancérigènes. Ainsi, quel que soit le facteur proposé (aussi improbable qu’il puisse paraître) au moins quatre
personnes sur dix estiment qu’il est certainement ou probablement cancérigène.
Pour près de 90 % des Français de nombreux cancers sont guérissables et la douleur des malades est mieux prise
en charge. Mais, sans que ce soit paradoxal, cette perception des progrès de la médecine s’accompagne d’une demande
forte de prise en compte de la dimension humaine dans le traitement de la maladie. Ainsi, pour près de 60 % des Français,
les médecins s’intéressent plus à la maladie qu’au malade et une même proportion considère que les malades du cancer
sont confrontés à des décisions unilatérales du médecin concernant les traitements à suivre.
60 % des Français pensent que l’on est aussi bien soigné dans un hôpital public qu’une clinique privée, mais
45,8 % estiment qu’on est mieux soigné quand on a plus d’argent. Ce sentiment d’inégalité sociale dans le traitement
de la maladie est particulièrement ressenti chez les personnes à bas niveau de revenus. Ce sont aussi ces personnes à
bas revenus qui sont les plus nombreuses à ne pas consulter un professionnel de santé quand elles ont un signe d’alerte :
12,7 % déclarent préférer attendre pour voir si le symptôme disparaît de lui-même contre seulement 7,8 % parmi les plus
hauts revenus.
Concernant les facteurs de risques liés à la consommation de tabac ou d’alcool, le déni du risque dont on parle parfois
est davantage un déni de son propre risque et non du risque en général. Le consommateur à risque a tendance à
relativiser, à minimiser son propre risque et à adopter en quelque sorte une stratégie de défense qui peut du même coup
contrecarrer les messages de prévention.
Tous ces résultats et bien d’autres (sur le soleil, le dépistage…) fournissent à l’institut et à tous les organismes intéressés
par ces données une meilleure perception des modes de vie de nos contemporains. Le Baromètre Cancer participe ainsi à
l’évaluation et à l’orientation des politiques publiques de prévention et d’éducation pour la santé.
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INPES : Sandra Garnier – Tél. : 01 49 33 23 06 – Email : sandra.garni[email protected]
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1. Une maladie crainte, aujourd’hui comme hier
Le cancer est toujours perçu comme la maladie grave par excellence : 92,3 % le mentionnent parmi les trois maladies qu’ils
jugent les plus graves, loin devant le sida (65,2 %) ou les maladies cardio-vasculaires (30,1 %). C’est aussi une maladie
dont personne n’est à l’abri pour la plupart des enquêtés (95,2 %), et une maladie pas comme les autres pour la majorité
d’entre eux (58,2 %). Cette représentation du cancer n’est pas nouvelle. Déjà, au XVII
ème
siècle, le cancer était considéré
comme un « mal hors du commun par les douleurs qu’il occasionne, une issue presque toujours fatale (…) », mais aussi
comme un mal « qui n’épargne ni grands ni petits, et personne ne peut se dire exempt d’être attaqué d’un cancer en sa
vie » [1].
2. Un risque perçu différent selon l’âge et son vécu
- Selon l’âge :
Les personnes qui sont en proportion les plus nombreuses à considérer leur risque d’avoir un cancer comme étant inférieur
à la moyenne sont les plus jeunes et les plus âgés - figure 1.
Pour les premiers, le cancer reste sans doute une menace très lointaine, tandis que les seconds pourraient avoir le
sentiment que le risque est désormais derrière eux.
Figure 1 : Proportion de personnes estimant leur propre risque d'avoir un cancer comme étant
inférieur au risque moyen (en pourcentage).
42,1
27,1
21,2 20,7 21,9
26,7
38,6
55,1
0
10
20
30
40
50
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16-19 ans 20-25 ans 26-34 ans 35-44 ans 45-54 ans 55-64 ans 65-75 ans Plus de 75 ans
- Selon le mode de vie et l’entourage :
Les fumeurs se jugent plus « à risque » que les non-fumeurs (26,1 % déclarent avoir un risque supérieur à la moyenne de
développer un cancer versus 13,2 % des non-fumeurs), même si leur estimation reste inférieure au risque moyen, ce qui
rejoint de nombreuses études antérieures [2].
5
De même, ceux qui ont eu un proche atteint se sentent plus « à risque » que la moyenne (20,8 % versus
9,2 %). Cela peut être dû à des raisons objectives, par exemple si un proche parent est atteint d’un cancer réputé pour être
souvent héréditaire.
Toutefois, la confrontation soudaine et elle à cette maladie dans l’entourage est à même de modifier sensiblement le
risque perçu pour soi, même lorsque le proche atteint n’est pas un parent et que son cancer n’est pas génétique.
3. Hérédité et contagion
Dans notre enquête, une majorité de personnes juge que le cancer est souvent héréditaire (57,4 %), et une petite minorité
pense que certains cancers sont contagieux (6,7 %). Il ne s’agit pas ici d’opposer les bonnes aux mauvaises réponses,
même si l’état de la science conduirait à valider partiellement la première opinion et à rejeter clairement la seconde.
La plus grande fréquence de cette seconde opinion parmi les ouvriers (11,4 %) et parmi les chômeurs (10,6 %) peut être
une manière d’exprimer un rapport particulier au monde, marqué par un sentiment de vulnérabilité matérielle
professionnelle ou affective [3].
4. Les causes de cancer : une prolifération des facteurs
S’agissant des facteurs susceptibles de favoriser l’apparition d’un cancer, un premier constat s’impose : quel que soit le
facteur proposé, aussi improbable puisse-t-il paraître, au moins quatre personnes sur dix estiment qu’il est certainement ou
probablement cancérigène - figure 2.
C’est dire à quel point le public a le sentiment de vivre dans un environnement cancérigène, saturé de substances (produits
chimiques, particules en suspension dans l’air, etc.), d’installations (centrales nucléaires, antennes, etc.) ou de conduites
(fumer, boire, ne pas manger assez de fruits et gumes, etc.) jugées autrefois anodines, mais désormais désignées
comme nocives pour notre santé, tout en reconnaissant également une part non négligeable à la santé psychologique au
sens large (stress, émotions, etc.) dans la genèse des cancers.
Figure 2 : causes possibles de cancer (en pourcentage)
12,4
13,1
17,0
24,3
25,2
28,3
38,2
40,3
43,1
47,0
65,3
72,6
35,5
26,5
33,6
36,8
35,1
39,7
43,2
31,5
42,7
44,8
30,8
24,7
0 20 40 60 80 100 120
vivre à côté d'une antenne relais pour téléphones portables
ne pas arriver à exprimer ses émotions
être devenu aigri à cause de déceptions affectives ou professionnelles
avoir été fragilisé par des expériences douloureuses
manger peu de fruits et légumes
subir le stress de la vie moderne
boire plus de 3 verres d'alcool par jour
vivre à côté d'une centrale nucléaire
manger des aliments traités avec des produits chimiques
respirer un air pollué
s'exposer au soleil sans protéger sa peau
fumer des cigarettes
certainement probablement
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