Le monde a-t-il changé ? Notre représentation du monde a... modifiée au cours de ces 20 dernières années mais les...

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Introduction au chapitre 1
Le monde a-t-il changé ? Notre représentation du monde a été
modifiée au cours de ces 20 dernières années mais les décisions
économiques, politiques ont-elles également changées ? Les
subjectivités sont différentes, donc les buts et projets sont
différents. (Voir « Primitive individualité » de Bergson)
L'ontologie (origine de la philosophie et des questions
métaphysiques) est la science de l’être en tant qu’être.
•
Question de l’être tout court… « Le silence ne dit-il
rien ? », l’affaire de toute conscience.
•
Condition de possibilité de l’être, qui pose la question de
la qualité de l’être ou même son existence.
Étude
Logie => Logos
Discours / Parole
La raison (universelle, idéale, idéelle)
Exemple d’ontologie : la Liberté ;
•
L’expérience que nous avons (existence de la liberté)
•
Idée de la liberté (l’être, le concept)
-
« Comment me sentir libre ? » Epicure, Peut-on être
heureux seul ?
-
Renvoi au langage, produit par la raison, ne tombe
pas sous l’emprise des sens, sentiments
-
C’est une hypothèse (thèse ; théories ; grec theôria,
contemplation)
 Bergson Essai sur les données immédiates de la conscience
« Chacun de nous a sa manière d’aimer et de haïr, et cet amour,
cette haine reflètent sa personnalité tout entière »
•
Postulat
Première idée, il nous demande de l’accepter, sous forme de
définition. « Chacun de nous » indique notre individualité et notre
subjectivité. Valorisation de ces deux choses et prise en compte de
la personnalité ;
•
Définit-elle l’être humain ?
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Introduction au chapitre 1
•
En tant qu’être ?
•
Ce postulat est-il évident ?
•
N’y a-t-il pas derrière une opinion publique pour
critiquer et sortir de nouvelles idées ?
•
Qui est « chacun » et qui est « nous » ?
•
Peut-on si bien séparer « amour » et « haine »
alors que la haine mêlée à l’amour nourrit les
passions ?
Cette phrase est une opinion commune sur laquelle Bergson nourrit
sa thèse, dans la critique.
« Cependant le langage désigne ces états par les mêmes mots chez
tous les hommes ; aussi n’a-t-il pu fixer que l’aspect objectif et
impersonnel de l’amour, la haine et des mille sentiments qui agitent
l’âme. »
 Personnalité réduite à néant.
Le mot réduit le sens, la valeur (ex : aimer d’amour/d’amitié). Cet
amour est à la fois indistinct, donc universel. Ces mots
appartiennent tout autant à chacun même selon la valeur et
l’intensité à laquelle chacun le ressent ?
•
Le langage est-il trompeur ?
•
Est-il insuffisant pour exprimer les sentiments ?
•
Insuffisance sémantique ?
Nous accordons une trop grande confiance aux mots ce qui nous
empêche de nous exprimer comme il se doit. Le langage ne
donne pas UN sens mais DU sens. Si nous accordons de la
confiance dans notre manière de dire nos sentiments, c’est qu’ils
nous sont étrangers.
On a donc une remise en cause du langage, donc de la pensée. Le
Langage ne rencontrera jamais la pensée, mais on a un désir de
communiquer avec l’autre. Heuresement que l’on pense plus que ce
que l’on dit. « La pensée demeure incommensurable avec le
langage ». La pensée ce n’est pas seulement des idées,
intellectuelles par ex… Mais c’est tout ce qui fait qu’un être vit.
Ce texte est critique envers les opinions communes, puis en
déduit une conséquence ; « Nous jugeons du talent d’un romancier
[…] », avec notre subjectivité on se permet de juger (1er sens de
« penser ») de la subjectivité d’un autre. Entraine le problème de
l’évaluation, ses critères…
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Introduction au chapitre 1
•
Qui préjuge, évalue la qualité d’un roman ?
•
Si nous estimons avoir assez d’expérience, au nom
de quoi ? Quels critères ?
L’artiste est celui qui se réapproprie après coup la singularité d’un
sentiment alors même que le langage courant l’a rendu totalement
anonyme et inexpressif. Son droit d’auteur ne consiste pas à ce
que tout le monde n’utilise pas son langage, c’est au
contraire son devoir d’auteur. C’est ce par quoi nous lui donnons
de l’admiration de retrouver les vrais sentiments avec les mots de
tout le monde. Le langage constitue une sorte d’écran entre une
personne et ses sentiments, il instaure un rapport media du fait de
la généralité du mot (commun à tous) et inventé de façon culturelle.
Etre cultivé c’est pouvoir développer ses sentiments.
 « Primitive individualité » Bergson
« A la puissance avec laquelle il tire du domaine public » ;
mouvement inverse qui définit la qualité, profondeur du travail du
romancier. Volonté d’extirper une opinion, un sentiment. Sorte de
vulgarité auquel le romancier enrichi par sa plume peut en donner
de la noblesse.
•
Qui peut se permettre de juger ?
•
De quoi est constitué le « nous » du texte ?
 Renvoi à la conscience pour soi ; être un homme c’est avoir
une individualité, personnalité et c’est ce qui fait que nous
développons notre subjectivité (à l’infini)
A 5 ans par exemple, j’étais déjà conscient. La conscience n’est pas
réductrice à une somme d’évènements.
Si chacun a sa manière d’aimer…
•
Comment conserver le lien avec l’autre ?
La subjectivité en rencontre une autre (ex ; par le jugement) :
 Inter-subjectivité : Lutte des consciences, dans l’espace et le
ressentiment.
On a un premier courant, la phénoménologie (phainomenon « ce
qui se montre » + logos) avec le sens de « doctrine de
l’apparence », qui devient plus un mouvement de pensée à partir du
XXème siècle qui consiste à décrire ce qui apparaît en tant qu’il
apparaît grâce à la « méthode phénoménologique ». Dans un
deuxième courant on a l‘existentialisme, c’est-à-dire toute
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Introduction au chapitre 1
philosophie qui place au centre de sa réflexion l’existence humaine
dans sa dimension concrète et individuelle.
Par sa subjectivité on a tendance à réduire les gens à des
choses ce qui nous donne l’impression de les maitriser.
•
Y a-t-il du mal à dire ou penser des choses qui
seraient issues de ma subjectivité ?
La capacité à restituer la nature de nos sentiments entraîne le
problème suivant ; Le langage possède une structure qui nous
condamne à entretenir une conscience imprécise de nos sentiments
particuliers voire à mal saisir la nature de la pensée en général.
•
Le problème n’est pas seulement l’insuffisance des
mots à traduire la pensée alors est-ce la quantité
des mots qui l’est ?
•
Est-ce leur forme et leur signification trop générale
qui nous font manquer notre individualité propre ?
C’est la structure du langage finalement en cause en raison
de son caractère discontinu.
•
Mais avons-nous d’autres possibilités ?
•
Ne pouvons-nous pas trouver des limites à cette
critique ?
•
Que serait une pensée sans langage ? (question à
résonance métaphysique)
•
Le silence ne dit-il rien ?
•
Que serait la conscience de soi sans la
possibilité de nommer ce que l’on ressent ?
La conscience de soi fait de l’homme un sujet, capable de
penser le monde qui l’entoure. C’est en elle que prennent racine le
sentiment de l’existence et la pensée de la mort. Être conscient
c’est intérioriser l’idée que l’on n’est pas seuls au monde. Croire que
l’histoire a un sens et être lucide et persévérant. C’est aussi créer
un attachement aux croyances, une quête de l’identité.
Les surréalistes par exemple sont toujours dans la recherche
de l’expression.
•
« Mais ne sait-on jamais ce que l’on veut dire ? »
Lacan
•
Maitrisons-nous ce que l’on veut dire ?
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Introduction au chapitre 1
 Foucault Qu’est-ce que les lumières ?
« Comment vivre son « époque » ? Qu’est-ce que la modernité ? »
« La modernité n’est pas un fait de sensibilité au présent fugitif ;
c’est une volonté d’ « héroïser » le présent. » C’est la thèse de
l’auteur, répond à la question ci-dessus.
Importance de l’attitude, de l’habitude, de notre manière d’être.
(faire, agir, penser).
Etre moderne c’est saisir ce qu’il y a d’héroïque dans le moment
présent et ressaisir quelque chose d’éternel. Vivre son époque c’est
avoir une attitude volontaire, prendre ses distances, s’interroger
sur son présent.
Etre volontaire ; c’est s’impliquer, affirmer son individualité (voir
Bergson). Ne pas « subir » le présent. Cette attitude est dure à
acquérir car il faut afficher des idées à « contre courant »,
développer son esprit critique, aller contre le jugement doxique.
C’est l’action de toute une vie car je prends conscience que je suis
dans la doxa, et je dois prendre mes distances pour être en accord
avec le présent. (Exemple, le spleen, avec la prise de conscience de
sa finitude.) La conscience n’est pas seulement la conscience
d’être mortel. Ce qui est de l’ordre de l’attitude volontaire réside
dans cette conversion du regard, c’est-à-dire dans cette manière
autre de voir la réalité présente (Ligne 22).
•
Que signifie le fait de mépriser le présent ?
Montrer que le présent se fige dans notre manière d’être. Il faut
avoir cette conscience aigu d’occuper son temps comme on occupe
son époque, agir en toute conscience.
L’Attitude volontaire conduit à :
 Volonté (décider) / contrainte
 Recherche du bonheur
 Individualité / vulgus
 Désir / doxa
 Choix / déterminisme (Bourdieu)
 Action / passion
 Actif / passif
ENJEUX
•
Peut-on passer sa vie à désirer des choses en
dehors des désirs communs ?
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Introduction au chapitre 1
•
Vivre au présent est-il vivre le présent ?
•
N’y a-t-il pas d’autres modes d’être ?
•
Insistance au bonheur (mot de la doxa) fait-il de
nous des êtres heureux ?
•
Peut-on concilier être heureux « seul » et en
« société » ?
Etre heureux à tout prix était un effet de mode mais qui relève
maintenant de la modernité.
La conscience n’est pas seulement la conscience d’être mortel. Ce
qui est de l’ordre de l’attitude volontaire réside dans cette
conversion du regard, c'est-à-dire dans cette manière autre de voir
la réalité présente (l 22)
•
Que signifie le fait de mépriser le présent ?
Montrer que le présent se fige dans notre manière d’être. Il faut
avoir cette conscience aiguë d’occuper son temps comme on
occupe son époque : agir en toute conscience. Avoir conscience de
vivre au présent c’est faire cet effort pour s’abstraire de la réalité
immanente (relève d’un principe ou d’une causalité interne, et non
pas d’une instance extérieure) Certains hommes ont la possibilité de
trouver ailleurs des solutions. (Cependant certains sont étrangers à
eux-mêmes, peut-être toute leur vie.)
Nietzsch : Ainsi parlait Zara Thoustra
Renvoi à Bergson, à cette idée de se situer et dire ses sentiments ;
ce qui reflète la personnalité.
•
Nous invite-t-il à nous dépasser, à imaginer,
d’autres moyens pour communiquer et pour
développer les relations intersubjectives ?
•
Communiquer est-ce nécessairement dialoguer ?
•
Suffit-il de communiquer pour dialoguer ?
Communiquer n’est pas naturel à l’Homme. L'Homme est un
locuteur (il parle) ;
Distinction entre l’instinct (mode d’adaptation inné, de caractère
héréditaire, propre à une espèce) et la nature (dans un être, c’est ce
qui constitue le principe de son développement autonome, la nature
humaine désigne ce qui est commun à tous les individus)
•
Alors comment pouvons-nous communiquer ?
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Introduction au chapitre 1
•
Comment vivre heureux ensemble ? (Platon –
Aristote)
Pour Heideger, l’Homme s’engage dans sa parole, tout le
problème de la vérité se pose alors ; (Descartes ; vérité est
intérieure à soi). Lorsque je parle, je me parle à moi-même et à tous
les autres, vive-versa. Qu’on le veuille ou non, l’Homme est un être
de parole (≠ être de langage).
Exemple : Lorsque nous aimons, nous pouvons mal aimer (on peut
détruire / tuer en aimant) Quand on vit dans la passion, on vit dans
l’illusion.
Le raisonnable s’imagine avant de se construire, mais le raisonnable
n’est pas le rationnel. La droiture n’est pas la rectitude morale.
Le désir de reconnaissance est le moteur de l’existence. La liberté,
c’est la gestion de ses desirs.
Il y a une urgence d’être vivant, propos ou esprit
dogmatique nous prive de la liberté de penser. On est tous plus ou
moins attachés à certaines croyances. (Bergson – Foucault)
•
Croire est-ce renoncer à savoir ?
•
Savoir est-ce renoncer à croire ?
Le présent n’est pas fugitif (ce que je ne maitrise pas, ce dont je
n’ai pas conscience). On occupe le présent (ensemble des actes que
je décide).
Pour Descartes, les préjugés culturels sont toujours présents. Il
dit que l’intelligence, la philosophie nous fait croire qu’à apprendre
la distance avec la doxa, je gagnerais en distinction et clarté.
Exemple de sujet de dissertation :
•
La conscience de soi est-elle différente/ en
opposition de la connaissance de soi ?
Conscience de soi par rapport aux autres, aux divergences
d’opinions, activité de juger, penser. Si je dis qu’être conscient de
soi c’est prendre acte d’être conscient, j’ai toutes les raisons de
croire que l’autre pense, je ne m’approprie pas le fait d’être
conscient.
•
Être conscient/pensant, conscient de soi est-ce
penser par soi-même ?
•
La conscience de soi est-elle la conscience de ma
subjectivité ?
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Introduction au chapitre 1
La connaissance est liée à l’expérience, la conscience à la pensée.
On peut avoir conscience de sa finitude (abstrait), donc ce n’est pas
une connaissance, mais une expérience que je partage avec moimême et moi seul. La connaissance peut être empirique et
théorique, relative à des idées abstraites. Basée sur l’expérience (la
liberté) ou bien la connaissance du lieu commun, de la doxa (pas de
liberté, seulement l’illusion d’être libre). La connaissance peut aussi
être partagée : expérience physique ou intellectuelle partagée.
Connaissance ≠ de la certitude, du savoir.
On prend acte d’être vivant en choisissant ce que l’on veut
faire. Mais choisir ce n’est pas choisir une voie, c’est renoncer à une
autre. Il faut se confronter à ses propres limites ; conscience de la
finitude.
La frontière entre soi et le monde est claire et nette, c’est une façon
de se protéger.
Ce détournement de soi est le problème à résoudre pour celui qui
recherche du sens à sa vie ? Car c’est à « moi » qu’il incombe d’être
ce que je serais. Se fixer des buts dans la mesure où ils dépendent
de moi c’est rechercher à prévoir, anticiper, prendre le temps, afin
de m’orienter dans ce qui est à venir. La conscience de soi c’est
être responsable de son avenir, son action, et cela suppose une
connaissance de soi. Cette orientation de la conscience vers
l’avenir fait que je remplis ma vie de conduites intentionnelles qui
relèvent de la volonté, d’entreprises destinées à faire que l’avenir
soit conforme à ce que je souhaite. La conscience de soi est donc
l’attention de l’esprit de l’Homme du passé vers l’avenir, elle est
infinie.
Pour Heidegger, c’est la théorie de l’existentialisme,
l’angoisse existentielle avec la finitude, devoir mourir. Nous sommes
condamnés, c’est une donnée qui peut arriver ici et maintenant,
c’est ici et déjà la. Il faut donc prendre en compte pourquoi, que sa
vie a une finitude. Donc avoir conscience, c’est l’action de se
projeter, avoir un projet. Le fait d’agir, être dans une conscience
de devenir ; on ne peut pas passer à côté de sa vie. L’Homme est
un être de soucis, du doute, (cogito).
La condition humaine c’est prendre possession de la
conscience de la finitude, et donc de moi-même.
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