Le secret de la résistance au Sida : la protéine
HLA-B
Par Claire Peltier, Futura-Sciences
Une nouvelle découverte permet de mieux comprendre pourquoi certains
patients infectés par le VIH ne développent pas le Sida : laprotéine HLA-B
impliquée dans le système immunitaire diffère au niveau de 5 acides aminés. Une
petite différence génétique qui pourrait inspirer la recherche d’un vaccin
?
Le virus du Sida est connu depuis près de 30 ans, mais beaucoup de mystères restent
encore à percer. Alors que l’espoir d’un vaccin est sans cesse relancé puis déçu, une
nouvelle découverte montre que le système immunitaire représente une vraie arme et
peut être très efficace dans la lutte contre le rétrovirus.
Pourquoi certains séropositifs développent-ils la maladie rapidement, alors que
d’autres restent en bonne santé pendant des années, quand d'autres encore ne déclarent
même jamais le Sida ? Une petite minorité infectée par le virus (1 personne sur 300) est
en effet capable de supprimer la réplicationvirale, gardant un taux viral très faible
(moins de 2.000 virions par millilitre) voire indétectable. Ces patients appelés «
contrôleurs du VIH » se portent très bien et ne nécessitent donc aucun traitement.
Une étude internationale
Afin de comprendre quelle est la particularité de ces personnes, et à terme tenter de
transposer leur capacité dans un médicament ou un vaccin, des chercheurs américains
(Massachusetts General Hospital, Massachusetts Institute of Technology, Harvard
University) ont lancé en 2006 une étude intitulée International HIV controllers study.
Presque 1.000 contrôleurs du VIH ont pris part à cette étude. Leursgénomes ont été
comparés à ceux de 2.600 personnes infectées par le VIH chez qui le virus parvient à se
multiplier normalement. Les équipes de recherche américaines impliquées dans le
projet ont passé l'ADN des patients au crible, à la recherche de variations nucléotidiques
dans la séquence (SNP) qui pourraient être liées au contrôle de l’infection.
D'après la publication dans la revue Science, plus de 300 sites ont pu être identifiés,
tous situés sur le chromosome 6, au niveau des gènes codant pour les protéines
du complexe majeur d'histocompatibilité (CMH). Grâce à une étude statistique plus
poussée et à l’aide des résultats d’une précédente étude réalisée sur le diabète et le CMH,
l’identification a pu être affinée à seulement une vingtaine de nucléotides, soit
cinq acides aminés de la protéine HLA-B.
Certaines personnes infectées par le virus VIH ne développent pas le Sida. © DR