
La pseudo-goutte ou synovite à cristaux de pyrophosphate de calcium est ainsi appelée en raison de sa similitude
avec la goutte. Ici aussi, l’incidence augmente avec l’âge. Elle est de cause généralement inconnue, mais elle peut
résulter de traumatismes locaux, d’une situation de stress ou d’un état fébrile.
On distingue principalement trois formes de pseudo-goutte. La plus fréquente est la chondrocalcinose
asymptomatique, qui se définit comme la présence de calcifications, sur les clichés radiographiques, au niveau du
cartilage des genoux, des poignets et du pubis. La pseudo-goutte atteint habituellement les genoux et les autres
grandes articulations, elle est d’apparition généralement brutale et guérit dans les 2 semaines. Plusieurs articulations
sont parfois atteintes lors d’un même accès.
La chondrocalcinose articulaire chronique, qui atteint essentiellement les genoux, est plus difficile à distinguer de
l’arthrose. Le diagnostic est entravé par la forte ressemblance existant avec l’arthrose destructrice et parfois avec la
polyarthrite rhumatoïde. La détection de cristaux de pyrophosphate de calcium par ponction articulaire confirmera
finalement le diagnostic.
En cas de mono-arthrite, une telle ponction doit être effectuée rapidement pour permettre un traitement précoce et
adéquat. En cas d’arthrite septique, la mortalité s’élève à 20% et évolue vers une ostéomyélite dans 20% des cas.
Les pathologies des tissus mous, comme la tendinite et la bursite, sont fréquentes et doivent être distinguées de
l’arthrite.
Polyarthrite symétrique inflammatoire
La polyarthrite rhumatoïde en est l’exemple type chez le patient âgé. Environ un tiers des patients atteints de cette
affection ont plus de 60 ans. On distingue 2 groupes de patients. D’une part, il y a les patients chez qui le diagnostic
de polyarthrite rhumatoïde a été établi avant l’âge de 60 ans (surtout des symptômes inflammatoires, destruction
articulaire et déformation articulaire). D’autre part, le deuxième groupe est constitué de patients chez qui la polyarthrite
rhumatoïde est apparue plus tardivement (moins agressive, débutant progressivement).
Une autre cause fréquente d’inflammation diffuse est la pseudopolyarthrite rhizomélique (douleurs articulaires et
musculaires au niveau des ceintures scapulaire et pelvienne, en présence d’une formule sanguine inflammatoire),
qui survient principalement entre 60 et 80 ans. C’est un diagnostic d’exclusion : l’instauration d’un essai de traite-
ment à base de corticoïdes (15 à 20 mg de prednisone par jour) doit apporter rapidement une réponse.
Il faut penser à la présence possible et simultanée de l’artérite temporale (maladie de Horton, artérite giganto-
cellulaire) et de la pseudopolyarthrite rhizomélique dans environ 30% des cas. Cependant, en présence de céphalées,
de claudication des maxillaires, d’amaurose fugace et de palpation sensible des artères temporales, il convient de
réaliser une biopsie de l’artère temporale. En raison du risque de cécité qu’elle entraîne, la maladie de Horton doit
parfois être considérée comme une urgence avec, dans certains cas, instauration d’une corticothérapie à fortes
doses avant la confirmation diagnostique de la maladie.
La goutte et la pseudo-goutte de type polyarticulaire sont fréquemment observées. Les autres affections sont moins
fréquentes (tableau 4).
Tableau 4 Polyarthrite
Fréquentes
- polyarthrite rhumatoïde
- pseudopolyarthrite rhizomélique/maladie de Horton
- goutte et pseudo-goutte de type polyarticulaire
Moins fréquentes
- syndrome de Sjögren
- lupus systémique, primaire ou d’origine médicamenteuse
- polymyosite/ dermatosérosite
- sclérodermie
- arthrite paranéoplasique
- sarcoïdose
- synovite séronégative symétrique récidivante avec œdème à godet
- spondylarthrite
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