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TRENTE-CINQ ANS
DE MONDIALISATION
Depuis plus de trois décennies, l’économie de la planète est façonnée par la mondialisation. Son
visage est aujourd’hui bien différent de celui qu’il était au début des années 1980. Tandis que le
volume de la production a plus que doublé, les échanges de marchandises et les investissements
directs à l’étranger ont progressé, respectivement, deux fois et quatre fois plus vite que le PIB en
valeur, témoignant d’une montée en flèche de l’ouverture – et donc aussi de l’interdépendance –
des économies. Mais surtout, l’économie mondiale a vu son centre de gravité, longtemps déterminé
par le poids écrasant de la triade, se déplacer progressivement vers l’Asie. Les pays avancés ne
produisent plus que deux tiers de la richesse annuelle contre près de 80 % trente ans plus tôt1. Ce
recul est plus marqué encore pour le commerce mondial, leur part ayant dégringolé sur la même
période de 90 % à 50 %.
Ce basculement, qui s’est accentué avec la crise, ne peut se comprendre sans un retour sur
la spectaculaire insertion des « BRICS » dans le commerce international, Chine en tête. Car si
les exportations, en valeur, ont plus que décuplé au cours des trois dernières décennies, les
changements qualitatifs des échanges de marchandises méritent peut-être plus encore qu’on s’y
attarde. Tandis qu’à la fin des années 1970, les biens étaient majoritairement produits sur un
territoire puis exportés, aujourd’hui, c’est la production qui est segmentée à l’échelle internationale,
de telle sorte que les pays ne sont plus tant spécialisés dans la production d’un bien que dans une
étape des chaînes de valeur. C’est en trouvant leur place au sein de cette division internationale
des processus de production (DIPP), mouvement à l’épicentre de la mondialisation, que les pays du
Sud-Est asiatique sont parvenus à s’imposer.
Si ces transformations se sont accompagnées d’un recul massif de la pauvreté – rappelons qu’au
début des années 1980, près de 85 % des Chinois vivaient sous le seuil de 1,25 dollar par jour
contre seulement un peu plus de 10 % aujourd’hui –, elles sont également porteuses de tensions
et déséquilibres. Notons tout d’abord que les inégalités internes aux pays se sont creusées, la
croissance mondiale ayant particulièrement profité aux catégories ultra-favorisées. Ensuite,
l’insertion réussie des pays émergents dans les échanges internationaux alimente les tensions
commerciales, qui s’expriment par de nouvelles formes de protectionnisme voire par des conflits
larvés autour des monnaies.
C’est toutefois la finance globalisée qui est la plus emblématique des ambivalences de la
mondialisation : au cœur de la croissance des années 1990 et 2000, elle a parallèlement nourri
l’instabilité financière qui caractérise ces années, de la crise des pays émergents à celle déclenchée
par les subprimes, en passant par la bulle Internet. Six ans après la faillite de Lehman Brothers,
malgré des réformes relativement ambitieuses dans les grandes économies et au niveau de la
communauté internationale, le système financier et les déséquilibres macroéconomiques qui
l’accompagnent sont toujours porteurs de risques significatifs.
La crise écologique constitue un dernier phénomène à l’envers de la médaille. Le rattrapage des
pays en développement s’accompagne de pressions inédites sur l’environnement et les ressources
naturelles, particulièrement énergétiques ; et, bien que le spectre d’un épuisement prochain de ces
dernières ait été momentanément éloigné par la découverte d’hydrocarbures non conventionnels,
les coûts liés à leur exploitation et l’incapacité de notre planète à supporter une généralisation des
standards de vie occidentaux à l’ensemble de ses habitants posent des questions non résolues.
Olivia Montel
1 Source: CNUCED. PIB en dollars, prix et taux de change 2005.
Cet imprimé applique l'achage environnemental.
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IMPACT-ÉCOLOGIQUE
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213 mg eq C2H4
2 g eq PO43-
840 g eq CO2