Les troubles du comportement alimentaire

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Les troubles du comportement alimentaire
(TCA)
Anorexie et boulimie. Ce sont les deux troubles majeurs du comportement alimentaire Et ce
sont les plus répandus. Mais connaissez-vous
connaissez vous l’hyperphagie, l’orthorexie ou encore la
néophobie alimentaire ? Ils viennent compléter la liste des TCA, ces troubles qui touchent
essentiellement les femmes (environ une sur dix en France). Anne-Laure
Laure Vaineau
Les troubles du comportement alimentaire sont tous l’expression d’un mal-être
mal
qui dépasse
de loin la simple volonté de maigrir ou la difficulté de construire son rapport à la
nourriture. Ils sont bien souvent le symptôme d’une souffrance réelle, qui ne peut
peu
s’exprimer autrement. Dans la plupart des cas, le trouble survient suite à un évènement dit
déclencheur, le plus souvent un traumatisme. Les personnes qui souffrent de TCA ont en
outre des caractéristiques psychologiques assez semblables : ils souffrent de manque de
confiance et d’estime de soi, d’excès de perfectionnisme ou encore de besoin de tout maîtriser.
Les TCA enferment leurs victimes dans une souffrance solitaire dont il est très difficile de
sortir sans l’aide de spécialistes. Ils nécessitent un
une
approche qui soit à la fois nutritionnelle, comportementale et
psychologique.
Les TCA dits « typiques »
L’anorexie mentale
L'anorexie est animée par une peur hors norme de grossir et un besoin obsessionnel de
maigrir. Elle touche essentiellement les femmes
femmes jeunes, pour la plupart âgées entre 17 et 22
ans. Une force destructrice pousse la malade à cesser totalement de s’alimenter. Pour
intensifier la perte de poids, elle a recours à l’hyperactivité physique (agitation, excitation,
activité sportive…) et use de laxatifs et de diurétiques. Le potomanie, c’est-à-dire
c’est
le fait de
boire des quantités hors normes de liquide (plus de 3 litres par jour) en est également un
signe. Le chaos hormonal engendré par la dénutrition entraîne de très nombreuses carences
ainsi
insi qu’une aménorrhée (disparition des règles). Le danger de mort par
dénutrition ou par suicide est réel. Il existe par ailleurs des formes
d’anorexie plus atypiques, car plus rares et donc plus difficiles à
diagnostiquer. C’est notamment le cas lorsque tous les symptômes sont
présents mais que les règles persistent ou que l’indice de masse corporelle (IMC) de la
patiente reste stable et normal. Il existe également des formes un peu différentes d’anorexie
chez le bébé, l’enfant et la personne âgée.
La boulimie
Tout comme la personne anorexique, la personne boulimique est le plus souvent une femme
jeune, qui a peur de grossir et cherche à perdre du poids. Chez elle, la restriction entraîne
des crises alimentaires caractérisées par une perte totale de contrôle
contrôle de la malade sur elleelle
même. Durant la crise de boulimie, elle engloutit des quantités démesurées de nourriture. La
crise se solde par des vomissements, souvent provoqués, parfois spontanés. Le secret est un
composant essentiel de la maladie. La boulimique
boulimique met tout en œuvre pour ne jamais être
vue en pleine crise et n’en laisse aucune trace. On trouve ici encore des formes atypiques de
ce trouble :
- la personne mâche puis recrache de grandes quantités d’aliments, sans que la nourriture
ne transite par l’estomac.
- les vomissements surviennent suite à l’absorption de petites quantités de nourriture, il
devient un réflexe, un conditionnement.
- les crises ne sont pas aussi récurrentes que dans la forme
classique, elles surviennent moins de 2 fois par semaine.
Les compulsions alimentaires / hyperphagie
La compulsion alimentaire ressemble beaucoup à la boulimie, mais touche plus d’hommes
que les autres TCA (dans 3 cas sur 10). Les crises se manifestent par l’ingestion, en dehors
dess repas, d’une quantité importante d’aliments appréciés. À l’inverse des crises
boulimiques, on y trouve une part de plaisir, même si la faim est absente. Le malade sent
que son comportement échappe à son contrôle. Pour poser le diagnostic, il est nécessai
nécessaire que
les crises soient importantes, fréquentes, et qu’elles conduisent à une souffrance psychique
notable et à un surpoids. En effet, à la grande différence de la boulimie, dans
l’hyperphagie, il n’y a pas de comportement dit compensatoire, c’est-à-dire
c’est dire ni vomissement,
ni hyperactivité.
Les TCA dits « atypiques »
L’orthorexie
L’orthorexie peut se définir comme un besoin obsessionnel et acharné de se nourrir de façon
diététiquement correcte, sans désir d’amaigrissement. Selon les spécialistes américains,
l’orthorexie serait une addiction dont ils qualifient les malades de « Health Food Junkies ».
Littéralement : « les drogués de l’alimentation saine ». La notion de plaisir
est ici totalement absente, les aliments ne sont pas sélectionnés pour leur goût
mais
is seulement pour leurs vertus. L’othorexique rejette en bloc tout ce qui est
mauvais pour la santé, se basant notamment sur ce que disent médias,
comme les graisses, la charcuterie, la viande ou encore le fromage, ce qui entraîne de
nombreuses carences enn nutriments. Elle peut passer plusieurs heures par jour à penser et
repenser son alimentation, afin d’être sûre de bien se protéger des additifs, des colorants,
des conservateurs… Sa vie sociale en est très affectée, elle ne va ni à la cantine de son
travail,
ail, ni au restaurant et refuse les invitations. Elle se jette sans hésiter sur tous les
produits censés être « bons pour la santé » : vitamines, compléments alimentaires, extraits
de protéines ou d’algues… Elle ressent un fort sentiment d’autosatisfaction et de contrôle
lorsqu’elle parvient à ses objectifs, mais beaucoup de culpabilité lorsqu’elle déroge aux
règles. Elle méprise ceux qui ne respectent pas les dogmes de la diététique.
Les conduites restrictives obsessionnelles
Les personnes qui souffrent de conduites restrictives obsessionnelles fuient les calories. Elles
sont sans cesse au régime, se restreignent sur les quantités et refusent de manger ailleurs
que chez elles (au restaurant, chez des amis…). En outre, elles n’invitent jamais personne
à partager
rtager son repas. Leur comportement ressemble fortement à celui de l’anorexique, mais
leur poids reste acceptable, puisqu’elles continuent un peu de s’alimenter. Elles sont
néanmoins bien plus maigres que la moyenne.
Le grignotage pathologique
Le grignotage
tage consiste à manger, en dehors des repas, de petites quantités de nourriture
prête à l’emploi. Il devient pathologique dès lors que ces quantités forment en fin de
compte un gros volume d’aliments, entraînant un surpoids notable, et qu’il est le symptôm
symptôme
d’un réel mal-être.
être. La consommation alimentaire devant la télévision de produits choisis et
aimés en grandes quantités en est le dérapage type. Le
malade n’a aucune notion des quantités qu’il ingère. L’une
des bases du traitement est d’ailleurs de lui en faire prendre
conscience. Le grignotage pathologique est souvent révélateur
d’un état dépressif et angoissé.
La rumination
En nutrition, ruminer consiste à faire remonter dans la bouche les aliments qui viennent
d’être ingérés pour les déglutir à nouveaux. Ce n’est donc pas un vomissement, puisque le
diaphragme ne se contracte pas et que l’aliment n’est pas rejeté. L’objectif est de pouvoir «
profiter » une nouvelle fois de la sensation procurée par la déglutition, sans les
conséquences d’un nouvel apport calorique. La rumination n’est pas un acte volontaire,
mais le malade en est néanmoins conscient. Ce qu’il ne réalise pas, ccee sont les dangers de la
rumination (lésions de l’œsophage et de l’intérieur de la bouche, gonflement des glandes
salivaires) ainsi que ses conséquences sur le plan social (peur et honte de manger devant
autrui).
La néophobie alimentaire
La néophobie alimentaire est un trouble qui touche essentiellement le jeune enfant. La
néophobie signifie littéralement la peur de la nouveauté. En
alimentation, il s’agit donc du refus de manger des aliments
inconnus. C’est un passage normal dans le développement
développement de
l’enfant, mais qui, passé un certain degré, relève du trouble anxieux.
Néanmoins, avant de s’alarmer, il est bon de savoir que d’après de
nombreuses études, il est nécessaire de présenter environ 11 fois (c’est
une moyenne) un aliment nouveau à un enfant pour que celui-ci
celui
l’accepte.
Les autres phobies alimentaires
La phobie de la déglutition : Elle survient pratiquement toujours suite à un traumatisme,
tel qu’un étranglement avec un aliment ou des soins médicaux douloureux au niveau de la
gorge.
e. De peur de revivre cet évènement pénible, la personne ou l’enfant n’accepte plus que
le fluide ou le liquide et refuse les morceaux.
Les autres phobies : Il existe autant de phobies que de phobiques. Ainsi, certaines
personnes refusent catégoriquement de manger de la nourriture d’une certaine couleur ou ne
consomment à l’inverse que les aliments d’une couleur. D’autres rejettent le cru, ou au
contraire le cuit. Quant à certains malades, qui souffrent d’une peur panique d’être
contaminés par des microbes ou d’être empoisonnés, ils font barrages à de très nombreux
aliments (ceux exposés à l’air libre dans les rayons du supermarché, ceux gardés trop
longtemps au réfrigérateur ou au contraire, ceux qui se conservent dans un placard…). Ces
peurs, qui se traduisent
isent par une distinction très nette entre les aliments interdits, tabous, et
les autres, sont difficiles à expliquer, mais témoignent souvent d’une atteinte grave de la
personnalité.
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