Le site archéologique de Villascopia à Castelculier

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CULTURE
Villascopia
Dossier de visite
www.cg47.fr
Bienvenue à Villascopia
Mesdames et Messieurs, ce dossier vous est proposé
afin de préparer votre venue sur le site archéologique
de Villascopia à Castelculier.
Le site de Villascopia
Ouvert en 2007, Villascopia est un centre d’interprétation lié au site archéologique d’une villa gallo-romaine,
située au lieu-dit Lamarque. Ses étapes de construction s’étendent entre le IIe siècle et le IVe siècle.
L’exposition présente les objets trouvés lors des fouilles : statuaires, pièces de monnaies, mosaïques,
éléments architecturaux, objets du quotidien… La visite des vestiges de la villa permet de découvrir un espace
thermal exceptionnel de plus de 900 m2.
Dans l’esprit d’un docu-fiction, les personnages et objets archéologiques sont mis en scène pour redonner
vie aux vestiges de la villa gallo-romaine de Lamarque. Des lunettes sont distribuées aux visiteurs afin
de percevoir les images en 3D. Le scénario a fait l’objet d’une validation scientifique dans le cadre
d’un partenariat avec l’Université Michel-de-Montaigne Bordeaux III.
Sommaire
1- Connaître les repères chronologiques
2 - Connaître la géographie des Gaules, de l’Aquitaine romaine et du site archéologique de Castelculier
3 - Localiser la villa gallo-romaine de Castelculier dans la vallée de la Garonne
4 - Définir ce qu’est une villa gallo-romaine et précisément la villa de Castelculier
5 - Aborder le fonctionnement des thermes privés dans une villa gallo-romaine
6 - Comprendre la découverte des vestiges archéologiques
7 - Comprendre l’importance de l’apparat et du confort dans la villa
8 - Annexes
2
1
Connaître
les repères
chronologiques
Les quatre périodes historiques
L’Antiquité romaine
L’Aquitaine et les Gallo-Romains
Le site archéologique de Castelculier
3
4
2000
1000
ANTIQUITÉ
3000
Repère sur la frise :
• la période de l’Antiquité
EXERCICES
J.-C. : début du calendrier chrétien
4000
J.-C.
1000
2000
ANS
Questions :
• Quand débute-t-elle ?
• Quand s’achève-t-elle ?
• Que penses-tu de sa durée ?
0
1789
Révolution française
10OO ans
inventent les premières écritures au IVe millénaire avant notre ère.
Elles entrent dans la première époque de l’Histoire : l’Antiquité, qui est la plus
ancienne par rapport à nous.
L’Antiquité est la première et la plus longue période de l’Histoire.
1492
Découverte
de l’Amérique
par Christophe Colomb
476
Fin de l’empire
romain d’Occident
MOYEN ÂGE
Vers 3500
Naissance
de l’écriture
en Mésopotamie
Les quatre périodes de l’Histoire sont issues d’un découpage chronologique
du passé réalisé par des historiens du XIXe siècle en France. Après la
Préhistoire, des sociétés de l’Orient ancien - Mésopotamie et Egypte -
TEMPS MODERNES
Les quatre périodes historiques
ÉPOQUE
contemporainE
5
Repère sur la frise :
• l’empire romain ;
• la romanisation.
100
RÉPUBLIQUE
ROMAINE
300
509
Le roi Tarquin
chassé de Rome
500
EXERCICES
753
Fondation
légendaire
de Rome
ROYAUTÉ
700
300
500
380
Édit de Thessalonique
700
Chute de l’Empire
romain d’Occident
MOYEN ÂGE
Questions :
• Quand et pourquoi l’empire romain naît-il ? • Que veut dire romanisation ? • Quand disparaît l’empire romain en Occident ?
52
27
Bataille Octave, devenu Auguste :
d’Alésia premier empereur
ROMANISATION
EMPIRE ROMAIN
476
ans
0
200 ans
Vercingétorix, le chef arverne des tribus « gauloises ».
Des généraux romains dont César se battent entre eux pour exercer le
pouvoir sur la République, enrichie par les conquêtes. C’est la guerre civile
jusqu’en 27 av. J.-C., date à laquelle, Octave, fils adoptif de César ramène la
paix. Acclamé empereur par ses troupes, il devient Auguste, titre donné par
le Sénat de Rome. Dans tout l’empire, le mode de vie à la romaine, la langue
latine, la citoyenneté romaine et les croyances de l’empereur, devenu
chrétien au IVe siècle, se répandent : c’est la romanisation qui s’achève
avec la fin en Occident de l’Empire romain au Ve siècle.
Diffusion du Christianisme surtout à partir du IIe siècle
212
Édit de Caracalla
J.-C. 100
L’Antiquité romaine est l’étude de l’histoire de Rome, de ses origines
comme cité-état jusqu’à sa fin comme capitale de l’État de l’empire romain
d’Occident. L’histoire de Rome débuterait en 753 av. J.-C. avec la légende des
jumeaux Rémus et Romulus, premier roi de Rome. La royauté ou monarchie
romaine apparaît. Après avoir chassé les rois en 509 av. J.-C., les romains
fondent la République. Ce nouveau système politique permet à une partie
du peuple d’exercer un contrôle sur les dirigeants. Les Romains conquièrent
de nombreux territoires dont les « Gaules » qui perdent leur indépendance
en 52 av. J.-C. avec la bataille d’Alésia où le général romain Jules César bat
L’Antiquité romaine
6
100
52
Bataille d’Alésia
Gaules
INDÉPENDANTES
200
Repère sur la frise :
• Les Gaules romaines
EXERCICES
300
56
Bataille de Sotium (Sos)
200
Vers 294
Burdigala
(Bordeaux)
capitale
de l’Aquitaine
300
Questions :
• Quand apparaissent-elles ?
• Quand disparaissent-elles ?
Gaules ROMAINES
100
15
Création de la province
romaine d’Aquitaine
J.-C.
vers 20
Création d’Aginnum (Agen)
et Excisum (Eysses)
Sous la République romaine, les peuples celtes de l’Aquitaine actuelle sont
indépendants du pouvoir de Rome. Cependant, ces peuples répartis en tribus
entretiennent des relations économiques avec la province romaine voisine de
la Narbonnaise, conquise au IIe siècle avant notre ère. Au sud de la Garonne,
ils sont appelés Aquitains par César. Ces Aquitains perdent contre les soldats
romains dirigés par Crassus, le jeune légat de Jules César.
En 56 av. J.-C., Crassus gagne le siège de l’oppidum de Sotium. Au nord de
la Garonne, les peuples appelés Gaulois par César comme les Nitiobroges
participent à l’armée de secours qui se rend à Alésia.
418
Création du
royaume
des Wisigoths
en Aquitaine
400
ANS
507
Bataille de Vouillé :
les Wisigoths battus
par les Francs
500
0
100 ans
Après la guerre des Gaules, achevée en 52 av. J.-C, racontée par César, ces
peuples sont rattachés à la vaste province romaine : la Gaule aquitaine (Gallia
Aquitania) devient province impériale sous Auguste.
La romanisation favorise l’urbanisation avec le développement de villes
sur le modèle de Rome et permet la naissance d’une société gallo-romaine.
La période de l’Aquitaine gallo-romaine s’achève progressivement
avec le début des conquêtes barbares et la création en Aquitaine des
royaumes des Wisigoths puis des Francs.
WISIGOTHS
L’Aquitaine et les Gallo-Romains
FRANCS
7
100
Nitiobroges
dans les Gaules
INDÉPENDANTES
200
100
200
310
300
AUSONE
376
Vers 100
Construction
de la villa de
Castelculier
Vers 280
Agrandissement
de la villa de
Castelculier
460
500
600
Vers 380
Construction des grands thermes
395
PAULIN
DE PELLA
400
0
ANS
100 ans
507
Bataille de Vouillé :
les Wisigoths battus par les Francs
Questions :
• Quand débute la construction de la villa ?
• Quand est-elle agrandie ?
• Quand sont construits les grands thermes ? • Qui sont Ausone et Paulin de Pella ? Nitiobroges en aquitaine gallo-romaine
J.-C.
Repère sur la frise la période d’occupation du site :
• le début de la construction de la villa de Castelculier ;
• l’agrandissement de la villa de Castelculier ;
• la construction des grands thermes privés.
EXERCICES
300
56 Défaite des Sotiates
52 Bataille d’Alésia
418
Création du royaume
des Wisigoths en Aquitaine
La civitas (cité) des Nitiobroges, peuple gaulois, se mettrait en place dans
le Lot-et-Garonne actuel du Ve siècle au IIe siècle avant notre ère. La villa
gallo-romaine de Castelculier se situe dans le territoire des Nitiobroges
passés sous domination romaine au Ier siècle avant notre ère. Les Romains
conservent la civitas gauloise comme unité administrative de base dans la
province de la Gaule aquitaine. La villa est construite à partir du IIe siècle et
agrandie à la fin du IIIe siècle. Ce n’est qu’au IVe siècle que les grands thermes
privés de la villa sont construits. L’occupation du site fouillé correspond donc
à la période de l’empire romain et d’une forte romanisation. Avec le début des
conquêtes barbares et la création du royaume des Wisigoths au Ve siècle,
la prospérité de la villa décline. Cependant, le site n’est pas abandonné à la
période médiévale.
Pour faciliter la compréhension des vestiges archéologiques, le docu-fiction
contemporain intègre les personnages historiques d’Ausone, poète de langue
latine né en Aquitaine et de Paulin de Pella, son petit-fils et poète chrétien.
WISIGOTHS
Le site archéologique de Castelculier
FRANCS
2
Connaître
la géographie
des « Gaules »,
de l’Aquitaine
romaine et du site
archéologique
de Castelculier
Carte des « Gaules »
Carte administrative de Gallia Aquitania
8
Carte des « Gaules »
Les peuples gaulois sont voisins des Romains, peuples puissants qui habitent l’Italie actuelle.
Attirés par la richesse de ces territoires, les Romains déclarent la guerre aux Gaulois en 121 av. J.-C., répondant
à la demande de leurs alliés marseillais, et occupent la Narbonnaise. De 58 av. J.-C. jusqu’en 52 av. J.-C., Jules
César, général romain, profitant des rivalités entre tribus gauloises, achève la conquête des Gaules (bataille
d’Alésia). Ce terme est le nom donné par les Romains au territoire qui se situe entre le Rhin, les Alpes,
la Méditerranée, les Pyrénées et l’Atlantique. Il connaît pour la première fois une unification administrative en
27 av. J.-C. et se trouve divisé en quatre provinces : la Narbonnaise, l’Aquitaine (province
de la villa de Castelculier), la Lyonnaise et la Belgique.
GALLIA BELGICA
Augusta Treverorum
GALLIA LUGDUNENSIS
OCÉAN ATLANTIQUE
GALLIA AQUITANIA
Lugdunum
Burdigala
Alpes
Aginnum
GALLIA NARBONENSIS
Narbonensis
Pyrénées
Mare Nostrum
100 km
EXERCICES
• Quels sont les noms des différentes provinces des « Gaules » ?
• Repasse en bleu le fleuve de la Garonne ;
• Colorie en rouge la province de l’Aquitaine ;
• En fonction de l’origine géographique des élèves, indiquez le nom romain de la province concernée.
9
Carte administrative de Gallia Aquitania autour de 400
À la fin du IVe siècle, la province d’Aquitaine* (Aquitania) est divisée en trois parties :
- l’Aquitaine Seconde ;
- la Novempopulanie et l’Aquitaine première ;
- la villa gallo-romaine de Castelculier se situe dans la province de l’Aquitaine seconde ;
- la ville de Bordeaux (Burdigala) devient capitale de l’Aquitaine seconde vers 294.
Lo
LYONNAISE
GERMAINE
SUPÉRIEURE
ire
Bourges
e
Ch
r
e
AQUITAINE SECONDE
nn
Vie
Poitiers
Allie
r
Limoges
Saintes
Angoulême
OCÉAN ATLANTIQUE
Clermont-Ferrand
AQUITAINE PREMIÈRE
Saint-Paulien
Périgueux
LamotheBiganos
Dordogne
Bordeaux
Javols
Lot
Bazas
Cahors
Agen
Alpes
Rodez
Tarn
Lescar
Oloron
Saint-Léger
Toulouse
NARBONNAISE
Saint-Bertrandde-Cominges Saint-Lizier
Pyrénées
0
Auch
on
ne
NOVEMPOPULANIE
Albi
ar
Dax
Lectoure
Eauze
G
Adour
Aire
100km
Mare Nostrum
ESPAGNE TARRACONAISE
Agen
Castelculier
Source : http://www.revues-gallia.cnrs.fr
Lectoure
EXERCICES
•
•
•
•
Colorie en rouge la province de l’Aquitaine seconde ;
Entoure la ville d’Agen (Aginnum) créée en 20 av. J.-C. ;
Entoure la capitale de l’Aquitaine seconde ;
Entoure la ville de Castelculier où se situe la villa gallo-romaine.
10
3
Localiser
la villa gallo-romaine
de Castelculier
dans la vallée
de la Garonne
11
Localiser la villa de Castelculier
La villa* gallo-romaine se situe à Grandfonds, sur la commune de Castelculier. Elle est localisée précisément
au lieu-dit « Carrère de Lamarque ».
Carrère de Lamarque : « carrère » vient de l’occitan carraria qui signifie chemin à chars. « Lamarque »
indique une limite ou un jalon posé sur une route ou à l’extrémité d’un village.
Grandfonds : du latin, grandis : grand et de fons : source ou de fundus : domaine.
La vallée de la Garonne
Les villae sont composées d’un domaine résidentiel et d’une exploitation agricole. Elles sont réparties
sur l’ensemble du territoire gallo-romain et particulièrement concentrées dans les plaines fertiles, axes
de communication qui assurent le développement des échanges commerciaux. Dans la vallée de la Séoune,
entre Castelculier et Puymirol, se trouve une villa gallo-romaine presque tous les cinq kilomètres.
Les Gallo-Romains ont choisi de s’installer au débouché de la vallée de la Séoune, à quelques kilomètres de
la cité d’Aginnum (Agen), entre la plaine fertile de la Garonne propice au développement d’une agriculture
céréalière et maraîchère et le Pech de Mauzac qui fournit le bois et la pierre pour la construction.
Si les villae sont généralement implantées en retrait des routes principales, elles sont reliées à celles-ci
par un réseau de chemins secondaires. Le réseau routier existe déjà à l’époque « gauloise » mais il est amélioré
et développé par les Romains*. Les marchandises et les voyageurs y circulent sur des chariots tirés
par des animaux de trait.
De nombreux objets ont été trouvés sur le site de la villa de Castelculier : la plupart des objets du quotidien
sont fabriqués sur place mais la présence de certains matériaux témoignent d’échanges commerciaux
entre les provinces de l’empire.
EXERCICES
Situe sur une carte IGN :
• La ville de Castelculier ;
• Les lieux-dits Grandfonds et Carrère de Lamarque ; • Le Pech de Mauzac ;
• Utilise le Sig (Système d’information géographique) Géoportail.
12
La cité des Nitiobroges au centre de la province d’Aquitaine
Les Nitiobroges sont un peuple celte dont le territoire se situe dans l’actuel Agenais.
Au début du Ier siècle avant notre ère, leur oppidum principal est Aginnum.
vers Vesunna (Périgueux)
BITURIGES
(Bordelais)
(Périgourdins)
Druencia (Dropt)
(Gupie)
NITIOBROGES
Sainte-Bazeille
na
rum
Ga
(Tolzat)
Lagarrigue
LUSNA
at
CADURQUES
(Cadurciens)
Roudoulous
Thouars
Aubiac
LACTORATES
ELUSATES
AGINNUM
Sou
Castelculier cona (Séoune)
Lespinasse
Aege
Bapteste
Lecussan
Roquefort
Vanesia (B
Cales
aïse)
e)
Caussour
(Gélis
ze
rè
na
Té
(Sos)
vers Divona (Cahors)
Saint-Jean
Estussan
Sos
Tiples
Gajac
L’Ermitage
Saint-Côme
Anzex
Blanquefort
Montayral
EXCISUM
Moudoulens
err
in H
Cam
)
(Lède
rtius
vance)
Avantia (A
Pompogne
Ledo
Oltis (Lot)
USSUBIUM
SOTIATES
Lémancia (Lémance)
Envals
Peyrigne
Cupa
(Bazadais)
Castillonnès
Beffery
vers Burdigala (Bordeaux)
VASATES
PETRUCORES
Duras Auriac
(Lectourais)
vers Tolosa (Toulouse)
TOLOSATES
(Toulousains)
vers Lactora (Lectoure)
(Eauze)
0
15 km
6,5 lieues
0
en lieues gauloises
Légende :
Tumulus
Villa
Territoire des Nitiobroges :
Limites probables sous Auguste
EXCISUM : agglomération
Oppidum
CADURQUES : peuple gaulois
Borne millitaire
Gué
Voie romaine figurant dans un itinéraire
Voie romaine probable
Source : http://www.revues-gallia.cnrs.fr
EXERCICES
• Définis les termes de la légende ;
• À l’aide de la légende, identifie les marques de la présence romaine et celles de la présence celte dans ce territoire.
13
4
Définir ce qu’est
une villa gallo-romaine
et précisément
la villa de Castelculier
Plan de la villa de Castelculier
Restitution de la villa en 3D
14
La villa gallo-romaine de Castelculier
Qu’est-ce qu’une villa ?
La villa est un élément fondamental du paysage des campagnes romaines. C’est une grande exploitation
rurale qui appartient en général à de riches propriétaires fonciers. La villa se distingue de la domus située en
milieu urbain. La villa réunit les fonctions résidentielle et économique :
- au sud de la villa de Castelculier, se déploie la partie résidentielle, pars urbana*, organisée autour d’une cour,
véritable jardin intérieur couvert de pelouses, orné de fleurs, d’arbres et comprenant souvent une fontaine
centrale. Cette cour est entourée par un péristyle*, galerie couverte qui donne accès aux différentes pièces de
la maison, notamment les thermes*. Ils permettent aux habitants de la villa de se laver et de se détendre ;
- au nord, la partie agricole, pars rustica*, s’organise autour de la seconde cour. Elle comprend les granges
pour le matériel, les étables et les écuries pour les animaux, les ateliers et le logement des domestiques.
L’accès à la partie agricole se fait par un chemin empierré.
Ce modèle méditerranéen de villae s’impose systématiquement au sud du territoire gaulois à partir
du Ier siècle de notre ère. La villa gallo-romaine de Castelculier date du IIe siècle et témoigne de l’adoption
par les grands propriétaires locaux du mode de vie romain. Les Romains souhaitent faire des Gaules
un grenier à blé : les villae ont pour fonction de réaliser cet objectif en intensifiant l’agriculture sur le territoire.
Le domaine agricole
Le domaine agricole cultivé est de taille variable ; à Castelculier, il s’étend environ sur une centaine
d’hectares. Il est exploité sous les ordres d’un intendant, le villicus*, et cultivé par des domestiques*.
100 personnes environ vivent et travaillent sur l’exploitation.
Ils cultivent des céréales (épeautre, orge, avoine, millet), des arbres fruitiers, (pruniers, figuiers, pommiers,
poiriers), des légumes (carottes, fèves, choux...) et de la vigne.
Une demeure souvent luxueuse
Certaines de ces villae, telles celles de Castelculier ou de Séviac (Gers), sont de véritables palais.
Leurs riches propriétaires (des aristocrates) accordent un grand soin à l’aménagement et à la décoration
des bâtiments résidentiels. Les objets archéologiques trouvés lors des fouilles sur le site des thermes,
sont le témoignage le plus concret de cette richesse : une vingtaine d’éléments statuaires en marbre
dont une statue de la déesse Minerve*, des bustes d’hommes et le portrait de l’Empereur* Marc Aurèle*,
des colonnes* et chapiteaux* sculptés en marbre ; des mosaïques* dont une mosaïque de voûte, rarissime
en Gaules, laissent penser que son propriétaire était un riche notable du chef-lieu de la cité toute proche,
Aginnum*. Témoins de cette réussite sociale et financière, les thermes traduisent le goût du raffinement
et du luxe. Cette architecture est typique des villae aristocratiques du IVe siècle.
15
Plan d’ensemble de la villa de Castelculier
Chemin empierré
Entrée
monumentale
Légende
Thermes
Péristyle
Pars urbana
0
Pars rustica
Zone thermale
50 m
Philippe Jacques
___ Zone fouillée
- - - Zone non fouillée correspondant à des étapes de construction antérieure
16
zone fouillée
Restitution en 3D de la villa gallo-romaine de Castelculier
EXERCICES
À l’aide du texte et du plan d’ensemble de la villa de Castelculier,
légende la restitution en 3D avec les mots suivants :
- Pars rustica ;
- Pars urbana ;
- Péristyle ;
- Entrée monumentale ;
- Cour de la ferme ;
- Thermes.
17
5
Aborder
le fonctionnement
des thermes privés
dans une villa
gallo-romaine
Plan des thermes de la fin du IVe siècle
18
Les thermes privés de la villa de Castelculier
Chaque cité romaine possède au moins un établissement thermal. En milieu urbain, les thermes sont des
établissements publics qui accueillent tous les citoyens sans considération de catégorie sociale. Ce vaste
bâtiment comporte plusieurs pièces. Les citoyens s’y rendent chaque jour pour leur hygiène personnelle, en
empruntant un circuit de salles dont la température varie du froid au chaud, et pour se faire masser. Des salles
sont réservées aux activités physiques ou encore à la lecture. Les citoyens y concluent des affaires ou des
accords politiques. Les thermes sont avant tout un lieu de sociabilité.
Les maisons les plus luxueuses, comme la villa de Castelculier, comportent des thermes réservés à l’usage
de leur propriétaire qui peut inviter amis ou relations.
La zone fouillée de la villa Lamarque concerne une partie de la pars urbana (cour résidentielle, péristyle,
cubiculum) et les thermes. À la fin du IVe siècle, les thermes de la villa s’étendent sur plus de 900 m² et font
partie des plus grands ensembles thermaux privés des Gaules.
Le parcours du baigneur
Le maître de maison pratique des exercices physiques soit dehors, dans la palestre*, soit à l’intérieur dans le
frigidarium*.
Après s’être enduit d’huile, il se rend dans le tepidarium*, salle tiède, puis dans le caldarium*, salle chaude, où il
continue de transpirer.
Il passe sur son corps le strigile* qui lui permet de racler sa peau, puis il se rince dans le frigidarium*, en se
plongeant dans un bassin d’eau froide.
19
Plan des thermes de Castelculier de la fin du IVe siècle
Chambre
Jardin
Péristyle en demi-cercle
Frigidarium : salle de circulation
Tepidarium : salle tiède
Caldarium : salle chaude
EXERCICES
À l’aide du texte et de la légende, complète le plan des thermes
de Castelculier avec les mots suivants :
- Caldarium ;
- Palestre ;
- Péristyle ;
- Praefurnium ;
- Frigidarium ;
- Tepidarium ;
- Cubiculum .
20
6
Comprendre
la découverte
des vestiges
archéologiques
Découvrir des vestiges archéologiques
21
Découvrir des vestiges archéologiques
Sauver les archives du sol
Les conditions de fouilles archéologiques en France
En cas de découverte de vestiges archéologiques, il est obligatoire d’en faire la déclaration immédiate au maire
de la commune. D’après la loi du 27 septembre 1941, «nul ne peut effectuer sur un terrain lui appartenant ou
appartenant à autrui des fouilles ou des sondages (...) sans en avoir au préalable obtenu l’autorisation. »
En effet, lors d’une mise au jour de vestiges archéologiques, les scientifiques doivent les étudier et évaluer
leur intérêt : celui-ci peut-être historique, technologique, lié aux modes de vie (alimentation, habillement…),
médical (nécropole), etc. Dans tous les cas, le temps de la fouille est suivi d’un travail en laboratoire puis d’une
publication. Elle permet la diffusion des connaissances du patrimoine auprès de la population.
En France, les fouilles archéologiques répondent à trois situations possibles :
- sur un terrain qui ne risque pas d’être détruit : le service régional de l’archéologie (Drac Aquitaine) donne
l’autorisation de fouilles à un archéologue avec les objectifs du chantier, sa durée… Le chantier de fouilles peut
durer plusieurs années. C’est ce qu’on appelle une fouille programmée ;
- sur un terrain en cours d’aménagement (autoroute, TGV, zone d’activités, lotissement, immeuble…) : le chantier
s’arrête le temps de l’intervention des archéologues. C’est ce qu’on appelle une fouille de sauvetage. La loi sur
l’archéologie préventive du 17 janvier 2001 a confié cette mission à l’Inrap (Institut national de recherches
archéologiques préventives). Les fouilles ont une durée limitée dans le temps ;
- enfin, une découverte fortuite peut aussi être à l’origine de l’invention d’un site archéologique. La villa
Lamarque en est le meilleur exemple.
La découverte de la villa
Au XIXe siècle, Jean-François Boudon de Saint-Amans, botaniste* et archéologue*, observe que « (...) lors de la
maturité de la moisson, on y suit facilement de l’œil la direction des fondements, presque partout au niveau du
sol car les céréales jaunissent et poussent moins vite (...) et on trouve beaucoup de pavés de mosaïques (...). »
Dans les années 1970, Isidio Borini, agriculteur, raconte : « Alors que je labourais mon champs après les récoltes
de céréales, ma charrue a fait remonter une statue en marbre. Il m’arrivait fréquemment de faire remonter à
la surface des petits carrés de mosaïque. Mais là, je me suis dit, c’est pas possible, il y a quelque chose làdessous. Alors, j’ai décidé d’en parler à Jean-André Flourac, habitant de la commune de Castelculier et historien
local ». Isidio Borini est déclaré inventeur* et propriétaire de la statue de Minerve. Elle est présentée depuis
2007 dans l’espace muséographique de Villascopia.
Jean-André Flourac alerte un archéologue* bénévole, Francis Stephanus. « Suite à la découverte de tous ces
indices archéologiques par Isidio Borini, j’ai réalisé une prospection au sol puis j’ai transmis les informations
à la Direction des antiquités historiques de Bordeaux. Dans un second temps, j’ai réalisé des sondages
archéologiques, suite à la demande de cette dernière. Pendant ces travaux, j’ai constaté, comme Boudon
de Saint-Amans, des traînées rectilignes jaunes dans les céréales et fait venir l’archéologue spécialisé
dans la photographie aérienne. Cette photographie du mois de juin 1986 a révélé le plan d’ensemble
de la villa et permit d’estimer sa superficie d’un hectare et demi. Un chantier de fouilles a donc été ouvert
et il s’est poursuivi jusqu’en 1995 sous la direction de Philippe Jacques. »
22
Découvrir et valoriser des vestiges archéologiques
Vue du ciel
La prospection aérienne* s’effectue avec un avion évoluant à basse altitude. Elle consiste à photographier des
indices non visibles au sol. En effet, la présence de vestiges enfouis dans un champ de blé ou dans une prairie
modifie le taux d’humidité du sol et provoque des anomalies dans la croissance des céréales. Au-dessus d’un
mur, les plantes poussent moins haut et jaunissent plus vite ; au-dessus d’un ancien fossé gorgé d’eau, c’est le
contraire. Ces contrastes, accentués lors des périodes de sècheresse, peuvent dessiner, par exemple, le plan
complet d’une villa gallo-romaine.
Pour en savoir plus : www.archeologie-aerienne.culture.gouv.fr
Le chantier de fouille
Les archéologues * tendent des ficelles pour diviser la zone en carré de un mètre de côté. Ce carroyage*
permet de réaliser des relevés précis des murs et des objets mis au jour. Chaque couche de terrain est étudiée
une à une, de la plus récente à la plus ancienne. Cette méthode permet de dater les éléments découverts
les uns par rapport aux autres et de comprendre l’évolution des constructions au cours du temps.
Système de carroyage, Epieds-en-Beauce (Loiret), 2010.
Crédit photo : ©Eric Champoult, INRAP
Pendant les fouilles*, de nombreux objets sont déterrés. Ils sont photographiés, répertoriés, numérotés,
mis en sachet puis expédiés au laboratoire pour être nettoyés, restaurés ou reconstitués. Certains seront
exposés dans un musée. L’archéologue est en charge d’étudier ces objets, avec l’aide d’une équipe de
scientifiques pluridisciplinaire, et de publier un rapport sur l’évolution et l’occupation du site.
Les villae sont rarement fouillées dans leur intégralité, vu leurs dimensions. Le plus souvent, c’est la partie
résidentielle qui est privilégiée. À Castelculier, l’aile sud-ouest de la partie résidentielle et la zone thermale ont
été conservées au détriment de la zone agricole qui a été enfouie sous le lotissement.
Valorisation de la villa gallo-romaine Lamarque 2012 - 2015
En 1998, des aménagements ont été réalisés dans le but de transformer le site en jardin archéologique.
Ces derniers ont mal vieilli et rendaient finalement peu lisible la villa. L’état des vestiges était devenu par
ailleurs préoccupant. Sous l’action des intempéries, les maçonneries se sont altérées et se sont désagrégées.
À la suite de l’étude réalisée en 2008 par l’archéologue Béatrice Robert, l’ensemble des partenaires
scientifiques a lancé en 2012 un projet de restauration, d’aménagement et de mise en valeur du site avec
une vocation pédagogique. Ce projet a reçu l’aide du Conseil général de Lot-et-Garonne, du Conseil régional
Aquitaine et de la Drac Aquitaine.
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Tepidarium
Murs restaurés
du IVe siècle
Cheminement piétonnier
Vestiges des murs
du IIe siècle
Caldarium
Belvédère
ENTRÉE
Bassin
Frigidarium
Bassin
Palestre
Colonnes
Latrines
Passerelle en bois
Pièce avec
chauffage
Plan des aménagements de la villa de Castelculier
Aménagement de la villa de Castelculier
Réalisé par l’agence Stéphane Thouin
Maçonnerie d’un mur de la villa. Une séparation en ardoise permet de différencier les vestiges archéologiques
de la partie supérieure qui a été restaurée.
Crédit photo : Xavier Chambelland, Conseil général de Lot-et-Garonne
Colonnade restaurée du péristyle de la villa.
Crédit photo : Xavier Chambelland, Conseil général de Lot-et-Garonne
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7
Comprendre
l’importance de
l’apparat et du
confort dans la villa
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Pour en savoir plus
Que d’eau ! Que d’eau !
Les villae* sont généralement alimentées en eau par des puits ou par des citernes qui recueillent l’eau de pluie.
Des canalisations en tuile ou en bois l’amènent jusqu’à l’intérieur de la maison.
En dehors du bâtiment lui-même, les bassins des thermes sont approvisionnés en eau puis débarrassés des
eaux usées. À Castelculier, des vestiges du système de canalisations nécessaire au fonctionnement des
thermes ont été trouvés et sont visibles sur le site.
Décoration intégrale
Les thermes privés sont le reflet de la richesse d’une villa : on apporte beaucoup de soin à la construction et au
décor de ces bâtiments. Les sols reçoivent des dalles de marbre ou des mosaïques*.
Les murs sont ornés de mosaïques, de placages de marbre, de fresques ou encore recouverts d’enduits*.
Les grandes salles de bains sont généralement voûtées et coiffées de coupoles*.
Chauffer les thermes : l’hypocauste
Il s’agit d’un système de chauffage par le sol et par les murs.
Située au sous-sol, une pièce contient le foyer, le praefurnium*, alimenté en bois par les domestiques.
L’air chaud circule sous le sol posé sur de larges briques plates : les suspensurae*.
Elles sont soutenues par un réseau de pilettes*.
L’air chaud circule dans les murs par des conduits en briques creuses : les tubuli ou tubulures*.
Dans les thermes, la chaleur s’accumule lentement dans le sol et permet de maintenir le bain à bonne
température pendant plusieurs heures.
Schéma de l’hypocauste
Circulation de l’air chaud
Mur
Tubuli
Dallage du sol
Suspensura
Praefurnium
Pilettes
(supports)
Circulation
de l’air chaud
Coupe d’un hypocauste. Dessin d’après J.-P. Adam, 1994
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Annexe
Glossaire
Aginnum (nom latin d’Agen, issu du mot gaulois rocher, hauteur) : nom de la capitale des Nitiobroges.
En effet, la tribu gauloise des Nitiobroges occupe l’oppidum du latin, lieu élevé ou fortification, de l’Ermitage,
vaste plateau situé au nord de la ville actuelle d’Agen.
Aquitaine : nom donné par les Romains à la province du sud-ouest des Gaules (Aquitania).
Atrium : grande cour carrée située après le vestibule d’une domus avec, en son centre, un bassin qui récupère
les eaux de pluie (impluvium).
Archéologie (nom grec archeos ; ancien et logos la parole) : étude scientifique des civilisations qui se sont
succédées depuis l’apparition de l’homme, notamment à partir des vestiges matériels (objets, éléments de
construction, sépultures, etc.) découverts lors de fouilles.
Archéologie préventive : en France, chaque année, 700 km² sont touchés par des travaux d’aménagement
du territoire (terrassements, routes et voies ferrées, bâtiments privés et publics) entraînant la destruction des
vestiges que recèle le sous-sol. Ainsi, depuis une trentaine d’années, des milliers de sites, en milieu urbain
comme en zone rurale, ont été fouillés, étudiés, comparés. La somme des informations issues de ces fouilles a
profondément enrichi la connaissance du passé.
En effet, la loi sur l’archéologie préventive du 17 janvier 2001 prévoit l’intervention des archéologues en
préalable à tout chantier d’aménagement, pour effectuer un diagnostic (sondages ponctuels) et, si nécessaire,
une fouille. (source : Inrap)
Archéologue : scientifique spécialiste de l’archéologie ; il dirige le chantier de fouilles, puis étudie les vestiges
matériels (objets, éléments de construction, sépultures, etc.) et analyse le site archéologique dans sa globalité
en vue de publier un rapport scientifique.
Barbare : terme employé par les Romains pour qualifier les peuples qui ne parlent pas le latin. Il correspond
essentiellement aux peuples germaniques.
Botaniste : spécialiste qui étudie les végétaux.
Caldarium : salle chaude des thermes. Elle permet plus précisément la sudation, par une atmosphère chaude
et humide, et comprend quelques bassins pour se rafraîchir. Le caldarium de la villa Lamarque a une forme
hexagonale et comprend un bassin semi-circulaire.
Carroyage : les archéologues tendent des ficelles afin de diviser la zone à fouiller en plusieurs carrés
de 1 mètre. Cette méthode permet de faire un relevé précis des vestiges matériels (objets, éléments de
construction, sépultures, etc.) trouvés sur le chantier de fouilles.
Chapiteau : élément qui forme le sommet d’une colonne.
Colonne : en architecture, une colonne est un élément vertical de forme cylindrique qui sert de soutien.
Elle est composée d’une base, d’un fût et d’un chapiteau. Dans l’architecture classique, les proportions
et les ornements de ces éléments sont régis par les ordres architecturaux : dorique, ionique ou corinthien.
À Castelculier, des colonnes en marbre blanc et en marbre rosé ont été découvertes sur le site de la villa.
Coupole : voûte ronde qui recouvre un bâtiment.
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Domus : maison urbaine des propriétaires aisés.
Domestique (du latin, domus) : il travaille sur le domaine agricole sous les ordres du villicus et s’occupe de
l’entretien de la maison d’habitation.
Édit de Caracalla (212) : signé par l’Empereur Caracalla (211 - 217), il accorde la citoyenneté romaine à
tous les hommes libres de l’empire.
Édit de Thessalonique (380) : signé par l’Empereur Théodose Ier, le christianisme devient la religion
officielle de l’empire. Théodose Ier est le dernier empereur à régner dans l’empire unifié de 379 à 395.
Empire romain : gouvernement fondé par Octave, appelé ensuite Auguste, qui s’exerce sur un ensemble de
territoires réunis sous la seule autorité de Rome : les provinces. Il dure de 27 av. J.-C. à 476. Après les conquêtes
romaines, notamment la guerre des Gaules menée par le Général Jules César, c’est une période de paix et de
prospérité relative en Gaules.
Empereur : l’empereur dirige l’État et son empire, les armées et les prêtres de tous les temples. Les citoyens
romains lui doivent respect et obéissance.
Enduit : couche de mortier appliquée sur un mur pour le protéger et pour le décorer.
Fouilles archéologiques : travaux consistant à mettre au jour les vestiges matériels (objets, éléments
de construction, sépultures, etc) laissés par les hommes au fil des siècles, en creusant le sol. Elle permet de
comprendre l’évolution du site archéologique. À son achèvement, l’exploitation scientifique des données se
poursuit en laboratoire.
Frigidarium : salle froide des thermes. À Castelculier, il fait partie des plus grands frigidarii privés mis au jour
en Aquitaine. Il se compose de deux bassins semi-circulaires situés aux extrémités de la salle. Au milieu, la
partie rectangulaire sert de gymnase aux propriétaires et à leurs invités où ils peuvent pratiquer des exercices
physiques.
Gallo-romain : après la guerre des gaules, la politique romaine, très pragmatique, favorise les aristocrates
«gaulois» qui lui sont acquis. En maintenant et en renforçant leur position, en leur donnant des privilèges
comme celui de la nationalité romaine, Rome s’assure des alliés. En adoptant le mode de vie romain,
les notables deviennent peu à peu les meilleurs propagateurs de la romanisation. Dans ce cadre des cités,
ces élites occupent des postes administratifs et reçoivent des charges politiques et religieuses.
« Gaules » (les) : nom donné par les Romains aux territoires transalpins (au-delà des Alpes) peuplés par les
Gaulois. Cet espace surgit d’un point de vue historique avec l’intervention militaire de Jules César entre 58 et
51 av.J.-C. Cet espace est en réalité une série de territoires juxtaposés avec une identité culturelle (civilisation
celte) mais sans unité politique. Il regroupe la France actuelle, la Belgique, le Luxembourg, une partie des PaysBas et de l’Allemagne ainsi que la Suisse. Aujourd’hui, les historiens adoptent le pluriel – les gaules – distinguant
le Midi (Narbonnaise) des autres gaules. La Narbonnaise - qui englobe Marseille et va de Nice à Toulouse
et vers le nord, jusqu’à Vienne - est en effet conquise 70 ans avant les autres gaules. Les gaules intérieures
(Lyonnaise, Aquitaine et Belgique) sont des régions administratives créées sous Auguste en 27 av. J.-C.
Hypocauste : système de chauffage par le sol d’un édifice. À partir du foyer, l’air chaud circule à travers des
conduits disposés sous le sol (suspensurae) et dans les murs (tubuli).
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Inventeur : en archéologie, personne qui découvre un site archéologique ou un objet de façon fortuite, c’est-àdire par hasard. À Castelculier, Isidio Borini, propriétaire du terrain sous lequel est conservé le site archéologique,
a découvert la statue de la déesse Minerve en labourant son champ. Par définition, il en est
donc l’inventeur et également le propriétaire de l’objet.
Marc Aurèle (121-180) : seizième empereur romain, il règne au IIe siècle. Son portrait orne l’intérieur
de la villa. La présence de cette statue prouve que le propriétaire de la villa de Lamarque entretenait d’étroites
relations avec Rome, capitale de l’empire.
Minerve : dans la mythologie romaine, elle est la fille de Jupiter, déesse protectrice de Rome et patronne
des artisans. En labourant son champ, Isidorio Borini a trouvé cette statue à moins de 50 centimètres de
profondeur. Cette découverte fortuite est à l’origine du chantier de fouilles qui a confirmé la présence d’une villa
gallo-romaine au lieu-dit Lamarque. Afin que le public puisse voir la statue, Isidorio Borini, l’inventeur, l’a mise en
dépôt au musée de Villascopia.
Mosaïque : assemblage de petits cubes de marbre, de calcaire, de terre cuite ou de pâte de verre, de couleurs
différentes, appelés tesselles. Les mosaïques ornent les sols et les voûtes des riches habitations romaines. Sur
le site de la villa, les archéologues ont mis au jour des mosaïques de sols aux décors géométriques ainsi qu’une
mosaïque de voûte décorée de grappes de raisins et de feuilles de vignes.
Pars Rustica : partie de la villa consacrée aux travaux agricoles (culture céréalière, basse-cour, élevage…)
et au logement des esclaves qui travaillent au service du maître de maison. Elle comprend écuries, étables,
granges… et s’organise autour d’une cour.
Pars Urbana : partie résidentielle de la villa dans laquelle vit le propriétaire et sa famille. Cet espace se
compose également d’une cour et de la zone thermale.
Péristyle : galerie de colonnes, couverte d’une toiture, entourant une cour ou un jardin dans une habitation.
Phytographique : adjectif qui caractérise les recherches de vestiges archéologiques à travers l’observation
de la croissance des plantes.
Pilettes : carreaux de terre cuite, disposés en tas, qui soutiennent les suspensurae et conservent la chaleur
dans le sous-sol des pièces chauffées.
Praefurnium : foyer qui permet de chauffer les pièces d’une maison ainsi que les thermes.
Prospection archéologique : c’est la première étape du travail de l’archéologue : elle consiste à repérer
les traces laissées par les hommes du passé dans le sol et dans le paysage actuel, sans porter atteinte au sol.
Avant la prospection, l’archéologue étudie les documents existants (cartes, archives archéologiques).
Il peut ensuite choisir entre plusieurs types de prospection : prospection par observation (dont la prospection
aérienne), prospection géophysique, prospection par micro-topographie…, selon les résultats qu’il souhaite
obtenir et le type de structures archéologiques recherchées. Dans tous les cas, la prospection doit être
organisée (délimitation du territoire prospecté, quadrillage du territoire). Tous les vestiges archéologiques
repérés sont localisés dans l’espace et enregistrés sur une carte.
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Prospection aérienne : la prospection aérienne s’effectue par avion et repère au moyen de photographies
des anomalies de couleurs (végétation) ou de reliefs du sol. Ces anomalies indiquent souvent des vestiges
archéologiques, tels une voie romaine ou des murs de maisons.
Romain : nom des habitants de Rome puis de tous les habitants des régions administrées par Rome.
Rome : située dans la péninsule italienne, cette cité antique est devenue capitale du monde romain.
Sondage archéologique : il s’agit en archéologie d’une exploration locale du sol, qui a pour but de détecter
la présence de vestiges archéologiques. Cette exploration s’effectue au moyen d’une pelleteuse qui enlève les
couches superficielles du sol. Si une présence archéologique est attestée, et confirmée par des prospections,
une fouille archéologique peut alors être décidée.
Strigile : racloir recourbé qui sert à racler les peaux mortes du baigneur après avoir transpiré dans les thermes.
Suspensura : plancher en suspension ou sol surélevé, maintenu grâce aux pilettes des hypocaustes, qui
permet la circulation de l’air chaud dans le sol d’un édifice.
Tablinium : bureau où le maître de maison reçoit ses hôtes.
Tepidarium : salle tiède des thermes. À Castelculier, le tepidarium a une forme circulaire. Dans cette pièce, les
archéologues ont mis au jour les pilettes du suspensura et un fragment de mosaïque de la voûte, décorée de
grappes de raisins et de feuilles de vigne, visible dans le musée.
Thermes : ensemble de salles froides, tièdes et chaudes, organisées selon un circuit précis, et dans lesquelles
les citoyens romains se nettoient le corps par sudation. Les thermes peuvent être publics, situés en ville, ou
privés comme c’est le cas à Castelculier. Ils ont également une fonction sociale importante : les citoyens y font
du sport, jouent aux dés par exemple, mais aussi traitent des affaires politiques. L’ensemble thermal de la villa
Lamarque mesure plus de 900 m2 et fait partie des thermes privés les plus grands des gaules.
Toponymie : étude des noms de lieux.
Tubuli (pluriel) ou tubulure : conduits de briques creuses, disposés dans les murs, qui permettent de faire
circuler l’air chaud et donc de chauffer une pièce.
Villa (villae au pluriel) : grande exploitation rurale qui appartient à un riche propriétaire foncier.
La villa réunit les fonctions résidentielles et économiques puisque l’exploitation agricole procure à son
propriétaire des revenus. L’étude de la villa Lamarque permet aux archéologues d’attester de la richesse
du propriétaire et de ses relations avec l’empire romain (présence de statues d’empereurs). Ils supposent
que le propriétaire est un haut fonctionnaire de la ville d’Agen.
Villicus : intendant qui dirige le domaine agricole.
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Petit inventaire du musée archéologique
Les fouilles archéologiques de la villa Lamarque ont livré des objets qui mettent en évidence le luxe
et le raffinement du domaine aristocratique de Castelculier. Venez les découvrir dans l’exposition permanente.
Statue de la déesse Minerve
Dans la mythologie romaine, Minerve est la déesse protectrice de Rome
et patronne des artisans. Elle porte une peau de chèvre ornée de serpents.
Marbre
H. : 48 cm
IVe siècle
Dépôt d’Isidio et d’Aline Borini (collection privée)
Portrait de l’empereur Marc Aurèle (121-180)
Cette statue date du IIe siècle, c’est-à-dire de la première période de construction
de la villa. La présence de cette statue donne des informations sur le propriétaire
de la villa et prouve qu’il entretient d’étroites relations avec Rome, capitale de
l’Empire.
Marbre
H. : 25 cm
IIe siècle
Collection permanente
Mosaïque de sol
Mosaïque à motifs lancéolés et floraux, encadrés de bordures rouges
et noires, provenant du frigidarium des thermes.
H. : 1,19 m
L. : 2,05 m
IVe siècle
Collection permanente
Lampe à huile (fac-similé)
Les lampes à huile servent à s’éclairer.
Terre cuite
Période gallo-romaine
Collection permanente
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Les ateliers pédagogiques de Villascopia
Les ateliers pédagogiques de Villascopia sont intégrés au parcours gallo-romain proposé dans le cadre de la
Convention éducative du Lot-et-Garonne.
Ces ateliers sont orientés pour un public scolaire de cycle III et de collège. Ils ont fait l’objet d’un travail
de conception réalisé en partenariat avec le service patrimoine du Conseil général et l’Éspé.
La fiche descriptive de ces activités et le Dossier d’action d’ouverture (DAO) sont disponibles sur le site :
www.cg47.org/convention_educative
• Atelier dans le musée : « Conservateurs en herbe »
Après avoir assisté au scénovision®, les élèves retrouvent les objets archéologiques (statues, monnaies,
objets du quotidien…), qui ont servi à la mise en scène du spectacle. Conservateurs en herbe,
les élèves, par petits groupes, remplissent la fiche d’identification des œuvres dont ils ont la charge :
observation, description, manipulation de fac-similés, recherche documentaire et échange d’informations entre
les équipes, permettent de resituer les objets dans leur contexte chronologique et culturel.
• Atelier sur le site archéologique de la villa gallo-romaine :
« le parcours du baigneur »
Les élèves-archéologues doivent, par petits groupes, mener à bien leur mission : étudier une pièce
de la villa (repérages sur le plan et sur carte, dessin, mesure, relevé d’indices) et établir des hypothèses
sur sa fonction. De la chambre aux différentes pièces des thermes, les élèves recréent ainsi le parcours
du baigneur antique. Ils partagent avec les autres élèves leurs hypothèses sur l’usage des espaces
en utilisant les objets mis à leur disposition dans les boîtes à indices : costumes gallo-romains, huiles,
objets de toilette, jeux pour l’activité physique.
D’autres ateliers sont disponibles.
Renseignez-vous auprès de la médiatrice culturelle.
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Ressources documentaires
Ouvrages
Balty J.-C. et Cazes D., Sculptures antiques de Chiragan (Martres-Tolosane), catalogue des collections du musée
Saint-Raymond de Toulouse, 2011.
Monteil M. et Tranoy L., La France gallo-romaine, éditions La Découverte / Inrap, 2008.
L’Aquitaine archéologique, hors série de la revue Le Festin, Bordeaux, 2007.
De Filipo R., L’archéologie à petits pas, Actes Sud Junior / Inrap, 2007.
Les thermes en Gaule romaine, Dossiers d’archéologie, n°323, septembre 2007.
Bost J.-P., Didierjean F., Maurin L., Roddaz J.-M. (sous la direction de), Guide archéologique de l’Aquitaine, de
l’Aquitaine celtique à l’Aquitaine romane (VIe siècle av. J.-C.- XIe siècle), édition Ausonius, Bordeaux, 2004.
Organismes œuvrant dans le domaine de l’archéologie
>Ministère de la Culture et de la Communication :
- La gestion du patrimoine archéologique (15 fiches sur les principales questions liées à l’archéologie)
www.culture.gouv.fr/culture/organisation/dapa/mep.pdf
- La prospection aérienne
www.archeologie-aerienne.culture.gouv.fr
>Institut national de recherches en archéologie préventive (Inrap)
www.inrap.fr
>Direction régionale des affaires culturelles d’Aquitaine (Drac), Service régional de l’archéologie
www.aquitaine.culture.gouv.fr/la-drac
>Conseil général de Lot-et-Garonne
www.cg47.fr
Musées
>Musée des Beaux-Arts à Agen :
- Dossier pédagogique sur les collections antiques
www.agen.fr/files/agen/vie_culturelle/livrets-pedagogiques/antiquite.pdf
- Dossier pédagogique sur les collections gallo-romaines
www.agen.fr/files/agen/vie_culturelle/livrets-pedagogiques/gallo-romain.pdf
>Musée Saint-Raymond à Toulouse
www.saintraymond.toulouse.fr
>Musée d’Aquitaine à Bordeaux
www.musee-aquitaine-bordeaux.fr
Instituts universitaires de recherches
>Ausonius, Institut de recherche sur l’Antiquité et le Moyen Âge, Cnrs - Université Michel-de-Montaigne
Bordeaux III
www.ausonius.u-bordeaux3.fr
>L’Archéopole, Cnrs - Université Michel-de-Montaigne Bordeaux III, plateforme de restitution 3 D
www.u-bordeaux3.fr/fr/recherche/archeopole_d_aquitaine.html
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Médiation scientifique
>Cap’archéo à Pessac, centre archéologique de Pessac développant des actions de médiation scientifique
autour de l’archéologie
www.cap-sciences.net/web/caparcheo/pageseditos,265,left_EF7C528D.html
>Mission archéo, exposition créée par Cap’archéo
www.issuu.com/vincentclarenc/docs/dossier_de_pr_sentation-mission_archeo
Les métiers de l’archéologie
>Institut national de recherches en archéologie préventive (Inrap)
- Renseignements pratiques sur le métier d’archéologue (formation, conditions d’exercice)
www.inrap.fr/archeologie-preventive/L-archeologie-preventive/Metiers/p-320-Qu-est-ce-qu-etrearcheologue-.htm
- 10 métiers liés à l’archéologie (animations ludiques)
- 18 métiers liés à l’archéologie (interview de scientifiques)
Vidéos en lien avec des chantiers de fouilles archéologiques
>Institut national de l’audiovisuel (Ina)
Site archéologique de Bibracte
www.ina.fr/video/CAB91027866/bibracte.fr.html
- Découverte d’une mosaïque à Besançon
www.ina.fr/economie-et-societe/education-et-enseignement/video/2544284001042/decouverte-mosaiqueromaine.fr.html
- Travaux du métro et fouilles archéologiques à Toulouse
www.ina.fr/economie-et-societe/environnement-et-urbanisme/video/TLC9009111836/travaux-du-metro-etfouilles-archeologiques.fr.html
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Ce dossier a été rédigé par Magali Ceroni, médiatrice culturelle du scénovision® Villascopia,
en collaboration avec
- Nathalie et Denis Dessagne, professeurs d’histoire-géographie,
- Francis Stéphanus, archéologue bénévole,
Et avec le soutien de l’Éspé (École supérieure du professorat et de l’éducation) et du Conseil général
de Lot-et-Garonne.
Contact
Tél. : 05 53 68 08 68
Email : [email protected]
www.villascopia.com
Date du document : 2014
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