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Bon nombre de gens m'ont demandé de partager mes réflexions sur les changements proposés à
la cinquième édition du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-V) en ce qui a
trait aux personnes qui présentent des troubles d'apprentissage social. Si vous ne connaissez pas le
motif des changements apportés, je vous invite à utiliser Google pour en apprendre davantage sur la
question. L'American Psychiatric Association (www.apa.org) est chargée de la rédaction et de la
publication du DSM. À la fin de ce billet, vous trouverez une liste des changements proposés à la
description des troubles du spectre de l'autisme (TSA), extraits du site Web de l'association.
En bref, avec la publication de la cinquième édition du DSM en mai 2013, la façon de décrire les
incapacités associées à l'autisme changera et un seul terme englobera dorénavant ces invalidités, soit
« trouble du spectre de l'autisme ». Les clients ne recevront plus un diagnostic « d'autisme », de
« trouble envahissant du développement — non spécifié » (TED-NS) ou de « syndrome d'Asperger »
puisque toutes ces classifications distinctes disparaîtront « officiellement ». Cependant, les personnes
atteintes de TSA seront répertoriées selon trois degrés de gravité (voir le tableau à la fin de l'article).
Les personnes dont le degré « d'atteinte » n'est pas répertorié dans ces trois niveaux, mais qui
présentent des troubles significatifs en matière de communication sociale, pourront possiblement
recevoir un diagnostic de « trouble de la communication sociale » [traduction libre de Social
Communication Disorder (SCD)]
. La Dr Amy Weatherby est la première orthophoniste membre du
conseil du DSM-V et elle a aidé à élaborer la terminologie de cette nouvelle catégorie. Elle s'applique
aux personnes atteintes de troubles de la pragmatique sociale et de la communication sociale qui ne
présentent pas les « intérêts, activités et modèles de comportement restreints et répétitifs »
habituellement associés au TSA. D'autres diagnostics qui se chevauchent souvent pour les personnes
ayant des troubles d'apprentissage social (ex. : THADA, trouble de l'apprentissage non verbal, trouble
bipolaire, etc.) continueront d'être inclus dans l'assortiment diagnostique des symptômes de troubles
des fonctions exécutives, sociales et de l'attention.
Ce que je pense de la situation
À partir du moment où mon intérêt professionnel est passé au travail avec les personnes
atteintes d'incapacités « de haut niveau » en matière de communications sociales, j'ai dû traiter avec le
manque de précision diagnostique pour aborder la condition de ce groupe donné de clients. Voilà
pourquoi je n'ai jamais orienté mon travail vers une catégorie diagnostique précise et dans mes écrits et
séances de formation, toujours fait référence à nos élèves comme ayant des troubles sociocognitifs. Je
préfère maintenant le terme « troubles d'apprentissage social ».
J'ai eu l'occasion d'entendre deux membres du comité DSM-5 ASD, les Drs Catherine Lord et Amy
Weatherby, parler en public des changements proposés. Dans les deux ateliers, elles ont présenté
diverses études de recherche démontrant l'incapacité de professionnels aguerris à marquer une
distinction nette entre le syndrome d'Asperger, le TED-NS et l'autisme chez un sous-groupe de nos
élèves. Mes observations abondent dans ce sens.
Quoi qu'il en soit, les changements proposés sont significatifs et auront une incidence non
seulement sur les personnes à qui l'on appose ces étiquettes diagnostiques, mais également sur les
structures d'allocation de fonds de même que les systèmes de prestation de services. Au cœur de tous
ces changements se trouvent les parents qui essaient de comprendre ce que cela signifie pour leur
enfant.
Consulter les critères diagnostiques à la fin du billet