Elle essaya de me parler calmement :
"- Je n'ai pas tout compris... Mais enfin je peux quand même te dire que peu importe ce qu'il
s'est passé, c'est impossible que ce soit surnaturel ! Ne raconte pas n'importe quoi ! Ce n'est
pas toi qui disais toujours que les fantômes ça n'existe pas ?
- C'est différent là ! Cette personne... enfin cette chose, je n'ai pas rêvé ! Ces bruits
effrayants et ce malaise étaient trop réalistes pour être un cauchemar ! Je ne suis pas fou, je
t'en supplie, crois moi !!
- Je te crois, je sais que tu n'es pas du genre à me mentir, soupira-t-elle, je vais essayer de
t’aider et de me renseigner mais je ne te promets rien du tout. Et puis tu as sûrement un peu
de fièvre. Va te recoucher et ça ira mieux. Moi aussi quand j'étais malade j'avais ce genre
d'hallucinations.
- Merci, dis-je peu convaincu, je vais me reposer même si je doute d'arriver à dormir dans
ces conditions.
- Bonne nuit, et ne te morfonds pas sur cette histoire, je suis certaine que ce n'est pas grave.
- Oui... bonne nuit..."
Je raccrochai. Des hallucinations ! Et puis quoi encore ? La peur dans l'âme, j'allai me blottir
dans un coin de me maison.
Les heures passaient, et j'étais là, empli de crainte dans l'abîme noir de ma maison.
J'attendais le jour. Que pouvais-je faire d'autre ? J'étais trop angoissé pour faire un pas dans
ces ténèbres ou même pour m'endormir.
Quand le soleil vint, ma tête commença à me faire de plus en plus souffrir, je sentis
mon sang pulser dans mes tempes. J'avais chaud... de la fièvre ? Je me dirigeai - je rampai
plus que je ne marchai - avec lenteur vers ma salle de bain et me passai de l'eau sur le
visage. Mon œil me faisait horriblement mal. Je relevai la tête. Je poussai un cri... un cri de
terreur. Mon œil... mon œil était maintenant injecté de sang. Je tombai à la renverse et me
cognai violement le sommet du crâne. Je ne ressentis aucune douleur et décidai de me
relever. Je jetai un regard au miroir.
Du sang : mon sang coulait sur mon visage ! J'étais médusé. Totalement désemparé.
Mon œil me lançait toujours plus. Je touchai le sang sur mon crâne et regardai ma main.
Rien ! Il n'y avait rien sur mes doigts. De rage je donnai un énorme coup de poing dans mon
reflet. Il se brisa en mille morceaux. Je me mis à courir, courir... vers où ? J'arrivai dans ma
chambre, attrapai mon petit miroir de poche et... toujours rien, il n'y avait absolument
aucune égratignure sur mon visage. Seule la main ayant brisé la glace était ensanglantée.
Que m'arrivait-il, mon Dieu, mais que m'arrivait-il ?
J'étais totalement bouleversé. Qui ? Ou quoi ? Dans tous les cas ça ne pouvait être
que moi ! Avais-je rêvé ? Ou étais-je devenu fou ? Je fus pris d'une angoisse épouvantable à
rester dans ma maison. Je sortis, blême... non ! Livide même ! Je marchai jusqu'au café au
coin de chez moi.
Je revins dans ma demeure quelques heures plus tard. J'avais bu. Beaucoup trop.
Surement pour évacuer tout le stress que j'avais accumulé jusqu'à maintenant. Mon mal de
tête m'avait repris. Plus fort, plus persistant. J'avais du mal à avancer. Ce fut à ce moment
que je la vis... que je les vis.