C Éditorial L’oncologie à l’honneur Dr Livia Lumbroso-Le Rouic

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Éditorial
L’oncologie à l’honneur
Dr Livia Lumbroso-Le Rouic (Institut Curie, Paris)
C
e nouveau numéro thématique d’Images en Ophtalmologie est consacré à l’oncologie. Une place importante a été donnée aux métastases oculaires. En effet, bien
que les cancers soient une pathologie fréquente, les atteintes oculaires secondaires sont, elles, un événement rare, parfois révélateur. Dans ce cas, l’ophtalmologue
peut être amené à demander le premier bilan qui permettra d’identifier le primitif, le
plus souvent un adénocarcinome, et à adresser le patient en milieu spécialisé pour une
prise en charge pluridisciplinaire, comme l’illustre le cas clinique du Dr Caujolle. Des
sites primitifs beaucoup plus rares, comme les tumeurs neuroendocrines, sont aussi
possibles. Le diagnostic en est parfois plus difficile, et l’histologie permet dans les cas
les plus complexes de trancher entre une tumeur intra-oculaire primitive et une métastase, comme le montre le Dr Lemaitre. Le traitement de ces tumeurs neuroendocrines
peut nécessiter des modalités plus particulières de radiothérapie telles que l’utilisation
des faisceaux de protons, associée au traitement systémique, comme souligné par le
Dr Maschi.
Ce numéro était aussi l’occasion idéale de faire le point sur les thérapies ciblées. En
effet, de plus en plus souvent, les patients pris en charge pour un cancer sont amenés
à recevoir ces nouvelles molécules, car, désormais, 1 médicament anticancéreux sur 4
appartient à cette classe thérapeutique. En tant qu’ophtalmologues, nous serons donc
amenés à examiner de plus en plus de patients recevant ces molécules qui ont, pour certaines, des effets indésirables oculaires. Les mécanismes d’action et les différents effets
indésirables de ces médicaments sont très bien résumés dans le Focus du Dr Martel.
Mais toutes les lésions d’allure “tumorale” ne sont pas forcément une tumeur… Parmi
les diagnostics différentiels, on retrouve les pathologies hémorragiques (comme celles
illustrées par les cas cliniques des Drs Leblanc et Lumbroso), ou des proliférations
bénignes telles que l’hamartome combiné de la rétine, qui peut parfois faire évoquer une
tumeur pigmentée. Le panel des lésions prises en charge en oncologie oculaire est vaste
et inclut aussi des lésions lymphomateuses pouvant régresser spontanément (cf. le cas
clinique du Dr Poignet), ou bénignes comme les hémangiomes circonscrits de la choroïde
qui, malgré leur caractère bénin, peuvent entraîner une baisse visuelle et nécessiter un
traitement par photothérapie dynamique (ou par faisceaux de protons en cas d’échec),
comme décrit par le Dr Rosier.
L. Lumbroso-Le Rouic
déclare ne pas avoir
de liens d’intérêts.
Nous espérons que ce nouveau numéro thématique “Oncologie oculaire” contribuera
à mieux faire connaître des pathologies rares et leurs diagnostics différentiels parfois
“piégeants”.
Bonne lecture.
Images en Ophtalmologie • Vol. XI - n° 2 • mars-avril 2017
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