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Résoudre trois problèmes fondamentaux :
• Quels biens produire, en quelle quantité et à quelle époque (Consommation ou investissement ?
Autarcie ou processus d’échanges internationaux et spécialisation nationale ?)
• Comment ces biens doivent-ils être produits ? (Utilisation des ressources)
• Pour qui ces biens doivent-ils être produits ? (Répartition des revenus (Mécanisme des marchés ou
intervention des pouvoirs publics ?)
Raison d’existence de ces questions : Les ressources n’existent qu’en quantité limitée et les besoins des
consommateurs sont illimités Allocation des ressources optimale et efficiente.
A. Définition de la science économique
•
•
•
•
Comprendre les choix individuels (du producteur et du consommateur) et les choix collectifs (du
gouvernement)
Chercher à savoir pourquoi ces choix ne conduisent pas toujours à l’utilisation la plus efficace des
ressources
Proposer des solutions destinées à améliorer l’utilisation des ressources
L’objet de la science économique ne se limite pas
o Aux phénomènes monétaires
o Aux relations économiques internationales
o À l’utilisation des ressources économiques
B. Approche
économique
•
•
positive
et
approche
normative
de
la
science
L’approche positive : décrit, analyse et explique les faits (travail scientifique)
L’approche normative : implique des jugements éthiques, de valeur. Chacun y réagit en fonction de
sa sensibilité
C. Science économique et politique économique
La science économique est une science : analyse décrit et explique les faits (réaction à certains événements).
Elle ne décide pas quelle méthode choisir, mais explique les conséquences des actions entreprises par la
politique économique
La politique économique agit sur les faits en fonction d’un certain nombre d’objectifs spécifiés
Si les économistes sont en général d’accord sur les méthodes existantes, en politique économique,
d’importants désaccords peuvent apparaître, quant aux objectifs à privilégier et la méthode la plus adéquate
pour les réaliser.
Par conséquent, l’économiste doit veiller à distinguer son action d’une part, et son travail d’explication
d’autre part. Il n’est pas souhaitable que l’économiste se serve de son travail dans un but politique pour faire
admettre ses préférences personnelles.
Il est indispensable de faire nettement la distinction entre ce qui est explication (science) d’un côté et action
(politique) de l’autre.
D. La science économique et les autres sciences
La science économique ne peut rivaliser de précision avec certaines sciences physiques
• Alors que les physiciens et chimistes peuvent faire des expériences contrôlées, l’économiste ne peut
qu’observer (TACRE impossible en réalité)
• L’observation mène parfois à la découverte de mouvements réguliers (astronomie). Les cycles
économiques sont loin d’être aussi réguliers. Le fait social est en perpétuel changement.
• La science économique analyse un comportement humain, avec ses mobiles psychologiques
multiples et variés.
PAQUAY Sébastien – 1ère année du Baccalauréat Ingénieur de Gestion
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•
•
•
Ce qui est vrai pour chaque individu pris individuellement ne l’est pas nécessairement pour la
société dans son ensemble et inversement.
Son champ d’étude jouxte (si pas chevauche) celui d’autres sciences sociales
Les questions économiques affectent émotivement chacun, parce qu’il y va de son emploi, du prix
auquel il paie les différents biens… l’information économique est plus répandue que celle des autres
sciences, mais attention à la compréhension entre l’économiste et l’homme de la rue, qui parle de la
même chose sans toutefois parler le même langage
E. La science économique est la science des choix
Les ressources économiques sont limitées. Cette nécessité de faire des choix est parfaitement illustrée par la
courbe des possibilités de production de l’économie
1. La courbe des possibilités de production
Elle traduite le fait qu’une économie de plein emploi, quand elle veut produire une quantité plus importante
d’un bien, doit nécessairement renoncer à un peu d’autre bien
2. Les nombreuses possibilités d’utilisation de la courbe des possibilités de
production
Principale application : choisir la quantité de deux biens qui sera produite
• Consommation et investissement (produire des biens consommés aujourd’hui, ou produire des
machines qui serviront à produire des biens consommés demain ?)
• Progrès technique et prospérité : plus un pays est prospère, plus ses ressources sont importantes, plus
les techniques sont développées, plus il lui est possible de produire chaque bien en plus grande
quantité (par exemple, la répartition entre la consommation privée et publique évolue en fonction du
degré d’avancement de l’économie (dans une société peu évoluée, la proportion de ressources
attribuées à l’état est faible))
F. La loi des rendements marginaux décroissants
Les différents facteurs de production tout d’abord : le travail, le capital, le sol et autres ressources naturelles
L’augmentation de la quantité employée d’un facteur de production, TACRE, doit normalement faire
augmenter la production ; cependant, à partir d’un certain point, la production due à l’emploi d’une unité
additionnelle du facteur variable diminue au fur et à mesure qu’augmente la quantité utilisée de ce facteur.
G. Les économies d’échelle
Ici, la firme ne fait pas varier la quantité utilisée d’un seul facteur mais de tous ses facteurs de production.
C’est pourquoi les économies d’échelle, bien qu’ayant des relations avec la loi des rendements marginaux
décroissants représentent des situations totalement différentes.
C’est ainsi que, lorsqu’une firme double la quantité qu’elle utilise de ses facteurs de production, si elle fait
plus que doubler son volume de production, réalise une économie d’échelle
H. Microéconomie et Macroéconomie
Approximativement, la microéconomie concerne les comportements individuels et la macroéconomie le
comportement du système économique.
Étude des mécanismes économiques dans les sociétés capitaliste avancées : de système néo-capitaliste ou
système « mixte » d’initiative capitaliste : une adaptation du système capitaliste conforme à ce qui est
estimé dans l’intérêt général (système des prix, avec intervention de l’Etat)
A. Système des prix et libre initiative privée
Dans un système de libre initiative privée, aucun individu, aucun groupe d’individus ne se préoccupe
consciemment et directement de l’intérêt collectif. Aucune autorité ne coordonne la multitude des décisions
économiques. Chaque individu réagit de façon égoïste, de façon à maximiser son niveau de satisfaction, ou
de profit.
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De plus, sous certaines conditions, chaque individu, en poursuivant exclusivement ses fins égoïstes, sera
conduit, comme par une main invisible, à réaliser les fins les plus avantageuses pour tous, de telle sorte que,
dans ces conditions, toute interférence de l’Etat dans la libre concurrence entraînerait presque
inévitablement des conséquences néfastes. Adam Smith, « la richesse des nations », fin du XVIIIème siècle.
Principe de base : chaque chose, quelle qu’elle soit, a un prix, qui n’est pas immuable cependant (loi de
l’offre et de la demande)
Le prix se fixe à l’intersection de la courbe de demande (fonction décroissante du prix) et de la courbe
d’offre (fonction croissante du prix). La position d’équilibre égale les quantités offertes et demandées du
produit, suite à une concurrence entre acheteurs ou vendeurs.
Retenons toujours qu’un hectare de terre sera toujours affecté à l’activité offrant à son propriétaire le
rendement le plus important
B. Libre formation des prix et imperfection de la concurrence
La loi d’Adam Smith ne se réalise que sous certaines conditions, notamment – la plus importante – que tous
les marchés de l’économie soient des marchés parfaitement concurrentiels.
Marché de concurrence parfaite : aucun n’individu n’est capable, par son propre comportement, d’influencer
le prix pratiqué, sinon, le système concurrentiel ne réalise plus alors une allocation optimale des ressources
dans l’économie. De plus, rien ne garantit que l’affectation des ressources sur ces marchés soit l’affectation
optimale.
Des éléments de monopole et d’oligopole peuvent apparaître, et qui seront en mesure d’agir sur leurs prix,
sans tenir compte de ceux de leurs rivaux.
De plus, l’information est parfaite et généralisée (anticipation quant aux goûts des consommateurs,
Innovations concernant les techniques de production)
Ce type de marché est une forme utopique, mais servira d’étalon.
C. Libre formation des prix et répartition des revenus
Dans ce système, chaque bien ira au consommateur le plus apte à payer, c’est-à-dire en fonction de son
revenu. De plus, les travailleurs disposant d’une qualification peu demandée verront leurs revenus réduits.
Dans le même temps, une des conséquences du progrès technique ou de l’évolution des relations
internationales sera de réduire de façon substantielle le pouvoir d’achat des uns, tout en augmentant dans
une mesure plus importante celui d’autres.
Faut-il dès lors mettre en œuvre une politique de taxation et de transferts sociaux pour rendre plus égalitaire
la répartition des revenus ? Il s’agit d’une question éthique, par conséquent non abordée au cours.
D. Le capitalisme avancé et l’activité économique de l’État
Dans un tel système, des éléments de contrôle étatistes se combinent avec des éléments de marché pour
organiser la production et la consommation
1. Les objectifs économiques des pouvoirs publics
•
•
•
Une fonction d’allocation des ressources (pallier les défaillances du marché (bien produits et
échanges, imperfection de la concurrence, (dés)économies externes, biens méritoires (logement,…
>< Tabac,…), entreprises privées / publiques, entreprise publique / administration))
o Existence de biens qui ne peuvent faire l’objet de transactions (Justice,…)
o Indivisibilité de l’offre (offert à tout un groupe), consommée conjointement
o Absence de mécanismes d’exclusion par les prix
Une fonction de redistribution du revenu
o Politique de taxation et de transferts
Une fonction de stabilisation de l’activité économique
o Politique fiscale pour essayer de tendre vers la réalisation d’un certain nombre d’objectifs
macroéconomiques (niveau d’emploi élevé, stabilité des prix, taux de croissance
économique,…)
2. Les modalités d’intervention des pouvoirs publics
•
•
Création d’un cadre réglementaire (législation économique)
Mise à disposition de biens collectifs (justice, enseignement,…)
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•
•
Prélèvement d’impôts et mise en place d’une politique de transferts (fiscalité, cotisations sociales)
Attention, les biens publics et de consommation privée sont incomparables. Ils ne satisferont pas
dans une même mesure les consommateurs et ces derniers détourneront au maximum la fiscalité vers
d’autres groupes économiques
3. Les choix collectifs
Du fait que chacun, lors d’une consommation collective, essayera d’adopter une attitude de « passager
clandestin ». Chacun tâchera de participer à la consommation de ces biens sans avoir à en supporter la
charge. Si chacun fait de même, de tels biens ne seront finalement jamais offerts. Il y a donc décision
politique. Dans le monde politique, tout comme ailleurs, chacun agit en fonction de ses propres objectifs
• Démocratie directe : les électeurs émettent le choix entre plusieurs politiques (budget, économie), ou
Démocratie représentative : les électeurs émettent le choix entre plusieurs candidats chargés de les
représenter
• Les hommes politiques cherchent à se faire réélire, à maximiser les votes en leur faveur ayant aussi
d’autres objectifs : un certain pouvoir, un certain prestige ; le tout créant des cycles politicoéconomiques (début de mandat : réalisation de leurs objectifs personnels, fin de mandat : recherche
de la plus grande popularité)
• Les responsables de l’administration publique exécutent les décisions politiques et informe les
politiques (en profitant de cette information pour diriger les politiques et imposer leurs objectifs)
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Comment un consommateur va-t-il réagir aux fluctuations du prix d’un bien donné
A. La demande individuelle pour un bien
Vraisemblablement, lorsque le prix d’un bien, TACRE, augmente (resp. diminue), la quantité demandée de
ce bien diminue (resp. augmente)
La courbe de demande pour la majorité des biens est une fonction décroissante de son prix (exceptions :
« Bien de Giffen » (cas très particulier))
De plus, cette courbe est parfaitement inélastique si sa demande reste insensible à toute variation du prix. La
quantité demandée est indépendante du prix
B. L’élasticité–prix de la demande pour un bien
Élasticité : mesure de la fluctuation de la quantité demandée en fonction, ici, de son prix
DQ
L’élasticité a été créée pour pouvoir comparer des situations : un même rapport
peut représenter deux
DP
situations bien différentes
L’élasticité – prix est définie comme le rapport entre la variation proportionnelle de la quantité demandée et
la variation proportionnelle du prix qui l’a entraînée :
DQ
Q
e=
DP
P
Cette variation est généralement négative, vu que la courbe de demande est décroissante, on exprime donc
généralement l’élasticité – prix en valeur absolue
e → ∞ ou e → −∞ : Demande parfaitement élastique
e > 1 ou e < −1 : Demande élastique
e = 1 ou e = −1 : Élasticité unitaire
e < 1 ou e > −1 : Demande rigide ou inélastique
e = e = 0 : Demande parfaitement rigide (demande variant proportionnellement de façon moins importante)
Attention : représenter une demande élastique par une droite de faible pente est incorrect. Ceci n’est valable
que dans les cas extrêmes : seules les demandes parfaitement élastique et parfaitement rigide peuvent être
symbolisées respectivement par une droite de pente nulle et infinie. En effet, il n’est guère difficile de
1
montrer pour une forme générale de la droite de demande P = P0 − aQ ou Q = ( P0 − P )
a
Dans ce cas, l’élasticité – prix en valeur absolue vaut :
DQ
DQ P 1 P0 − aQ
Q
e =−
=−
=
DP
DP Q a Q
P
Il est par conséquent évident que :
P
e = 1 si Q = 0 (point M, la demande est unitaire)
2a
P
e > 1 si Q < 0 (à gauche du point M, la demande est élastique)
2a
P
e < 1 si Q > 0 (à droite du point M, la demande est inélastique)
2a
Attention, la demande pourrait aussi s’exprimer comme une hyperbole équilatère : PQ = cte . Dans ce cas,
l’élasticité – prix est constante et unitaire
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Lors du calcul de l’élasticité, quelles valeurs prendre pour P et Q ? Généralement, on propose de prendre les
moyennes arithmétiques des valeurs initiales et finales de ces variables :
DQ
( Q + Q2 ) §2 = Q2 − Q1 P1 + P2
e= 1
DP
P2 − P1 Q1 + Q2
( P1 + P2 ) §2
C. Demande d’un consommateur pour un bien et dépense du
consommateur pour acquérir ce bien
Dépense du consommateur pour un bien : B = PQ et DB = QDP + PDQ
P DQ
= QDP (1 + e )
Q DP
Par conséquent, lorsque la demande est élastique par rapport au prix, une augmentation du prix entraîne une
diminution de la dépense et inversement. Lorsque la demande est rigide, une augmentation du prix entraîne
une augmentation de la dépense et inversement Voir quel effet l’emporte sur l’autre grâce à l’élasticité
Dès lors, DB = QDP 1 +
D. Courbe de demande et revenu du consommateur
TACRE, si le revenu du consommateur augmente, vraisemblablement, la quantité demandée pour le bien
augmentera.
Un bien normal est un bien dont la quantité demandée par un consommateur augmente lorsque son revenu
augmente.
Un bien inférieur est un bien dont la quantité demandée par un consommateur diminue lorsque son revenu
augmente.
On peut envisager des biens qui sont dans un intervalle donné de variation du revenu et inférieurs autrement.
DQ
Q
Nous comparerons ces biens par l’élasticité – revenu : e =
DR
R
Cette expression est positive pour un bien normal, négative si c’est un bien inférieur.
Parmi les biens normaux, les biens dont l’élasticité – revenu est inférieure à 1 sont des biens nécessaires,
sinon de luxe (augmentation plus que proportionnelle à l’augmentation du revenu).
Lois de Engel :
• Plus le revenu est élevé, plus la part des dépenses consacrées à la nourriture est faible)
e <1
• La part de revenu consacrée aux vêtements ne varie pas avec le revenu
e =1
• La part de revenu consacrée à l’habitation, au chauffage et à l’électricité ne varie pas avec le revenu
e =1
• Lorsque le revenu augmente, le pourcentage des dépenses diverses augmente
e >1
Qu’advient-il de la droite de demande alors ? Si la quantité demandée est supérieure quel que soit le prix,
alors il y a déplacement vers la droite de la courbe (bien normal et augmentation du revenu par exemple)
E. Courbe de demande et prix des autres biens
Quel est l’effet d’une modification du prix de Y sur la quantité demandée de X ?
Supposons par exemple que la demande pour Y soit inélastique et que son prix augmente. La dépense
consacrée à l’acquisition de ce bien s’accroît et dès lors, la quantité demandée du bien X diminue :
DQX
<0
DPY
En augmentant le nombre de bien, on constate l’apparition de biens complémentaires, substituts et d’autres
qui ne réagissent pas à de telles modifications (électricité, gaz, frigos électriques et vêtements)
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L’élasticité croisée de la demande pour un bien i en fonction du prix d’un autre bien j : ec( i , j )
DQi
Q
= i
DPj
Pj
Lorsque celle-ci est positive, le prix du bien j augmente et la quantité demandée de i également : i et j
pourraient être qualifiés de « substituts », de « complémentaires » sinon (ce qui est excessivement imprécis :
l’effet total est la conséquence de l’effet de revenu et de l’effet de substitution.
Qu’advient-il de la courbe de demande pour le bien i ? Cela dépend selon le bien j, au cas par cas.
F. Les goûts du consommateur, les anticipations et l’effet de cliquet
Le revenu du consommateur et le prix des autres biens ne sont pas les seuls facteurs pouvant influencer la
courbe de demande pour un bien
1. Les goûts du consommateur
Les goûts du consommateur ne sont pas immuables, et lorsqu’ils varient, changent les courbes de demande
de chaque bien
Ces goûts sont déterminé par l’environnement économique, politique et social (âge, sexe, composition du
ménage, traditions culturelles ou religieuses,…) mais aussi l’information objective sur les produits
consommés (test – achats), la publicité (qui altère les goûts du consommateur de manière à augmenter la
demande pour certains produits)
2. Les anticipations
Anticipations quant aux fluctuations du prix, au revenu futur (plus le revenu attendu est élevé, plus la
consommation, pour les biens normaux du moins, est forte)
3. L’effet de cliquet
Hypothèse du revenu relatif (Macroéconomie)
Le revenu atteint préalablement par l’individu influence également son comportement (habitudes prises avec
un revenu plus élevé, prudence quant à la modification neuve du revenu)
G. Introduction à la théorie de la valeur – La notion de surplus du
consommateur
Le prix payé par un individu pour obtenir un bien n’est pas déterminé par la valeur qu’il attribue à la
quantité globale, mais par la valeur qu’il attribue à l’unité marginale, la dernière unité consommée. Dès lors,
plus un bien est abondant, plus la désirabilité de la dernière unité fléchit et plus, par conséquent, son prix
diminue. Sa contribution au bien-être du consommateur n’en décroît cependant pas pour autant, ce qui
explique pourquoi le diamant est cher par rapport à l’eau qui est vitale.
Chaque unité d’un bien qu’acquiert un consommateur lui coûte le prix de la dernière unité. Cependant, du
point de vue du consommateur, les unités précédentes ont d’avantage de valeur. Chacune de ces premières
unités lui procure donc un surplus de jouissance : la rente. Le consommateur achètera jusqu’au moment où
les unités marginales ne lui procureront plus de surplus (lire §3 p.61 (exemple d’exercice)).
H. Demande individuelle et demande du marché
La courbe de demande du marché est la courbe de demande de l’ensemble des consommateurs. Il suffit donc
de totaliser toutes les demandes individuelles des consommateurs. Par exemple, s’il existait un million de
consommateurs ayant la même courbe de demande, la courbe globale serait la courbe de base grossie un
million de fois. En réalité cependant, les consommateurs ne sont pas identiques (certains préfèrent tels biens
à d’autres)
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A. Formulation du problème
1. Fonction d’utilité du consommateur
L’utilité marginale de chaque bien est positive et décroissante : plus grande sera la quantité consommée
d’un bien, plus élevé sera son niveau d’utilité (axiome de non – saturation (les besoins des consommateurs
sont illimités)) ; dans le même temps, l’utilité retirée de la première unité consommée est plus forte que
celle de la seconde et ainsi de suite.
Mathématiquement :
δ u ( x1 , x2 ,..., xn )
> 0, ∀i = 1, 2,..., n
δ xi
δ 2u ( x1 , x2 ,..., xn )
<0
δ xi 2
2. La contrainte budgétaire du consommateur
Le consommateur n’est jamais rassasié (axiome de non – saturation), mais son budget est limité (ressources
en quantité limitée)
Soit R ce budget (le revenu du consommateur)
n
i =1
pi xi ≤ R
3. Le problème posé
Maximiser u ( x1 , x2 ,..., xn ) sous la contrainte budgétaire
n
i =1
pi xi ≤ R
B. L’équilibre du consommateur : le cas de deux biens
Réduit à deux biens par souci de simplicité, les résultats, nous le verrons, restent valables pour n biens.
1. La carte d’indifférence du consommateur
Panier de bien : toutes les combinaisons possibles des biens disponibles pour le consommateur
Le consommateur ayant le choix entre deux paniers de biens peut dire :
• S’il préfère l’un des deux paniers et lequel
• S’il est indifférent entre la consommation des deux paniers
À partir de là, nous pouvons définir le concept de « Taux marginal de Substitution » (le nombre d’unité d’un
bien auxquelles le consommateur est disposé à renoncer pour obtenir une unité supplémentaire de l’autre
bien)
Sur la carte d’indifférence, chaque panier de bien situé à gauche de la courbe u = u0 procure au
consommateur une satisfaction moindre et inversement (ce qui implique que les courbes ne peuvent
s’intersecter ( u1 serait à la fois supérieur et inférieur à u0 )
Forme générale des courbes d’indifférence :
• Elles sont décroissantes (axiome de non – saturation)
Dx
• Elles tournent leur convexité vers l’origine des axes ( TMS = − 2
)
Dx1 ut .=cste
•
Graphiquement, le TMS est représenté par la valeur absolue de la pente de la tangente au point
considéré
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2. La contrainte budgétaire du consommateur
Le consommateur n’achète les deux biens sans que le prix se modifie. La contrainte budgétaire est donc :
p1 x1 + p2 x2 ≤ R . La contrainte budgétaire est donc la droite d’équation p1 x1 + p2 x2 = R et de pente, en
Dx
p
valeur absolue, − 2 = 1
Dx1 p2
3. La position d’équilibre du consommateur
Le panier accessible lui procurant la plus grande utilité sera celui dont la courbe d’utilité est tangente à la
droite de contrainte budgétaire, de telle sorte que :
p1 util.mar.de x1
util.mar.de x1 util.mar.de x2
=
, ou encore
=
p2 util. mar.de x2
p1
p2
La position optimale pour le consommateur sera d’égaler l’utilité marginale du dernier Euro dépensé.
Mathématiquement :
1
Maximiser u ( x1 , x2 ) , sous la contrainte p1 x1 + p2 x2 = R ou x2 =
( R − p1 x1 ) , c'est-à-dire maximiser
p2
u x1 ,
R − p1 x1
p2
Maximum (
Dérivée et conditions du second ordre) :
p
δu δu
+
− 1
p2
δ x1 δ x2
δu
p
δx
util.mar.x1
= 0 ou 1 = 1 =
p2 δ u util.mar.x2
δ x2
util.mar.xn
util.mar.x1
= ... =
p1
pn
On peut mettre en doute les résultats de cette analyse, peu adaptée à la réalité du consommateur, qui ne fait
pas tous ces calculs, mais cela donne une bonne approximation de la réalité
De façon générale, la condition de satisfaction maximum devient :
C. La variation du prix d’un bien et la courbe de demande pour ce
bien
Lorsque le prix d’un bien se modifie TACRE, la contrainte budgétaire du consommateur seule est modifiée,
par rotation autour d’un des points d’intersection avec les axes de coordonnée.
En général, lorsque le prix du bien augmente, la quantité demandée par les consommateurs diminue (avec
des exceptions : bien de Giffen, bien dont la demande est parfaitement inélastique par rapport au prix)
D. Demande pour un bien et revenu du consommateur
En général, lorsque le revenu du consommateur augmente, la quantité demandée de chaque bien augmente
(exception : bien inférieur)
E. Demande pour un bien et prix des autres biens
L’effet sur la quantité demandée d’un bien de la variation du prix d’un autre bien est indéterminé : l’effet
total est composé de l’effet de substitution et de l’effet de revenu.
F. Effet de substitution et effet de revenu
•
•
L’effet de revenu : il correspond à la variation du revenu réel du consommateur
L’effet de substitution : il résulte de la redistribution, à utilité constante du budget du consommateur
entre les biens qu’il peut acquérir (à partir de cet effet, nous opérerons la distinction entre les biens
substituts et concurrents
o Deux biens sont substituts lorsque l’élasticité – croisée à utilité constante est positive
o Deux biens sont complémentaires lorsque l’élasticité – croisée à utilité constante est négative
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DQi
Qi
DPj
Pj
ut .cste
Si le consommateur n’a le choix qu’entre deux biens, ils sont nécessairement substituts.
Chaque bien est son propre complément (même les biens de Giffen, car la courbe de demande en fonction
du prix est décroissante)
A. La fonction de production
1. Définition de la fonction de production
La fonction de production exprime, pour toute combinaison de facteurs qu’une firme est susceptible
d’utiliser, la production maximum qu’elle peut réaliser.
2. Les isoquantes
À tout niveau de production correspond une et une seule isoquante. Lors d’un déplacement sur une
isoquante une utilise des procédés de productions de moins en moins capitalistiques pour faire place à des
procédés de plus en plus laboristiques.
3. Le taux marginal de substitution entre les facteurs de production
Le taux marginal de substitution du travail par le capital est défini comme le TMS entre deux produits :
DK
( rKL est une expression positive puisque DK et DL sont de signe contraire)
rKL = −
DL q = cste
Graphiquement, le TMS est représenté par la valeur absolue de la pente de la tangente à l’isoquante au point
considéré.
Lorsque les méthodes sont laboristiques, le TMS diminue, lorsque les méthodes sont capitalistiques, il
augmente.
De plus,
prod .mar. physique du travail ( L )
DK
rKL = −
=
DL q = cste prod .mar. physique du capital ( K )
Car, à production constante si l’on compense la perte de facteurs travail DL par l’utilisation de DK facteurs
de travail capital, la production perdue par l’emploi de DL est parfaitement compensée par DK :
( DL * prod .mar. physique du travail ) + ( DK * prod .mar. physique du capital ) = 0
4. Des formes particulières d’isoquantes
Nous avons admis que les facteurs de production étaient parfaitement divisibles et qu’il existait une infinité
de techniques de production. Hors, il n’existe qu’un nombre limité de techniques de production, peut-être
même un seul processus de production
a) La firme ne dispose que d’un seul processus de production
La firme doit utiliser les facteurs de production dans une proportion constante, sans possibilité de
substitution.
Les quantités utilisées de facteurs de production sont : L = aL .q0 et K = aK .q0
a
Les facteurs sont utilisés dans la proportion L , toute quantité de facteur utilisée en supplément de la
aK
proportion serait gaspillée.
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b) La firme dispose de plusieurs processus de production
L’isoquante est une courbe brisée. Toute combinaison linéaire de deux processus de production représentera
une manière de possible de produire la quantité q0 . Cependant, pour travailler de façon optimale et
minimiser la quantité employée de chaque facteur de production, la firme doit combiner deux processus de
production adjacents.
L = q0 µ a1L + (1 − µ ) a2 L
K = q0 µ a1K + (1 − µ ) a2 K
B. La durée de vie respective des facteurs de production. La distinction
entre le très court terme, le court terme, le long terme et le très long
terme
1. La très courte période (ou l’instant)
Travail et capital ne peuvent être modifiés
La production ne peut varier. La firme ne peut donc que
stocker (et encore, si c’est techniquement possible)
2. La courte période
Le stock de capital utilisé ne peut être modifié. La firme ne peut adapter sa production qu’en variant la
quantité employée de travailleurs.
3. La longue période
La firme peut modifier et son stock de capital, et le nombre de travailleurs employés.
4. La très longue période
Ici apparaissent les innovations techniques : le progrès technique
C. La courbe de produit total à court terme de la firme
Le stock de capital est constant et égal à K 0 . Au fur et à mesure que la firme emploie de plus en plus de
travailleurs, elle rencontre des isoquantes de niveaux de production de plus en plus élevés. Cependant, au –
dessus d’un certain seuil de production, la loi des rendements marginaux décroissants apparaît, et la firme
rencontre alors des niveaux de production de plus en plus faible
1. La productivité moyenne physique d’un facteur
Productivité moyenne physique du travail :
q
L
Productivité moyenne physique du capital :
q
(dans l’hypothèse où seule la quantité de capital pourrait
K
varier)
Elle est représentée graphiquement par la pente du segment reliant l’origine au point considéré
2. La productivité marginale physique d’un facteur
Dq
Dq
, PmPhysK =
DL
DK
Graphiquement, ces données sont représentées par la pente de la tangente à la courbe au point considéré
PmPhysL =
3. La productivité (produit) marginale en valeur
Il s’agit du produit de la productivité marginale physique du facteur variable par le prix de vente unitaire du
produit de la firme. Mais attention, encore faut-il supposer que l’augmentation de la production ne conduira
pas à une diminution du prix de vente.
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D. Rendements marginaux croissants et décroissants et la loi des
rendements non proportionnels
Dans un premier temps, la productivité marginale physique du travail est croissante : la contribution de
chaque unité additionnelle est supérieure à la contribution de chacune des unités de travail préalablement
employées : les rendements marginaux sont croissants (cette phase pourrait ne pas exister). Mais la
productivité marginale physique finit par diminuer (phase de rendements marginaux décroissants), devenir
nulle puis négative.
Qu’en est-il de la productivité moyenne physique du travail ? Dans un premier temps elle augmente (phase
des rendements marginaux croissants citée ci-dessus), mais aussi pendant la première phase des rendements
marginaux décroissants (en fait, tant que la productivité moyenne physique est inférieure à la productivité
marginale physique). La productivité moyenne physique atteint donc son maximum lorsqu’elle égale la
productivité marginale physique du travail.
Si on augmente progressivement l’emploi d’un facteur de production, la production s’accroît d’abord de
façon plus que proportionnelle et le fait ensuite de façon moins que proportionnelle.
Parlant de proportionnalité, nous utiliserons le concept d’élasticité, de la firme par rapport à la quantité
utilisée de ce facteur variable :
Dq
q
e=
, si le facteur variable est le travail
DL
L
Dq L
prod .mar. phys. du travail
e=
. =
DL q prod .moyenne phys. du travail
Tant que la productivité marginale physique du travail est supérieure à la productivité moyenne physique du
travail, on a affaire à des rendements plus que proportionnels
E. Courbe de produit total à court terme et variation du stock de
capital
La courbe de produit se déplace vers le haut lorsque le stock de capital associé augmente (ceci peut être faux
lorsque la firme emploie peu de travailleurs). Mais l’évolution des différentes phases exposées ci-dessus est
indéterminée sans voir l’évolution des courbes.
F. La courbe de produit total à long terme de la firme, La nature des
rendements globaux à l’échelle
Dans le long terme, la firme peut faire varier son stock de capital et le nombre de travailleurs employés. Si,
en doublant la quantité utilisée des deux facteurs, sa production est inférieure (/égale/supérieure) à 2q0 , elle
réalise des rendements globaux décroissants (/constants/croissants) à l’échelle.
On pourrait penser qu’il y a incompatibilité avec la loi des rendements marginaux décroissants… Il n’en est
rien car la firme modifie tous ses facteurs de production et non seulement certains comme le précise la loi
des rendements marginaux décroissants.
Comment justifier l’apparition d’économie d’échelles ? Lorsque le nombre d’unité à produire est élevé, on
peut mettre sur pied une activité de production plus perfectionnée : décomposition d’un processus complexe
en petites opérations répétées, spécialisation des tâches et division du travail,… Il n’empêche que, les
entreprises de plus en plus grandes sont confrontées à une certaine perte d’efficience (direction malaisée,
contrôle difficile), et donc, après une phase d’économies d’échelle, il est raisonnable de s’attendre à voir
apparaître une phase de déséconomies d’échelle.
G. La position d’équilibre de la firme dans le long terme
La firme aura pour but de minimiser son coût de production, compte tenu du prix des facteurs qu’elle
emploie ( PL (salaires, charges sociales,…) et PK (rémunération du capital investi, usure du capital,…))
Minimiser CT = PL .L + PK .K sous la contrainte q ( L, K ) = q0
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Droite d’égalité de coût : dont la pente est égale, en valeur absolue au rapport
PL
. Chacun des points de
PK
cette droite est caractérisé par un coût de production ( PK .K + PL .L ) identique. Plus on s’écarte de l’origine
des axes, plus le coût augmente.
La position de coût minimal est E, point de tangence entre l’isoquante et une des droites d’égalité de coût.
P
P.mar. phys du travail
On aura donc l’égalité L =
, ce qui se réécrit
PK P.mar. phys du capital
P.mar. phys du travail P.mar. phys du capital
=
PL
PK
La position d’équilibre de la firme dépendra cependant de la quantité optimale à produire pour la firme afin
de maximiser son profit, qui dépend de la demande et de la forme du marché sur lequel elle opèrera.
H. Le progrès technique
Dans la première hypothèse, on dira que le progrès technique est non incorporé, dans la seconde incorporé.
Un progrès technique non incorporé, s’applique aux facteurs existants et a pour effet d’accroître leur
efficacité (déplacement vers la gauche de la carte des isoquantes de la firme), c'
est-à-dire réaliser un même
niveau de production en utilisant moins de facteurs de production et donc, il y a déplacement vers le haut de
la courbe de produit total à court terme.
Dans le cas du progrès technique incorporé, de nouveaux facteurs de production apparaissent, qui s’avèrent
plus efficaces que ceux employés jusqu’alors ou, tout au moins, qu’une partie d’entre eux. Les effets en sont
nettement plus difficiles à analyser.
I. Application des concepts à une forme particulière de fonction de
production : la fonction Cobb – Douglas
q = ALα K β = f ( L, K ) où A est une constante dépendant de l’état des connaissances techniques alors que α
et β sont des paramètres constants.
1. Le court terme
Le stock de capital est fixé à K 0 : q = ALα K 0β = ELα
La productivité marginale physique du travail est positive et décroissante :
Dq
= α ELα −1 > 0 → si α > 0
DL
D2q
= α (α − 1) ELα − 2 → si α < 1
2
DL
En d’autres termes, pour α < 1 , la fonction Cobb – Douglas ne connaîtra qu’une phase de
rendements marginaux décroissants
La signification du paramètre α : il s’agirait de l’élasticité partielle de la production par rapport au facteur
travail :
dq L
L
eq , L =
. = α ELα −1. α = α
dL q
EL
Dans l’hypothèse où la firme ne connaîtrait qu’une phase de rendements marginaux décroissants, elle ne
connaîtrait aussi qu’une phase de rendements moins que proportionnels.
De même pour β , qui serait l’élasticité partielle de la production par rapport au facteur capital
2. Le long terme
La firme maintient inchangée son échelle d’activité (les quantités utilisées de chaque facteur varient dans la
même proportion) :
Initialement : L = L0 , K = K 0 , q = q0 = ALα0 K 0β
Si L = µ L0 , K = µ K 0 , µ > 1
q = A ( µ L0 )
α
( µ K0 )
β
= Aµ α + β Lα0 K 0β = µ α + β q0
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La somme α + β détermine alors la nature des rendements globaux à l’échelle ((dés)économies d’échelle)
Exprimons le coût de production en fonction du volume de production
A. Coût comptable et coût économique – Le coût d’opportunité
Coût d’opportunité : prix d’un bien, ou rémunération d’un facteur de production dans le meilleur emploi
alternatif possible : le prix du renoncement. Ce sera, tout simplement, le prix de ce bien ou facteur sur le
marché (lorsque c’est un marché de concurrence parfaite, sinon il sera différent).
Exemples : chômeur embauché
coût d’opportunité nul, sauf si celui-ci subit une désutilité à travailler
mais pour la firme qui l’embauche, son salaire aura un coût d’opportunité ; une année d’études
supplémentaire
Minerval, mais aussi le salaire qu’il aurait pu percevoir, la location du kot, l’abonnement
de bus,…
1. Coûts explicites et coûts implicites
Les sommes explicitement payées à des tiers, mais aussi les coûts implicites : rémunération de
l’entrepreneur, du sol, du capital fournit par le propriétaire,… Ne pas tenir compte des coûts implicites
reviendrait à surévaluer le profit de l’entreprise, ou à sous-évaluer ses pertes, ce qui aurait comme
conséquence une mauvaise utilisation des ressources économiques.
2. Coûts privés et coûts sociaux
Lorsque l’entreprise prend une décision, elle ne prend en compte que ses coûts privés mais ne prends pas en
considération les coûts que son activité fait supporter à d’autres firmes (déséconomies externes) et les
bénéfices qui pourraient résulter de son activité (économies externes). Le calcul du coût privé ignore les
répercussions extérieures, tandis que le calcul du coût social les prendra en compte.
Pour connaître le coût social, à partir du coût privé, il suffira de retrancher de ce dernier les économies
externes et d’y ajouter les déséconomies externes.
Le coût social est le coût pour la société en général, le coût privé pour l’entreprise particulière.
B. Le calcul du coût total à court terme
Seule la quantité employée du facteur travail est variable (et celle des matières premières), mais la firme
continue à supporter les charges afférentes aux facteurs de production fixes.
On distingue deux types de coûts :
• Les coûts fixes, indépendants du volume de production : le coût des biens de capital (frais
d’administration, de loyer, d’assurances, d’entretien, d’amortissement du capital,…). Même quand la
production est nulle, la firme doit honorer ces coûts.
• Les coûts variables, dont le montant s’accroît avec le volume de production (frais de personnel, de
taxes, d’impôts, des matières premières et de l’énergie,…)
Supposons que le seul facteur variable soit le travail et que son prix unitaire reste constant et indépendant de
la quantité utilisée par la firme. La productivité marginale physique du travail est d’abord croissante, puis
diminue et chaque unité additionnelle produite par la firme s’avère de plus en plus chère. Le coût marginal à
court terme est décroissant dans la phase des rendements marginaux croissants, et croissant dans la phase
décroissante. Le coût total est égal à la somme du coût fixe et du coût variable.
C. L’analyse des coûts : le coût moyen et le coût marginal
Le coût moyen CM est le coût que la firme supporte par unité produite : CM =
décomposer le coût total entre le coût fixe et le coût variable : CM =
CT ( q )
. On peut
q
CT CF CV
=
+
= CFM + CVM . Vu
q
q
q
CF
=0
q →∞ q
que CF est constant, lim
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Le
coût
marginal
est
le
coût
Cm =
DCT
DCV DCF
= CVm + CFm =
+
.
Dq
Dq
Dq
de
production
de
l’unité
en
sus :
Cm =
DCT
,
Dq
=0
Graphiquement, le coût moyen est donné par la pente du segment OC, égal à la somme de la pente d’OA
(CFM) et de la pente d’OB (CVM), il est donc constamment supérieur au CVM, mais néanmoins, les
courbes se rapprochent progressivement.
Le coût marginal est représenté par les pentes des tangentes aux courbes de coût, et donc, Cm et CVm sont
égaux.
Le coût moyen diminue jusqu’à ce qu’il soit égal au coût marginal. De même, CVM est minimum lorsqu’il
égale CVm.
Finalement, Cm est minimum lorsque la concavité de la courbe s’inverse.
Dès lors, on constate quatre phases, suivant l’évolution du coût marginal, du coût moyen et du coût variable
de la firme lorsque sa production s’accroît.
À partir de quand le coût total augmente-t-il plus (moins) que proportionnellement à son volume de
production ? À partir du moment où l’élasticité du coût par rapport à la production est supérieur (inférieur) à
1.
DCT DCT
coût mar.
Dq
eCT , q = CT =
=
, lorsque le coût marginal est supérieur (inférieur) au coût moyen.
Dq
CT
Coût Moyen
q
q
De même pour le coût variable.
D. Le calcul du coût total à long terme
Les facteurs de production sont tous variables, la distinction entre coût fixe et coût variable est sans objet,
car tous les coûts sont variables.
La forme de coût total à Long Terme dépend de la nature des rendements globaux à l’échelle. Lorsque ceuxci sont constants, la courbe est une fonction linéaire : CT = a.q où a est une constante positive, le coût
moyen et le coût marginal sont constants et égaux.
Lorsque les rendements globaux sont croissants, le coût marginal décroît constamment (concavité vers l’axe
des abscisses), le coût marginal croît avec le volume de production de la firme et est constamment supérieur
au coût moyen ; inversement pour les rendements globaux décroissants.
En général, la firme connaît, après une phase d’économie d’échelle, une phase de déséconomie d’échelle
(forme semblable à la courbe de coût variable à court terme). Le coût marginal et le coût moyen sont
successivement décroissants puis croissants. Le coût moyen est minimum lorsqu’il est égal au coût
marginal.
E. Courbe de coût total à long terme et courbes de coût total à court
terme
Pour chaque grandeur du stock de capital, la firme peut déterminer une infinité de courbe de Coût Total à
Court Terme. Dès lors, connaissant le volume de production à réaliser, la firme les combine de façon à ce
que son coût de production soit minimum. La firme définit sa courbe de coût total à long terme par la
« courbe – enveloppe », limite inférieure des courbes de coût total à court terme. De même pour le coût
moyen.
Loi de la main invisible d’Adam Smith : « Sous certaines conditions, l’individu poursuivant ses fins
purement égoïstes est conduit comme par une main invisible à réaliser les fins les plus avantageuses pour
tous ». Sous certaines conditions… Notamment que tous les marchés de l’économie soient des marchés
parfaitement compétitifs, que la concurrence parfaite soit généralisée. Or, ce modèle, rare en réalité, est un
modèle de référence, permettant de juger les avantages et inconvénients de situations plus complexes.
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A. Définition – Les caractéristiques de la concurrence parfaite
Deux conditions doivent être satisfaites :
1. Aucun individu ou aucun groupe coordonné ne peut, par sa propre action,
influencer le prix du bien qu’il achète ou qu’il vend
Ceci implique :
• Un grand nombre d’acheteurs et de vendeurs, qui ne représentent qu’une part infime du marché
• Chacun achète ou vend exactement la même marchandise, le même service, techniquement, mais
aussi psychologiquement : marque ( imperfection)
• Chacun s’adresse invariablement à la demande ou à l’offre la plus avantageuse (ce qui exclu tout
rapport préférentiel)
De cela découle que le prix constitue, pour la firme, une donnée qu’elle n’est pas capable de modifier par sa
propre action.
2. Les facteurs de production, recherchant la plus haute rémunération, sont
juridiquement libres de passer d’une utilisation à l’autre
Ceci exclut les réglementations corporatives, le contrôle gouvernemental de l’emploi, les « lois – cadenas »
interdisant l’extension d’un type donné d’entreprises,…
B. L’analyse en courte période – La position d’équilibre de la firme
Sur un marché de concurrence parfaite, le prix constitue une donnée. La firme prend donc acte et produit en
fonction. Ceci ne veut pas dire qu’elle va décider de réaliser une production infiniment grande (on arriverait
à un cas de concurrence monopolistique)
1. La position d’équilibre de la firme
L’objectif de la firme est de réaliser un profit maximum, c'
est-à-dire maximiser la différence entre la recette
totale et le coût total encouru.
Π ( q ) = RT ( q ) − CT ( q ) , avec RT ( q ) = P0 .q Π ( q ) = P0 .q − CT ( q ) .
dΠ
dCT
dCT
= P0 −
= 0 → P0 =
= Cm . Le concurrent parfait
dq
dq
dq
cherchera donc à égaler le prix de son produit et le coût marginal (à condition que les conditions de second
d 2Π
d 2CT
d 2CT
DCm
=
−
<
>0
ordre soient satisfaites :
0
ou
> 0 (Cm croissant )
2
2
2
dq
dq
dq
dq
Le producteur aura intérêt à produire tant que la recette marginale sera supérieure au coût marginal (à
condition que celui-ci soit croissant). La recette marginale est constante et égale à P0 , dès lors, la recette
L’objectif étant de maximiser le profit :
moyenne est vaut également le prix du marché P0
Encore faut-il que le producteur n’ait pas tendance à mettre sur le marché une quantité infiniment grande de
son produit (on sortirait des hypothèses de la concurrence parfaite), et que donc la courbe de coût marginal
finisse par être croissante. Or, nous avons vu qu’à court terme au moins, après une phase de rendements
marginaux croissants il est logique de voir apparaître une phase de rendements marginaux décroissants.
2. La courbe d’offre à court terme du concurrent parfait
L’équilibre de profit maximum se réalise lorsque le prix est égal au coût marginal. Il résulte que la courbe
d’offre de la firme coïncide avec la partie ascendante de sa courbe de coût marginal, située au-dessus du
seuil de fermeture.
3. Seuil de fermeture et seuil de rentabilité
Lorsque l’entrepreneur parvient à couvrir ses coûts variables mais cependant pas son coût total, il continuera
à produire dans le court terme (car il est astreint à couvrir ses coûts fixes), mais se détournera de cette
branche dans le long terme : P0 est inférieur au seuil de rentabilité, mais supérieur au seuil de fermeture.
Lorsque l’entrepreneur parvient tout juste à couvrir ses charges variables, il se situe au seuil de fermeture :
pour tout niveau de prix inférieur, la production de la firme est nulle, même dans le court terme, sa courbe
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d’offre à court terme se représente par la partie ascendante de sa courbe de coût marginal, située au-dessus
du seuil de fermeture.
Lorsque l’entrepreneur parvient tout juste à couvrir ses charges variables et ses coûts fixes, il se situe au
seuil de rentabilité : il n’a nul intérêt de se détourner de la branche dans le long terme.
C. L’analyse en courte période – La position d’équilibre du marché
1. La courbe d’offre à court terme du marché
Elle correspond à la partie ascendante de la courbe de coût marginal de la firme, située au-dessus du seuil de
fermeture. Qu’en est-il de la courbe d’offre du marché ? L’offre globale sera égale à la somme des offres
individuelles de chaque firme, fonction croissante du prix.
2. L’élasticité de l’offre
Le rapport entre la variation proportionnelle de la quantité du bien offerte par les producteurs et la variation
proportionnelle du prix qui l’a entraînée :
Dq
q
e=
> 0 (L’offre est une fonction croissante du prix)
DP
P
Le cas d’une offre parfaitement inélastique par rapport au prix : la quantité offerte d’un bien est
rigoureusement fixe et doit être écoulée, quel que soit le prix pratiqué (Denrées périssables). De façon
générale, pendant l’instant, le seul choix offert au producteur est de vendre ou de stocker, sauf si le stockage
est impossible compte tenu de la nature des marchandises et alors, la courbe d’offre –instantanée– est
représentée par une droite verticale : l’offre est parfaitement inélastique.
Dans l’hypothèse inverse, l’offre parfaitement inélastique (une légère diminution du prix entraîne les
entreprises à ne plus produire et une légère augmentation à produire de façon infiniment grande) est
représentée par une droite horizontale.
Dans les autres cas, l’offre sera élastique ou inélastique selon que l’élasticité est supérieure ou inférieure à 1,
suivant que les producteurs réagissent plus ou moins que proportionnellement à une variation du prix de
vente de leur produit.
On constate que l’élasticité de l’offre par rapport au prix tend à être plus forte dans le long terme, après
qu’aient été réalisées toutes les adaptations aux fluctuations de prix, que dans les périodes de temps plus
courtes.
Dans le long terme, les producteurs peuvent adapter aux nécessités de la demande non seulement leur maind’œuvre, mais aussi leur stock de capital. De même certains producteurs peuvent s’installer dans la branche,
attirés par les profits, ou la quitter. La courbe d’offre n’en sera que plus élastique.
3. L’équilibre du marché
Le prix d’équilibre du marché, P0 , est celui qui permet d’égaliser les quantités offerte et demandée du bien,
q0 . Si la courbe de demande vient à être modifiée, les entrepreneurs s’adapteront de façon à rétablir
l’équilibre.
D. Taxe sur les ventes, subvention et équilibre de concurrence parfaite
Distinguer le prix payé par les consommateurs, P , et le prix perçu par les producteurs, P '= P − t . La courbe
de demande ne variera donc pas (les consommateurs ne prêtent pas attention au fait que les producteurs
soient tenus d’acquitter une taxe), par contre, les producteurs fixent l’offre en fonction du prix qu’ils
perçoivent effectivement. Pour toute unité vendue, le coût marginal augmente du montant de la taxe. La
perception d’une taxe se traduit par le déplacement vers le haut de la courbe d’offre du montant de la taxe.
Lorsque soit la courbe d’offre est parfaitement inélastique par rapport au prix, soit la courbe de demande est
parfaitement élastique par rapport au prix, seul le producteur supporte la charge de la taxe, et le prix reste
égal à P0 . Inversement, ce serait le consommateur qui supporterait seul la charge de la taxe.
En raisonnant sur la base du prix perçu par les producteurs, la courbe de demande se déplacerait vers le bas
du montant de la taxe.
Une démarche identique peut être utilisée pour étudier l’effet de l’octroi d’une subvention (taxe négative).
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E. Fixation d’un prix maximum et rationnement
Pendant les périodes de guerre et de crise grave, pour aider les défavorisés qui ne peuvent se lancer dans une
guerre des prix.
Il convient alors de mener une politique de rationnement, par tickets ou points (pour éviter des files
d’attentes).
Mais n’est-il pas plus opportun de laisser s’opérer le rationnement par le mécanisme des prix ?
La fixation d’un prix maximum doit être réservée à des cas de crise aiguë, pour éviter de trop grandes
distorsions.
F. L’analyse en longue période
1. La liberté d’accès à la branche
Le long terme est caractérisé par les capacités productives qui ne sont plus constantes : les entreprises
peuvent modifier la taille de leurs installations (voire s’installer dans la branche ou la quitter). Tant qu’il y a
un profit, les entrepreneurs sont attirés dans la branche, et donc, le profit marginal est nul en concurrence
parfaite, ce qui ne signifie pas que le profit moyen (et donc le profit global) soient nuls
La combinaison de facteurs permettant de minimiser le coût de production dans le court terme n’est pas
nécessairement celle permettant à l’entreprise de minimiser son coût de production dans le long terme
(adaptation du stock de capital).
2. L’équilibre du marché et de la firme en longue période
Les conséquences de l’accès de nouvelles firmes au marché sont un accroissement de l’offre des
producteurs et par conséquent une diminution du prix du produit.
Lorsque le prix sera égal au coût moyen et au coût marginal (et donc au coût moyen minimum), le profit
disparaîtra et plus aucune firme n’aura intérêt à s’installer dans la branche.
3. Le profit normal
Le concurrent parfait renonce-t-il à réaliser quelque profit que ce soit dans le long terme et donc couvrir
uniquement ses coûts de production ?
Distinguons le profit normal et le profit anormal, ou surprofit. Le profit normal est le profit tout juste
suffisant pour inciter l’entrepreneur à demeurer dans la branche. Le surprofit est la différence entre le profit
total et le profit normal (tenant compte de la rémunération implicite de la firme : des coûts implicites). Dans
le long terme, le profit anormal mais non le profit normal tend à disparaître.
4. Profit anormal et durée du processus d’ajustement de long terme
Même dans le long terme, le profit anormal du concurrent parfait ne finit pas par disparaître. En effet, le
processus d’ajustement prend un temps considérable (attendre que les installations soient amorties, que des
investissements nouveaux soient entrepris,…). La position d’équilibre de long terme est une position vers
laquelle on tend, mais que l’on n’atteint jamais, à moins de supposer, ce qui n’est guère réaliste, que les
conditions de l’offre et de la demande restent inchangées pendant une période suffisamment longue.
5. La rente économique
En pratique, certaines firmes ont déjà pu choisir des facteurs de production plus efficaces, contrairement aux
nouvelles entreprises s’installant dans la branche. Dans le long terme, ces différences tendront à disparaître
(rémunération plus élevée exigée par les facteurs plus efficaces, car leur coût d’opportunité augmentera)
!
A. L’imperfection de la concurrence
1. Définition de la concurrence parfaite
Bien peu de bien sont fournis sur des marchés de concurrence parfaite, de par le fait des marques entre
autres, ce qui permet aux concurrents d’avoir un certain degré de contrôle sur leur prix. Leur courbe de
demande, tout en restant fortement élastique n’est pas parfaitement élastique (la courbe de demande est
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inclinée vers le bas). Il y a donc imperfection de la concurrence, vu qu’ils exercent un certain degré de
contrôle sur leur prix, même si concurrence il y a.
2. Les différentes formes d’imperfection de la concurrence
Degrés variables d’imperfection de la concurrence :
• Le monopole, cas extrême d’imperfection de la concurrence
o Seul producteur dans sa branche, aucun produit suffisamment proche pour le substituer, mais
concurrence alternative (la route contre le rail)
o Les monopoles exclusifs sont rares et généralement contrôlés par l’État
• L’oligopole :
o Petit nombre de vendeurs se partageant l’offre, produits identiques (marché de l’acier) ou
différenciés (marché de l’automobile (marques))
o Influence appréciable sur le prix de vente de leur produit
• La concurrence monopolistique :
o Nombreux vendeurs différenciés, articles différenciés (qualité). Différenciation renforcée par
la publicité, les marques déposées, les brevets ou l’habitude.
o Le producteur a un certain degré de contrôle sur son prix, mais il ne peut le modifier comme
il l’entend, au risque de perdre sa clientèle : la demande qui lui est adressée reste fortement
élastique.
B. Le monopole simple
Le producteur est seul dans sa branche et jouit d’un contrôle absolu sur son prix
1. La raison de l’existence de monopoles
En général, ils sont plus ou moins directement sous le contrôle des pouvoirs publics (Transports en
commun, télécommunications, distribution d’énergie (gaz, électricité,…))
Les monopoles sont dus au niveau élevé des charges fixes à supporter, et au volume de production
permettant d’assurer l’efficacité optimale de cette production (produire au coût minimum) qui doit
correspondre approximativement à la demande adressée à l’ensemble de la branche.
Lorsque la firme est caractérisée par des coûts marginaux (et par conséquent des coûts moyens)
constamment décroissants, on parle de « monopole naturel » (Mais tôt ou tard à court terme, rendements
marginaux décroissants).
Il est aisé de montrer qu’une entreprise caractérisée par des coûts marginaux toujours décroissants ou dont le
coût marginal diminue jusqu’à un volume de production correspondant à une part importante de la demande,
ne peut être représentative d’un marché de concurrence parfaite. En effet, son volume de production
d’équilibre serait infiniment grand, tellement que la firme pourrait avoir une influence sur son prix. On sort
par conséquent des hypothèses de la concurrence parfaite.
2. La courbe de demande du monopole. La distinction entre la recette
moyenne et la recette marginale
Quoiqu’il fasse, le concurrent parfait était incapable d’agir sur le prix de vente de son produit : sa courbe de
demande était horizontale : parfaitement élastique par rapport au prix. La courbe de demande du monopole a
par contre une forme traditionnelle de demande décroissante : s’il veut accroître ses ventes, il est contraint
d’accepter une diminution de prix ; de même s’il veut accroître son prix de vente, il doit vendre moins. On
est donc amené, en monopole, mais de façon générale en concurrence imparfaite, à faire la différence entre
recette moyenne et recette marginale.
La recette totale se calcule en multipliant le prix de vente par la quantité vendue. Lorsque le prix augmente,
la recette augmente dans un premier temps, atteint un maximum puis diminue.
La recette moyenne est le rapport entre la recette totale et le nombre d’unités vendues :
RT P ( q ) .q
=
= P (q)
RM =
q
q
La recette marginale est la variation de la recette totale correspondant à une augmentation unitaire de la
quantité de produit vendue :
DRT
Rm =
Dq
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Lorsque la firme doit diminuer son prix pour vendre plus, la recette marginale est constamment inférieure à
la recette moyenne, donc au prix :
dP
dRT
dP
= P ( q ) + q.
< P (q)
RT ( q ) = P ( q ) .q où
< 0 (demande décroissante) et donc Rm =
dq
dq
dq
Il n’y aurait donc égalité entre la recette moyenne et la recette marginale que lorsque la demande est
parfaitement élastique par rapport au prix.
La recette marginale est positive pour une demande élastique, négative pour une demande inélastique et
nulle pour une demande unitaire. En effet,
dP
q dP
1
1
= P (q) 1+
= P (q) 1+
= P ( q ) 1 + , où e est l’élasticité – prix
p
dq
dq
p dq
e
q dP
de la demande. ( e > −1 correspond à une demande inélastique par rapport au prix)
Lorsque la courbe de demande est linéaire, on peut démontrer que la pente de la courbe de recette marginale
vaut le double de la pente de cette courbe :
P ( q ) = a − bq (a, b > 0)
Rm = P ( q ) + q
RT ( q ) = P ( q ) .q = aq − bq 2
Rm =
dRT
= a − 2bq
dq
3. La position d’équilibre du monopole
Pour maximiser son profit, le monopole recherchera le prix et le volume de production se traduisant par la
différence la plus forte entre la recette totale et le coût total :
Maximiser :
Π ( q ) = RT ( q ) − CT ( q ) = P ( q ) .q − CT ( q )
dΠ
dP
dCT
= P (q) + q
−
= 0 (attention aux conditions de second ordre)
dq
dq
dq
De telle sorte que :
dP dCT
P (q) + q
=
ou Rm = Cm
dq
dq
C'
est-à-dire jusqu’au moment où la recette retirée de l’unité marginale compensera parfaitement son coût.
L’entrepreneur crée une rareté de son produit pour ne pas gâcher le prix qu’il peut obtenir sur les premières
unités vendues.
C. Monopole et utilisation efficace des ressources
Du fait de la rareté des ressources, il convient de les utiliser le plus efficacement possible. Une bonne
utilisation des ressources voudrait que le coût marginal soit égal au prix de vente, ce qui n’est pas le cas en
monopole (il crée une rareté de son produit). La valeur pour la société de la dernière unité produite est
supérieure à son coût. Cependant, il se peut que le monopoleur produise plus que des concurrents parfait
dans les même conditions, car il dispose des secret de fabrication, il centralise les efforts, utilise de
meilleures méthodes et consacre davantage de ressources à la recherche de procédés nouveaux.
D. Équilibre du monopole et perception d’une taxe sur les ventes
Il existe deux méthodes pour analyser le problème : résonner au prix du marché (étudier l’effet d’un
déplacement vers le haut de l’importance de la taxe de la courbe de coût marginal), ou résonner au prix que
perçoit le producteur (déplacement vers le bas de la même importance de sa courbe de demande (et donc de
sa courbe de recette marginale))
On remarque que la perception d’une taxe fixe par unité vendue a, à la fois, diminué la production du
monopole et augmenté son prix de vente (ce qui conduit à une allocation encore moins efficiente des
ressources).
On pourrait donc envisager l’effet d’une taxe proportionnelle à la valeur de la transaction entreprise (taxe ad
valorem : plus le prix est élevé, plus la taxe est importante : T = tP où 0 ≤ t ≤ 1 ). Le producteur perçoit donc
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P '= P − T = P − tP = P (1 − t ) . Graphiquement, cela se traduit par une rotation de sa courbe de demande
autour de son point d’intersection avec l’axe des abscisses, de même pour sa courbe de recette marginale.
Dans ce cas, le monopole est aussi amené à réduire son volume de production et vendre plus cher.
E. Équilibre du monopole et fixation d’un prix plafond
Cette action entreprise par les pouvoirs publics peuvent contraindre le monopole à accroître son volume de
production jusqu’à un niveau supérieur à celui auquel il l’aurait fixé autrement.
Explication essentiellement par exemples, voir cours p.171.
F. D’autres objectifs de l’entreprise
La maximisation du profit est légitime pour les petites entreprises, cependant, pour les grandes entreprises,
le plus souvent gérées par d’autres acteurs que les actionnaires et contrôlées plus ou moins directement par
les pouvoirs publics, d’autres objectifs peuvent être recherchés.
1. Le monopole en tant qu’entreprise publique
Géré par des « managers publics » remplissant les objectifs assignés par les organes politiques. Il existe
quatre groupes d’objectifs :
a) La recherche d’une utilisation économiquement efficiente des ressources
Utiliser à tous moments la combinaison de facteurs la moins coûteuse, engager les dirigeants les plus
efficients,… éviter le gaspillage de ressources et rencontrer les besoins individuels de la façon la plus
efficace possible.
L’économie de « first best » est définie dans cette optique : tous les marchés sont des marchés de
concurrence parfaite, chaque agent économique dispose d’une information parfaite, il n’existe pas de
relations autres que relevant du mécanisme des prix (Coûts sociaux compris). Dans cette économie,
l’entreprise publique fixera un prix égal à son coût marginal. Dans l’hypothèse où le coût marginal est
inférieur au coût moyen, l’entreprise subirait une perte.
b) Le respect d’une contrainte budgétaire
Puisque ce sont les pouvoirs publics qui devraient supporter la charge éventuelle d’une perte (supportée par
les recettes fiscales et, le cas échéant, un emprunt « raisonnable »), ils peuvent imposer à l’entreprise de ne
pas subir de perte, ou supporter une perte qui ne pourrait être supérieure à un plafond donné. Ceci doit
conduire à plus d’efficacité, mais le profit maximum, en monopole, ne réalise pas la meilleure allocation des
ressources.
c) Des objectifs redistributifs
Mise à disposition au plus grand nombre, par une politique de tarification notamment, de biens et services
indispensables (soins de santé, enseignement et culture, TEC,…). L’entreprise publique est donc amenée à
vendre à un prix inférieur au coût et à investir dans des régions moins favorisées.
d) Des objectifs macroéconomiques
Un niveau d’emploi élevé, une forte stabilité des prix, une croissance « convenable » de l’activité
économiques (ne pas licencier lorsque le chômage s’accroît, ne pas augmenter son prix lors de périodes
d’inflation, augmenter son investissement lors de périodes de sous – investissement)
2. Actionnaires et décideurs dans la grande entreprise
Les « managers » ne sont généralement pas actionnaires. Il convient donc de s’interroger sur leurs objectifs.
Ils doivent bien sûr réaliser un profit suffisant pour les actionnaires, mais ils peuvent aussi se fixer comme
objectif un niveau d’activité élevé ou une croissance rapide des capacités de production. L’entreprise peut
donc chercher à maximiser ses ventes tout en dégageant un profit suffisant pour rémunérer convenablement
les actionnaires et satisfaire les besoins de la politique d’auto – financement des investissements :
Maximiser q
Sous la contrainte que Π ≥ Π 0 où Π 0 ´est le profit minimum que l’entreprise doit réaliser
Nous avons vu que le profit de la firme augmente tant que la recette marginale est supérieure au coût
marginal, atteint son maximum lorsqu’elle est égale au coût marginal, diminue ensuite pour être nul lorsque
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la recette moyenne est égale au coût moyen. En fonction des objectifs, la firme se fixera son équilibre sur les
courbes.
On peut également associer une fonction d’utilité aux dirigeants de l’entreprise avec comme objectif de la
maximiser, fonction du profit et de la quantité écoulée sur le marché :
u = u ( Π, q )
du
du
> 0 et
>0
dΠ
dq
Ensuite réaliser la carte d’indifférence et établir le point d’équilibre maximisant leur satisfaction.
Avec
G. Le monopole discriminant
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