Résoudre trois problèmes fondamentaux : • Quels biens produire, en quelle quantité et à quelle époque (Consommation ou investissement ? Autarcie ou processus d’échanges internationaux et spécialisation nationale ?) • Comment ces biens doivent-ils être produits ? (Utilisation des ressources) • Pour qui ces biens doivent-ils être produits ? (Répartition des revenus (Mécanisme des marchés ou intervention des pouvoirs publics ?) Raison d’existence de ces questions : Les ressources n’existent qu’en quantité limitée et les besoins des consommateurs sont illimités Allocation des ressources optimale et efficiente. A. Définition de la science économique • • • • Comprendre les choix individuels (du producteur et du consommateur) et les choix collectifs (du gouvernement) Chercher à savoir pourquoi ces choix ne conduisent pas toujours à l’utilisation la plus efficace des ressources Proposer des solutions destinées à améliorer l’utilisation des ressources L’objet de la science économique ne se limite pas o Aux phénomènes monétaires o Aux relations économiques internationales o À l’utilisation des ressources économiques B. Approche économique • • positive et approche normative de la science L’approche positive : décrit, analyse et explique les faits (travail scientifique) L’approche normative : implique des jugements éthiques, de valeur. Chacun y réagit en fonction de sa sensibilité C. Science économique et politique économique La science économique est une science : analyse décrit et explique les faits (réaction à certains événements). Elle ne décide pas quelle méthode choisir, mais explique les conséquences des actions entreprises par la politique économique La politique économique agit sur les faits en fonction d’un certain nombre d’objectifs spécifiés Si les économistes sont en général d’accord sur les méthodes existantes, en politique économique, d’importants désaccords peuvent apparaître, quant aux objectifs à privilégier et la méthode la plus adéquate pour les réaliser. Par conséquent, l’économiste doit veiller à distinguer son action d’une part, et son travail d’explication d’autre part. Il n’est pas souhaitable que l’économiste se serve de son travail dans un but politique pour faire admettre ses préférences personnelles. Il est indispensable de faire nettement la distinction entre ce qui est explication (science) d’un côté et action (politique) de l’autre. D. La science économique et les autres sciences La science économique ne peut rivaliser de précision avec certaines sciences physiques • Alors que les physiciens et chimistes peuvent faire des expériences contrôlées, l’économiste ne peut qu’observer (TACRE impossible en réalité) • L’observation mène parfois à la découverte de mouvements réguliers (astronomie). Les cycles économiques sont loin d’être aussi réguliers. Le fait social est en perpétuel changement. • La science économique analyse un comportement humain, avec ses mobiles psychologiques multiples et variés. PAQUAY Sébastien – 1ère année du Baccalauréat Ingénieur de Gestion Économie Politique – M. Bernard JURION Page 1 sur 22 http://www.egss.ulg.ac.be/ecopo/ • • • Ce qui est vrai pour chaque individu pris individuellement ne l’est pas nécessairement pour la société dans son ensemble et inversement. Son champ d’étude jouxte (si pas chevauche) celui d’autres sciences sociales Les questions économiques affectent émotivement chacun, parce qu’il y va de son emploi, du prix auquel il paie les différents biens… l’information économique est plus répandue que celle des autres sciences, mais attention à la compréhension entre l’économiste et l’homme de la rue, qui parle de la même chose sans toutefois parler le même langage E. La science économique est la science des choix Les ressources économiques sont limitées. Cette nécessité de faire des choix est parfaitement illustrée par la courbe des possibilités de production de l’économie 1. La courbe des possibilités de production Elle traduite le fait qu’une économie de plein emploi, quand elle veut produire une quantité plus importante d’un bien, doit nécessairement renoncer à un peu d’autre bien 2. Les nombreuses possibilités d’utilisation de la courbe des possibilités de production Principale application : choisir la quantité de deux biens qui sera produite • Consommation et investissement (produire des biens consommés aujourd’hui, ou produire des machines qui serviront à produire des biens consommés demain ?) • Progrès technique et prospérité : plus un pays est prospère, plus ses ressources sont importantes, plus les techniques sont développées, plus il lui est possible de produire chaque bien en plus grande quantité (par exemple, la répartition entre la consommation privée et publique évolue en fonction du degré d’avancement de l’économie (dans une société peu évoluée, la proportion de ressources attribuées à l’état est faible)) F. La loi des rendements marginaux décroissants Les différents facteurs de production tout d’abord : le travail, le capital, le sol et autres ressources naturelles L’augmentation de la quantité employée d’un facteur de production, TACRE, doit normalement faire augmenter la production ; cependant, à partir d’un certain point, la production due à l’emploi d’une unité additionnelle du facteur variable diminue au fur et à mesure qu’augmente la quantité utilisée de ce facteur. G. Les économies d’échelle Ici, la firme ne fait pas varier la quantité utilisée d’un seul facteur mais de tous ses facteurs de production. C’est pourquoi les économies d’échelle, bien qu’ayant des relations avec la loi des rendements marginaux décroissants représentent des situations totalement différentes. C’est ainsi que, lorsqu’une firme double la quantité qu’elle utilise de ses facteurs de production, si elle fait plus que doubler son volume de production, réalise une économie d’échelle H. Microéconomie et Macroéconomie Approximativement, la microéconomie concerne les comportements individuels et la macroéconomie le comportement du système économique. Étude des mécanismes économiques dans les sociétés capitaliste avancées : de système néo-capitaliste ou système « mixte » d’initiative capitaliste : une adaptation du système capitaliste conforme à ce qui est estimé dans l’intérêt général (système des prix, avec intervention de l’Etat) A. Système des prix et libre initiative privée Dans un système de libre initiative privée, aucun individu, aucun groupe d’individus ne se préoccupe consciemment et directement de l’intérêt collectif. Aucune autorité ne coordonne la multitude des décisions économiques. Chaque individu réagit de façon égoïste, de façon à maximiser son niveau de satisfaction, ou de profit. PAQUAY Sébastien – 1ère année du Baccalauréat Ingénieur de Gestion Page 2 sur 22 Économie Politique – M. Bernard JURION http://www.egss.ulg.ac.be/ecopo/ De plus, sous certaines conditions, chaque individu, en poursuivant exclusivement ses fins égoïstes, sera conduit, comme par une main invisible, à réaliser les fins les plus avantageuses pour tous, de telle sorte que, dans ces conditions, toute interférence de l’Etat dans la libre concurrence entraînerait presque inévitablement des conséquences néfastes. Adam Smith, « la richesse des nations », fin du XVIIIème siècle. Principe de base : chaque chose, quelle qu’elle soit, a un prix, qui n’est pas immuable cependant (loi de l’offre et de la demande) Le prix se fixe à l’intersection de la courbe de demande (fonction décroissante du prix) et de la courbe d’offre (fonction croissante du prix). La position d’équilibre égale les quantités offertes et demandées du produit, suite à une concurrence entre acheteurs ou vendeurs. Retenons toujours qu’un hectare de terre sera toujours affecté à l’activité offrant à son propriétaire le rendement le plus important B. Libre formation des prix et imperfection de la concurrence La loi d’Adam Smith ne se réalise que sous certaines conditions, notamment – la plus importante – que tous les marchés de l’économie soient des marchés parfaitement concurrentiels. Marché de concurrence parfaite : aucun n’individu n’est capable, par son propre comportement, d’influencer le prix pratiqué, sinon, le système concurrentiel ne réalise plus alors une allocation optimale des ressources dans l’économie. De plus, rien ne garantit que l’affectation des ressources sur ces marchés soit l’affectation optimale. Des éléments de monopole et d’oligopole peuvent apparaître, et qui seront en mesure d’agir sur leurs prix, sans tenir compte de ceux de leurs rivaux. De plus, l’information est parfaite et généralisée (anticipation quant aux goûts des consommateurs, Innovations concernant les techniques de production) Ce type de marché est une forme utopique, mais servira d’étalon. C. Libre formation des prix et répartition des revenus Dans ce système, chaque bien ira au consommateur le plus apte à payer, c’est-à-dire en fonction de son revenu. De plus, les travailleurs disposant d’une qualification peu demandée verront leurs revenus réduits. Dans le même temps, une des conséquences du progrès technique ou de l’évolution des relations internationales sera de réduire de façon substantielle le pouvoir d’achat des uns, tout en augmentant dans une mesure plus importante celui d’autres. Faut-il dès lors mettre en œuvre une politique de taxation et de transferts sociaux pour rendre plus égalitaire la répartition des revenus ? Il s’agit d’une question éthique, par conséquent non abordée au cours. D. Le capitalisme avancé et l’activité économique de l’État Dans un tel système, des éléments de contrôle étatistes se combinent avec des éléments de marché pour organiser la production et la consommation 1. Les objectifs économiques des pouvoirs publics • • • Une fonction d’allocation des ressources (pallier les défaillances du marché (bien produits et échanges, imperfection de la concurrence, (dés)économies externes, biens méritoires (logement,… >< Tabac,…), entreprises privées / publiques, entreprise publique / administration)) o Existence de biens qui ne peuvent faire l’objet de transactions (Justice,…) o Indivisibilité de l’offre (offert à tout un groupe), consommée conjointement o Absence de mécanismes d’exclusion par les prix Une fonction de redistribution du revenu o Politique de taxation et de transferts Une fonction de stabilisation de l’activité économique o Politique fiscale pour essayer de tendre vers la réalisation d’un certain nombre d’objectifs macroéconomiques (niveau d’emploi élevé, stabilité des prix, taux de croissance économique,…) 2. Les modalités d’intervention des pouvoirs publics • • Création d’un cadre réglementaire (législation économique) Mise à disposition de biens collectifs (justice, enseignement,…) PAQUAY Sébastien – 1ère année du Baccalauréat Ingénieur de Gestion Économie Politique – M. Bernard JURION Page 3 sur 22 http://www.egss.ulg.ac.be/ecopo/ • • Prélèvement d’impôts et mise en place d’une politique de transferts (fiscalité, cotisations sociales) Attention, les biens publics et de consommation privée sont incomparables. Ils ne satisferont pas dans une même mesure les consommateurs et ces derniers détourneront au maximum la fiscalité vers d’autres groupes économiques 3. Les choix collectifs Du fait que chacun, lors d’une consommation collective, essayera d’adopter une attitude de « passager clandestin ». Chacun tâchera de participer à la consommation de ces biens sans avoir à en supporter la charge. Si chacun fait de même, de tels biens ne seront finalement jamais offerts. Il y a donc décision politique. Dans le monde politique, tout comme ailleurs, chacun agit en fonction de ses propres objectifs • Démocratie directe : les électeurs émettent le choix entre plusieurs politiques (budget, économie), ou Démocratie représentative : les électeurs émettent le choix entre plusieurs candidats chargés de les représenter • Les hommes politiques cherchent à se faire réélire, à maximiser les votes en leur faveur ayant aussi d’autres objectifs : un certain pouvoir, un certain prestige ; le tout créant des cycles politicoéconomiques (début de mandat : réalisation de leurs objectifs personnels, fin de mandat : recherche de la plus grande popularité) • Les responsables de l’administration publique exécutent les décisions politiques et informe les politiques (en profitant de cette information pour diriger les politiques et imposer leurs objectifs) PAQUAY Sébastien – 1ère année du Baccalauréat Ingénieur de Gestion Économie Politique – M. Bernard JURION Page 4 sur 22 http://www.egss.ulg.ac.be/ecopo/ Comment un consommateur va-t-il réagir aux fluctuations du prix d’un bien donné A. La demande individuelle pour un bien Vraisemblablement, lorsque le prix d’un bien, TACRE, augmente (resp. diminue), la quantité demandée de ce bien diminue (resp. augmente) La courbe de demande pour la majorité des biens est une fonction décroissante de son prix (exceptions : « Bien de Giffen » (cas très particulier)) De plus, cette courbe est parfaitement inélastique si sa demande reste insensible à toute variation du prix. La quantité demandée est indépendante du prix B. L’élasticité–prix de la demande pour un bien Élasticité : mesure de la fluctuation de la quantité demandée en fonction, ici, de son prix DQ L’élasticité a été créée pour pouvoir comparer des situations : un même rapport peut représenter deux DP situations bien différentes L’élasticité – prix est définie comme le rapport entre la variation proportionnelle de la quantité demandée et la variation proportionnelle du prix qui l’a entraînée : DQ Q e= DP P Cette variation est généralement négative, vu que la courbe de demande est décroissante, on exprime donc généralement l’élasticité – prix en valeur absolue e → ∞ ou e → −∞ : Demande parfaitement élastique e > 1 ou e < −1 : Demande élastique e = 1 ou e = −1 : Élasticité unitaire e < 1 ou e > −1 : Demande rigide ou inélastique e = e = 0 : Demande parfaitement rigide (demande variant proportionnellement de façon moins importante) Attention : représenter une demande élastique par une droite de faible pente est incorrect. Ceci n’est valable que dans les cas extrêmes : seules les demandes parfaitement élastique et parfaitement rigide peuvent être symbolisées respectivement par une droite de pente nulle et infinie. En effet, il n’est guère difficile de 1 montrer pour une forme générale de la droite de demande P = P0 − aQ ou Q = ( P0 − P ) a Dans ce cas, l’élasticité – prix en valeur absolue vaut : DQ DQ P 1 P0 − aQ Q e =− =− = DP DP Q a Q P Il est par conséquent évident que : P e = 1 si Q = 0 (point M, la demande est unitaire) 2a P e > 1 si Q < 0 (à gauche du point M, la demande est élastique) 2a P e < 1 si Q > 0 (à droite du point M, la demande est inélastique) 2a Attention, la demande pourrait aussi s’exprimer comme une hyperbole équilatère : PQ = cte . Dans ce cas, l’élasticité – prix est constante et unitaire PAQUAY Sébastien – 1ère année du Baccalauréat Ingénieur de Gestion Économie Politique – M. Bernard JURION Page 5 sur 22 http://www.egss.ulg.ac.be/ecopo/ Lors du calcul de l’élasticité, quelles valeurs prendre pour P et Q ? Généralement, on propose de prendre les moyennes arithmétiques des valeurs initiales et finales de ces variables : DQ ( Q + Q2 ) §2 = Q2 − Q1 P1 + P2 e= 1 DP P2 − P1 Q1 + Q2 ( P1 + P2 ) §2 C. Demande d’un consommateur pour un bien et dépense du consommateur pour acquérir ce bien Dépense du consommateur pour un bien : B = PQ et DB = QDP + PDQ P DQ = QDP (1 + e ) Q DP Par conséquent, lorsque la demande est élastique par rapport au prix, une augmentation du prix entraîne une diminution de la dépense et inversement. Lorsque la demande est rigide, une augmentation du prix entraîne une augmentation de la dépense et inversement Voir quel effet l’emporte sur l’autre grâce à l’élasticité Dès lors, DB = QDP 1 + D. Courbe de demande et revenu du consommateur TACRE, si le revenu du consommateur augmente, vraisemblablement, la quantité demandée pour le bien augmentera. Un bien normal est un bien dont la quantité demandée par un consommateur augmente lorsque son revenu augmente. Un bien inférieur est un bien dont la quantité demandée par un consommateur diminue lorsque son revenu augmente. On peut envisager des biens qui sont dans un intervalle donné de variation du revenu et inférieurs autrement. DQ Q Nous comparerons ces biens par l’élasticité – revenu : e = DR R Cette expression est positive pour un bien normal, négative si c’est un bien inférieur. Parmi les biens normaux, les biens dont l’élasticité – revenu est inférieure à 1 sont des biens nécessaires, sinon de luxe (augmentation plus que proportionnelle à l’augmentation du revenu). Lois de Engel : • Plus le revenu est élevé, plus la part des dépenses consacrées à la nourriture est faible) e <1 • La part de revenu consacrée aux vêtements ne varie pas avec le revenu e =1 • La part de revenu consacrée à l’habitation, au chauffage et à l’électricité ne varie pas avec le revenu e =1 • Lorsque le revenu augmente, le pourcentage des dépenses diverses augmente e >1 Qu’advient-il de la droite de demande alors ? Si la quantité demandée est supérieure quel que soit le prix, alors il y a déplacement vers la droite de la courbe (bien normal et augmentation du revenu par exemple) E. Courbe de demande et prix des autres biens Quel est l’effet d’une modification du prix de Y sur la quantité demandée de X ? Supposons par exemple que la demande pour Y soit inélastique et que son prix augmente. La dépense consacrée à l’acquisition de ce bien s’accroît et dès lors, la quantité demandée du bien X diminue : DQX <0 DPY En augmentant le nombre de bien, on constate l’apparition de biens complémentaires, substituts et d’autres qui ne réagissent pas à de telles modifications (électricité, gaz, frigos électriques et vêtements) PAQUAY Sébastien – 1ère année du Baccalauréat Ingénieur de Gestion Économie Politique – M. Bernard JURION Page 6 sur 22 http://www.egss.ulg.ac.be/ecopo/ L’élasticité croisée de la demande pour un bien i en fonction du prix d’un autre bien j : ec( i , j ) DQi Q = i DPj Pj Lorsque celle-ci est positive, le prix du bien j augmente et la quantité demandée de i également : i et j pourraient être qualifiés de « substituts », de « complémentaires » sinon (ce qui est excessivement imprécis : l’effet total est la conséquence de l’effet de revenu et de l’effet de substitution. Qu’advient-il de la courbe de demande pour le bien i ? Cela dépend selon le bien j, au cas par cas. F. Les goûts du consommateur, les anticipations et l’effet de cliquet Le revenu du consommateur et le prix des autres biens ne sont pas les seuls facteurs pouvant influencer la courbe de demande pour un bien 1. Les goûts du consommateur Les goûts du consommateur ne sont pas immuables, et lorsqu’ils varient, changent les courbes de demande de chaque bien Ces goûts sont déterminé par l’environnement économique, politique et social (âge, sexe, composition du ménage, traditions culturelles ou religieuses,…) mais aussi l’information objective sur les produits consommés (test – achats), la publicité (qui altère les goûts du consommateur de manière à augmenter la demande pour certains produits) 2. Les anticipations Anticipations quant aux fluctuations du prix, au revenu futur (plus le revenu attendu est élevé, plus la consommation, pour les biens normaux du moins, est forte) 3. L’effet de cliquet Hypothèse du revenu relatif (Macroéconomie) Le revenu atteint préalablement par l’individu influence également son comportement (habitudes prises avec un revenu plus élevé, prudence quant à la modification neuve du revenu) G. Introduction à la théorie de la valeur – La notion de surplus du consommateur Le prix payé par un individu pour obtenir un bien n’est pas déterminé par la valeur qu’il attribue à la quantité globale, mais par la valeur qu’il attribue à l’unité marginale, la dernière unité consommée. Dès lors, plus un bien est abondant, plus la désirabilité de la dernière unité fléchit et plus, par conséquent, son prix diminue. Sa contribution au bien-être du consommateur n’en décroît cependant pas pour autant, ce qui explique pourquoi le diamant est cher par rapport à l’eau qui est vitale. Chaque unité d’un bien qu’acquiert un consommateur lui coûte le prix de la dernière unité. Cependant, du point de vue du consommateur, les unités précédentes ont d’avantage de valeur. Chacune de ces premières unités lui procure donc un surplus de jouissance : la rente. Le consommateur achètera jusqu’au moment où les unités marginales ne lui procureront plus de surplus (lire §3 p.61 (exemple d’exercice)). H. Demande individuelle et demande du marché La courbe de demande du marché est la courbe de demande de l’ensemble des consommateurs. Il suffit donc de totaliser toutes les demandes individuelles des consommateurs. Par exemple, s’il existait un million de consommateurs ayant la même courbe de demande, la courbe globale serait la courbe de base grossie un million de fois. En réalité cependant, les consommateurs ne sont pas identiques (certains préfèrent tels biens à d’autres) PAQUAY Sébastien – 1ère année du Baccalauréat Ingénieur de Gestion Économie Politique – M. Bernard JURION Page 7 sur 22 http://www.egss.ulg.ac.be/ecopo/ A. Formulation du problème 1. Fonction d’utilité du consommateur L’utilité marginale de chaque bien est positive et décroissante : plus grande sera la quantité consommée d’un bien, plus élevé sera son niveau d’utilité (axiome de non – saturation (les besoins des consommateurs sont illimités)) ; dans le même temps, l’utilité retirée de la première unité consommée est plus forte que celle de la seconde et ainsi de suite. Mathématiquement : δ u ( x1 , x2 ,..., xn ) > 0, ∀i = 1, 2,..., n δ xi δ 2u ( x1 , x2 ,..., xn ) <0 δ xi 2 2. La contrainte budgétaire du consommateur Le consommateur n’est jamais rassasié (axiome de non – saturation), mais son budget est limité (ressources en quantité limitée) Soit R ce budget (le revenu du consommateur) n i =1 pi xi ≤ R 3. Le problème posé Maximiser u ( x1 , x2 ,..., xn ) sous la contrainte budgétaire n i =1 pi xi ≤ R B. L’équilibre du consommateur : le cas de deux biens Réduit à deux biens par souci de simplicité, les résultats, nous le verrons, restent valables pour n biens. 1. La carte d’indifférence du consommateur Panier de bien : toutes les combinaisons possibles des biens disponibles pour le consommateur Le consommateur ayant le choix entre deux paniers de biens peut dire : • S’il préfère l’un des deux paniers et lequel • S’il est indifférent entre la consommation des deux paniers À partir de là, nous pouvons définir le concept de « Taux marginal de Substitution » (le nombre d’unité d’un bien auxquelles le consommateur est disposé à renoncer pour obtenir une unité supplémentaire de l’autre bien) Sur la carte d’indifférence, chaque panier de bien situé à gauche de la courbe u = u0 procure au consommateur une satisfaction moindre et inversement (ce qui implique que les courbes ne peuvent s’intersecter ( u1 serait à la fois supérieur et inférieur à u0 ) Forme générale des courbes d’indifférence : • Elles sont décroissantes (axiome de non – saturation) Dx • Elles tournent leur convexité vers l’origine des axes ( TMS = − 2 ) Dx1 ut .=cste • Graphiquement, le TMS est représenté par la valeur absolue de la pente de la tangente au point considéré PAQUAY Sébastien – 1ère année du Baccalauréat Ingénieur de Gestion Économie Politique – M. Bernard JURION Page 8 sur 22 http://www.egss.ulg.ac.be/ecopo/ 2. La contrainte budgétaire du consommateur Le consommateur n’achète les deux biens sans que le prix se modifie. La contrainte budgétaire est donc : p1 x1 + p2 x2 ≤ R . La contrainte budgétaire est donc la droite d’équation p1 x1 + p2 x2 = R et de pente, en Dx p valeur absolue, − 2 = 1 Dx1 p2 3. La position d’équilibre du consommateur Le panier accessible lui procurant la plus grande utilité sera celui dont la courbe d’utilité est tangente à la droite de contrainte budgétaire, de telle sorte que : p1 util.mar.de x1 util.mar.de x1 util.mar.de x2 = , ou encore = p2 util. mar.de x2 p1 p2 La position optimale pour le consommateur sera d’égaler l’utilité marginale du dernier Euro dépensé. Mathématiquement : 1 Maximiser u ( x1 , x2 ) , sous la contrainte p1 x1 + p2 x2 = R ou x2 = ( R − p1 x1 ) , c'est-à-dire maximiser p2 u x1 , R − p1 x1 p2 Maximum ( Dérivée et conditions du second ordre) : p δu δu + − 1 p2 δ x1 δ x2 δu p δx util.mar.x1 = 0 ou 1 = 1 = p2 δ u util.mar.x2 δ x2 util.mar.xn util.mar.x1 = ... = p1 pn On peut mettre en doute les résultats de cette analyse, peu adaptée à la réalité du consommateur, qui ne fait pas tous ces calculs, mais cela donne une bonne approximation de la réalité De façon générale, la condition de satisfaction maximum devient : C. La variation du prix d’un bien et la courbe de demande pour ce bien Lorsque le prix d’un bien se modifie TACRE, la contrainte budgétaire du consommateur seule est modifiée, par rotation autour d’un des points d’intersection avec les axes de coordonnée. En général, lorsque le prix du bien augmente, la quantité demandée par les consommateurs diminue (avec des exceptions : bien de Giffen, bien dont la demande est parfaitement inélastique par rapport au prix) D. Demande pour un bien et revenu du consommateur En général, lorsque le revenu du consommateur augmente, la quantité demandée de chaque bien augmente (exception : bien inférieur) E. Demande pour un bien et prix des autres biens L’effet sur la quantité demandée d’un bien de la variation du prix d’un autre bien est indéterminé : l’effet total est composé de l’effet de substitution et de l’effet de revenu. F. Effet de substitution et effet de revenu • • L’effet de revenu : il correspond à la variation du revenu réel du consommateur L’effet de substitution : il résulte de la redistribution, à utilité constante du budget du consommateur entre les biens qu’il peut acquérir (à partir de cet effet, nous opérerons la distinction entre les biens substituts et concurrents o Deux biens sont substituts lorsque l’élasticité – croisée à utilité constante est positive o Deux biens sont complémentaires lorsque l’élasticité – croisée à utilité constante est négative PAQUAY Sébastien – 1ère année du Baccalauréat Ingénieur de Gestion Économie Politique – M. Bernard JURION Page 9 sur 22 http://www.egss.ulg.ac.be/ecopo/ DQi Qi DPj Pj ut .cste Si le consommateur n’a le choix qu’entre deux biens, ils sont nécessairement substituts. Chaque bien est son propre complément (même les biens de Giffen, car la courbe de demande en fonction du prix est décroissante) A. La fonction de production 1. Définition de la fonction de production La fonction de production exprime, pour toute combinaison de facteurs qu’une firme est susceptible d’utiliser, la production maximum qu’elle peut réaliser. 2. Les isoquantes À tout niveau de production correspond une et une seule isoquante. Lors d’un déplacement sur une isoquante une utilise des procédés de productions de moins en moins capitalistiques pour faire place à des procédés de plus en plus laboristiques. 3. Le taux marginal de substitution entre les facteurs de production Le taux marginal de substitution du travail par le capital est défini comme le TMS entre deux produits : DK ( rKL est une expression positive puisque DK et DL sont de signe contraire) rKL = − DL q = cste Graphiquement, le TMS est représenté par la valeur absolue de la pente de la tangente à l’isoquante au point considéré. Lorsque les méthodes sont laboristiques, le TMS diminue, lorsque les méthodes sont capitalistiques, il augmente. De plus, prod .mar. physique du travail ( L ) DK rKL = − = DL q = cste prod .mar. physique du capital ( K ) Car, à production constante si l’on compense la perte de facteurs travail DL par l’utilisation de DK facteurs de travail capital, la production perdue par l’emploi de DL est parfaitement compensée par DK : ( DL * prod .mar. physique du travail ) + ( DK * prod .mar. physique du capital ) = 0 4. Des formes particulières d’isoquantes Nous avons admis que les facteurs de production étaient parfaitement divisibles et qu’il existait une infinité de techniques de production. Hors, il n’existe qu’un nombre limité de techniques de production, peut-être même un seul processus de production a) La firme ne dispose que d’un seul processus de production La firme doit utiliser les facteurs de production dans une proportion constante, sans possibilité de substitution. Les quantités utilisées de facteurs de production sont : L = aL .q0 et K = aK .q0 a Les facteurs sont utilisés dans la proportion L , toute quantité de facteur utilisée en supplément de la aK proportion serait gaspillée. PAQUAY Sébastien – 1ère année du Baccalauréat Ingénieur de Gestion Économie Politique – M. Bernard JURION Page 10 sur 22 http://www.egss.ulg.ac.be/ecopo/ b) La firme dispose de plusieurs processus de production L’isoquante est une courbe brisée. Toute combinaison linéaire de deux processus de production représentera une manière de possible de produire la quantité q0 . Cependant, pour travailler de façon optimale et minimiser la quantité employée de chaque facteur de production, la firme doit combiner deux processus de production adjacents. L = q0 µ a1L + (1 − µ ) a2 L K = q0 µ a1K + (1 − µ ) a2 K B. La durée de vie respective des facteurs de production. La distinction entre le très court terme, le court terme, le long terme et le très long terme 1. La très courte période (ou l’instant) Travail et capital ne peuvent être modifiés La production ne peut varier. La firme ne peut donc que stocker (et encore, si c’est techniquement possible) 2. La courte période Le stock de capital utilisé ne peut être modifié. La firme ne peut adapter sa production qu’en variant la quantité employée de travailleurs. 3. La longue période La firme peut modifier et son stock de capital, et le nombre de travailleurs employés. 4. La très longue période Ici apparaissent les innovations techniques : le progrès technique C. La courbe de produit total à court terme de la firme Le stock de capital est constant et égal à K 0 . Au fur et à mesure que la firme emploie de plus en plus de travailleurs, elle rencontre des isoquantes de niveaux de production de plus en plus élevés. Cependant, au – dessus d’un certain seuil de production, la loi des rendements marginaux décroissants apparaît, et la firme rencontre alors des niveaux de production de plus en plus faible 1. La productivité moyenne physique d’un facteur Productivité moyenne physique du travail : q L Productivité moyenne physique du capital : q (dans l’hypothèse où seule la quantité de capital pourrait K varier) Elle est représentée graphiquement par la pente du segment reliant l’origine au point considéré 2. La productivité marginale physique d’un facteur Dq Dq , PmPhysK = DL DK Graphiquement, ces données sont représentées par la pente de la tangente à la courbe au point considéré PmPhysL = 3. La productivité (produit) marginale en valeur Il s’agit du produit de la productivité marginale physique du facteur variable par le prix de vente unitaire du produit de la firme. Mais attention, encore faut-il supposer que l’augmentation de la production ne conduira pas à une diminution du prix de vente. PAQUAY Sébastien – 1ère année du Baccalauréat Ingénieur de Gestion Économie Politique – M. Bernard JURION Page 11 sur 22 http://www.egss.ulg.ac.be/ecopo/ D. Rendements marginaux croissants et décroissants et la loi des rendements non proportionnels Dans un premier temps, la productivité marginale physique du travail est croissante : la contribution de chaque unité additionnelle est supérieure à la contribution de chacune des unités de travail préalablement employées : les rendements marginaux sont croissants (cette phase pourrait ne pas exister). Mais la productivité marginale physique finit par diminuer (phase de rendements marginaux décroissants), devenir nulle puis négative. Qu’en est-il de la productivité moyenne physique du travail ? Dans un premier temps elle augmente (phase des rendements marginaux croissants citée ci-dessus), mais aussi pendant la première phase des rendements marginaux décroissants (en fait, tant que la productivité moyenne physique est inférieure à la productivité marginale physique). La productivité moyenne physique atteint donc son maximum lorsqu’elle égale la productivité marginale physique du travail. Si on augmente progressivement l’emploi d’un facteur de production, la production s’accroît d’abord de façon plus que proportionnelle et le fait ensuite de façon moins que proportionnelle. Parlant de proportionnalité, nous utiliserons le concept d’élasticité, de la firme par rapport à la quantité utilisée de ce facteur variable : Dq q e= , si le facteur variable est le travail DL L Dq L prod .mar. phys. du travail e= . = DL q prod .moyenne phys. du travail Tant que la productivité marginale physique du travail est supérieure à la productivité moyenne physique du travail, on a affaire à des rendements plus que proportionnels E. Courbe de produit total à court terme et variation du stock de capital La courbe de produit se déplace vers le haut lorsque le stock de capital associé augmente (ceci peut être faux lorsque la firme emploie peu de travailleurs). Mais l’évolution des différentes phases exposées ci-dessus est indéterminée sans voir l’évolution des courbes. F. La courbe de produit total à long terme de la firme, La nature des rendements globaux à l’échelle Dans le long terme, la firme peut faire varier son stock de capital et le nombre de travailleurs employés. Si, en doublant la quantité utilisée des deux facteurs, sa production est inférieure (/égale/supérieure) à 2q0 , elle réalise des rendements globaux décroissants (/constants/croissants) à l’échelle. On pourrait penser qu’il y a incompatibilité avec la loi des rendements marginaux décroissants… Il n’en est rien car la firme modifie tous ses facteurs de production et non seulement certains comme le précise la loi des rendements marginaux décroissants. Comment justifier l’apparition d’économie d’échelles ? Lorsque le nombre d’unité à produire est élevé, on peut mettre sur pied une activité de production plus perfectionnée : décomposition d’un processus complexe en petites opérations répétées, spécialisation des tâches et division du travail,… Il n’empêche que, les entreprises de plus en plus grandes sont confrontées à une certaine perte d’efficience (direction malaisée, contrôle difficile), et donc, après une phase d’économies d’échelle, il est raisonnable de s’attendre à voir apparaître une phase de déséconomies d’échelle. G. La position d’équilibre de la firme dans le long terme La firme aura pour but de minimiser son coût de production, compte tenu du prix des facteurs qu’elle emploie ( PL (salaires, charges sociales,…) et PK (rémunération du capital investi, usure du capital,…)) Minimiser CT = PL .L + PK .K sous la contrainte q ( L, K ) = q0 PAQUAY Sébastien – 1ère année du Baccalauréat Ingénieur de Gestion Économie Politique – M. Bernard JURION Page 12 sur 22 http://www.egss.ulg.ac.be/ecopo/ Droite d’égalité de coût : dont la pente est égale, en valeur absolue au rapport PL . Chacun des points de PK cette droite est caractérisé par un coût de production ( PK .K + PL .L ) identique. Plus on s’écarte de l’origine des axes, plus le coût augmente. La position de coût minimal est E, point de tangence entre l’isoquante et une des droites d’égalité de coût. P P.mar. phys du travail On aura donc l’égalité L = , ce qui se réécrit PK P.mar. phys du capital P.mar. phys du travail P.mar. phys du capital = PL PK La position d’équilibre de la firme dépendra cependant de la quantité optimale à produire pour la firme afin de maximiser son profit, qui dépend de la demande et de la forme du marché sur lequel elle opèrera. H. Le progrès technique Dans la première hypothèse, on dira que le progrès technique est non incorporé, dans la seconde incorporé. Un progrès technique non incorporé, s’applique aux facteurs existants et a pour effet d’accroître leur efficacité (déplacement vers la gauche de la carte des isoquantes de la firme), c' est-à-dire réaliser un même niveau de production en utilisant moins de facteurs de production et donc, il y a déplacement vers le haut de la courbe de produit total à court terme. Dans le cas du progrès technique incorporé, de nouveaux facteurs de production apparaissent, qui s’avèrent plus efficaces que ceux employés jusqu’alors ou, tout au moins, qu’une partie d’entre eux. Les effets en sont nettement plus difficiles à analyser. I. Application des concepts à une forme particulière de fonction de production : la fonction Cobb – Douglas q = ALα K β = f ( L, K ) où A est une constante dépendant de l’état des connaissances techniques alors que α et β sont des paramètres constants. 1. Le court terme Le stock de capital est fixé à K 0 : q = ALα K 0β = ELα La productivité marginale physique du travail est positive et décroissante : Dq = α ELα −1 > 0 → si α > 0 DL D2q = α (α − 1) ELα − 2 → si α < 1 2 DL En d’autres termes, pour α < 1 , la fonction Cobb – Douglas ne connaîtra qu’une phase de rendements marginaux décroissants La signification du paramètre α : il s’agirait de l’élasticité partielle de la production par rapport au facteur travail : dq L L eq , L = . = α ELα −1. α = α dL q EL Dans l’hypothèse où la firme ne connaîtrait qu’une phase de rendements marginaux décroissants, elle ne connaîtrait aussi qu’une phase de rendements moins que proportionnels. De même pour β , qui serait l’élasticité partielle de la production par rapport au facteur capital 2. Le long terme La firme maintient inchangée son échelle d’activité (les quantités utilisées de chaque facteur varient dans la même proportion) : Initialement : L = L0 , K = K 0 , q = q0 = ALα0 K 0β Si L = µ L0 , K = µ K 0 , µ > 1 q = A ( µ L0 ) α ( µ K0 ) β = Aµ α + β Lα0 K 0β = µ α + β q0 PAQUAY Sébastien – 1ère année du Baccalauréat Ingénieur de Gestion Économie Politique – M. Bernard JURION Page 13 sur 22 http://www.egss.ulg.ac.be/ecopo/ La somme α + β détermine alors la nature des rendements globaux à l’échelle ((dés)économies d’échelle) Exprimons le coût de production en fonction du volume de production A. Coût comptable et coût économique – Le coût d’opportunité Coût d’opportunité : prix d’un bien, ou rémunération d’un facteur de production dans le meilleur emploi alternatif possible : le prix du renoncement. Ce sera, tout simplement, le prix de ce bien ou facteur sur le marché (lorsque c’est un marché de concurrence parfaite, sinon il sera différent). Exemples : chômeur embauché coût d’opportunité nul, sauf si celui-ci subit une désutilité à travailler mais pour la firme qui l’embauche, son salaire aura un coût d’opportunité ; une année d’études supplémentaire Minerval, mais aussi le salaire qu’il aurait pu percevoir, la location du kot, l’abonnement de bus,… 1. Coûts explicites et coûts implicites Les sommes explicitement payées à des tiers, mais aussi les coûts implicites : rémunération de l’entrepreneur, du sol, du capital fournit par le propriétaire,… Ne pas tenir compte des coûts implicites reviendrait à surévaluer le profit de l’entreprise, ou à sous-évaluer ses pertes, ce qui aurait comme conséquence une mauvaise utilisation des ressources économiques. 2. Coûts privés et coûts sociaux Lorsque l’entreprise prend une décision, elle ne prend en compte que ses coûts privés mais ne prends pas en considération les coûts que son activité fait supporter à d’autres firmes (déséconomies externes) et les bénéfices qui pourraient résulter de son activité (économies externes). Le calcul du coût privé ignore les répercussions extérieures, tandis que le calcul du coût social les prendra en compte. Pour connaître le coût social, à partir du coût privé, il suffira de retrancher de ce dernier les économies externes et d’y ajouter les déséconomies externes. Le coût social est le coût pour la société en général, le coût privé pour l’entreprise particulière. B. Le calcul du coût total à court terme Seule la quantité employée du facteur travail est variable (et celle des matières premières), mais la firme continue à supporter les charges afférentes aux facteurs de production fixes. On distingue deux types de coûts : • Les coûts fixes, indépendants du volume de production : le coût des biens de capital (frais d’administration, de loyer, d’assurances, d’entretien, d’amortissement du capital,…). Même quand la production est nulle, la firme doit honorer ces coûts. • Les coûts variables, dont le montant s’accroît avec le volume de production (frais de personnel, de taxes, d’impôts, des matières premières et de l’énergie,…) Supposons que le seul facteur variable soit le travail et que son prix unitaire reste constant et indépendant de la quantité utilisée par la firme. La productivité marginale physique du travail est d’abord croissante, puis diminue et chaque unité additionnelle produite par la firme s’avère de plus en plus chère. Le coût marginal à court terme est décroissant dans la phase des rendements marginaux croissants, et croissant dans la phase décroissante. Le coût total est égal à la somme du coût fixe et du coût variable. C. L’analyse des coûts : le coût moyen et le coût marginal Le coût moyen CM est le coût que la firme supporte par unité produite : CM = décomposer le coût total entre le coût fixe et le coût variable : CM = CT ( q ) . On peut q CT CF CV = + = CFM + CVM . Vu q q q CF =0 q →∞ q que CF est constant, lim PAQUAY Sébastien – 1ère année du Baccalauréat Ingénieur de Gestion Économie Politique – M. Bernard JURION Page 14 sur 22 http://www.egss.ulg.ac.be/ecopo/ Le coût marginal est le coût Cm = DCT DCV DCF = CVm + CFm = + . Dq Dq Dq de production de l’unité en sus : Cm = DCT , Dq =0 Graphiquement, le coût moyen est donné par la pente du segment OC, égal à la somme de la pente d’OA (CFM) et de la pente d’OB (CVM), il est donc constamment supérieur au CVM, mais néanmoins, les courbes se rapprochent progressivement. Le coût marginal est représenté par les pentes des tangentes aux courbes de coût, et donc, Cm et CVm sont égaux. Le coût moyen diminue jusqu’à ce qu’il soit égal au coût marginal. De même, CVM est minimum lorsqu’il égale CVm. Finalement, Cm est minimum lorsque la concavité de la courbe s’inverse. Dès lors, on constate quatre phases, suivant l’évolution du coût marginal, du coût moyen et du coût variable de la firme lorsque sa production s’accroît. À partir de quand le coût total augmente-t-il plus (moins) que proportionnellement à son volume de production ? À partir du moment où l’élasticité du coût par rapport à la production est supérieur (inférieur) à 1. DCT DCT coût mar. Dq eCT , q = CT = = , lorsque le coût marginal est supérieur (inférieur) au coût moyen. Dq CT Coût Moyen q q De même pour le coût variable. D. Le calcul du coût total à long terme Les facteurs de production sont tous variables, la distinction entre coût fixe et coût variable est sans objet, car tous les coûts sont variables. La forme de coût total à Long Terme dépend de la nature des rendements globaux à l’échelle. Lorsque ceuxci sont constants, la courbe est une fonction linéaire : CT = a.q où a est une constante positive, le coût moyen et le coût marginal sont constants et égaux. Lorsque les rendements globaux sont croissants, le coût marginal décroît constamment (concavité vers l’axe des abscisses), le coût marginal croît avec le volume de production de la firme et est constamment supérieur au coût moyen ; inversement pour les rendements globaux décroissants. En général, la firme connaît, après une phase d’économie d’échelle, une phase de déséconomie d’échelle (forme semblable à la courbe de coût variable à court terme). Le coût marginal et le coût moyen sont successivement décroissants puis croissants. Le coût moyen est minimum lorsqu’il est égal au coût marginal. E. Courbe de coût total à long terme et courbes de coût total à court terme Pour chaque grandeur du stock de capital, la firme peut déterminer une infinité de courbe de Coût Total à Court Terme. Dès lors, connaissant le volume de production à réaliser, la firme les combine de façon à ce que son coût de production soit minimum. La firme définit sa courbe de coût total à long terme par la « courbe – enveloppe », limite inférieure des courbes de coût total à court terme. De même pour le coût moyen. Loi de la main invisible d’Adam Smith : « Sous certaines conditions, l’individu poursuivant ses fins purement égoïstes est conduit comme par une main invisible à réaliser les fins les plus avantageuses pour tous ». Sous certaines conditions… Notamment que tous les marchés de l’économie soient des marchés parfaitement compétitifs, que la concurrence parfaite soit généralisée. Or, ce modèle, rare en réalité, est un modèle de référence, permettant de juger les avantages et inconvénients de situations plus complexes. PAQUAY Sébastien – 1ère année du Baccalauréat Ingénieur de Gestion Économie Politique – M. Bernard JURION Page 15 sur 22 http://www.egss.ulg.ac.be/ecopo/ A. Définition – Les caractéristiques de la concurrence parfaite Deux conditions doivent être satisfaites : 1. Aucun individu ou aucun groupe coordonné ne peut, par sa propre action, influencer le prix du bien qu’il achète ou qu’il vend Ceci implique : • Un grand nombre d’acheteurs et de vendeurs, qui ne représentent qu’une part infime du marché • Chacun achète ou vend exactement la même marchandise, le même service, techniquement, mais aussi psychologiquement : marque ( imperfection) • Chacun s’adresse invariablement à la demande ou à l’offre la plus avantageuse (ce qui exclu tout rapport préférentiel) De cela découle que le prix constitue, pour la firme, une donnée qu’elle n’est pas capable de modifier par sa propre action. 2. Les facteurs de production, recherchant la plus haute rémunération, sont juridiquement libres de passer d’une utilisation à l’autre Ceci exclut les réglementations corporatives, le contrôle gouvernemental de l’emploi, les « lois – cadenas » interdisant l’extension d’un type donné d’entreprises,… B. L’analyse en courte période – La position d’équilibre de la firme Sur un marché de concurrence parfaite, le prix constitue une donnée. La firme prend donc acte et produit en fonction. Ceci ne veut pas dire qu’elle va décider de réaliser une production infiniment grande (on arriverait à un cas de concurrence monopolistique) 1. La position d’équilibre de la firme L’objectif de la firme est de réaliser un profit maximum, c' est-à-dire maximiser la différence entre la recette totale et le coût total encouru. Π ( q ) = RT ( q ) − CT ( q ) , avec RT ( q ) = P0 .q Π ( q ) = P0 .q − CT ( q ) . dΠ dCT dCT = P0 − = 0 → P0 = = Cm . Le concurrent parfait dq dq dq cherchera donc à égaler le prix de son produit et le coût marginal (à condition que les conditions de second d 2Π d 2CT d 2CT DCm = − < >0 ordre soient satisfaites : 0 ou > 0 (Cm croissant ) 2 2 2 dq dq dq dq Le producteur aura intérêt à produire tant que la recette marginale sera supérieure au coût marginal (à condition que celui-ci soit croissant). La recette marginale est constante et égale à P0 , dès lors, la recette L’objectif étant de maximiser le profit : moyenne est vaut également le prix du marché P0 Encore faut-il que le producteur n’ait pas tendance à mettre sur le marché une quantité infiniment grande de son produit (on sortirait des hypothèses de la concurrence parfaite), et que donc la courbe de coût marginal finisse par être croissante. Or, nous avons vu qu’à court terme au moins, après une phase de rendements marginaux croissants il est logique de voir apparaître une phase de rendements marginaux décroissants. 2. La courbe d’offre à court terme du concurrent parfait L’équilibre de profit maximum se réalise lorsque le prix est égal au coût marginal. Il résulte que la courbe d’offre de la firme coïncide avec la partie ascendante de sa courbe de coût marginal, située au-dessus du seuil de fermeture. 3. Seuil de fermeture et seuil de rentabilité Lorsque l’entrepreneur parvient à couvrir ses coûts variables mais cependant pas son coût total, il continuera à produire dans le court terme (car il est astreint à couvrir ses coûts fixes), mais se détournera de cette branche dans le long terme : P0 est inférieur au seuil de rentabilité, mais supérieur au seuil de fermeture. Lorsque l’entrepreneur parvient tout juste à couvrir ses charges variables, il se situe au seuil de fermeture : pour tout niveau de prix inférieur, la production de la firme est nulle, même dans le court terme, sa courbe PAQUAY Sébastien – 1ère année du Baccalauréat Ingénieur de Gestion Économie Politique – M. Bernard JURION Page 16 sur 22 http://www.egss.ulg.ac.be/ecopo/ d’offre à court terme se représente par la partie ascendante de sa courbe de coût marginal, située au-dessus du seuil de fermeture. Lorsque l’entrepreneur parvient tout juste à couvrir ses charges variables et ses coûts fixes, il se situe au seuil de rentabilité : il n’a nul intérêt de se détourner de la branche dans le long terme. C. L’analyse en courte période – La position d’équilibre du marché 1. La courbe d’offre à court terme du marché Elle correspond à la partie ascendante de la courbe de coût marginal de la firme, située au-dessus du seuil de fermeture. Qu’en est-il de la courbe d’offre du marché ? L’offre globale sera égale à la somme des offres individuelles de chaque firme, fonction croissante du prix. 2. L’élasticité de l’offre Le rapport entre la variation proportionnelle de la quantité du bien offerte par les producteurs et la variation proportionnelle du prix qui l’a entraînée : Dq q e= > 0 (L’offre est une fonction croissante du prix) DP P Le cas d’une offre parfaitement inélastique par rapport au prix : la quantité offerte d’un bien est rigoureusement fixe et doit être écoulée, quel que soit le prix pratiqué (Denrées périssables). De façon générale, pendant l’instant, le seul choix offert au producteur est de vendre ou de stocker, sauf si le stockage est impossible compte tenu de la nature des marchandises et alors, la courbe d’offre –instantanée– est représentée par une droite verticale : l’offre est parfaitement inélastique. Dans l’hypothèse inverse, l’offre parfaitement inélastique (une légère diminution du prix entraîne les entreprises à ne plus produire et une légère augmentation à produire de façon infiniment grande) est représentée par une droite horizontale. Dans les autres cas, l’offre sera élastique ou inélastique selon que l’élasticité est supérieure ou inférieure à 1, suivant que les producteurs réagissent plus ou moins que proportionnellement à une variation du prix de vente de leur produit. On constate que l’élasticité de l’offre par rapport au prix tend à être plus forte dans le long terme, après qu’aient été réalisées toutes les adaptations aux fluctuations de prix, que dans les périodes de temps plus courtes. Dans le long terme, les producteurs peuvent adapter aux nécessités de la demande non seulement leur maind’œuvre, mais aussi leur stock de capital. De même certains producteurs peuvent s’installer dans la branche, attirés par les profits, ou la quitter. La courbe d’offre n’en sera que plus élastique. 3. L’équilibre du marché Le prix d’équilibre du marché, P0 , est celui qui permet d’égaliser les quantités offerte et demandée du bien, q0 . Si la courbe de demande vient à être modifiée, les entrepreneurs s’adapteront de façon à rétablir l’équilibre. D. Taxe sur les ventes, subvention et équilibre de concurrence parfaite Distinguer le prix payé par les consommateurs, P , et le prix perçu par les producteurs, P '= P − t . La courbe de demande ne variera donc pas (les consommateurs ne prêtent pas attention au fait que les producteurs soient tenus d’acquitter une taxe), par contre, les producteurs fixent l’offre en fonction du prix qu’ils perçoivent effectivement. Pour toute unité vendue, le coût marginal augmente du montant de la taxe. La perception d’une taxe se traduit par le déplacement vers le haut de la courbe d’offre du montant de la taxe. Lorsque soit la courbe d’offre est parfaitement inélastique par rapport au prix, soit la courbe de demande est parfaitement élastique par rapport au prix, seul le producteur supporte la charge de la taxe, et le prix reste égal à P0 . Inversement, ce serait le consommateur qui supporterait seul la charge de la taxe. En raisonnant sur la base du prix perçu par les producteurs, la courbe de demande se déplacerait vers le bas du montant de la taxe. Une démarche identique peut être utilisée pour étudier l’effet de l’octroi d’une subvention (taxe négative). PAQUAY Sébastien – 1ère année du Baccalauréat Ingénieur de Gestion Économie Politique – M. Bernard JURION Page 17 sur 22 http://www.egss.ulg.ac.be/ecopo/ E. Fixation d’un prix maximum et rationnement Pendant les périodes de guerre et de crise grave, pour aider les défavorisés qui ne peuvent se lancer dans une guerre des prix. Il convient alors de mener une politique de rationnement, par tickets ou points (pour éviter des files d’attentes). Mais n’est-il pas plus opportun de laisser s’opérer le rationnement par le mécanisme des prix ? La fixation d’un prix maximum doit être réservée à des cas de crise aiguë, pour éviter de trop grandes distorsions. F. L’analyse en longue période 1. La liberté d’accès à la branche Le long terme est caractérisé par les capacités productives qui ne sont plus constantes : les entreprises peuvent modifier la taille de leurs installations (voire s’installer dans la branche ou la quitter). Tant qu’il y a un profit, les entrepreneurs sont attirés dans la branche, et donc, le profit marginal est nul en concurrence parfaite, ce qui ne signifie pas que le profit moyen (et donc le profit global) soient nuls La combinaison de facteurs permettant de minimiser le coût de production dans le court terme n’est pas nécessairement celle permettant à l’entreprise de minimiser son coût de production dans le long terme (adaptation du stock de capital). 2. L’équilibre du marché et de la firme en longue période Les conséquences de l’accès de nouvelles firmes au marché sont un accroissement de l’offre des producteurs et par conséquent une diminution du prix du produit. Lorsque le prix sera égal au coût moyen et au coût marginal (et donc au coût moyen minimum), le profit disparaîtra et plus aucune firme n’aura intérêt à s’installer dans la branche. 3. Le profit normal Le concurrent parfait renonce-t-il à réaliser quelque profit que ce soit dans le long terme et donc couvrir uniquement ses coûts de production ? Distinguons le profit normal et le profit anormal, ou surprofit. Le profit normal est le profit tout juste suffisant pour inciter l’entrepreneur à demeurer dans la branche. Le surprofit est la différence entre le profit total et le profit normal (tenant compte de la rémunération implicite de la firme : des coûts implicites). Dans le long terme, le profit anormal mais non le profit normal tend à disparaître. 4. Profit anormal et durée du processus d’ajustement de long terme Même dans le long terme, le profit anormal du concurrent parfait ne finit pas par disparaître. En effet, le processus d’ajustement prend un temps considérable (attendre que les installations soient amorties, que des investissements nouveaux soient entrepris,…). La position d’équilibre de long terme est une position vers laquelle on tend, mais que l’on n’atteint jamais, à moins de supposer, ce qui n’est guère réaliste, que les conditions de l’offre et de la demande restent inchangées pendant une période suffisamment longue. 5. La rente économique En pratique, certaines firmes ont déjà pu choisir des facteurs de production plus efficaces, contrairement aux nouvelles entreprises s’installant dans la branche. Dans le long terme, ces différences tendront à disparaître (rémunération plus élevée exigée par les facteurs plus efficaces, car leur coût d’opportunité augmentera) ! A. L’imperfection de la concurrence 1. Définition de la concurrence parfaite Bien peu de bien sont fournis sur des marchés de concurrence parfaite, de par le fait des marques entre autres, ce qui permet aux concurrents d’avoir un certain degré de contrôle sur leur prix. Leur courbe de demande, tout en restant fortement élastique n’est pas parfaitement élastique (la courbe de demande est PAQUAY Sébastien – 1ère année du Baccalauréat Ingénieur de Gestion Économie Politique – M. Bernard JURION Page 18 sur 22 http://www.egss.ulg.ac.be/ecopo/ inclinée vers le bas). Il y a donc imperfection de la concurrence, vu qu’ils exercent un certain degré de contrôle sur leur prix, même si concurrence il y a. 2. Les différentes formes d’imperfection de la concurrence Degrés variables d’imperfection de la concurrence : • Le monopole, cas extrême d’imperfection de la concurrence o Seul producteur dans sa branche, aucun produit suffisamment proche pour le substituer, mais concurrence alternative (la route contre le rail) o Les monopoles exclusifs sont rares et généralement contrôlés par l’État • L’oligopole : o Petit nombre de vendeurs se partageant l’offre, produits identiques (marché de l’acier) ou différenciés (marché de l’automobile (marques)) o Influence appréciable sur le prix de vente de leur produit • La concurrence monopolistique : o Nombreux vendeurs différenciés, articles différenciés (qualité). Différenciation renforcée par la publicité, les marques déposées, les brevets ou l’habitude. o Le producteur a un certain degré de contrôle sur son prix, mais il ne peut le modifier comme il l’entend, au risque de perdre sa clientèle : la demande qui lui est adressée reste fortement élastique. B. Le monopole simple Le producteur est seul dans sa branche et jouit d’un contrôle absolu sur son prix 1. La raison de l’existence de monopoles En général, ils sont plus ou moins directement sous le contrôle des pouvoirs publics (Transports en commun, télécommunications, distribution d’énergie (gaz, électricité,…)) Les monopoles sont dus au niveau élevé des charges fixes à supporter, et au volume de production permettant d’assurer l’efficacité optimale de cette production (produire au coût minimum) qui doit correspondre approximativement à la demande adressée à l’ensemble de la branche. Lorsque la firme est caractérisée par des coûts marginaux (et par conséquent des coûts moyens) constamment décroissants, on parle de « monopole naturel » (Mais tôt ou tard à court terme, rendements marginaux décroissants). Il est aisé de montrer qu’une entreprise caractérisée par des coûts marginaux toujours décroissants ou dont le coût marginal diminue jusqu’à un volume de production correspondant à une part importante de la demande, ne peut être représentative d’un marché de concurrence parfaite. En effet, son volume de production d’équilibre serait infiniment grand, tellement que la firme pourrait avoir une influence sur son prix. On sort par conséquent des hypothèses de la concurrence parfaite. 2. La courbe de demande du monopole. La distinction entre la recette moyenne et la recette marginale Quoiqu’il fasse, le concurrent parfait était incapable d’agir sur le prix de vente de son produit : sa courbe de demande était horizontale : parfaitement élastique par rapport au prix. La courbe de demande du monopole a par contre une forme traditionnelle de demande décroissante : s’il veut accroître ses ventes, il est contraint d’accepter une diminution de prix ; de même s’il veut accroître son prix de vente, il doit vendre moins. On est donc amené, en monopole, mais de façon générale en concurrence imparfaite, à faire la différence entre recette moyenne et recette marginale. La recette totale se calcule en multipliant le prix de vente par la quantité vendue. Lorsque le prix augmente, la recette augmente dans un premier temps, atteint un maximum puis diminue. La recette moyenne est le rapport entre la recette totale et le nombre d’unités vendues : RT P ( q ) .q = = P (q) RM = q q La recette marginale est la variation de la recette totale correspondant à une augmentation unitaire de la quantité de produit vendue : DRT Rm = Dq PAQUAY Sébastien – 1ère année du Baccalauréat Ingénieur de Gestion Page 19 sur 22 Économie Politique – M. Bernard JURION http://www.egss.ulg.ac.be/ecopo/ Lorsque la firme doit diminuer son prix pour vendre plus, la recette marginale est constamment inférieure à la recette moyenne, donc au prix : dP dRT dP = P ( q ) + q. < P (q) RT ( q ) = P ( q ) .q où < 0 (demande décroissante) et donc Rm = dq dq dq Il n’y aurait donc égalité entre la recette moyenne et la recette marginale que lorsque la demande est parfaitement élastique par rapport au prix. La recette marginale est positive pour une demande élastique, négative pour une demande inélastique et nulle pour une demande unitaire. En effet, dP q dP 1 1 = P (q) 1+ = P (q) 1+ = P ( q ) 1 + , où e est l’élasticité – prix p dq dq p dq e q dP de la demande. ( e > −1 correspond à une demande inélastique par rapport au prix) Lorsque la courbe de demande est linéaire, on peut démontrer que la pente de la courbe de recette marginale vaut le double de la pente de cette courbe : P ( q ) = a − bq (a, b > 0) Rm = P ( q ) + q RT ( q ) = P ( q ) .q = aq − bq 2 Rm = dRT = a − 2bq dq 3. La position d’équilibre du monopole Pour maximiser son profit, le monopole recherchera le prix et le volume de production se traduisant par la différence la plus forte entre la recette totale et le coût total : Maximiser : Π ( q ) = RT ( q ) − CT ( q ) = P ( q ) .q − CT ( q ) dΠ dP dCT = P (q) + q − = 0 (attention aux conditions de second ordre) dq dq dq De telle sorte que : dP dCT P (q) + q = ou Rm = Cm dq dq C' est-à-dire jusqu’au moment où la recette retirée de l’unité marginale compensera parfaitement son coût. L’entrepreneur crée une rareté de son produit pour ne pas gâcher le prix qu’il peut obtenir sur les premières unités vendues. C. Monopole et utilisation efficace des ressources Du fait de la rareté des ressources, il convient de les utiliser le plus efficacement possible. Une bonne utilisation des ressources voudrait que le coût marginal soit égal au prix de vente, ce qui n’est pas le cas en monopole (il crée une rareté de son produit). La valeur pour la société de la dernière unité produite est supérieure à son coût. Cependant, il se peut que le monopoleur produise plus que des concurrents parfait dans les même conditions, car il dispose des secret de fabrication, il centralise les efforts, utilise de meilleures méthodes et consacre davantage de ressources à la recherche de procédés nouveaux. D. Équilibre du monopole et perception d’une taxe sur les ventes Il existe deux méthodes pour analyser le problème : résonner au prix du marché (étudier l’effet d’un déplacement vers le haut de l’importance de la taxe de la courbe de coût marginal), ou résonner au prix que perçoit le producteur (déplacement vers le bas de la même importance de sa courbe de demande (et donc de sa courbe de recette marginale)) On remarque que la perception d’une taxe fixe par unité vendue a, à la fois, diminué la production du monopole et augmenté son prix de vente (ce qui conduit à une allocation encore moins efficiente des ressources). On pourrait donc envisager l’effet d’une taxe proportionnelle à la valeur de la transaction entreprise (taxe ad valorem : plus le prix est élevé, plus la taxe est importante : T = tP où 0 ≤ t ≤ 1 ). Le producteur perçoit donc PAQUAY Sébastien – 1ère année du Baccalauréat Ingénieur de Gestion Économie Politique – M. Bernard JURION Page 20 sur 22 http://www.egss.ulg.ac.be/ecopo/ P '= P − T = P − tP = P (1 − t ) . Graphiquement, cela se traduit par une rotation de sa courbe de demande autour de son point d’intersection avec l’axe des abscisses, de même pour sa courbe de recette marginale. Dans ce cas, le monopole est aussi amené à réduire son volume de production et vendre plus cher. E. Équilibre du monopole et fixation d’un prix plafond Cette action entreprise par les pouvoirs publics peuvent contraindre le monopole à accroître son volume de production jusqu’à un niveau supérieur à celui auquel il l’aurait fixé autrement. Explication essentiellement par exemples, voir cours p.171. F. D’autres objectifs de l’entreprise La maximisation du profit est légitime pour les petites entreprises, cependant, pour les grandes entreprises, le plus souvent gérées par d’autres acteurs que les actionnaires et contrôlées plus ou moins directement par les pouvoirs publics, d’autres objectifs peuvent être recherchés. 1. Le monopole en tant qu’entreprise publique Géré par des « managers publics » remplissant les objectifs assignés par les organes politiques. Il existe quatre groupes d’objectifs : a) La recherche d’une utilisation économiquement efficiente des ressources Utiliser à tous moments la combinaison de facteurs la moins coûteuse, engager les dirigeants les plus efficients,… éviter le gaspillage de ressources et rencontrer les besoins individuels de la façon la plus efficace possible. L’économie de « first best » est définie dans cette optique : tous les marchés sont des marchés de concurrence parfaite, chaque agent économique dispose d’une information parfaite, il n’existe pas de relations autres que relevant du mécanisme des prix (Coûts sociaux compris). Dans cette économie, l’entreprise publique fixera un prix égal à son coût marginal. Dans l’hypothèse où le coût marginal est inférieur au coût moyen, l’entreprise subirait une perte. b) Le respect d’une contrainte budgétaire Puisque ce sont les pouvoirs publics qui devraient supporter la charge éventuelle d’une perte (supportée par les recettes fiscales et, le cas échéant, un emprunt « raisonnable »), ils peuvent imposer à l’entreprise de ne pas subir de perte, ou supporter une perte qui ne pourrait être supérieure à un plafond donné. Ceci doit conduire à plus d’efficacité, mais le profit maximum, en monopole, ne réalise pas la meilleure allocation des ressources. c) Des objectifs redistributifs Mise à disposition au plus grand nombre, par une politique de tarification notamment, de biens et services indispensables (soins de santé, enseignement et culture, TEC,…). L’entreprise publique est donc amenée à vendre à un prix inférieur au coût et à investir dans des régions moins favorisées. d) Des objectifs macroéconomiques Un niveau d’emploi élevé, une forte stabilité des prix, une croissance « convenable » de l’activité économiques (ne pas licencier lorsque le chômage s’accroît, ne pas augmenter son prix lors de périodes d’inflation, augmenter son investissement lors de périodes de sous – investissement) 2. Actionnaires et décideurs dans la grande entreprise Les « managers » ne sont généralement pas actionnaires. Il convient donc de s’interroger sur leurs objectifs. Ils doivent bien sûr réaliser un profit suffisant pour les actionnaires, mais ils peuvent aussi se fixer comme objectif un niveau d’activité élevé ou une croissance rapide des capacités de production. L’entreprise peut donc chercher à maximiser ses ventes tout en dégageant un profit suffisant pour rémunérer convenablement les actionnaires et satisfaire les besoins de la politique d’auto – financement des investissements : Maximiser q Sous la contrainte que Π ≥ Π 0 où Π 0 ´est le profit minimum que l’entreprise doit réaliser Nous avons vu que le profit de la firme augmente tant que la recette marginale est supérieure au coût marginal, atteint son maximum lorsqu’elle est égale au coût marginal, diminue ensuite pour être nul lorsque PAQUAY Sébastien – 1ère année du Baccalauréat Ingénieur de Gestion Page 21 sur 22 Économie Politique – M. Bernard JURION http://www.egss.ulg.ac.be/ecopo/ la recette moyenne est égale au coût moyen. En fonction des objectifs, la firme se fixera son équilibre sur les courbes. On peut également associer une fonction d’utilité aux dirigeants de l’entreprise avec comme objectif de la maximiser, fonction du profit et de la quantité écoulée sur le marché : u = u ( Π, q ) du du > 0 et >0 dΠ dq Ensuite réaliser la carte d’indifférence et établir le point d’équilibre maximisant leur satisfaction. Avec G. Le monopole discriminant PAQUAY Sébastien – 1ère année du Baccalauréat Ingénieur de Gestion Économie Politique – M. Bernard JURION Page 22 sur 22 http://www.egss.ulg.ac.be/ecopo/