E01 - Facteurs de risque d`athérosclérose: évaluation et prévention

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E01 - Facteurs de risque
d
athérosclérose: évaluation e t prévention
Un facteur de risque est fini comme une condition associée à une augmentation de
l’incidence de la maladie avec un lien supposé causal, contrairement au marqueur de
risque qui est une condition associée à la maladie mais sans nécessairement de lien
causal.
Les complications de l’athérosclérose représentent la première cause de mortalité et de
morbidité dans les pays à haut niveau de vie. L’athéroscrose restant sans traitement
spécifique étiologique, la correction de ses facteurs de risque est actuellement le
meilleur moyen de lutter contre ce fléau. Certains facteurs de risque comme l’âge ou
les facteurs génétiques ne sont pas modifiables mais ils doivent être pris en compte
pour l’estimation du risque. Une quantification du risque global est possible pour
prendre en compte le poids respectif des différents facteurs de risque à partir des
données issues de grandes études épidémiologiques.
1. Évaluation d u risque d
athérosclérose
Plusieurs facteurs de risque ont été identifiés et validés pour leur association à
l’athérosclérose. Ils n’ont cependant pas le même poids et ont leurs propres organes
cibles. D’autres sont en cours d’évaluation. Les différentes combinaisons possibles de
ces facteurs de risque montrent une augmentation exponentielle du risque
d’athérosclérose et non pas une addition, ce qui justifie une détermination « à la carte
» du niveau de risque pour chaque individu.
1. Facteurs de risque non modifiables
L’âge
Les lésions d’athérosclérose apparaissent très précocement et s’aggravent avec l’âge.
Elles intéressent chronologiquement les niveaux aortique, coronarien puis carotidien.
L’âge intervient principalement en tant que durée d’exposition aux autres facteurs de
risque.
L’hérédité
Elle joue un le important par le biais des composantes génétiques des facteurs de
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risque identifiés ou non. Il s’agit de la survenue d’accidents cardiovasculaires avant 65
ans dans la famille du patient.
Le sexe
L'homme a un risque plus élevé que la femme. Celle-ci est protégée jusqu'à la
nopause par les œstrogènes qui ont en effet un rôle néfique sur le profil lipidique,
la sensibilité à l'insuline et sur la pression artérielle.
2. Facteurs de risque modifiables
Le tabac
En plus de son effet cancérigène, il s’agit d’un facteur de risque majeur quel que soit le
type de tabagisme, actif ou passif. La consommation touche des populations jusque-
moins exposées (femmes, sujets jeunes) ; elle est évaluée en paquet/année (nombre de
paquets/jour/année).
Le diabète
Le diabète est actuellement défini par une glycémie à jeun * 7 mmol/l (1,26 g/l) à 2
reprises.
Les arguments pour un diabète non insulinodépendant (type II) sont l’âge > 40 ans,
l’index de masse corporelle > 27 kg/m
2
, l’absence de cétonurie, et l’antécédent familial
de diabète de type II. En dehors du risque de microangiopathie (rétinopathie,
neuropathie), le diabète, notamment de type II, représente un risque majeur
d’athérosclérose.
Les dyslipidémies
L’évation du LDL-cholestérol et des triglycérides est délétère. L’élévation du HDL-
cholestérol est protectrice. Il s’agit avant tout de facteurs de risque de coronaropathie.
L’HTA
L’hypertension arrielle (HTA) se définit par une pression artérielle systolique (PAS) *
140 mmHg ou une pression artérielle diastolique (PAD) * 90mmHg, et cela vérifié lors
de 3 consultations différentes. Son impact cardiovasculaire est essentiellement cérébral.
La pression artérielle pulsée (PAS PAD) est étroitement corrélée à l’hypertrophie
ventriculaire gauche, mais elle est également associée au développement des
complications de l’HTA qu’il s’agisse de l’athérosclérose ou de l’atteinte de la
microcirculation.
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La surcharge pondérale
Elle est évaluée par l’indice de masse corporelle (poids/(taille)
2
) (IMC). Les normales
sont de 20 à 25 chez l’homme et de 19 à 24 chez la femme. On parle de surpoids lorsque
l’IMC est supérieur à 27 et d’obésiau-delà de 30. Par ailleurs, cette obésité peut être
de type gynoïde ou androïde. C’est cette dernière qui est source de complications
cardio-vasculaires.
Le syndrome tabolique
Il estfini par l’association d’au moins trois facteurs de risque :
- tour de taille > 102 cm chez l’homme et > 88 cm chez la femme ;
- triglycérides * 1,50 g/l; HDL-cholesrol < 0,4 g/l chez lhomme et < 0,5 g/l chez
la femme ;
- TA * 130 / * 85 mmHg ;
- glycémie à jeun * 1,1 g/l.
La sédentari
Il s’agit de l’absence d’activité physique gulre. Elle est associée à une élévation du
risque de mortalité de toutes causes, cardiovasculaires en particulier. Elle favorise
l’obésité.
3. Nouveaux facteurs de risque
L’hyperhomocystéinémie
Elle est associée à un risque d’événements cardiovasculaires accru quel que soit le
territoire.
Le fibrinone
Son élévation est un facteur de risque coronaire indépendant.
La Protéine C-réactive (CRP)
Lorsqu’elle est dosée par méthode ultrasensible, son élévation est un facteur de risque
d’énements cardiovasculaires.
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2. Préve ntion p rima i re
La décision de traiter les facteurs de risque en prévention primaire (avant l’apparition de
symptômes) dépend du calcul du risque cardiovasculaire global (cf T1).
1. Tabagisme
Pour arrêter l’intoxication, il ne suffit pas d’exprimer un souhait en quelques secondes
au cours de la consultation, il faut consacrer du temps pour évaluer la dépendance (cf
T4 : échelle de Fagerström), envisager la prescription de substituts nicotiniques, prendre
en compte un éventuel syndrome dépressif et motiver le patient pour se prendre en
charge. En cas d’échec il faut le confier à un spécialiste (tabacologue).
2. Hypertension artérielle
Pour éviter les complications, l’objectif est de ramener les chiffres tensionnels en deçà
des limites “normales” (140/90 mmHg).
Si la PAS est retrouvée plusieurs fois * 180 mmHg ou la PAD * 110 mmHg, il convient
de traiter.
Dans les formes moins franches, la décision de traiter dépend du caractère habituel de
l’hypertension et des facteurs de risque associés (cf T2). Il faut alors prendre la
pression artérielle fréquemment. Si d’autres facteurs de risque existent, le seuil de mise
en route d’un traitementdicamenteux est plus bas (cf chap C06).
3. Diabète
L’objectif est de maintenir une hémoglobine glyquée (HbA1c) ) 7 %, même si l’impact
du contrôle de la glycémie sur la macroangiopathie n’est pas établi. Cette vérification
est à effectuer 4 fois par an. L’éducation du patient pour son régime et sa surveillance
est essentielle. Les complications vasculaires du diabète sont aussi fréquentes dans le
type II que dans le type I. Elles doivent être systématiquement et régulièrement
recherchées. L’intérêt du contrôle des autres facteurs de risque associés est primordial.
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4. Dyslipidémies
L’hypercholestérolémie est le facteur de risque principal de l’athérome coronarien. Le
risque est évalué en fonction de sa fraction LDL Cholestérol (Low Density Lipoprotein
Cholesterol, LDLc) qui est calculée comme suit :
LDLc = Chol Total - (HDLc + Trig/5)
HDL Chol = High Density Lipoprotein-Cholesterol.
Chol Total = Cholestérol total. Trig = Triglycérides.
La formule n’est valable que si Trig < 4g/l.
On peut raisonner en g/l ou en mmol/l.
Les conversions sont :
Cholestérol mmol/l x 0,387 => g/l.
Cholestérol g/l x 2,586 => mmol/l.
Triglycérides mmol/l x 0,88 => g/l.
Triglycérides g/l x 1,136 => mmol/l.
Le régime est toujours nécessaire. Les statines sont le traitement de choix pour
l’élévation du LDL-C (voir chapitre E08). Elles permettent généralement d’arriver à la
cible de LDL-C. Dans le cas contraire, on peut rajouter l’ezetimibe (ezetrol®),
inhibiteur de l’absorption intestinale du cholestérol. L’ezetimibe peut être prescrit seul
en cas de rhabdomyolyse sous statine. L’abaissement du HDLc et
l’hypertriglycéridémie sont aussi des facteurs de risque vasculaire qui peuvent justifier
un traitement par régime et aussi par fibrates.
5. Surpoids
En cas d’obésité, le régime hypocalorique doit être pauvre en graisses ; l’aide d’une
diététicienne est souvent nécessaire, l’objectif raisonnable étant de perdre 0,5 à 1
kg/semaine. L’activité physique est souhaitable ; ce n’est qu’en cas d’échec qu’un
traitement médicamenteux peut être instauré en milieu spécialisé.
6. Syndrome métabolique
Il est défini par lassociation, en labsence de traitement, dune obésité
abdominale (tour de taille > 88cm chez la femme et 102cm chez lhomme),
dun taux de triglycérides >1,5 g/l, dun taux de HDL-C< 0,4 g/l chez
lhomme ou < 0,5 g/l chez la femme, dune pression artérielle systolique >
130 mm Hg ou diastolique > 85 mm Hg, dune glycémie à jeun > 1g/l. Le
syndrome métabolique est uin facteur de risques indépendant dévènements
cardiovasculaires.
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