thérapeutique classique, dont il convient de détermi-
ner le rapport entre ses risques et ses bénéfices. La
thérapie génique germinale ou embryonnaire n’est
pas encore validée, pour des considérations essen-
tiellement éthiques. Toutefois, une demande récente
d’approbation d’un protocole de thérapie génique
fœtale humaine, aux U.S.A., risque de remettre en
cause ce principe de précaution [4]. Ce protocole,
dont le promoteur est cette fois encore W. F.
ANDERSON, a pour but de soigner l’alpha-thalas-
sémie et surtout le SCID (déficit immunitaire com-
biné par déficit en enzyme ADA), lequel a fait l’ob-
jet du premier protocole d’essai clinique humain.
2. STRATÉGIES DE THÉRAPIE GÉNIQUE
La thérapie génique consiste en la modification
fonctionnelle d’une cellule, et certaines de ses
applications sont d’une mise au point particulière-
ment délicate. Lorsque l’anomalie à corriger touche
des cellules hautement différenciées, elles sont les
seules cibles possibles. Par exemple, la correction de
la ß-thalassémie ne s’entend que par l’implantation
du gène de la ß-globine dans les pro-géniteurs
hématopoïétiques. Il est des cas plus simples, où la
fonction cellulaire est moins spécialisée. Si la protéi-
ne anormale est, par exemple, sécrétée, son anoma-
lie peut alors être corrigée à distance (c’est le cas des
maladies lysosomales [5]).
Ainsi deux types de protocoles peuvent-ils être gros-
sièrement individualisés.
a) Protocoles de marquage cellulaire (Fig.2)
De tels protocoles permettent, soit de suivre le deve-
nir d’une cellule et de sa descendance, soit d’évaluer
une voie d’administration, un vecteur ou la durée
d’expression du transgène. Il s’agit donc de proto-
coles de compréhension, qui, in vivo, s’inscrivent uni-
quement dans le cadre d’essais de phase I. Il ne s’agit
aucunement de protocoles à visée thérapeutique [6].
Ils consistent à insérer un gène hétérologue, dit gène
rapporteur, dans le génome de la cellule cible. La
traduction de ce gène, en une protéine facilement
repérable, marque la cellule transduite, “l’estam-
pille” en quelque sorte, et permet de la détecter spé-
cifiquement dans le temps ou l’espace. Outre les
gènes de la luciférase et de la «green fluorescent pro-
tein» (GFP), le gène le plus couramment utilisé est
lac-Z, le gène de la ß-galactosidase d’escherichia
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Figure 1: Les acteurs de la Thérapie Génique: la thérapie génique suppose le transfert d’un gène dans une cellule.
Ce gène sera alors exprimé dans la cellule transduite