LE FINANCEMENT DU DEVELOPPEMENT
ET LE SYSTEME MONETAIRE INTERNATIONAL
INTRODUCTION
La principale richesse d'une nation est sa richesse humaine. C'est donc cette richesse
humaine qu'il convient de mettre en valeur, afin de satisfaire les besoins économiques de chaque
nation.
Cette mise en valeur dépend essentiellement de deux facteurs indissociables (voire trois, si
l'on tient compte du facteur politique1 ) dont l'un est l'éducation, que nous entendons ici au sens
large du terme: l'éducation ou l'instruction, qui dépasse la simple capacité de lire et d'écrire, qui
stimule la croissance des Hommes, leur permettant de participer aussi bien à l'évolution
économique qu'à l'évolution démocratique de la nation, les aidant ainsi à s'intégrer à la vie de la
communauté2. En effet, l'accès à la technologie et sa pleine utilisation, qui favorise le
développement économique, exige un relèvement du niveau de l'instruction. L'autre facteur,
directement lié au premier, est le financement du développement; c'est l'un des problèmes majeurs
auxquels se trouvent confrontés les pays en développement.
Nous le savons, le but du développement est de satisfaire les besoins humains. Or ces
besoins ne peuvent être satisfaits que par l'effort
productif.
Il est donc nécessaire que les pays en
développement s'organisent pour augmenter la capacité de leur production et faire face à leurs
besoins, ce qui dépend pour une grande part de leurs possibilités de financement.
Platon présente ainsi le gouvernement digne de ce nom à l'un des ses disciples: "Si tu découvres pour ceux qui doivent
commander, une condition meilleure que le pouvoir lui-même, tu auras le moyen d'avoir un Etat bien gouverné; car c'est dans
cet Etat seul que commanderont ceux qui sont vraiment riches, non en or, mais en vertu et en sagesse, qui sont les richesses
nécessaires au bonheur." (La République, P. 223).
2 Un exemple du mariage de la démocratie et du développement de l'éducation peut être donné par Botswana: « Qui pourrait
croire qu'existe, dans cette Afrique devenue, pour nombre d'Occidentaux, synonyme de faillite et de massacres fratricides, un
pays où la paix civile et le pluralisme politique prévalent, sans discontinuer, depuis vingt-huit ans d'indépendance? Où le taux
de croissance de l'économie a été, des années 60 au début des années 90, un des plus forts du monde- frôlant les 12% par an?
Un pays qui a l'honneur de ne pas figurer dans les rapports d'Amnesty International? Où le taux de scolarisation figure parmi
les plus élevés des pays en développement, (94% des enfants en âge d'entrer à l'école sont scolarisés)...
Vaste comme la France ou le Kenya, mais désertique, peu peuplé, et privé de tout débouché sur la mer, le Botswana était alors
classé parmi les vingt pays les plus pauvres de la planète ». Catherine Simon Le Monde du 27 septembre 1994.