Étude et rapports des nerfs ilio-hypogastrique, ilio

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UNIVERSITE DE NANTES
FACULTE DE MEDECINE
MASTER I SCIENCES BIOLOGIQUES ET MEDICALES
UNITE D’ENSEIGNEMENT OPTIONNEL
MEMOIRE REALISE dans le cadre du CERTIFICAT d’ANATOMIE,
D’IMAGERIE et de MORPHOGENESE
2011-2012
UNIVERSITE DE NANTES
Étude et rapports des nerfs
ilio-hypogastrique, ilio-inguinal, génito-fémoral
et cutané latéral de la cuisse
Par
GUERY Déborah et TROÏANOWSKI Héloïse
LABORATOIRE D’ANATOMIE DE LA FACULTE DE MEDECINE DE NANTES
Président du jury :
Pr. ROBERT
Vice-Président :
Pr. J.M. ROGEZ
Enseignants :
• Pr. O. ARMSTRONG
• Dr. O. BARON
• Dr.BERRUT
• Pr. C. BEAUVILLAIN
• Dr. F. CAILLON
• Pr. P. COSTIOU
• Pr. D. CROCHET
• Dr. J. DELECRIN
• Pr. H. DESAL
• Pr. B. DUPAS
• Dr. E. FRAMPAS
• Pr. A. HAMEL
• Dr S. PLOTEAU
• Dr. M.D. LECLAIR
• Pr. P.A. LEHUR
• Pr. N. PASSUTI
• Pr. R. ROBERT
• Pr. O. RODAT
• Dr. VALETTE
Laboratoire :
S. LAGIER et Y. BLIN - Collaboration Technique
-1-
UNIVERSITE DE NANTES
FACULTE DE MEDECINE
MASTER I SCIENCES BIOLOGIQUES ET MEDICALES
UNITE D’ENSEIGNEMENT OPTIONNEL
MEMOIRE REALISE dans le cadre du CERTIFICAT d’ANATOMIE,
D’IMAGERIE et de MORPHOGENESE
2011-2012
UNIVERSITE DE NANTES
Étude et rapports des nerfs
ilio-hypogastrique, ilio-inguinal, génito-fémoral
et cutané latéral de la cuisse
Par
GUERY Déborah et TROÏANOWSKI Héloïse
LABORATOIRE D’ANATOMIE DE LA FACULTE DE MEDECINE DE NANTES
Président du jury :
Pr. ROBERT
Vice-Président :
Pr. J.M. ROGEZ
Enseignants :
• Pr. O. ARMSTRONG
• Dr. O. BARON
• Dr. BERRUT
• Dr. F. CAILLON
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• Dr. J. DELECRIN
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• Dr. E. FRAMPAS
• Pr. A. HAMEL
• Dr S ; PLOTEAU
• Dr. M.D. LECLAIR
• Pr. P.A. LEHUR
• Pr. N. PASSUTI
• Pr. R. ROBERT
• Pr. O. RODAT
• Dr. VALETTE
Laboratoire :
S. LAGIER et Y. BLIN - Collaboration Technique
-2-
Remerciements :
À Monsieur le Professeur Roger Robert
Pour sa disponibilité, ses conseils et l'intérêt qu'il a su susciter en nous pour ce sujet
À Monsieur le Professeur Olivier Armstrong
Pour sa disponibilité et ses conseils
A Messieurs Stéphane Lagier et Yvan Blin
Pour leur disponibilité
À nos collègues de master,
Pour leur soutien et sans qui ces heures de dissection n'auraient pas été pareilles,
À Arnaud et nos familles, pour leur soutien et leur compréhension.
-3-
SOMMAIRE
I.
INTRODUCTION
II.
RAPPELS ANATOMIQUES
III.
MATERIEL ET METHODES
5
6
9
A. Matériel
1. Pièces anatomiques
2. Matériel de dissection
B. Méthodes
a) Étude des rapports
b) Étude de la distribution
IV.
RESULTATS
11
A. Trajet et distribution des nerfs
B. Niveau d’émergence des nerfs ilio-hypogastrique, ilio-inguinal et cutané latéral de la
cuisse
V.
DISCUSSION
38
A. Symptomatologie
B. Étiologies
a. Étiologies iatrogènes
b. Étiologies non iatrogènes
C. Diagnostic des neuropathies par compression
D. Traitements
E. Implication pour les hernies inguinales
VI.
CONCLUSION
44
VII.
BIBLIOGRAPHIE
46
-4-
I.
INTRODUCTION
La douleur est une expérience sensorielle extrêmement fréquente, pouvant être particulièrement
invalidante. C'est un motif de consultation que l'on peut observer au quotidien, c'est pourquoi il
est essentiel de s'y intéresser, de comprendre ses origines, afin de pouvoir au mieux limiter son
impact sur la qualité de vie.
La douleur peut être somatique, précise et typique, ou imprécise et étendue, évoquant une
douleur végétative.
Elle peut être classée en différents types : par excès de nociception (résultant d'un excès de
stimulation des fibres sensitives), neurogène et psychogène.
Nous allons dans ce mémoire à la composante neurogène de la douleur, et plus particulièrement
celle liée aux nerfs ilio-hypogastrique, ilio-inguinal, génito-fémoral et cutané latéral de la cuisse.
Ces nerfs périphériques ont un intérêt dans les douleurs neuropathiques notamment du fait des
fréquentes interventions chirurgicales qui intéressent leurs trajets, mais on constate également
des douleurs neurogènes d’origine non iatrogène dont la prise en charge reste complexe.
Ces nerfs sont sujets à de nombreuses variations anatomiques [1], ce qui nécessite une grande
attention lors d'interventions chirurgicales pour ne pas les léser et complexifie l'identification du
nerf responsable de troubles sensitifs dans la région inguinale.
Il paraît donc essentiel de s'intéresser à leur description anatomique, d'une part pour diminuer
l'incidence des névralgies post-opératoires engendrées par certaines interventions et abords
chirurgicaux, mais également pour tenter de décrire un abord chirurgical adéquat lors des
tentatives de libération de ces nerfs.
-5-
II.
RAPPELS ANATOMIQUES [2], [3]
Les nerfs ilio-hypogastrique, ilio-inguinal, génito-fémoral et cutané latéral de la cuisse sont issus du
plexus lombal et peuvent recevoir dans certains cas des racines nerveuses thoraciques.
Nous pouvons classer ces 4 nerfs en 2 catégories :
•
nerfs mixtes : nerf ilio-hypogastrique et nerf génito-fémoral
•
nerfs sensitifs : nerf ilio-inguinal et nerf cutané latéral de la cuisse.
Haut
Droite
Muscle oblique
externe
Muscle oblique
interne
Nerf iliohypogastrique
Nerf ilioinguinal
Branche médiale du
nerf ilio-hypogastrique
Branche cutanée
latérale du nerf
iliohypogastrique
Branche génitale du
nerf génito-fémoral (en
pointillés)
Nerf cutané
latéral de la
cuisse
Branches
fémorales du nerf
génito-fémoral
Schéma n°1 : trajet des nerfs ilio-hypogastrique, ilio-inguinal, génito-fémoral et cutané latéral de
la cuisse.
-6-
1. Nerf ilio-hypogastrique
Le nerf ilio-hypogastrique est composé de fibres nerveuses de la racine L1 à laquelle s’associe
parfois Th12.
Il passe au travers du muscle psoas, chemine sur la face ventrale du muscle carré des lombes puis
de l'aponévrose du muscle transverse pour ensuite la traverser.
Il parcourt alors la face interne du muscle oblique interne avant de se diviser, au niveau de la crête
iliaque, en ses deux branches terminales, cutanée latérale destinée à la fesse, et cutanée médiale
destinée au pubis :
•
La branche médiale chemine entre les muscles transverse et oblique interne, puis traverse
le muscle oblique interne 1 à 2 cm en dedans de l'épine iliaque antéro-supérieure pour se situer
entre ce muscle et le muscle oblique externe, c'est-à-dire au-dessous de l'aponévrose superficielle
du muscle oblique externe. Plus médialement encore, elle traverse le muscle oblique externe et
son aponévrose avant de se distribuer à la peau couvrant le pubis et l'extrémité médiale du
ligament inguinal.
•
La branche latérale, traversant le muscle oblique interne pour longer la face postérieure du
muscle oblique externe et le traverser pour donner l'innervation sensitive de la partie latérale de la
cuisse.
On obtient donc,
Pour son innervation motrice : les muscles pyramidal, transverse, oblique interne et droit de
l'abdomen ;
Pour son innervation sensitive : la région supéro-externe de la fesse ainsi que la région
trochantérienne, le scrotum chez l'homme ou les grandes lèvres chez la femme, la peau du pubis,
la partie supéro-interne de la cuisse.
2. Nerf ilio-inguinal
Il suit d'abord un trajet oblique vers l'extérieur et le bas, sous le nerf ilio-hypogastrique, puis passe
à travers le muscle psoas et traverse alors l'aponévrose du muscle transverse à quelques
centimètres du bord latéral du psoas.
Il se divise plus distalement que le nerf ilio-hypogastrique, sur la crête iliaque, entre les muscles
transverse et oblique interne. À ce niveau, il donne plusieurs branches se terminant dans le muscle
oblique interne.
Il traverse ensuite le muscle oblique interne, chemine obliquement vers le bas et le dedans sur sa
face ventrale et rejoint l'orifice superficiel du canal inguinal, pour enfin suivre le cordon
spermatique à sa face antérieure et médiale.À ce niveau, il est décrit dans la littérature qu’il peut
être rejoint par la branche génitale du nerf génitofémoral.
Il donne naissance à des rameaux sensitifs destinés :
- Chez l'homme : au cordon spermatique, au muscle crémaster ainsi qu'à la peau recouvrant
la base du pénis et la partie antérieure et latérale du scrotum.
- Chez la femme : au ligament rond, à la grande lèvre et à la peau couvrant le mont de Vénus.
-7-
3. Nerf génito-fémoral
Le nerf génito-fémoral est issu des racines L1 et L2.
Il émerge le plus souvent de la face antérieure du muscle psoas, au niveau de la 3ème vertèbre
lombaire ou du disque intervertébral L3-L4.
Il descend ensuite dans le fascia iliaque recouvrant le muscle psoas, entre les vaisseaux iliaques
externes en dedans et le nerf fémoral en dehors, pour se diviser ensuite en deux branches,
généralement un peu en arrière du ligament inguinal :
•
La branche fémorale, latérale, chemine en avant de l'artère fémorale qu'elle innerve puis
passe sous le ligament inguinal pour innerver lors de son passage le triangle fémoral de
Scarpa qu'elle innerve également, et enfin perfore le fascia cribiformis pour innerver la
région médiane supérieure de la cuisse.
•
La branche génitale, plus médiale, qui entre par l'orifice profond dans le canal inguinal, se
plaçant en arrière et en dedans du cordon spermatique chez l'homme, en dehors des
enveloppes.
Elle donne l'innervation sensitive de la peau du scrotum et des grandes lèvres, et donne un
rameau moteur destiné au crémaster chez l'homme et aux grandes lèvres chez la femme.
Cette branche génitale peut s'anastomoser avec le rameau génital du nerf ilio-inguinal.
Le rameau interne passe par le canal inguinal, le rameau externe par le hiatus de la
saphène.
4. Nerf cutané latéral de la cuisse
Le nerf cutané latéral de la cuisse tire son origine des racines L2 et L3. Après avoir traversé le
muscle psoas, il parcourt la face ventrale du muscle iliaque, pour se diriger vers la face antérieure
de la cuisse en passant à environ 2 cm de l'épine iliaque antéro-supérieure, sous ou au travers du
ligament inguinal, en dehors du muscle ilio-psoas.
Le nerf cutané latéral se divise alors en deux branches :
•
une branche glutéale, latérale, destinée aux téguments de la partie supéro-externe de la
fesse, qui peut s'anastomoser avec la branche cutanée latérale du nerf ilio-hypogastrique,
•
une branche fémorale, médiane, descendant la face antéro-latérale de la cuisse et
innervant les téguments de la cuisse jusqu’à hauteur du genou.
Au niveau de la partie distale de la cuisse, il est possible d'observer des anastomoses avec le nerf
saphène.
-8-
III. MATERIELS ET METHODES
A. Matériel
1.
2.
Pièces anatomiques
-
Sujet n°1 : sujet frais de sexe masculin âgé de 77 ans, dissection bilatéralede la région
inguinale et de la cavité abdominale.
-
Sujet n°2 : sujet formolé de sexe masculin âgé de 89 ans, dissection bilatérale du canal
inguinal
-
Sujet n°3 : sujet frais de sexe masculin âgé de 67 ans, dissection bilatérale de la région
inguinale
-
Sujet n°4 : sujet frais de sexe masculin âgé de 81 ans, dissection bilatérale de la région
inguinale
-
Sujet n°5 : sujet frais de sexe masculin âgé de 87 ans, dissection bilatérale de la région
inguinale
-
Sujet n°6 : sujet frais de sexe masculin âgé de 91 ans, dissection bilatérale de la région
inguinale
-
Sujet n°7 : sujet frais de sexe masculin âgé de 90 ans, dissection bilatérale de la région
inguinale
-
Sujet n°8 : sujet frais de sexe féminin âgé de 91 ans, dissection bilatérale de la région
inguinale et de la cavité abdominale.
Instruments
Manche de bistouri n° 4 et lame n° 23
Loupe binoculaire
Pinces à disséquer à mors lisses et striés
Ciseaux courbes
Écarteurs de Faraboeuf
-9-
B. Méthodes
Sujet n°1 :
Une incision sous-costale bilatérale a été réalisée ainsi qu'une incision médiane xipho-pubienne.
Nous avons réalisé une incision axiale passant entre les vertèbres L1 et L2.
Sujet n°2 :
Nous avons pratiqué un abord inguinal par incision oblique allant de l'épine iliaque antérosupérieure à l'épine du pubis, au-dessus de la ligne de Malgaigne. Pour l’ensemble des sujets
suivants, le nerf génito fémoral n’a pas été recherché, en raison de son passage dans le cordon
spermatique. Étant donné la richesse des nerfs à ce niveau (pudendal, génital du génito fémoral,
génital de l’ilio inguinal), nous n’aurions pas pu différencier leur appartenance sans les disséquer
sur un trajet plus important.
Puis, une incision de 1cm du muscle oblique externe a été réalisée au-dessus du ligament inguinal,
en suivant le sens des fibres de l'aponévrose.
La section a été prolongée jusqu'à l'orifice superficiel du canal inguinal, afin de mettre en évidence
le muscle oblique interne et le trajet des nerfs ilio-hypogastrique et ilio-inguinal.
Le nerf cutané latéral de la cuisse a été recherché par incision oblique parallèlement et sous le
ligament inguinal, à proximité de l’épine iliaque antéro-supérieure.
Sujets n°3, 4, 5, 6 :
Le même abord que pour le sujet 2 a été pratiqué.
Sujet n° 7 :
Le même abord que pour le sujet n°2 fut pratiqué, mais cette fois-ci nous n’avons pas pu retrouver
les nerfs ilio inguinal et ilio hypogastrique.
En effet, un seul nerf fut retrouvé de manière bilatérale, au lieu des deux habituels, sans pouvoir
savoir s’il s’agissait du nerf ilio inguinal ou du nerf ilio hypogastrique.
Cependant, les deux nerfs cutanés latéraux furent disséqués.
Sujet n°8 :
Une incision le long de la ligne de Malgaigne a été réalisée, remontant ensuite verticalement audessus de l'épine iliaque antéro-supérieure.
Une incision médiane xipho-pubienne a été au préalable réalisée ainsi qu’une section transversale
au niveau du disque intervertébral Th1-Th2.
- 10 -
IV. RESULTATS
A. Trajet et distribution des nerfs
Chez les sujets 2 à 8, la systématisation de l’émergence des nerfs a été entreprise au niveau du muscle
oblique interne pour les nerfs ilio-hypogastrique et ilio-inguinal, et sous l’épine iliaque antéro supérieure
pour le nerf cutané latéral de la cuisse.
Les mesures ont été faites en prenant comme points de référence l’épine iliaque antéro-supérieure, l’épine
du pubis et l’ombilic. L’émergence du nerf génito-fémoral n’a pas été recherché.
Nous avons passé 200 heures chacune à disséquer sur la première pièce, et environ 50 heures pour les 7
pièces suivantes.
1. Dissection des nerfs ilio-hypogastrique et ilio-inguinal
La portion proximale du nerf a été retrouvée émergeant au bord latéral et postérieur du muscle
psoas, en avant du muscle carré des lombes. Le niveau de section du rachis n'a pas permis de
déterminer avec précision l’émergence spinale de ce nerf.
La division proximale du nerf en ses branches médiale et latérale a été retrouvée entre les muscles
transverse et oblique interne.
La branche médiale :
La branche médiale du nerf ilio-hypogastrique se divise en un nombre variable de rameaux sous le
fascia interne de la face interne du muscle oblique interne.
Ces branches se distribuent aux muscles oblique interne et transverse, tandis que d'autres se
dirigent vers le canal inguinal.
Il fut intéressant de noter que le rapport entre la branche médiale de ce nerf et la crête iliaque
varie de façon importante.
En effet, cette branche se trouvait en rapport étroit avec la crête iliaque sur le premier sujet
étudié, tandis qu'elle a été retrouvée à plusieurs centimètres plus crânialement sur le 8ème sujet
de dissection. De même, sa relation avec le nerf ilio-inguinal à ce niveau est variable.
- 11 -
Image n °1 : Branches médiales du nerf ilio-hypogastrique droit.
Branche latérale du nerf ilio-hypogastrique
Branche médiale du nerf ilio-hypogastrique
Nerf ilio-inguinal
Muscle iliaque
Face interne du muscle oblique interne
Face externe du muscle transverse
Nerf fémoral droit
Haut
Droite
- 12 -
Image n°2 : Branches médiales du nerf ilio-hypogastrique et nerf ilio-inguinal droits
Branches médiales du nerf ilio-hypogastrique
Muscle transverse
Muscle iliaque
Nerf ilio-inguinal
Artère circonflexe iliaque profonde
Nerf fémoral droit
Plaque prothétique
Haut
Droite
- 13 -
Image n°3 : Émergence de la branche latérale du nerf ilio-hypogastrique droit au travers du muscle
oblique externe.
Muscle oblique externe
Branche latérale du nerf ilio-hypogastrique
Crête iliaque
Fascia lata
Haut
Arrière
- 14 -
Image n°4 : émergence de la branche latérale du nerf ilio-hypogastrique droit et branches terminales.
Émergence de la branche latérale du
nerf ilio-hypogastrique
Muscle oblique externe
Epine iliaque antro-supérieure
Fascia lata
Muscle sartorius
Muscle tenseur du fascia lata
Muscle droit fémoral du
muscle quadriceps
Haut
Arrière
- 15 -
Image n°5 : Branche à destinée des téguments de la région inguinale du nerf ilio-inguinal droit.
Muscle oblique
interne
Aponévrose du muscle
oblique externe
Branche cutanée du
nerf ilio-inguinal
Haut
Pubis
Droite
•
Le nerf ilio-inguinal donne ici une branche pour l’innervation des téguments de la région inguinale, vers le
milieu du ligament inguinal.
- 16 -
Image n°6 : Émergence du nerf ilio-inguinal gauche au niveau du muscle oblique interne chez une femme
Nerf subcostal
Épine iliaque antérosupérieure
Aponévrose du muscle
oblique externe
Ligament inguinal
Nerf ilio-inguinal
Muscle oblique interne
Épine du pubis
Haut
Droite
- 17 -
Image n°7 : hernie inguino-scrotale gauche.
Aponévrose du muscle oblique
externe
Ligament inguinal
Sac herniaire
Nerf ilio-inguinal
Haut
Droite
Nous avons pu observer
une hernie inguino-scrotale
gauche sur l’un des sujets,
entraînant avec elle le nerf
ilio-inguinal.
La protrusion de ce sac
herniaire entraine le nerf
ilio-inguinal, provoquant
une mise en tension
certaine de celui-ci.
- 18 -
Image n°8 : anastomose entre les nerfs ilio-hypogastrique et ilio-inguinal droits
Muscle oblique interne
Crête iliaque
Muscle oblique externe récliné
Nerf ilio-hypogastrique
Nerf ilio-inguinal
Ligament inguinal
Muscle sartorius
Haut
Droite
- 19 -
Image n°9 : Anastomose entre les différentes branches nerveuses des nerfs ilio-hypogastrique et ilioinguinal droits
Muscle oblique interne
Nerf ilio-inguinal
Nerf ilio-hypogastrique
Épine du pubis
Haut
Nous avons pu noter une anastomose entre les nerfs ilio-hypogastrique et ilio-inguinal
Droite
•
En effet, latéralement à l'émergence du nerf ilio-hypogastrique, un autre nerf a été disséqué correspondant
vraisemblablement à une branche du même nerf, se divisant ensuite en 2 rameaux à destinées différentes :
l’un suivant la branche plus supérieure, l’autre se dirigeant plus bas pour aller au niveau de la région
pubienne, à proximité de l’anneau inguinal superficiel.
•
Une autre branche a été mise en évidence plus caudalement que les précédentes. Son émergence
correspond à celle du nerf ilio-inguinal mais son trajet est particulier puisqu’il s’anastomose au nerf iliohypogastrique pour plonger dans le muscle oblique interne en direction des muscles droits de l’abdomen.
- 20 -
2. Nerfs génito-fémoral et cutané latéral de la cuisse
Image n°10 : Branche génitale du nerf génito-fémoral gauche
Graisse sous-cutanée
Branche génitale du nerf génito-fémoral
Cordon spermatique
Ligament inguinal
Épine du pubis
Branche génitale du nerf génito-fémoral
Haut
Dedans
•
La branche génitale du nerf génitofémoral a été retrouvée sur le versant
postéro-interne
du
cordon
spermatique.
•
Il se colle ici au ligament inguinal pour
faire une sorte de poulie de réflexion
au niveau de l’épine du pubis, pour
ensuite se diviser et innerver les
téguments de la région scrotale
gauche.
- 21 -
Image n°11 : Émergence sous le muscle psoas des nerfs génito-fémoral et cutané latéral de la cuisse
gauches
Muscle psoas
Crête iliaque
Nerfs génito fémoral et cutané latéral
de la cuisse
Muscle iliaque
Nerf fémoral
Muscle transverse
récliné
Haut
Droite
•
Le nerf génito-fémoral n’a pas été retrouvé
traversant le muscle psoas comme décrit le
plus souvent mais ici passant en arrière de
celui-ci, et cheminant ensuite avec le nerf
fémoral sous l’arcade du ligament inguinal
•
Le canal inguinal ayant été sectionné pour
faciliter l’abord sur cette pièce, la branche
génitale du nerf génito-fémoral n’a pas été
retrouvée.
- 22 -
Image n°12 : Trajets des nerfs génito-fémoral et cutané latéralgauches à la partie antéro-supérieure de la cuisse.
Artère iliaque externe
Nerf fémoral
Deux branches fémorales du nerf génito-fémoral
Nerf cutané latéral de la cuisse
Muscle ilio-psoas
Veine fémorale
Muscle sartorius
Haut
Droite
•
Une division précoce de la branche fémorale
du nerf génito-fémoral fut retrouvée,
donnant de nombreuses branches pour
l’innervation des téguments de la partie
antéro-supérieure de la cuisse.
•
Il est également possible d’observer la
division du nerf cutané latéral en ses deux
branches.
- 23 -
Image n°13 : Distribution des nerfs cutané latéral et génito-fémoral au niveau de la cuisse gauche
Branches de division du nerf cutané latéral
de la cuisse
Cordon spermatique
Muscle tenseur du fascia lata (le fascia lata
ayant été coupé pour une plus grande visibilité
des structures nerveuses)
Quelques branches du rameau fémoral
du nerf génito-fémoral
Haut
Droite
•
Quelques branches superficielles du nerf
fémoral se mêlent aux branches du nerf
génito-fémoral,
sans
pour
autant
s’anastomoser (aucune anastomose n’ayant
été retrouvée sur ce sujet).
•
Les branches fémorales du génito-fémoral
innervent ici la partie antérieure de la cuisse,
celles du nerf fémoral étant davantage
dévolues à la partie plus médiale de la cuisse.
•
Les terminaisons proximales du nerf cutané
latéral de la cuisse sont également visibles,
innervant la partie latérale de la cuisse.
- 24 -
Image n° 14 : Vue antérieure de la cuisse
Artère fémorale
Branches latérale et médiane du nerf
cutané latéral
Terminaisons de la branche latérale du
nerf cutané latéral
Muscle sartorius
Branches du nerf génito fémoral
(rameau fémoral)
Muscle vaste latéral
Terminaisons de la branche médiale
du nerf cutané latéral de la cuisse
Haut
Droite
- 25 -
•
La terminaison des nerfs n’a pas été trouvée
en raison du niveau de section de la pièce.
Nous observons cependant que le nerf
génito-fémoral descend bien plus bas que ce
qui est décrit habituellement (partie
antérieure haute de la cuisse), ici furent
retrouvées des branches jusqu’à la partie
supérieure du genou.
•
Nous avions donc, de médial en latéral et
juste au-dessus du genou, l’ensemble des
nerfs fémoral, génito-fémoral et cutané
latéral de la cuisse.
Image n°15 : Entrée du nerf cutané latéral de la cuisse dans le fascia lata
Muscle ilio-psoas
Nerf cutané latéral de la cuisse
Nerf fémoral
Fascia lata
Muscle sartorius
Haut
Droite
•
La division du nerf cutané latéral de la
cuisse précède ici son entrée dans le fascia
lata.
•
On observe ainsi sa branche médiale et sa
branche latérale.
•
Pour les photographies suivantes, la partie
plus proximale du nerf cutané latéral de la
cuisse fut également disséquée, montrant
une division encore plus proximale de ce
nerf.
- 26 -
Image n°16 : Vue latérale de la partie supérieure de la cuisse
Épine iliaque antéro supérieure
Aponévrose du muscle oblique
externe
Muscle tenseur du fascia lata
Branches latérales du nerf cutané
latéral de la cuisse
Fascia lata
Branche médiale du nerf cutané latéral
de la cuisse
•
Les divisions de la branche latérale du nerf cutané
latéral de la cuisse sont ici visibles, se répartissant à
la partie supérieure et latérale de la cuisse.
•
Le fascia lata, sur lequel ces branches reposaient,
fut sectionné pour une meilleure visibilité.
Haut
Avant
- 27 -
Image n°17 : Vue antéro-latérale de la cuisse
Terminaison issue de la branche
latérale du nerf cutané latéral de
la cuisse
Muscle tenseur du fascia lata (et
fascia lata sectionné)
Branche médiale du nerf cutané
latéral de la cuisse
Muscle vaste latéral du quadriceps
Haut
Droite
- 28 -
•
Sur cette photographie nous pouvons
observer les différentes divisions de la
branche médiale du nerf cutané latéral
de la cuisse.
•
Ces différentes branches innervent la
partie latérale de la cuisse, et sont
normalement situées au-dessus du
fascia lata (ici sectionné).
Image n°18 : Trajets des nerfs au niveau pelvien du côté droit
Muscle carré des lombes
Nerf ilio-inguinal
Nerf génito-fémoral
Crête iliaque
Nerf obturateur accessoire
Muscle psoas
Nerf cutané latéral de la
cuisse
Haut
Droite
• Il a été retrouvé de nombreux nerfs sur l’un
des sujets, et nous avons pu noter la présence
d’un nerf qui semble être l’obturateur
accessoire. Ce nerf est inconstant,
classiquement décrit comme quittant la
région pelvienne par l’anneau inguinal
profond au-dessus du pubis. Il donne des
branches destinées à l’articulation coxofémorale et peut s’anastomoser au nerf
fémoral ou au nerf obturateur.
• Il se dirigeait ici vers l’anneau inguinal
superficiel. Son trajet plus distal n’a pas été
recherché. Il est cependant important de
noter que ce nerf peut donner un rameau
distal pour l’innervation cutanée de la région
ventro-médiale de la cuisse.
- 29 -
Image n°19 : Dissection des nerfs de la région pelvienne du côté gauche
Nerf ilio-inguinal
Nerf génito-fémoral
Nerf cutané latéral de la
cuisse
Tendon du muscle petit
psoas
Artère iliaque commune
gauche
Nerf obturateur accessoire
Muscle iliaque
Haut
Droite
• Nous remarquons que le nerf génito-fémoral donne une
branche au nerf cutané latéral de la cuisse au niveau de
l’épine iliaque antéro-supérieure.
• Il fut troublant de noter que sous l’épine iliaque antérosupérieure, cette branche du nerf génito-fémoral se
dirigeait vers la partie supéro-externe de la cuisse tandis
que la branche du nerf cutané latéral se dirigeait plus
verticalement à la région antérieure de la cuisse.
• Le nerf ilio-inguinal donnait ici une branche s’unissant au
nerf cutané latéral de la cuisse ainsi qu’à une des
branches du nerf génito-fémoral au niveau de l’épine
iliaque antéro-supérieure.
• Le nerf obturateur accessoire a été retrouvé comme sur
le côté droit de la même pièce.
• Une des branches du nerf génito-fémoral a poursuivi
dans son trajet au travers du ligament inguinal, puis sous
le fascia fémoral antérieur. Cette branche se distribuait
sur la partie antérieure de la racine de cuisse,
approximativement au milieu du ligament inguinal.
• Une autre branche a été retrouvée plongeant dans
l’anneau inguinal superficiel du canal inguinal.
- 30 -
B. Niveau d’émergence des nerfs ilio-hypogastrique, ilio-inguinal et cutané
latéral de la cuisse
Chez les sujets 2 à 8, la systématisation de l’émergence des nerfs a été entreprise au niveau du muscle
oblique interne pour les nerfs ilio-hypogastrique et ilio-inguinal, et sous l’épine iliaque antéro supérieure
pour le nerf cutané latéral de la cuisse.
Les mesures ont été faites en prenant comme points de référence l’épine iliaque antéro-supérieure (EIAS),
l’épine du pubis et l’ombilic. L’émergence du nerf génito-fémoral n’a pas été recherchée.
1. Nerf cutané latéral de la cuisse.
Concernant le nerf cutané latéral de la cuisse, son point d’émergence n’a pas été recherché de manière
bilatérale, notre travail se concentrant sur l’émergence des nerfs ilio-inguinal et ilio-hypogastrique. Les
mesures concernant ce nerf étant moins nombreuses, nous n’avons pas considéré comme fiable de réaliser
une moyenne. Voici tout de même les valeurs :
Tableau n°1
Sujet
Localisation du nerf cutané latéral de la cuisse par rapport
aux références anatomiques.
Côté DROIT
Localisation
EIAS
n°5
(masculin)
Verticalement
Horizontalement
2,2 cm en dessous
1 cm en dedans
n°6
(masculin)
Verticalement
Horizontalement
0,5 cm au-dessus
0 cm en dedans
n°7
(masculin)
Verticalement
Horizontalement
3 cm en dessous
0 cm en dedans
n°8
(féminin)
Verticalement
Horizontalement
1
2,7 cm en dessous
cm en dedans (faisceau latéral) et 1,5 cm en dedans (faisceau
médial)
2. Nerf ilio-hypogastrique :tableau n° 2 et graphiques 1 et 2 :
-
La mesure des points d’émergence fut réalisée dans le plan vertical et dans le plan horizontal, pour
une plus grande précision.
-
Nous observons ainsi une faible différence entre les deux côtés, le côté gauche étant retrouvé
chaque fois un peu plus proche du repère anatomique.
- 31 -
Tableau n°2
Localisation du nerf ilio-hypogastrique par rapport aux repères anatomiques masculins
Côté DROIT
Sujet
Localisation
n°3
(masculin)
Verticalement
Horizontalement
n°4
(masculin)
Verticalement
Horizontalement
n°5
(masculin)
Verticalement
Horizontalement
n°6
(masculin)
Verticalement
Horizontalement
Moyennes
Verticalement
Horizontalement
Moyennes sur l’ensemble des
mesures (indépendamment du
côté étudié) :
Côté GAUCHE
EIAS
Épine du pubis
Ombilic
EIAS
Épine du pubis
Ombilic
Même niveau
2,5 cm en dedans
7,5 cm au-dessus
9 cm en dehors
3,5 cm en dessous
10,5 cm en dehors
1,5 cm en dessous
Même niveau
7 cm au-dessus
8,5 en dehors
6 cm en dessous
9 cm en dehors
1,5 cm en dessous
1,5 cm en dedans
8 cm au-dessus
9,5 cm en dehors
4 cm en dessous
9,5 cm en dehors
1,2 cm en dessous
2,5 cm en dedans
7 cm au-dessus
8 cm en dehors
6,5 cm en dessous
9,4 cm en dehors
Même niveau
2 cm en dedans
6,5 cm au-dessus
8 cm en dehors
4,5 cm en dessous
10 cm en dehors
1 cm en dessous
2 cm en dedans
7,2 cm au-dessus
7 cm en dehors
8 cm en dessous
9 cm en dehors
1,5 cm en dessous
1,5 cm en dedans
7,5 cm au-dessus
9 cm en dehors
4,5 cm en dessous
10,3 cm en dehors
1,5 cm en dessous
Même niveau
7,5 cm au-dessus
9 cm en dehors
4,5 cm en dessous
9,2 cm en dehors
0,75 cm en dessous
-1,9 cm en dedans
7,4 cm au-dessus
8,9 cm en dehors
4,1 cm en dessous
10 cm en dehors
1,3 cm en dessous
1,1 cm en dedans
7,2 cm au-dessus
8,1 cm en dehors
6,3 cm en dessous
9,2 cm en dehors
Localisation
EIAS
Épine du pubis
Ombilic
Verticalement
Horizontalement
1 cm en dessous
1,5 cm en dedans
7,3 cm au-dessus
8,5 cm en dehors
5,2 cm au-dessus
9,6 cm en dehors
- 32 -
11
9
7
Sujet n°3
En dedans (cm)
(cm)
En dehors
Graphique n° 1 : Localisation horizontale du nerf ilio-hypogastrique par rapport aux repères anatomiques masculins
Sujet n°4
5
Sujet n°5
3
Sujet n°6
1
Moyennes
-1
-3
EIAS (Droite)
EIAS (Gauche)
Epine du pubis
(Droite)
Epine du pubis
(Gauche)
Ombilic (Droite)
Ombilic (Gauche)
Graphique n°2 : Localisation verticale du nerf ilio-hypogastrique par rapport aux repères anatomiques masculins
En-dessous (cm) Au-dessus
(cm)
8
6
4
Sujet n°3
2
Sujet n°4
0
Sujet n°5
-2
Sujet n°6
-4
Moyennes
-6
-8
EIAS (Droite)
EIAS (Gauche)
Epine du pubis
(Droite)
Epine du pubis
(Gauche)
- 33 -
Ombilic (Droite)
Ombilic (Gauche)
Tableau n°3
Localisation du nerf ilio-inguinal par rapport aux repères anatomiques
Côté DROIT
Sujet
Localisation
n°3
(masculin)
Verticalement
Horizontalement
n°4
(masculin)
Verticalement
Horizontalement
n°5
(masculin)
Verticalement
Horizontalement
n°6
(masculin)
Verticalement
Horizontalement
n°7
(masculin)
Verticalement
Horizontalement
n°8
(féminin)
Verticalement
Horizontalement
Moyennes
Verticalement
Horizontalement
Côté GAUCHE
EIAS
Épine du pubis
Ombilic
EIAS
Épine du pubis
Ombilic
Même niveau
Même niveau
5 cm au-dessus
6 cm en dehors
6,5 cm en dessous
9,5 cm en dehors
1 cm en dessous
2 cm en dedans
4 cm au-dessus
6 cm en dehors
7 cm en dessous
8,5 cm en dehors
1,5 cm en dessous
1,5 cm en dedans
7 cm au-dessus
7,5 cm en dehors
5,5 cm en dessous
11,5 cm en dehors
1,8 cm en dessous
5 cm en dedans
6 cm au-dessus
6,8 cm en dehors
6 cm en dessous
10,5 cm en dehors
1 cm en dessous
2 cm en dedans
6 cm au-dessus
7 cm en dehors
8,5 cm en dessous
10 cm en dehors
2,5 cm en dessous
4,5 cm en dedans
5,6 cm au-dessus
6,2 cm en dehors
9 cm en dessous
7,5 cm en dehors
1,5 cm en dessous
1,5 cm en dedans
7,5 cm au-dessus
8 cm en dehors
4,5 cm en dessous
10,3 cm en dehors
1,2 cm en dessous
2.5 cm en dedans
6,8 cm au-dessus
8,7 cm en dehors
5,6 cm en dessous
9 cm en dehors
1 cm en dessous
3,4 cm en dedans
9 cm au-dessus
10 cm en dehors
9,3 cm en dessous
15,4 cm en dehors
1,5 cm en dessous
4 cm en dedans
7 cm au-dessus
9 cm en dehors
9 cm en dessous
9 cm en dehors
3 cm en dessous
2,2 cm en dedans
/
/
2,7 cm en dessous
3,5 cm en dedans
/
/
1 cm en dessous
1,9 cm en dedans
6,9 cm au-dessus
7,7 cm en dehors
6,9 cm en dessous
11,3 cm en dehors
1,9 cm en dessous
3,5 cm en dedans
5,9 cm au-dessus
7.3 cm en dehors
7,3 cm en dessous
8,7 cm en dehors
Localisation
EIAS
Épine du pubis
Ombilic
- 34 -
Moyennes sur l’ensemble des
mesures (indépendamment du
côté étudié) :
Verticalement
Horizontalement
1,5 cm en dessous
2,7 cm en dedans
6,4 cm au-dessus
7,5 cm en dehors
7.1 cm en dessous
10 cm en dehors
Graphique n°3 : localisation verticale du nerf ilio-inguinal par rapport aux repères anatomiques
En-dessous (cm) Au-dessus
(cm)
10
8
6
Sujet n°3
4
Sujet n°4
2
Sujet n°5
0
Sujet n°6
-2
Sujet n°7
-4
Sujet n°8
-6
Moyennes
-8
-10
EIAS (Droite)
EIAS (Gauche)
Epine du pubis
(Droite)
Epine du pubis
(Gauche)
- 35 -
Ombilic (Droite)
Ombilic (Gauche)
15
10
En dehors (cm)
Graphique n°4 : localisation horizontale du nerf ilio-inguinal par rapport aux repères anatomiques
Sujet n°3
Sujet n°4
Sujet n°5
5
-5
En dedans (cm)
0
Sujet n°6
Sujet n°7
Sujet n°8
Moyennes
EIAS (Droite)
EIAS (Gauche)
Epine du pubis (Droite)
Epine du pubis
(Gauche)
- 36 -
Ombilic (Droite)
Ombilic (Gauche)
Graphique n°5 : Corrélation entre longueur du ligament inguinal et distances nerfs/repères
anatomiques du côté droit
15,0
Distances en (cm)
10,0
Sujet n°7
Sujet n°6
5,0
Sujet n°4
Sujet n°3
0,0
Sujet n°5
-5,0
-10,0
Longueur du
ligament inguinal
Distance II/EIAS Distance II/Epine du Distance II/Ombilic Distance II/EIAS Distance II/Epine du Distance II/Ombilic
(Droite/Verticale)
pubis
(Droite/Verticale) (Droite/Horizontale)
pubis
(Droite/Horizontale)
(Droite/Verticale)
(Droite/Horizontale)
NB : II = point d’émergence du nerf ilio-inguinal.
- 37 -
3. Nerf ilio-inguinal : tableau n°3 et les graphiques n° 3 et 4 concernant le nerf ilio-inguinal
-
Concernant le sujet n°8, seules les valeurs concernant l’épine iliaque antéro supérieure furent prises
(notamment en raison d’un ombilic absent)
-
Comme pour le tableau précédent, les moyennes furent réalisées d’abord de manière unilatérale,
puis indépendamment du côté étudié.
-
Contrairement à ce qui a été observé pour l’émergence du nerf ilio-hypogastrique, on observe ici, à
la fois en dedans et en dessous de l’épine iliaque antéro-supérieure (EIAS) des distances un peu plus
grandes du côté gauche que du côté droit. Cependant, cet écart reste minime, comme il est possible
de l’observer dans le tableau.
4. Corrélation entre longueur du ligament inguinal et distances nerf / repères anatomiques :
graphique n°5 :
-
D’après une vision globale de ces valeurs, nous nous sommes aperçues qu’à chaque fois les
distances concernant le sujet 7 étaient plus élevées.
-
Nous avons donc comparé la longueur du ligament inguinal chez ces sujets avec les valeurs que
nous avions trouvées, pour vérifier si cet écart (notamment pour le sujet 7) pouvait être lié à la
taille du sujet. Nous ne pouvions malheureusement pas comparer avec le poids du sujet, qui nous
était inconnu.
-
Nous avons ici classé les sujets de manière décroissante en fonction de la longueur du ligament
inguinal. Nous observons ainsi que d’une manière générale la distance entre le point d’émergence
des nerfs et le repère anatomique est d’autant plus grande que la longueur du ligament inguinal est
importante.
-
Dès lors, excepté ces deux variations dans ce modèle, nous pouvons supposer que les plus grandes
distances entre le point d’émergence du nerf ilio-inguinal et les repères anatomiques sont
expliquées par une plus grande taille du sujet, même si davantage d’études devraient être réalisées
pour l’affirmer.
- 38 -
V. DISCUSSION
Les douleurs neurogènes de la région inguinale ont des étiologies variables. Il est ainsi possible de
distinguer les lésions iatrogènes par chirurgie, mais également les causes non iatrogènes, problématiques
sur le plan diagnostic mais aussi sur celui de la prise en charge.
La richesse des nerfs prenant en charge la sensibilité de la région inguinale et de la cuisse, mais surtout les
variations anatomiques de ces nerfs complexifient l’identification du nerf responsable des douleurs.
Nous allons dans un premier temps décrire brièvement la symptomatologie des atteintes de chacun des
nerfs, orientant vers leur identification.
A. SYMPTOMATOLOGIE[4] [5]
ATTEINTE DU NERF ILIO HYPOGASTRIQUE :
Les troubles sont sensitifs et moteurs puisqu’il s’agit d’un nerf mixte.
Si la compression est proximale, il existe une faiblesse et une hypotrophie de la paroi abdominale
homolatérale qui s'aggrave lorsque le patient est debout.
Les signes sensitifs (paresthésies, douleurs, hypo/anesthésie) intéressent :
● la partie supéro-externe de la fesse
● la région pubienne
● le scrotum / grande lèvre
● la crête iliaque
● la hanche, en fonction du niveau distal ou proximal de la compression.
L'extension de la hanche peut aggraver les douleurs tout comme la mise en tension des muscles
abdominaux.
ATTEINTE DU NERF ILIO-INGUINAL :
Les troubles sont sensitifs, semblables à ceux du nerf ilio-hypogastrique. De même que pour le nerf iliohypogastrique, l’extension de hanche et la mise en tension des muscles abdominaux aggravent la douleur.
La douleur est fréquemment reproductible lors de la pression digitale de l'orifice inguinal externe.
Il existe parfois une dyspareunie superficielle [4], [6].
ATTEINTE DU NERF GENITO FEMORAL :
Les douleurs siègent à la partie supéro-interne de la cuisse (triangle de Scarpa), avec des irradiations parfois
dans le scrotum ou la grande lèvre.
Tout comme les nerfs précédents, la douleur est majorée par l’extension de hanche.
Le toucher inguinal peut mettre en évidence un point douloureux exquis.
Le réflexe crémastérien peut être aboli.
ATTEINTE DU NERF CUTANE LATERAL DE LA CUISSE OU MERALGIE PARESTHESIQUE :
La méralgie paresthésique ou névralgie fémoro-cutanée a été décrite par Bernhardt en 1895.
Les troubles sensitifs (douleurs, dysesthésies, hyperesthésies, paresthésies) sont stéréotypés raquette sur la
face externe de la cuisse, la région glutéale antéro-supérieure voire latéro-supérieure de la cuisse.
Ces douleurs sont déclenchées par l’orthostatisme, la mise en tension du tronc ou l’effort de toux, et sont
retrouvées à la pression du nerf sur son passage au niveau du ligament inguinal, à proximité de l’épine
iliaque antéro-supérieure.
Le contact des vêtements est désagréable, la douleur au pincé-roulé est vive.
- 39 -
B. ETIOLOGIES
1. Étiologies iatrogènes :
Ce sont les étiologies les plus fréquentes dans les douleurs inguinales.
Différentes études statistiques estiment que la prévalence d'apparition de névralgies inguinales après une
chirurgie au niveau abdomino-pelvien se situe entre 3 et 8 % [6], voire plus, et ne sont pas rares suite à une
chirurgie pelvienne [7].
Les voies d'abord au niveau inguinal sont multiples tant les interventions chirurgicales à ce niveau sont
fréquentes. Cependant, même si ces nerfs sont en général assez facilement repérables, il est nécessaire de
rester prudent car les variations anatomiques sont nombreuses.
L'identification et la préservation des nerfs de la région inguinale apparaissent donc indispensables, par le
biais d’une connaissance anatomique de chacun de ces trajets.
Les nerfs peuvent être lésés de façon directe lors de l’intervention ou de façon indirecte par fibrose
cicatricielle compressive.
Les chirurgies ou voies d’abord suivantes peuvent être citées [4], [5], [6], [7], [9] :
● Abord inguinal : cure de hernie inguinale, orchiectomie
● Chirurgie herniaire : migration de prothèse non ou mal fixée, compression par du matériel prothétique, incorporation d'un nerf dans un point de suture ou le dispositif de fixation du filet, coagulation par bistouri électrique
● Prothèse de hanche : abord de Watson-Jones : abord antéro-latéral de la hanche ; abord de Hardinge antéro-externe ; abord de Moore (atteinte possible du nerf cutané latéral de la cuisse et de la
branche cutanée latérale du nerf ilio-hypogastrique)
● Abord de Pfannenstiel : césarienne, hystérectomie, cure de hernie inguinale, abdominoplastie
● Cœlioscopie (par les trocarts latéraux ou par agrafage) : hernie inguinale, hystérectomie, colectomie
gauche, néphrectomie
● Chirurgie de l’aorte abdominale (nerf ilio-hypogastrique)
● Incision de Mac Burney : appendicectomie, colectomie gauche
● Chirurgie pelvienne : cures d’incontinence urinaire (nerf ilio-inguinal) par voie rétro-pubienne
● Abdominoplastie
2. Étiologies non iatrogènes
Nous ne nous intéresserons pas ici aux causes toxiques, maladies systémiques, traitements médicaux
(chimiothérapie,...), lésions nerveuses post-traumatiques, lésions et maladies du système nerveux central
ni aux causes rhumatologiques responsables de douleurs neuropathiques.
Tout au long de leurs trajets, les nerfs doivent traverser différentes structures qui sont susceptibles de les
comprimer et ainsi d’engendrer des douleurs neuropathiques.
2.1 Hypertonie des muscles psoas et droit fémoral [8]
Les racines nerveuses L1 à L4 passent au travers du muscle psoas classiquement entre ses 2 faisceaux. Une
hypertonie de ce muscle peut de ce fait irriter les nerfs qui passent au travers de lui et occasionner des
douleurs d’origine nerveuse dites myofasciales, ou encore occasionner un syndrome thoraco-lombaire et /
ou un dérangement intervertébral mineur (cf infra).
Ces douleurs sont décrites pour les nerf ilio-hypogastrique, ilio-inguinal, génito-fémoral et obturateur.
Le syndrome myofascial correspond à une zone musculaire contracturée, palpable, non spontanément
douloureuse, entraînant une limitation douloureuse des mouvements du tronc.
Sa projection est faite d’une douleur cutanée à distance, dans le même métamère, qui peut être située dans
la région lombaire basse, la fesse, la crête iliaque, l’aine ou encore la face externe de la hanche.
- 40 -
2.2. Syndrome canalaire lié à compression dans le canal ostéo-fibreux constitué par l’épine iliaque antérosupérieure et le ligament inguinal.Le passage des nerfs au niveau du tendon conjoint semble susceptible
d'être un lieu de compression des branches nerveuses, du fait de sa rigidité et de la traction qui s'exerce sur
lui.
2.2.3. Atteinte segmentaire rachidienne : Le syndrome cellulo-téno-périosto-myalgique de Robert
MAIGNE[9]
La racine L1 peut être comprimée au niveau de son passage au-dessus de la crête iliaque à environ 7 à 8 cm
latéralement du rachis. Cette compression provoque une douleur de la région externe de la cuisse ainsi que
de la région pubienne, ou quelques fois médiane et bilatérale. Les autres signes sont unilatéraux.
Elle est observée dans le dérangement intervertébral mineur (DIM) décrit par Robert MAIGNE.
Sur le versant clinique, il s’agit du syndrome cellulo-téno-périosto-myalgique segmentaire, qui comprend :
1.
Une cellulalgie
Située dans le territoire cutané innervé par le nerf rachidien correspondant, elle est localisée. La manœuvre
du “pincé-roulé” met en évidence un pli de peau plus ou moins épaissidans la région concernée.
On retrouve :
-
Un “point de crête iliaque postérieur”,point douloureux reproduisant la douleur habituelle du
patient, situé le plus souvent situé à 7 ou 8 centimètres de la ligne médiane.
Ce point correspond à la compression lors de leur passage proche de la crête iliaque du rameau
cutané partant des branches postérieures des racines Th11, Th12 et L1. Ces rameaux innervent
les plans cutanés de la région lombaire inférieure et de la partie supérieure des fesses. Les
anastomoses sont fréquentes et il y a de nombreuses variations individuelles.
-
Une cellulalgie ilio-inguinale, située sur la partie antérieure et inférieure de la région abdominale et
sur la partie supéro-interne de la cuisse,
Une cellulalgie de la région trochantérienne, se prolongeant parfois jusqu’à mi-cuisse.
-
2.
Des cordons myalgiques
Les muscles du myotome peuvent présenter des “cordons indurés” douloureux à la palpation, avec parfois
un point central particulièrement sensible dont la pression détermine ou réveille des douleurs à distance
trompeuses. Ces “trigger points” sont très souvent dus à une origine vertébrale, mais peuvent également
résulter de la fatigue d’un muscle trop sollicité, comme cela fut décrit par J Travel. Ils sont responsables de
douleurs à distance et leurs irradiations sont reproductibles à la pression du doigt. Ils se trouvent à la partie
inférieure des droits, des obliques et du pyramidal et parfois dans le carré des lombes.
3.
Une souffrance du segment mobile (jonction T12-L1) : expression segmentaire rachidienne
du dérangement intervertébral mineur.
- 41 -
4.
La douleur téno-périostée
Il s’agit d’une sensation douloureuse exacerbée à la pression profonde ou à la friction du tendon d’insertion
du muscle de ce même métamère : elle se retrouve sur l’hémi-pubis, réveillée par la palpation, la friction, et
parfois même spontanée.
L’étape analytique précise l’étage rachidien en cause, par la mise en évidence du dérangement
intervertébral mineur caractérisé par la douleur provoquée à la pression des reliefs du segment
intervertébral (processus épineux et transverse, zygapophyse) et du ligament sus et inter épineux.Si
l’atteinte du segment T12-L1 est le plus classiquement en cause dans les douleurs pubiennes, l’ensemble
des étages lombaires peuvent être incriminés.
Les dérangements intervertébraux mineurs sont le plus souvent la conséquence d’efforts, de faux
mouvements, ou encore de mauvaises positions, mais ont la particularité d’être réversible.
Ils nécessitent le plus souvent une manipulation mais peuvent également disparaître par la mise au repos,
ou au contraire nécessiter une infiltration de l’articulaire postérieure.
Diagnostics différentiels :
La lombalgie basse d’origine dorso-lombaire
Dans le DIM, la douleur est généralement unilatérale, toujours perçue dans la région sacro-iliaque et
lombaire basse avec parfois des irradiations postérieures, parfois latérales vers la cuisse.
Cependant, le patient ne se plaint jamais au niveau de la charnière dorso-lombaire mais d’une douleur de
type mécanique, augmentée par les efforts et par certaines positions.Elle est perçue comme une douleur
profonde et non comme une douleur superficielle.
Dans la forme aiguë, elle prend l’aspect d’un lumbago aigu survenant après effort ou faux-mouvement le
plus souvent en rotation.
Les fausses-douleurs de hanche
Le syndrome de la charnière dorso-lombaire peut entrainer une douleur de la région trochantérienne
augmentée par la marche, et parfois pour une douleur de l’aine. Exceptionnellement, il s’agit de sensations
dysesthésiques, simulant une méralgie paresthésique, mais à topographie plus haute sur la cuisse,
correspondant au territoire sensitif d’un rameau latéral d’une des branches T12 ou L1, qui correspond en
particulier à la branche cutanée latérale sensitive du nerf ilio-hypogastrique.
Cependant la différence avec une pathologie d’origine rhumatologique se fait par la présence d’un point de
crête iliaque latéral ainsi que d’une zone cellulalgique douloureuse au pincé-roulé dans le territoire sensitif
incriminé
Douleurs pubiennes
Dans le syndrome de la charnière dorso-lombaire. L’hémipubis est très douloureux à la palpation, mais cette
douleur n’est généralement pas spontanée.
Nous pouvons également citer d’autres étiologies non iatrogènes [2], [8]
●
grossesse et obésité : nerf ilio-hypogastrique et ilio-inguinal
●
coliques néphrétiques : nerf ilio-hypogastrique
●
hernies inguinales : nerf ilio-hypogastrique
●
l’os iliaque moissonnant : nerf ilio-inguinal, parfois ilio-hypogastrique
●
vêtements trop serrés : nerf cutané latéral de la cuisse
●
déformation du bassin ou des membres inférieurs: nerf cutané latéral de la cuisse
●
syndrome canalaire ou névrome
●
tumeur rétropéritonéale
●
Idiopathique
- 42 -
C. DIAGNOSTIC DES NEUROPATHIES PAR COMPRESSION
1. Signe de Tinel [4] :
La stimulation excessive du nerf par un mécanisme compressif rend les fibres nerveuses hyperexcitables. La
stimulation par des pressions locales répétées sur le nerf reproduit ainsi les troubles sensitifs en aval dans le
territoire incriminé. Le signe de Tinel a donc un intérêt pathogénique, mais aussi un intérêt topographique
car il est situé sur un trajet nerveux identifié, permettant de distinguer le nerf en cause.
2. Bloc des nerfs [4], [7] :
L’infiltration des nerfs réduit voire abolit temporairement la douleur dans le territoire sensitif du nerf en
cause. En fonction de la localisation de l’injection, la disparition de la douleur affirme son origine
neurogène.
D. TRAITEMENTS[4], [7]
●
●
●
●
L'infiltration de corticoïdes ou anesthésiques sur la zone gâchette est le traitement de choix.
Antidépresseurs tricycliques et les antiépileptiques anticonvulsivants. Les douleurs neurogènes sont
le plus souvent rebelles aux antalgiques classiques.
La radiofréquence pulsée.
Libération nerveuse chirurgicale.
E. IMPLICATION POUR LES HERNIES INGUINALES
La hernie inguinale est la protrusion d’un sac herniaire constitué de viscères entourées de péritoine et du
fascia transversalis au travers d’un orifice naturel de la région inguinale.
1. CLASSIFICATION :
On peut classer les hernies en différents types selon leur localisation par rapport à l’arcade crurale et aux
vaisseaux épigastriques.
●
●
Au-dessus du ligament inguinal :
- En dedans des vaisseaux épigastriques : hernie directe, dite de "faiblesse" du fascia transversalis
- En dehors des vaisseaux épigastriques : hernie indirecte ou oblique externe, le long du cordon
spermatique
Au-dessous du ligament inguinal : hernie crurale ou fémorale
2. MECANISMES :
Les hernies résultent d'un déséquilibre entre poussée abdominale et affaiblissement de la paroi musculaire
de l’abdomen.
Il existe des zones de faiblesse telles que le triangle de Hesselbach, situé médialement au ligament du
même nom. Cette zone est sujette aux hernies inguinales directes au travers du fascia transversalis.
Nous pouvons citer quelques affections participant à l’augmentation de la pression intra-abdominale ou à
l’affaiblissement de la paroi musculaire abdominale : ascite, grossesse, constipation, bronchite chronique,
emphysème, asthme, dysurie prostatique, exercice physique lourd, obésité, atteinte des nerfs iliohypogastrique et ilio-inguinal.
3. DOULEUR LIEE AUX HERNIES :
Nous avons pu constater au travers des dissections que certaines hernies, notamment indirectes chez
l’homme, peuvent entrainer les nerfs du cordon spermatique, créant une traction excessive et ainsi
probablement des douleurs neurogènes par souffrance nerveuse.
- 43 -
Il est essentiel d’identifier et de préserver les nerfs de la région inguinale lors des traitements chirurgicaux
de hernie inguinale. La résection prophylactique des nerfs ilio-inguinal, ilio-hypogastrique et de la branche
génitale du nerf génito-fémoral est aussi préconisée. Toutefois, l'analyse de la littérature montre clairement
un risque accru de douleurs post-opératoires lors de résection préventive des nerfs. Il est donc préférable
de localiser les nerfs afin d’éviter toute atteinte.
Lors des traitements chirurgicaux de hernie inguinale, il est essentiel d’identifier et de préserver les nerfs de
la région. La résection prophylactique des nerfs ilio-inguinal, ilio-hypogastrique et de la branche génitale du
nerf génito-fémoral est aussi préconisée, quoiqu’elle comporte un risque accru de douleurs postopératoires. Il est donc préférable de localiser les nerfs afin d’éviter toute atteinte.
La dissection du sac herniaire et du cordon spermatique chez l’homme est une étape importante du
traitement chirurgical. En effet, le nerf génito-fémoral doit être disséqué pour s’assurer de ne pas le léser
ainsi que le nerf ilio-inguinal.
4. TRAITEMENT DES HERNIES INGUINALES [10], [11]
L’évolution des techniques montre qu’il est important de respecter au mieux les structures anatomiques. En
effet, les traitements par tension utilisées initialement sont agressifs, remplacés par des méthodes
préservant d’avantage les éléments de la région inguinale, avec l’inconvénient toutefois d’utiliser du
matériel étranger.
Traitement par suture en tension :
La technique du Shouldice Hospital de Toronto a supplanté celles de Bassini et de Mac Vay. Elle met en
tension le fascia transversalis puis les muscle transverse et oblique interne sont abaissés sur le ligament
inguinal par des fils non résorbables. Cette technique estde plus en plus remplacée par les techniques
prothétiques.
Hernioplastie prothétique :
Les techniques prothétiques, en particulier la technique de Lichtenstein (prothèse superficielle), sont le
traitement de référence aujourd'hui en raison du taux de récidive inférieur à la technique de Shouldice et
de leur caractère moins douloureux que dans les réparations sous tension.
Lestechniquesendoscopiquessont
peuinvasivesetentraînentmoinsdedouleurs
chroniquespostopératoires,maisnécessitentunebonneexpériencedeschirurgiensetuneanesthésie générale.
Enfin, l’apparition de prothèse auto-adhésives et de prothèses à mémoire de forme (Polysoft®) permet de
se passer de points de fixation, contrairement à la technique de Lichtenstein.
D’autre part, le matériel prothétique peut être responsable de compression des structures nerveuses s’il y
adhère de façon excessive. L’utilisation d’agrafes et de points de suture pour fixer les plaques est un facteur
de douleur, mais leur utilisation tend à diminuer. Les plaques mal ou non fixées peuvent se déplacer et
effectuer une irritation des nerfs adjacents. Enfin, l’oxydation de la prothèse peut altérer la structure du
nerf.
5. TRAITEMENT DES DOULEURS NEUROPATHIQUES CHRONIQUES APRES CHIRURGIE HERNIAIRE[7]
Le traitement comprend une libération nerveuse chirurgicale, associée à une neurectomie et/ou à une
ablation du matériel prothétique. Les moignons proximaux des nerfs sont enfouis dans le muscle oblique
externe afin de prévenir la formation ultérieure de névromes douloureux.
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VI. CONCLUSION
Les nerfs ilio-hypogastrique, ilio-inguinal, génito-fémoral et cutané latéral de la cuisse sont sujets à de
nombreuses variations anatomiques de trajet, d’émergence et de division [1].
Ces variabilités complexifient le traitement chirurgical des douleurs de la région inguinale.Cependant nous
pouvons proposer une systématisation de l’émergence des nerfs ilio-hypogastrique, ilio-inguinal et cutané
latéral de la cuisse, afin d’orienter vers un abord chirurgical facilitant la recherche de ces nerfs.
Pour faciliter cet abord, nous pouvons proposer des mesures en travers de doigts (1.8 cm environ) à partir
des moyennes obtenues pour ces différents nerfs :
Nerf ilio-hypogastrique :
- Épine iliaque antéro-supérieure : 1 travers de doigt en dessous, 1 en dedans
- Épine du pubis : 4travers de doigts au-dessus, 5 en dehors
- Ombilic : 3 travers de doigts en dessous, 5 en dehors
Nerf ilio-inguinal :
- Épine iliaque antéro-supérieure :1travers de doigt en dessous, 2en dedans
- Épine du pubis : 4travers de doigts au-dessus, 4en dehors
- Ombilic :4travers de doigts en dessous, 6en dehors
Les douleurs neuropathiques de la région inguinale ne sont pas rares, c’est pourquoi il ne faut pas négliger
une origine neurogène impliquant ces nerfs.
Il semble par ailleurs que certains territoires sensitifs aient une innervation variable. De manière plus
précise, il serait intéressant de proposer une systématisation de l’innervation sensitive du testicule, en
partant de la périphérie, afin de mieux comprendre l’implication respective de chacun de ces nerfs dans les
douleurs scrotales. Cette étude ne se limiterait donc pas aux nerfs génito-fémoral et ilio-inguinal, mais
inclurait également le nerf périnéal, branche du nerf pudendal, dévolu à l’innervation de la partie dorsale
et inférieure du scrotum.
Nous pouvons terminer en proposant un schéma des territoires sensitifs associés aux nerfs étudiés, ainsi
qu’un schéma résumant les points d’émergence des nerfs ilio-hypogastrique et ilio-inguinal.
Haut
Droite
Schéma n°2 : Territoires sensitifs associés aux nerfs étudiés.
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Haut
Droite
Émergence du
nerf iliohypogastrique
(moyenne)
Emergence
du nerf
ilioinguinal
Schéma n°3 : Points d’émergence des nerfs ilio-hypogastrique et ilio-inguinal à partir des moyennes
obtenues.
En bleu foncé: sujet n°3 , avec l’ilio-hypogastrique médialement et l’ilio-inguinal latéralement
En bleu clair : sujets n°4 et 6 , avec l’ilio-hypogastrique et l’ilio-inguinal émergeant au même point.
En vert : sujet n°5 , avec l’ilio-hypogastrique au dessus et l’ilio-inguinal en dessous
En orange : sujet n°7 , point d’émergence de l’ilio-inguinal uniquement
En violet : sujet n°8 , point d’émergence de l’ilio-inguinal uniquement
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VII. REFERENCES
1 - Ndiaye A, Diop M, Ndoye JM, Ndiaye A, Mané L, Nazarian S, Dia. Emergence and distribution of the
ilioinguinal nerve in the inguinal region: applications to the ilioinguinal anaesthetic block (about 100
dissections) Surg Radiol Anat. Janvier 2010 ; 32(1):55-62. Epub 26 Aout 2009
2 - Bouche Pierre. Traité de Neurologie, Neuropathies périphériques, les mononeuropathies, Volume 3.
Editions Douin, 2006. p 199-201, 205-206
3 - Keith L. Moore, Arthur F. Dalley, Anatomie médicale : Aspects fondamentaux et applications cliniques,
De Boeck Supérieur, 2006, p 178-191
4 - JJ Labat 1, R Robert, Algies pelvi-périnéales chroniques : une approche globale, p 24-27, p74
5- Bernard Blanc, Laurent Siproudhis, Pelvi-Périnéologie, Springer-Verlag France, 2005, p368, 369, 372
6 - Dr Maria Carmelita NOGUEIRA-SCHEIBER, Le journal faxe de neurologie, Directeurs de la Publication :
Dr H. DECHY – Dr J. VRIGNEAUD, 10 Septembre 2000
7 - J. Rigaud, D. Delavierre, L. Sibert, J.-J. Labat, Prise en charge thérapeutique des douleurs pelvipérinéales
chroniques postopératoires d’origines nerveuses somatiques pariétales, Progrès en Urologie, 2010 ; p20,
p12, p1158-1165
8 - Michel GUERINEAU, FICHE PATIENT KINESITHERAPIE N° 2 Les différentes douleurs pelvi-périnéales,
Comité Médico-Scientifique, Décembre 2010, © AFAP-NP 2010
9 - R. MAIGNE, Le Syndrome de la Charnière Dorso-Lombaire, Une source d’erreurs de diagnostic, Le
journal français de l'orthopédie, Maîtrise Orthopédique n°70 - Janvier 1998
10 - Edouard Pélissier : e-mémoires de l'Académie Nationale de Chirurgie, Etat actuel du traitement de la
hernie inguinale, 2009, 8 (2) : 31-33
11 - Cavit Avci, Gilles Fourtanier, Levent Avtan, Video-Atlas Chirurgie Herniaire, Tome 3 : Hernies Ventrales
Et Ventrations: Reparations Ouvertes Et Laparoscopiques, Springer, 1 février 2011.
12 - Avsar FM, Sahin M, Arikan BU, Avsar AF, Demirci S, Elhan A., The possibility of nervus ilioinguinalis and
nervus iliohypogastricus injury in lower abdominal incisions and effects on hernia formation. Source : First
Department of Surgery, Ankara Numune Training and Research Hospital, Turkey, J Surg Res. Octobre 2002 ;
107(2):179-85.
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Étude et rapports des nerfs ilio-hypogastrique, ilio-inguinal,
génito-fémoral et cutané latéral de la cuisse.
Laboratoire d’Anatomie – Faculté de Médecine de Nantes
BUT
Les nerfs ilio-hypogastrique, ilio-inguinal, génito-fémoral et cutané latéral de la
cuisse peuvent être tour à tour impliqués dans les névralgies, qu’elles soient
idiopathiques ou iatrogènes. Ces nerfs sont sujets à de nombreuses variations
anatomiques, en particulier au niveau de leur émergence. Il est donc nécessaire d’en
réaliser une description anatomique, qui permettrait à la fois de diminuer l'incidence
des névralgies post-opératoires, ainsi que d’essayer de décrire un abord chirurgical
adéquat lors des tentatives de libération de ces nerfs.
MATERIEL ET METHODES
Les dissections furent réalisées de manière bilatérale sur huit sujets. Sur la première
pièce, les nerfs furent disséqués de leur origine à leurs terminaisons nerveuses. La
huitième pièce a permis de mettre en évidence la portion des nerfs incluse dans la
cavité abdominale, ainsi que l’émergence des nerfs fémoral du génito-fémoral et
cutané latéral à la partie supérieure de la cuisse. Enfin, pour les sujets 2 à 7, seule
l’émergence des nerfs ilio inguinal, ilio-hypogastrique et cutané latéral de la cuisse
furent recherchées.
RESULTATS
Les valeurs obtenues ont permis de mettre en évidence qu’une systématisation de
l’émergence des nerfs ilio-inguinal et ilio-hypogastrique est réalisable. Trop peu de
valeurs concernant le nerf cutané latéral de la cuisse nous empêchent de l’affirmer,
même si cela semble également possible.
CONCLUSION
Nous pouvons dès lors proposer une systématisation de l’émergence des nerfs iliohypogastrique et ilio-inguinal (en travers de doigt afin de faciliter cet abord) :
Concernant le nerf ilio-hypogastrique, son émergence fut en moyenne retrouvée un
travers de doigt en dessous, et un travers de doigt en dedans de l’épine iliaque
antéro-supérieure.
Concernant le nerf ilio-inguinal, elle fut retrouvée un travers de doigt en dessous et
deux travers de doigt en dedans de l’épine iliaque antéro-supérieure.
Des mesures de même type furent également prises par rapport à l’ombilic et à
l’épine du pubis.
Mots clés : nerf ilio-hypogastrique, nerf ilio-inguinal, nerf génito-fémoral, nerf
cutané latéral de la cuisse, émergence, systématisation, territoire sensitif.
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