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financiers. De ce fait, les exportateurs d’articles manufacturés et de services
(principalement des PMA asiatiques et insulaires) seront probablement durement
touchés, mais les pays tributaires des produits de base (principalement des
PMA africains) le seront plus encore. Il est peu probable que les PMA puissent
surmonter la crise sans bénéficier d’une aide internationale considérablement
accrue à court terme et d’un soutien pour la mise en œuvre d’autres stratégies
de développement à long terme. Dans l’un et l’autre cas, des changements
seront nécessaires pour encourager une trajectoire de développement plus
régulière et plus résiliente.
Comme indiqué dans de précédents Rapports sur les pays les moins avancés,
la plupart des PMA (à l’exception des exportateurs de pétrole) accusent des
déficits quasi chroniques de leur balance commerciale et de leurs comptes
courants. Confrontés à une baisse de la demande mondiale — d’après les
estimations de l’ONU (mai 2009), le produit intérieur brut (PIB) mondial
devrait diminuer de 2,6 % en 2009 — ils devraient voir leurs déséquilibres
courants se creuser davantage encore en raison d’une baisse des recettes
d’exportation. La vulnérabilité des PMA tient à la très forte concentration des
structures de production et d’exportation des pays tributaires des produits de
base, en particulier les PMA africains, ainsi qu’à la dépendance à l’égard de la
production d’articles manufacturés à faible intensité de compétences des PMA
asiatiques. La récession mondiale risque de freiner le commerce international
et de contrarier les investissements à long terme, ajoutant ainsi à la contraction
de la production et des exportations dans les PMA. Les PMA asiatiques sont
relativement plus diversifiés et peuvent mieux affronter la crise, bien que leur
situation ne soit guère enviable. La crise risque d’entraîner une forte diminution
de leurs exportations (en volume et en prix) en raison du ralentissement de la
demande mondiale, notamment en Chine et en Inde. Pour ce qui est des comptes
courants, les déséquilibres des paiements extérieurs seront probablement
aggravés par les tendances des flux de capitaux. Les flux de capitaux privés, y
compris les IED et les envois de fonds, devraient diminuer, et si la situation de
précédentes crises économiques se répète, l’aide publique au développement
(APD) elle aussi diminuera. Dans ce contexte, l’évolution future de l’APD sera
d’une importance vitale. Les réserves internationales accumulées par les PMA
au cours des années de dynamisme de leurs exportations risquent d’être une
protection insuffisante face à une forte et persistante détérioration des comptes
courants due à l’assèchement des sources extérieures de financement.