La Procalcitonine, outil d’aide à la gestion de
l’antibiothérapie dans les IRB en Médecine Générale
Les antibiotiques sont une ressource précieuse, que nous devons protéger, comme nous protégeons
notre environnement. Le plan national d’alerte sur les antibiotiques 2011-2016 a pour objectif de réduire
de 25% la consommation d’antibiotiques en France sur 5 ans en améliorant les pratiques afin d’obtenir
la plus juste utilisation.
Cependant, en pratique courante et plus particulièrement en médecine de ville, il n’est pas toujours aisé
d’identifier de façon certaine les patients pour lesquels un traitement antibiotique peut être évité.
Aujourd’hui, le dosage de la Procalcitonine peut vous y aider.
Parce qu’elle a fait ses preuves au travers de
nombreuses études depuis 10 ans, la
Procalcitonine (PCT) est aujourd’hui largement
utilisée dans les centres hospitaliers français
pour guider l’antibiothérapie et diminuer
l’utilisation des antibiotiques. Ces dernières
années, de nouvelles études menées chez
l’adulte ont montré que ces résultats étaient
applicables en médecine de ville pour les
infections des voies respiratoires basses (IRB).
Quelle aide la PCT peut-elle apporter à la
médecine de ville ?
La médecine de ville dispose de moins d’outils
que l’hôpital pour le diagnostic. Aussi, l’utilisation
de la PCT chez les patients ayant une IRB
constitue une aide à la décision et permet
d’optimiser la prescription d’antibiotiques :
•En choisissant de traiter ou de ne pas traiter:
les études ont montré une diminution jusqu’à
72% de la prescription des antibiotiques en
médecine de ville(1-3).
Ex : Une PCT basse chez un sujet ayant déjà fait des
infections respiratoires ou ayant été hospitalisé, et dont
l’état clinique ne présente pas de différence majeure
avec son état habituel, permet d’éviter une
antibiothérapie et de conserver les antibiotiques en cas
de besoin réel.
•En diminuant la durée du traitement :
la PCT permet de suivre l’efficacité de
l’antibiothérapie initiée, en contrôlant ce taux
après le début du traitement. Les études ont
montré que la durée du traitement pouvait être
diminuée de 1,5 jours.
•En contrôlant l’efficacité du traitement :
l’absence d’amélioration de la PCT chez un
patient traité par antibiothérapie permet de
poser la question de l’efficacité du traitement.
Qu’est-ce que la PCT ?
La PCT est un petit peptide que l’on retrouve
dans la circulation sanguine générale lors
d’une infection bactérienne. Plus précoce et
plus spécifique que la CRP, la PCT est à ce
jour considérée comme le meilleur marqueur
diagnostique d’infection bactérienne sévère et
du sepsis. La PCT peut également être
employée comme marqueur pronostique, sa
concentration étant corrélée à la sévérité et à
l’étendue de l’infection bactérienne.
Quelle est la différence entre la CRP et la
PCT ?
La CRP est un marqueur d’inflammation et non
d’infection bactérienne comme la PCT. Sa
cinétique est également plus tardive. La
concentration de la PCT commence à croître 4
à 6 heures après l’infection et atteint son pic en
6 à 12 heures (demi-vie courte, de l’ordre de
20 à 24 heures).
Figure 1. Utilisation des antibiotiques avec l’algorithme de
guidage par PCT dans le traitement des IRB (adapté de [4])
EABPCO: Exacerbation Aiguë de BonchoPneumopathie Chronique
Obstructive, PAC: Pneumonie Aiguë Communautaire