La Procalcitonine SOFOMEC Carcassonne Décembre 2008 La Procalcitonine : quel intérêt ? Hormokine, médiateur de la réponse à l’infection Attentes : Un marqueur idéal d’infection bactérienne doit permettre un diagnostic précoce, fournir des indications pronostiques et orienter la gestion du traitement La PCT est reconnue comme un marqueur biologique de choix des infections sévères et du sepsis : valeur ajoutée au processus décisionnel dans la pratique clinique Cependant, la PCT n’est pas le marqueur idéal et certaines de ses limites font débat… Définitions SIRS : au moins 2 des critères suivants : - T° > à 38° ou < à 36° - Fréquence cardiaque > à 90/mn - Fréquence resp. > à 20 ou PaCO2 < à 32mmHg - GB > 12 000 Sepsis : Infection documentée + au moins 2 critères du SIRS Sepsis sévère : Sepsis associé à 1 dysfonctionnement d’organe ( y compris acidose lactique ou troubles de coagulation) Choc septique : Sepsis avec hypotension malgré une réanimation liquidienne adéquate, avec anomalies de perfusion La distinction entre SIRS et sepsis est difficile, avec pour conséquence la mise en œuvre d’une antibiothérapie soit par excès, soit retardée, soit inaproppriée… Pour le choc septique, la mortalité atteint les 60% et les souches bactériennes sont souvent multi résistantes. De ce fait, 30% des patients ayant une défaillance d’organe sont traités par défaut sans preuve d’infection… Indications du dosage de la PCT Aide au diagnostic : sa précocité va conditionner l’évolution du patient septique La PCT augmente précocemment, son dosage est fiable, reproductible, à coût modéré. C’est le marqueur le plus performant pour établir l’origine bactérienne d’un syndrome inflammatoire Mise en place d’une stratégie de prise en charge: recherche d’un traitement à bon escient, recours éventuel à un traitement spécifique Appréciation de la sévérité du pronostic Evaluation de la réponse au traitement antibiotique et réduction éventuelle de sa durée Les 2 indications principales du dosage sont le sepsis et l’infection respiratoire basse En pratique : PCT et infection respiratoire basse Début de positivité 4 à 6 heures après le stimulus infectieux Taux < 0,25 ng/ml : pas d’antibiothérapie mais réévaluation à H6 puis H24 Taux entre 0,25 et 0,5ng/ml : Antibiothérapie à évaluer selon la clinique Taux > ou égal à 0,5ng/ml : Antibiothérapie fortement conseillée Si un traitement Antibiotique est démarré, la réévaluation se fera à J3, puis à J7 PCT et infection respiratoire basse Une diminution de la PCT est un facteur de pronostic favorable. Quand l’antibiothérapie est efficace, on peut observer chaque jour une diminution de moitié des taux de PCT Une diminution du taux initial de l’ordre de 80 % permet d’envisager l’arrêt du traitement Si les valeurs de PCT sont très élevées au départ, un taux < à 10% de la valeur initiale permet d’envisager l’arrêt du traitement PCT et Sepsis Si taux < à 0,5ng/ml : ne pas traiter (mais attention une infection locale est toujours possible). Réévaluation entre H6 et H24 Si taux > ou égal à 2 : Diagnostic de sepsis positif, antibiothérapie Le suivi du traitement se fait à J1, J3 et J7 Une forte concentration de PCT au départ est de pronostic défavorable, un taux restant stable ou continuant à augmenter signe l’échec thérapeutique Les points forts intérêt +++ pour les pneumopathies acquises sous ventilation mécanique ou la démarche de prise en charge des patients BPCO Diminution des durées de traitement antibiotique : diminution des coûts mais également implications sur la pression de sélection et l’écologie bactérienne Les limites Le contexte clinique (état général du patient, âge, comorbidités associées) est à prendre en compte et le dosage ne doit pas se substituer à un examen attentif du patient Chez le Neutropénique, antibiothérapie même si la PCT n’a pas augmenté Pour les infections fungiques, les infections virales et le paludisme, c’est un mauvais marqueur Les limites La PCT est augmentée au décours des brûlures graves, des traumatismes majeurs, des interventions chirurgicales lourdes La PCT peut être faussée si choc cardiogénique sévère Si insuffisance rénale, la cinétique de la PCT est augmentée (24 à 48h) Alors la PCT, quel intérêt ? Le dosage de la PCT sans critères d’infection sévère ne peut être généralisé ! Les biomarqueurs sont comme le réverbère pour l’ivrogne, c’est plus un soutien qu’une véritable lumière… Mais mieux vaut avoir du soutien qu’errer dans le noir et tomber dans la rivière !! (J.Pugin)