EVALUATION DES COMPÉTENCES EXPÉRIMENTALES DE LA SECONDE AUX ECE Stage de Formation Continue PRF 2014- 2015 Johannesburg – 8 au 11 décembre 2014 Laurence Comte – EEMCP2 Démarche d’investigation Les objectifs des sciences expérimentales 3 Susciter l’intérêt pour les sciences Faire prendre conscience du rôle des sciences dans la compréhension du monde Former à la culture scientifique Rendre compétent : faire acquérir des connaissances faire acquérir des savoir-faire (capacités) développer des attitudes rendre l’élève capable d’utiliser tout cela à la fois Eduquer en matière de santé, de sexualité, de sécurité, d’environnement, de développement durable. Concevoir son enseignement en lien avec les objectifs 4 Conséquence 1 : donner du sens à son enseignement Ancrer son enseignement sur des situations connues, concrètes, l’environnement proche et l’actualité. Susciter l’étonnement, le questionnement, le débat… Varier les approches et ne pas complexifier : scientifique ne rime pas avec compliqué. Eviter le dogmatisme : en science, toute connaissance est considérée comme valide tant qu’elle résiste à l’épreuve des faits. Concevoir son enseignement en lien avec les objectifs 5 Conséquence 2 : adapter ses pratiques Pratiquer et faire pratiquer les modes de raisonnement propres aux sciences : le chercheur découvre, s’interroge, observe ou expérimente, interprète, conclus ou recommence… Mettre en œuvre une pédagogie active au cours de laquelle l’élève participe à l’élaboration d’un projet et à l’élaboration de son savoir. Mettre l’élève en situation de réaliser des productions écrites, numériques ou pratiques diversifiées pour construire les connaissances. Une démarche à privilégier… 6 Dans laquelle : L’élève participe à l’élaboration du projet L’élève participe à la construction de son savoir L’élève réalise des activités pratiques variées L’élève rend compte de ses activités → La démarche d’investigation Démarche d’investigation… un canevas conceptuel 7 une situation motivante suscitant la curiosité, la formulation d’une problématique précise, l’énoncé d’hypothèses explicatives, la conception d’une stratégie pour éprouver ces hypothèses, la mise en œuvre du projet ainsi élaboré, la confrontation des résultats obtenus et des hypothèses, l’élaboration d’un savoir mémorisable, Éventuellement...un nouveau problème la démarche d’investigation … … des démarches 8 Démarche d’observation Démarche expérimentale Démarche de modélisation Démarche documentaire Très utilisée en biologie ou en astronomie. C'est une démarche d'analyse. Très utilisée en physique, elle a des limites évidentes dans l'étude du vivant ( éthique, séparation des variables souvent difficile…). Il est parfois impossible d'expérimenter en classe (digestion, circulation sanguine, astronomie…) . Penser aux logiciels de simulation. Bien les distinguer du réel. La modélisation est une simplification délibérée du réel : seuls certains aspects du réel sont sélectionnés et interprétés, alors que les autres sont ignorés ; cette simplification est délibérée car le scientifique sait que le modèle ne peut être conforme aux processus réels étudiés, qu'il est valide dans un domaine limité. Le modèle ne sera jamais satisfaisant et aura toujours des limites. Il est obligatoirement discuter Il ne remplace pas le réel. Adaptée à toutes les disciplines mais penser aux difficultés de lecture des textes et des images que comportent les documents. Ne doit pas remplacer l’étude du réel quand elle est possible. Situation de départ Représentations des élèves Formulation de la QUESTION Stratégie de recherche 9 Je fais appel à une démarche expérimentale Je recherche, j’utilise : • des DOCUMENTS • des DONNEES (ouvrages, banques de données, documents historiques, etc.) J’utilise L’OBSERVATION (en classe ou sur le terrain) Je formule une HYPOTHESE J’en recherche les IMPLICATIONS Je construis le PROTOCOLE Je réalise la MANIPULATION non Je tire les conclusions : VALIDATION de l’hypothèse Je formule la REPONSE à la question sous forme de TEXTE, DESSIN, SCHEMA, GRAPHIQUE, etc. CONFRONTATION des réponses Structuration du savoir : BILAN oui Une démarche non exclusive 10 Tous les objets d’étude ne se prêtent pas à sa mise en œuvre. Il est nécessaire de diversifier les pratiques pédagogiques. La couverture complète et équilibrée du programme ne permet pas de traiter toutes les notions en l’appliquant ⇐ principe de réalité! D’autres démarches 11 La démarche de projet : Indispensable pour former à l’autonomie et à l’esprit d’initiative (compétence 7 du socle) Préparer aux enseignements d’exploration (MPS), aux TPE (épreuve anticipée du baccalauréat). Préparer à l’enseignement supérieur, à la vie d’adulte. L’exposé par le professeur : Parfois nécessaire. Ne doit jamais constituer l’essentiel d’une séance. Toujours intégré à un raisonnement scientifique. Démarche d’investigation : du concept à la mise en oeuvre 12 Ne pas caricaturer, ne pas figer le déroulement… Lors d’une séance : Ne pas chercher à tout développer Choisir les aspects qui seront développés → A la fin de l’année, toutes les étapes auront été envisagées par les élèves. Une étape incontournable : l’entrée dans l’activité (situation initiale et problème) → l’élève sait ce qu’il fait et pourquoi il le fait Des moments clés qui font vivre la démarche et rendent l’élève acteur : Propositions de pistes d’investigation Mise en commun : échanges, argumentation, raisonnement, écoute de l’autre. Mettre systématiquement les élèves en situation de production. C’est la confrontation des productions, la correction et la reformulation qui permettent la construction des savoirs. Diversifier les modalités de travail : activités individuelles, en binôme, en groupe, travail collaboratif. Démarche d’investigation : du concept à la mise en oeuvre L’entrée dans l’activité : l’investigation repose sur une situation déclenchante qui peut être : une situation proche de la préoccupation des élèves une simple perturbation (confrontation des représentations des élèves, histoire des sciences) des observations du réel … qui doit permettre : que l’élève se mette au travail que l’élève donne un sens à ce qu’il fait en classe que l’élève se pose des questions Le choix de la situation déclenchante est important car elle doit motiver et donner du sens à la démarche … D1 Diapositive 13 D1 Quel que soit le choix, la situation déclenchante doit être ce qu’il faut pour que l’élève se mette au travail. Il faut éviter des situations artificielles. Il faut donner du sens. Scientifique veut dire qui a du sens ! (dans cette démarche, on entend par problème, tout ce qui a du sens et pas seulement un mécanisme) ! DSI; 07/05/2006 Démarche d’investigation : du concept à la mise en oeuvre Du questionnement né de la situation déclenchante à la problématisation Le questionnement peut provenir : de l’enseignant des élèves Il est souvent de pure curiosité. Il ne peut être celui d’une seule personne mais doit être approprié par tous les élèves. Il faut ensuite passer du foisonnement initial à un objet d’étude scientifique clairement et rigoureusement délimité. ⇒ avec l'aide du professeur, transformer le questionnement en une problématique débouchant sur une action d'investigation ("comment expliquer que …"). Diapositive 14 D2 Enoncé d'un problème à résoudre, d'un phénomène dont on cherche à comprendre le mécanisme, d'un inconnu que l'on veut explorer, d'une opinion dont on veut faire un savoir DSI; 07/05/2006 Démarche d’investigation : du concept à la mise en oeuvre L’élaboration de la stratégie: la définition du projet Les élèves doivent s'interroger sur le «comment vais-je faire pour montrer que … » ils sont donc acteurs de la démarche en choisissant le cheminement (méthode) ils ont une idée de ce qu'ils doivent démontrer (hypothèse) ils imaginent ce qu'ils vont obtenir (résultats attendus ou conséquences vérifiables) L’enseignant doit, pendant un temps suffisamment long, accepter de ne pas orienter leur recherche. Démarche d’investigation : du concept à la mise en oeuvre 16 La mise en œuvre du projet : cherchons! Durée principale Variété infinie Une ou plusieurs activités …tâche complexe Priorité au concret : les activités pratiques sont mises en œuvre le plus souvent possible. L’investigation sensu stricto La confrontation : a-t-on trouvé ce qu’on cherchait? 17 Echanges, débats → Faits recherchés / faits découverts Résultats prévus / résultats obtenus Idées initiales / épreuve des faits Divergence éventuelle des résultats, erreurs et incomplétude Construction de la correction Veiller à mettre en cohérence le questionnement ("sachant que …, comment expliquer que …?") la ou les activités d'investigation menées pour le résoudre la conclusion déduite (et la notion construite) Le bilan de l’investigation Se rappeler qu’on ne peut pas tout déduire d’activités et que par moment un apport magistral est nécessaire. Démarche d’investigation : du concept à la mise en oeuvre 18 La terminaison La phase de structuration : - Reprend le questionnement de départ Retrace la démarche utilisée Aboutit à la réponse (notion) construite Intègre éventuellement une généralisation ou des compléments. Débouche sur l’énoncé de ce qui reste à comprendre … un nouveau problème?! La trace écrite : reflet de la démarche Dans la trace écrite de l’élève, on doit retrouver… La problématique de départ Les différentes étapes de résolution de ce problème : ce qu’on a fait, à partir de quels objets d’investigation on l’a fait: comment on l’a fait (c'est l'investigation s.s.) ce qu’on en a tiré observation du réel, vidéogramme, documents du manuel () ou documents fournis production personnelle (élève : travail individuel ou de groupe) production collective (classe) raisonnements et arguments pour répondre au problème initial. Le bilan donnant réponse à cette question (notion construite) Compétences et tâches complexes Qu’est ce qu’une compétence? 21 Une compétence repose sur la mobilisation d’un certain nombre de ressources, pour agir avec succès dans une situation donnée, complexe et authentique. Ressources propres à l’individu (connaissances, capacités, attitudes) Situation Ressources externes à l’individu (autres personnes, documents, outils…) Elle se construit progressivement de l’école maternelle à la fin de la scolarité puis durant toute la vie. Enseignement et compétences 22 Il ne s’agit plus seulement de faire acquérir des connaissances ou des savoir-faire (= capacités) aux élèves mais de les rendre compétents = les rendre capables de choisir et d’utiliser de façon pertinente les différentes ressources dont ils disposent (connaissances, capacités, attitudes) pour résoudre une situation nouvelle. → cette situation est une tâche complexe. La compétence a un caractère global et transversal : c’est un "savoir agir". De la capacité à la compétence : pas seulement une question de vocabulaire Exemple : « Extraire une information » = « S’informer » Si au cours d’une activité un élève est amené à lire un texte scientifique pour en extraire une information quelle qu’elle soit , il exerce une capacité. L’activité est guidée, ne nécessite pas de connaissance contextualisée particulière et n’engage finalement que la capacité à extraire une information. Extraire une ou plusieurs informations à partir d’un document simple = capacité (niveau 1) Il est possible d’identifier plusieurs niveaux de difficulté dans ce type d’activité. Le niveau de difficulté tiendra compte du nombre d’informations à extraire, du type de document proposé à l’élève, du nombre de documents… On peut ainsi identifier un niveau 2 qui correspond à la capacité « enrichie ». Extraire plusieurs informations à partir d’un document moins didactisé = capacité (niveau 2) Un Niveau 3 sera atteint si un raisonnement s’ajoute à la capacité déjà engagée. S’ajoute donc à la capacité de « s’informer » une capacité de raisonnement elle-même nourrie par des connaissances. Le niveau 3 correspond donc à la mise en oeuvre d’une COMPETENCE. Extraire certaines informations pertinentes pour résoudre un problème ⇒ raisonnement : discriminer l’information = compétence De la capacité à la compétence Source : Evaluer des compétences en SVT : une approche par les items I-Com-Rea-Rai – académie de Rennes La compétence Communiquer La formation à la communication des résultats se décline suivant trois niveaux : Au premier niveau l’élève met en oeuvre les techniques inhérentes au mode de communication. A ce premier stade d’apprentissage, il est capable de communiquer l’information brute. Au deuxième niveau l’élève est capable d’enrichir l’information brute. Il est capable d’enrichir sa communication de compléments notionnels (titre, légende, annotations,… informations qui sont soit des connaissances réinvesties, soit des informations qu’il va être amenée à rechercher mais qui ne font pas partie des exigibles.) ou d’indications (conditions d’expérience, localisation de l’objet d’étude…) et ainsi de faciliter la lecture de l’information en la contextualisant et en l’explicitant. Au troisième niveau l’élève sait mettre en valeur l’information enrichie. Il sait prendre en compte l’interprétation qu’il fait pour produire sa communication. L’organisation de l’information rend alors son interprétation plus évidente. Des compétences aux tâches complexes Mises en œuvre conjointement, les compétences définissent une tâche complexe. Rendre les élèves compétents Les rendre capable de mobiliser des plusieurs ressources (connaissances, capacités et attitudes) afin de résoudre une tâche inédite et/ou complexe. • Comment? Des apprentissages ponctuels de ressources ▫ • Construction des connaissances par la mise en oeuvre de capacités (lors de démarches d’investigation pour les disciplines scientifiques) L’apprentissage de la résolution de situations complexes ▫ Mise en œuvre de situations d’enseignement permettant l’apprentissage de la résolution de situations complexes. • Evaluation de la maîtrise des ressources (les skills) • Evaluation par situations complexes : seule évaluation permettant d’évaluer la compétence. Les taches complexes Tâches simples tâches complexes sans attendre que les automatismes soient acquis pour proposer des taches complexes. Les tâches complexes permettent de motiver les élèves et de les former à gérer des situations concrètes de la vie réelle en mobilisant les connaissances, les capacités et les attitudes acquises pour en développer de nouvelles. Quand on fait résoudre aux élèves des tâches complexes, on les laisse libres de leur démarche de résolution et on leur propose différentes aides pour mener à bien cette tâche. Les taches complexes 29 S’insèrent dans la progression à la place d’une séance d’apprentissage (ou d’évaluation) traditionnelle. Permettent de construire des connaissances en mettant en œuvre des capacités et des attitudes. Peuvent être proposée à n’importe quel moment du processus d’apprentissage. On passe d’une démarche d’investigation bâtie sur une succession d’activités à une consigne globale pour laquelle différents supports sont mis à disposition. C‘est l’élève qui choisit la stratégie pour résoudre la question. Des aides sont prévues (coup de pouces, jokers) pour compenser l’hétérogénéité des élèves. De façon pratique, une tâche complexe c’est : Une situation problème (contextualisée) Des ressources à la disposition de l’élève COMPLEXE Des consignes de travail ≠ COMPLIQUE Des aides et des coups de pouce LIBERTE DE LA DEMARCHE DE RESOLUTION D’autres exemples : - Un compte-rendu, un exposé - Une affiche - Une situation d’apprentissage disciplinaire Des exemples de tâches complexes en SVT Tâche complexe sans activité pratique : niveau 6ème – Thème : L’occupation du milieu Tâche complexe avec activité pratique : niveau 2nde – Thème : Corps humain et santé : l’exercice physique. Elaborer des taches complexes Un premier niveau : - Transformer une partie des situations d’apprentissage pratiquées actuellement en taches complexes. - Proposer des situations semblables en évaluation. 2ème niveau : - Créer des tâches complexes plus élaborées et originales. Atelier 2 : Consigne : Réaliser une fiche d’activité type « tâche complexe » à partir d’une séance de votre choix