La maladie de Charcot est une difficile lutte contre la mort

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Date: 29.03.2015
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Page: 66
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La maladie de Charcot est
une d_i_Jcile lutte contre la mort
Rare La sclérose latérale amyotrophique fait partie des maladies orphelines qui frappent l'opinion publique
en raison de leur pronostic létal. Elle s'attaque aux fonctions motrices sans porter atteinte à la conscience.
De quoi on parle
La sclérose latérale amyotrophique (UA) ou maladie de Charcot
caractérisée par un affaiblissement
Une pa ralysie
l'ensemble des muscles Gambes, bras, muscles
respiratoires. muscles de le déglutition et de la perde. Les fonctions
intellectuelles et sensorielles ne sont, en principe. pas touchées.
est une
est
TEL,
une affection
cruelle. La maladie
de Charcot, du
C
nom du neurologue
français
l'ayant découverte,
prive peu à peu les
malades de leurs mouvements et de la parole
sans entamer leurs facultés intellectuelles et
sensorielles. Elle est connue du grand public
grâce au célèbre astrophysicien Stephen
Hawking, dont la vie est retracée dans «Une
merveilleuse histoire du temps», actuelleRichard Glatzer, le réalisateur
de «Still Alice», vient de succomber
ment dans les salles.
à la SLA. Keystone/Chris Piuello
américain, le réalisateur Richard Glatzer, qui
vient de disparaître des suites de cette maladie à 63 ans. Son entourage raconte qu'une semaine avant le début du tournage de son dernier film, «Still Alice», ses mains et ses bras
ne répondaient presque plus, si bien qu'il ne
pouvait plus manger ni même s'habiller seul.
Les faits
«Still Alice» restera le tout dernier film
du réalisateur américain Richard Glatzer.
En février dernier, en recevant l'Oscar de la
meilleure actrice pour son rôle dans ce film,
Julianne Moore saluait le courage du réalisateur
dans son combat contre la maladie de Charcot.
La suite
Quelques semaines plus tard, alors que «Still
Alice» est toujours dans les salles, Richard
Glatzer décède des suites de sa maladie, quatre
ans après avoir reçu le terrible diagnostic.
Aujourd'hui, c'est une figure du cinéma
La sclérose latérale amyotrophique (SLA),
autre nom donné à cette pathologie, est une
maladie neurodégénérative heureusement
rare (moins de 1 personne sur 25
- environ 20 cas à Genève). Elle se caractérise par
une atteinte progressive des fonctions motrices, due à la dégénérescence des neurones de
de Charcot
Elodie Lavigne
[email protected]
la moelle épinière et du cerveau, qui se mani-
feste par une perte du volume et de la force
musculaire (voir infographie). Concrètement,
cela se traduit d'abord par une faiblesse, puis
par une paralysie des muscles des jambes et
des bras, des muscles respiratoires, ainsi que
de ceux permettant la déglutition et la parole.
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Les fonctions sensorielles (le goût, la vue, le
toucher, l'ouïe), mais aussi urinaires, sexuelles et intellectuelles ne sont en général pas altérées. Un esprit toujours en éveil, mais dans
un corps peu à peu paralysé...
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déclarée, son évolution est généralement rapide, ce qui en fait l'un des diagnostics les
plus terribles de la médecine. «Ces patients
ont une espérance de vie très courte, entre
trois et cinq ans après le diagnostic, mais cela
Le mal s'insinue progressivement, puis reste très individuel», confirme le professeur
évolue durant des mois, parfois des années. Thierry Kuntzer, médecin adjoint au service
«Cela peut débuter par une sensation de fai- de neurologie du Centre hospitalier universiblesse dans les membres, comme un pied qui taire vaudois (CHUV). Les patients qui partombe, une certaine raideur, des crampes, viennent à survivre à long terme, comme Stemais aussi par des difficultés à articuler, par phen Hawking, sont extrêmement rares.
C'est une maladie dont on ne guérit pas et
la voix qui change ou par des réflexes trop
pour
laquelle il n'existe pas de traitement cuvifs», explique Anne-Chantal Héritier Barras, chef de clinique en neurologie aux Hôpi- ratif. Seul le riluzole, médicament aux effets
taux universitaires de Genève (HUG). Com- neuroprotecteurs, freine la destruction des
me la maladie est rare et que les premiers neurones. Mais il ne prolonge que de quelsymptômes sont peu spécifiques, le parcours ques mois l'espérance de vie. Les malades
médical du patient est souvent long avant sont donc rapidement confrontés au handique le diagnostic ne soit établi. «C'est l'ag- cap. Avec le temps, ils ont de plus en plus de
gravation des symptômes moteurs et muscu- difficultés à effectuer les gestes quotidiens et
laires au cours des mois et l'absence de trou- à se déplacer, en raison de la perte de subsbles de la sensibilité qui sont très évoca- tance musculaire secondaire à l'atteinte des
neurones. Leur alimentation est perturbée
teurs», poursuit la spécialiste.
par des problèmes de déglutition. Ils éprouLa maladie de Charcot frappe générale- vent une peine croissante à parler, à utiliser
ment dès 55 ans, avec une légère prédomi- leurs mains et à communiquer. Leurs capaci-
nance chez les hommes. Exceptionnelle- tés respiratoires diminuent si bien qu'un apment, elle peut toucher des jeunes gens pareil de ventilation artificielle finit par être
autour de zo ans, lorsque des mutations gé- indispensable. A tout cela s'ajoutent une fatinétiques sont en cause. Les origines de la gue importante et un équilibre psychologiSLA sont encore peu claires, mais on suppo- que souvent mis à mal par la dégradation de
se qu'elles sont plurifactorielles. Les spécia- leur état.
listes évoquent des facteurs environnemenA défaut de guérir ces malades, on protaux, comme l'exposition à des toxiques gresse dans la prise en charge de leurs condi-
(polluants, pesticides, solvants, produits tions de vie. Aux HUG, une consultation pludopants), la répétition de traumatismes crâ- ridisciplinaire (neurologue, pneumologue,
niens (notamment chez les footballeurs logopédiste, phoniatre, ergothérapeute,
professionnels), ou un processus local in- physiothérapeute, etc.) permet de contrôler
flammatoire qui bloquerait le fonctionne- les complications et de prolonger leur automent normal des neurones, ou encore la nomie. Un soutien social et psychologique
piste génétique, certaines mutations sem- est aussi proposé. «Tout cela permet de problant favoriser la dégénérescence des neu- longer leur durée de vie de quelques mois
rones musculaires.
(entre sept et neuf mois selon les études) et
surtout d'améliorer la qualité de vie des patients et de leurs proches», conclut le Dr HéUne fois que la maladie s'est véritablement ritier Barras.
Une espérance de vie courte
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Motricité
Motricité normale
bouger un
un muscle,
muscle
Pour bouffer
le Cerveau
cerveau envoie Lin
un signal
Ce sig
nal est
signai
est relayé
de
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la moelle Épinière
épinière
muscles par
par
vers les muscles
des
les appelées
appelées
des cellules
matoneurones
motoneurones
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«Ces patients
ont une
espérance
de vie très
courte, entre
trois et cinq
ans après le
diagnostic»
Dr Thierry Kuntzer,
médecin au CHUV
Dans la maladie de Charcot,
les motoneurones degêne rent,
provoquant des problèmes
moteurs
Forme bulbaire
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motorieurones de
de la
la face
face
Les motoneurones
de pharynx
pherynx se teriorenr
et du
en premier.
Effets: problèmes d'élocution
delocution
Effets:
et de déeurition, voix
voix rauque.
rauque,
ble ou nasillarde
faible
Forme spinale
Les motoneurones
qui permettent
motoneuronesqul
le mouvement du tronc
tronc ou
des membres sedégradent.
dégradent
Effetsa faiblesse
faiblesse d'une
d'une partie
d'un membre,
d'un
nombre, [tif
difficulté
de coordination
mouvements.
coordinationdes
&omit/liements.
roubles de réquilfbre.
l'équilibre, chutes.
troubles
Stade avancé
Tous les muscles du corps
Tous
sont touches
soit
touchés quelle
quelle pue
quesoit
ta
la forme par laquelle
ta
la maladie a débute
débuté
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L'espoir des cellules souches
Le recours aux cellules souches - qui peuvent se spécialiser en n'importe quelle autre
cellule de l'organisme - représente la principale piste de la recherche médicale. L'injection de cellules souches pourrait en effet
permettre de remplacer les neurones détruits et de freiner, voire de stopper la perte
des fonctions motrices. «Mais il faudrait
que ces cellules se développent au bon endroit et intègrent les fonctions recherchées,
ce que nous ne savons pas encore assurer.
Aujourd'hui, même si cette piste est prometteuse, on n'en est qu'à un stade embryonnaire», commente le Dr Anne-Chan-
tal Héritier Barras. «Aucun travail
scientifique rigoureux n'a été conduit et
aucun modèle animal n'existe pour ce traitement», confirme le Pr Thierry Kuntzer.
Dans le monde, des centres de soins n'ont
toutefois pas attendu que le traitement par
cellules souches ait été approuvé par des
études scientifiques pour le proposer à des
malades désespérés et prêts à tout pour survivre. Selon le spécialiste, le recours à ces
techniques n'est pas anodin. Des effets secondaires comme des réactions inflammatoires, génératrices de tumeurs, ne sont pas
exclus. Pour un résultat que rien ne garantit.
Vivre avec la maladie de Charcot
Quand le réalisateur Richard Glatzer a reçu
le diagnostic de sclérose latérale amyotrophique, Wash (son époux) lui a demandé ce qu'il
voulait faire. Voyager, voir le monde? Il a répondu qu'il voulait tourner des films. Et c'est
ce qu'il a fait. Quand le diagnostic de la maladie de Charcot tombe, c'est souvent le choc.
En charge de ces patients, le Dr Anne-Chantal Héritier Barras observe différentes réactions: «Lorsque la maladie impose une mort
prochaine, c'est l'occasion pour certains patients de donner un sens à leur vie. Ils règlent
leurs affaires courantes et veulent profiter du
temps qu'il leur reste. D'autres sont plus ré-
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voltés face au diagnostic et à la dépendance
qui les menace. Un processus de deuil commence.» Au sein de la consultation en soins
palliatifs des HUG, les croyances et les souhaits des patients sont abordés: «Certains
sont dans le déni et refusent de parler du futur, d'autres préfèrent se fixer des limites et
émettent leur désir de partir avant d'être dépendants, quand ils ne pourront plus marcher
ou plus communiquer.» Différents systèmes
ont été créés pour préserver leurs capacités à
communiquer, comme des caméras reconnaissant les mouvements oculaires (eye tracking) qui ne sont pas touchés par la maladie.
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