Date: 09.11.2014
Le Matin Dimanche
1001 Lausanne
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Genre de média: Médias imprimés
Type de média: Presse journ./hebd.
Tirage: 147'556
Parution: hebdomadaire
N° de thème: 377.006
N° d'abonnement: 1072864
Page: 12
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«L'immunothérapie va se démocratiser
au cours de la prochaine décennie»
Figure mondiale de l'oncologie, George Coukos est responsable depuis 2012 du département
d'oncologie du CHUV/UNIL et directeur du Centre Ludwig pour la recherche sur le cancer. Yvan Genevay
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Rapport Page: 12/19
Date: 09.11.2014
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Cancer On peut désormais
«apprendre» au corps à se défendre
contre une tumeur. Le professeur
du CHUV George Coukos veut faire
profiter les Romands de ces progrès.
Camille Krafft
Vous dites que la médecine
peut aujourd'hui
«apprendre au corps
à se défendre lui-même»
contre le cancer.
Comment?
L'immunothérapie est une in-
tervention médicale visant à
fortifier le système immunitaire
en lui apprenant à reconnaître
les envahisseurs et à les élimi-
ner. On sait aujourd'hui que le
système immunitaire joue un
rôle de protection contre le can-
cer. Lorsqu'il est affaibli, certai-
nes tumeurs peuvent l'envahir,
et il faut le rééduquer pour qu'il
se défende.
Avec quelles armes?
Les thérapies actuelles se con-
centrent principalement sur les
cellules dites «T», qui luttent
contre l'envahisseur. Chez les
patients qui développent une
réponse immunitaire sponta-
née, ces cellules sont déjà pré-
sentes dans la tumeur. L'une
des approches est un vaccin thé-
rapeutique permettant de les
activer. Aujourd'hui, on peut
utiliser ces vaccins durant la
première phase de la thérapie,
en complément de la chirurgie,
de la chimio ou de la radiothéra-
pie. Ils pourraient permettre de
prévenir une récidive, qui tou-
che jusqu'à 50% des patients
pour certains cancers.
Est-ce que tout le monde
sera traité avec
l'immunothérapie
dans quelques années?
Je suis sûr que l'immunothéra-
pie va jouer un rôle de plus en
plus significatif dans le traite-
ment contre le cancer. Durant la
dernière décennie, nous avons
également développé des subs-
tances qui combattent le micro-
environnement de la tumeur.
Combinées au vaccin, ces subs-
tances vont jouer un rôle essen-
tiel à l'avenir.
On ne va donc pas, à terme,
laisser tomber la chimie
pour des traitements
«naturels»?
C'est peu probable, mais nous
sommes de plus en plus intelli-
gents dans notre manière de con-
cevoir les médicaments. Ils peu-
vent désormais cibler la tumeur
de façon très spécifique avec des
effets secondaires réduits.
Y a-t-il des limites
aux vaccins?
Oui, parce qu'il faut du temps
pour que le corps construise une
réponse appropriée, et beau-
coup de patients ne disposent
pas de ce temps. Nous dévelop-
pons donc une nouvelle appro-
che en multipliant des cellules T
en dehors du corps. En gros, on
sort les cellules immunitaires du
patient et on les place en labora-
toire, où on les rééduque, on les
fortifie et on les multiplie avant
de les réinjecter. Nous savons
aujourd'hui comment les modi-
fier en y introduisant des gènes
qui leur permettent d'être de
bien meilleurs soldats. Nous
avons les connaissances suffi-
santes pour créer en laboratoire
de véritables armées de cellules
T, capables de reconnaître la tu-
meur et de la vaincre. Il y a dix
ans, c'était un rêve, mais aujour-
d'hui, c'est la réalité.
Ce traitement a-t-il déjà été
testé sur des patients?
Oui, avec des résultats suffisam-
ment positifs pour que les gens
commencent à y croire. Notre
espoir, c'est que dans un avenir
proche nous puissions traiter de
cette manière beaucoup de pa-
tients présentant des tumeurs
métastatiques ou récidivantes.
Pour la première fois de l'histoi-
re, la médecine peut donner un
espoir de guérison à ces mala-
des. Dans quelques années,
après avoir retiré une tumeur,
vous pourrez l'amener en labo-
ratoire pour multiplier les cellu-
les T, puis les réinjecter dans le
corps du patient.
Cette nouvelle approche
a notamment permis
une avancée majeure dans
le traitement de la leucémie.
Comment?
Des cibles spécifiques ont été
identifiées dans les cellules can-
«Pour la première
fois de l'histoire,
la médecine peut
donner un espoir
de guérison à des
malades souffrant
de tumeurs
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métastatiques
ou récidivantes»
George Coukos, oncologue
céreuses de la leucémie lym-
phoblastique aiguë, qui touche
des enfants comme des adultes.
Les chercheurs ont développé
des récepteurs qu'ils fixent sur
les cellules T et qui reconnais-
sent ces cibles. Le patient est
d'abord traité avec une chimio-
thérapie, et les cellules T lui
sont ensuite injectées. Il doit
rester sous surveillance pen-
dant quelques semaines parce
que cela cause de fortes réac-
tions du corps, qui est complète-
ment secoué. Mais, une fois ces
réactions passées, 85% des pa-
tients sur les 35 qui ont reçu ce
traitement à ce jour ont guéri.
Certains sont sceptiques
justement parce qu'on
ne sait pas encore comment
l'organisme peut réagir...
L'expérience clinique est en
train de se construire. Avant les
premières transplantations, les
craintes étaient les mêmes. Le
succès extraordinaire dans le
champ de la leucémie pousse
l'industrie pharmaceutique à
investir dans ce domaine. Donc
je pense que, dans les dix pro-
chaines années, nous aurons
une démocratisation de ces
traitements, ce qui est très pro-
metteur.
En particulier à Lausanne.
Oui, nous sommes en train de
construire un centre de référen-
ce pour toute la Suisse romande
avec un établissement spéciali-
sé qui pourra développer des
cellules en laboratoire. Nous al-
lons fabriquer des vaccins et
également des cellules T contre
la leucémie, le lymphome, le
mélanome, le cancer du pou-
mon, du sein, des ovaires ou du
côlon -pour commencer.
L'ouverture est prévue pour
2016. Ce sera le plus grand cen-
tre de ce type en Europe. Paral-
lèlement, nous construisons
une unité spécialisée pour
prendre soin des patients trai-
tés par immunothérapie. La
création d'un partenariat solide
avec nos collègues oncologues
de la région permettra aux pa-
tients de l'ensemble du canton
de Vaud et de la Suisse romande
de bénéficier de ces traite-
ments. Nous voulons offrir une
médecine d'avant-garde acces-
sible à tous.
A savoir
George Coukos et La na Ka nda laft
feront une présentation de
18 minutes intitulée «New trends
in immunotherapy» dans le cadre
des conférences TEDx organisées
par le CHUV jeudi 13 novembre, de
14 h à 18h, sur le campus de l'EPFL.
De nombreux autres chercheurs et
cliniciens, dont le cardiologue René
Prêtre, détailleront les innovations
dans leur domaine. Informations
sur www.chuv.ch/tedx. Inscriptions
par courriel: [email protected]
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