PORTUGALIAE MATHEMATICA
Vol. 51 Fasc. 1 – 1994
TRANSFERT DE LA NOTION DE C-ANNEAUX
AUX PRODUITS FIBRES
Othman Echi
Je d´edie ce travail `a ma fianc´ee Salwa Boualegue
Abstract. Let Tbe a domain and Ma maximal ideal of T. Let ϕ:TKbe the
canonical surjection where K=T/M. We consider the ring R=ϕ1(D), where Dis a
subring of Kwith quotient field k. It is proved here that if Tand Dare C-rings [8] and
Kis algebraic over k, then Ris also a C-ring. Other results concerning C-rings are also
given.
esum´e. Soient Tun anneau int`egre, Mun id´eal maximal de T. Soit Dun sous
anneau de K=T/M, de corps des fractions k. On consid`ere l’anneau R=ϕ1(D),
o`u ϕest la surjection canonique de Tdans K. On montre ici que si Tet Dsont des
C-anneaux [8] et si Kest alg´ebrique sur kalors Rest un C-anneau. D’autres r´esultats
concernant les C-anneaux sont aussi donn´es.
0 – Introduction
Tous les anneaux consid´er´es dans ce travail sont commutatifs unitaires int`egres
et de dimension de Krull finie.
Au premier paragraphe on donne des r´esultats compl´etants notre travail [8];
rappelons que suivant [8], on dit que Aest un Cn-anneau si pour tout couple
d’id´eaux premiers cons´ecutifs PQde l’anneau des polynˆomes en nind´etermi-
n´ees A[n] sur Aon a alors ht(Q/p[n]) = ht(P/p[n]) + 1 o`u p=PA. On dit que
Aest un C-anneau, si c’est un Cn-anneau, pour tout entier naturel n. On dit que
Aest En-anneau, si pour toute chaˆıne satur´ee d’id´eaux premiers P0P1P2
de A[n] telle que P0A=P1A, alors ht(P2/P0) = 2, si Aest un En-anneau
pour tout entier naturel n; on dit que Aest un E-anneau. Rappelons aussi qu’on
Received : June 14, 1991; Revised: November 15, 1991.
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dit que Aest un anneau de Jaffard; si dim(A[n]) = dim(A) + n, pour tout entier
naturel n, que Aest localement de Jaffard (resp. esiduellement de Jaffard) si,
pour tout id´eal premier pde A, le localis´e Ap(resp. le quotient A/p) est de
Jaffard et que Aest totalement de Jaffard si tout localis´e de Aest r´esiduellement
de Jaffard (de fa¸con ´equivalente tout quotient est localement de Jaffard).
On donne ici une caract´erisation des C-anneaux; on montre que Aest un
C-anneau si et seulement si il est totalement de Jaffard et pour tout entier net
tout couple d’id´eaux premiers cons´ecutifs PQde A[n], on a la formule:
(1) 1 [ht Qht P] = ht(q/p)[ht qht p].
Rappelons qu’un anneau Aest dit cat´enaire si, pour tout couple pq
d’id´eaux premiers de A, toutes les chaˆınes satur´ees d’id´eaux premiers entre pet
qont mˆeme longueur et qu’il est universellement cat´enaire si A[n] est cat´enaire,
pour tout entier n. La formule (1) nous permet de retrouver un r´esultat de [8];
Aest universellement cat´enaire si et seulement si Aest un C-anneau cat´enaire”
[8, Corollaire (1.5)].
On montre aussi que si ABest un extension enti`ere telle que pour tout
couple d’id´eaux premiers q1q2de Bon ait ht(q2/q1) = ht(q2A/q1A) et
que Bsoit un C-anneau, alors Aest un C-anneau.
Au deuxi`eme paragraphe on ´etudie le transfert de la notion de C-anneau aux
produits fibr´es d’anneaux; soit Tun anneau, Mun id´eal maximal de Tet Dun
sous anneau du corps K=T/M et Rl’anneau d´etermin´e par le pullback suivant:
RD
↓ ↓
Tϕ
K
On dit alors que Rest l’anneau de la construction (T, M, D) [6]. On note kle
corps des fractions de D, on montre alors ici que si Tet Dsont des C-anneaux
et Kest alg´ebrique sur k, alors Rest un C-anneau.
On s’int´er`esse aussi `a la construction D(S,r)introduite par M. Fontana et
S. Kabbaj dans [10]; soient Dun anneau, Sune partie multiplicative de D,
{X1, ..., Xr}un ensemble fini d’indetermin´ees sur DS, on pose D(S,r)=D+
(X1, ..., Xr)DS[X1, ..., Xr]. On montre alors ici que D(S,r)est un C-anneau (resp.
un E-anneau) si et seulement si Dest un C-anneau (resp. un E-anneau).
Rappelons que suivant [12], [13], un anneau Aest dit S-fort si pour tout
couple d’id´eaux premiers PQcons´ecutifs dans A, les id´eaux P[X]Q[X]
sont cons´ecutifs dans A[X] et qu’il est S-fort universel si, pour tout entier naturel
n, l’anneau de polynˆomes A[n] est S-fort.
TRANSFERT DE LA NOTION DE C-ANNEAUX AUX PRODUITS FIBRES 15
1 – C-anneaux et extension enti`ere
On commence par la carat´erisation suivante:
Proposition 1.1. Soit Aun anneau, les assertions suivantes sont ´equivalentes:
i)Aest un C-anneau;
ii)Aest totalement de Jaffard et pour tout entier net tout couple d’id´eaux
premiers cons´ecutifs PQde A[n]on a:
(1) 1 [ht Qht P] = ht(q/p)[ht qht p],
o`u p=PAet q=QA.
D´emonstration: On consid`ere un couple PQd’id´eaux premiers cons´ecutifs
de A[n], posant p=PAet q=QA, on a:
(2) ht(Q/p[n]) = ht(P/p[n]) + 1 .
Comme, par ailleurs, Aest S-fort universel [8], donc totalement de Jaffard [7],
on a d’apr`es [8, Proposition (3.1)]
(3) ht(Q/p[n]) = ht Q+ ht(q/p)ht qet ht(P/p[n]) = ht Pht p .
En combinant (2) et (3) on a la formule (1).
R´eciproquement soient PQdeux id´eaux premiers cons´ecutifs de A[n], on
pose p=PAet q=QA. Comme Aest totalement de Jaffard on a les
formules (3) et la formule (1) donne en effet ht(Q/p[n]) = ht(P/p[n]) + 1. Ce qui
montre que Aest un C-anneau.
Corollaire 1.2 [8].Soient Aun anneau, alors les assertions suivantes sont
´equivalentes
i)Aest un C-anneau cat´enaire;
ii)Aest universellement cat´enaire.
D´emonstration: Soient PQdeux id´eaux premiers cons´ecutifs de A[n],
compte-tenu de la formule (1) de la Proposition 1.1 on a:
1[ht Qht P] = ht(q/p)[ht qht p].
Et comme Aest cat´enaire le deuxi`eme membre de cette ´egalit´e est nul, ce qui
donne ht Q= ht P+ 1.
Ainsi Aest universellement cat´enaire.
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La eciproque est ´evidente.
Soient ABune extension enti`ere d’anneaux. On peut se demander sous
quelle conditions sur l’extension ABa-t-on Aun C-anneau?
On done ici une r´eponse partielle `a cette question.
Proposition 1.3. Soit ABune extension enti`ere telle que pour tout
couple d’id´eaux premiers q1q2de Bon ait:
ht(q2/q1) = ht³(q2A)/(q1A)´.
Si Best un C-anneau alors il en est de mˆeme de A.
D´emonstration: Comme Best un C-anneau, alors il est S-fort universel [8],
par ailleurs l’extension ABest enti`ere, donc Aest S-fort universel [12], donc
totalement de Jaffard [7]. Consid´erons PQdeux id´eaux premiers cons´ecutifs
de A[n], d’apr`es les propri´et´es du lying-over et du going-up, il existe P0Q0,
id´eaux premiers cons´ecutifs de B[n] tels que:
P0(A[n]) = Pet Q0(A[n]) = Q .
Donc on a [Proposition 1.1]:
(4) 1 [ht Q0ht P0] = ht(q0/p0)[ht q0ht p0],
o`u p0=P0Bet q0=Q0B.
En posant p=PAet q=QA, on a par hypoth`ese:
(5) ht(q0/p0) = ht(q/p),ht q0= ht qet ht p0= ht p .
D’autre part, d’apr`es [5, Lemme 3.4] le couple (A, B) v´erifie la formule de la
dimension, comme par ailleurs Best S-fort universel, alors (A[n], B[n]) v´erifie la
formule de la dimension [5, Lemme 3.6] et on a alors les formules
(6) ht Q0= ht Qet ht P0= ht P[5, Lemme (3.4)].
Substituant les termes de (4) par leurs valeurs dans (5) et (6) on a la formule:
(1) 1 [ht Qht P] = ht(q/p)[ht qht p].
Ce qui prouve que Aest un C-anneau [Proposition 1.1].
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2 – Produits fibres
Dans ce paragraphe, on consid`ere Tun anneau, Mun id´eal maximal de Tet
Dun sous anneau du corps K=T/M et Rl’anneau d´etermin´e par le produit
fibr´e suivant: RD
↓ ↓
Tϕ
K
∩ ∩
Les anneaux Tet Rpartagent donc l’id´eal Mon dit que Rest l’anneau de
la construction (T, M, D) [6]. On note kle corps des fractions de D. Rappelons
tout d’abord le r´esultat suivant
Proposition 2.0 [1, Lemme 2.1].
a)R/M
=D.
b) Spec(R) = Spec(D)`Spec(K)Spec(T).
c)Si Test local, alors Mest un id´eal premier divis´e de R, et tout id´eal
premier de Rest comparable `a M. Si en plus k=Kalors RM=T.
d)Pour tout id´eal premier pde Rtel que M6⊂ p, il existe un unique id´eal
premier qde Ttel que qR=pet on a Tq=Rp.
e)Pour tout id´eal premier pde Rtel que Mp, il existe un unique id´eal
qde Dtel que p=ϕ1(q). De plus Rpest un produit fibr´e donn´e par le
diagramme commutatif suivant.
RpDq
↓ ↓
TMK
∩ ∩
f)Test une extension enti`ere de Rsi et seulement si D=ket Kest alg´ebrique
sur k.
Th´eor`eme 2.1. Si Tet Dsont des C-anneaux et Kest alg´ebrique sur k,
alors Rest un C-anneau.
Pour d´emontrer ce r´esultat on a besoin de deux propositions et un lemme
Lemme 2.2. Soient Tun anneau local d’id´eal maximal M,Dun sous
anneau de T/M et Rl’anneau de la construction (T, M, D). Soit Qun id´eal
premier de R[n]contenant M[n]. Si (0) Q1Q2... Qk=Qest une
chaˆıne non raffinable d’id´eaux premiers de R[n]et Qi0le plus petit id´eal de la
chaˆıne contenant M[n], alors Qi0R=M.
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