Sommaire
Cette étude a été menée auprès de
88
femmes incarcérées dans trois institutions du
Québec qui leur sont réservées. Peu d'études portent sur la problématique
suicidair~
des
femmes incarcérées en raison notamment du petit nombre d'entre elles dans l'ensemble
de
la population carcérale. Pourtant, les intervenants du milieu carcéral féminin
s'entendent généralement pour dire que la problématique des femmes incarcérées est très
différente de celle des hommes. L'étude visait donc essentiellement à évaluer l'ampleur
de la problématique suicidaire chez ces femmes afin de déterminer leurs besoins propres.
L'étude démontre que la problématique suicidaire des délinquantes ne serait pas
uniquement reliée à l'incarcération elle-même mais qu'elle pourrait aussi être imputée à
leur vécu antérieur. Elle a aussi relevé que la présence de tentatives de suicide
antérieures pouvait être une caractéristique associée au risque suicidaire tel que mesuré
avec un instrument validé. Plus de
la
moitié des femmes incarcérées avait déjà tenté
de
se suicider, un résultat impressionnant mais quand même comparable à ce qui a déjà été
observé dans d'autres recherches. Le risque suicidaire, évalué avec
le
Suicide
Probability Scale de Cull et Gill, était très élevé, surtout chez les femmes des institutions
provinciales où sont hébergées les femmes prévenues et celles condamnées pour de
courtes sentences. Les femmes qui avaient des antécédents suicidaires avaient fait, en
moyenne, trois tentatives de suicide et certaines en avaient même fait une quinzaine. La
gravité de ces tentatives de suicide était jugée assez élevée selon l'échelle de Smith,
Conroy et Ehler. En parallèle, l'exercice aura permis de mieux définir les concepts