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Le sauna permettrait de faire du sport sans
bouger en quelque sorte, tout comme on peut
stimuler sa musculature grâce à des appareils
électriques, sans lever le petit doigt! Un avan-
tage pour les personnes ayant un problème de
mobilité. «L'idéal est de pratiquer un véritable
exercice physique avant de prendre un sauna,
comme dans les fitness par exemple», souli-
gne le médecin. Autre piste d'explication:
l'élévation du taux de certaines hormones, bé-
néfiques pour le coeur.
Pas si simple à mettre en pratique
La clinique La Lignière à Gland (VD), spéciali-
sée en réhabilitation cardiovasculaire, a long-
temps inclus des séances de sauna dans son
programme de réadaptation. Ce n'est plus le
cas. Claude-Alain Nacht, cardiologue et res-
ponsable de ce programme, évoque la com-
plexité de ce traitement dans le cadre d'une
clinique. «Nous avons cessé de le faire, non
pas pour des questions d'efficacité - car je pen-
se toujours que le sauna est bénéfique pour le
patient - mais pour des questions pratiques»,
explique-t-il. Il fallait en effet que chaque pa-
tient, qui venait malgré tout de vivre un pro-
Quelques contre-indications
En Finlande on compte moins de deux décès
pour 100 000 personnes dans les saunas,
alors même que l'ensemble de la population
fréquente régulièrement ces lieux. Un cas
sur deux est lié à la consommation d'alcool.
Les malades chroniques, y compris les
personnes souffrant de maladies cardiaques et
les hypertendus, peuvent sans risque s'adonner
au sauna à quelques exceptions près.
Contre-indications absolues: pour les patients
atteints d'un rétrécissement de la valve
aortique (sténose aortique), ceux qui souffrent
d'angine de poitrine instable, ceux qui ont
eu un infarctus du myocarde récent. Et aussi,
en cas de plaies non cicatrisées.
blème cardiovasculaire aigu, soit accompa-
gné par un médecin dans le sauna. Ce qui n'est
pas toujours aisé. Par ailleurs, comme beau-
coup de ces patients venaient d'être opérés, ils
ne pouvaient pas profiter d'un sauna en raison
de plaies non cicatrisées. Autant de raisons qui
ont mené à l'arrêt de cette pratique.
Dans son expérience, le spécialiste relève
les effets de détente du sauna, qui «équivaut à
une séance de relaxation classique». Son im-
pact psychologique est par ailleurs important.
«Certains patients, très réticents au départ
puisqu'ils venaient de vivre un incident car-
diaque, reprenaient confiance dans leur coeur
après être allés au sauna», relève Claude-
Alain Nacht.
Quant à utiliser le sauna comme substitut à
l'exercice physique, le cardiologue est plus du-
bitatif. «Il peut représenter une bonne option
pendant les longs et sombres hivers nordi-
ques, par moins 25 degrés. Toutefois, le sauna
ne remplace pas l'exercice physique. En mesu-
rant le rythme cardiaque au cours d'une séan-
ce, nous avons constaté qu'il n'augmente pas
autant qu'avec le sport.»
Contre-indications relatives: pour les
personnes ayant une insuffisance cardiaque
décompensée, une arythmie (trouble du
rythme cardiaque), un accident vasculaire
cérébral récent.
La prudence est de mise pour ceux qui
souffrent d'une hypotension liée à la posture
(risque de chute).
Par ailleurs, le sauna semble soulager les
patients souffrant d'asthme et de bronchite
chronique, diminuer les douleurs articulaires,
améliorer certaines maladies de la peau
(psoriasis), baisser la pression sanguine.
Le sauna aurait également un effet sur
la production d'hormones et stimulerait
l'immunité.
«Le sauna
équivaut,
pour le coeur,
aux effets
de l'exercice
physique»
Dr Idris Guessous,
médecin aux HUG