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Risques psychosociaux (RPS), facteurs organisationnels, stress, harcèlement, violences,
souffrance au travail, stress post-traumatique, burn-out, santé mentale… un ensemble de
terminologies qui parfois se recouvrent ou qui désignent tantôt des risques professionnels, tantôt
des effets sur la santé.
Au flou des termes s’ajoutent d’autres difficultés qui expliquent leur faible prise en compte.
Ainsi, l’évaluation des risques dits psychosociaux et de leurs effets touche à la subjectivité des
personnes et ne peut relever d’un mesurage classique. L’intrication inévitable de la vie
professionnelle et personnelle permet souvent de renvoyer le problème, par exemple du stress,
hors du champ de travail ou de l’attribuer à une éventuelle fragilité individuelle.
En outre, les préventeurs sont rarement spécialisés en santé mentale et préparés à la prise en
charge de ces problèmes pourtant largement émergents.
Enfin, se préoccuper des risques psychosociaux amène à interroger implicitement l’organisation
du travail, domaine habituellement réservé au management et aux directions des entreprises.
Mais interroger l’organisation suppose qu’il y ait dans l’entreprise des acteurs légitimes ou
légitimés sur cette question, disposant des compétences nécessaires pour réaliser un diagnostic et
porter ensuite un projet de prévention.
Pour autant les acteurs du monde du travail, dirigeants, salariés, responsables de sécurité,
médecins du travail, mais aussi préventeurs externes à l’entreprise ou chercheurs sont souvent
interpellés par ces problèmes. En effet, la loi (transposition de la directive-cadre 89/391/CEE
renforcée par les nombreux textes réglementaires ultérieurs) fait aujourd’hui obligation à
l’employeur d’évaluer tous les risques y compris psychosociaux et de préserver non seulement la
santé physique mais aussi la santé mentale des salariés (article L. 230-2 du code du travail). Dans
ce dispositif, le chef d’entreprise peut s’appuyer sur les compétences du médecin du travail et/ou
d’un intervenant en prévention des risques professionnels (IPRP) spécialisé en ergonomie, en
psychologie du travail, etc. La responsabilité de ces acteurs est donc engagée dans le diagnostic
et la prévention de ces risques.
Depuis plusieurs années, les institutionnels (ARACT, CRAM, médecine du travail, inspection
médicale du travail, université, INRS, etc.) se penchent sur ces questions. Des actions de
prévention du stress ou d’autres risques psychosociaux ont été engagées dans des entreprises, des
services publics, etc. Expérience et savoir-faire ont été capitalisés. A partir de ce terreau, ces
institutionnels qui agissent avec des valeurs et des méthodes partagées ont souhaité dresser un
premier état des lieux.
Le programme a été conçu de façon à combiner témoignages et analyses. Des actions de
prévention menées à leur terme seront illustrées par les regards croisés des responsables
d’entreprise, des salariés et des préventeurs. Des mises en perspectives seront proposées par des
experts. Chacune des étapes d’une démarche de prévention sera ainsi détaillée et suivie d’un
temps de discussion et d’échanges avec la salle.
Les objectifs de ce colloque visent à démystifier la prévention des risques psychosociaux, de la
rendre plus accessible et de mobiliser les différents acteurs du monde du travail pour qu’ils
prennent en compte ces risques… au même titre que les autres risques.