UE8 — De l’agent infectieux à l’hôte Listéria Monocytogènes O. Belmonte

UE8 — De l’agent infectieux à l’hôte
Listéria Monocytogènes
O. Belmonte
Date: 22/02/2017 Plage horaire: 8h30 —10h30
Promo: 2016/2017 Enseignant: Dr O. Belmonte
Ronéistes: APPAVOUPOULLE Bharath
SALAUN-PENQUER Manu
LISTERIA MONOCYTOGENES.
I. Caractères généraux.
II.Habitat et Epidémiologie.
III.Pouvoir Pathogène.
A. La Listériose Materno-foetale et Néonatale
B. La Listériose de l’adulte
IV.Physiopathologie.
V. Diagnostic.
VI.Traitement et Prophylaxie.
VII.CONCLUSION.
=> RESUME DES DIAPOS (quand t’as plus le temps…)
ANNALES
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I. Caractères généraux.
Listéria Monocytogenes est un pathogène dont on va entendre parler notamment dans les contextes
de grossesses.
On a affaire à une bactérie qui est un bacille Gram+. Les bacilles gram + en général, il y a 2 grands
groupes, les anaérobies et les aéro-anaérobies.
les aérobies sont surtout des clostridium très présent dans le tube digestif
les non-anaérobies stricts, ce sont souvent des contaminants ; les corynébactéries (retrouvées
sur la peau chez tout le monde, très fréquentes, retrouvées en médecine de manière très
épisodique sur des infections, ce sont plutôt des contaminants des prélèvements).
On a des bacilles qui sont des bactéries de l’environnement et qui sont également des contaminants.
Globalement quand on a un bacille gram+ sur un examen direct, c’est rarement quelque chose de
pathologique, mais il ne faut pas oublier que dans certains contextes, ça peut être une listéria donc
quelque chose de très sérieux.
La problématique de cette bactérie, c’est qu’elle est généralement identifiable tout de suite sur
examen direct, mais qu’on a du mal à la suspecter (en dehors de certains cas clinique très
particulier).
Le bacille gram+ est là sur la diapo, ses petits batônnets se mettent souvent en palissade, c’est-à-
dire les uns sur les autres, formant un tapis en général, et malheureusement c’est exactement ce
que font les corynobactéries.
Sur l’examen direct, quand on a une méningite on suspecte tous la listéria, mais sur une
hémoculture par exemple, on a souvent des problèmes de prélèvements, si on a des infections au
niveau de la peau, on introduit des corynébactéries dans les flacons, c’est pourquoi on a des fois un
petit peu de retard au démarrage quand on a des examens directs de ce type là, parce qu’on a du mal
à les évoquer dès l’examen direct.
Fréquemment, ce sont d’autres bactéries que la listéria qui sont des contaminants.
Il ne faut pas oublier qu’un bacille gram+ ça peut être une listéria, notamment chez le nouveau-
né. C’est un pathogène assez fréquent, possible en tout cas, chez le nouveau-né (et chez l’immuno-
déprimé également). Donc il faut y penser quand on a un contexte clinique assez particulier :
immunodépression, nouveau-né, symptomatologie méningé …
Ces listéria sont des germes aéro-anaérobies.
Caractéristique importante : elles poussent à basse et à haute température, entre 1°C
(psychrophilie) et 45°C. Pour beaucoup de bactéries retrouvés en médecine humaine :
l’optimal de croissance habituel est autour de 37°C.
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ces bactéries sont figés en dessous de 4°C (ne se multiplient plus, mais pas forcément tuées), elles
sont figées dans leur métabolisme, ce qui est une des raisons pour lesquelles on garde les aliments
à basse température ; parce que les bactéries présentes dans ces aliments ne se multiplient pas et
l’aliment n’est pas dégradé ou contaminé par les bactéries qui peuvent ensuite nous rendre
malade.
Mais cela est donc quelque chose auquel la listéria ne répond pas.!
Même à 4°C la bactérie se multiplie, donc si un aliment est souillé par la listéria, cette bactérie
se multiplie même à basse température et on en aura une quantité assez importante quand
l’aliment va être consommé.!
Sa croissance maximale se situe entre 30 et 37°C.
Elles sont non encapsulées, non sporulées.
On retrouve des petites caractéristiques de mobilité à 25°C / immobilité à 37°C. Pour le diagnostic
cela peut aider à les identifier (pas très important pour nous).
II. Habitat et Epidémiologie.
Cette bactérie est dite ubiquitaire et saprophyte, c’est-à-dire qu’on les trouve à l’état naturel dans
l’environnement (sol, eaux, végétaux) ; elle peut vivre en dehors d’un organisme. On en trouve
partout dans l’alimentation (lait, viande de poulet, légumes (choux)).
Pourquoi on retrouve cette bactérie dans les aliments ? Parce qu’elle est portée dans le tube digestif
de nombreux animaux, et l’Homme qui consomme un aliment issu du tube digestif d’un animal
dans lequel il y a de la listeria, sera exposé. Donc à la base ce sont ces animaux qui sont colonisés,
mais pour qui il n’y a pas d’infection (porteurs sains).
On peut avoir une contamination de la viande qui est issue de ces animaux, du lait. Avec
l’utilisation de certains engrais, on peut disperser ces bactéries sur des cultures et notamment sur
des cultures au sol. Et ce sont sur ces aliments, légumes ou fruits, qu’on récupère sur le sol qu’on va
retrouver ces bactéries (si les végétaux ne sont pas bien lavés ou cuits), ils vont être ensuite
consommés, puis vont coloniser le tube digestif d’une personne.
Elles restent très longtemps dans l’environnement, elles ont de large capacités de résistance à des
températures, y compris basses, et à des conditions d’hydrométrie, et qui vont lui permettre de
résister un certain temps dans l’environnement.
Et ce, contrairement à certaines bactéries qui sont très fragiles, qui lorsqu’elles restent 1h dans
l’environnement en dehors des températures bénéfiques, meurent rapidement.
L’infection peut se déclarer chez l’Homme après absorption digestive (voie orale) (rares autres
cas : cutanée, respiratoire) avec une transmission de la bactérie directe (rare) ou indirecte.
Généralement, l’individu va se faire coloniser par voie indirecte, par un vecteur qui est l’aliment
souillé par la bactérie (ou l’eau) par voie orale, ou l’environnement (sol, eau) et qui entraîne la
colonisation digestive de l’individu.
Exceptionnellement, on a une transmission directe : si lors du contact avec l’animal contaminé, il
y a un aérosol qui se produit et qu’on l’inhale par voie respiratoire (très rare, plutôt des
professionnels type vétérinaires, agriculteurs, éleveurs).
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Lorsque la présence de la listeria dans le tube digestif d’une personne entraîne un phénomène
pathologique, c’est une maladie à déclaration obligatoire (notamment pour mener des enquêtes et
retrouver l’origine du foyer de contamination).
Cette infection par la listeria va se décrire dans 2 cas de figure, mais possible à tous les âges de la
vie :
On a le cas de la transmission materno-foetale, l’infection va être apparente chez le foetus ou le
nouveau-né, pas chez la maman.
L’autre cas, c’est chez les personnes fragilisés / immuno-déprimés :
-Avant 1 an : cas néo-nataux
-Après 60 ans et chez ID. Quand on a une immunité qui n’est pas efficace, la bactérie
opportuniste va pouvoir diffuser dans l’organisme.
En dehors de ces cas, on a des colonisations qui sont en général asymptomatiques, c’est-à-dire
qu’on consomme la listeria, on la digère, on l’évacue, et on n’a pas d’infection.
En terme d’épidémiologie ce sont des infections rares, on évoque rarement la listeria devant un
bacille gram+ parce que le nombre de cas annuel sur le territoire français est faible.
Cela est dû aux mesures protectrices depuis un certains nombres d’années dans les élevages et
industries alimentaires. Il y a des contrôles, des mesures préventives, et des informations aux
personnes qui peuvent s’exposer.
On a eu un nombre de cas qui a beaucoup diminué. Par an on a moins de 400 / 500 cas notifier en
France (il peut y avoir des cas non déclarés), mais très graves (Mortalité, séquelles
neurologiques…), et en recrudescence (2007 = 319 cas : +40% / 2005). Donc c’est quelque chose de
beaucoup plus rare que ce que l’on a pu voir sur le pneumocoque ou le streptocoque.
Quelques articles (Si ça nous intéresse…) Passe rapidement.
Cela donne un ordre d’idée des fréquences que cela représente notamment sur les naissances et les
complications des patients à risques (hémopathie, cancers, cirrhose hépatique, greffés) donc des cas
de patients fragilisés.
Infections néo-natale: on a 1 cas sur 5 ou 1 cas sur 6, qui est représenté par les formes materno-
foetale.
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En terme de symptomatologie, ces infections quand elles arrivent chez l’immunodéprimé, elles se
manifestent essentiellement par des bactériémies, donc des septicémies, une circulation dans le
sang de la bactérie, où elle va quitter le territoire digestif.
Et puis par des formes méningés, donc une méningite qui va parler par les troubles habituels de la
méningite (céphalées, raideur de la nuque…). Les formes localisées sont beaucoup plus rares.
A retenir :
le taux de létalité : dans la listériose 1 cas sur 5 décède (un peu comme pour le pneumocoque,
mais sur une infection grave).
Les incidences sur les formes materno-foetale: 5 affections pour 100 000 naissances. A la Réunion
on est au-delà de 10 000 naissances par an, donc moins d’un cas par an statistiquement (on n’est
pas dans une région où il y a plus de cas qu’en métropole). Donc incidences globalement basses.
Donc rare dans les naissances, mais en terme de complications et de mortalité foeto-néonatale,
c’est grave. On a 1 cas sur 3 qui décède.
Une donnée assez intéressante est l’âge de la femme enceinte : souvent des jeunes femmes sont
concernées.
C’est donc quelque chose de particulièrement intéressant pour la Réunion où beaucoup de femmes
enceintes sont relativement jeunes.
Et puis les formes non materno-foetale, non neo-natalte, on voit que c’est l’immunodépression qui
intervient. Apparition après 50 ans, mais importante surtout après 60 ans (représenté sur les
schémas).
Donc globalement pour une méningite chez un jeune adulte de 20 ans, on va rarement suspecter une
listeria (sauf si il est immunodéprimé parce qu’il a une pathologie, un cancer…). Et dans
l’antibiothérapie qui est mise en place, on couvre pas cette bactérie là.
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