Mines 2 2002 MP 1 CONCOURS COMMUN MINES 23 avril 2002 8h

Mines 2 2002 MP 1
(version dimanche 19 mai 2002 : 6h46)
CONCOURS COMMUN MINES 23 avril 2002 8h-12h : Math´ematiques deuxi`eme ´epreuve Fili`ere MP
Il est conseill´e aux candidats de lire le probl`eme en entier. Les deuxi`eme et quatri`eme parties peuvent ˆetre
abord´eeS ind´ependamment des parties pr´ec´edentes.
Le crible d’´
Eratosth`ene donne un algorithme qui permet de savoir si un entier est premier ou non. Il est par suite
possible d’indexer la suite des nombres premiers pi, i = 1,2, ... :p1= 2, p2= 3, p3= 5; ...
Dans tout le probl`eme le lettre pest eserv´ee aux nombres premiers. ´
Etant donn´e un r´eel x, sa partie enti`ere [x]
est l’entier nqui v´erifie la double in´egalit´e suivante : [x] = nx < n + 1.
´
Etant donn´e un r´eel x, sup´erieur ou ´egal `a 2, (x2), il existe un entier N´egal au rang de plus grand nombre
premier pNinf´erieur ou ´egal `a x,pN= sup{p|px}
Premi`ere partie
Le but de cette partie est de d´emontrer que la suite des nombres premiers est illimit´ee et d’´etudier la nature de
ls s´erie de terme g´en´eral 1
pi, i = 1,2, ...
(I-1)
La suite des nombres premiers est illimit´ee : emontrer que la suite des nombres premiers est illimit´ee
en consid´erant, par exemple, pour nnombres premiers p1, p2, ..., pndonn´es, l’entier Qd´efini `a partir de ces n
nombres premiers par la relation suivante : Q=p1.p2....pn+ 1 =
n
Y
i=1
pi+ 1.
Dans toute la suite nest un entier sup´erieur ou ´egal `a 2 (n2), sun eel donn´e strictement positif (s > 0=.
(I-2
Ensemble Mn:
(I-2-a)
Justifier la relation suivante 11
ns1=
X
k=0
1
nks .
(I-2-b)
Soient aet bdeux entiers diff´erents l’un de l’autre, tous les deux sup´erieurs ou ´egaux `a 2 (a6=b, a 2, b 2)
; emontrer que la s´erie double de terme en´eral ui,j , i = 0,1,2, ..., j = 0,1,2, ..., d´efini par la relation
suivante ui,j =1
aisbjs , i = 0,1,2, ..., j = 0,1,2, ... est sommable. eterminer sa somme S.
Soient p1, p2, ..., pnles npremiers nombres premiers, Mnl’ensemble des r´eels obtenus en consid´erant tous les
produits des eels (p1)s,(p2)s, ..., (pn)s´elev´es `a des exposants αi, 1 ileqn, entiers positifs ou nuls. Mn={m|m=
(p1)1.(p2)2...(pn)n, αiN}.
(I-2-c)
emontrer que l’application (α1, α2, ..., αn)7→ (p1)1.(p2)2...(pn)n, de Nndans Mnest injective. En
eduire qu’il est possible d’indexer les eels mdans l’ordre croissant : l’application i7→ miest strictement
croissante de Nsur Mn.
Exemple : ´ecrire la suite des 12 premiers termes de la suite (mi)iinNlorsque le r´eel sest ´egal `a 1 et l’entier n
´egal `a 2 puis `a 3.
Il est admis que la s´erie de terme en´eral νi=1
mi,⊂∈ Nest convergente ; sa somme est esign´ee par le symbole
X
mMn
m1. Comme le laisse pr´esager l’anin´eA b, le r´esultat plus g´en´eral ci-apr`es est vrai et admis :
n
Y
i=1 11
(pi)s1=
X
mMn
m1=
X
i=1
1
mi
.
Soit fnla fonction d´efinie sur la demi-droite ouverte ]0,+[ par la relation suivante fn(s) =
n
Y
i=1 11
(pi)s1.
Soit Nle rang du plus grand nombre premier inf´erieur `a n(N= sup{i|pin}.
(I-2-d)
emontrer la relation suivante :
n
X
k=1
1
ks
N
Y
i=1 11
(pi)s1.
Retrouver, en donnant une valeur particuli`ere au eel s, le esultat : la suite des entiers premiers est illimit´ee.
eterminer en supposant le r´eel sinf´erieur ou ´egal `a 1 (0 < s 1), la limite lorsque l’entier ntend vers l’infini,
de l’expression fn(s) introduite ci-dessus.
Il est admis, puisque la suite des nombres premiers est illimit´ee, qu’`a tout r´eel xsup´erieur ou ´egal `a 2 (x2),
peut-ˆetre associ´e un entier Ntel que le r´eel xsoit encadr´e par les nombres premiers pNet pN+1 :pNx < pN+1.
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(I-2-e)
´
Etablir, lorsque le r´eel sest strictement sup´erieur `a 1 (s > 1), l’encadrement ci-dessous
n
X
k=1
1
ks
N
Y
i=1 1
1
(pi)s1
X
k=1
1
ks.
En d´eduire, pour s > 1, la limite de l’expression fn(s) introduite ci-dessus lorsque l’entier ntend vers l’infini.
(I-3)
erie de terme en´eral 1
pi,i=1,2, ... :eduire des esultats ci-dessus la nature de la s´erie de terme
en´eral vi, i = 1,2, ..., efini par la relation suivante νi= ln 11
pi.
En d´eduire la nature de la s´erie de terme en´eral : wi=1
pi, i = 1,2, ... Quelle conclusion qualitative est-il possible
d’en tirer sur la r´epartition des nombres premiers ?
(I-4)
Fonction ζ:Soit ζla fonction limite de la suite fn. emontrer que cette fonction, d´efinie d’apr`es la
question (I-2-e) sur la demi-droite ouverte ]1,[ par la relation ci-apr`es, est continˆument erivable. ζ(s) =
lim
N→∞
N
Y
i=1 11
(pi)s1=
X
k=1
1
ks.
Deuxi`eme partie
Le but de cette partie est d’´etablir une majoration du produit des nombres entiers premiers inf´erieurs ou ´egaux `a
un entier donn´e net d’encadrer le plus petit commun multiple de tous les entiers inf´erieurs ou ´egaux `a cet entiers n.
Soit toujours nun entier sup´erieur ou ´egal `a 2 (n2), Nle rang du plus grand nombre premier inf´erieur ou ´egal
`a n, soit Pnle produit des nombres premiers inf´erieurs ou ´egaux `a n:pNn < pN+1 , Pn=
N
Y
i=1
pi.
II-1
Majoration du produit Pndes nombres premiers major´es par un entier n:
(II-1-a)
Construire un tableau donnant pour les valeurs 2,3,4 et 5 de l’entier nles valeurs de N, pN, Pn,4n.
(II-1-b)
erifier que, si l’entier n+ 1 n’est pas premier, l’in´egalit´e Pn4nimplique l’in´egalit´e Pn+1 4n+1.
(II-1-c)
L’entier n+ 1 est premier dans cet alin´ea ; justifier l’existence d’un entier mtel que : 2m+ 1 = n+ 1.
emontrer que tout nombre premier pcompris entre m+ 2 et n+ 1 (m+ 2 pn+ 1) divise le coefficient du
binˆome Cm
2m+1.´
Etablir la majoration suivante : Cm
2m+1 4m.
En eduire que l’in´egalit´e Pm+1 4m+1 implique l’in´egalit´e Pn+1 4n+1.
(II-1-d)
En d´eduire, pour tout entier n2, la majoration : Pn=
N
Y
i=1
Pi4n.
Soit dnle plus petit commun multiple de tous les entiers 1,2,3, ..., n.
(II-2)
Une expression du p.p.c.m. dn:emontrer que le p.p.c.m. dnest ´egal au produit des nombres premiers
piinf´erieurs ou ´egaux `a l’entier n, ´elev´es `a des puissances αi´egales aux parties enti`eres du rapport ln nsur
ln pi; c’est `a dire : pNn < pN+1, dn=
N
Y
i=1
pαi
i, avec αi=ln n
ln pi.
(II-3)
Une minoration du p.p.c.m. d2n+1:´
Etant donn´e un entier nsup´erieur ou ´egal `a 2 (n2), soit In
l’int´egrale d´efinie par la relation suivante : In=R1
0xn(1 x)ndx.
(II-3-a)
emonter la majoration In1
4n.
(II-3-b)
emonter que le p.p.c.m d2n+1 est divisible par tout entier n+k+ 1, lorsque l’entier kvarie de 0 `a n
(0 kn) En d´eduire que le produit d2n+1Inest un entier en consid´erant, par exemple, une expression de
Inobtenue par eveloppement de (1 x)n.
emontrer, `a l’aide de la majoration de l’int´egrale Inune minoration du p.p.c.m. d2n+1.
Troisi`eme partie
Le but de cette partie est d’´etudier les deux fonctions πet θefinies ci-dessous pour en d´eduire un encadrement
`a l’infini du eel π(x).
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Mines 2 2002 MP 3
Pour tout r´eel xsup´erieur ou ´egal `a 2 (x2), π(x) est ´egal au nombre des nombres premiers inf´erieurs ou ´egaux
au r´eel x.pNx < pN+1,π(x) = N=
N
X
i=1
1.
Pour tout r´eel xsup´erieur ou ´egal `a 2 (x2), θ(x) est ´egal `a la somme des logarithmes des nombres premiers
inf´erieurs ou ´egaux au eel x.pNx < pN+1,θ(x) = N=
N
X
i=1
ln pi.
Plus g´en´eralement : ´etant donn´ee une suite r´eelle A= (ak)k1, soit HAla fonction d´efinie sur la demi-droite
ferm´ee [1,+[, par la relation suivante :
HA(x) est nul sur l’intervalle [1,2[, ´egal pour x2, `a la somme des termes de la suite Adont les rangs sont
inf´erieurs ou ´egaux au rang Ndu plus grand nombre entier premier inf´erieur ou ´egal `a x:
HA(x) =
0 , si 1 x < 2
N
X
k=1
ak, si 2 xet pNx < pN=1
(III-1)
Un esultat auxiliaire : Pr´eciser pour, une suite A= (ai)i1 donn´e, sur quels intervalles la fonction HA
est continue. Quels sont ses points de discontinuit´e ? Pr´eciser en ces points xla valeur de HA(x)HA(x0).
Soit fune fonction r´eelle, d´efinie et continˆument d´erivable sur la demi-droite ferm´ee [2,[, et une suite eelle
A= (ai)i1; d´emontrer la relation suivante pour tout r´eel xcompris entre pNet pN+1, (pNx < pN+1) il vient :
N
X
i=1
aif(pi) = HA(x)f(x)Zx
2
HA(t)f0(t)dt.
(III-2)
Une majoration de la fonction π:
(III-2-a)
emontrer la majoration suivante de la fonction θ:θ(x)xln 4.
(III-2-b)
´
Etablir en choisissant, dans la relation ´etablie `a la question pr´ec´edente, comme suite A, la suite ln pk, k =
1,2, ..., et comme fonction fla fonction x7→ 1
ln x, l’in´egalit´e suivante : π(x)ln 4x
ln x+Rx
2
dt
(ln t)2.
(III-2-c)
emontrer la convergence vers 0, lorsque le eel xcroˆıt vers l’infini, de la fonction R(x), suivante : R(x) =
ln x
xRx
2
dt
(ln t)2. Indication : introduire, pour x4, les int´egrales de 2 `a xet de x`a x.
(III-2-d)
En d´eduire l’existence d’un r´eel x0tel que, pour tout r´eel xsup´erieur ou ´egal `a x0, la fonction πerifie la
majoration suivante : π(x)4 ln 2 x
ln x.
(III-3)
Une minoration de la fonction g : En utilisant par exemple la minoration du p.p.c.m. d2n+1 obtenue `a
la question (II-3), d´emontrer qu’il existe un eel x1tel que pour tout r´eel xsup´erieur ou ´egal `a x1, la fonction
πerifie la minoration suivante : π(x)ln 2
2
x
ln x.
Ces deux esultats sont coh´erents avec le “th´eor`eme des nombres premiers” ´etabli par HADAMARD et DE LA
VALL´
EE POUSSIN en 1896, qui affirme que la fonction πest ´equivalente `a l’infini `a la fonction x7→ x
ln x.
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4 MINES 2 2002 MP
Quatri`eme partie
Soit, dans toute cette partie, un entier ndonn´e (n2). L’anneau Z\nZest l’ensemble quotient de l’anneau
Zpar la relation d’´equivalence “deux entiers relatifs son ´equivalents si leur diff´erence est divisible par l’entier n”.
Classiquement un ´el´ement de Z\nZ, une classe d’´equivalence, est not´ee a,a´etant un repr´esentant de cette classe.
Soit ϕla fonction qui, `a l’entier n, associe le nombre d’´el´ements inversibles de Z\nZ.
(IV-1)
Th´eor`eme d’Euler :
( IV-1-a)
emontrer que pour que l’´el´ement ade Z\nZsoit inversible, il faut et il suffit que l’entier asoit premier
avec n. Donner les valeurs de ϕ(n) lorsque l’entier nprend toutes les valeurs de 2 `a 7.
(IV-1-b)
emontrer que l’ensemble (Z\nZ)des ´el´ements de Z\nZinversibles est un groupe multiplicatif. Quel est
son cardinal ?
Soit aun entier compris entre 0 et n1 (0 an1), premier avec n. Soit ϕ(n) le nombre d’´el´ements de
Z\nZinversibles. emontrer la relation : aϕ(n)1,(n).
Indication : consid´erer l’application γ:b7→ b.a de (Z\nZ)dans lui mˆeme puis l’expression cefinie par la
relation suivante c=Y
b(Z\nZ)
b.a.
(IV-1-c)
Application : eterminer le reste de la division de 251311 par 6.
(IV-2)
Principe de cryptographie : Soit nun entier(n2) ´egal au produit de deux nombres premiers pet q;
n=p.q.
(IV-2-a)
emontrer la relation : ϕ(n) = (p1)(q1). Soit eun nombre entier premier avec (p1)(q1).
(IV-2-b)
´
Etablir l’existence d’en entier dtel que : e.d 1,((p1)(q1)).
Exemple simple : n= 6, e = 5 ; calculer, pour tout ´el´ement ade Z\6Z, ae.d.
(IV-2-c)
emontrer que pour tout ´el´ement ade Z\nZ, la relation : ae.d a, (n).
En fait l’entier eest connu de l’exp´editeur, l’entier ddu destinataire. L’entier dest tr`es difficile `a calculer si la
factorisation de l’entier nn’est pas connue (les entiers pet qsont grands).
Chiffrement du message apar l’exp´editeur : aae; d´echiffrement par le destinataire ae(ae)d. Le message
est retrouv´e.
FIN DU PROBL`
EME
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