I) POLARISATION DE LA LUMIERE
Quand on traite de la polarisation de la lumi`ere, il faut tenir compte de
la nature vectorielle de l’onde ´electromagn´etique.
Consid´erons une onde plane monochromatique, de pulsation ωse propageant
dans le vide. Cette onde est d´efinie par la donn´ee du vecteur d’onde ket
des champs ´electrique E(t) et magn´etique B(t), solutions des ´equations de
Maxwell. Ces ´equations impliquent que les champs oscillants Eet Bsont
transverses et que le rapport des amplitudes de Eet Best une constante, avec
pour valeur dans le vide E/B =c, vitesse de la lumi`ere. L’espace est muni
d’un rep`ere orthonorm´e (ux,uy,uz). Soit une onde se propageant suivant uz.
Le champ E(t), qui caract´erise enti`erement l’onde plane monochromatique,
est de la forme:
E(t) = E0ei(kz−ωt)(1)
o`u E0, complexe et ind´ependant du temps, a pour expression g´en´erale:
E0=Exux+Eyei∆φuy(2)
L’extr´emit´e de E(t) d´ecrit, dans un plan d’abscisse z donn´ee, une ellipse,
parcourue environ 1014 fois par seconde; la nature particuli`ere de cette ellipse
-segment de droite, cercle ou ellipse quelconque - d´efinit l’´etat de polarisa-
tion de l’onde.
L’onde plane strictement monochromatique ´etant une id´ealisation, il con-
vient de pr´eciser dans quelle mesure la notion d’´etat de polarisation est
pr´eserv´ee dans le cas, plus r´ealiste, d’un faisceau parall`ele de lumi`ere quasi-
monochromatique, de pulsation moyenne ωet de largeur spectrale ∆ω. Le
champ ´electrique d’une telle onde s’´ecrit:
E(t) = E0(t)ei(kz−ωt)(3)
o`u E0(t) complexe, varie lentement dans le temps, c’est-`a-dire sur une ´echelle
caract´eristique tr`es grande devant 1/ω, et de mani`ere al´eatoire: le module, la
phase et la direction du champ ´electrique E0(t) sont des grandeurs al´eatoires;
la moyenne temporelle du module carr´e de E(t) est proportionnelle au flux
lumineux suppos´e constant; l’extr´emit´e du champ E(t) en un point d’abscisse
z se d´eplace alors de fa¸con al´eatoire dans le plan. L’´etat de polarisation de
l’onde n’est donc d´efini a priori que pendant une dur´ee inf´erieure `a 1/∆ω,
en g´en´eral plus petite que le temps de r´eponse des photod´etecteurs. Pour
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