
Maladies émergentes et réémergentes chez l’homme 
 
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Introduction 
Les termes de maladie émergente et maladie réémergente correspondent à des notions floues, dont 
le cadre peut toutefois être précisé. Les professionnels comme le grand public utilisent ces concepts 
et les éclairent à leur façon
1
. 
Une maladie émergente est une maladie dont l’incidence réelle augmente de manière 
significative, dans une population donnée, d’une région donnée, par rapport à la situation 
habituelle de cette maladie
[1]
. 
Les maladies émergentes chez l’homme seraient des zoonoses dans plus de 60 à 70 % des cas[2, 
3]. Les zoonoses sont des « maladies et infections qui se transmettent naturellement des animaux 
vertébrés à l’homme et réciproquement ». Les termes anthropozoonose et zooanthroponose, que 
l'on rencontre parfois pour désigner le sens de la transmission ne sont guère utilisés. Un nombre 
considérable d’espèces animales, sauvages ou d’élevage, d’agents pathogènes, toujours mieux 
différenciés, sont les acteurs connus de l’écologie des maladies transmissibles à l’homme, homme 
indissociable de son écosystème[4]. 
Depuis les années 1980, des dizaines de microorganismes
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 pathogènes nouveaux ont été isolés, 
des dizaines d’épidémies ont émergé ou réémergé. Ces événements ont été plus ou moins 
médiatisés, selon la nature de l’agent (nouveau ou connu) et le territoire atteint : pays riches ayant 
une communication efficace ou pays pauvres où les maladies sont dites négligées[5]. Nous devons 
faire de cette décennie la décennie des vaccins, a déclaré un célèbre donateur au Forum 
économique de Davos en janvier 2010
3
. Les infections pour lesquelles il n’existe aucun traitement, ni 
vaccin, ou bien dont les thérapies sont anciennes et toxiques, bénéficient d’un vaste programme de 
l’OMS depuis fin 2006. 
Le caractère universel des maladies émergentes avait incité les décideurs à réorganiser certaines 
grandes institutions, comme les organisations mondiales de la santé humaine et animale (OMS et 
OIE
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). Des réseaux internationaux les signalent selon les procédures d’un nouveau règlement 
sanitaire mondial, entré en vigueur en 2007[6, 7]. Ce dernier fut évalué en avril 2010. 
La veille microbiologique progresse et pourrait même permettre un jour d’anticiper un événement 
épidémique. La crainte de l’émergence d’un risque biologique intentionnel est moins médiatisée 
qu’elle ne l’a été au début des années 2000. La pandémie de grippe A H1N1v (v pour nouveau 
variant) a confirmé les dispositions de riposte. 
Des chercheurs de tous horizons ont tenté pour la première fois en 2008 de construire une carte 
prédictive localisant les futures zones géographiques sensibles[8]. Ils préconisaient une réallocation 
des ressources pour une surveillance intelligente en Afrique tropicale, en Amérique latine et en Asie. 
Le nouveau virus grippal Influenzavirus A H1N1v aurait pris naissance au Mexique. 
Les virologues constataient en 2006 : « La prédiction reste l’un des exercices scientifiques les plus 
difficiles[9] ». 
                                                 
1  Nous avons retrouvé : vétérinaires et médecins, agronomes et agriculteurs, épidémiologistes et statisticiens, microbiologistes et 
généticiens, anthropologues et sociologues, zoologues et conservateurs d’espèces, entomologistes experts, politiques et juristes, 
officiers de la biosécurité, hygiénistes, biogéographes et climatologues, chasseurs, historiens, informaticiens, journalistes… 
2 Un microorganisme peut être une bactérie, un champignon, une levure, une moisissure, un protozoaire, un virus, une algue… 
3 La fondation de Bill Gates, président de Microsoft, et de sa femme Melinda, a promis de verser 10 milliards de dollars dès 2010. 
4 L’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) est l’ex-Office international des épizooties. Il a été créé en 1924, avant l’OMS 
(1948), dont c’était le soixantième anniversaire en 2008.