Auslöschung / Extinction
(en polonais, surtitré)
d’après Thomas Bernhard
mise en scène Krystian Lupa
du 22 janvier au 2 février 2002
Grande salle
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SSeerrvviiccee ddee PPrreessssee
Lydie Debièvre, Odéon-Théâtre de l’Europe
tél 01 44 41 36 00 - fax 01 44 41 36 56
dossier également disponible sur hhttttpp::////wwwwww..tthheeaattrree--ooddeeoonn..ffrr
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LLooccaattiioonn01 44 41 36 36
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PPrriixx ddeess ppllaacceess (séries 1, 2, 3, 4, 5)
de 10à38(de 60F à 249,26F)
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HHoorraaiirreess
Spectacle en deux parties, pouvant être vues en deux soirées consécutives ou en intégrale :
1
ère
partie
: les 22, 24, 29 et 31 janvier à 20h.
2
ème
partie
: les 23, 25 et 30 janvier et 1er vrier à 20h.
Intégrales
: les 26 et 27 janvier et le 2 février à 15h.
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OOddééoonn--TThhééââttrree ddee llEEuurrooppee
1 Place de l’Odéon - 75006 Paris
Métro : Odéon - RER : Luxembourg
oDeoN
THEATRE DE L´EUROPE
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Auslöschung / Extinction (en polonais, surtitré)
d’après
adaptation, traduction,
mise en scène, scénographie
musique
avec
Franz Josef Murau
La Mère
Le Père
Caecilia, soeur de Franz
Amalia, soeur de Franz
Johannes, frère de Franz
Gambetti, élève de Franz
Maria, poétesse
L’Archevêque Spadolini
Alexander
Oncle Georg
Le-fabricant-de-bouchons-de-bouteilles-de-vins
La Tante de Titisee
La Cuisinière
Le Jardinier
La Cousine de Paris
Le Parent lointain
Le Garçon de café
Le Photographe
L’Ancien Officier
Ses fils
Une Inconnue
Franz Josef Murau jeune
Production : Teatr Dramatyczny de Varsovie.
Réalisation : Odéon-Théâtre de l´Europe.
Spectacle créé à Varsovie en mars 2001
Thomas Bernhard
Krystian Lupa
Jacek Ostaszewski
Piotr Skiba
Jadwiga Jankowska-Cieslak
Adam Ferency
Jolanta Fraszynska
Agnieszka Roszkowska
Wojciech Wysocki
Andrzej Szeremeta
Maja Komorowska
Marek Walczewski
Waldemar Barwinski
Zygmunt Malanowicz
Marcin Tronski
Malgorzata Niemirska
Aleksandra Konieczna
Slawomir Grzymkowski
Agnieszka Wosinska
Jaroslaw Gajewski
Michal Gadomski
Krzysztof Szekalski
Jerzy Jaroszynski
Michal Gadomski, Dominik Cziao
Jaga Dolinska
Lukasz Gajewski
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oDeoN
THEATRE DE L´EUROPE
>RENCONTRES :
En présence de Krystian Lupa : vendredi 18 janvier à 19h à l’Institut polonais, projection de
La plâtrière (Kalkwerk)
,
d’après Thomas Bernhard, mise en scène de Krystian Lupa, (en polonais, casque de traduction mis à disposition).
Entrée libre, réservation au 01 53 93 90 10 ou 24. Institut Polonais, 31 rue Jean Goujon, 75008 Paris.
En présence de Krystian Lupa : lundi 28 janvier à 19h à la Sorbonne, à l’amphithéâtre Descartes. Rencontre
organisée avec le Centre de civilisation polonaise, animée par Anna Labedzka. Renseignements 01 44 41 36 90.
Université Paris IV - La Sorbonne, 17 rue de la Sorbonne, 75005 Paris.
Krystian Lupa, le grand maître polonais du théâtre d’art que le public parisien a découvert à l’Odéon avec
ses adaptations des
Somnambules
et des
Frères Karamazov
(qui lui valut le Prix du Meilleur Spectacle
décerné par le Syndicat de la Critique Dramatique), nous propose cette saison sa vision de la dernière
œuvre romanesque majeure de Thomas Bernhard :
Extinction.
Nous aurons ainsi le privilège de complé-
ter une sorte de trilogie du siècle finissant : après la crise des valeurs telle qu’elle s’inaugure dans l’œuvre
de Dostoïevski, après son aggravation historique dans celle de Broch, Lupa en vient avec Bernhard à
prendre en quelque sorte congé des tourments d’une époque. Publié en 1986,
Extinction
compte 607
pages dans sa traduction française, mais Krystian Lupa (qui a aussi transposé sur scène
L’Homme sans
qualités,
de Musil) en a vu d’autres.
L’ "extinction" est à la fois acquittement d’une dette, règlement de comptes, mais aussi interminable tra-
vail de la libération et du consentement à la disparition. Quant à Wolfsegg qui tient de l’exploitation agri-
cole, du musée et du château médiéval, il est un concentré de lAutriche et de son histoire selon Bernhard.
Et cette Autriche honnie, abominée, mille fois maudite, devient à son tour une figure obsédante de l’hor-
reur contemporaine.
Extinction
peut du coup être lu comme une sorte de capricieuse encyclopédie de la
détestation du monde - on y trouve des opinions sur presque tout, sombrement motivées et fanatiquement
ressassées avec l’humour implacablement ambigu qui est la marque de Thomas Bernhard - mais aussi,
en pointillés, comme un dernier art de vivre avant évanouissement, traversé de quelques rares figures
tutélaires : l’oncle Georg et son amour de la vraie culture, la grande poétesse Maria et la grâce inacces-
sible de son verbe, Gambetti, l’ami italien au rire communicatif. Krystian Lupa, qui a déjà monté des
œuvres théâtrales de Bernhard, s’est fixé ici la gageure de tirer du monologue obsessionnel de Murau un
spectacle qui le force à réinventer sur de nouvelles bases son art du " réalisme magique ". Tous les spec-
tateurs qui ont vu
Extinction
à Varsovie s’accordent à reconnaître qu’il y est superbement parvenu.
AUSLÖSCHUNG / EXTINCTION
oDeoN
THEATRE DE L´EUROPE
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Ne serait-ce que par son intransigeance poussée à l’extrême, la dernière œuvre romanesque publiée par
Thomas Bernhard,
Auslöschung (Extinction),
fait figure de testament.
Cette fois, Thomas Bernhard ne fait pas le bilan de ses expériences humaines et artistiques. Il les soumet à
une remise en question radicale. C’est la mort, dans un accident de voiture, des parents du héros - ou plus
exactement de l’auteur de cette autobiographie fictive, qui constitue le point de départ du récit.
Le temps qui s’écoule entre la nouvelle du décès et les funérailles est le temps de l
Auslöschung.
Un temps
qu’occupe un gigantesque monologue plein de contradictions, suspendu entre la tentation qu’éprouve le pro-
tagoniste de changer radicalement d’existence et les pressions qu’il subit, visant à lui faire réintégrer le giron
familial afin d’assumer ses responsabilités d’unique héritier.
Tout ce qui fausse ou déforme l’homme ou l’idée qu’il se fait du monde sera épuisé, anéanti - conduit jusqu’à
l’extinction.
Auslöschung (Extinction)
est aussi l’occasion de régler quelques comptes non seulement avec la philosophie
de la vie à l’époque contemporaine (d’une manière générale, et en Autriche en particulier), mais aussi avec
son système de valeurs ou avec la tradition littéraire.
Selon Bernhard, tout cela est fausseté, d’une fausseté qui conduit à d’autres mensonges sans remède.
Extinction
est un exercice de renoncement total à tous les attributs dont la littérature a abusé jusqu’ici. Seule
reste la voix nue et impuissante - d’une consternante vérité - de l’être humain.
Extinction
propose de sauver la vérité et la dignité humaines en procédant à une purification par "effacement",
par une amputation sans condition et sans retour des tissus spirituels rongés par la maladie.
L’adaptation théâtrale de cette œuvre est un défi - qui consiste à pousser à sa limite la réflexion sur la vérité
et le mensonge du théâtre.
Krystian Lupa
(traduit du polonais par Ewa Pawlikowska)
SEULE RESTE LA VOIX
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THEATRE DE L´EUROPE
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Quelque chose commence à mijoter ! Car tout autour, c'est encore l'angoisse que le théâtre n'émer-
ge pas de tout cela et que le matériau littéraire soit monotone et chiant et que, à vrai dire, il n'y ait
pas véritablement de drame théâtral mais des insinuations. Si on le compare à
La Plâtrière
où toutes
les scènes sont déjà prêtes à l'emploi, où tout est réglé comme du papier à musique... ici, il n'y a que
le rêve qui constitue une scène à part entière, et encore, car même comparé avec les scènes dans
La
Plâtrière
, il reste pâle et anémique... Heureusement, aujourd'hui quelque chose commence à
poindre, c'est peut-être, justement, ce matériau non-dramatique qui me donne le plus de chance de
couper le cordon ombilical avec le théâtre que je cultivais jusqu'ici, à savoir ce "réalisme magique"
approfondi par la psychologie qui, à force, est devenu une sorte de manie. Alors quoi ? Eh bien, tous
ces gestes secrets, mystérieux, des gestes rentrés, gestes familiaux, gestes cachés, dissimulés - les
gestes qui puent et cette espèce d'intimité non-théâtrale des personnages, une intimité lourde,
dépourvue de psychologie, provenant cependant d'un noyau non-dramatique, non-perfide, d'un noyau
de vie chargée, maladroite, égocentrique, éloignée de ce qui est vraiment intéressant. D'une part,
c'est une vie faite de reproches, d'autre part elle est un tantinet gourmande - une vie non-drama-
tique, comme de la guimauve, inapte à être saisie par une dramaturgie. Mais ce côté "guimauve" est
susceptible de créer une saveur inédite - une menue puanteur de la vie dépourvue d'intérêt, un crou-
pissement dans une attente immobile et déçue...
Les sœurs, le fabricant-de bouchons-de-bouteilles-de vin - la banalité déconcertante de l'événe-
ment, l'absence d'intrigue... Voilà, c'est ça ! C'est un théâtre avec une absence d'intrigue... Des évé-
nements de l'ordre du mental, un effleurement de la matière, un effleurement de l'existence... Le
théâtre de l'existence qui s'écoule... de la matière mystérieuse de rappels.... je dis bien : de rappels
et non pas de souvenirs... Des blessures et des traumatismes s'ouvrant dans une litanie de rappels...
Et ces excroissances, ces fuites, ces percées - ces retournements de la réalité tels les éclairs, ces
incarnations "en passant" - tous ces ectoplasmes s'enfuyant comme des rats qui se dispersent sous
nos yeux. Adam dit que subitement quelque chose s'était rompu, il leva les yeux et vit une assiette
suspendue enl'air. Là, le petit Franz-Josef se met à courir comme s'il s'était arraché d'un coin où se
serait collé un vieux fragment d'autrefois de cette existence infantile chassée de sa demeure. Il est
comme un rat, soit il lança l'assiette dans l'air, soit il ne la lança pas du tout, et devant les paroles de
sa mère, il s'enfuit dans les toilettes. Et il est attrapé là-bas par les répétitions déchaînées, insis-
tantes, vengeresses, les litanies, les prières de sa mère, ou plutôt ses anti-prières. Ce sont comme
des résultats des fouilles et des trouvailles - des lambeaux de la matière d'un nouveau réalisme -
d'un réalisme non-dramatique, d'un réalisme façon litanie... obsédant, répétitif. C'est exactement ce
qu'il faut que j'emprunte à Bernhard, c'est à partir de cela je dois construire un théâtre adéquat.
.../...
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