20%), ayant eu le nombre d’enfants souhaité. Cette chirurgie ne doit pas être proposée chez les
femmes de moins de 35 ans ou de moins de 40 ans sans enfant, ou lorsque le risque tumoral est
inférieur à 5%. Cette décision doit être prise dans un cadre multidisciplinaire, avec un suivi
psychologique, après un délai de réflexion d’au moins trois mois, et le geste effectué par coelioscopie
sauf contre-indication, après une exploration soigneuse de la cavité abdominale, en enlevant
largement l’annexe, avec ensachage et en prévoyant une étude histologique. Enfin, une substitution
hormonale peut être discutée en tenant compte de son impact mammaire sur ce terrain particulier.
Chez les patientes à risque modéré, la contraception orale assure une protection ovarienne prouvée.
Faq 4 - Faut-il mettre en place un dépistage du cancer de l’endomètre?
1. EPIDEMIOLOGIE DESCRIPTIVE
L’incidence est de 13,6 pour 100.000 femmes par an, correspondant à 5,000 nouveaux cas annuels
en France (soit une femme sur 70 qui fera un cancer endométrial).
Le pic de fréquence est à 64 ans.
La survie globale à 5 ans des cancers de l'endomètre est de 71 à 84 % ; celles des stades précoces
stade I est de 80 % (ce qui correspond à 80 % des formes de découverte des cancers de
l’endomètre). A l’inverse, les stades IV ont un pronostic sombre à 5 ans avec une survie globale de 10
%.
2. EPIDEMIOLOGIE ANALYTIQUE
La cause principale des cancers de l’endomètre est une exposition estrogénique non ou mal
compensée par une séquence progestative :
- traitement estrogénique seul,
- Tamoxifène,
- obésité androïde (qui explique le terrain diabétique, hypertendu, hyper-uricémique volontiers
associé),
- une ménopause tardive avec une période périménopausique prolongée,
- des ovaires polykystiques,
- la pauciparité est fréquente sur ce terrain.
Sur le plan génétique, sont décrits des syndromes de Lynch II dans lesquels les cancers de
l’endomètre sont représentés.
La contraception orale semble avoir une valeur de protection.
3. DEPISTAGE
Les explorations endo-cavitaires, cyto ou histologiques, ont une faible valeur prédictive positive et un
obstacle cervical existe dans 10 à 20 % des cas chez ces patientes ménopausées, les rendant
inopérants.
Le test aux progestatifs (prescription de progestatifs durant 10 jours et exploration des patientes qui
saignent à l'arêt de cette séquence) longtemps utilisé est trop peu spécifique.
Actuellement, l’échographie semble être le meilleur examen, mais il n’est pas évalué en terme de
dépistage. On considère que lorsque l’épaisseur de l’endomètre est supérieur à 5 mm, il y a
pathologie. Dans ces cas-là, la valeur prédictive positive est de 30 % ; à l’inverse, cet examen est
surtout intéressant par sa valeur prédictive négative de 100 % lorsque l’endomètre est moins de 5
mm.
Figure : aspects d'endomètre normal (coupe longitudinale) chez un femme ménopausée et épaissie
(coupe transversale) en échographie vaginale.
Lorsqu'une échographie retient un endomètre d'épaisseur anormale, des explorations endocavitaires
sont indispensables : l'hystéroscopie (qui a supplanté l'hystérosalpingographie) permet de visualiser la
cavité utérine et de réaliser conjointement des prélèvements histologiques orientés.