D1-Gigante-anatomie de la vessie et de la prostate-2015.pdf

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UE 4 – Rein et voies urinaires
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Date : 02/09/15
Promo : DCEM1
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Enseignant : Dr Gigante
Ronéistes :
Guezello Simon
Gence Romain
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Anatomie de la vessie, la prostate, et miction
I.!
II.!
Anatomie descriptive de la vessie
1.Introduction
2.Anatomie descriptive
3.Rapports de la vessie
4.Vascularisation et innervation
Anatomie de la prostate
1.Introduction
2.Configuration
3.Rapports
4.Configuration interne
5.Conclusion
III.
! Anatomie fonctionnelle de la miction
1.Miction normale
2.Anatomie fonctionnelle du détrusor
3.Innervation
4.Le cycle mictionnel : contrôle volontaire
5.Evolution du contrôle en fonction de l’âge
IV.
Anatomie radiologique du bas appareil urinaire
1.Radiographie de l’arbre urinaire sans préparation
2.Cystographie
3.Echographie
4.Scanographie
5.IRM
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IV.Anatomie descriptive de la vessie
1. Introduction
La vessie est un réservoir musculo-membraneux où s’accumule, dans l’intervalle des
mictions, l’urine sécrétée de façon continue par les reins. On va voir l’anatomie dynamique :
selon que la vessie soit pleine (réplétion) ou vide (vacuité), ses rapports vont changer.
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2. Anatomie descriptive
La vessie est située à l’intérieur de la loge vésicale, en bas du pelvis. Lorsqu’elle est vide
(vacuité), elle occupe la loge antérieure de la cavité pelvienne. Lorsqu’elle est pleine
(réplétion), elle remonte au-dessus du plan du détroit supérieur (c’est un plan qui va de la
symphyse pubienne jusqu’à la partie supérieure du sacrum).
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Schéma chez la femme : il existe une différence de forme et de capacité entre une vessie en
vacuité et une vessie en réplétion.
a) Forme (vacuité)
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A l’état de vacuité, la vessie est de forme prismatique triangulaire (un prisme est la
convergence de deux dioptres non parallèles, un dioptre est une interface entre deux milieux)
et présente :
- une face postéro-inférieure ou base vésicale,
- une face antéro-inférieure,
- une face supérieure,
- un bord postérieur,
- deux bords latéraux.
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b) Forme (réplétion)
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Lorsque la vessie est pleine, elle est en forme de ballon ovoïde, globuleuse, et présente
toujours une base qui reçoit les uretères et une partie supérieure que l’on appelle la calotte
vésicale ou le dôme vésical.
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Chez l’homme, la base de la vessie se retrouve au-dessus de la prostate. L’ouraque est le
reliquat embryonnaire du canal de l’ouraque qui devient le ligament ombilico-vésical.
Vue de profil de vessie pleine.
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On reconnait qu’elle est pleine car elle dépasse la partie supérieure de la symphyse pubienne.
On voit les rapports avec le rectum en arrière et le sigmoïde au-dessus.
Schéma classique tombant à l’examen
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c) Capacité
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Les dimensions de la vessie sont variables selon son état. La capacité physiologique de la
vessie est de 300 à 600 mL. Si une vessie a une capacité supérieure à 600mL, c’est
pathologique. Il faut savoir que lorsque la vessie se remplit, on commence à ressentir le
besoin à partir de 300mL : en effet jusqu’à 300mL, le remplissage vésical se fait sans
pression. A partir de 300mL, les capteurs de pression de la vessie interviennent et on ressent
un besoin.
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De manière physiologique, la contenance de la vessie est en moyenne plus élevée chez les
hommes que chez les femmes (essentiellement à cause de la présence des organes génitaux
internes chez la femme qui prennent de la place).
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d) Structure
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La paroi vésicale est constituée de 3 tuniques :
- Une tunique externe, doublée à sa face supérieure par le péritoine;
- Une tunique moyenne, la musculeuse, le détrusor qui est le muscle de la vessie;
- Une tunique muqueuse lisse, mince et résistante de couleur rose.
Coupe histologique de la paroi de la vessie : on remarque la disposition particulière des fibres
musculaires : une couche musculaire longitudinale, puis circulaire, puis à nouveau
longitudinale. La vessie a un rôle moteur dans la miction.
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Schéma chez l’homme. Rapport : la base de la vessie avec les vésicules séminales.
Schéma chez la femme. Rapport de la base de la vessie avec le vagin essentiellement.
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e) Configuration interne de la vessie
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Vessie normale
L’intérieur de la vessie s’observe en cystoscopie : on va voir essentiellement de la muqueuse.
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Muqueuse inflammatoire
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(patient âgé, on voit bien les trabéculations)
Tumeur de la vessie
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Chez le jeune c’est une muqueuse tout à fait lisse. Chez la personne âgée, elle a tendance à
devenir trabéculée, alvéolée (musculation progressive de la vessie avec l’âge).
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3. Rapports de la vessie
a) Chez l’homme :
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La face supérieure de la vessie est entièrement péritonisée avec :
- la grande cavité péritonéale,
- les anses grêles,
- le caecum,
- l’appendice,
- le colon pelvien.
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La face antéro-inférieure est en rapport avec :
- la symphyse pubienne lorsque la vessie est vide,
- la paroi abdominale en plus de la symphyse pubienne lorsqu’elle est pleine,
- L’espace pré-vésical (en avant de la vessie) qui correspond à l’espace de Retzius. !
(Quand la vessie est pleine, on peut directement ponctionner la vessie par voie sus-pubienne,
ce qui est impossible sur vessie vide. Anatomiquement, on ne pourra poser un cathéter suspubien quand la vessie est vide car il y aura le pubis devant.)
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! Les bords latéraux sont en rapport avec :
- la paroi pelvienne latérale (muscles releveurs de l’anus et les muscles latéraux du
pelvis),
- les canaux déférents qui passent sur les cotés de la vessie.
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Au niveau de la base vésicale, on a d’avant en arrière :
- l’urètre,
- la fin de la prostate,
- les canaux déférents,
- les vésicules séminales,
- l’ampoule rectale.
Un autre schéma qui montre que le canal déférent passe en latéro-vésical pour se retrouver en
rétro-vésical et rejoindre les ampoules déférentielles à coté des vésicules séminales.
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La vessie a des rapports étroits avec la prostate et le rectum, ce qui
fait que le toucher rectal est un geste de choix pour palper la
prostate mais aussi l’arrière fond vésical. Si l’on a une tumeur du
trigone ou une tumeur de la vessie évoluée on aura un « blindage »
pelvien au toucher rectal.
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b) Chez la femme
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La face supérieure est en rapport avec :
- l’utérus (les femmes enceintes urinent fréquemment à cause de la compression de la
vessie par l’utérus gravide),
- le ligament large.
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La face antéro-inférieure est en rapport avec le pubis et la paroi.
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Les bords latéraux avec le ligament rond.
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La base vésicale est en rapport avec :
- l’urètre,
- la cloison vésico-vaginale,
- la paroi antérieure,
- le col de l’utérus, en postérieur avec le corps de l’utérus et une partie péritonéale.
Les femmes ayant un fibrome utérin ou pendant leur grossesse une capacité vésicale réduite
urineront plus fréquemment pour une même quantité d’urine produite.
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4. Vascularisation et innervation
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a) Vascularisation artérielle :
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La vascularisation artérielle provient de 3 pédicules :
- Pédicule supérieur à partir de l’artère ombilico-vésicale,
- Pédicule antérieur (moins important) par l’artère vésicale antérieure qui nait de l’artère
honteuse interne,
- Pédicule inférieur (important), chez l’homme il provient de l’artère génito-vésicale,
branche de l’hypogastrique; chez la femme c’est les branches vésico-vaginales de l’artère
utérine.
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Schéma de la vascularisation artérielle (à ne pas retenir) :
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b) Vascularisation veineuse :
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La vascularisation veineuse est organisée de la même façon avec :
- Pédicule antérieur qui se jette dans le plexus veineux de Santorini,
- Pédicule latéral qui se jette dans les plexus veineux vésico-prostatique,
- Pédicule postérieur qui se jette dans les veines hypogastriques.
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Schéma de la vascularisation veineuse (à ne pas retenir) :
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c) Vascularisation lymphatique (on s’en fout a dit le prof) :
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La vascularisation lymphatique (toujours organisé en 3) se compose des :
- Lymphatiques antérieurs se jetant dans les nœuds iliaques externes (sous la veine iliaque
externe),
- Lymphatiques de la partie postérieure dans les bifurcations de l’hypogastrique,
- Lymphatiques du col vont au nœud du promontoire.
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Cela a un intérêt dans le cas des cancers de la vessie car selon la position de la tumeur, on fera
un curage ganglionnaire plutôt que fouiller dans une autre partie de la vessie.
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Schéma des relais ganglionnaires iliaques externes (situés sous la veine iliaque externe) :
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Schéma de la circulation lymphatique générale :
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d) Innervation de la vessie
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Les nerfs de la vessie proviennent des 3
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ème
et 4ème nerfs sacrés et du plexus hypogastrique.
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V.Anatomie de la prostate
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1. Introduction
La prostate est une glande qui n’existe que chez l’homme. Elle est située sous la vessie, et
englobe l’urètre. C’est une glande de l’appareil reproducteur masculin. Elle est en étroite
relation avec l’appareil urinaire de l’homme, ce qui fait que lorsqu’on a une pathologie
prostatique, on aura des troubles sexuels mais aussi urinaires (retenir que son retentissement
est essentiellement urinaire).
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2. Configuration de la prostate
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Elle est dite piriforme, c'est-à-dire en forme de poire ou en forme de cœur de carte à jouer
(car pour un anatomiste en forme de cœur ce n’est pas vraiment ça : ♥). Elle fait 3cm de haut,
2.5cm de profondeur, 15 à 25g à l’âge adulte. Elle est petite à la naissance, puis augmente de
taille une première fois à la puberté puis une seconde fois à partir de 50-60 ans.
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Schéma très important ++ :
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C’est une glande qui entoure l’urètre. Elle est composée d’un parenchyme glandulaire avec,en
bas un sphincter strié (à commande volontaire) et en haut un sphincter lisse. Entre les 2
sphincters se trouve ce que l’on appelle la chambre prostatique. Dans cette chambre
s’abouchent les canaux éjaculateurs et la fin des canaux déférents au niveau du veru
montanum. On a production du sperme constitué du liquide séminal en provenance des
vésicules séminales, des spermatozoïdes qui viennent des déférents.
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Physiologiquement, l’éjaculation n’est pas due à un phénomène contractionnel. A l’état
normal les deux sphincters sont fermés, le sperme va donc se former dans la chambre
prostatique. La pression va monter jusqu’à ce qu’un des 2 sphincters cède. Le sphincter le
plus fragile étant le sphincter strié inférieur, le sperme part vers l’extérieur. Par contre,
lorsqu’on donne pour une hypertrophie bénigne de la prostate un médicament qui va relâcher
le sphincter supérieur pour que l’urine s’écoule plus facilement, on va avoir une faiblesse de
ce sphincter entrainant une éjaculation rétrograde dans la vessie, ce qui représente une
complication.
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3.Rapports de la prostate
En arrière de la symphyse pubienne,
En avant du rectum,
Au-dessous du trigone vésical,
Au-dessus du plancher pelvien.
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En arrière du trigone, la base de la prostate est en rapport avec
la partie terminale des uretères, des déférents, des vésicules
séminales dont les canaux s’unissent aux déférents pour former
les canaux éjaculateurs.
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1. Configuration interne
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- Base supérieure, apex inférieur. La prostate a une forme de cône inversé.
- Sphincter supérieur lisse. - Sphincter inférieur strié volontaire.
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L’urètre traverse la prostate et on peut observer le veru montanum (en rouge) où l’on va
trouver l’utricule prostatique (reliquat embryonnaire, c’est un cul-de-sac urétral) et les canaux
éjaculateurs droit et gauche. La prostate est faite d’un tissu de soutien et de glandes qu’on
appelle les acinis. Ceux-ci sont faits de cellules sécrétoires et d’une membrane basale; le tissu
de soutien contient des fibres musculaires, des fibroblastes et du tissu endothélial. Lorsqu’on
a une hypertrophie de la prostate, on a une hyperplasie des fibres musculaires, des fibroblastes
et du tissu endothélial. Lorsqu’on aura un cancer de la prostate, on aura une dégénérescence
des glandes, des acinis.
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2. Conclusion
Le sphincter strié est important car une partie recouvre la prostate
et l’autre partie recouvre l’urètre, ce qui fait que lorsqu’on enlève
la totalité de la prostate on enlève le sphincter lisse mais aussi la
moitié du sphincter strié. Donc, de deux sphincters on se retrouve
avec un demi, entrainant des problèmes de continence après une
chirurgie radicale de la prostate.
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VI.Anatomie fonctionnelle de la miction
1. Miction normale
La miction normale est volontaire, indolore, s’effectue sans difficulté et permet une
autonomie suffisante entre 2 mictions. On évacue complètement le contenu de sa vessie
pendant la miction. Tous ces critères définissent le confort mictionnel. Un individu réalise 4 à
6 mictions/24h pour une diurèse totale de 1.5 à 2 L par jour.
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Par contre, on peut avoir une polyurie lors de 3 grandes situations :
- Déficit en sécrétion d’hormones anti-diurétiques,
- Diabète sucré : on a du sucre dans les urines (glycosurie) et chaque molécule de sucre
est entourée de 8 molécules d’eau; donc pour éliminer le sucre il faut éliminer de
l’eau : on a une polyurie osmotique.
- La potomanie : ce sont les gens qui boivent beaucoup.
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L’alcool a tendance à déshydrater mais comme on boit ensuite (pour se réhydrater), il agit
comme un diurétique. On a un débit de formation de l’urine d’environ 1 mL/min pour une
hydratation normale. La distension de la vessie sans augmentation de pression se fait pour un
volume moyen de 200 à 300mL avec une distension maximum de la vessie est de 500 à 600
mL.
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2. Anatomie fonctionnelle du détrusor
Dans la partie basse de la vessie, on a des couches musculaires longitudinales et circulaires.
La vessie change de forme lors de la miction.
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• Partie basse de la vessie :
Interne : muscles lisses circulaires
Externe : muscles lisses longitudinaux
Entre les deux couches musculaires, présence de tissu conjonctif dense.
• Partie haute de la vessie :
Muscles lisses longitudinaux.
• Modifications de la forme de la vessie lors de la miction :
Horizontale et ovale lors du remplissage,
Ronde, forme d’entonnoir convergent lors de la miction.
• Urètre :
Tissu conjonctif dense et fibres musculaires lisses.
Sphincter urétral externe : fibres musculaires striées.
3. Innervation de la vessie
Il y a un phénomène d’innervation sympathique et parasympathique, voire somatique : un
motoneurone volontaire va vers le sphincter externe.
- Innervation sympathique : T11 à L2, corne latérale de la moelle dorso-lombaire, nerf
hypogastrique supérieur,
- Innervation parasympathique : S2, S3, S4, plexus hypogastrique inférieur,
- Innervation somatique volontaire : corne antérieure de la moelle sacrée (S2, S3, S4),
nerf pudendal : innervation sphincter externe et plancher pelvien.
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Le besoin d’uriner se fait ressentir par des capteurs de pression intra-vésicaux :
- 200 à 350 mL : besoin normal,
- 400 mL : le besoin devient pressant,
- 600 mL : le besoin devient douloureux.
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4. Le cycle mictionnel : contrôle volontaire
On a en haut la pression de l’urètre et en bas la pression de la vessie. La vessie se remplit et à
partir d’un certain niveau, la pression va augmenter et être transmise à l’urètre, augmentant
son tonus. Quand on va déclencher la miction, on va augmenter la pression vésicale par
contraction du détrusor et relâcher la pression urétrale car on va relâcher le sphincter : les 2
courbes vont se croiser et la pression vésicale va devenir plus importante que la pression
urétrale, donc l’urine va s’évacuer.
A l’état normal, quand on ne déclenche pas la miction, l’augmentation de la pression vésicale
est transmise à l’urètre : il n’y a pas la chute de pression urétrale nécessaire à la miction. En
cas de miction, la pression urétrale s’abaisse, ainsi l’urine va de la vessie vers l’urètre pour
être éjectée.
On a donc des récepteurs au niveau de la vessie qui vont sentir cette hyperpression et vont au
niveau de la corne antérieure de la moelle provoquer deux commandes : contraction sur le
détrusor et relâchement sur le sphincter externe, entraînant la miction.
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Chez la femme, l’urètre se vide par gravité (très court 3cm).
Chez l’homme, il y a une expulsion par phénomène de pression, mais aussi par une
contraction du muscle bulbo-caverneux (pour les dernières gouttes). A cela s’ajoute le rôle des
muscles abdominaux : on peut pousser avec le ventre ce qui augmente la pression abdominale
et donc la pression intravésicale. Cette poussée abdominale est fréquente chez les patients
présentant une hypertrophie de la prostate qui représente un obstacle mécanique à l’expulsion
de l’urine.
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Le besoin d’uriner, comme la faim ou la soif, ne se contrôle pas. Mais on a un certain contrôle
volontaire : on autorise ce réflexe de miction ou on l’inhibe. Il y a 2 centres mictionnels au
niveau du cortex moteur en relation avec le système limbique (parfois on ne peut pas
contrôler sa miction) et avec le néocortex (en cas de distension modérée, on peut autoriser ou
refuser la miction).
Miction :
- Inhibition du tonus sympathique, avec un réflexe spino-fronto-cortical,
- Augmentation du tonus parasympathique avec stimulation du détrusor, relâchement du
sphincter strié et des muscles périnéaux.
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Il peut persister un résidu physiologique de 10 à 20 mL. A la fin de la miction, le muscle
vésical se relâche et le sphincter externe se contracte.
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5. Evolution du contrôle en fonction de l’âge
Anatomiquement, la vessie est fonctionnelle au 6ème mois. Le nouveau-né urine uniquement
par miction réflexe. Il n’a pas de contrôle de ses mictions. Il urine pour un remplissage de
40mL. On peut déclencher la miction par stimulation mécanique (si on percute l’abdomen).
L’enfant grandit et, petit à petit, il acquiert la reconnaissance du besoin et de la continence.
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Le contrôle du sphincter strié apparaît en premier, suivi du contrôle des contractions du
détrusor : vers 30 mois environ, il a une continence correcte. C’est plus précoce chez les
filles. Les fibres nerveuses qui n’étaient pas myélinisées le deviennent et permettent la
conduction des influx nerveux. La myélinisation intervient vers l’âge de 4 ans. !
Chez l’individu âgé, c’est le processus inverse qui se produit. On a une diminution de la
continence et apparition d’une incontinence urinaire, car on reconnaît plus lentement le
besoin. On a une perte de sensibilité de la vessie avec des lésions neurologiques centrales ou
périphériques. C’est pareil pour la faim et la soif (perte de sensations).
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VII.Anatomie radiologique du bas appareil urinaire
1. Radiographie de l’arbre urinaire sans préparation
Il s’agit d’un cliché d’abdomen sans préparation (ASP). Il comprend tout l'appareil urinaire,
de la 11e côte au pubis, à vessie vide. Il permet la recherche d'anomalies osseuses, la
recherche de calcifications anormales se projetant sur le tractus urinaire. L'ombre du psoas et
les contours des reins sont visibles. On peut voir si la vessie est pleine ou vide. Si celle-ci est
vide (comme sur le cliché), des gaz apparaissant en gris sur une radio pourront être visibles
dans la loge vésicale.
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2. Cystographie
Il s’agit de l’opacification de la vessie par un produit de contraste.
• Lors d’une urographie intra-veineuse (UIV) = cystographie par voie antégrade,
• Par ponction directe sus-pubienne de la vessie, notamment chez l’enfant (pour éviter
sondage),
• Par cathétérisme rétrograde de la vessie (le + fréquent) : urétrocystographie rétrograde
mictionnelle (UCRM).
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Les indications de l’UCRM (urétrocystographie rétrograde mictionnelle) :
• Anomalies suspectées au niveau de l’urètre (sténose, adénome de la prostate),
• Étude du fonctionnement et de la morphologie de la vessie,
• Diagnostic de reflux vésico-urétéral, en particulier chez l’enfant (et aussi chez la jeune
femme faisant des pyélonéphrites à répétition).
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Contre-indications de l’UCRM :
- Infection urinaire,
- Allergie connue à l’iode.
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Différents types de clichés :
- Prémictionnels : avant la miction,
- Permictionnels : pendant la miction,
- Postmictionnels : après la miction.
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Cliché UIV prémictionnel
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Image lacunaire évoquant une tumeur
de la vessie
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Cliché de remplissage rétrograde
(homme)
On a un cône de résection, c’est un
homme qui a été opéré de la prostate :
la loge prostatique est évidée de
l’intérieur.
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NB : l’urètre prostatique est toujours
rétréci.
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Clichés prémictionnels
Permettent d’évaluer la
capacité vésicale. Bord lisse
ou crénelé = signe de lutte
vésicale.
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Le col est fermé parce que
c’est
un
cliché
prémictionnel.
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Cliché permictionnel (homme) : cliché normal, on voit la vessie pleine, le col qui s’est ouvert,
la chambre prostatique, l’urètre bulbaire. L’urine s’écoule. La verge est dans un pistolet/
canard.
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Cliché permictionnel (homme)
Cliché anormal : sténoses de l’urètre pénien
dites en chapelet, difficiles à opérer car
nombreuses. Ces sténoses sont le + souvent
post-infectieuses.
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Cliché permictionnel (homme)
Deux anomalies :
- Une dilatation (diverticule) de
l’urètre antérieur (pénien) =
urétrocèle,
- Opacification des glandes
prostatiques : stade ultime de
l’hyperpression, il suffit qu’il n’y ait
pas de réservoir, et une certaine
hypertrophie prostatique, on force et
on va opacifier les acini.
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Cliché postmictionnel
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Deux anomalies :
- Un résidu postmictionnel (physiologique à 10cc, ici il est à 60cc),
- Un reflux vésico-urétéral.
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3. Echographie vésicale et prostatique
o Vessie (voie sus-pubienne) :
• Etude de la paroi
- Epaisseur détrusor (s’il y a un obstacle à l’écoulement de l’urine, la vessie va
lutter et le détrusor va s’hypertrophier),
- Tumeur.
• Etude du contenu
- Résidu postmictionnel (comparaison avant et après miction),
- Lithiase,
- Hématome.
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o Prostate (voie sus-pubienne ou endorectale) :
• Taille,
• Calcification,
• Nodules (tumeur).
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Echographie par voie sus-pubienne de la vessie et prostate :
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Vessie pleine, pas d’anomalie, bonne paroi vésicale.
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Tumeur de vessie (masse tissulaire, car il n’y a pas de cône
d’ombre postérieur).
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Grosse tumeur de vessie.
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Echo prostatique par voie endorectale (l’image se fait par le bas) :
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On voit une prostate avec 2 lobes
prostatiques. Les nodules prostatiques sont
généralement hypo-échogènes. Ici : nodule
hypo-échogène de la face latérale de la
prostate, évoque un cancer.
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Schéma d’une écho prostatique par voie endorectale.
On peut biopser pendant le geste.
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Echo vésicale et prostatique :
On voit la vessie (en noir), la prostate (en gris),
les vésicules séminales.
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Echo par voie suspubienne
Ce qu’on voit au milieu de la vessie n’est pas une tumeur de vessie mais le lobe médian de la
prostate (il y a 3 lobes : 2 latéraux, et 1 médian, qui peut bomber dans la vessie et causer un
trouble mictionnel).
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4. Scanographie
• Sans injection : on recherche des calcifications des reins et uretères.
• Avec injection de produit de contraste iodé :
- au temps précoce, on étudie la paroi vésicale,
- au temps tardif, on étudie les uretères et le remplissage vésical.
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Coupe sagittale au temps tardif d’une tumeur infiltrante de la vessie
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La vessie et les uretères sont opacifiés, veines et artères ne le sont plus : il s’agit donc d’un
cliché temps tardif. Tumeur de la face latérale gauche de la vessie. C’est une tumeur
infiltrante parce que les uretères sont dilatés, elle infiltre la paroi de la vessie, et les uretères
sont dans la paroi de la vessie.
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Coupe frontale au temps tardif d’une tumeur de la face latérale gauche de la vessie
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Coupe frontale sans injection d’une
appendicite pelvienne aiguë
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Douleur isolée en fin de miction doit
faire rechercher une appendicite aiguë
(chez enfant ++).
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Coupe sagittale sans injection d’un
globe urinaire
Vessie claquée qui fait 2-3L, perte
de continence.
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Dans le globe urinaire, la paroi est
amincie parce qu’elle est distendue
et c’est irréversible : la vessie ne
retrouvera plus ses capacités.
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Il y a 2 cas de figures :
- Rétention aiguë (douloureux, c’est
un blocage)
- Ou chronique (distension).
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Coupe médiale sans injection d’un globe urinaire
Le globe urinaire prend une bonne partie de l’abdomen jusqu'à l’ombilic.
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5. IRM
Intérêt dans les tumeurs prostatiques : permet de localiser la tumeur prostatique, de voir
l’état de la capsule, et donc de guider les biopsies/la prostatectomie. On fait les biopsies par
voie transrectale avec une aiguille. On le fait un peu à l’aveugle (sans IRM) sur les petites
prostates, mais sur les grosses prostates, intéressant de faire une IRM pour voir si le cancer est
resté intra-prostatique, ou s’il s’étend au-delà, à la capsule.
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Quelques images d’IRM de prostate :
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On a une excellente résolution à l’IRM. On voit très bien la capsule prostatique, la périphérie
de la prostate sur laquelle peuvent se développer des cancers, et les zones de transition de la
prostate sur lesquelles se développe l’adénome prostatique.
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