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UE10 - Système neurosensoriel
Date: 14/04/17 Plage horaire: 8h30 - 10h30
Promo: 2016 - 2017 Enseignant: Dr.Spodenkiewicz
Ronéistes:
Terrentroy Guillaume
Lepetit Clément
Sémiologie clinique des troubles de l’humeur
1. Catégorisations en psychiatrie
2. Rappels de base de sémiologie psychiatrique
3. Qu’est-ce que l’humeur? Qu’est-ce qu’un trouble de l’humeur?
4. Le syndrome dépressif
5. Le syndrome maniaque
6. Le trouble bipolaire
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Pour bosser la psychiatrie ( surtout en vue des ECN ), il vous faut: soit télécharger, soit récupérer le
référentiel de psychiatrie et d’addictologie fait par le collège national des universitaires de psychiatrie. La 2e
édition vient de sortir. C’est le bouquin a avoir. La psychiatrie étant un domaine relativement vaste, avec des
modèles théoriques auxquels se réfèrent les uns et les autres, Il fallait trouver un consensus et c’est ce livre.
Même pour la sémiologie. La majeure partie du cours est inspirée de ce bouquin.
Objectifs à court et à long terme:
- Connaître les bases des classifications des troubles mentaux chez l’enfant & la personne âgée
- Diagnostiquer un trouble dépressif
- Diagnostiquer un trouble bipolaire
On ne parlera pas des traitements & des prises en charge.
1. Les Catégorisations en psychiatrie:
Quand on arrive en psychiatrie, on a l’impression d’arriver dans un monde un tout petit peu étrange. Ca ne
ressemble pas au reste de la médecine qu’on voit habituellement. On a des démarches non habituelles. Sur le
principe elle est la même: on cherche à poser des diagnostics, on recueille des signes & symptômes, qu’on
regroupe en sd à partir desquels on formule des diagnostics et des hypothèses de diagnostics de troubles puis
on adapte une CAT logique. Le pb c’est que dans les maux et signes qui sont utilisés, il y a deux choses à
retenir c’est que c’est extrêmement touffu avec des modèles et références différents (modèle psychanalitique,
comportementaliste, la neurobio, .. ).
Les gens quand ils parlent de la psychiatrie, ils n’utilisent pas forcément les bons termes car ils utilisent
souvent des modèles théoriques.
Le 2e point: il y a tout un jargon psychiatrique qui n’est pas forcément évident à assimiler. La chose
intéressante en stage -bas: apprendre la mio (mettre des mots sur des signes).
2 démarches différentes, on utilise l’image du jardinier et du botaniste (> C’est le scientifique qui essaye
d’étudier, de créer une véritable taxonomie. Une classification des troubles qui va reposer sur des mécanismes
neurobio, des neurosciences avec les sciences cognitives qui tendent au fonctionnement du cerveau humain et
qui génèrent un nombre de dysfonctionnements .
En revanche quand on va dans le service, il y a une différence entre ce qu’on voit en théorique dans les
référentiels. En clinique, on a à faire à un jardiner qui a des classifications plus pratiques et des fois un décalage
entre les livres et la façon dont c’est utilisé dans les services.
La démarche des classifications:
La psychiatrie > On va essayer de trouver des déterminants. ( Il nous montre des tableaux avec des figures
et des interprétations différentes en fonction des points de vue & des personnes ). On peut classer de
nombreuses façons. Une même réalité peut être décrite à travers des modèles et des instructions différentes,
qui aboutissent à une classification différente.
Les classifications reposent sur des modèles différents:
Modèle biologique
Psychopathologie
Classification des symptômes
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2. Rappels de base de sémiologie psychiatrique
Comment structurer la psychiatrie ? :
La sémio porte sur les comportements et affects.
C’est un peu la partie émergée de l’iceberg. On sait que les comportements et les émotions sont la résultante
de certaines fonctions cognitives qui est de l’éveil et qui sont le produit du fonctionnement cérébral et de
l’anatomie du cerveau. Le fonctionnement cérébral fait qu’il y a des fonctionnements cognitifs particuliers qui
peuvent être modulables par la psychologie cognitive. Les sciences cognitives s’intéressent à ça, on sait que
le substrat du fonctionnement cérébral c’est la génétique. Il faut s’imaginer qu'il y a une interaction entre ces
différents niveaux.
Les descriptions de la sémiologie:
Comment à travers l’examen clinique on trouve un diagnostique ? : On a des signes, des observations cliniques
qui sont objectifs, des symptômes qui sont peu subjectifs. (c’est ce que va dire le patient : ex son expérience
de tristesse ).
Les syndromes on les regroupe et en les regroupant on reconstitue les troubles.
> Trouble: Quand il y a une perturbation qui est cliniquement significative au niveau de la régulation du
comportement d’une personne. On a une continuité entre le normal et le pathologique. Pas de rupture franche
qui dit que on est malade et non.
Symptôme de tristesse: on a des échelles, des outils pour coter la tristesse. Dans la population générale, on
voit que ça suit une distribution: ça suit la loi normale ( cf biostatistiques Courbe de Gauss ).
Dans la population, à propos de la tristesse, la plupart des personnes sont au milieu mais à +2 écarts types et
à -2 écarts types on a d’un côté les personnes avec une forme de jovialité plus importante que la moyenne et
de l’autre des personnes plus tristes que la moyenne. On a donc fixé le seuil à -2 ET. Dans cet espace on a un
trouble.
Les définitions utilisées reposent sur des bases statistiques parce qu’on s’est rendus compte qu’on arrive à
créer un groupe homogène pour ce qui est de l’épisode dépressif. La psychiatrie est entrée dans une ère basée
sur l’évidence base médicine: médecine basée sur les preuves qui veut qu’on adapte nos traitements en tenant
compte des données scientifiques qui permettent d’augmenter la probabilité que le patient aille mieux.
Pour parler d’un trouble mental il faut qu’il y ait à la fois un ensemble de signes et symptômes qui se regroupe
mais aussi 2 autres critères: celui de la détresse, de la souffrance. Dans les référentiels comme le DSM on
peut avoir un cortège de symptômes (par exemple dans le trouble obsessionnel compulsif, des obsessions
permanentes, des besoins de vérification où on va jusqu’a perdre 2h par jour pcq’on va vérifier si la porte est
bien fermée. Cependant, si il n’y a pas de souffrance et si ça n’entrave pas les activités sociales ou pro, alors
à ce moment on ne peut pas parler d’un trouble psychiatrique ).
C’est vraiment la souffrance qui fait qu’on passe à un trouble. L’idée ce n’est pas de normaliser les gens mais
c’est vraiment sur cette notion de souffrance qu’on essaie d’agir. C’est elle qui fait office de signe
psychiatrique.
En anglais « impairment » c’est vraiment la manière dont on est invalidé dans son fonctionnement de la vie
quotidienne. Notion en psy qui est parfois oubliée.
Si jamais ça n’entrave pas son fonctionnement et qu’il n’y a pas de souffrance direct ( ni souffrance indirecte
pour l’entourage ) à ce moment on ne peut pas parler de trouble psychiatrique. On ne devrait pas être amené
à intervenir auprès du patient.
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Sémiologie psychiatrique:
Examen clinique : observation , ce qu’on perçoit de la personne, sa présentation, l’impression qu’elle nous
fait, même parfois dans la salle d’attente l’examen commence à ce moment-là. Le contact, les échanges qu’on
a avec elle, comment elle est habillée.
Dans un second temps on s’intéresse à son discours, ses pensées: sa rapidité, rythme du discours, dans
la tonalité. En 2’ -> Fonctions cognitives comme l’attention, la mémoire, la vigilance. C’est quelque chose
qui n’est pas proprement psychiatrique mais c’est aussi partagé avec la neuro.
Les perceptions des personnes, à travers ce qu’elle va nous dire, est-ce que ses perceptions
correspondent aux perceptions de la moyenne des personnes dans une société donnée ou elle est en dehors (
cas des hallucinations ). On s’intéresse aux affects, les fonctions intellectuelles, les émotions des personnes,
comment finalement elles gèrent leur douleur. 5: Les conduites, comportements, mises en manque.
C’est à travers les descriptions de ces 5 points puis en interrogeant sur les antécédents de la personne
puisque la probabilité d’avoir un diagnostic de trouble bipolaire est ++ si qqn dans la famille a déjà souffert
de ce trouble On va essayer d’avoir un faisceau d’arguments qui va sous tendre à l’hypothèse diagnostique.
Les définitions qui permettent de structurer l’examen clinique:
L’apparence, la mimique et à chaque fois on regarde l’aspect quantitatif ( hypo/hypermimique.. ) et qualitatif
Comportements et activités psychomotrices sur les versants quantitatif et qualitatif ( agitation / excès ou
ralentissement psychomoteur ). Evaluation de la cognition ( mms ).
Une réponse gative ou un déficit après un stress ou une perte ( comme le décès ) n’est pas un trouble mental
c-a-d qu’il faut contextualiser les symptômes ( dans un environnement ).
Donc si on se rend compte que la personne a une présentation ralentie, triste et qu’elle a des ruminations mais
après un décès: ca ne fait pas parti des troubles mentaux à moins que ce soit un tableau de deuil qui se prolonge
> 6 mois ( Dans le DSM, c’est en cas de symptomatologie présente après 2 mois )
D’autres classifications existent: la CIM 10 et le DSM5 ( parfait pour apprendre la psychiatrie ).
3. Qu’est-ce que l’humeur? Qu’est-ce qu’un trouble de l’humeur?
L’humeur: l’humeur ou la thymie, c’est une disposition affective de base qui donne à chacun une tonalité
agréable ou désagréable qui oscille entre 2 pôles extremes: plaisir et douleur.
On imagine qu’il y a 2 poles extremes. D’un coté c’est le maximum de souffrance immorale possible, de
l’autre côté c’est l’excitation et l’euphorie totales. L’humeur c’est quelque chose qui va osciller. L’humeur est
à différencier du tempérament et caractère.
Tempérament: principalement sous l’influence de la génétique. Il y a une stabilité dans le tempérament entre
les personnes avec une transmission entre les personnes de celui-ci. C’est la manière dont on va, sur le plan
émotionnel, arriver à gérer les situations de stress.
Le caractère: de l’ordre de l’acquis vient 2ndairement, il est moins sous l’influence de la génétique mais ++
l’environnement ( surtout familial ).
Le tempérament c’est une sorte de stabilité. A priori, à part des modifications liées à des évènements de vie,
il reste stable.
Des personnes seront +/- anxieuses> influence du tempérament
Tempérament + caractère > personnalité
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Le caractère est sous l’influence familiale, influencé en fonction des interactions qu’on va avoir avec les
personnes. Ca nous permettra de nous adapter aux situations.
L’humeur et les émotions sont différentes.
Emotions: réactions affectives immédiates à un événement. C’est à dire qu’elles sont instantanées. Ce n’est
pas une humeur triste, puisque celle ci est durable dans le temps.
Si on doit garder quelque chose: l’humeur c’est quelque chose de persistant dans le temps, plusieurs
jours/semaines..
Sentiments: états affectifs durables. Toujours en relation à quelqu’un.
Une répétition d’émotions négatives peut affecter l’humeur ( qui devient dépressive ). On a des liens entre
émotions/sentiments/humeur.
Humeur = Thymie: c’est la tonalité affective de base qui va colorer leur état psychologique. On a des
oscillations normales au cours de la vie.
L’émotion et l’humeur conditionnent nos choix.
Ne jamais faire de choix si on est dans un état émotionnel instable : tendance à faire des erreurs d’appréciation.
Les intuitions modifiées dans ces cas-là. Dans la façon dont je perçois et mémorise les choses, je vais
mémoriser d’avantage les expériences négatives.
Les troubles de l’humeur: il y a 2 pôles extrêmes avec syndrome dépressif/syndrome maniaque et troubles
bipolaires ( qui est une succession de troubles de syndrome maniaques et de syndrome dépressifs )
Il suffit d’un épisode maniaque pour pouvoir parler de trouble bipolaire.
Selon les statistiques: si on fait un épisode maniaque, la probabilité qu’on fasse secondairement un épisode
dépressif est tellement grande que d’emblée on peut parler de trouble bipolaire. En général, on a un retard
diagnostique du trouble bipolaire puisque ça prend 8 ans alors que les TTT mis en place aujourd’hui permettent
d’améliorer la qualité de vie.
Les troubles de l’humeur sont les troubles les plus fréquents dans toutes les populations
On a 2 aspects: les syndromes dépressifs sont les + fréquents avec une humeur triste et les syndromes
maniaques sont plus rares. Ces derniers s’accompagnent d’un humeur euphorique et extensive.
D’un coté on a les troubles bipolaires et les troubles dépressifs qui sont une catégorie à part entière. On n’a
pas de trouble maniaque seul puisque si on parle de Sd maniaque on bascule directement dans le trouble
bipolaire.( Exception: Le seul sd maniaque qui existe : personnes sous cocaïne ).
Sd dépressif: pathologie la plus fréquente des affections psychiatriques dans le monde
C’est une vraie épidémie
Inadéquation entre le besoin de soins et de personnes compétentes pour s’occuper des patients, avec + de
femmes que d’hommes atteintes
C’est une pathologie universelle, la prévalence est indépendante de tous les facteurs et d’où on va dans le
monde.
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