P2-UE11-Beylot-Barry-Principaux_traitements_en_dermatologie-050517

UE11 Revêtement cutané
Dr BEYLOT-BARRY
Date : 05/05/16 Horaires : 8h30 10h30
Promo : 2016/2017 Enseignant : Dr BEYLOT-BARRY
Ronéistes :
ECLAPIER Adeline
FOUCAULT Clémence
Principaux traitements locaux en
dermatologie
I.
Absorption percutanée et traitements locaux
1.
Absorption percutanée
A. Absorption percutanée notions générales
B. Variabilité de l’absorption percutanée
2.
Les dermocorticoïdes
A. Actions des dermocorticoïdes
B. Puissance variable
C. Pénétration variable
D. Quel dermocorticoïde choisir ?
E. Comment prescrire ?
F. Effets secondaires
3.
Cryothérapie cryochirurgie = Traitements par le froid
a. Cryothérapie
b. Cryochirurgie
II.
Traitements instrumentaux
1.
Lasers et dermatologie
a. Laser Vasculaire
b. Laser Pigmentaire
c. Laser abrasif
d. Laser épilatoire
e. Autres types de lasers (pas abordés)
2.
Photothérapie
I.
Absorption percutanée et traitements locaux
La couche cornée est extrêmement hydrophobe, elle joue le le de barrière à la perte en eau.
Elle est constituée de cornéocytes et d’un ciment extracellulaire constitué de lipides
(céramides, acides gras, triglycérides…). Cette barrière n’est pas absolue, ainsi parfois, en
particulier dans certaines dermatoses, on pourra se déshydrater assez rapidement par exemple
dans les érythrodermies et dans certaines maladies comme l’eczéma chez l’enfant.
La couche cornée est très importante car c’est elle qui va terminer l’absorption cutanée de
tout ce qu’on pourra mettre sur la peau.
1.
Absorption percutanée
A. Absorption percutanée notions générales
Une substance déposée sur la peau peut, pour être absorbée :
-
Traverser la couche cornée
(Les fabricants de crème se débrouillent pour que ça traverse toujours la couche cornée)
-
Diffuser +/- à travers les 3 couches de la peau :
l’épiderme, en général la plupart des topiques qu’on utilise arrivent à traverser l’épiderme
le derme, certains topiques peuvent le traverser un petit peu
l’hypoderme, quasiment aucun topique ou très très peu le traverse
(ce qui nous rappelle que les crèmes pour maigrir devant permettre de réduire l’hypoderme ont une
efficacité assez relative)
-
Être résorbée, éliminée dans les capillaires dermiques (sur la diapo mais la prof ne s’arrête pas
dessus)
La quantité de médicament traversant la peau est proportionnelle :
-
à la surface d’application
-
à la concentration du principe actif
-
aux caractéristiques physico-chimiques du principe actif et de l’excipient = lipophile,
hydrophile (Ces produits ne passeront jamais la barrière hydrophobe, resteront en surface.),
polarité, volume moléculaire.
Les produits doivent être lipophiles ou associés à des substances qui les aident à passer la
barrière. Plus c’est gras plus ça pénètre.
B. Variabilité de l’absorption percutanée selon l’individu
L’absorption percutanée varie
selon : L’âge :
-
La couche cornée est immature chez le prématuré et donc il y a beaucoup plus de
pénétration.
Il faut être très vigilant à ce qu’on va appliquer (il peut y avoir beaucoup de produits
toxiques pour le prématuré, en particulier certains antiseptiques à fortes doses)
-
Chez un nourrisson né à terme ou un enfant : la barrière cutanée est normale MAIS le rapport
surface/poids qui est supérieur à l’adulte ce qui fait que si on applique une crème sur une même
surface, proportionnellement chez l’enfant, le principe actif va pénétrer plus.
(ex: l’application de dermocorticoïdes sur tous les bras d’un enfant, ce sera proportionnellement
une pétration qui sera plus importante que sur tous les bras d’un adulte)
Le site d’application et donc l’épaisseur de la peau:
-
+ la peau est fine = + le principe actif va pénétrer dans la peau
On retrouve une peau fine au niveau du cou, du décolleté alors qu’au niveau des paumes et des
plantes, on a une peau beaucoup plus épaisse/ un épiderme plus épais et là çanètrera moins bien.
Le rythme des applications :
-
Si on fait plusieurs applications par jour, on va arriver à une nétration plus importante mais au
bout d’un moment, cela sature. En effet, la couche cornée fait effet réservoir et donc au-delà de 3
applications par jour ça ne sert plus à grand-chose.
On retiendra que globalement, on ne fera que 2 applications par jour pour un topique.
Les modalités d’application, comment faire pénétrer davantage un topique ? :
-
Appliquer le topique sous occlusion
= On s’en sert parfois pour certaines localisations, comme par exemple les paumes et les
plantes pour augmenter la pénétration : on applique une pommade, puis on emballe les pieds
ou les mains dans du film plastique alimentaire ou des gants en plastique
-
En association avec des ratolytiques, qui sont des substances qui détruisent la kératine. Si on a
une dermatose hyperkératosique, on mélange le topique avec un kératolytique. Donc on va avoir,
en plus de l’action du dermocorticoïde par exemple, un désépaississement de l’hyperkératose.
-
En association avec solvants, ultrasons, courants électriques de basses
intensités
L’altération de la peau, si la peau est altérée le topique pénètrera davantage.
Et enfin, la température de la peau (peu utilisé en dermato), si on chauffe la peau, ça
pénètre mieux !
En dermato, ce qu’on utilise le plus pour augmenter la pénétration, c’est un
produit gras de type pommade en association avec un kératolytique sous
occlusion.
2.
Les dermocorticoïdes
Ce sont des anti-inflammatoires stéroïdiens par voie locale (par opposition aux anti-inflammatoires
non- stéroïdiens).
A. Actions des dermocorticoïdes
Action anti-inflammatoire ++ :
-
Agit sur l’inflammation et possède un petit effet vasoconstricteur
-
Entraine peu d’effets secondaires
Action antiproliférative :
-
Inhibition de la multiplication cellulaire des :
Kératinocytes => c’est intéressant dans les maladies où il y a une multiplication anormale des
kératinocytes comme le Psoriasis mais attention, par conséquent, cela entraîne aussi un
amincissement de l’épiderme.
Mélanocytes => intéressant dans certaines dermatoses où il y a une hyperpigmentation
anormale qu’on veut dépigmenter mais attention à l’inverse si on prescrit un
dermocorticoïde pour autre chose sur une peau foncée, on va la dépigmenter.
Fibroblastes => diminution de la multiplication des fibroblastes = diminution synthèse du
collagène = derme amincit. C’est intéressant dans le traitement des cicatrices chéloïdes
pour les désépaissir.
Action immunosuppressive :
-
Diminution du nombre de cellules de Langerhans (va dans le sens d’une action anti-
inflammatoire),
-
Altération de la prolifération des lymphocytes T et de leur activité cytotoxique
-
Intéressant dans les pathologies où il y a un excès de réaction inflammatoire et immunologique,
par exemple dans l’eczéma de contact qui a été sur-stimulé par un allergène.
-
Mais attention si on met un dermocorticoïde sur une maladie infectieuse par erreur, le système
immunitaire est abaissé et la maladie infectieuse prend largement le dessus. On a aggravé la
maladie infectieuse.
Le dermocorticoïde est LE médicament du dermatologue mais attention aux effets secondaires.
Les dermocorticoïdes sont des traitements plutôt symptomatiques, ils ne traitent pas la cause de la maladie.
Les dermocorticoïdes sont utilisés pour le traitement de l’eczéma, du psoriasis, des lupus, des maladies
bulleuses, mais aussi sur des cicatrices hypertrophiques.
Mais attention, on ne met pas des dermocorticoïdes sur n’importe quoi :
-
Par exemple si on met un dermocorticoïde sur un Herpès il va exploser, on va complètement
l’aggraver. (C’était le cas du petit bébé en bas à gauche, sa maman était habituée à lui mettre des
dermocorticoïdes pour son eczéma atopique mais un jour il a eu un petit bouton un peu bizarre
qu’elle a confondu avec de l’eczéma et qu’elle a donc traité avec les dermocorticoïdes mais c’était
un bouton d’Herpès. Son herpès c’est généralisé et il a eu des boutons de la tête aux pieds)
-
En haut à droite, on a un érysipèle donc une infection bactérienne, là aussi les dermocorticoïdes ne
sont pas recommandés.
-
En bas, on a des lésions cancéreuses, les dermocorticoïdes ne vont pas les aggraver mais ça ne va
rien leur faire.
Tous les dermocorticoïdes ne sont pas équivalents :
Les noms des médicaments ne sont pas à connaître.
B. Puissance variable
Puissance/Force variable selon :
-
Biodisponibilité : pénétration et diffusion : ++ si liposoluble
-
L’activité anti-inflammatoire dépend de leur affinité par rapport aux récepteurs cellulaires
-
On classe les dermocorticoïdes en 4 classes d’activité : il existe des corticoïdes dits de classe 1, 2,
3 et 4 : faible, modérée, forte et très forte. Cette activité est fonction de la molécule, de sa
concentration, du véhicule ou excipient (pommade, …).
-
Les dermocorticoïdes de classe faible sont peu utilisés, les modérés sont bien utilisés, les forts très
très utilisés, et les très forts le sont très peu (= On n’utilise pratiquement pas les faibles : leur action
est trop faible)
-
On aura la possibilité de choisir des dermocorticoïdes avec une activité très forte. On les
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