1
Discours du ministre des Finances,
M. Carlos Leitao,
Chambre de commerce de Sherbrooke
le 30 novembre 2015
LA VERSION LUE FAIT FOI
Cabinet du ministre
2
Nous avons annoncé, le 26 novembre dernier, le retour à
l’équilibre budgétaire pour l’année 2015-2016. En fait,
nous faisons exactement ce que nous avions annoncé.
Et pourquoi l’équilibre budgétaire?
Il clair que ce n’est pas une fin en soi, et que ce n’est pas
suffisant, mais c’est absolument nécessaire.
C’est la base de tout! Tout ce que nous pouvons envisager
cette année ou l’année prochaine ou dans les années à venir
devient possible parce que nous avons remis les finances
publiques en état. Nous avons véritablement repris le
contrôle de nos finances publiques.
Ce qui nous avait été légué par le gouvernement précédent
découlait d’un choix. Ce n’est pas la question de le blâmer
ou non, mais je me rappelle très bien qu’en novembre 2013,
le gouvernement précédent avait déclaré quil y aurait un
déficit, pour soi-disant soutenir l’économie. Ils avaient
donc choisi de laisser les dépenses augmenter et par la suite
cela nous a pris un an et demi pour être capable de ramener
tout cela dans la « boîte » et de fermer la boîte.
3
C’était un choix qui avait été fait et avec lequel nous ne
sommes pas d’accord parce que ce choix-là, d’ajouter deux
milliards et demi sur la dette n’est pas un choix soutenable
à moyen et à long terme. On ne peut pas continuellement
ajouter des dettes, il nous faut pouvoir être capables de
vivre à l’intérieur de nos moyens.
C’est pourquoi il était nécessaire d’arriver à l’équilibre
budgétaire et d’éliminer les déficits. Cela a pris 6 ans.
Comment avons-nous fait?
C’est simple, sans être si simple que cela! Nous nous
sommes engagés à contrôler la croissance des dépenses.
Nous n’avons pas coupé les dépenses, mais contrôlé la
croissance des dépenses.
Cette année encore, nous n’avons rien coupé et le budget
des dépenses continue d’augmenter. Les dépenses de
programmes excluant le service de la dette augmentent de
1,7 %. C’est moins rapide que lors les années précédentes,
mais il y a toujours une augmentation des dépenses de
programmes.
4
Les revenus par contre augmentent plus rapidement, ils
augmentent au rythme d’environ 4 à 5 %. C’est cette
différence de croissance entre les dépenses et les revenus
qui nous permet d’atteindre l’équilibre budgétaire. En
terme global, les dépenses de programmes de cette année, à
l’exclusion du service de la dette, représentent environ
23 % du PIB. C’est le même niveau de dépenses qu’en
2008, lors de la récession.
Donc de 2008 à aujourd’hui, on a le même niveau de
dépenses du PIB, et nous n’avons donc pas « démoli » le
modèle québécois, comme se plaît à dire l’opposition. Nous
voulons atteindre, d’ici 2020, un ratio de 22 % : c’est
simplement la moyenne historique du Québec.
Au Québec, dans les années 90, on était à peu près à 21-
22 % des dépenses de programmes en proportion du PIB.
C’est là où nous devons aller. Ceci est à l’intérieur de notre
capacité de payer. Si nous voulons maintenir des dépenses
publiques plus élevées que cela, il faudra les financer.
5
Il faudra alors choisir entre l’une des deux solutions : soit
remettre les dépenses sur la carte de crédit et continuer à
accumuler des déficits, soit augmenter les revenus de l’État.
Pour augmenter les revenus deux options : augmenter nos
taxes et impôts et accélérer la croissance économique. Pour
la première option, nous sommes arrivés à la limite de ce
qu’on peut faire en termes de revenus additionnels. Alors la
méthode de notre gouvernement pour maintenir l’équilibre
budgétaire est de soutenir la croissance économique, de
s’assurer de garder la croissance des revenus au-dessus de
la croissance des dépenses.
On est loin, même très loin de ce qui se passe chez mes
cousins du Portugal ou encore en Espagne ou en Irlande.
Là, il y a réellement eu des réductions de dépenses, de
véritables coupures dans la fonction publique. Des milliers
de fonctionnaires ont été mis en disponibilité, des retraités
de la fonction publique coupés non pas dans le futur, mais
en terme absolu. Cela, c’est de l’austérité qui fait mal. Ce
que nous faisons ici, c’est limiter nos dépenses à l’intérieur
de notre capacité de les financer.
1 / 26 100%