Sur le plan histologique on note à la phase aigue un oedème de l'épiderme qui distend les
espaces intercellulaires (spongiose) et aboutit à la formation des vésicules. Il existe un
infiltrat inflammatoire dans le derme qui pénètre dans l'épiderme (exocytose).
II. La dermatite atopique
Synonyme : eczéma atopique, eczéma constitutionel
2.1 - Introduction
La dermatite atopique (DA) est une affection inflammatoire prurigineuse chronique
observée principalement chez l'enfant et l'adulte jeune. Il s'agit d'une affection
extrèmement fréquente, dont la prévalence atteindrait 10 à 25% de la population
pédiatrique. La DA constitue le premier motif de consultation en dermatologie pédiatrique.
La prévalence de la DA augmente régulièrement, en particulier dans les populations à
niveau de vie élevée. Cette augmentation est probablement liée à une diminution de
l'exposition aux agents infectieux.
La DA débute dans l'enfance, communément dans les premiers mois de vie, mais elle peut
commencer plus tardivement. La DA n'est le plus souvent pas une pathologie grave mais
elle entraîne un retentissement important sur la qualité de vie.
2.2 - Physiopathologie
Les mécanismes physiopathologiques à l'origine de l'eczéma atopique comprennent 3
volets essentiels :
Anomalie génétique : 50 à 70% des enfants atteints de DA ont un parent au 1er degré
atteint d'une affection atopique. Le mode de transmission de l'atopie est probablement
polygénique mais n'est pas exactement connu à l'heure actuelle.
Anomalie immunologique : l'eczéma au cours de la DA représente une forme de réaction
d'hypersensibilité retardée aux allergènes de l'environnement qui met en jeu les cellules
présentatrices d'antigène grâce à leur possibilité de fixer des molécules d'IgE à leur
surface, le tout entraînant une réponse immunitaire inflammatoire de type TH2 à l'origine
des lésions d'eczéma de la dermatite atopique.
Il existe 2 formes d'eczéma atopique en fonction de l'association éventuelle à une réaction
dépendante des IgE : eczéma atopique extrinsèque ou allergique (hyper IgE sanguines et
IgE spécifiques élevées) qui s'associe volontiers à d'autres manifestations atopiques, et
l'eczéma atopique intrinsèque ou non allergique (pas d'hyper IgE) qui s'associe à un risque
moindre d'autres manifestations atopiques.
Anomalie de la barrière cutanée : l'altération de la barrière épidermique observée dans
la dermatite atopique est liée à des anomalies des lipides cutanés de surface, et à
l'augmentation des pertes insensibles en eau, ce qui entraîne une facilitation de la
pénétration cutanée des allergènes de l'environnement.