MC-Informations Analyses et points de vue 255 Périodique trimestriel de l’Alliance nationale des Mutualités chrétiennes mars 2014 Cadre budgétaire pour le budget des soins de santé 2014 (en millions d’euros) Objectif budgétaire 2013 Réforme de l'Etat 26.677 Norme 3 % 800 Index 1,4 % 385 Objectif budgétaire 2014 initial (= base de calcul pour 2015) (A) 27.862 Mesures d’économies et sousconsommation (B) 772 Objectif budgétaire 2014 définitif (C = A – B) Le transfert intégral de compétences (politique du marché du travail, allocations familiales, soins de santé, …) représente un total de 20 milliards d’euros, dont plus de 5 milliards d’euros dans le cadre des soins de santé et de l’aide aux personnes. La majeure partie de ce montant (à savoir 2,9 milliards d’euros) concerne le transfert des institutions pour personnes âgées. 27.089 Memoranda Le 25 mai 2014, les électeurs belges seront sollicités pour un triple vote puisqu’à cette date, devront être élus les nouveaux représentants européens, fédéraux et régionaux. A l’occasion de ce scrutin, dont le résultat sera déterminant pour l’avenir de notre pays, les Mutualités Chrétiennes ont rédigé quatre memoranda : un mémorandum européen et un mémorandum fédéral ainsi que deux memoranda communautaires. Evolution du coût moyen par admission et par type de chambre, prix 2012 Coût moyen à charge du patient en euro 1600 1347 1346 785 795 1400 1200 1000 570 575 610 637 499 494 471 491 650 674 761 443 438 355 800 600 400 200 0 337 325 19 19 19 18 183 180 148 138 15 122 14 113 303 294 14 94 16 82 16 71 199 201 217 223 216 215 226 225 227 169 172 190 196 190 193 190 204 207 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 chambre individuelle Tickets modérateurs Suppléments matériels, chambres et autres MUTU ALITE CHRE chambre à deux lits ou commune TIENNE Suppléments d'honoraires La solidarité, c’est bon pour la santé. Éditorial Les articles de la présente édition montrent clairement que différents changements seront apportés à l’organisation de nos soins de santé au cours des prochaines années. Le 1er juillet 2014, le transfert de compétences impliquant les soins de santé, tel que convenu dans la 6e réforme de l’État, deviendra effectif. Les entités fédérées pourront prendre en charge ces compétences si elles adaptent leur législation. Ce transfert d’une dizaine de domaines représente un montant de 5 milliards d’euros, soit environ 1/5e du budget actuel des soins de santé. Avec un budget de près de 3 milliards, les établissements pour personnes âgées en constituent la plus grande partie. Nous ne savons pas encore clairement comment ces compétences seront organisées. Les souhaits et les propositions de la MC en la matière sont repris dans des mémorandums, qui ont été distribués aux Communautés entre-temps. La MC entrevoit dans ces nouvelles structures un rôle majeur pour les mutualités. Celles-ci possèdent en effet de nombreux atouts en matière d’expérience administrative et de terrain, et bénéficient de la confiance de la population. Leur gestion est peu coûteuse par rapport aux compagnies privées à but lucratif et elles constituent un ‘mouvement’ proche et au service de l’ensemble de la population, sur une base de solidarité. Enfin, elles veillent à l’accessibilité et à la qualité et se battent en ce sens. Le mémorandum fédéral et européen est également abordé dans ce numéro. La période électorale est le moment idéal pour répertorier les problèmes et les défis et avancer des propositions constructives. Celles-ci seront nécessaires 2 pour continuer à offrir, avec les moyens disponibles, des soins de santé accessibles et qualitatifs, et ce malgré la hausse des dépenses liées au vieillissement, à l’augmentation des maladies liées au style de vie (diabètes, surpoids, …) et à des diagnostics et des traitements personnalisés, plus efficaces et plus onéreux… L’article abordant le budget 2014 avance des pistes. Elles mettent l’accent sur un financement calqué sur les soins réellement nécessaires (entre autres ‘evidence based’), la transparence et la régulation des prix, l’approche des variations non-explicables dans les procédures diagnostiques et thérapeutiques, un échange électronique performant des données, une offre de soins adaptée aux demandes spécifiques. Notre neuvième baromètre montre comment ces pistes peuvent se traduire sur le terrain. Six mesures concrètes doivent prévenir que les différences constatées entre les factures hospitalières, pour une même pathologie, n’évoluent en médecine de classes, où, dans la lutte concurrentielle regrettable que se livrent les hôpitaux, certains se concentrent sur les patients les plus fortunés. Ce numéro comporte donc de nombreuses propositions visant à mettre sur de bons rails les nécessaires défis, changements et responsabilités nouvelles au sein de nos soins de santé. Michiel Callens Directeur R&D MC-Informations 255 • mars 2014 Budget 2014 Des mesures budgétaires qui initient la réforme nécessaire de notre système de santé Olivier Gillis, Recherche et Développement Le contexte dans lequel le budget 2014 des soins de santé fut établi a été un peu particulier. Le calendrier européen a imposé que le Gouvernement belge communique pour le 15 octobre 2013 les mesures que la Belgique comptait prendre pour réaliser ses engagements en 2014. En conséquence, le Gouvernement a dû se pencher dès juillet 2013 (au lieu de décembre) sur les mesures à entreprendre pour respecter la trajectoire qu’elle s’est fixée en termes de déficit et de taux d’endettement vis-à-vis de l’Europe. Tout comme en 2012 et 2013, des mesures d’économies ont à nouveau été prises pour l’exercice 2014. Elles sont cependant moins importantes que pour les deux exercices précédents ; et ce grâce au fait que, pour 2014, l’estimation des dépenses est substantiellement inférieure à l’objectif budgétaire légal. L’agenda européen et la confection du budget des soins de santé d’année en année ne doivent pas nous empêcher de développer une vision prospective de long terme. Nous devons dès aujourd’hui penser et appréhender les enjeux de demain tels que l’adaptation de l’offre de soins à l’évolution des besoins (liés notamment au vieillissement de la population), la transparence et une meilleure régulation des prix et des tarifs, ou encore un meilleur usage des procédures diagnostiques et thérapeutiques. 1. Regard en arrière : les économies structurelles prises en 2012 et 2013 (INAMI, 2013) Au cours de ces deux dernières années, marquées par un contexte de rigueur budgétaire, la contribution de l’assurance maladie à l’assainissement des finances publiques a été considérable. Un part importante de cette contribution est constituée des marges dégagées par la différence importante entre l’objectif budgétaire légal et les dépenses réelles (pour rappel, de 2005 à 2012, il était prévu une norme de croissance hors inflation du budget de 4,5 % tandis que la croissance moyenne des dépenses hors inflation est inférieure à 4 %). Outre ces marges importantes qui ne font pas directement « mal », des mesures d’économies structurelles ont également été prises. Sur les exercices 2012 et 2013, près d’un milliard d’euros d’économies auront été décidées dans les soins de santé. Pour l’année 2012, le budget des soins de santé a été fortement diminué et ramené au niveau des dépenses de santé (de 27,6 milliards à 25,3 milliards), ce qui a permis de dégager une marge importante d’un peu plus de 2,3 milliards. Cette marge a notamment été obtenue par la prise de mesures d’économies structurelles pour un montant total de 553 millions d’euros en année pleine (527 millions décidés en décembre 2011 et un complément de 26 millions décidés lors du conclave de mars 2012). Pour l’année 2013, le Gouvernement a décidé qu’un montant de 351 millions compris dans l’objectif budgétaire global ne serait pas dépensé en année pleine. Cette marge a notamment été obtenue par la réalisation de 297 millions d’économies structurelles. Lors du conclave de mars 2013, de nouvelles mesures d’économies structurelles ont été décidées pour un montant de 109 millions d’euros en année pleine, ce qui donne un montant total d’économies structurelles pour l’année 2013 de 406 millions d’euros. Quels sont les secteurs principalement touchés par ces mesures d’économies ? (Gillis O., 2012 et 2013). Honoraires médicaux : les mesures d’économies touchent principalement les secteurs de la biologie clinique et de l’imagerie médicale. Elles ont été prises pour compenser les importants dépassements budgétaires (les dépenses sont supérieures aux moyens prévus) comptabilisés ces dernières années. Elles ont également pour objectif de diminuer les volumes de prescriptions, qui en Belgique sont importants, et expliquent en partie les dépassements budgétaires. Par exemple, pour l’imagerie médicale et comparé aux autres pays de l’OCDE, la Belgique se situe en tête de liste du nombre de MC-Informations 255 • mars 2014 3 Tableau 1 : Montants économisés par secteur pour les exercices 2012 et 2013 (en milliers d’euros) (montants en année pleine) 2012 2013 TOTAL (€) TOTAL (%) Honoraires médicaux 80.980 155.005 235.985 24,6% Budget des moyens financiers (BMF) - Hôpitaux 33.660 45.100 78.760 8,2% Spécialités pharmaceutiques 227.604 171.796 399.400 41,7% Implants 60.197 19.439 79.636 8,3% Autres* 150.293 14.483 164.776 17,2% TOTAL 552.734 405.823 958.557 * principalement l’indexation partielle des honoraires (dont les honoraires médicaux) scanners CT (Computed Tomography) effectués par millier d’habitants (179 examens contre 121 en moyenne dans les pays de l’OCDE). Le nombre d’examens par IRM (Imagerie par résonnance magnétique) y est aussi plus élevé : 53 examens contre 41 pour la moyenne des pays pour lesquels les données sont disponibles (Regueras, 2014). Budget des moyens financiers (BMF) - Hôpitaux : les différentes mesures prises dans le BMF ont visé, ces dernières années, à davantage rationnaliser et harmoniser le financement hospitalier, notamment en diminuant les grandes différences observées d’un hôpital à l’autre. C’est en ce sens qu’ont, par exemple, été prises les mesures telles que la forfaitarisation du petit matériel à l’hôpital (différences dans le coût pour une intervention d’un hôpital à l’autre). Spécialités pharmaceutiques : les prix et les volumes des médicaments restent élevés en Belgique. En 2009, les dépenses pharmaceutiques s’élevaient en Belgique à 550 euros par habitant. De cette facture annuelle, les patients ont payé de leur poche 218 euros (soit 40%) en médicaments non remboursés et tickets modérateurs. A titre de comparaison, aux Pays-Bas, la dépense totale a été – pour la même période – de 401 euros par habitant et les patients n’ont payé que 85 euros (soit 21%) de leur poche1. Des mesures d'économies importantes ont donc été prises pour diminuer les prix et les volumes (le secteur des spécialités pharmaceutiques concentre 42 % des économies prises sur la période 2012-2013) : • Prix : mesures soutenant la prescription des médicaments moins chers : - Obligation pour le pharmacien de délivrer le médicament le moins cher quand le médecin prescrit en DCI. -Création d’un nouvelle catégorie de remboursement F : pour certaines classes de médicaments, le remboursement est fixé forfaitairement au niveau de la spécialité la moins chère. Objectif : renforcer la prescription de médicaments moins chers pour les médicaments générant des dépenses importantes et pour lesquels il existe plusieurs alternatives. • Volume : réduction du volume de prescriptions de certaines classes de médicaments (IPP, statines, antibiotiques, etc.), entre autres par l’envoi de feed-back individuels aux prestataires et la demande de justification auprès des gros prescripteurs. Implants : réduction du budget des implants justifié par les boni importants dans le secteur. Ces boni sont liés au fait que toute une série de nouvelles initiatives budgétées ne sont toujours pas entrées en vigueur. 2. Fixation du budget des soins de santé pour 2014 (INAMI, 2013) Le budget des soins de santé de chaque année est calculé sur base du budget de l’année précédente auquel on applique une norme de croissance (fixée à 4,5 % depuis 2005, mais qui a été ramenée à 2 % pour 2013, et 3 % pour 2014) et ensuite l’index. Pour 2014, l’objectif budgétaire a ainsi été fixé à 27,862 milliards. C’est traditionnellement sur cette base que le Comité de l’assurance de l’INAMI élabore une proposition de budget global et secteur par secteur à la Ministre. Cependant, tout comme en 2012 et 2013, le secteur de la santé a dû faire face à des mesures d’économie importantes. Lors des conclaves de mars et juin 2014, le Gouvernement a imposé un plan d’économie pour un montant total de 772 millions, et a dès lors ramené le budget des soins de santé à 27,089 milliards. A noter qu’une partie importante des 772 millions est liée à la simple différence entre l’objectif budgétaire 2014 initial et les estimations des dépenses pour cette même année, marge liée aux mesures d’économies déjà prises par le passé. 1http://www.mc.be/actualite/opinions/2012/cout_volume_medicaments.jsp 4 MC-Informations 255 • mars 2014 Tableau 2 : Cadre budgétaire pour le budget des soins de santé 2014 (en millions d’euros) Objectif budgétaire 2013 26.677 Norme 3 % 800 Index 1,4 % 385 Objectif budgétaire 2014 initial (= base de calcul pour 2015) (A) 27.862 Mesures d’économies et sous-consommation (B) 772 Objectif budgétaire 2014 définitif (C = A – B) 27.089 L’objectif budgétaire 2014 est réparti comme suit entre les différents secteurs de l’assurance maladie : Tableau 3 : Répartition du budget des soins de santé 2014 par secteur et croissance autorisée En millions d'euros Estimation Dépenses 2013 Croissance autorisée 20132014 Objectif 2014 Croissance dépenses 2002-2012 Honoraires médicaux 7.548 7.805 3,4% 4,9% Spécialités pharmaceutiques 4.312 4.392 1,9% 4,9% Budget des moyens financiers (BMF) des hôpitaux* 5.589 5.857 4,8% 4,2% Soins infirmiers à domicile 1.304 1.372 5,2% 6,4% Dentistes 840 867 3,3% 5,8% Kinésithérapeutes 657 680 3,5% 5,0% Bandagistes et orthopédistes 277 300 8,4% 6,9% Opticiens 32 35 8,7% 9,4% Audiciens 55 55 0,1% 11,7% Accoucheuses 17 18 4,9% 9,3% 673 726 7,9% 6,5% 83 87 4,5% 7,2% 585 619 5,9% 6,4% 2.646 2.761 4,3% 7,8% Maisons de soins psychiatriques Habitations protégées 143 153 6,7% 4,8% Dialyse 423 436 3,2% 5,1% 97 102 5,5% 7,1% Maximum à facturer 346 378 9,3% 19,6% Autres 592 539 Régularisations -87 -94 26.131 27.089 Implants Logopédie Revalidation Maisons de repos Forfaits "Malades chroniques" TOTAL 3,7% 5,5% * Uniquement partie fixe. MC-Informations 255 • mars 2014 5 3. Mesures d’économies structurelles prises en 2014 (INAMI, 2013) Pour 2014, le Gouvernement a décidé des mesures d’économies suivantes, pour un montant total de 154 millions d’euros : • 66 millions fixés par le Comité de l’assurance de l’INAMI et pilotés en son sein par la « Task Force » (voir point 3.1. pour le détail des mesures d’économies). • 49,5 millions pour les spécialités pharmaceutiques : - 31 millions : diminutions de prix fixées en concertation avec l’ensemble du secteur pharmaceutique. -15 millions : extension des classes de médicaments à intégrer dans la catégorie F (cfr. supra). - 2 millions : baisse des prix des biosimilaires hors brevet. - 1,5 million : indexation des tickets modérateurs. • 20 millions dans le secteur des implants, réalisés par une diminution linéaire de l’intervention pour toutes les prestations exceptés les défibrillateurs cardiaques et les neurostimulateurs rechargeables DBS (Deep Brain Stimulation). • 11 millions par la cessation de l’intervention dans les frais de santé pour le corps diplomatique (qui sera à charge du pays d’envoi et non du pays hôte). • 5 millions dans le secteur des auditiens, afin de faire baisser le prix des appareils auditifs. • 2 millions dans le Fonds spécial de solidarité, économie liée à une sous-consommation du budget. Outre ces 154 millions d’économies structurelles, il est proposé de développer un plan d’action quant au bon usage des ressources et au renforcement des instruments et procédures en matière de politique de contrôle. On prévoit en l’occurrence une économie de 20 millions d’euros (dont 8 millions pour le secteur des soins infirmiers, notamment en luttant contre les surscorages sur l’échelle de dépendance « KATZ » qui permet d’identifier le niveau d’intervention pour les soins infirmiers). 3.1. Mesures d’économies « Task Force » prises par le Comité de l’assurance de l’INAMI (66 millions) 1.Cumul des honoraires forfaitaires ambulatoires et des forfaits à l’admission (12,7 millions) : interdiction pour l’hôpital de facturer les honoraires forfaitaires ambulatoires de biologie clinique (6,8 millions) et les honoraires forfaitaires et de consultance ambulatoires d’Imagerie Médicale (5,9 millions) lors d’une admission ambulatoire au service des urgences suivie le même jour d’une admission hospitalière. 2.Diminution du budget « mini-forfait » (10 millions) et intégration de celui-ci dans le BMF : pour mettre fin à des différences historiques peu justifiées au niveau prix (variable d’un hôpital à l’autre, il est fixé par hôpital sur base historique) et au niveau volume (disparité entre hôpitaux quant au nombre de forfaits facturés), le budget relatif au mini-forfait sera intégré dans le BMF avec diminution du budget de 10 millions. Actuellement, 6 le mini-forfait est facturable dans le cas de toute situation urgente où en cas d'utilisation d'une perfusion intraveineuse (= hôpital de jour non-chirurgical). 3.Hospitalisations injustifiées et responsabilisation des hôpitaux (7,3 millions) : à chaque admission, toute une série de forfaits directement liés à celle-ci peuvent être facturés. Il a été décidé de diminuer ces différents forfaits en cas de réadmission d’un même patient dans un même hôpital dans un délai de 10 jours (intervention à 82 %). Les forfaits par admission concernés sont les suivants : • Forfait (partie variable BMF) • Forfait médicaments } 4,4 miljoen • Honoraire forfaitaire en imagerie médicale : 1,1 million • Honoraire forfaitaire en biologie clinique : 1,1 million • Honoraire forfaitaire de surveillance : 0,7 million 4.Facturation des journées d’hospitalisation (7 millions) : à l’avenir, seul le montant par admission (et non plus le montant par journée d’entretien) pourra être facturé le jour de l’admission pour un séjour de plus de 24 heures. Le montant par journée d’entretien pourra être facturé pour toutes les journées suivantes, y compris le jour de sortie, quelle que soit l’heure de sortie. Raison : éliminer les différences de pratiques entre hôpitaux. Actuellement, on observe qu’un séjour sur quatre fait l’objet d’une facturation d’un montant par journée d’entretien le jour de l’admission et le jour de la sortie, avec des différences de pratiques importantes entre hôpitaux (de 5% des séjours dans certains hôpitaux à plus de 50% des séjours dans d’autres hôpitaux). 5.Dialyse (3 millions) : le mécanisme de financement de la dialyse introduit en 2003 n’est pas optimal comme le souligne une étude du KCE : les forfaits doivent davantage refléter les coûts réels des différentes formes de dialyse (il faut dès lors supprimer le lien historique avec le prix de journée de chaque hôpital) et le financement doit être adapté afin de davantage encourager les formes de dialyse à domicile (dialyse péritonéale) moins onéreuses mais très peu utilisées dans notre pays comparativement aux pays voisins. En attendant la finalisation d’une réforme globale du financement de la dialyse, une économie est réalisée notamment en réduisant la partie du financement liée au prix de journée. 6.Conventions nCPAP (4 millions) : révision de l’intervention forfaitaire journalière couvrant les frais de matériel dans le cadre des conventions nCPAP (apnées du sommeil et assistance ventilatoire nocturne), notamment en raison du fait que le prix pour l’appareillage est actuellement surestimé. MC-Informations 255 • mars 2014 7. Conditions de remboursement des clichés panoramiques dentaires (2 millions) : les radiographies panoramiques dentaires ne seront remboursées plus qu’une fois tous les deux ans pour les plus de 18 ans (au lieu jusqu’ici d’une fois par an) ; sauf en cas de trauma oro-facial externe. 8. Nouvelle nomenclature de réanimation (10 millions) : diminution de la consommation en matière de nouvelle nomenclature de réanimation. En effet, au cours des cinq premiers mois de 2013, on a observé une croissance de 30,7 %. 9. Coronarographie (8 millions) : alignement de l’honoraire de coronographie sur d’autres prestations comparables, même remboursement pour un examen de stress cardiaque quelle que soit la technique utilisée, et mise en place de règles limitant le cumul d’examens coronaroCT et coronarographique. 10. Masse d’index des bandagistes/orthopédistes (2,1 millions) : une partie de la masse d’index a été retenue et sera attribuée à partir de la date d’entrée en vigueur des mesures qui ont été mises au point par la commission de conventions en matière de transparence des prix de produits, d’honoraires de délivrance et de frais généraux. 4. Regard vers l’avenir : quels sont les enjeux pour demain ? (INAMI, 2013) Les économies réalisées au cours de ces trois derniers exercices budgétaires ont été affectées exclusivement à l’assainissement budgétaire, ne laissant dès lors que peu de marge de manœuvre au financement de nouvelles initiatives. Par ailleurs, les analyses confirment que pour répondre au défi du vieillissement, nous aurons besoin de lits de revalidation et en maisons de repos et de soins mais aussi de renforcer la première ligne de soins avec un rôle central confié à la médecine générale dans le suivi des patients chroniques et avec le développement des soins à domicile. Une partie de ces moyens peuvent être obtenus en améliorant le mode de financement, l’efficience, la transparence des prix et des tarifs et la qualité des soins prestés. 4.1. Un modèle de financement en phase avec les besoins Le modèle de financement doit être adapté pour stimuler la prise en charge multidisciplinaire du patient chronique complexe et valoriser le travail de coordination facilité par le dossier médical informatisé. Ceci implique d’entamer rapidement les discussions en vue du passage progressif à un système de financement hospitalier davantage intégré, basé sur les pathologies, y compris en hospitalisation de jour. Par ailleurs, comme le relève le KCE, le mécanisme de financement de la dialyse n’est pas optimal dans notre pays. Il apparait essentiel de le reformer si l’on veut pouvoir faire face à la forte croissance du nombre de cas d’insuffisances rénales chroniques découlant du vieillissement. Un financement adéquat suppose aussi une nomenclature davantage en phase avec la charge de travail réelle. Dans chaque secteur, il importe de poursuivre (ou d’entamer) le réétalonnage de la nomenclature sur base de la durée, de la complexité des interventions et du risque, de manière à corriger les sur/sous-financements et d’inciter les prestataires à privilégier la qualité plutôt que le volume. 4.2. Une plus grande transparence et régulation des prix et des tarifs Outre la révision du modèle de financement, un autre chantier important est la transparence et la régulation des prix et des tarifs. Ainsi, une distinction claire doit être établie dans la facturation entre le prix du matériel et l’honoraire du prestataire afin d’éviter des marges bénéficiaires non justifiées d’une part, et de permettre un remboursement adéquat d’autre part. Il faut obtenir plus de transparence sur les ristournes pratiquées par les fournisseurs que ce soit sur le matériel médical ou sur les médicaments afin que le prix payé par les patients et l’assurance maladie reflètent les coûts réels. La transparence des coûts des soins de santé doit aussi être assurées pour les patients. L’information du patient sur les répercussions financières de son traitement est non seulement une condition nécessaire à la manifestation de son consentement mais elle permet aussi au bénéficiaire d’être plus proactif dans la gestion de ses soins de santé en le sensibilisant à leurs coûts. A cet égard, le projet de loi sur la transparence financière des soins de santé est un pas en avant. 4.3. Un meilleur usage des procédures diagnostiques et thérapeutiques A côté d’un financement adéquat et de la transparence des prix et des coûts, la qualité des soins et la question du bon usage des procédures diagnostiques et thérapeutiques sont essentielles. De nombreuses études ont notamment mis en lumière une prescription importante de certains médicaments (cf. antibiotiques, antidépresseurs, etc.) et examens (notamment d’imagerie médicale) dans notre pays comparativement aux pays voisins. Dans beaucoup d’autres domaines (cf. césariennes, hystérectomie, arthroscopie, etc.), on observe des variations inexpliquées de pratiques. De nombreuses initiatives existent pour promouvoir le bon usage des médicaments et des soins de santé mais il manque encore une stratégie globale concertée sur le moyen terme ainsi qu’une coordination des actions menées. Par ailleurs, il faudrait disposer d’une système performant de gestion des données intégrant les informations de morbidité et de consommation des soins et les rendant disponibles en temps MC-Informations 255 • mars 2014 7 voulu pour la réalisation des analyses. Au niveau des prestataires individuels, la professionnalisation de la communication (cf. diffusion des recommandations, feed-back sur les profils,…) et le développement d’outils de soutien à l’evidence based medicine sont des aspects essentiels à approfondir. Enfin, il faut ouvrir le débat sur les mécanismes d’incitants financiers à la qualité des soins sur base d’indicateurs de résultats (cliniques ou de processus) notamment dans le cadre d’une réflexion sur les systèmes d’accréditation des prestataires et des institutions de soins. d’urgence hospitaliers) de manière à éviter les redondances de services coûteux. Enfin, dans le secteur hospitalier, la concurrence et le mode de financement crée une inflation de l’offre (notamment en matière d’équipements médico-techniques de pointe) alors qu’au même moment l’ensemble du secteur connaît une certaine pénurie de ressources humaines, tant au niveau médical que paramédical. Il est urgent d’ouvrir le débat sur la programmation et une forme de hiérarchisation des rôles dans le secteur hospitalier ce qui suppose parallèlement de lever les freins financiers et normatifs actuels aux collaborations inter-hospitalières. 4.4. Soutenir l’échange des données électroniques Il faut poursuivre l’implémentation d’E-health et s’y investir suffisamment. L’échange de données électroniques offre de très nombreuses opportunités pour les soins de santé. E-health peut satisfaire à l’exigence légitime des dispensateurs de soins concernant la simplification administrative. L’échange de données électronique peut également être d’une grande utilité dans la réduction d’examens superflus et dans la promotion de soins multidisciplinaires et continus, notamment pour les malades chroniques. Il est essentiel que les patients soient bien informés, accompagnés et conseillés quant aux possibilités qu’offre E-health pour des soins de santé de meilleure qualité. Le patient doit être un partenaire important dans la gestion de ses données de santé. 4.5. Une plus grande adéquation de l’offre de soins aux besoins La réflexion sur le financement et la qualité des soins ne peut faire l’impasse sur la question de l’adéquation de l’offre aux besoins. Le vieillissement de la population suppose de reconfigurer notre offre de soins, aujourd’hui essentiellement organisée pour fournir des soins aigus, en un système adapté à la prise en charge de malades chroniques. Dans cette optique, il faut étudier, pour des patients hospitalisés dont les soins ne nécessitent plus une infrastructure hospitalière, une formule spécifique moins onéreuse. Il faut par ailleurs étudier des formes alternatives de prises en charge pour des personnes âgées qui résident actuellement en maisons de repos mais qui ne sont pas en perte d’autonomie. Des soins de santé de qualité supposent aussi une première ligne solide. A cet égard, la perte d’attractivité de la médecine générale ne renvoie pas uniquement à une question de valorisation financière. Il faut aussi favoriser la collaboration et le regroupement des médecins généralistes pour assurer la continuité des soins dans des conditions de travail moins contraignantes mais réfléchir aussi à de meilleures interactions dans le suivi du patient et ce dans le respect des compétences et des expertises de chacun. Quant à la question de la garde et de la prise en charge des urgences, elle nécessite une approche globale reposant sur la complémentarité des acteurs concernés (cf. médecin généraliste, postes de gardes, services 8 5.Conclusion Tout comme en 2012 et 2013 (près d’1 milliard d’euros de mesures d’économies), des mesures d’économies ont a nouveau été prises pour l’exercice 2014, ce pour un montant total de 154 millions d’euros. Ces mesures visent à diminuer certains volumes de prescriptions, notamment en biologie clinique et en imagerie médicale. Elles visent également à davantage rationaliser et harmoniser le financement hospitalier, notamment en diminuant voire supprimant les grandes différences observées d’un hôpital à l’autre. Elles visent enfin à continuer à faire diminuer le prix des médicaments, qui en Belgique restent relativement élevé. L’agenda européen et la confection du budget des soins de santé d’année en année ne doivent pas nous empêcher de développer une vision prospective de long terme. Nous devons dès aujourd’hui penser et appréhender les enjeux de demain tels que l’adaptation de l’offre de soins à l’évolution des besoins (liés notamment au vieillissement de la population), la transparence et une meilleure régulation des prix et des tarifs ou encore un meilleur usage des procédures diagnostiques et thérapeutiques. Bibliographie Gillis O. 2012. La crise n’épargne pas le secteur de la santé. Une opportunité pour rendre notre système de soins plus efficient ? MC-Informations 247 : 3-9. Gillis O. 2013. Un budget qui invite à la modération. MCInformations 251 : 8-14. INAMI. 2013. Budget 2014. Fixation de l’objectif budgétaire global 2014 et répartition en objectifs budgétaires partiels. Note CSS 2013/357. Regueras N. 2014. Passé, présent et futur de l’assurance maladie-invalidité obligatoire. MC-Informations 254 : 3-16. MC-Informations 255 • mars 2014 9ème Baromètre MC de la facture hospitalière La facture de l’hôpital de jour peut encore baisser Pour la 9e année consécutive, la Mutualité chrétienne (MC) a publié, via la presse et sur son site, le coût moyen facturé à ses membres par les hôpitaux. La publication actuelle scrute les données 2012, et est basée sur plus de 2 millions de factures des membres MC. Les résultats ont été examinés avec les hôpitaux euxmêmes. Cette étude permet de suivre l’évolution de la facture hospitalière et de formuler des recommandations en vue d’une meilleure protection financière des patients hospitalisés. Vu l’expansion de l’hôpital de jour – chaque année on compte pour l’entièreté du pays de 50 à 60.000 hospitalisations de jour en plus – nous nous concentrons principalement cette année sur les traitements avec une intervention chirurgicale en hôpital de jour. Résumé des principales constatations 1. Les admissions en hôpital de jour ophtalmologique. Par contre, pour une intervention de type gynécologique, les frais divers sont plus élevés. 1. Le nombre d’hospitalisations de jour a augmenté de près de 60 % en 10 ans. Près de la moitié des traitements hospitaliers se déroule en hôpital de jour. En 2012, il y a eu 3,3 millions d’admission dont 1,8 million en hospitalisation classique (avec nuitée) et 1,5 million en hospitalisation de jour. 2.Dans 6 % des admissions en hôpital chirurgical de jour, les patients ont opté pour une chambre individuelle. Dans ce cas, la facture pour le patient (tickets modérateurs et suppléments) peut grimper fortement : 627 euros en moyenne par admission. Les suppléments d’honoraires représentent les 4/5èmes de ce montant (493 euros en moyenne). 3. Le coût d’une admission en hôpital chirurgical de jour en chambre à deux lits ou commune est en moyenne de 119 euros. Pour ces types de chambre (parfois une simple salle commune divisée par des rideaux), les suppléments d’honoraires facturés sont le plus souvent inexistants. Cependant 14 hôpitaux du pays en réclament encore. Le coût d’une admission en hôpital chirurgical de jour reste stable en moyenne, avec une exception pour le ticket modérateur du matériel pour certains traitements. 4.Le type de pathologie est également déterminant dans le montant de la facture à charge du patient. Les coûts facturés en hôpital de jour pour le matériel sont plus importants lors d’une intervention de type stomatologique ou 2. Les admissions en hospitalisation classique 5.En hospitalisation classique (avec nuitée), le coût d’une admission en chambre individuelle est, en moyenne, stable, grâce à la diminution du coût du matériel. Cependant, cette diminution est compensée par les suppléments d’honoraires qui continuent à croître. Sur la période allant de 2004 à 2012, nous notons une augmentation annuelle de 4,2 % des suppléments d’honoraires, hors inflation. Les suppléments d’honoraires constituent le coût principal en maternité. Ils varient aussi énormément entre hôpitaux, allant de 870 à 3.000 euros pour un accouchement. 6. En hospitalisation classique (avec nuitée), la facture est de 4 à 5 fois plus élevée en chambre individuelle qu’en chambre à deux lits ou commune. Cette différence est principalement imputable aux suppléments d’honoraires, qui représentent près de deux tiers de la facture en chambre individuelle. Par contre, en chambre à deux lits, la facture pour le patient a diminué de 3 % (en moyenne) par rapport à 2011. 7. Le patient paie en moyenne 31 euros par admission pour les médicaments non remboursables. Ce montant est stable depuis plus de 10 ans, mais les variations sont grandes d’une admission à l’autre. MC-Informations 255 • mars 2014 9 6 propositions de la MC pour éviter une médecine duale La baisse continue de la facture en chambre à deux lits ou commune atteste que les décisions politiques ont eu un impact réel. Le matériel médical et les implants sont mieux remboursés. Les suppléments de chambre pour les chambres à deux lits ont été supprimés. Cependant, les différences entre hôpitaux restent importantes. Le risque subsiste que certains hôpitaux se dirigent explicitement vers les patients les plus nantis et, de cette manière, joue une concurrence déloyale par rapport aux hôpitaux qui choisissent l’accessibilité. Cette tendance à la dualisation de la médecine doit être combattue. C’est pourquoi la MC formule six propositions concrètes : 1.Interdire également les suppléments d’honoraires en chambre à deux lits ou commune en hospitalisation de jour Le nombre d’hôpitaux réclamant toujours des suppléments lors d’admissions en chambre à deux lits ou commune est très réduit : seulement 14 hôpitaux sur les 110 hôpitaux généraux. En hospitalisation classique, c’est interdit depuis 2013. Aussi, la MC plaide-t-elle pour l’interdiction de tout supplément d’honoraires en chambre à deux lits ou commune également en hospitalisation de jour. 2. Limiter les suppléments d’honoraires dans les chambres individuelles Une limite aux suppléments d’honoraires en chambre individuelle à maximum 100 %, devrait enrayer la spirale des coûts à charge des patients, et diminuer la concurrence déloyale des hôpitaux ciblant les patients aisés et attirant les médecins par l’aspect financier. 3. Eviter l’utilisation d’implants non remboursés Il n’est pas rare qu’un médecin utilise un implant non 10 remboursé par l’AO. Son coût total est alors entièrement à charge du patient. Pourtant, des alternatives remboursables existent. La MC plaide pour une interdiction légale de facturer au patient un implant pour lequel une alternative remboursable existe. Une proposition de loi en ce sens a été récemment approuvée. 4.Mutualiser les frais des médicaments non remboursables La MC plaide pour la mutualisation des frais de médicaments non remboursables. Chaque patient paierait ainsi un montant fixe de 31 euros par admission, indépendamment de son usage réel. Cette forme de forfaitarisation permet d’éviter aux patients une variation imprévisible du coût des médicaments non remboursés. 5. Une facture patient de maximum 200 euros en hospitalisation classique Si les mesures mentionnées ci-dessus sont prises, il devrait être possible de limiter dans tous les hôpitaux la facture patient lors d’une admission en chambre à deux lits ou commune à 200 euros. Cela rendrait inutile toute assurance hospitalisation complémentaire ! 6. Rendre le financement des hôpitaux plus correct et transparent Un financement plus correct et transparent des hôpitaux mettrait un frein à cette hausse continue des suppléments d’honoraires et à la concurrence déloyale de pratiques privées, les tarifs des médecins devant couvrir essentiellement l’acte intellectuel (et non pas d’autres frais de fonctionnement de l’hôpital). MC-Informations 255 • mars 2014 Analyse des factures hospitalières 2012 1. Le nombre d’admissions continue à croître L’hospitalisation de jour est en pleine expansion. Il ne s’agit pas uniquement de traitements existants qui deviennent moins contraignants suite à des améliorations techniques (par exemple : des opérations par laparoscopie). De nouvelles formes de traitements n’exigent pas de passer une nuit à l’hôpital (par exemple : l’administration de médicaments de chimiothérapie pour le traitement du cancer). Chaque année, le nombre d’admissions en hospitalisation de jour est en croissance. On en compte entre 50.000 et 60.0001 de plus par an, avec une croissance annuelle de 3,7 %. Le nombre d’admissions en hôpital de jour a augmenté de près de 60 % en 10 ans, passant ainsi de 900.000 en 2002 à 1,5 millions en 2012. Certaines hospitalisations de jour se substituent à des hospitalisations classiques (par exemple pour le traitement des varices, de la cataracte, …), mais le nombre d’hospitalisations classiques continuent également à augmenter. En 2012, nous comptons 23.000 hospitalisations classiques de plus qu’en 2011 (croissance de 1 %). Ceci nous amène à un total de 1,8 million d’hospitalisations classiques et 1,5 million d’hospitalisations de jour au niveau national. Figure 1 : Evolution 2002 – 2012 du nombre d’admissions en Belgique 4.000.000 Nombre d'admissions 3.500.000 590 000 3.000.000 2.500.000 197 000 2.000.000 706 000 944 000 1.500.000 1.000.000 1 664 000 1 821 000 Hôpital classique 1 Hôp. non chir. de jour (hors forfaits ambulants) 2012 2011 2010 2009 2008 2007 2006 2005 2004 2003 0 2002 500.000 Hôp. chirurgical de jour Dans les hospitalisations de jour, les forfaits ambulants ne sont pas inclus. Les forfaits ambulants concernent les forfaits pour dialyse, pour traitement de la douleur chronique, les mini-forfaits et les forfaits pour manipulation de cathéter-à-chambre. Ces forfaits sont très fréquents et leur nombre augmente fortement, mais ils ne sont pas considérés comme une véritable hospitalisation de jour. MC-Informations 255 • mars 2014 11 Nous distinguons l’hospitalisation chirurgicale de jour de l’hospitalisation non chirurgicale de jour. En hôpital non chirurgical de jour, on retrouve de petites interventions rapides comme par exemple une extraction de racine dentaire, l’ablation d’une tumeur bénigne par laparoscopie, un examen radiologique des artères coronaires … La chimiothérapie, la dialyse rénale et le traitement de la douleur chronique sont également des traitements fréquents en l’hospitalisation non chirurgicale de jour. Nous considérons ces deux derniers types de traitement comme des prestations ambulatoires, et non comme de véritables admissions hospitalières. Ils ne sont donc pas repris dans notre étude. membres), de la stomatologie (chirurgie de la bouche et des mâchoires), de l’oto-rhino-laryngologie (traitement de la sphère nez-gorge-oreilles, en résumé ORL), de l’urologie (traitements opératoires des voies urinaires et/ou des organes sexuels masculins) et de la gynécologie (traitements opératoires des organes reproducteurs féminins). L’ophtalmologie et l’orthopédie représentent la moitié des traitements en hospitalisation chirurgicale de jour. Dans la suite de ce document, nous nous concentrerons dans un premier temps, sur l’hôpital chirurgical de jour. Nous aborderons l’hospitalisation classique à partir du point 5. Les intervention en hôpital chirurgical de jour les plus fréquentes concernent des traitements relevant de l’ophtalmologie (chirurgie oculaire), de l’orthopédie (chirurgie du dos et des Figure 2 : Répartition par pathologie des admissions hôpital chirurgical de jour 14% 3% 23% orthopedie oftalmo 6% stomato ORL 9% urologie 26% 19% 12 gynéco autres 2. Chambre individuelle en hôpital de jour : une petite minorité mais une facture élevée. Cette évolution est illustrée dans la partie gauche de la Figure 3 ci-dessous. Dans 6 % des admissions en hôpital chirurgical de jour, les patients ont opté pour une chambre individuelle. Dans ce cas, sa facture peut grimper fortement : 627 euros en moyenne. Les suppléments d’honoraires représentent une moyenne de 493 euro, soit 4/5ème de ce montant. Ces suppléments d’honoraires augmentent de 4 % au-delà de l’inflation. A cela s’ajoute une augmentation du ticket modérateur du matériel médical et des implants, ce qui provoque une croissance de la facture à charge du patient de 4 % en hôpital de jour en chambre individuelle. Sur les 5 dernières années, le coût d’une admission en chambre individuelle en hôpital de jour a augmenté de 8,6 %. Il ne faut donc pas choisir une chambre individuelle si vous voulez éviter des coûts élevés. Vu la très courte durée de séjour, quelques heures à peine, peu de patients optent pour une chambre privée en hôpital de jour. Ils ne représentent que 6 % des admissions. Cette moyenne de 6 % cache cependant de grandes différences inter-hospitalières. A la clinique SaintJean de Bruxelles et à l’Algemeen Ziekenhuis Heilige Familie de Reet, plus de 20 % des admissions en hôpital chirurgical de jour se déroulent en chambre individuelle. Dans d’autres hôpitaux, le supplément pour chambre privée n’est jamais facturé (pas de chambre individuelle identifiée). MC-Informations 255 • mars 2014 Tableau 1 : Top 10 des hôpitaux les plus chers en chirurgie ophtalmologique de jour en chambre individuelle (2012) % Suppl. honoraires moyens Montant moyen suppl. honoraires Facture patient totale moyenne Commune Hôpital % Suppl. honoraires maximum Bruxelles Erasme 300% 209% 2 422 € 2 614 € Bruxelles Clinique Ste. Anne - St.-Remi 400% 177% 1 661 € 1 986 € Bruxelles CHIREC 400% 175% 1 460 € 1 764 € Gosselies Clinique Notre-Dame De Grâce 250% 175% 1 168 € 1 548 € Rocourt CHC St. Vincent&Ste.Elisabeth 250% 170% 1 242 € 1 497 € Bergen CHU Ambroise Paré 250% 150% 925 € 1 122 € Liège CHU De Liège 200% 150% 1 084 € 1 311 € Eupen Sankt-Nikolaus Hospital 160% 146% 1 005 € 1 301 € Liège CHC Cliniques Saint-Joseph 250% 136% 874 € 1 166 € Arlon Vivalia 200% 132% 1 000 € 1 279 € Figure 3 : Evolution de la facture patient en hôpital chirurgical de jour, prix 2012 700 602 577 600 627 500 400 398 446 449 467 466 469 493 300 200 100 0 26 25 95 97 86 87 79 89 83 66 62 24 47 42 47 42 37 45 43 51 54 55 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2006 2007 chambre individuelle Tickets modérateurs 114 119 25 29 26 33 26 34 50 26 36 42 57 55 60 2008 2009 2010 2011 2012 chambre double ou commune Autres suppléments Suppléments d'honoraires MC-Informations 255 • mars 2014 13 3. Chambre à deux lits ou commune en hôpital de jour Le coût d’un traitement en hôpital chirurgical de jour en chambre à deux lits ou commune (parfois une simple salle commune divisée par des rideaux) est d’environ 119 euros. Pour ces types de chambre, il y a très peu voire aucun supplément d’honoraires réclamés. La Figure 3 donne l’évolution de la facture patient en hôpital chirurgical de jour, pour la chambre individuelle versus la chambre à deux lits ou commune. En chambre individuelle, on constate une augmentation de 4 % au-delà de l’inflation, conséquence d’une croissance du « tickets modérateurs matériel » (+5 euros soit +11 %) et des « frais divers » (+2 euros soit +8 %). Nous reviendrons sur ces constats dans le point 4. Le 1er janvier 2013, les suppléments d’honoraires ont été interdits en chambre commune ou à deux lits en hospitalisation classique. Le législateur ne dit (encore) rien au sujet de l’hospitalisation de jour. Nous constatons qu’en 2012 des médecins réclamaient encore des suppléments d’honoraires en hôpital de jour en chambre commune ou à deux lits dans seulement 14 hôpitaux (voir Tableau 2). La majorité des hôpitaux avaient donc déjà supprimé ce type de suppléments. Tableau 2: Hôpitaux avec suppléments d’honoraires en chambre à deux lits ou commune, hôpital de jour % Suppl. d’honoraires moyens Croissance Suppl. honoraires en 2012 Facture patient totale moyenne Commune Hôpital % Suppl. d’honoraires maximum1 Bruxelles2 CHIREC 400% 69% -13% 169 € Bruxelles Hôpitaux Iris Sud 200% 26% -33% 67 € Bruxelles Clinique Ste. Anne - St.-Remi 300% 34% 22% 63 € Deurne AZ Monica 200% 22% -21% 57 € Rocourt CHC St. Vincent Ste. Elisabeth 100% 18% 13% 37 € Liège CHC Cliniques Saint-Joseph 100% 10% -1% 25 € Zottegem AZ Sint-Elisabeth 50% 10% -9% 23 € Leuven RZ Heilig Hart Leuven 50% 6% -7% 14 € Tienen RZ Heilig Hart Tienen 50% 5% -23% 12 € Gent AZ Maria Middelares 50% 5% -33% 11 € Bonheiden Imelda Ziekenhuis 150% 4% -30% 7€ Bruxelles Cliniques Saint-Jean 100% 3% -62% 6€ Halle RZ Sint-Maria 50% 3% -13% 5€ Bruxelles Cliniques de l’Europe 100% 2% 18% 5€ 1 Pourcentage mentionné sur le document que chaque patient doit signer lors de l’admission (déclaration d’admission). Il s’agit du pourcentage du tarif officiel (ticket modérateur plus remboursement de l’assurance obligatoire) que les médecins peuvent réclamer comme supplément. Dans certains hôpitaux, ce maximum varie par site, service ou selon le type de chambre (double ou commune). 2 Six sites répartis sur Bruxelles et le Brabant wallon 14 MC-Informations 255 • mars 2014 Figure 4 : Répartition de la somme totale des suppléments d'honoraires en chambre à deux lits ou commune en Belgique (18,7 millions d’euros), Hôpital chirurgical de jour 2012 53% 47% 9,9 mios 8,7 mios 12 hôpitaux CHIREC (inclus Ste Anne-St Remi) La Figure 4 montre qu’en 2012 l’hôpital CHIREC, maintenant fusionné avec Sainte Anne – Saint Rémy, est responsable à lui seul de la moitié des suppléments d’honoraires réclamés en chambre à deux lits ou commune. Au niveau national, le montant total de suppléments d’honoraires en chambre à deux lits ou commune payé par les patients ne représente qu’une part minime (1,7 %) des montants totaux déboursés par ceux-ci (voir Figure 5). Pour un patient précis, ces montants peuvent toutefois représenter une lourde charge. Nous avons donc toutes les raisons d’étendre l’interdiction de suppléments d’honoraires en chambre à deux lits ou commune à l’hôpital de jour. Figure 5 : Montant total payé par les patients par type d'hospitalisation et type de chambre, prix 2012 600.000.000 500.000.000 400.000.000 300.000.000 autres frais 200.000.000 suppléments d'honoraires tickets modérateurs 100.000.000 2012 2010 jour chir jour classique jour 2011 chir jour chir jour classique classique jour jour 2009 chir jour classique jour 2008 chir jour classique chir jour jour classique jour 2011 chambre individuelle chir jour classique jour 2010 chir jour classique jour 2009 chir jour classique jour 2008 chir jour classique 0 2012 chambre double ou commune MC-Informations 255 • mars 2014 15 euro par admission Figure 6 : Composition de la facture patient en hôpital chirurgical de jour en chambre à deux lits ou commune, par province 350 300 250 200 150 100 50 0 Matériel et frais divers Médicaments Suppl de chambre Suppl d'honoraires Tickets modérateurs Il apparaît également dans ce graphique que les montants payés par les patients en chambre individuelle en hospitalisation classique dépassent les montants payés en chambre à deux lits ou commune, malgré le poids bien plus important de ce type de chambre dans le nombre d’admissions (voir point 5 ci-dessous). En hospitalisation de jour (tant chirurgicale que non chirurgicale), les montants payés par les patients hospitalisés en chambre à deux lits ou commune sont bien plus importants qu’en chambre individuelle. Mais ce constat ne vaut pas pour les suppléments d’honoraires, comme dit précédemment. La différence entre hôpitaux apparaît également si nous les regroupons par province (voir Figure 6). Bruxelles est de loin en pointe, avec le CHIREC, de loin le plus cher. Ensuite, les montants de suppléments d’honoraires réclamés par les médecins sont les plus importants dans les provinces de Liège (principalement le CHC), d’Anvers (AZ Monica et Imelda) et du Brabant Flamand (plusieurs établissements). 4. Variation dans la facture en hôpital chirurgical de jour Outre le type de chambre, la pathologie est déterminante dans le montant de la facture à charge du patient. Souvent, des coûts élevés en matériel sont facturés lors d’une intervention de type stomatologique ou ophtalmologique. Par contre, pour une intervention de type gynécologique, ce sont les frais divers qui s’avèrent plus élevés. En orthopédie, nous constatons une forte augmentation due aux tickets modérateurs sur le matériel ; ces différences sont apparentes à la Figure7. 16 Exemples d’hospitalisations chirurgicales de jour en ophtalmologie : • Traitements relatifs aux paupières, par exemple suite à une infection ou une tumeur • Greffe de cornée nécessaire suite à un herpès, par exemple • Traitement chirurgical du glaucome • Traitement de la cataracte par remplacement du cristallin, avec ou sans implantation d’une lentille artificielle Ce dernier traitement est également un exemple type de facture ayant un coût en matériel élevé à charge du patient. Jusqu’à présent, ces lentilles sont uniquement remboursées de manière partielle ; le ticket modérateur sur ce type de matériel est donc élevé. Exemples d’hospitalisations chirurgicales de jour en gynécologie : • Cerclage du col de l’utérus (grossesse, ouverture précoce du col) • Intervention sur les trompes de Fallope (pose de clip, résection partielle, …) • Ponction d’ovocytes en vue d’une fécondation in vitro (FIV) Ce dernier type d’intervention explique les montants élevés en frais divers. Le remboursement pour la fécondation in vitro (procréation médicalement assistée) est limité à 6 tentatives par femme, avant l’âge de 43 ans. Un traitement FIV après la 6e tentative ou après 43 ans n’est plus remboursé et est facturé sous la rubrique « frais divers ». MC-Informations 255 • mars 2014 Figure 7 : Hôpital chirurgical de jour : répartition de la facture par pathologie 300 280 278 19 20 69 67 euros par admission 250 200 8 18 suppl matériel et mat non remb. 181 182 suppl honoraires 25 21 suppl chambre 8 18 150 100 50 0 frais divers 94 5 55 103 94 3 55 7 13 5 7 13 17 2011 2012 Orthopédie 158 2011 157 2012 Ophtalmo 99 48 49 27 30 11 11 2011 2012 Stomato 98 92 7 7 53 56 9 8 7 2011 9 9 8 2012 ORL Exemples d’interventions chirurgicales en hôpital de jour en orthopédie : • Re-fixation du ligament de la cheville, suite à une entorse • Correction d’un bec de perroquet à la base du gros orteil (principalement personnes âgées) en fixant un tendon pardessus • Fixation de la clavicule à l’épaule suite à un déboîtement • Déplacement des points d’attache d’un tendon pour restaurer une mobilité perdue Dans ces quelques exemples, du matériel est utilisé (agrafes et vis), matériel remboursé depuis 2012, mais avec un ticket modérateur élevé pour le patient. Ce qui explique l’augmentation importante du poste « ticket modérateur matériel » (voir aussi point 9) dans les traitements orthopédiques en hôpital chirurgical de jour. 56 57 30 31 11 8 2011 11 8 2012 Urologie 78 84 9 9 9 8 55 54 2011 2012 médicaments TM matériel TM honoraires Gynéco 5. Hospitalisation classique : chambre individuelle En hospitalisation classique, le coût d’une admission en chambre individuelle est en moyenne stable. Ceci grâce à la diminution du coût du matériel (voir point 9), alors que les suppléments d’honoraires continuent à croître. Sur la période allant de 2004 à 2012, nous notons une augmentation annuelle de 4,2 % des suppléments d’honoraires, hors inflation. L’évolution de la facture en chambre individuelle est visible sur la partie gauche de la Figure 8. En 2012, les membres MC ont payé en moyenne 1.346 euros pour une admission en chambre individuelle en hospitalisation classique, quatre fois plus qu’en chambre à deux lits ou commune. La moitié de ce montant est constitué de suppléments d’honoraires (795 euros). L’hôpital bruxellois CHIREC continue à réclamer les montants les plus importants, à traitements comparables. Ceci est visible dans la colonne «% suppl honoraires moyens » du Tableau 3. Ce petit groupe d’hôpitaux éclipse le groupe bien plus important d’établissements dans lesquels la facture reste stable d’année en année. Dans le Tableau 4, se trouvent les hôpitaux les moins chers en chambre individuelle. MC-Informations 255 • mars 2014 17 Figure 8 : Evolution du coût moyen par admission et par type de chambre, prix 2012 Coût moyen à charge du patient en euro 1600 2006 1347 1346 785 795 1400 1200 1000 570 575 610 637 499 494 471 491 650 674 761 443 438 355 800 600 400 200 0 337 19 19 19 18 183 180 148 138 15 122 14 113 325 303 294 14 94 16 82 16 71 199 201 217 223 216 215 226 225 227 169 172 190 196 190 193 190 204 207 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 chambre individuelle Tickets modérateurs chambre à deux lits ou commune Suppléments matériels, chambres et autres Suppléments d'honoraires Tableau 3: Top 10 des hôpitaux ayant les suppléments d’honoraires les plus élevés (en pourcentage) en chambre individuelle, hospitalisation classique 18 % Suppl. d’honoraires moyens Croissance Suppl. honoraires en 2012 Commune Hôpital % Suppl. d’honoraires maximum Bruxelles CHIREC 400% 180% 7% 3 022 € Bruxelles Clinique Ste. Anne - St.-Remi 400% 157% -1% 2 774 € Rocourt CHC St.Vincent - Ste.Elisabeth 250% 150% 2% 2 264 € Bruxelles Hôpital Erasmus 300% 146% 3% 3 649 € Gosselies Clinique Notre-Dame De Grâce 250% 136% 16% 2 105 € Bruxelles UCL Saint-Luc 300% 135% 2% 3 825 € La louvière CHU Tivoli 300% 131% -1% 2 128 € Ottignies Clinique Saint Pierre Ottignies 200% 121% 1% 2 291 € Bruxelles Cliniques de l’Europe 300% 120% 3% 2 399 € Bruxelles HUDERF (hôpital des enfants) 400% 117% 29% 2 578 € MC-Informations 255 • mars 2014 Facture patient totale moyenne Tableau 4 : Top 10 des hôpitaux ayant les suppléments d’honoraires les moins élevés (en pourcentage) en chambre individuelle % Suppl. d’honoraires maximum % Suppl. d’honoraires moyens Croissance Suppl. honoraires en 2012 Facture patient totale moyenne Commune Hôpital Dendermonde AZ Sint-Blasius 100% 35% 9% 935 € Torhout Sint-Rembertziekenhuis 100% 36% 6% 757 € Edegem UZ Antwerpen 150% 37% 1% 1 018 € Izegem Sint-Jozefskliniek 100% 37% 14% 853 € Tongeren AZ Vesalius 100% 38% 1% 755 € Leuven RZ Heilig Hart Leuven 100% 38% 3% 874 € Roeselare Heilig Hart Roeselare-Menen 100% 39% -4% 884 € Ieper Jan Yperman Ziekenhuis 100% 40% 24% 840 € Hasselt Jessaziekenhuis 100% 44% 4% 985 € Maaseik Ziekenhuis Maas&Kempen 100% 43% 2% 880 € Cette grande différence entre hôpitaux est également visible si nous observons les chiffres par province. Voir la Figure 9 ci-dessous. Figure 9 : Composition de la facture patient par province, admissions classiques 2012 3000 2000 1500 1000 Chambres à un lit Tickets modérateurs Limbourg Flandre Occidentale Anvers Brabant Flamand Flandre Orientale Brabant Wallon Namur Luxembourg Hainaut Liège Limbourg Flandre Occidentale Flandre Orientale Anvers Brabant-Flamand Luxembourg Namur Hainaut 0 Liège 500 Brabant Wallon euros par admission 2500 Chambres à deux lits et communes Suppléments matériel et divers Suppléments de chambre MC-Informations 255 • mars 2014 Suppléments d'honoraires 19 Le pourcentage maximum de suppléments d’honoraires autorisé se négocie au sein de chaque hôpital aves les médecins. Ce maximum (par type de chambre) est indiqué sur la déclaration d’admission que chaque patient reçoit pour signature au plus tard au début de son hospitalisation. Le patient signale son choix de chambre sur ce document. Sur base des données provenant de ces déclarations d’admission, nous pouvons en déduire que dans près de la moitié des établissements les médecins ne peuvent réclamer plus de 100 % de suppléments d’honoraires en chambre individuelle. Par contre trois quarts des hôpitaux demandent moins de 60 euros par jour en supplément de chambre. La Figure 5 (voir ci-dessus, point 4) illustre l’importance disproportionnelle de la chambre individuelle (et plus précisément des suppléments d’honoraires) dans le montant total payé par les patients. Remarquons que les suppléments d’honoraires ne sont pas repris dans le compteur du Maximum à Facturer (MAF). Les admissions en chambre individuelle représentent seulement 23 % des admissions classiques en 2012, mais « pèsent » lourd (56 %) dans les montants à charge des patients. Le montant total à charge des patients pour les admissions en chambre individuelle en hospitalisation classique est de 555 millions d’euros pour seulement 428 millions en chambre à deux lits ou commune. La chambre individuelle représente le choix par excellence en maternité. La grande majorité des parents la choisissent. Dans certains hôpitaux, ce choix est perçu comme une opportunité de facturer des suppléments d’honoraires et de chambre importants. L’accouchement à l’hôpital peut donc devenir très coûteux. Pour un accouchement naturel (sans césarienne), le coût moyen en chambre à deux lits ou commune est de 255 euros mais de 1.244 euros en chambre individuelle. Les différences sont grandes entre hôpitaux, et les différences régionales montrent des tendances divergentes (Figure 10). La majorité des admissions en chambre individuelle a lieu en Flandre. Mais, ce type de chambre y est aussi moins onéreux qu’en Wallonie ou à Bruxelles. En Flandre, le coût moyen d’un accouchement en chambre individuelle est de 1.110 euros alors qu’en Wallonie et à Bruxelles, ils étaient respectivement de 1.585 euros et de 2.167 euros. Ce dernier montant est de 3 % moins élevé qu’en 2011, grâce à une diminution des suppléments d’honoraires. Figure 10 : Coût à charge patient d’un accouchement par voie naturelle en chambre individuelle Coût moyen à charge du patient en euro 2500 2000 1500 Autres suppléments 1000 Sup. chambre Sup. honoraires Ticket modérateur 500 0 09 10 11 12 09 10 11 12 09 10 11 12 09 10 11 12 09 10 11 12 09 10 11 12 individuelle deux lits ou commune Flandre 20 individuelle deux lits ou commune individuelle Wallonie MC-Informations 255 • mars 2014 deux lits ou commune Bruxelles Certains établissements ont cependant une politique tarifaire modérée. Dans le Tableau 5 se trouvent les 10 hôpitaux ayant la facture moyenne la moins élevée pour un accouchement en chambre individuelle en 2012. Un établissement qui se trouvait l’année dernière dans ce top 10 a augmenté ses tarifs et est sorti du tableau : le CHU Ambroise Paré à Mons. Deux autres établissements font leur entrée dans le classement : le CHR Val de Sambre à Auvelais (province de Namur) et le Sankt-Nikolaus Hospital à Eupen. Tableau 5 : Top 10 des hôpitaux les moins chers pour un accouchement par voie naturelle en chambre individuelle Montant suppl honoraires (en euros) Montant suppl chambre (en euros) Montant total patient (en euros) Sint-Rembertziekenhuis 448 € 154 € 871 € Maaseik Ziekenhuis Maas En Kempen 491 € 164 € 872 € Dendermonde AZ Sint-Blasius 528 € 130 € 873 € Izegem Sint-Jozefskliniek 539 € 135 € 904 € Auvelais CHR Du Val De Sambre 511 € 225 € 912 € Oostende AZ Sint-Jan Brugge-Oostende 547 € 156 € 928 € Eupen Sankt-Nikolaus Hospital 638 € 140 € 937 € Genk Ziekenhuis Oost - Limburg 506 € 198 € 944 € Zottegem AZ Sint-Elisabeth 572 € 128 € 944 € Deinze Sint-Vincentiusziekenhuis 643 € 106 € 947 € Commune Hôpital Torhout 6. Hospitalisation classique : chambre à deux lits ou commune En 2012, une hospitalisation en chambre à deux lits ou commune était en moyenne 21 % moins chère qu’en 2004 pour le patient. Cette évolution favorable est le résultat d’une série de mesures sociales prises ces dernières années: • Les suppléments de chambre ont été interdits pour les « patients protégés » (entre autres, les bénéficiaires de l’intervention majorée et les OMNIO2) en 2006 et pour tous en 2010. • Entre 2007 et 2010 les hôpitaux décidant de ne pas (plus) réclamer de suppléments d’honoraires en chambre à deux lits ou commune ont reçu un incitant financier. Une partie du financement hospitalier (21 millions par an) leur a été réservée durant cette période. Au 1er janvier 2013, les suppléments d’honoraires ont été interdits pour toute admission en chambre à deux lits ou commune en hospitalisation classique. • Le coût du matériel chute d’année en année suite à un meilleur remboursement (-5 % par an dans les 5 dernières années). Cependant le coût du matériel peut encore gonfler la facture d’un patient. 2 Le coût moyen d’une admission en hospitalisation classique en chambre à deux lits ou commune était de 294 euros en 2012, soit 3 % de moins qu’en 2011. Ce montant se décompose en 207 euros de tickets modérateurs, 71 euros de matériel et « autres suppléments », et 16 euros de suppléments d’honoraires. L’évolution en terme réel du coût en chambre à deux lits ou commune est visible dans la partie droite de la Figure 8 (voir ci-dessus, point 5). La proportion des admissions dans ce type de chambre ne diminue pas. Les admissions y restent majoritaires : 77 % en hospitalisation classique. Seule la maternité fait exception : la demande de chambre individuelle y est bien plus élevée. Seulement 30 % des admissions s’y déroulent dans une chambre à deux lits ou commune. Nous devrions pouvoir assurer qu’une admission en chambre à deux lits ou commune ne représente pas de risque financier. Malheureusement ce risque n’est pas complètement écarté. OMNIO : bénéficiaires de tarifs réduits en fonction de la situation financière du ménage MC-Informations 255 • mars 2014 21 En juillet 2013, le plus grand syndicat de médecins (l’Absym) s’est élevé, avec quelques médecins, contre l’interdiction de suppléments d’honoraires en chambre à deux lits ou commune. 7. Un patient paye en moyenne 31 euros en médicaments non remboursables Le coût à charge du patient pour les médicaments non remboursables (par exemple : les antidouleurs) reste très stable d’année en année, en moyenne 31 euros par admission, mais peut varier de manière importante entre patients. La moitié des patients paient moins de 14 euros pour les médicaments non remboursables. Pour 90 % d’entre eux, cette rubrique de la facture reste sous les 70 euros et pour 94 % sous les 100 euros. Moins d’un pourcent des patients ont une facture de médicaments supérieure à 1.000 euros, qui peut culminer autour 9.000 euros, voir dans les cas extrêmes à 20.000 euros. Cette lourde charge pour une minorité de patients se prête donc parfaitement à une répartition solidaire sur tous les patients. 8. Évolution du coût des implants et du matériel médical En 2011, le remboursement d’une longue liste de matériel orthopédique a été amélioré (par exemple : plaques et vis pour le maintien d’un certain nombre de vertèbres dorsales). Les stents, fréquemment utilisés, sont également mieux remboursés (un stent, parfois appelé ressort, est un tube métallique maillé introduit dans une artère ou un canal pour le maintenir ouvert). En 2012, des accords entre hôpitaux et mutualités ont été conclus pour la facturation du matériel suivant : points d’ancrage pour la suture de tissus mous (par exemple pour les ligaments croisés), colles (pour la fermeture de tissus difficiles à suturer, par exemple le traitement en urgence d’une rupture artérielle), moyens anti-adhésifs et hémostatiques (lors d’intervention sur des nerfs dénudés). L’effet de ces remboursements est clairement visible à la Figure 11 (les suppléments ont baissé de 67 %). L’assurance soins de santé obligatoire (dépenses INAMI) prend pour elle la part du lion des frais de matériel et d’implants médicaux. Dans le cadre des recherches d’économies, il a été décidé de réduire le budget des implants à partir de 2013 et de geler l’index. C’est regrettable car il reste important de dégager des budgets complémentaires au cours des prochaines années. Le secteur des implants est, en effet, en pleine période de croissance et le coût pour certains patients est énorme. Figure 11 : Evolution des coûts de matériel par admission en service chirurgie euros par admission -7% 22 250 Matériel non remboursable 200 -36% 150 +10% 50 0 Supplément matériel remboursable -67% 100 2010 2011 Ticket modérateur 2012 MC-Informations 255 • mars 2014 MC-Informations 255 • mars 2014 23 Tickets modérateurs (TM) des honoraires TM matériels Les médicaments B et C TM divers Total des tickets modérateurs Total à charge du patient Suppléments d’honoraires Suppléments de matériels Matériels non-remboursables Les médicaments D Suppléments de chambre Suppléments divers Total des suppléments Hôpital chirurgical de jour Nombre d'admissions : 172 50 29 0 15 4 20 118 8 42 4 0 54 2006 186.692 173 54 29 0 15 4 16 118 9 42 3 0 55 2007 194.398 153 53 19 0 13 4 14 103 8 38 3 0 50 136 54 9 0 12 4 15 94 9 30 3 0 42 142 54 3 6 11 3 15 86 9 45 3 0 56 Montants moyens 2008 2009 2010 197.063 214.605 215.383 Annexe 1: Les coûts par admission à charge des patients hospitalisés / Toutes chambres - Toutes pathologies Admissions 'de jour' dans les hôpitaux généraux - Données ANMC - Données 2012 Hospitalisation chirurgicale de jour Annexe 1: Tableaux d’aperçu des coûts moyens pour le patient Suppléments TM 146 55 2 7 11 3 15 92 8 44 3 0 54 2011 221.516 151 55 1 7 11 3 16 92 8 49 3 0 59 2012 229.305 100% 36% 1% 5% 7% 2% 10% 61% 5% 32% 2% 0% 39% Répartition 2012 4% 9% 1% -61% 6% -1% -4% 7% 0% 0% 12% -3% Croissance 2011-2012 4% MC-Informations 255 • mars 2014 Total à charge du patient Suppléments d’honoraires Suppléments de matériels Matériels non-remboursables Les médicaments D Suppléments de chambre Suppléments divers Total des suppléments Tickets modérateurs (TM) des honoraires TM matériels Les médicaments B et C TM divers Total des tickets modérateurs Nombre d'admissions : Hôpital chirurgical de jour 591 467 16 0 13 41 17 554 11 22 5 0 37 13.793 6,4% 1 lit 105 26 8 0 12 1 15 62 9 31 3 0 42 2 Lits ou plus 200.812 2009 589 466 5 8 12 43 19 545 11 30 4 0 45 13.747 6,4% 1 lit 112 25 3 6 11 0 15 54 9 46 3 0 57 2 Lits ou plus 201.636 2010 43 602 469 5 13 12 43 17 559 10 30 4 0 14.376 6,5% 1 lit 55 114 26 2 6 11 0 14 59 8 45 3 0 2 Lits ou plus 207.140 2011 Montants moyens Annexe 2: Les coûts par admission à charge des patients hospitalisés Admissions 'de jour' dans les hôpitaux généraux - Données ANMC - Prix 2012 Suppléments TM 24 51 627 493 2 12 12 42 15 576 9 38 4 0 14.504 6,3% 1 lit 60 119 26 1 7 11 0 16 59 8 50 3 0 2 Lits ou plus 214.801 2012 4% 19% 5% -55% -10% -1% -1% -12% 3% -2% 29% -4% 1% 1 lit 4% 9% 8% 0% 1% 11% -3% -2% -62% 9% -1% 2 Lits ou plus 4% 2011-2012 Croissance 100% 79% 0% 2% 2% 7% 2% 92% 1% 6% 1% 0% 8% 1 lit 100% 21% 1% 6% 9% 0% 13% 50% 6% 42% 2% 0% 50% 2 Lits ou plus 2012 Répartition 35 45 296 20 19 12 51 347 36 41 197 19 17 0 36 233 Total des TM Total des suppléments Total à charge du patient par admission Les suppléments de chambre Les supp. des honoraires de surveillance Total des suppléments Les tickets modérateurs sur le prix de la journée TM de 0,62€/jour pour les médicaments remb. TM des honoraires de surveillance Total des tickets modérateurs Total des coûts variables 160 282 442 80 5 85 108 1,6 15 124 209 175 397 572 89 12 101 103 6,1 15 124 225 144 0,6 71 2004 81 1 38 2. Les coûts variables - qui dépendent de la durée de séjour Suppléments d’honoraires Suppléments d’honoraires forfaitaires Suppléments de matériels remboursables Matériels non-remboursables Les médicaments D Suppléments divers Total des suppléments Remgeld (RG) op de forfaitaire honoraria RG op de honoraria RG op het materiaal Totaal remgeld Totaal vaste kosten 1. Les coûts fixes - qui ne dépendent pas de la durée de séjour 1998 178 396 574 89 12 102 103 6,0 15 125 226 35 43 294 20 20 14 54 348 145 0,39 71 2005 197 373 570 82 13 95 102 5,8 15 123 219 34 41 278 20 19 35 73 351 152 0,40 51 2006 200 373 572 75 15 89 102 5,7 16 124 213 359 34 40 283 19 19 38 76 158 0,03 52 196 353 549 70 15 86 99 5,4 15 120 205 33 33 267 19 19 39 76 343 158 0,02 43 198 356 554 67 19 86 100 5,2 16 121 207 32 37 271 18 19 40 77 347 167 0,06 35 Montants moyens 2007 2008 2009 209 343 552 56 19 75 97 5,1 15 118 193 169 0,04 22 10 32 35 268 18 18 55 91 360 2010 Annexe 3: Les coûts par admission à charge des patients hospitalisés - Toutes chambres - Toutes pathologies Admissions 'classiques' dans les hôpitaux généraux - Données* ANMC - Données 2012 Suppléments TM Supp. TM MC-Informations 255 • mars 2014 25 209 331 540 53 19 73 95 4,8 15 115 187 172 0,04 8 12 32 34 258 17 17 60 94 352 2011 211 319 531 52 20 72 94 4,7 15 113 185 171 0,11 3 8 31 34 247 17 17 64 98 345 2012 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100 132 113 120 66 386 85 87 287 101 91 89 263 148 86 82 125 273 101 211 16 7 En indice 1998 2012 1% -3% -2% -2% 2% -1% -1% -3% -1% -1% -1% -68% -34% -2% 0% -4% -2% -1% 7% 4% -2% 0% Croiss 2011-2012 36% 64% 100% 18% 1% 19% 24% 0% 3% 28% 47% 18% 0% 9% 0% 8% 9% 45% 4% 4% 0% 8% 53% 40% 60% 100% 10% 4% 14% 18% 1% 3% 21% 35% 32% 0% 0% 2% 6% 6% 47% 3% 3% 12% 19% 65% Répartition 1998 2012 Total des TM Total des suppléments Total à charge du patient (CF et CV) Les suppléments de chambre Les suppléments des honoraires de surveillance Total des suppléments Les tickets modérateurs sur le prix de la journée TM de 0,62€/jour pour les médicaments remb. TM des honoraires de surveillance Total des tickets modérateurs Total des coûts variables 2. Les coûts variables - qui dépendent de la durée de séjour Suppléments d’honoraires Suppléments d’honoraires forfaitaires Suppléments de matériels remboursables Materiels non-remboursables Les médicaments D Suppléments divers Total des suppléments Tickets modérateurs (TM) des honoraires forfaitaires TM des honoraires TM matériels Total des tickets modérateurs Total des coûts fixes 1. Les coûts fixes - qui ne dépendent pas de la durée de séjour Répartion des admissions *2 Lits et commune 220 1.087 1.308 233 78 311 101 4 16 122 433 0% 0,2 22 11 35 45 776 21 19 58 99 875 199 106 305 0 1 1 93 5 15 113 113 -3% 0,0 22 9 30 31 105 16 18 53 86 192 219 1.093 1.312 229 81 310 98 4 16 117 427 684 0,2 8 13 34 43 783 21 17 64 102 885 199 96 295 0 1 1 91 5 14 110 111 15 0,0 8 12 30 30 95 16 17 57 89 184 Montants moyen en € 2011 2012 1 lit 2 l. et c.* 1 lit 2 l. et c.* 23% 77% 22% 78% 163.461 564.253 166.251 548.517 Annexe 4 : Les coûts à charge du patient par type de chambre. Admissions classiques dans les hôpitaux généraux (Données ANMC 2011) Suppléments TM Supp. MC-Informations 255 • mars 2014 TM 26 0% 0% 0% 0% -10% -3% -25% 6% 1% -2% -4% -1% -2% -2% -1% -3% -10% -2% -5% 8% 3% -4% -3% -4% 1% -2% -9% 10% 4% 1% -2% 4% 0% -4% -6% -3% -4% -1% 12% -97% -64% 3% 2% -61% Croissance 2011-2012 1 lit 2 l. et c.* 17% 83% 100% 18% 6% 24% 8% 0% 1% 9% 33% 51% 0% 2% 1% 3% 3% 59% 2% 1% 4% 8% 67% 65% 35% 100% 0% 0% 0% 30% 2% 5% 37% 37% 5% 0% 7% 3% 10% 10% 35% 5% 6% 17% 28% 63% Répartition 2011 1 lit 2 l. et c.* 17% 83% 100% 17% 6% 24% 7% 0% 1% 9% 33% 3% 3% 60% 2% 1% 5% 8% 67% 52% 0% 1% 68% 32% 100% 0% 0% 0% 31% 2% 5% 37% 38% 10% 10% 32% 5% 6% 19% 30% 62% 5% 0% 3% Répartition 2012 1 lit 2 l. et c.* Réforme de l’État Que signifie la 6ème réforme de l’État pour le secteur des soins de santé ? Peter Hannes, département R&D Avec nos remerciements à : Naïma Regueras (département R&D) et Jonathan Bouvy (MC Verviers-Eupen) 1.Introduction Au terme de 540 jours de négociations, nous sommes arrivés, à l‘automne 2011, à un accord connu sous le nom d’« accord Papillon ».1 L’accord Papillon était un compromis politique entre les huit partis fédéraux qui ont négocié la réforme de l’État. Mais, ce n’est qu’au moment où la loi spéciale de réformes institutionnelles (LSRI) et la loi spéciale de financement (LSF) ont été réécrites et que les notions et positions politiques de l’accord Papillon ont été traduites en notions juridiquement cohérentes que la portée exacte de toutes les modalités de cet accord est apparue clairement. La 6ème réforme de l’État s’appuie – en ce qui concerne les soins de santé – sur la 2ème réforme de l’État de 1980. En effet, en 1980, des Communautés ont été créées auxquelles des compétences ont été attribuées pour les « matières personnalisables ». Ces matières personnalisables sont à présent précisées dans la LSRI par la loi spéciale du 6 janvier 2014 relative à la Sixième réforme de l’État.2&3 La LSF a, quant à elle, été adaptée par la Loi spéciale du 6 janvier 2014 portant sur la réforme du financement des communautés et des régions, l’élargissement de l’autonomie fiscale des régions et le financement des nouvelles compétences.4 Le transfert intégral de compétences (politique du marché du travail, allocations familiales, soins de santé, …) représente un total de 20 milliards d’euros, dont plus de 5 milliards d’euros dans le cadre des soins de santé et de l’aide aux personnes. La majeure partie de ce montant (à savoir 2,9 milliards d’euros) concerne le transfert des institutions pour personnes âgées. Le présent exposé se propose de présenter les différentes matières transférées dans le domaine des soins de santé et leur financement. Plusieurs préoccupations et clarifications seront également exposées. Les modalités qu’adopteront les entités fédérées pour l’exercice des compétences nouvellement transférées n’ont pas encore été fixées. Du côté néerlandophone, le Gouvernement flamand a cependant pris l’initiative de rédiger un livre vert contenant une série de scénarios possibles pour l’intégration des nouvelles compétences.5 En septembre 2013, les quatre partis francophones (PS, CDH, Ecolo et MR) ont de leur côté fait une proposition commune quant au futur modèle de gestion des compétences transférées en Wallonie et à Bruxelles. Il en ressort que les principes de gestion globale et paritaire des nouvelles compétences devraient être préservés tout en garantissant une coordination forte en la Wallonie et Bruxelles. En Communauté germanophone, un groupe de travail « allocations familiales » a été mis sur pied, à l’initiative du Gouvernement. Celui-ci a mis autour de la table des représentants de chaque parti du Parlement, de l’administration, du Gouvernement et des interlocuteurs sociaux et devrait remettre son rapport dans les prochains jours. Il n’y a à contrario aucun groupe de travail concernant le transfert des compétences en matière de santé mais on peut supposer que certaines recommandations du groupe de travail « allocations familiales », en termes de principes d’organisation et de gestion, pourraient s’appliquer dans le domaine de la santé. 2. Aperçu des matières transférées dans le cadre des soins de santé6 Les ensembles de compétences « homogènes » suivants sont transférés : 1) Aide aux personnes handicapées : 661,7 millions d’euros (Art. 8 LS 6ème RE) ✔Allocation d’aide aux personnes âgées (APA) : 581 millions d’euros ✔Aides à la mobilité : 80,7 millions d’euros 1http://www.dekamer.be/kvvcr/pdf_sections/home/FRtexte%20dirrupo.pdf 2 Loi spéciale du 6 janvier 2014 relative à le 6ième Réforme d’Etat. Moniteur Belge 31 janvier 2014, 8.641. Ci-après dénommée : LS 6ème RE 3 Notons qu’en Communauté germanophone, la loi du 31 décembre 1983 de réformes institutionnelles, qui crée celle-ci et qui règle notamment son financement, sera aussi adaptée. 4 Loi Spéciale du 6 janvier 2014 relative au financement des Communautés et Régions , à l’extension de l’autonomie fiscale des Régions et au financement des nouvelles compétences. Moniteur Belge 31 janvier 2014, 8.594. Ci-après dénommée : LS réforme LSF 5 Voir p. 135 et svtes de http://www.vlaanderen.be/nl/publicaties/detail/groenboek-zesde-staatshervorming 6 Les montants mentionnés par secteur sont fournis à seul titre d'information et sont ceux qui seront transférés lors de l’entrée en vigueur le 1er janvier 2015. Il convient de faire observer à cet égard qu’il s’agit en définitive de dotations globales et non d’enveloppes par secteur. MC-Informations 255 • mars 2014 27 Les entités fédérées deviennent compétentes pour l’octroi de l’APA aux personnes dont le handicap est reconnu après l'âge de 65 ans. À noter : l’allocation d’intégration (AI) et l’allocation de remplacement de revenus (ARR) ne sont pas transférées. L’autorité fédérale reste donc compétente pour assurer la continuité du paiement, après l’âge de 65 ans, de l’ARR ou de l’AI des personnes handicapées qui percevaient déjà une telle allocation avant leur 65ème anniversaire (en revanche, les entités fédérées peuvent verser un complément dans le cadre de l’APA).7 Cela ne porte pas atteinte au libre choix des communautés en terme de politique à mener puisqu’elles pourront décider de cesser l’APA et/ou de l’intégrer dans d’autres instruments de politique à l’égard desquels elles sont compétentes.8 En Flandre, les personnes fortement tributaires de soins soignées à leur domicile et les résidents d’une MRS ou d‘une MSP peuvent, aujourd’hui, bénéficier d’une allocation dans le cadre de l’Assurance dépendance flamande (130 euros/ mois). L’APA pourrait éventuellement être intégrée dans l’Assurance dépendance flamande puisque toutes deux poursuivent le même but, à savoir une participation aux frais auxquels font face les personnes fortement dépendantes. Il faut toutefois tenir compte du fait que l’APA est liée au revenu contrairement à l’assurance dépendance. L’APA est en outre réservée exclusivement aux personnes de plus de 65 ans tandis que 26% des bénéficiaires de l’Assurance dépendance ont aujourd’hui moins de 65 ans. Du côté francophone et aussi germanophone, il n’existe pas d’assurance dépendance de ce type. Le transfert de l’APA vers les Communautés serait cependant l’occasion de relancer le débat sur cette question. Les aides à la mobilité sont, pour leur part, déjà partiellement mises en œuvre par les fonds régionaux : la Vlaams Agentschap voor Personen met een Handicap (VAPH) en Flandre et pour les bruxellois néerlandophones, l’Agence Wallonne pour l’Intégration des Personnes Handicapées (AWIPH) en Wallonie, le Dienststelle für Personen mit Behinderung (DPB) pour les germanophones et enfin, le service Phare (Personne Handicapée Autonomie Recherchée) pour les bruxellois francophones. Ce transfert de compétences permet une homogénéisation très poussée dans ce domaine. Actuellement, il faut pour obtenir une chaise roulante, par exemple, s’adresser à l’INAMI, mais si des adaptations doivent y être apportées, cela relève de la compétence du fonds régional (du moins pour les dossiers dans lesquels il y a eu reconnaissance avant l’âge de 65 ans). À l’avenir, tout cela pourrait être 7 Doc. Sénat, 52-2232/1, p. 52. 28 8 Doc. Sénat, 52-2232/5, p. 251. 9 Doc. Sénat, 52-2232/1, p. 50-52 regroupé au sein d’une seule instance, ce qui profitera à la personne handicapée.9 2)Hôpitaux (Art. 6 LS 6ème RE) ✔Normes d’agrément ✔ Infrastructures hospitalières : budget pour la construction /rénovation (BMF A1) et frais d’investissement RMN, Pet, Radiothérapie (BMF A3) : 630,2 millions d’euros Les normes d’agrément des hôpitaux sont transférées mais sans que cela ne puisse avoir un impact négatif sur le budget fédéral. À ce sujet, une procédure est développée à l’art. 5, I, in fine de la LSRI avec un rôle important dévolu à la Cour des comptes ; voir encadré. Tout avant-projet ou proposition de décret, tout amendement à un projet ou proposition de décret, ainsi que tout projet d’arrêté d’une communauté ayant pour objet de fixer des normes d’agrément des hôpitaux, des services hospitaliers, des programmes de soins hospitaliers et des fonctions hospitalières doivent être transmis pour rapport à l’assemblée générale de la Cour des comptes afin que celle-ci puisse évaluer les conséquences de ces normes, à court et long terme, sur le budget de l’autorité fédérale et de la sécurité sociale. De tels (avant-)projets, propositions ou amendements sont également transmis au gouvernement fédéral ainsi qu’à tous les gouvernements des communautés. Après avoir obligatoirement recueilli l’avis de l’Institut national d’assurance maladie-invalidité et de l’administration compétente de la communauté concernée et après avoir, le cas échéant, recueilli l’avis facultatif du Centre fédéral d’expertise des soins de santé, l’assemblée générale de la Cour des comptes émet dans un délai de deux mois suivant la réception de l’avant-projet, de la proposition, de l’amendement ou du projet, un rapport circonstancié sur toutes les conséquences de ces normes, à court et long terme, sur le budget de l’autorité fédérale et de la sécurité sociale. Ce délai peut être prolongé d’un mois. Le rapport est communiqué par la Cour des comptes au demandeur du rapport, au gouvernement fédéral et à tous les gouvernements de communauté. Si le rapport conclut que l’adoption de ces normes a un impact négatif, à court ou long terme, sur le budget de l’autorité fédérale et de la sécurité sociale, une concertation associant le gouvernement fédéral et les gouvernements de communauté aura lieu à la demande du gouvernement fédéral ou du gouvernement de la MC-Informations 255 • mars 2014 communauté concernée. Si cette concertation n’aboutit pas à un accord, les normes sont soumises à l’accord des ministres fédéraux compétents ou à l’accord du Conseil des ministres si l’un de ses membres demande l’évocation de ce dossier. Si aucun rapport n’est rendu dans le délai de deux mois, prolongé d’un mois, la concertation visée à l’alinéa précédent peut avoir lieu à l’initiative du gouvernement de la communauté concernée ou du gouvernement fédéral. La Cour des comptes rédige chaque année un rapport circonstancié sur l’incidence, au cours de l’exercice budgétaire précédent, des normes d’agrément communautaires en vigueur sur le budget de l’autorité fédérale et la sécurité sociale. Ce rapport est communiqué au gouvernement fédéral et aux gouvernements de communauté. La compétence en matière de financement10 et de programmation des hôpitaux demeure fédérale. L’exposé des motifs concernant l’article 6 de la LS 6ème RE11 définit ce que l’on entend par « législation organique » et « règles de base relatives à la programmation », étant donné que toutes deux demeurent une compétence fédérale ; voir encadré. 1. Sont organiques : a) les caractéristiques de base des : i) hôpitaux (entre autres pour ce qui concerne les prestations hospitalières, la ventilation sur plusieurs lieux d’établissement, le niveau d’activité minimal), hôpitaux psychiatriques, hôpitaux universitaires ; ii) services hospitaliers, sections, fonctions hospitalières, services médicaux et médico-techniques, programmes de soins et appareils lourds, réseaux et circuits de soins. On peut ainsi mentionner des caractéristiques de base qui présentent un lien direct avec la programmation et/ou le financement et qui présentent un caractère structurel (par exemple : les appareils indispensables, la nature des soins dispensés au sein d’un hôpital ou d’un service hospitalier, ou le groupe cible, les effectifs minimum en personnel) ; 10 Sous réserve des éléments A1 et A3 du BMF (voir plus loin). 11 Doc. Sénat, 5-2232/1, p. 35-37. Voir aussi :Doc. Sénat, 5-2232/5, p. 239-241. iii) collaborations interhospitalières. b) les règles générales relatives à la gestion et au processus décisionnel dans les hôpitaux, y compris les organes consultatifs internes ; c) le statut du médecin hospitalier et l’implication dans le processus décisionnel des médecins hospitaliers et autres professionnels des soins de santé ; d) les règles générales relatives à la structuration des activités infirmières et médicales ; e) les règles relatives à la comptabilité, au contrôle financier et à la communication de données ; f) les implications du respect ou non des règles de base en matière de programmation ou du nombre maximal de services, fonctions, etc., ou des dispositions de la législation organique ; g) les règles générales relatives aux implications du respect ou non des normes d’agrément des services, fonctions, ..., ou aux autorisations d’installer des appareils lourds (ceci concerne par exemple la règle « retrait de l’agrément = pas de financement »). 2. Ne sont pas organiques et relèvent donc des compétences des communautés : a) la fixation des conditions qui doivent être satisfaites ou la définition des matières minimum sur lesquelles les normes doivent porter (ceci relève des normes d’agrément), y compris les règles par rapport à la qualité du service, de l’institution et de l’organisation hospitaliers ; b) les procédures et arrêtés d’exécution relatifs aux compétences qui ne relèveront pas de l’autorité fédérale (par exemple, la procédure d’agrément (agrément provisoire, recours suspensif, ...)) ; c) dans le cadre des compétences transférées, la réglementation relative au contrôle de la qualité et à l’élaboration de l’évaluation de la qualité (ceci interfère considérablement avec les normes d’agrément). Les caractéristiques des soins liées au processus et au résultat (outcome) doivent — si nécessaire — pouvoir être intégrées dans les normes d’agrément) ; d) la définition des institutions médico-sociales, des initiatives d’habitation protégée, des homes de séjour provisoire et des hôpitaux catégoriels (Sp et G). MC-Informations 255 • mars 2014 29 Les règles de base relatives à la programmation restent de la compétence fédérale. Par « règles de base relatives à la programmation », on entend la fixation des nombres maximum de services hospitaliers, sections, fonctions hospitalières, services médicaux et médico-techniques, programmes de soins et appareils lourds, etc., en tenant compte notamment des chiffres de la population, de la structure d’âge, de la morbidité et de la répartition entre entités fédérées, et moyennant un éventuel régime particulier pour les hôpitaux universitaires. Les critères de répartition géographique au sein d’une entité fédérée et d’attribution sont en revanche fixés par les entités fédérées. Une dotation annuelle est inscrite dans la loi de financement (voir aussi point 5.3) pour le transfert des éléments A1 et A3 du BMF, qui tient compte : • d’une partie extinctive (pendant 33 ans maximum, soit les amortissements) pour les engagements déjà pris • d’un montant pour les nouveaux investissements à venir et consentis. En ce qui concerne la construction/rénovation d’hôpitaux, la Flandre octroie déjà des subsides à concurrence de 60 % sur la base d’un calendrier de construction. Tout cela est coordonné par le Vlaams Infrastructuurfonds voor Persoonsgebonden Aangelegenheden (VIPA). Il serait donc logique qu’après le transfert, cette instance continue à se charger de (l’intégralité de) la subsidiation. La Région Wallonne octroie également des subsides à hauteur de 60% pour les investissements hospitaliers. Administrativement, c’est la DGO 5 qui est responsable de la mise en place de cette politique en Wallonie tandis que les subsides sont gérés le Centre Régional d’aide aux Communes (CRAC). Il en va de même en Communauté germanophone mais c’est l’Administration qui gère directement les subsides. Remarque : Chaque communauté ou la COCOM peut conclure avec l’État fédéral un accord de coopération ayant pour objet la reconversion de lits hospitaliers en vue de la prise en charge de patients, en dehors de l’hôpital, par un service relevant de la compétence de la ou des communautés ou de la COCOM. Le cas échéant, cet accord de coopération prévoit que des moyens supplémentaires sont accordés à la ou aux communautés ou à la COCOM qui sont parties prenantes dans le cadre dudit accord. Ces moyens ne peuvent excéder le coût des lits hospitaliers reconvertis.12 3) Institutions pour personnes âgées (Art. 6 LS 6ème RE) ✔ Maisons de repos et soins (MRS), Maisons de repos pour personnes âgées (MRPA), Centres de soins de jour (CSJ) et Centres de court séjour (CCS) : 2,9 milliards d’euros Aujourd’hui, il est question de compétence partagée en matière de MRS et de MRPA. Chaque autorité a des compétences spécifiques, mais il y a des recoupements, par exemple : • Les communautés sont compétentes pour les normes des MRPA et l’autorité fédérale pour la normalisation des MRS ; • Les maisons de repos sont généralement des structures mixtes possédant des lits MRPA et MRS, qui, dans leur ensemble, sont toutefois contrôlées par l’inspection des Communautés ; • L'INAMI prend en charge une partie importante du financement des coûts des MRS et MRPA ; • La planification, la surveillance et l’agrément font partie des compétences des Communautés ; • En revanche, la régulation des prix relève de la compétence du SPF Économie. Au niveau des centres de soins de jour , il est également question de compétence partagée. Actuellement, il existe différents types de centres de soins de jour qui ont chacun leur propre système de planification, d’autorisation, d’agrément et de financement : • Les centres de soins de jour agréés par le gouvernement fédéral (CSJ) ; • Les Vlaamse dagverzorgingscentra (DVC) (les centres flamands de soins de jour) ; • Les Vlaamse Collectieve Autonome Dagopvang (CADO) (centres flamands d’accueil de jour autonomes collectifs), qui sont entièrement détachés des financements INAMI et des maisons de repos et de soins traditionnelles. Ceuxci sont organisés par les services d’aide aux familles et d’aide complémentaire à domicile, l’autorité flamande déterminant elle-même la programmation, l’agrément et le financement ; • Les centres de jour de soins palliatifs qui bénéficient en outre d’un agrément et d’un financement fédéral particulier et spécifique ; • Les centres d’accueil de jour wallons ; • Les centres de soins de jour germanophones. À l’avenir, la pleine compétence en matière de MRS, MRPA, CSJ et CCS sera transférée aux entités fédérées, y compris le financement INAMI et la politique des prix. Ce transfert mettra fin au morcellement qui existait avant la sixième réforme de l’État.13 12 Doc. Chambre 53, 2974/001, p. 242-243. 13 Doc. Sénat, 5-2232/5, p. 234-235. 30 MC-Informations 255 • mars 2014 5 Actuellement, l’INAMI fonctionne avec un système d’ interventions forfaitaires journalières qui augmentent avec le niveau de dépendance des résidents et qui sont payées aux maisons de repos par le biais des mutualités. Les autorités subordonnent ce financement de l’INAMI à l’obligation de satisfaire à une série de normes concernant le personnel. D’autre part, les maisons de repos sont financées par une contribution payée par le résident (le « prix de journée »). Les entités fédérées doivent encore décider de la façon dont tout cela sera organisé à l’avenir. Elles peuvent confier l’exécution à leur propre administration ou faire appel aux acteurs qui, à l’heure actuelle, se chargent de l’exécution (notamment les mutualités) ou d’autres instances. En ce qui concerne le financement des maisons de repos aussi, toutes les pistes sont encore ouvertes : financement des établissements, financement personnel (directement au résident ou par le biais d’un système d’assurance), … . La Flandre, de son côté, pourrait donc opter pour le système déjà appliqué dans le secteur de l’aide aux personnes handicapées : un budget d’assistance personnalisé. De même, l’utilisation de l’échelle de Katz qui, à l’heure actuelle, sert à déterminer le degré de dépendance à l’égard des soins (et le financement y afférent) n’est pas arrêtée ; chaque entité fédérée peut définir les éléments qu’elle souhaite accentuer ainsi que ses propres échelles. ✔Hôpitaux gériatriques isolés (services G) + Hôpitaux spécialisés isolés (services Sp) : 214,4 millions d’euros Les hôpitaux gériatriques et spécialisés isolés (également appelés « hôpitaux catégoriels ») sont, eux aussi, transférés aux entités fédérées. 17 A l’heure actuelle, ils sont régis par la loi sur les hôpitaux. La grande question est dès lors de savoir s’ils conserveront ce statut. 4) Revalidation « long term care » (art. 6 LS 6ème RE) : 290,3 millions d’euros Au moment de la rédaction de la LS 6ième RE, la liste initiale des conventions de revalidation reprises dans l’accord Papillon18 était dépassée, les négociateurs s’étant basé, à l’époque, sur des listes INAMI datant de 2009. Dès lors, les 8 partis fédéraux qui ont négocié la réforme de l’État ont dû y apporter quelques modifications. Finalement, il a été décidé d’utiliser dans l’exposé des motifs de la LS 6ème RE, à la fois une définition (en ce qui concerne la délimitation des compétences pour l’avenir) et une énumération (en ce qui concerne la délimitation des compétences telle qu’elle existe à l’heure actuelle) de ce qu’il faut entendre par « revalidation long term care ».19 Des choix particuliers pourront être faits, permettant d’investir davantage dans les domaines qui sont importants aux yeux de chaque entité fédérée. Par « revalidation long term care », on entend : les soins non aigus et post-aigus dispensés de façon multidisciplinaire dans quelque établissement que ce soit dans le cadre des interactions parents-enfants, dans le cadre des troubles mentaux, sensoriels ou d’assuétude, de la voix et de la parole, pour les personnes atteintes de paralysie cérébrale, pour les enfants atteints d’affections respiratoires et neurologiques, ainsi que les soins non aigus ou post-aigus dispensés de façon multidisciplinaire dans le cadre de troubles moteurs en dehors des hôpitaux généraux, universitaires et hôpitaux où sont effectuées à la fois des prestations chirurgicales et médicales exclusivement réservées aux enfants ou dans le cadre du traitement de tumeurs. Le Fonds Maribel social ne sera pas transféré. Les moyens de ce fonds ne sont pas transférés étant donné qu’il s’agit ici de réductions ONSS structurelles qui restent fédérales. Seules les réductions spécifiques liées aux groupes cibles sont transférées. 14 En ce qui concerne le budget des projets de renouvellement des soins, seules les catégories 1 et 4 sont transférées, car il existe un lien avec les MRS.15 Enfin, il a été tenu compte de l’impact de l’accord social 2013 sur la détermination du budget à transférer.16 14 Doc. Sénat, 5-2232/5, p. 236. 15 Doc. Sénat, 5-2232/5, p. 243. 16 Doc. Sénat 5-2232/5, p. 243-244 et Doc. Chambre 53-2974/005, p. 20. 17 Pour une liste des hôpitaux catégoriels transférés, voirDoc. Sénat, 5-2232/5, p. 432. Il n’existe aucun hôpital G ou SP en Communauté germanophone. Celle-ci ne compte que deux hôpitaux généraux. 18 La page 34 de l’accord Papillon (http://www.dekamer.be/kvvcr/pdf_sections/home/FRtexte%20dirrupo.pdf) mentionnait une série de conventions de revalidation, notamment : centres de revalidation ambulatoire (également appelés antérieurement centres NOK/PSY), toxicomanes, malentendants, déficiences visuelles, rééducation psycho-sociale pour adultes, rééducation fonctionnelle pour les troubles précoces des interactions parents-enfants, autisme, établissements de rééducation pour enfants présentant une pathologie médico-psychologique grave, établissements de rééducation motrice. 19 Doc. Sénat, 5-2232/1, p 37-39 MC-Informations 255 • mars 2014 31 Il s’agit des conventions conclues avec les centres de rééducation dont le numéro d’identification INAMI commence par : • 953 ou 965 : CRA (transfert de l’ensemble des conventions) ; • 773 : toxicomanes (transfert de l’ensemble des conventions) ; • 779 : malentendants (transfert de l’ensemble des conventions) ; • 969 : déficiences visuelles (transfert de l’ensemble des conventions) ; • 772 : rééducation psycho-sociale pour adultes (transfert de l’ensemble des conventions) ; • 7745 : rééducation fonctionnelle pour les troubles précoces des interactions parents-enfants (transfert de l’ensemble des conventions) ; • 7746 : autisme (transfert de l’ensemble des conventions) ; • 771 : établissements de rééducation motrice (transfert des conventions conclues avec les établissements suivants : -7.71.020.33 NAH revalidatiecentrum VZW KMSL - 7.71.002.51 Centre de Traumatologie et de Réadaptation (C.T.R.) - 7.71.017.36 A.S.B.L. La Braise Centre de jour de Réadaptation fonctionnelle pour traumatisés crâniens graves - 7.71.014.39 A.S.B.L. Centre Neurologique et de Réadaptation Fonctionnelle - 7.71.015.38 A.S.B.L. Le Ressort Centre de jour de réadaptation fonctionnelle cognitive pour adultes traumatisés crâniens graves -7.71.011.42 Nationaal Multiple Sclerose Centrum -7.71.018.35 Ziekenhuis Inkendael • 7740 : troubles pédopsychiatriques (transfert de l’ensemble des conventions) ; • 790 : services réalisant des évaluations multidisciplinaires dans le cadre de la nomenclature des aides à la mobilité (transfert de l’ensemble des conventions) ; • 7767 : unités de soins de répit (transfert de l’ensemble des conventions) ; • 770 : établissements de rééducation pour personnes atteintes de paralysie cérébrale (transfert de l’ensemble des conventions) ; • 7840 : établissements de rééducation pour personnes atteintes de paralysie cérébrale (transfert de l’ensemble des conventions) ; • 7765 : établissements de rééducation pour enfants atteints d’affections respiratoires et neurologiques (transfert de l’ensemble des conventions). Il convient de souligner que la politique de revalidation long term care est transférée dans son intégralité (c’est-à-dire aussi, par exemple, le transport entre les établissements et le domicile du patient) et donc pas uniquement les conventions de revalidation énumérées ci-joint. 20 5) Soins de santé mentale (art. 6 LS 6ème RE) : 206,8 millions d’euros ✔ MSP : 132,3 millions d’euros ✔ Habitation protégée : 62,8 millions d’euros ✔ Plateformes de concertation psychiatriques : 11,7 millions d’euros Il est à noter qu’il n’y a pas de transfert (complet) des hôpitaux psychiatriques et des sections psychiatriques d’hôpitaux généraux. En ce qui les concerne, seules les normes d’agrément sont transférées (voir point 2)). Les soins de santé mentale à domicile restent une matière fédérale, même si le patient est lié en ambulatoire à une MSP. Les projets appelés « projets article 107 » ne sont pas transférés aux communautés. 21 6)Prévention (art. 6 LS 6ème RE) : 45,2 millions d’euros ✔ Campagnes de vaccination, campagnes de dépistage, plan nutrition, hygiène bucco-dentaire, sevrage tabagique : 39,8 millions d’euros ✔ Fonds de lutte contre les assuétudes : 5,4 millions d’euros La prévention est une compétence qui est déjà censée relever de l’autorité des entités fédérées. Cependant, dans la pratique ce n’est pas toujours le cas. La 6ème réforme de l’État entend changer cet état de fait : seules les entités fédérées pourront désormais prendre des initiatives en matière de prévention.22 Si ces actions de prévention supposent la participation des prestataires de soins par l’intermédiaire d’actes remboursables (par exemple des honoraires de dépistage ou les honoraires pour l’administration d’un vaccin), ces prestations pourront être honorées par l’INAMI. Les vaccins vendus en pharmacie demeureront, après la 6ème réforme de l’État, une matière fédérale. Seules les campagnes de vaccination sont transférées aux communautés.23 20 Doc. Sénat, 5-2232/5, p. 244-245. 21 Doc. Sénat, 5-2232/5, p. 243. 22 Doc. Sénat, 5-2232/5, p. 239. 23 Doc. Sénat, 5-2232/5, p. 243. 32 MC-Informations 255 • mars 2014 7) Organisation des soins de santé de première ligne (art. 6 LS 6ème RE) : 63,5 millions d’euros L’exposé des motifs de la LS 6ème RE24 définit ce qu’il faut entendre par « organisation des soins de santé de première ligne ». Par « organisation des soins de santé de première ligne et soutien des métiers de la santé de première ligne », on entend l’encadrement infrastructurel et organisationnel du niveau de soins de santé en dehors des hôpitaux aigus où les professionnels se focalisent sur la première prise en charge spécialisée et l’accompagnement des problèmes de santé que le patient constate ne pas pouvoir résoudre lui-même. L’exposé des motifs de la LS 6 RE mentionne explicitement : ème ✔ Fonds Impulseo : 25,5 millions d’euros A l’heure actuelle, il existe trois fonds Impulseo, à savoir : • Impulseo I = aide financière aux jeunes généralistes et aux zones présentant une pénurie de généralistes • Impulseo II = aide financière pour l’encadrement administratif des cabinets de groupe • Impulseo II = aide financière pour l’encadrement administratif des cabinets individuels ✔ Cercles de médecins généralistes : 4 millions d’euros Les cercles de médecins généralistes jouent un rôle important dans le cadre de l’organisation des services de garde. Remarque : les postes de garde de médecins généralistes en tant que tels ne sont pas transférés. ✔ Réseaux locaux multidisciplinaires (RLM) : 6,8 millions d’euros Les RLM jouent un rôle important dans le cadre des parcours de soins (actuellement : diabète de type 2 et insuffisance rénale). Les parcours de soins eux-mêmes ne sont pas transférés. ✔ Services intégrés de soins à domicile (SISD) 2,7 millions d’euros En Flandre, on parle des Samenwerkingsinitiatieven EersteLijnsgezondheidszorg (SEL) (initiatives de collaboration en matière de soins de première ligne). ✔ Réseaux palliatifs et équipes multidisciplinaires palliatives : 24,5 millions d’euros 24 Doc. Sénat, 5-2232/1, p. 39-40. 25 Doc. Sénat, 5-2232/1, p. 181-182. 8) Certains aspects des métiers de la santé (art. 6 LS 6ème RE) : ✔ Agrément des prestataires de soins Les communautés deviennent compétentes pour l’agrément des professionnels de soins de santé, dans le respect des conditions d’agrément arrêtées par l’autorité fédérale. ✔ Fixation de sous-quotas (au sein des spécialités) Le niveau fédéral reste donc compétent pour fixer le nombre global maximum de candidats qui, chaque année, ont accès aux différents métiers de soins de santé. Par exemple, le nombre global maximum de candidats médecins admis chaque année. En revanche, les entités fédérées pourront fixer des sous-quotas au sein des spécialités. Par exemple, le nombre de psychiatres, de pédiatres, de gériatres, d’internes, … admis chaque année. 9) Maximum à facturer (art. 45 LS 6ème RE) Actuellement, les tickets modérateurs suivants, dont la compétence sera transférée aux entités fédérées, sont pris en compte dans le « maximum à facturer » fédéral (MAF) : • la quote-part personnelle du prix de journée des hôpitaux G et Sp isolés (voir point 3) ; • la quote-part personnelle du prix de journée de certains établissements de revalidation (tous les établissements n’appliquent pas une quote-part personnelle) (voir point 4)). Parallèlement à ces transferts de compétences, les moyens relatifs à ces tickets modérateurs, tels qu’ils sont remboursés dans le cadre du MAF, sont transférés (voir aussi point 5.3.). Afin de garantir la continuité et la neutralité budgétaire pour le patient, les communautés et la COCOM pourront, pendant une période transitoire et seulement si elles le souhaitent, continuer à faire appel à l’autorité fédérale afin de continuer à intégrer, moyennant paiement, les prestations visées cidessus, plafonnées aux montants applicables indexés et ce dans la mesure où la prestation reste comparable à celle d’aujourd’hui, dans le compteur « MAF » fédéral.25 10)Divers accords de coopération26 Pour les matières suivantes, un accord de coopération pourra ou devra être conclu, en fonction de chaque cas : ✔Création d’un « institut qui apportera des réponses concertées aux grands défis en matière de soins de santé » (art. 43, 4° LS 6ème RE) Un institut sera créé dans le but d’apporter des réponses concertées aux grands défis, notamment budgétaires, en ce qui concerne l’avenir des soins de santé (vieillissement, métiers en pénurie dans ce domaine, évolutions technologiques, évolutions sociétales, maladies environnementales, etc.). 26 Doc. Sénat, 5-2232/1, p. 8 ev. MC-Informations 255 • mars 2014 33 Cet institut constituera le lieu permanent et interfédéral de concertation entre les ministres compétents en matière de santé et sera chargé de définir une vision d’avenir commune ainsi qu’une politique de soins durable. Pour ce faire, il s’appuiera, entre autres sur les études menées par le Comité d’étude sur le vieillissement et par le Centre (inter)fédéral d’expertise des soins de santé. Il reprendra les missions du Centre du cancer. Sa composition et son financement feront l’objet d’un accord de coopération. L’institut sera créé au départ de structures existantes afin d’en limiter rigoureusement l’impact budgétaire. Il est également précisé qu’une concertation est nécessaire concernant : ✔E-health Une obligation réciproque et inconditionnelle de partager les informations disponibles est également prévue. E-health sera cofinancé par l’autorité fédérale et les entités fédérées. Voir également : https://www.ehealth.fgov.be/fr/home ✔ Les modalités de respect des engagements internationaux concernant la politique de santé L’autorité fédérale organise la concertation nécessaire lorsque rien n’est encore prévu dans les structures de concertation existantes (Coormulti). ✔ Modalités de contingentement des métiers de la santé (art. 43 LS 6ème RE) Cet article concerne notamment l’échange d’informations en la matière. ✔ Agrément des prestataires de soins Concerne les modalités d’adaptation et d’évaluation de l’A.R. 78.. ✔ Les accords sociaux pour les métiers de la santé L’autorité fédérale organise une concertation avec les entités fédérées avant de conclure des accords sociaux dans les secteurs appelés « secteurs fédéraux ». Et, de la même manière, les entités fédérées se concertent préalablement avec l’autorité fédérale. C’est le cas, par exemple, pour le secteur des infirmiers dans les maisons de repos (tandis que les infirmiers dans les hôpitaux demeurent un « secteur fédéral ») 3. Réserve de compétence fédérale Deux réserves de compétence fédérale sont explicitement inscrites au nouvel art. 5, §1, I, alinéa 2 de la LSRI : 1) En matière d’assurance maladie-invalidité ✔ Centre d’expertise des soins de santé L’actuel Centre fédéral d’expertise des soins de santé doit être transformé en un Centre interfédéral d’expertise et un accord de coopération doit être conclu concernant le mode de gestion et de financement de ce centre. ✔Un guichet unique – aides à la mobilité Bruxelles (art. 55, 2° LS 6ème RE) En matière d’aides à la mobilité à Bruxelles aussi, un accord de coopération doit encore être conclu afin de mettre en place un guichet unique pour les personnes handicapées en ce qui concerne les aides à la mobilité transférées et les autres dispositifs similaires que les communautés attribuent déjà en application d’un autre principe de compétence. Dans l’attente de cet accord de coopération, les services compétents en matière de politique relative aux personnes handicapées de la Communauté flamande et de la Communauté française octroient les aides à la mobilité transférées aux personnes qui les sollicitent. 27 La 6ème réforme de l’État est basée sur le principe fondamental suivant : la nomenclature reste fédérale. Évidemment, plusieurs exceptions à ce principe s’imposent. Par exemple, le transfert des aides à la mobilité implique aussi le transfert des numéros de nomenclature y afférents. Les actes qui ne relèvent pas du financement institutionnel (Inami) des centres de revalidation, des centres résidentiels de soins et des services G et Sp isolés et qui sont actuellement rémunérés par le biais de la nomenclature, seront aussi payés par l’autorité fédérale (Inami), après la 6ème réforme de l’État. De cette façon, la visite d’un médecin à une personne âgée dans un centre résidentiel de soins sera remboursée par le biais de la nomenclature. Les prestations de kinésithérapie effectuées dans une MRPA (contrairement à une MRS) ne sont pas comprises dans le financement institutionnel (transféré) ; l’autorité fédérale devra donc prendre en charge le paiement de ces prestations.28 En ce qui concerne les centres de revalidation transférés en particulier, il n’est pas question de nomenclature (seuls les services qui réalisent des évaluations multidisciplinaires dans le cadre de la nomenclature des aides à la mobilité font actuellement appel à la nomenclature) ; les entités fédérées devront donc prendre en charge le paiement des 27 Doc. Sénat, 5-2232/1, p. 194. 28 Doc. Sénat, 5-2232/5, p. 236-237. 34 MC-Informations 255 • mars 2014 prestataires de soins en ce qui concerne les centres de revalidation transférés. • dans la mesure où les compétences impliquent, pour les personnes, des obligations ou des droits à une participation ou allocation. 2) Concernant les mesures prophylactiques nationales Ceci concerne uniquement les vaccinations obligatoires (en l’occurrence : polio). On retrouve également un certain nombre de réserves de compétence fédérale dans l’exposé des motifs de la LS 6ème RE29. 3) La politique de crise dans l’hypothèse d’une pandémie aiguë nécessitant des mesures d’urgence Néanmoins, au titre de sa compétence résiduelle, l’autorité fédérale n’est pas exclusivement compétente en ce qui concerne la politique de crise au cas où une pandémie (aiguë) nécessiterait des mesures urgentes. L’autorité fédérale est compétente dans les limites de ses compétences matérielles, tout comme les communautés et les régions le sont dans les limites de leurs propres compétences matérielles. Compte tenu de cela, l’autorité fédérale est dans tous les cas compétente aussi pour la coordination et la gestion d’une situation de crise liée à une pandémie.30 Par conséquent, la COCOM sera compétente à Bruxelles pour : • l’APA ; • Impulseo ; • les consultations d’aide au sevrage tabagique ; • les prestations communautarisées prises en charge dans le cadre du MAF (voir aussi point 2.9) ; • les aides à la mobilité (remarque : tant qu’un accord de coopération n’a pas été conclu entre la COCOM, la Communauté française et la Communauté flamande afin de mettre en place un guichet unique, les services existants – VAPH et Phare – exerceront cette compétence à Bruxelles). Par conséquent, la Communauté flamande ou la Communauté française sera compétente à Bruxelles pour toutes les autres matières transférées lorsqu’en raison de leur organisation, les institutions doivent être considérées comme appartenant à l’une ou l’autre communauté (par exemple, maisons de repos unilingues), ou à la COCOM lorsqu’en raison de leur organisation, les institutions n’appartiennent pas exclusivement à l’une ou l’autre communauté (par exemple, maisons de repos bilingues).32 4) La réglementation relative à l’exercice de la médecine et aux professions paramédicales (à l’exception des normes d’agrément y afférentes) 5) La réglementation relative aux médicaments et aux denrées alimentaires, 5. Loi de financement : répartition et évolution des moyens 5.1. Principe général et assainissement budgétaire global 6) Les dispositifs médicaux 7) La réglementation relative au sang, au matériel corporel humain et à la procréation médicalement assistée 8) L’aide médicale d’urgence 4. À quelle instance les compétences sont-elles transférées ?31 Toutes les compétences précitées seront transférées aux Communautés. Toutefois, pour Bruxelles, deux exceptions s’appliquent. La Commission communautaire commune (COCOM) y sera compétente : • dans la mesure où il s’agit d’institutions bicommunautaires 29 Doc. Sénat, 5-2232/1, p. 49. 30 Doc. Sénat, 5-2232/5, p. 247 et svtes 31 Doc. Sénat, 5-2232/1, p. 6 et svtes,Doc. Sénat, 5-2232/5, p. 237-238. 32 En ce qui concerne les « sous-quota » et « l’agrément des professionnels de la santé », voir aussi :Doc. Sénat, 5-2232/5, p. 245-247. Premièrement, un principe général est développé à l’article 48/1 de la LSF (voir article 57 LS réforme LSF) mettant en œuvre un mécanisme de transition qui garantit que, l’année de démarrage, aucune entité fédérée ne sera gagnante ou perdante. La valeur nominale du montant d’égalisation restera constante pendant 10 ans avant de diminuer de manière linéaire pendant les 10 années suivantes jusqu’à complète disparition. En vertu du principe de non-appauvrissement des entités fédérées, ces dernières devront supporter une partie de l’effort budgétaire global. Cet effort se divise en deux éléments majeurs. Il s’agit tout d’abord d’un effort budgétaire préalable pour lequel on demande à l’ensemble des entités de supporter un partie de l’effort budgétaire qui permettrait d’atteindre l’équilibre financier des pouvoirs publics en 2016. Ce montant se compose de : 1) 250 millions d’euros en 2014. Ce montant est « unique » et ne sera donc porté en compte négativement qu’une fois dans la loi de financement (Voir art. 76 de la LS réforme LSF, nouvel art. 81 quinquies LSF) 2) De 1,25 milliards en 2015 à 2,5 milliards à partir de 2016. Ce montant est déduit des moyens prévus dans le cadre de la loi de financement. MC-Informations 255 • mars 2014 35 En plus de leur contribution à l’effort budgétaire, il sera demandé aux entités de supporter une partie des coûts engendrés par le vieillissement de la population. Cela implique que les entités devront, d’ici 2030, fournir un effort supplémentaire de l’ordre de 0,23% du PIB. Ces 0,23% du PIB ont été obtenus en diminuant le taux de croissance des dotations que recevront les entités fédérées pour le financement des nouvelles compétences. Pour les communautés, le taux de croissance des dotations pour les soins de santé et les soins aux personnes âgées (hôpitaux inclus) passera de 82,5% du PIB en 2015 et 2016 à 65% à partir de 2017 (voir infra). Afin de garantir une répartition équilibrée entre l’entité I (fédéral) et l’entité II (communautés et régions) des avantages d’une forte croissance future, cet effort budgétaire ne sera plus exigé sur la partie de la croissance qui excède les 2,25%33. 5.2. Trois régimes spécifiques Pour l’évolution des moyens (à partir de 2016), trois éléments sont pris en compte : • l’évolution de la population ; • l’inflation ; • 82,5 % (en 2016) ou 65 % (à partir de 2017, si la croissance réelle ne dépasse pas 2,25 %) ou 100 % (à partir de 2017, sur la partie de la croissance réelle qui dépasse 2,25 %) de la croissance réelle du PIB. Pour les soins de santé, trois régimes spécifiques sont développés aux articles 47/7, 47/8 et 47/9 LSF (respectivement les articles 49, 50 et 51 de la LS réforme LSF) : Remarque : des corrections au niveau de la dotation sont possibles au cas où certains services Sp isolés fusionneraient au cours de la période 2013-2015.35 1)Tous les transferts qui sont liés aux personnes âgées (concrètement, il s’agit du transfert des MRS, MRPA, CSJ, CCS, services G isolés et APA) représentent un montant de base de 3.339.352.178 euros (année budgétaire 2013). 3) Par ailleurs, un régime spécifique est en cours de développement pour le transfert des éléments A1 et A3 du BMF (voir également point 2.2)). Tant la dotation extinctive (pour les engagements existants) que la dotation future (pour les nouveaux engagements) sont regroupées en une seule dotation. Il s’agit d’un montant de base de 566.185.617 euros (année budgétaire 2013). Pour 2014 et 2015, ce montant de base est systématiquement : • indexé ; • adapté à l’évolution du nombre d’habitants âgés de plus de 80 ans entre le 1er janvier de l’année budgétaire actuelle et le 1er janvier de l’année budgétaire précédente ; • adapté à la croissance réelle du PIB par habitant du Royaume. La répartition des moyens (en 2015) entre les communautés s’effectuera en fonction du nombre de personnes de plus de 80 ans. Pour l’évolution des moyens (à partir de 2016), trois éléments sont pris en compte : • l’évolution du nombre de personnes de plus de 80 ans ; • l’inflation ; • 82,5 % (en 2016) ou 65 % (à partir de 2017, si la croissance réelle ne dépasse pas 2,25 %) ou 100 % (à partir de 2017, sur la partie de la croissance réelle qui dépasse 2,25 %) de la croissance réelle du PIB. Remarque : des corrections au niveau de la dotation sont possibles au cas où certains services G isolés fusionneraient au cours de la période 2013-2015.34 33 Document Chambre 53-2974, page 9-11 34 Doc. Chambre 53-2974/001, p. 53-55. 35 Doc. Chambre 53-2974/001, p. 55-57. 36 2) Pour les autres compétences, on part d’un montant de base qui est fixé pour l’année budgétaire 2015, par entité (sur la base de la clé de population) : • 472.033.613 euros pour la Communauté flamande ; • 257.732.297 euros pour la Communauté française ; • 128.644.410 euros pour la Commission communautaire commune ; • 5.695.663 euros pour la Communauté germanophone (à officialiser). Attention : cette dotation ne prend effet qu’au 1er janvier 2016 (parce que c’est le moment où l’actuel calendrier de construction prend fin). Pour les années budgétaires 2014 à 2016, le montant de base est indexé et adapté à la croissance réelle du PIB. Chaque année (à partir de 2016), ce montant est réparti comme suit : • Le montant est scindé en une partie non académique correspondant à 84,40 % du montant total. Sur ce montant, un prélèvement est effectué pour la Communauté germanophone (ratio nombre d’habitants Com. germ./ nombre total d’habitants). Le montant restant est réparti entre la Communauté flamande, la Communauté française et la COCOM en fonction des chiffres de population. • La partie académique (15,60 %) est répartie entre la Communauté flamande et la Communauté française (il n’y a donc pas de part pour la COCOM) en fonction de la population, la règle de 20 – 80 étant appliquée pour Bruxelles. • Du montant obtenu pour la Communauté flamande, la COCOM, la Communauté française et la Communauté germanophone sont alors soustraits les montants que l’État fédéral a continué à prendre en charge, ladite « dotation extinctive ». En d’autres termes, lorsque l’investissement est réalisé dans une institution qui relève de la compé- MC-Informations 255 • mars 2014 tence de la Communauté flamande, il est imputé sur la dotation flamande ; lorsqu’il a trait à une institution francophone, il est imputé sur la dotation de la Communauté française ; lorsqu’il concerne une institution relevant de la compétence de la COCOM, il est imputé sur la dotation de la COCOM et lorsqu’il concerne une institution germanophone, il est imputé sur la dotation de la Communauté germanophone. Ce montant évolue chaque année (à partir de 2017) en prenant en compte : • l’inflation ; • 65 % (si la croissance réelle ne dépasse pas 2,25 %) ou 100 % (sur la partie de la croissance réelle qui dépasse 2,25 %) de la croissance réelle du PIB. 36 5.3. Régimes transitoires Vu que l’État fédéral reste chargé, pendant 5 ans maximum, de l’intégration des tickets modérateurs des prestations transférées aux communautés, de manière plafonnée, dans le MAF (voir aussi point 2. 9), une rémunération en la matière est prévue à l’art. 70, §3 de la LS Réforme LSF. Cette rémunération s’élève à 80 % des interventions personnelles pour les prestations concernées et est portée en déduction des dotations. Par ailleurs, l’art. 71 de la LS Réforme LSF prévoit une période transitoire du 1er juillet 2014 au 31 décembre 2015 compris durant laquelle l’autorité fédérale continue à prendre en charge le service administratif. Ce coût est financé par les communautés. La contribution est fixée par arrêté royal, après concertation avec les gouvernements concernés. Cette contribution est portée en déduction des dotations. 37 6. Timing du transfert Les transferts de compétences en matière de soins de santé entrent en vigueur le 1er juillet 2014 (voir art. 67 LS 6ème RE). À partir de ce moment, les entités fédérées sont compétentes et l’autorité fédérale ne l’est plus. Cela ne signifie évidemment pas que les entités fédérées assumeront effectivement leurs compétences à partir de cette date. Tant que les entités fédérées ne modifient pas la législation, la législation fédérale existante reste applicable (voir art. 94, §1 Loi spéciale des réformes institutionnelles). À partir du 1er juillet 2014, les entités fédérées sont aussi pleinement responsables des compétences transférées sur le plan financier. A ce sujet, d’un point de vue juridico-technique, une distinction est faite entre la période du 1er juillet 2014 au 31 décembre 2014 et la période qui suit : La loi spéciale de financement octroie une dotation à partir du 1er janvier 2015 (pour les éléments A1 et A3 du BMF : à partir du 1er janvier2016) ; À titre transitoire (voir article 72 LS réforme LSF), durant la période du 1er juillet 2014 au 31 décembre 2014, l’État fédéral se charge, pour le compte des entités fédérées, des engagements, ordonnancements et paiements qui résultent de l’application des lois, règlements ou décisions relatives aux nouvelles compétences qui ont été attribuées aux communautés, aux régions et à la Commission communautaire commune. Enfin, l’art. 72 de la LS Réforme LSF prévoit une période transitoire du 1er juillet 2014 au 31 décembre 2014 compris durant laquelle l’autorité fédérale peut toujours prendre en charge, pour le compte des communautés, les dépenses relatives aux matières qui sont transférées. Si les entités prennent des mesures réglementaires à partir du 1er juillet 2014, ces mesures ne peuvent être exécutées avant le 1er janvier 2015 que si des conditions très strictes et limitatives sont respectées. Si les communautés désirent déjà faire entrer en vigueur des dispositions réglementaires au cours de la période du 1er juillet 2014 au 31 décembre 2014, ces dispositions réglementaires doivent être soumises pour rapport à l’inspecteur des Finances qui est accrédité auprès du ministre fédéral ou de l’autorité fédérale compétents pour ces dépenses de sorte qu’on puisse en tenir compte dans les décomptes.38 36 Doc. Chambre 53-2974/001, p. 57-59. 37 Doc. Chambre 53-2974/001, p. 82. 38 Doc. Chambre 53-2974/001, p. 82-84. MC-Informations 255 • mars 2014 37 Memoranda pour les élections régionales Regueras Naïma (R&D) Remerciements à Christel Tecchiato (direction) et Katrien Van Kets (Département Zorg) 1.Introduction Le 25 mai 2014, les électeurs belges seront sollicités pour un triple vote puisqu’à cette date, devront être élus les nouveaux représentants européens, fédéraux et régionaux. A l’occasion de ce scrutin, dont le résultat sera déterminant pour l’avenir de notre pays, les Mutualités Chrétiennes ont rédigé quatre memoranda : un mémorandum européen et un mémorandum fédéral ainsi que deux memoranda communautaires. Cet article a pour objet de présenter les deux memoranda communautaires et de mettre en avant leurs revendications communes. Les memoranda fédéral et européen sont, quant à eux, présentés dans la fiche info reprise dans ce même numéro du MCInformations. 2. Une vision commune, deux approches différentes Que ce soit du côté des mutualités néerlandophones ou francophones, la MC partage une vision commune de la société qu’elle désire voir se développer à l’avenir. Des deux côtés, la MC est soucieuse de créer une société inclusive pour les personnes en perte d’autonomie (personnes âgées, malades chroniques, personnes handicapées…) en leur offrant des soins et des services adaptés et sur mesure qui leur permettront de vivre le plus longtemps possible chez elle. Pour atteindre cet objectif, les deux memoranda sont d’accord sur un point : pour assurer l’inclusion de ces personnes en perte d’autonomie, nous devons non seulement travailler sur leurs besoins mais également sur les besoins de leurs aidants proches, de leurs soignants et des infrastructures susceptibles de les accueillir. Si les deux memoranda ne sont pas le reflet l’un de l’autre, ils peuvent, toutefois, être perçus comme les pièces d’un puzzle qui, bien qu’asymétriques, s’imbriquent dans une volonté commune d’assurer le bien-être de la population. L’ensemble des mutualités reconnaissent qu’il est important de travailler aussi bien sur les besoins individuels que sur les exigences plus collectives nécessaires à la réalisation d’un tissu social qui permet de garantir l’intégration des personnes fragilisées. Du côté francophone, l’inclusion de ces personnes est présentée dans un modèle « large » d’inclusion sociale. Ce ne sont donc 38 pas seulement les besoins des personnes dépendantes ou handicapées et de leur entourage qui sont abordés mais le besoin de créer une société dans laquelle toutes les tranches de la population (jeunes, adultes, handicapés, personnes âgées) doivent trouver leur place. Cela implique que les revendications portent aussi bien sur les besoins en termes de soins et de prise en charge que sur des thèmes tels que le travail, la formation continue, la vie associative, le sport… De son côté, le mémorandum néerlandophone se focalise d’avantage sur les besoins spécifiques des personnes en perte d’autonomie en termes de soins et d’aide (aidants proches, soignants). De cette différence de « positionnement » (influencée par des réalités de terrain différentes) découlent, en partie, des différences de revendications. Si des deux côtés, on met en avant la nécessité de reconnaitre et de soutenir le rôle des mutualités dans le secteur de la santé et de la prise en charge en perte d’autonomie, les revendications francophones s’étendent en dehors du champs de la santé à proprement parler (travail, formation continue, enseignement, mobilité…), domaines qui, rappelons-le, sont autant de déterminants de la santé. Toutefois, bien que ces thématiques ne soient pas abordées dans le mémorandum flamand, cela ne veut pas dire qu’elles ne sont pas importantes pour les mutualités du nord du pays. 3. Le mémorandum néerlandophone : le rôle de la MC en tant qu’organisation de la société civile dans les 5 cercles de soins et de soutien. Dans leur mémorandum, les mutualités chrétiennes flamandes se concentrent sur un des défis les plus importants auxquels notre société devra faire face dans les décennies à venir : le vieillissement de la population et la prise en charge des personnes en perte d’autonomie. La MC flamande est soucieuse de permettre aux personnes âgées en perte d’autonomie de continuer à vivre chez elles le plus longtemps possible et de leur offrir l’éventail le plus large possible de services pour atteindre cet objectif. MC-Informations 255 • mars 2014 Dans ce cadre, les mutualités chrétiennes flamandes articulent leurs revendications autour de différents acteurs, les 5 cercles de soins et de soutien, qui jouent un rôle dans la prise en charge des personnes en perte d’autonomie : la personne nécessitant des soins elle-même, la famille avec laquelle elle vit, ses proches (famille, amis, voisins) et les acteurs de soins généraux et spécialisés avec lesquels elles sont impliquées (le médecin généraliste, les infirmières, institutions de soins, les mutualités, etc…). 3.1. Les revendications autour de la personne dépendante elle-même. 3.1.1. Accès à l’information Un élément fondamental pour « l’empowerment » et l’inclusion des personnes dépendantes est que celles-ci disposent de l’ensemble des informations santé les concernant. Dans ce cadre, les VCM veulent jouer un double rôle : d’une part, en permettant aux citoyens (et pas seulement ceux en perte d’autonomie) de consulter leurs données de santé disponibles sur Vitalink (via le site web des mutualités flamandes), d’autre part, elles veulent donner la possibilité aux usagers de devenir réellement acteur de ce « Dossier Médical Personnel » (Gezondheidsboekje), ce en mettant en place un logiciel qui autoriserait les membres à introduire eux-mêmes des données concernant leur santé, complétant ainsi les informations qui émanent des prestataires (médecins, infirmières, pharmaciens, travailleurs sociaux…). 3.1.2. Se sentir bien chez soi Pour pouvoir vivre le plus longtemps possible chez soi, il est important de s’y sentir en sécurité. Pour y parvenir, les mutualités flamandes misent, depuis longtemps déjà, sur les évolutions technologiques et en particulier, sur les « systèmes d’alarme personnels à domicile » (plus de 60.000 appareils ont été installés chez des membres MC soignés à domicile en Flandre via les centres régionaux de services des mutualités). Cependant, les moyens manquent et nous demandons au gouvernement d’augmenter les subsides destinés à de tels dispositifs pour faire face aux besoins croissants liés au vieillissement de la population. D’autre part, il est indispensable d’adapter le logement aux besoins des personnes en perte d’autonomie si nous voulons favoriser le maintien à domicile. Actuellement, les ergothérapeutes spécialisés en adaptation du logement des centres régionaux de services (Regionale Dienstcentra) remplissent une fonction de conseillers en la matière. Pour l’instant, cette fonction est entièrement financée par les mutualités. Bien qu’elles aient l’intention de continuer à y consacrer des moyens, les VCM plaident pour un cofinancement de cette activité par le gouvernement flamand. 3.1.3. Mettre l’accent sur la prévention La prévention est une des clés pour une vie en bonne santé. C’est pourquoi la MC est depuis longtemps impliquée dans la promotion de la santé et a déjà mené, avec ses mouvements, de nombreuses campagnes notamment pour une alimentation plus saine, l’arrêt de la cigarette et la santé mentale. Le gouvernement précédent a mis en place un contrat de gestion durable qui reconnaît et soutient le rôle des mutualités dans le paysage de la prévention flamand. Les VCM souhaitent pouvoir rester à l’avenir impliquées et collaborer efficacement à la réalisation des objectifs de santé flamands en collaboration avec les autres acteurs impliqués. En tant qu’organisation de membres, les VCM plaident pour un subventionnement mixte composé d’un financement fixe et d’un financement à la prestation. 3.1.4. Eviter l’isolement social Rompre l’isolement social est l’une des principales missions de CM Ziekenzorg. Ce sont plus de 1,5 millions de contacts individuels au domicile et 7.500 activités qui sont organisées chaque année par les volontaires. En termes de prévention de l’isolement, il est important de faire la différence entre l’isolement social et l’isolement émotionnel, et ce également pour les malades chroniques et les personnes dépendantes. Ces deux problématiques nécessitent des approches différentes. Concrètement, les VCM demandent des moyens supplémentaires pour construire une expertise autour de la question de l’isolement, et en particulier de l’isolement émotionnel, afin de mettre en place une politique de soutien aux personnes en situation d’isolement social (en particulier les publics fragilisés) portée par les volontaires et les organisations qui travaillent sur cette question. 3.2. Les revendications autour de la famille, des amis, du voisinage 3.2.1. Soutenir les aidants proches Etre soutenu par sa famille, ses amis ou ses voisins est certainement un facteur qui favorise le maintien à domicile de la personne en perte d’autonomie. C’est pourquoi les VCM mettent un point d’honneur à soutenir ce réseau que ce soit à travers Ziekenzorg CM ou à travers leur service reconnu « oppashulp ». Afin d’assurer pleinement leur rôle, les aidants proches ont besoin d’avoir du temps pour eux, pour souffler, se retrouver. Mais qui peut prendre le relais auprès de la personne aidée ? Cette personne sera-t-elle digne de confiance ? C’est le problème auquel les volontaires « oppas » tentent d’apporter une solution. MC-Informations 255 • mars 2014 39 Le gouvernement précédent a adopté une série de mesures visant à assurer un financement de base de ces services. Cependant, les besoins ne cessent d’augmenter et des ressources supplémentaires sont nécessaires pour garantir leur développement. Ce fut déjà le cas des services de Flandre Occidentale qui avaient reçu un subside supplémentaire de la province pour financer les services « oppas ». Au sein de cette province, le nombre de volontaires « oppas » et le nombre d’heures volontairement prestées ont été supérieurs aux résultats affichés par les autres provinces qui ont reçu uniquement le subside du gouvernement flamand. Concernant le développement de ce service, les mutualités flamandes formulent trois autres revendications : • Premièrement, il est très important que le gouvernement flamand continue à travailler à l’optimalisation de l’échange de données entre les services « oppas » et le gouvernement. Actuellement, nous consacrons trop de temps aux problèmes d’ordre administratif qui en découlent. L’amélioration de l’échange d’informations peut se faire dans le cadre de l’optimalisation et de l’assouplissement du système d’échange d’informations électronique récemment mis en place. • Un deuxième point d’attention est le plafond fiscal trop faible qui s’applique aux frais encourus par les volontaires (comme les frais de déplacement par exemple). Les VCM demandent au gouvernement flamand, en accord avec le gouvernement fédéral, de trouver une solution à ce problème. La situation actuelle a tendance à décourager le volontariat plutôt que l’inverse. • Finalement, nous devons veiller à ce que les gardes de nuit proposées par les services « oppas » restent accessibles financièrement pour tout le monde. En effet, cela pourrait poser problème au moment de l’introduction éventuelle d’un nouveau « clientbijdrage » (forfait client). Nous demandons donc au gouvernement flamand de trouver une solution pour garantir l’accessibilité financière de ce type de service. Les services « oppas » ne sont pas les seuls à soutenir les aidants proches. CM Zienkenzorg, en tant qu’association reconnue d’aidants proches et d’usagers, joue également un rôle important dans le soutien et l’empowerment des aidants proches. Un meilleur soutien financier de ces associations est nécessaire si nous voulons continuer à apporter une aide (notamment en termes d’information et de sensibilisation du grand public) au plus grand nombre d’aidants proches possible. D’autre part, le gouvernement doit également stimuler les nouvelles formes de répit (congés de répit,…). 40 1 Services intégrés de soins à domicile 2 Réseaux locaux multidisciplinaires 3.3. Les revendications autour des services et des soins généraux et spécialisés 3.3.1 Quelques principes de base Le financement à la personne et le « basisondersteuningsbudget » Les VCM soutiennent la mise en œuvre du « perspectiefplan 2020 » dans le secteur des personnes handicapées. Ce plan met en avant deux principes de base : le financement à la personne (plutôt qu’à l’institution) et la mise en place d’un « basisondersteuningsbudget » (différent du « persoonlijkassistentiebudget » qui est, lui, l’équivalent du Budget d’Assistance Personnelle en Région Wallonne). Les VCM sont aussi favorables à l’examen de ces deux principes dans le secteur des soins aux personnes âgées, une compétence qui relèvera entièrement de la Communauté flamande après la 6ème réforme de l’Etat. Harmonisation des structures de 1ière ligne Il y a actuellement en Flandre trop de structures actives dans le domaine du soutien à la première ligne. Les objectifs de ces structures ne sont pas mutuellement alignés et elles ne fournissent donc pas une solution concrète et complète à tous les prestataires de la 1ière ligne. Afin d’amener plus de clarté, il est nécessaire de mettre en place une structure de soutien au niveau méso pour l’ensemble des services de soins et d’aide sur le terrain garantissant ainsi des services et une aide efficaces aux usagers. Les aspects « soins » et « bien-être » sont inséparables et c’est à ce niveau que les soins à domicile interviennent. Il est donc indispensable d’avoir une structure qui coordonne les acteurs actifs dans ces deux secteurs. Une intégration des SEL (samenwerkinsinitiatief eerstelijnsgezondheidszorg, équivalent des SISD1 du côté francophone) et des LMN (lokaal multidisciplinair netwerk, équivalent des RML2 du côté francophone) est donc nécessaire. Le maintien de ces deux structures parallèlement n’est pas efficace en termes de coûts. Ces moyens pourraient être utilisés au bénéfice du patient plutôt que pour financer des frais de fonctionnement doubles. Les VCM estiment que les SEL pourraient jouer un rôle de coordinateur au niveau méso. Cependant, cela suppose que la structure des SEL actuelle soit revue afin d’intégrer l’ensemble des acteurs de terrain de la 1ière ligne. En effet, c’est au sein des Conseils d’Administration des SEL qu’est déterminée la politique relative à la santé et au bien-être et qu’elle est communiquée aux acteurs de terrain. Cependant, afin d’assurer la diffusion de décisions en termes de politique de santé et de bien-être MC-Informations 255 • mars 2014 sur l’ensemble du territoire, il est nécessaire de prévoir des sous-structures plus localisées. Les VCM estiment que les sous-divisions des SEL qui existent dans les différentes régions peuvent jouer ce rôle. Favoriser une collaboration intégrée Afin de mettre en place une collaboration intégrée entre les différents services de maintien à domicile et de prise en charge en institution (les services d’aides familiales, les services sociaux des mutualités, les soins infirmiers à domicile, les maisons de repos, les centres de convalescence…), les VCM demandent au gouvernement flamand de mettre en place des incitants financiers et des cadres réglementaires moins contraignants. 3.3.2. Les soins et les services mêmes Attention à la fonction de coordinateur de soins Les centres régionaux de services (RDC) des VCM ont reçu par décret la mission de mener à bien la coordination des soins multidisciplinaires autour du patient, notamment à travers la fonction de « coordinateur de soins ». La pratique a déjà démontré la plus-value du coordinateur de soins (une personne qui n’est pas directement impliquée dans les soins du patient). Celui-ci a pour mission de rassembler les différents acteurs qui interviennent dans les soins d’une personne (médecins, infirmières à domicile, aides familiales…) et de coordonner la prise en charge. Cela permet donc de mettre en place des soins qui répondent réellement aux besoins du patient, de discuter des problèmes et de trouver des solutions ensemble. Mise en place d’un outil d’évaluation uniforme et transversal Les VCM plaide pour la mise en place d’un outil d’évaluation uniforme, transversal et multidisciplinaire valable dans tous les domaines où une évaluation des besoins/de la dépendance ou pour l’octroi d’un droit est nécessaire : soins résidentiels, Vlaamse zorgverzekering, personnes avec un handicap, aides familiales…. Elles estiment que le BelRai est l’outil approprié pour atteindre cet objectif. En effet, selon le type d’évaluation nécessaire, un ou plusieurs modules du BelRai peuvent être complétés. De plus, un « pré-module » pourrait être activé afin de programmer le soutien de base. Etant donné l’expertise de leurs médecins-conseils, la présence des équipes multidisciplinaires au sein de la Vlaams Agentschap voor personen met een Handicap (VAPH) (équivalent de l’AWIPH), de leur reconnaissance par le gouvernement flamand pour la gestion des dossiers dans le cadre de la Vlaamse zorgverzekeringssurance dépendance, les VCM estiment que les mutualités sont idéalement placées pour gérer cet outil transversal et uniforme. Mettre en place une politique sur les dispositifs médicaux indépendante de l’âge Actuellement, pour obtenir une intervention de la VAPH pour les dispositifs médicaux, les personnes doivent être reconnues handicapées avant leurs 65 ans. Les VCM plaident pour que l’on travaille, à l’avenir en Flandre, à une politique des dispositifs médicaux (ex : chaises roulantes) qui soit indépendante de cette limite d’âge. Actuellement, la rémunération du coordinateur dépend des accords qui ont été fixés au sein de chaque SEL et peut donc fortement varier d’une région à l’autre. Dans certaines régions, les rémunérations sont tellement faibles que les VCM doivent les compléter avec leurs ressources propres. Elles plaident pour que le gouvernement flamand prévoie des ressources suffisantes pour assurer une rémunération uniforme et équitable de cette fonction. Les services sociaux des mutualités Ces dernières années, les services sociaux des mutualités, à la demande du Gouvernement flamand, ont prêté une attention particulière aux besoins des personnes souffrant de démence. En tant que service social, les VCM estiment qu’elles apportent une plus-value importante en termes de soins et de soutien aux personnes atteintes de démence et plaident pour que ce rôle soit formellement reconnu. D’autre part, le « woonzorgdecreet » prévoyait un financement des services sociaux des mutualités pour l’ensemble des missions qu’ils accomplissent pour le compte du gouvernement. Ce financement est censé couvrir les coûts salariaux d’un certain nombre d’ETP (calculé sur base de paramètres). Etant donné les budgets limités, les VCM n’ont pas encore perçu l’entièreté des subsides auxquels elles avaient droit. Durant la législature précédente, un plan de financement progressif des services sociaux a été mis en place, prévoyant une augmentation des ETP financés d’année en année. Etant donné le vieillissement de la population et les défis dans les soins aux personnes âgées qui devront être relevés par les services sociaux des mutualités mais aussi les tâches de plus en plus nombreuses que ces mêmes services devront accomplir dans le cadre du plan « Perspectief 2020 » pour les personnes handicapées, les VCM demandent que, au cours de la prochaine législature, un plan de financement puisse être mis en place et évoluer vers un financement à 100% des ETP auxquels elles ont droit. MC-Informations 255 • mars 2014 41 Les services sociaux des VCM sont également reconnus en tant qu’équipe multidisciplinaire (multidisciplinair team –MDT) dans le cadre de la Vlaams Agentschap voor personen met een Handicap. Les équipes multidisciplinaires doivent répondre à des exigences qualitatives de plus en plus importantes. Cependant, les compensations financières perçues par ces MDT n’ont jamais été alignées avec les coûts qu’elles supportent pour accomplir leur mission. Depuis plusieurs années déjà, les VCM demandent aux politiques flamands de mettre d’avantage en lien cette compensation financière avec les coûts réellement supportés. Etant donné la hausse des exigences en termes de qualité (ce qui est certainement une bonne chose), cette demande se fait de plus en plus pressante. Les VCM plaident pour que cette compensation financière soit calculée en fonction des objectifs qualitatifs qu’elles doivent remplir. D’autre part, le gouvernement flamand a reconnu les services sociaux des mutualités comme institution autorisée à réaliser l’évaluation pour l’octroi de la Vlaamse zorgverzekering. Le gouvernement flamand verse une compensation financière aux mutualités pour le travail accompli. Ici aussi, les exigences en termes de qualité augmentent d’année en année. Afin de rémunérer correctement le travail des services sociaux des mutualités, les VCM demandent que cette compensation soit indexée. Les centres de convalescence Depuis de nombreuses années, la Mutualité Chrétienne met en avant la plus-value des centres de convalescence dans le continuum de soins et possède d’ailleurs son propre réseau. Deux centres de convalescence CM sont situés en Flandre et sont financés par les VCM. Le gouvernement flamand a, par ailleurs, reconnu leur plus-value en les intégrant dans l’ensemble des instituions de soins reconnues dans le « Woonzorgdecreet ». Bien que cette reconnaissance soit déjà très positive, les VCM estiment que, pour être reconnus, les centres de convalescence doivent remplir de nombreuses conditions sans qu’aucun incitant financier du gouvernement ne soit mis en place. Les VCM demandent au gouvernement flamand de réfléchir à une stratégie pour soutenir et promouvoir la reconnaissance des centres de convalescence. Développement des soins spécifiques pour les personnes handicapées Les VCM plaident pour que le gouvernement flamand respecte ses engagements en termes de financement, que ce soit pour les aides directes ou indirectes. En plus de la réalisation du « basisondersteuningsbudget » et du financement à la personne, il faut aussi garantir que des soins soient mis en place pour toutes les personnes souffrant d’un handicap. 42 3.4. Le développement de la protection sociale flamande En dehors des revendications reprises ci-dessus, les VCM plaident également pour le développement de la protection sociale flamande. Dans ce cadre, la 6ième réforme de l’Etat amène son lot d’opportunités. 3.4.1 Les « zorgkassen », guichet unique pour la protection sociale flamande élargie La 6ième réforme de l’Etat est l’occasion d’amener plus d’unité et dans ce cadre, les VCM plaident pour que les « zorgkassen » jouent le rôle de guichet unique auprès duquel le citoyen pourra faire prévaloir tous ses droits relatifs à la protection sociale flamande : a.Les « zorgkassen » sont responsables de l’octroi de l’intervention de l’assurance dépendance ; b. Elles peuvent également se charger des remboursements du MAF dans le cadre des frais non-médicaux ; c.Concernant les dispositifs médicaux : elles peuvent se charger de la demande et de l’octroi d’une aide à la mobilité, quel que soit l’âge du bénéficiaire ; d.Elles pourraient également prendre en charge le paiement du « basisondersteuningsbudget » et le versement du financement à la personne directement aux institutions de soins ou dans le cadre de la politique des personnes handicapées, sur base d’une évaluation transversale et uniforme réalisée par un agent reconnu par le gouvernement (le « gemachtigde indicatiesteller »). Cela implique donc que les VCM plaident pour un élargissement de la protection sociale flamande telle qu’elle existe aujourd’hui en réalisant les points b, c et d (le point a étant déjà du ressort des « zorgkassen »). Les VCM demandent également que l’APA, qui sera transférée aux communautés dans le cadre de la 6ième réforme, soit intégrée dans l’assurance dépendance flamande. En attendant, elles plaident pour que l’intervention actuelle de la Vlaamse zorgverzekering soit indexée (pour tous les bénéficiaires) et majorée pour les personnes lourdement dépendantes. Les VCM plaident pour que les « zorgkassen » soient reconnues comme un acteur important de la politique de santé en Flandre. Elles demandent également que les « zorgkassen », dans le cadre de leurs missions, puissent activement collaborer au contrôle des dépenses de la protection sociale flamande afin d’éviter que celles-ci n’explosent (par exemple, en mettant en place des contrats spécifiques avec certains prestataires). MC-Informations 255 • mars 2014 3.4.2 Un modèle d’assurance financé solidairement 4.1. Treize revendications pour un modèle de société inclusive Concernant le financement de ce modèle de protection sociale, les VCM plaident pour un financement solidaire obligatoire. Ce schéma garantit une base financière stable, sert d’outil de répartition et promeut la solidarité. 1. L’éducation permanente des adultes 3.4.3 Les Flamands de Bruxelles Les VCM plaident pour que les développements du modèle de protection sociale flamande s’appliquent également aux Flamands de Bruxelles. Elles demandent que la réglementation des matières transférées qui tomberont sous le giron de la COCOM soit la même pour tous les Bruxellois, mais que, pour l’exécution, les Flamands de Bruxelles puissent s’adresser à des organes d’exécution reconnus par la Communauté flamande. Dans ce cadre, la COCOM reconnait les institutions ou les organismes qui exécutent ces matières en Flandre. Concernant les matières qui, à Bruxelles, sont du ressort des Communautés, elles devront être exécutées par des institutions ou des organismes désignés par la Communauté flamande. 4. Le mémorandum francophone : Plaidoyer pour une société inclusive. Dans leur mémorandum pour les élections régionales, les Mutualités Chrétiennes francophones et germanophone (MCFG) promeuvent un projet de société qui s’appuie sur une vision de l’homme acteur de la société, quel que soit son âge ou son état de santé, une société qui inclut tous les individus, lutte contre les inégalités et favorise la cohésion sociale. Les MCFG sont persuadées que le modèle associatif, conjugué aux autres valeurs et actions essentielles ainsi qu’au développement économique, est le meilleur moyen d’y parvenir. Dans ce mémorandum, les MCFG veulent rappeler l’importance de la solidarité et de notre système social car, même si ce dernier est vanté par le plus grand nombre, il est aujourd’hui remis en question par la nécessité de réaliser des économies sur les dépenses publiques importantes. C’est le devoir des institutions telles que les mutualités de promouvoir ce système et de mettre en œuvre les solutions qui permettront d’assurer son avenir. A cela, s’ajoute la 6ième réforme de l’Etat et le transfert de compétences vers les Communautés. Dans ce cadre, trois principes de gouvernance sont essentiels et devront être préservés : la gestion paritaire, une approche globale pour la gestion des matières relevant de la santé et une concertation et une coordination des matières assurées de manière efficace. Parce que la participation des citoyens, leur émancipation et leur prise de responsabilités sont essentielles pour construire un modèle de société inclusif, les MCFG estiment qu’il faut garantir la sécurité financière des associations reconnues dans le domaine de l’éducation permanente en réalisant à 100% les engagements financiers annoncés par le décret. Ce financement doit se faire en tenant compte du grand nombre d’activités qui ne sont actuellement pas comptabilisées et qui, pourtant, ont une importante fonction sociale et favorisent les liens sociaux, ce qui constitue une base indispensable de l’éducation permanente. 2. Gouvernance Entre le « tout au marché » et le « tout à l’Etat », les associations fondées sur la participation des citoyens contribuent au développement de notre société et aux conditions du développement social et économique. Dans l’ensemble des Communautés et des Régions, il convient de mettre en œuvre une Charte Associative, qui, une fois votée, reconnaîtra pleinement l’importance du travail volontaire dans l’évolution de la société. Les MCFG demandent la mise en œuvre rapide de cette Charte et de sa déclinaison à tous les niveaux de pouvoir et pour tous les types de subsides. A noter que, cette charte devra être mise en place en concertation avec le secteur associatif. De plus, les engagements adoptés par la Charte devront être traduits en droit opposable tandis qu’un travail de soutien et d’évaluation de l’implantation de la Charte Associative à tous les niveaux de pouvoir. 3. Prévention – soins de santé de première ligne et promotion de la santé Parce que parmi les déterminants de santé, l’information et la prévention sont essentielles, les MCFG souhaitent être associées à l’élaboration future du périmètre d’action des différents programmes de promotion de la santé et de médecine préventive, avec comme fil rouge le maintien d’une réelle solidarité entre les différentes entités fédérées « Fédération Wallonie - Bruxelles – Communauté Germanophone » et une attention accrue à la lutte contre les inégalités sociales de santé. Il importe dès lors de mettre en place une ‘nouvelle gouvernance’ de la prévention dans nos Communautés et Régions afin de développer une politique cohérente qui fasse de la prévention un levier important de santé publique et de conserver une concertation forte entre les différents niveaux de pouvoirs. Dans ce cadre, les acteurs de la première ligne jouent un rôle prépondérant. Il serait dès lors opportun de profiter de la 6ième réforme de l’Etat pour mettre en place une meilleure gouvernance de la première ligne ainsi qu’une collaboration MC-Informations 255 • mars 2014 43 renforcée entre la promotion de la santé, la politique de prévention et les acteurs de la première ligne. Concernant la santé mentale plus particulièrement, les MCFG plaident pour un renforcement de l’offre de soins dans l’environnement des personnes souffrant de problèmes psychiques. Pour cela, la mise en réseau concrète de tous les acteurs du domicile est nécessaire. Dans ce cadre, la MC soutient la réforme 107 des soins de santé mentale et recommande qu’une attention particulière soit portée à l’accessibilité financière de ce type de prise en charge. Les MCFG demandent également le remboursement de la psychothérapie par l’assurance soins de santé et une protection légale du titre de psychothérapeute. 4. Sport pour tous Les MCFG considèrent que le sport de loisir pratiqué dans des limites raisonnables est bénéfique pour la santé et créateur de lien social. La Communauté Germanophone et la fédération Wallonie Bruxelles doivent davantage y investir. Les MCFG considèrent que tout citoyen doit pouvoir accéder à une activité sportive adaptée quel que soit son âge, son état de santé, ou encore son handicap et ce, dans des infrastructures sportives facilement accessibles. Les MCFG sont donc particulièrement attentives au développement d’Enéo Sport pour les aînés et de la Fédération Multisports Adaptés (FéMA-ASBL) (ASBL reconnues comme fédérations sportives par l’ADEPS) pour les personnes handicapées qui contribuent au développement du sport loisir et bien-être pour tous. Ces fédérations sportives spécialisées doivent être davantage soutenues en tenant compte des coûts importants que représente un encadrement professionnel sur le terrain capable de s’adapter aux difficultés spécifiques de leur public. Ce type d’activités suppose également un accompagnement important d’aidants volontaires pour les personnes moins autonomes, dont il faut au minimum couvrir les frais. 5. Mobilité Afin de favoriser le maintien à domicile il est indispensable de promouvoir les aides à la mobilité tels que les dispositifs médicaux d’aides à la mobilité (ex : voiturettes) ainsi que les initiatives de transport des malades. Dans ce cadre, les MCFG souhaitent que la capacité des transports volontaires des malades soit maintenue et protégée. Par ailleurs, les aides à la mobilité notamment les voiturettes ont fait l’objet d’une communautarisation des compétences dans la dernière réforme de l’Etat. Actuellement, les aides à la mobilité octroyées par l’INAMI sont accessibles aux personnes handicapées quel que soit leur âge tandis que les aides octroyées par les fonds régionaux sont accessibles aux personnes dont le handicap a été reconnu avant l’âge de 65 ans. Après le transfert, il faudra veiller à garantir une cohérence 44 du système et à minima un maintien des droits acquis. Les MCFG demandent que l’aide soit au minimum maintenue voire étendue aux personnes n’atteignant pas encore 65 ans, ainsi que l’élargissement du remboursement des frais de transport à d’autres groupes cibles (par exemple, les personnes subissant une transplantation, les parents d’enfants malades chroniques, l’élargissement du groupe actuel pour revalidation). 6. Renforcement de l’action des centres de service social associatifs et mutualistes Au cours de la législature bientôt écoulée, les centres de service social ont été confrontés à une précarisation importante de leurs publics-cibles et à la nécessité de travailler davantage en réseau. Les situations sociales se sont largement complexifiées posant la question de la cohérence de l’action socio-sanitaire. Le transfert de compétences renforcera probablement cette tendance… Les centres de service social mutualistes attendent de la prochaine législature une confirmation de leur rôle d’acteur incontournable dans le champ de l’Action sociale et de la Santé, à Bruxelles et en Wallonie, le renforcement de leur rôle d’accompagnement social généraliste des personnes, ainsi que des possibilités nouvelles de renforcer leurs actions spécifiques à destination des publics-cibles qu’ils identifient, au travers notamment du développement du travail en réseaux : personnes malades chroniques, aidants proches, personnes handicapées, en incapacité prolongée et pour lesquelles les possibilités d’un emploi convenable s’éloignent progressivement,… Le souhait d’un nouveau décret mieux adapté à la réalité vécue reste une revendication forte passant par une revalorisation budgétaire indispensable, tout en ne pénalisant pas les centres existants. A Bruxelles, il est indispensable que les centres de service social disposent d’une reconnaissance dans le cadre du « décret relatif à l’offre de services ambulatoires dans les domaines de l’action sociale, de la famille et de la santé ». Il est en effet anormal qu’un tel centre, dont le champ d’action s’inscrit manifestement dans le cadre de ce décret et qui assure une couverture non négligeable des besoins de la population bruxelloise (+ de 10.000 contacts annuels), ne puisse bénéficier de la reconnaissance et du financement des pouvoirs publics régionaux auxquels il peut prétendre de par la nature et la portée de son action. Cette situation perdure depuis de trop nombreuses années et il convient d’y trouver une réponse structurelle et durable. Le service social de la MC effectue également des missions uniques en Communauté germanophone, de conseil, d’information, de coordination, pour des publics particuliers : personnes en situation de maladie lourde, personnes en situation de handicap, personnes en incapacité de travail prolongée, personnes concernées par la problématique des MC-Informations 255 • mars 2014 soins transfrontaliers, personnes nécessitant des soins à domicile ou en institution. Il est indispensable que le service social mutualiste dispose d’une reconnaissance formelle, par les pouvoirs publics, pour ses missions essentielles effectuées en Communauté germanophone. 7. Infrastructures hospitalières Parce que l’accès à des soins de santé de qualité est une exigence pour toute la population et que cela passe aussi par la qualité des infrastructures, les MCFG plaident pour que budget annuel des subsides à la construction, rénovation et extension des hôpitaux universitaires de la Communauté française permette de maintenir le niveau d’exigence spécifique aux hôpitaux universitaires modernes. Il existe deux sources de financement qui couvrent l’investissement en matériel médical lourd : d’une part, la nomenclature et d’autre part, la partie A3 du budget des moyens financiers, cette dernière est transférée vers les entités fédérés. Au vu du transfert des moyens, il convient d’avoir une transparence du financement et avoir une programmation qui corresponde aux besoins. 8.Qualité et accessibilité des soins Les MCFG défendent l’accessibilité à des soins de qualité pour tous, à ce titre, il est important de structurer les initiatives de qualité de soins dans les hôpitaux, dans les MR- MRPA-MRS et les institutions pour personnes handicapées, de soutenir les projets visant à développer l’aide et l’écoute des patients et les actions d’information des patients, d’améliorer l’accueil et l’accompagnement de la personne hospitalisée et dépendante dans les gestes de la vie quotidienne à l’hôpital. 9.Les personnes dépendantes La Mutualité Chrétienne est soucieuse d’accompagner au mieux le vieillissement de la population. Pour ce faire, elle plaide pour l’amélioration de la qualité de vie quel que soit le lieu de vie (domicile, résidence-service, maison de repos, hôpital…), le soutien des familles et aidants proches mais aussi des professionnels de l’aide et des soins. Dans le cadre du maintien à domicile les MCFG souhaitent: • Mettre en place un cadre légal spécifique pour les aidants proches Le choix du mode de vie reste un droit absolu, néanmoins, dans le cadre du maintien à domicile, le risque d’isolement est important, particulièrement dans les villes. L’idéal serait d’adopter un cadre légal spécifique et plus particulièrement à l’égard des aidants proches. Les MCFG plaident pour que les aidants proches bénéficient d’un soutien dans le cadre de leurs activités professionnelles (possibilité d’aménagement du temps de travail, création de congé spécifique,…). • Mettre en œuvre une politique de soins adaptée aux besoins d’une population dépendante à domicile Les MCFG revendiquent des moyens suffisants pour favoriser le maintien à domicile. Outre le renfort de la concertation et de la collaboration entre tous les acteurs de première ligne, les MCFG plaident pour la révision des prestations de soins infirmiers à domicile en vue d’un financement adéquat, de revaloriser et renforcer l’attractivité de la profession des prestataires de soins infirmiers à domicile, mais aussi de focaliser la compétence infirmière là où elle se justifie, dans un contexte de croissance des besoins et d’utilisation optimale des ressources humaines. Un soutien financier devrait également être apporté aux initiatives de télémonitoring qui permettent un suivi à distance des patients chroniques à domicile. • Favoriser les aides et les soins à domicile La Mutualité Chrétienne considère que le secteur de l’aide et des soins à domicile est particulièrement important pour un public tel que les personnes handicapées en recherche d’une plus grande qualité de vie à domicile, les personnes âgées, les malades aigus et chroniques, les familles en difficulté. Leurs besoins s’accroissent chaque année davantage et se diversifient. Il est donc nécessaire de permettre un maintien à domicile adapté et de qualité pour chacun. Les MCFG plaident pour une reconnaissance et un soutien du métier d’aide-ménagère, métier « signal » de l’entrée dans la dépendance et une révision du barème Aide Familiale en Wallonie, pour un refinancement des heures de prestations des aides familiales en Communauté germanophone et pour une reconnaissance des gardes à domicile à Bruxelles. Il est également fondamental de mener une réflexion sur les conséquences du vieillissement de la population et les moyens à mettre en œuvre pour y répondre. Ainsi, une reconnaissance des nouveaux besoins liés à la perte d’autonomie tels que le soutien psychologique ou encore l’intervention d’un ergothérapeute, au-delà de l’aménagement du domicile, dans l’apprentissage de nouveau gestes, … • L’adaptation du logement Parce que l’adaptation du logement aux besoins spécifiques des personnes en perte d’autonomie est une condition sine qua none du maintien à domicile, les MCFG plaident pour une révision des aides à la transformation des habitations en vue du maintien à domicile. Pour les logements vieux de 30 ou 40 ans, ces travaux nécessaires ne peuvent avoir d’impact sur le précompte immobilier. • La création d’une assurance « autonomie » Les MCFG demandent aux entités fédérées, la fédération Wallonie-Bruxelles et la Communauté germanophone, qu'elles s’associent pour s’emparer du débat afin de créer, ensemble, et sans attendre une assurance autonomie MC-Informations 255 • mars 2014 45 commune et non discriminatoire. Elle leur demande de proposer leurs travaux à la Communauté flamande. Dans le cadre de la prise en charge en milieu résidentiel, les MCFG plaident pour: • De nouveaux services pour les personnes handicapées Les MCFG plaident pour la création de nouveaux services d’aides aux activités de la vie journalière (AVJ) afin d’améliorer la couverture géographique de ces services et pour l’octroi de moyens supplémentaires aux services existants. Cela leur permettrait d’exercer leur mission dans un rayon supérieur à 500 mètres. A noter que l’implantation des services d’aides aux AVJ doit se faire dans un tissu socio-économique et culturel bien développé. Les ETA (Entreprises de travail adapté) sont des acteurs incontournables pour l’accès à l’emploi des personnes handicapées. Les MCFG plaident pour que des réponses adéquates soient apportées à leurs besoins spécifiques. • Un soutien financier pour les personnes lourdement dépendantes La moyenne d’âge augmente en maison de repos, avec elle, la probabilité pour les résidents de présenter une désorientation plus ou moins marquée. Les MCFG demandent un soutien financier pour la mise en place d’unités spécialisées dans la prise en charge de ce type de résidents au sein même des MR et MRS. Concernant les personnes âgées, de nombreux enjeux pour leur intégration devront être relevés. Pour les aînés proches de la pension, les perspectives d’allongement de la carrière justifiées par les perspectives budgétaires doivent être pensées sans oublier l’adaptation des fins de carrière en termes de charge de travail et de stress. Négliger ces aspects, c’est courir le risque d’un glissement de charge vers les postes de maladies et d’incapacité. 10. Les soins palliatifs Le recours aux pensions complémentaires, prôné par tant de lobbys, comme réponse au défi budgétaire ne peut être le seul prisme d’analyse et en tout cas pas permettre d’envisager que la pension légale voisine le seuil de pauvreté. Cette piste renforcerait les inégalités entre les secteurs et les disparités salariales. Elle installe aussi l’insécurité via les choix de placements. De nombreuses voix se sont élevées pour réclamer le développement de soins palliatifs tels que définis par l’OMS. La nécessité de leur application devient évidente partout où le besoin s’en fait sentir : en institution autant qu’à domicile. Concrètement, les MCFG demandent : • Que chacun ait le droit d’accéder en fin de vie aux soins palliatifs à l’endroit qu’il aura choisi. • L’application en MRS de l’A.R. du 24/06/99 qui promeut l’instauration de soins palliatifs et prévoit la formation du personnel en ce sens. • De favoriser auprès des intervenants, les formations et coordinations permettant une approche des soins palliatifs axée sur la douleur, l’éthique et la relation. • Le développement d’équipes d’intervention pluridisciplinaires (hospitalières et dans les coordinations d’aide à domicile). En ce sens, nous estimons qu’il faut encourager les différentes formes de coordination : « Hôpital & Domicile », « Professionnels & entourage & bénévoles ». 11. Publics spécifiques La création d’un modèle de société inclusif passe par l’inclusion des personnes handicapées et des personnes âgées en perte d’autonomie. Inclure ce type de public ne veut pas seulement dire leur apporter de l’aide et des soins, mais aussi leur permettre de travailler, de s’inscrire dans la vie active et de tisser des liens sociaux. 46 Concernant les personnes handicapées, leur permettre de trouver leur place dans la vie active est un pas important vers une société inclusive. Dans ce domaine, les MCFG plaident pour un renforcement de la sensibilisation des employeurs, de l’information et de l’accompagnement des employeurs et des employés et de l’accessibilité des formations, facteurs permettant une réelle insertion professionnelle des personnes handicapées. De même, l’accessibilité des lieux de formation et l’encadrement des formations sont nécessaires pour rencontrer les besoins spécifiques des personnes handicapées. Les pensions moyennes ne suffisent quasiment pas à couvrir les frais en MR/MRS. La première préoccupation des aînés, retraités ou non, est donc de s’assurer que la pension de base soit alignée sur le prix moyen en MR. Pour les aînés retraités, cela suppose que l’enveloppe « bien-être » ne soit plus rabotée et effectivement consacrée à la revalorisation des pensions les plus basses. 12. Petite enfance et jeunesse Les MCFG demandent que soit poursuivi le soutien à l’amélioration et au développement de l’offre d’accueil ou de garde pour la petite enfance et que l’accueil des enfants malades et/ou handicapés et leur inclusion soit une préoccupation majeure des gouvernements des Communautés et Régions. Les MCFG plaident également pour que le secteur des organisations de jeunesse, troisième pilier de l’éducation (éducation non formelle), souvent premier lieu, d’une part, d’expérimentation de l’action sociale collective et citoyenne, et d’autre part, de prise de responsabilité et d’entreprenariat, soit reconnu et financé à hauteur de sa plus-value sociétale. MC-Informations 255 • mars 2014 13. Enseignement et formation Les Communautés et les Régions doivent apporter leur soutien à un enseignement de qualité afin de favoriser les facteurs qui mèneront le jeune à acquérir son autonomie en lui donnant les outils pour devenir un citoyen responsable, actif, critique et solidaire. Les MCFG soutiennent l’intégration de modules spécifiques d’éducation à la santé et de lutte contre la discrimination (handicap, personnes âgées…) dans les programmes de formation et ce dans tous les types d’enseignement. 6.Conclusion Bien que les approches adoptées et les revendications reprises dans ces deux memoranda ne soient pas toujours le reflet parfait l’une de l’autre, cela ne signifie pas que les préoccupations au nord et au sud du pays ne soient pas les mêmes. Que ce soit du côté néerlandophone ou francophone, la MC partage une vision commune de la société qu’elle désire voir se développer à l’avenir. Des deux côtés de la barrière linguistique, la MC est soucieuse de créer une société inclusive pour les personnes handicapées et en perte d’autonomie et de leur permettre de vivre le plus longtemps possible chez elles. MC-Informations 255 • mars 2014 47 Table des matières MC-Informations Éditorial2 paraît quatre fois par an (mars, juin, septembre, décembre) en français et en néerlandais, et est consultable gratuitement sur : http://www.mc.be/MC- Budget 20143 Informations. Des mesures budgétaires qui initient la réforme nécessaire de notre système de santé A cette adresse, vous pouvez vous inscrire sur un « mail-alert » et serez ainsi averti lors de la parution d’un nouveau numéro. 9ème Baromètre MC de la facture hospitalière 9 La facture de l’hôpital de jour peut encore baisser Réforme de l’État 27 Fiche-info Que signifie la 6ème réforme de l’État pour le secteur des soins de santé ? Memoranda pour les élections régionales38 Memoranda fédéral et européen des Mutualités chrétiennes (en annexe à ce numero) Colophon Editeur responsable Marc Justaert, Dorpstraat 403, 3061 Leefdaal Rédacteur en chef Michiel Callens Secrétariat de rédaction Valérie Guillaume Traduction Service traduction ANMC Layout Service comma ANMC Impression Claes-printing (imprimé sur papier recyclé) Adresse de retour Gerda Van Hecke, ANMC – Logistique/WP, chaussée de Haecht 579, BP 40, 1031 Brussel, [email protected], 02 246 41 08