Le risque de progression vers le sida augmente-t-il avec le stade d'immunodépression de la personne contaminante ?
avancé d'immunodépression est lié à une progression plus rapide de la 
maladie, alors cela pourrait suggérer qu'il existe un facteur de risque lié au 
virus. Cette hypothèse est d'actualité, surtout dans le contexte actuel où la 
détermination de la charge virale devient une pratique courante dans le 
cadre de suivi des patients.
¬ A partir des données de la cohorte Seroco, les auteurs ont montré que le 
risque de progression vers le sida augmente avec le stade de la maladie du 
partenaire sexuel. Cette cohorte, mise en place en France à partir de 1988, 
est constituée de sujets dont la date de contamination est connue. Il s'agit 
d'une cohorte prospective, les sujets bénéficiant d'un suivi médical et 
biologique tous les 6 mois. Parmi les sujets qui ont eu des rapports sexuels 
non protégés dans les 6 mois qui ont précédé leur contamination, les auteurs 
ont comparé deux groupes en fonction du stade clinique de leur partenaire : 
ceux qui avaient un partenaire au stade sida (n = 12) et ceux qui avaient 
avec un partenaire VIH+ asymptomatique (n = 60). Les sujets qui avaient eu 
des rapports non protégés avec un partenaire VIH+ dont le stade clinique 
n'était pas connu ont été exclus (n = 99). Les sujets ont été suivi en moyenne 
57 mois après la date de contamination. Tous les sujets étaient 
asymptomatiques à l'inclusion.
¬ Le sexe, l'âge, l'existence d'une primo-infection symptomatique, les 
traitements (prise d'AZT et prophylaxie pour la pneumocystose) ne 
différaient pas significativement entre les deux groupes. En revanche, 58,3 
% des sujets qui ont eu des rapports avec un partenaire malade (groupe 1) 
ont présenté une pathologie contre 36,6 % chez ceux qui avaient un 
partenaire asymptomatique (groupe 2). Les courbes de survie de la 
contamination au sida sont significativement différentes entres les deux 
groupes : à 5 ans, plus de 80 % des sujets qui ont eu des rapports avec un 
partenaire malade ont présenté une pathologie contre 39 % dans le 
deuxième groupe. Les sujets du groupe 1 ont 2,9 plus de risque de 
développer une pathologie que ceux du groupe 2. Après prise en compte des 
autres variables (âge au moment de la contamination, groupe de 
transmission et existence d'une primo-infection asymptomatique), le risque 
s'élève à 3,9. L'âge (>=27 ans) au moment de la contamination et les 
pratiques homosexuelles multiplient par deux le risque de développer une 
pathologie. En revanche, l'existence d'une primo-infection symptomatique 
n'est pas liée dans cette étude à une progression plus rapide vers le sida 
comme cela avait déjà été montré, probablement en raison du faible effectif 
du groupe 1.
¬ Les auteurs ont donc montré que les sujets contaminés par des partenaires 
sexuels au stade sida progresseront plus vite vers la maladie. Cela suggère 
qu'il pourrait exister un facteur lié au type de virus ou à la quantité de virus 
http://publications.crips.asso.fr/transcriptase/48_279.htm (2 sur 3) [01/07/2003 17:03:22]