
Allocation d'actifs mensuelle | avril 2016 – 2 
européennes.  Nous  avons  réduit  la  surpondération  des 
obligations  à  haut  rendement  américaines  et  sous-
pondérons  désormais  la  dette  émergente  libellée  en 
devise forte par rapport aux bons du Trésor américain. 
 
Croissance modeste aux États-Unis  
Les marchés sont du même avis que nous, à savoir que 
les  États-Unis  ne  se  dirigent  pas  vers  une  récession. 
Nous ne voyons tout simplement pas le moindre facteur 
susceptible  de  déclencher  une  récession.  En  fait,  les 
statistiques  publiées  récemment  se  sont  avérées 
meilleures que prévu, à commencer par celles relatives 
au secteur manufacturier :  le moral des industriels  s'est 
nettement amélioré et la production s'est accélérée. Cela 
dit,  tous  les  signaux  ne  sont  pas  au  vert.  Les 
commandes  et  les  expéditions  de  biens  d'équipement, 
qui  faisaient  du  surplace  depuis  la  mi-2014,  ont  fléchi 
récemment.  Cela  s'explique  peut-être  par  des  ratios 
stocks/ventes élevés.  
 
Le moral des ménages a atteint son plafond. Ceux-ci ne 
se montrent guère dépensiers. Les chiffres du PIB pour 
le premier trimestre n'ont pas encore été dévoilés, mais 
la croissance semble engluée autour du piètre niveau de 
1,4%  en  glissement  trimestriel  (en  termes  annualisés) 
enregistré  au  quatrième  trimestre  2015.  Les 
fondamentaux  des ménages tels que l'évolution de leur 
revenu et de leur patrimoine semblent sains, ce qui est 
de  nature  à  soutenir  la  croissance.  La  modération  du 
train  de  vie  des  ménages  est  une  bonne  chose  à  plus 
long  terme,  car  cela  atténue  les  risques  de 
déséquilibres. Néanmoins, elle peut aussi empêcher une 
accélération de la croissance. D'après nous, le problème 
sous-jacent  réside  dans  les  modestes  gains  de 
productivité,  un  problème  qui  ne  concerne  pas 
seulement les États-Unis. 
 
Vers un rebond du secteur manufacturier ? 
En  mars,  l'indice  ISM  du  secteur  manufacturier  aux 
États-Unis  a  bondi  au-dessus  du  seuil  des  50 points – 
synonyme d'expansion – pour la première fois depuis le 
mois de septembre. L'indice PMI du cabinet Markit, qui 
nous  sert  à  calculer  les  agrégats  pour  les  économies 
développées  et  l'économie  mondiale,  a  enregistré  une 
progression plus timide, mais les deux indices se situent 
désormais  à  des  niveaux  comparables,  ce  qui  indique 
une  modeste  expansion  dans  le  secteur.  Notre  indice 
PMI manufacturier mondial pondéré en fonction  du PIB 
des  différents  pays  a  atteint  50,9 points  en  mars.  La 
progression  est  modeste  dans  les  économies 
développées  mais  plus  marquée  dans  les  marchés 
émergents.  Dans  les  marchés  émergents,  l'indice  a 
atteint  les  50 points  après  quasiment  un  an  en  terrain 
synonyme  de  contraction  de  l'activité.  Les  statistiques 
relatives  à  la  production  ont  elles  aussi  enregistré  un 
frémissement  récemment.  La  croissance  annuelle  est 
devenue positive en Corée du Sud, au Chili et en Inde et 
la contraction de l'activité s'est atténuée à Taïwan et en 
Russie.  On  peut  y  voir  le  signe  d'une  embellie  sur  le 
front de la croissance économique mondiale. Toutefois, 
la stabilisation de l'économie chinoise ne saute pas aux 
yeux et certains indicateurs avancés de la zone euro ont 
atteint un  pic. En outre, dans la mesure où nous avons 
assisté  à  d'autres  mini-cycles  dans  le  secteur 
manufacturier ces dernières années, il faudra davantage 
d'éléments  tangibles  pour  que  nous  devenions  plus 
optimistes quant à la croissance mondiale. 
La politique monétaire toujours et encore 
Malgré  toutes  les  spéculations  sur  un  nouvel 
assouplissement monétaire de sa part en mars, la BCE 
est  parvenue  à  surpasser  les  attentes  des  participants 
au marché, même si leur réaction a été mitigée dans un 
premier  temps.  Certes,  l'efficacité  de  ce  nouvel 
assouplissement  reste  à  démontrer  dans  la  mesure  où 
les  taux  d'intérêt  sont  déjà  très  bas.  Néanmoins, 
l'accroissement de l'enveloppe mensuelle consacrée aux 
achats d'actifs à 80 milliards d'euros, l'élargissement du 
périmètre  des  actifs  éligibles  à  certaines  obligations 
d'entreprises  et  la  nouvelle  série  d'opérations  de 
refinancement  permettant  aux  banques  d'emprunter  à 
des taux nuls, voire négatifs, sont autant de mesures qui 
devraient  avoir  un  impact  positif,  ne  serait-ce  qu'à  la 
marge.